L`assurance maladie obligatoire pour tous: Cas particulier de la
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L`assurance maladie obligatoire pour tous: Cas particulier de la
Plan de l’exposé • Données générales du pays • Contexte historique des mutuelles de santé au Rwanda • Structuration et organisation des mutuelles de santé au Rwanda L’assurance maladie obligatoire pour tous: Cas particulier de la république du Rwanda – Niveau mutuelle de santé (district) – Niveau section des mutuelles de santé (secteur) – Niveau National • Couverture des soins et financement des mutuelles de santé • Analyse de la situation Rwandaise • Conclusion !"#$%&'()*"#+," &-).!!/&01&23425,)&6778 6 II. Contexte historique des mutuelles de santé au Rwanda I. Données générales du pays • Pays d’Afrique centrale enclavé entre la Tanzanie, le Burundi, la République démocratique du Congo, l’Ouganda • Population totale : 9.460.000 habitants* • Superficie : 26.338 km! • Nombre d’habitants par Km! : 300-350 habitants* • 83,4% de la population vit en milieu rural* • 42,8% de la population est âgée de moins de 20 ans* • 57% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté (0,45$usd/jour)* • 37% de la population vit en dessous du seuil de l’extrême pauvreté (0,31$usd/jour)* • En 1999, création de trois mutuelles de santé dans 3 districts pilotes • En décembre 2004, élaboration du document stratégique « Politique de développement des Mutuelles de santé au Rwanda » • Début 2005, élaboration d’une loi sur les mutuelles de santé publiée le 20 mars 2008 (Loi N°62/2007 du 30/15/07 portant création, organisation, fonctionnement et gestion des mutuelles de santé) • Suite au document de la « Politique de développement des Mutuelles de Santé », le développement des Mutuelles de santé a été lancé en 2005 au niveau des 30 districts du pays (décentralisation administrative) Données EICV2, 2006/2005, Enquête Intégrale des Conditions de Vie des habitants 9 II. Contexte historique des mutuelles de santé au Rwanda (suite) • Avril 2006, 3 Instructions Ministérielles du ministère de la Santé ont été signée pour renforcer l’implémentation: – N°20/14 du 04/04/2006 portant sur la création du Fonds de Solidarité pour la santé des districts (Pooling risk) – N°20/15 du 04/04/2006 portant attribution des Instances Administratives des Mutuelles de Santé au Rwanda – N°20/17 du 24/04/2006 relative à la gestion des fonds octroyés par le projet Assuring Access to Quality Care/GF pour la mutuelle de santé des personnes vulnérables • Au cours de l’année 2006, l’adhésion familiale obligatoire a été retenue mais le montant des cotisations n’a pas été imposé par le ministère. Celles-ci ont été déterminées aléatoirement par les districts 1 II. Contexte historique des mutuelles de santé au Rwanda (suite) • Depuis janvier 2007, l’adhésion à une assurance santé est obligatoire pour tous résidants sur le territoire rwandais (RAMA-assurance de l’état pour les fonctionnaires et les entreprises privées, MMI-assurance pour les militaires, assurance commerciale(SORAR, CORAR), assurance socialemutuelles de santé) • Cette obligation est confirmé par l’article 33 de la LOI N°62/2007 • Pour l’année 2007, le montant des cotisations a été fixé par le gouvernement à 1,8 $usd/Personne/an (exception des nouveaux nés) à payer avant le 31 janvier pour toute la famille • Depuis 2007, un copaiement est demandé lors de chaque contact médical. Celui-ci est payé par les bénéficiaires et il s’élève à 200 Frw pour les soins primaires (CS) et 10% du montant total de la facture pour les soins secondaires et tertiaires (hôpitaux de districts et de référence) : III. Structuration et organisation des mutuelles de santé au Rwanda Ministère de la santé Cellule technique d’appui aux mutuelles de santé • Une mutuelle de santé par district (30 mutuelles de santé) gérée par un directeur et son personnel d’appui Fond National de garantie des mutuelles de santé Personnel propre Comité d’audit et de supervision District 1 Fonds de Mutuelle de santé 1 • Chaque mutuelle est composée de section de mutuelle au niveau de chaque centre de santé (2008 = 403 sections de mutuelles) Direction de la mutuelle: Directeur Et son personnel Section 1 de mutuelle au niveau des Centres de Santé 1 • Au niveau national il existe une « Cellule Technique d’Appui aux Mutuelles de Santé » (CTAMS) Conseil d’administration (7): -1 représentant district -2 représentants section mutuelle -1 représentant des associations œuvrant dans le district -1 représentant des confessions religieuse - 1 représentant des prestataires -1 représentant des secteurs Section 2 de mutuelle au niveau des Centres de Santé 2 Gestionnaire section mutuelle et son personnel d’appui Comité de mobilisation au niveau secteur (5) Comité de mobilisation au niveau cellule (5) ; Comité de mobilisation au niveau Umudugudu (5) District 2 Fonds de Mutuelle de santé 2 Comité de gestion administrative et financière de la section (5): -Président -Vice président - Secrétaire - 2 Conseillers issu de chaque secteur Ces comités sont composés de: - 1 président - 1 vice président - 1 secrétaire - 2 conseillers III. 1. Organisation administrative et financière des mutuelles de santé (district) III. 2. Organisation administrative et financière des sections de mutuelles de santé (secteur) • Le rôle du directeur de la mutuelle est principalement d’assurer la gestion quotidienne du Fonds de mutuelles de santé • Un gestionnaire par section de mutuelle de santé engagé et payé par la section • D’appuyer techniquement des sections • La section couvre la population cible du centre de santé (entre 15.000 (milieu rural) et 60.000 (milieu urbain)personnes) • De faire la vérification des factures de l’hôpital de district avant la validation de celle-ci • Il existe un comité de gestion élu parmi et par la population adhérente • Réunions mensuelles avec le conseil d’administration pour la validation et le paiement des factures des hôpitaux • Réunions mensuelles avec le comité de gestion pour la vérification et la validation des factures des centres de santé • Il existe une convention signée entre la section de la mutuelle de santé et le centre de santé • La mutuelle à un statut juridique et devrait couvrir 90% de la population des districts voir 98% en milieu rural (population des districts de 200.000 à 400.000 personnes) • Chaque section de mutuelle est mandataire d’un compte bancaire < III. 3. Organisation et rôle de la CTAMS (National) Cellule Technique d’Appui aux Mutuelles de Santé qui dépend directement du Ministère de la Santé • Le rôle principal est d’apporter un appui au développement des mutuelles de santé en contribuant à l’élaboration des stratégies, la formulation de politique, le suivi et l’évaluation des mutuelles de santé. • La CTAMS est aussi responsable de l’appui technique (formation, diffusion des outils de gestion) au niveau des districts • • 07 IV. La couverture des soins et le financement des mutuelles de santé IV.1 La couverture des soins • Comprend tous les services et médicaments « essentiels » offerts au niveau des centres de santé (Paquet Minimum d’Activité) et tous les services et les actes au niveau des hôpitaux (Paquet Complémentaire d’Activité) excepté la chirurgie esthétique (hors accident) et les prothèses* La CTAMS est composée de 6 personnes au niveau national La CTAMS s’occupe de la vérification et du paiement des factures de soins du niveau de référence 00 • * Les soins pris en charges sont détaillés dans la loi N°62/2007 06 IV. La couverture des soins et le financement des mutuelles de santé (suite) IV. Couvertures des soins et le financement des mutuelles de santé (suite) IV.2 Le financement des mutuelles de santé IV.2.1. La répartition des financements • Le calcul de la prime de cotisation = politique de développement des mutuelles en décembre 2004 • La prime de cotisation pour le PMA = 1,8 $usd par personne/an • La prime de cotisation pour le PCA = 1,8$usd par personne/an • Prime totale de 3,6 $usd par personne/ an • La cotisation correspondant au PMA (1,8 $usd/personne/an) est versée par les bénéficiaires aux niveau des sections de mutuelles de santé: • Création un fond de solidarité (pooling risk) au niveau district et au niveau national (2006) • La création de ces fonds permet au gouvernement de supporter la prime de cotisation relatif aux PCA c’est-à-dire de 1,8 $usd/personne/an afin de demander à la population uniquement la prime relative au PMA c’est-à-dire 1,8 $usd/personne/an. – * 90% de ce montant est utilisé pour le PMA au niveau des centres de santé, des frais de fonctionnement de la section de la mutuelle de santé, des salaires….. – * 10% de ce montant est envoyé au niveau de pooling risk du district pour le paiement du PCA 0= IV. La couverture des soins et le financement des mutuelles de santé (suite) 09 IV. La couverture des soins et le financement des mutuelles de santé (suite) IV.2.1.1. Le Fonds de Mutuelle au niveau district IV.2.1.2. Le Fonds National de Garantie des Mutuelles de santé • Selon la loi N°62/2007: • Selon la Loi N°62/2007 : – Constitué par : – Constitué par : • • • • • • • • • les subventions de la Rwandaise d’Assurance Maladie (RAMA) équivalentes à un pour cent (1%) du volume des fonds collectés chaque mois; • les subventions de l’Assurance Maladie des Militaires (MMI) équivalentes à un pour cent (1%) du volume des fonds collectés chaque mois; • les fonds équivalents à treize pour cent (13%) prélevés sur le budget ordinaire annuel du Ministère de la Santé ; • les subventions de chaque établissement d’assurance maladie opérant dans le pays équivalentes à un pour cent (1%) du volume des fonds collectés chaque mois; • les aides des donateurs ; les cotisations des sections de mutuelle de santé ; les subventions du District déterminées par le Conseil de District; les subventions de l’Etat ; les subventions du Fonds National de Garantie des mutuelles de santé ; les aides des donateurs ; les intérêts sur ses dépôts en banque ; les dons et legs Tout autre patrimoine pouvant être approuvé par le conseil d’administration – Utilisé pour principalement: – Utilisé principalement pour : • Recouvrir tous les soins de santé, couverts par la mutuelle de santé dispensés aux bénéficiaires par les hôpitaux de district • Assurer les salaires • Assurer les jetons de présence des membres du conseil d’administration (7 personnes) lors des réunions • Recouvrir tous les soins de santé, couverts par la mutuelle de santé dispensés aux bénéficiaires par les hôpitaux de référence • Venir en aide aux mutuelles de santé • Assurer les jetons de présence des membres du comité d’audit lors des réunions 01 0: >$#"#3).)#4&+?&!"#$%"&'()*&254)#?%&@2?,&("&@A"%)&677:B677;&)4&@,CD$%$2#&@2?, ("&@A"%)&6778B6707 IV. La couverture des soins et le financement des mutuelles de santé (suite) PHASE I IV.2.2. Subvention des personnes vulnérables et des indigents 2 006 • Certaines initiatives locales des districts et des ONG utilisent les mutuelles de santé pour véhiculer des subsides publiques et/ou les subventions des bailleurs afin d’aider les groupes les plus vulnérables et les indigents à adhérer aux mutuelles de santé • Ceux-ci prennent en charge la prime de cotisation PMA et PCA c’est-à-dire un total de 3,6 $usd/personne/an • Depuis janvier 2006, le Rwanda bénéficie du projet Assuring Access to Quality Care du Global fund pour le financement de la cotisation d’une partie des personnes vulnérables (cfr dia suivante) • Actuellement une estimation de 27% de la population rwandaise est prise en charge par les subventions (gouvernement et bailleurs extérieurs) 0; Nombre PHASE II 2 007 Budget/ US$ Nombre Budget/ US$ 2 008 Budget/ US$ 2 009 Budget/ US$ 2 010 Budget/ US$ Nombre de très pauvre (indigents) pour le PMA et le PCA (3,65$/person ne/an) 782 938 3 019 970 714 816 2 901 430 2 787 542 2 678 125 2 573 002 Nombre de pauvres uniquement la cotisation pour le PCA (1,82$/person ne/an) 591 494 989 972 722 680 1 315 277 1 768 055 2 090 195 2 471 029 Nombre d'orphelin pour le PMA et le PCA 79 361 277 764 79 361 266 862 256 387 246 323 236 654 Nombre de PVV* pour le PMA et le PCA 38 037 513 500 38 037 490 470 468 468 447 453 427 380 1 491 830 4 801 206 1 554 894 4 974 039 5 280 452 5 462 096 5 708 065 TOTAL 08 +%&,-./0&0)&12%-!0&0)&3445&*0/&,0-/#))0/&6(")7-%$"0/&,%-&"0&89&-0,-7/0):0&;<&34=&*0&"%&,#,("%:.#)& V. Analyse de la situation Rwandaise V. Analyse de la situation Rwandaise (suite) Analyse Basée : ! Selon les données de « l’enquête intégrale des conditions de vie des habitants » EICV2 2005/2006 ! En se basant sur ces données nous pouvons faire l’analyse suivante: – – – – Selon le « country’s national health account » 2007 en accord avec l’OMS – Le total des dépenses de la santé en 2006 = +-307 million $usd – Les dépenses sont estimées de la façon suivante (en 2003): ! 53% du montant total provient des dépenses externes (bailleurs) ! 28% du montant total provient des dépenses privées ! 19% du montant total provient des dépenses publiques ! Population adhérente de 85% du total de la population 9.460.000*85% = 8.041.000 personnes adhérentes Chaque personne doit payer 1,8$ usd = 14.473.800$ usd Par rapport au budget total de la santé: ! (14.473.000 / 307.000.000)= 4,7% 0< 67 V. Analyse de la situation Rwandaise (suite) ! ! V. Analyse de la situation Rwandaise (suite) ! 1er constat: – Le système ne peut être viable sans subvention extérieure Points forts du système: – Depuis la mise en œuvre des Mutuelles de santé au Rwanda, l’accessibilité au soins de santé à fortement augmenté. 2ème constat: – La participation de la population dans le financement de la santé est très faible au Rwanda (< à 10% du budget total) – Selon les dernières estimations, 85% de la population serait adhérente à une assurance maladie (dont 27% subventionnées) – Le taux de fréquentation des formations sanitaire est passé de 33% en 2001 à plus de 70% en 2007 60 66 V. Analyse de la situation Rwandaise (suite) ! V. Analyse de la situation Rwandaise (suite) Points forts du système: ! – La volonté politique de la mise en œuvre du système mutualiste a permis une augmentation rapide du taux d’adhésion de la population et, la mise en place d’un fond de solidarité pour le paquet complémentaire d’activité Points faibles du système: – Les modalités de paiement des cotisations des bénéficiaires n’est pas adaptée au contexte du pays (période de soudure, cotisation annuelle…) – Faible capacité de gestion au sein du système mutualiste – Les mutuelles commencent à contribuer l’amélioration de la qualité des soins de santé à – En 2008, atelier d’évaluation du système des mutuelles de santé au Rwanda pour assurer la pérennité du système – Les modalités d’application du ticket modérateur au niveau des hôpitaux restent une barrière financière pour la majeure partie de la population 6= 69 V. Analyse de la situation Rwandaise (suite) ! CONCLUSION ! Points faibles du système: – De diminuer un maximum les barrières financières pour permettre à un maximum de la population rwandaise (à termes 100 % de la population) d’accéder aux soins de santé – D’améliorer la qualité des soins de santé via les mécanismes d’assurance santé (privée ou publique) – Les tarifs appliqués au niveau des formations sanitaires visà-vis des mutuelles de santé ne correspondent pas au coûts réels des dépenses – Malgré les subventions actuelles, celles-ci ne couvrent pas la totalité de la population extrêmement pauvre (mauvaise identification) – Dû à l’augmentation de fréquentation, un GAP de +-30% est à observer au niveau du personnel des formations sanitaires pour répondre à la demande (ce taux varie en 61 fonction des spécialités) CONCLUSION (suite) ! Le système d’assurance obligatoire pourrait être un exemple pour d’autres pays mais en augmentant les subventions – Celles-ci pourraient être redistribuées par classes d’individus (subventions totales, partielles….) – Pour augmenter la contribution de la population il pourrait y avoir des « packages » complémentaire de confort ! Le système mis en place au Rwanda est un système innovant encore jeune mais celui-ci démontre qu’il est possible dans un pays en voix de développement de diminuer les barrières financières aux soins de santé à une majorité de la population. 6; La volonté politique du Rwanda est : ! Sans subvention le système mis en place au Rwanda ne peut être viable – Actuellement le système subventionne en majeur partie l’offre (via la réduction des tarifs, le paiement des salaires….) – Afin d’améliorer le système les subventions pourraient être orientées via l’offre et/ou la demande de manière plus équitables afin d’améliorer la qualité des soins 6: