Feux de forêt

Transcription

Feux de forêt
Proposition de citation: Seiz, G., Foppa, N., 2007. Système national d'observation du climat (GCOS Suisse).
Publication de l'Office fédéral de météorologie et de climatologie MétéoSuisse et de ProClim, 92 p.
3.11
Feux de forêt
Les feux de forêt peuvent être provoqués aussi bien par des activités
humaines que par des facteurs naturels. Les effets d’un manque
de précipitations ou d’un déficit d’humidité peuvent se prolonger
plusieurs années. Les incendies portent atteinte à la fonction de
protection de la forêt. Un changement climatique peut modifier
les risques d’incendies forestières à l’échelle régionale.
Mesures effectuées en Suisse
§
64
Bases légales
Selon la Constitution fédérale (RS 101, art. 77),
la Confédération doit veiller à ce que les
forêts puissent remplir leurs fonctions protectrice, économique et sociale. La loi sur les
forêts (LFo, RS 921.0) souligne que celles-ci
doivent contribuer à protéger la population
et les biens. Selon l’ordonnance correspondante (OFo, SR 921.01), les cantons doivent
prendre des mesures contre les causes de
dégâts mettant en danger la conservation
de la forêt et réaliser des installations techniques permanentes pour la prévention du
feu. Le service forestier cantonal surveille la
situation en matière de dangers et interdit
d’allumer des feux dans / près des forêts.
L’Office fédéral de météorologie et de climatologie MétéoSuisse met en garde contre les
dangers de feux de forêt (MetG, SR 429.1).
Une statistique des feux de forêt est un instrument indispensable aux services forestiers et
aux services du feu pour planifier les installations techniques de lutte contre l’incendie et
les mesures de prévention. Des données sur
les feux de forêt, qui remontent jusqu’à des
années voire des décennies en arrière, permettent d’effectuer différentes analyses pour (a)
identifier des régions ou des types de forêt
particulièrement vulnérables au feu, (b) examiner le danger d’incendie en fonction des
conditions météorologiques (indice de danger)
comme base de décision pour l’interdiction
d’allumer des feux, (c) optimiser les mesures
de prévention et (d) établir le bilan des différentes étapes de l’évolution de la lutte contre
le feu au cours des ans. En général, les feux
de forêt peuvent être classés en quatre types
qui peuvent coexister et sont dépendants les
uns des autres : les feux de surface, les feux de
cimes, les brandons, les feux de sol (feux de
litière et d’humus). Pour la Suisse méridionale
(Tessin, sud du Simplon et vallées méridionales des Grisons), le WSL a établi en 1993
déjà, dans le cadre du programme national
de recherche PNR 31, une base de données
des feux de forêt. Jusqu’en 2006, des informations sur plus de 6600 feux de forêt, qui
remontent en partie jusqu’au 19e siècle, ont
été enregistrées dans cette base de données.
A partir de 1980, le canton des Grisons a
également inventorié systématiquement les
feux de forêt. Dans les cantons du Valais et
d’Uri, des recherches en archives ont permis de
rassembler des données sur les feux de forêt
les plus significatifs depuis le début du 20e
siècle. Le relevé des données est effectué par
le service des forêts et le service du feu ; la
base de données centrale est tenue par le WSL.
Des cartes mondiales des feux de forêts sont
Proposition de citation: Seiz, G., Foppa, N., 2007. Système national d'observation du climat (GCOS Suisse).
Publication de l'Office fédéral de météorologie et de climatologie MétéoSuisse et de ProClim, 92 p.
Les séries de mesure et leur portée
Les statistiques des feux de forêt réunies dans
la base de données du WSL portent sur de
nombreuses années; elles permettent d’analyser l’évolution des feux dans certaines régions.
La saisie de ces données pour l’ensemble de
la Suisse est envisagée. La répartition spatiale
des feux de forêt renseigne en outre sur leur
périmètre et sur le régime en matière d’incendie des régions concernées. A l’inverse, la
distribution d’un type donné de feu de forêt
peut aussi être analysée, comme p.ex. les lieux
précis où la foudre a allumé des incendies
pendant l’été caniculaire de 2003. Pour étudier
l’écologie des feux de forêt dans les Alpes, un
projet du WSL étudie les incendies de Loèche.
Depuis 2004 la météo locale est enregistrée
de façon analogue aux mesures du réseau de
recherches à long terme sur les écosystèmes
forestiers LWF (‡ 3.10 Écosystème forestier)
et un suivi régulier de la végétation et de la
diversité biologique est effectué.
Feux de forêt 1900 − 2003
200
200
180
180
160
160
nombre de feux
140
140
La distribution du nombre d’incen-
été
Sommerbrände
dies par an pendant la période
de référence 1920 – 2000 (base de
hiver
Winterbrände
données des feux de forêt au sud
des Alpes). Au 20e siècle, le nombre
moyenne mobile
9 ans
Laufmittel
auf 9sur
Jahren
d’incendies au sud des Alpes a
120
120
augmenté à partir des années 1960,
100
100
moyenne. Depuis les années 1990,
passant de 30 à 80 par année en
il diminue de nouveau. L’année
80
80
exceptionnelle de 1973 a conduit à
60
60
une réorganisation du service du
40
40
surface touchée par les incendies
feu au Tessin, grâce à laquelle la
a nettement diminué depuis 1980
20
20
00
1900
1900
observations terrestres
Nombre d’incendies subdivisé en feux d’été et feux d’hiver
(Conedera et al., 1996).
1910
1910
1920
1920
1930
1930
1940
1940
1950
1950
1960
1960
1970
1970
1980
1980
1990
1990
2000
2000
Intégration internationale
Origines des feux de forêt allumés par la
foudre pendant l’été 2003: certitude (rouge) et
moindre certitude (bleu) concernant le moment
d’initiation.
établies sur la base d’observations satellitaires et intégrées dans un atlas mondial. Elles
sont basées sur les données des senseurs
ATSR et AATSR placés sur les plateformes
ERS-2 et Envisat de l’ESA. Le «Standard Forest
Fire Product» du MODIS est une contribution
au GTOS Programm Global Observation of
Forest and Land Cover Dynamics GOFC/GOLD.
L’Observatoire mondial des incendies (Global
Fire Monitoring Center, GFMC) fait des prévisions, surveille et archive des informations en
provenance du monde entier sur les feux de
forêt. Le GFMC est sis à l’Institut Max Planck
de chimie à Fribourg-en-Brisgau et est placé
sous la responsabilité de l’Office des affaires
étrangères et du Ministère allemand de l’éducation et de la recherche, ainsi que de la
Décennie internationale de prévention des
catastrophes (IDNDR) et de la Stratégie interna-
tionale de prévention des catastrophes (ISDR),
deux programmes des Nations Unies. Des rapports du WSL paraissent régulièrement dans
les «International Forest Fire News» publiées
dans ce contexte. Le WSL est en outre un
nouveau membre du Groupe d’experts sur les
feux de forêt de la Commission européenne. A
l’échelon européen, la Commission européenne
diffuse les données gérées par le système
d’information sur les feux de forêts EFFIS.
Ressources nécessaires
La poursuite des activités de routine est assurée
par le WSL. Les mises à jour ou élargissements
de la base de données sont effectués dans le
cadre de projets à financer.
65
http://www.foretinfo.net/dossier/wsl_dossier_waldbrand_DE