Rapport et Proces-Verbaux des Reunions - Volume 137 - 1955
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Rapport et Proces-Verbaux des Reunions - Volume 137 - 1955
15 . Note sur le Merlu des Côtes du Maroc. Par Claude M aurin Répartition bathym étrique des “M erlus blancs” : M erluccius m erlu cciu s (L.) et des “M erlus n o irs” : M erlu cciu s sen eg alen sis Croissance com parée des deux Espèces. A. Répartition bathym étrique. Ces observations ont été faites de Novembre 1952 à Mars 1953 dans la baie d’Agadir. C’est cette zone, privilégiée puisque les deux espèces y coexistent, que nous avons choisie pour déterminer certains facteurs de leurs habitats respectifs. Ont été dénombrés: 3018 merlus, parmi lesquels 365 noirs, capturés au-dessus de fonds allant de 10 à 210 m., soit entre le littoral et le talus du plateau continental. Les résultats obtenus pour les poissons pris dans le nord de la baie (région du Cap Ghir) et pour ceux péchés au large et au sud d’Agadir étant assez diffé rents, nous étudierons séparément ces deux régions. 2° R égion d’Agadir, Oued M assa. Comme devant le Cap Ghir, les fonds chalutables sont, dans cette région, séparés les uns des autres par des zones rocheuses; les merlus blancs et noirs péchés dans chacune d’elles, au cours de 27 pêches CAP GHIR AGADIR Merluccius senegalensis merluccius Nombre •/. Nombre °/o 8 61-4 5 38-6 Fonds de 40/50 m ..................... (1 pêche le 27/XI-52) 73 94-8 4 5-2 Fonds de 60/70 m.................. 431 99-1 4 0-9 (2 pèches entre le 27/XI-53 et le 20/XII-53) (3 pêches entre le 19 et le 23/XII-53) Total . . . 509 16 et Pour les fonds de 20 m., la taille des merlus des deux espèces, d’ailleurs rares l’une et l’autre, varie entre 26 et 36 cm. Elle est du même ordre pour les autres fonds qui, d’ailleurs, ne sont pas très éloignés du rivage. 1° Région du Cap Ghir. Nos captures proviennent des trois zones chalutables du Cap Ghir, habituellement fréquentées par les pêcheurs, échelonnées de la côte vers le large et séparées l’une de l’autre par des fonds rocheux in exploitables. Le résultat de nos six pêches, faites avec un chalut du type commercial courant du 28 Novembre 1952 au 19 Mars 1953 est le suivant: Fonds de 20 m ............................ C adenat Baie d’Agadir. — faites du 28 Novembre 1952 au 19 Mars 1953 ont été comparées quantitativement: Fonds de 10 à 35 m.............. Merluccius merluccius senegalensis Nombre 7» Nombre 7. 10 12-5 70 87-5 (6 pêches du 21/XI-52 au 18/111-53) Fonds de 50/70 m................... 1180 89-6 138 10-4 734 88-7 92 11-3 220 81-8 49 18-2 (8 pêches du 21/XI-52 au 18/111-53) Fonds de 105/140 m ................ 46 — B. Croissance comparée des deux espèces. La croissance comparée des deux espèces a été étudiée d’après une centaine d’otolithes qui se sont montrés lisibles dans la proportion de 70 %• La taille totale moyenne observée, la valeur moyenne calculée de L1; L 2, L3 e t c . . . . ont été comparées pour les trois premières classes des merlus blancs et noirs, immatures. _ Les résultats obtenus qui seront complétés ulté rieurement sont les suivants: (8 pêches du 21/XI-52 au 18/111 53) Fonds de 160/210 m.............. (5 pêches du 19/XII-52 au 18/111-53) Total . . . 2144 349 En ce qui concerne la taille: Pour les fonds de 10 à 35 m. Elle se tient entre 17 et 33 cm. pour l’une et l’autre espèce. Pour les fonds de 50/75 m. Elle varie de 11 à 32 cm. pour M . merluccius et de 19 à 35 cm. pour M . senegalensis, ces derniers sont donc sensiblement plus grands que leurs voisins, bien qu’il ne s’agisse encore que des jeunes, im matures pour la plupart. Pour les fonds de 105/140 m. M . merluccius est bien représenté par des jeunes de moins de 25 cm., tandis que M . senegalensis ne compte aucun individu de taille inférieure à 25 cm. On note un fait nouveau par rapport aux zones moins profondes: l’apparition de grands individus des deux espèces. Des spécimens de M . merluccius dépassent 1 m. ; les M . senegalensis les plus grands n’ont pas plus de 86 cm. Pour les fonds de 160/210 m. M . merluccius accroît encore sa taille : si 23 % se répartissent entre 18 et 50 cm., le reste s’étale entre 50 et 107 cm. Il en est de même pour M . sene galensis chez qui le nombre des jeunes est même moindre (11 °/0 de spécimens de 27 à 34 cm.), mais il est à noter que les tailles maxima ne dépassent pas toujours 86 cm. Classe I Moyenne arithm . de Taille totale m oy enne observée. Li calcu lée ......... L2 calcu lée......... L3 calcu lée......... Classe II Classe II I Merluccius Merluccius Merluccius merl. seneg. merl. seneg. merl. seneg. (N=3) (N = 5) (N = 23) (N=15) (N=7) (N=2) 19-0 12-8 21-75 15-6 20-6 22-3 12-7 13-1 19-7 20-9 31*4 12-9 20-9 29-2 32*8 13-2 21-3 29-5 C. Conclusions. 1° Les deux espèces cohabitent largement dans la région Cap Ghir, Agadir, Oued Massa. 2° Pour l’une et l’autre espèces la taille croît avec la profondeur: près de la côte ne se tiennent que des immatures et des jeunes. Les adultes de grande taille apparaissent au-dessous de 100 m. 3° Mais la répartition bathymétrique de ces deux espèces est diSérente, au moins pendant l’hiver. Près de la côte le pourcentage des merlus noirs est plus élevé que celui des merlus blancs. A partir de 50 m. au contraire c’est M . merluccius qui prédomine fortement (plus de 80 %). 4° L’étude des otolithes tend à montrer que la crois sance de M . senegalensis est plus rapide que celle de M . merluccius-, d’autre part, si l’on ne considère que les tailles rencontrées dans les mensurations faites en baie d’Agadir, M . merluccius atteint une taille max ima nettement plus élevée que M . senegalensis', la longévité de la première espèce serait donc supérieure à celle de la seconde.