Lufthansa veut racheter 100 % de Brussels Airlines

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Lufthansa veut racheter 100 % de Brussels Airlines
SAMEDI ET DIMANCHE 24 et 25 septembre 2016 / Edition Hainaut / Liège / Namur-Luxembourg / Quotidien / No 224 / 2,50 € (GDL : 2,60 €) / 02 225 55 55
ROBERTO MARTINEZ
« Je me sens chez moi
en Belgique »
P. 25 à 27
OBAMA MITIGÉ
LE BILAN
DEMANDEZ-LE
À VOTRE
LIBRAIRE
7 pages
spéciales
lesoir.be
P. 33 à 37
et 39-40
1
er
week-end
JOURNAL
À BRUXELLES
Charles Michel :
« Une menace
pèse sur
la démocratie »
n déplacement cette semaine
pour l’Assemblée générale de
l’ONU à New York, le Premier
ministre Charles Michel en a profité
pour répliquer aux attaques de Donald
Trump, à l’époque où il briguait la candidature républicaine à l’élection présidentielle américaine. Dans l’entretien
qu’il accorde à notre envoyé spécial, le
libéral se défend d’avoir voulu marquer
une préférence dans la campagne outreAtlantique. « On peut être un responsable politique et avoir le sens de
l’humour !, nous déclare-t-il. Il va de soi
que je travaillerai avec tous ceux qui
représentent leur pays. »
Charles Michel dit également « ressentir qu’il y a une menace qui plane
sur la sécurité, mais aussi sur la démocratie, les libertés et l’Etat de droit ».
« La menace terroriste est une nouvelle
forme de totalitarisme », estime-t-il.
Sur la question des réfugiés qui a été au
centre de la semaine onusienne, il juge
qu’il faut s’attaquer à la fois « aux
causes et veiller à ce qu’il y ait de la
dignité dans l’accueil et le soutien ». ■
E
P. 4 NOTRE INTERVIEW
+
leslivres
Lufthansa veut racheter
100 % de Brussels Airlines
La compagnie aérienne belge pourrait passer totalement
sous pavillon allemand. Son actionnaire principal Lufthansa déposera
une offre le 28 septembre pour l’ensemble des parts de Brussels Airlines.
L
a Belgique pourrait perdre Brussels Airlines. Selon nos informations, la compagnie aérienne
Lufthansa va proposer de racheter la
totalité des actions de la société belge.
Pour l’heure, rien n’est acté. Le Conseil
de surveillance de l’entreprise allemande doit formuler sa proposition le
mercredi 28 septembre, que les actionnaires de Brussels Airlines devront encore accepter. En fonction de la prise en
compte de lignes de crédit préalablement octroyées, Lufthansa pourrait
faire deux offres : 2,5 millions d’euros
dans sa fourchette basse ou 140 millions
environ pour la haute.
Depuis 2009, le géant allemand détient 45 % de SN Airholding, la société
qui possède les parts de la compagnie
belge. Il veut désormais mettre la main
sur les 55 % restants, qui appartiennent
à Vexair, anciennement Virgin Express
(à hauteur de 16,44 %), et à de petits
actionnaires historiques belges (39 %).
Les détails concrets des négociations
sont jalousement gardés. En avril dernier, Etienne Davignon, le président de
Brussels Airlines et de SN Airholding,
précisait déjà que, pour arriver à un bon
deal, « il faut que les deux parties soient
d’accord et aient quelque chose à y gagner. On n’intègre pas de force une autre
compagnie, ça se passe toujours mal.
Aujourd’hui, on s’accorde pour dire
qu’on a besoin de Lufthansa et que Lufthansa aurait des intérêts à intégrer
Brussels Airlines. »
Mais alors, si les actionnaires ac-
2,5 ou
140 millions
A l’heure actuelle, le secret demeure sur l’offre que Lufthansa
fera aux actionnaires. Deux possibilités sont sur la table. Si la
compagnie allemande prend en
compte des crédits octroyés à
Brussels Airlines, la fourchette
basse pourrait être de 2,5 millions
d’euros pour empocher les 55 %
de parts qu’elle ne possède pas
encore. L’option haute, elle, pourrait s’élever jusqu’à 140 millions.
ceptent de revendre leurs parts, qu’adviendra-t-il de la marque Brussels Airlines ? Il existe apparemment des
garanties de survie, mais elles ont une
durée limitée.
Et quid de Brussels Airport ? Brussels
Airlines étant intégrée au réseau international Star Alliance, l’aéroport
bruxellois est devenu un lieu de croisement et d’échange des différentes compagnies qui le composent, comme
Turkish, Thaï ou encore United… La
disparition de Brussels Airlines rend les
escales à Brussels Airport évitables.
Les actionnaires, eux, ne rendront
leur décision que lorsque Lufthansa
aura officiellement déposé son offre. ■
P. 2 & 3 NOS INFORMATIONS
L’ÉDITO
lesoir.be
Jurek Kuczkiewicz
SOLIDARITÉ FLEXIBLE :
LA PETITE MORT
DE L’EUROPE
n an après son arrivée au
pouvoir, lorsque sa politique
d’austérité et de brutalité envers
les syndicats avait plongé son
pays dans la confrontation, Margaret Thatcher a eu cette phrase
légendaire en réponse à ceux qui,
lors du congrès de son propre
U
parti conservateur, lui demandaient un « U-Turn », un virage à
180 degrés : « Demi-tournez si
vous voulez, madame n’est pas
pour les virages. » (« U-turn if you
want to, the lady’s not for
turning. »)
Il serait totalement déplacé de
comparer les styles et les possibilités de gouvernance dans un Etat
comme le Royaume-Uni en 1980
et dans l’Union européenne à 27
ou 28 aujourd’hui. Et il s’agit
encore moins de rendre hommage
aux politiques thatchériennes.
Mais il faut savoir reconnaître ce
que c’est que de garder le cap, ou
d’opérer le fameux demi-tour en
osant l’assumer publiquement.
Car pour le coup, c’est bien un
virage à 180o qu’est en train
d’achever l’Union européenne
dans sa politique d’asile, sans que
ce soit nullement assumé.
Depuis l’explosion en 2015 de la
crise des réfugiés et migrants,
l’UE qui avait longtemps été
sourde et aveugle aux problèmes
qu’affrontaient la Grèce et l’Italie,
avait arrêté une ligne politique :
celle de la solidarité dans le partage des demandeurs d’asile
fuyant la Syrie. Une solidarité
inscrite dans les traités euro-
L’UE est en train d’acter
que la solidarité
sera optionnelle
péens comme l’un des principes
devant fonder toutes les politiques communes, mais qui avait
été contestée depuis le début de
la crise migratoire par les pays
d’Europe centrale, principalement
les 4 de Visegrad.
Dans l’UE, dire non, catégoriquement, brutalement et frontale-
ment, finit toujours par payer. Car
un an après une décision prise à la
majorité qualifiée sur le partage
des demandeurs d’asile, l’UE est
en train d’acter que la solidarité
sera optionnelle. Les pays qui le
voudront accueilleront et tenteront d’intégrer les réfugiés ; les
pays qui n’en veulent pas, pour
des raisons ouvertement racistes
et religieuses, pourront choisir
d’envoyer un peu plus de gens
d’armes patrouiller les frontières
extérieures, ou financer ailleurs
une solidarité qu’ils ne veulent
pas organiser chez eux. La honte
et la culpabilité sont perceptibles
dans ce « U-turn » cousu de pragmatisme et de real politik, tandis
que les dirigeants de l’Est qui ont
toujours affiché leur refus de
solidarité, Orban en tête, peuvent
claironner qu’ils ont gagné à
rester inflexibles.
Il ne faut pas se leurrer. Plus les
discours sont truffés d’invocations aux valeurs fondamentales
de l’Union, plus les politiques en
sont dépourvues. Et le courant qui
prône le « réalisme » face au
respect de ces valeurs est en train
de prendre le dessus.
La solidarité n’est plus le ciment
de l’Europe, reste à voir quel en
sera le nouveau. En fait, c’est plus
qu’un « U-turn » : c’est une petite
mort. Petite, car minable.
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