Bien gérer une plantation de vitroplants de palmier à huile

CENTRE NATIONAL
DE RECHERCHE AGRONOMIQUE
Bien gérer une plantation de vitroplants
de palmier à huile pour réduire
l’’incidence de l’anomalie florale
Fiche palmier n° 4
Introduction
L’utilisation de graines germées sélectionnées de
palmier à huile (Elaeis guineensis Jacq.) permet d’améliorer son rendement en régimes et en huile. Cependant, les plantations issues de graines germées présentent une grande variabilité entre les arbres.
Pour améliorer le rendement en huile, la multiplication
végétative du palmier à huile par culture in vitro de tissus
a été développée avec succès en Côte d'Ivoire. Elle
permet de cloner à très grande échelle les palmiers présentant les meilleures performances agronomiques et de
les diffuser auprès des planteurs sous forme de vitroplants.
L’utilisation des vitroplants comme matériel végétal
entraine un gain de production d'huile de 15 à 20 %,
mais aussi une meilleure tolérance aux maladies et ravageurs, une homogénéité des plantations, etc.
Cependant, on observe chez quelques vitroplants une anomalie de la morphologie des fleurs mâles et/ou femelles
due aux milieux de culture in vitro. 60% des clones ne
présentent pas d’anomalie. Des risques existent pour
40% des clones. Globalement, 5% des arbres sont touchés par cette anomalie.
Cette anomalie, communément appelée « mantled », ne
s'observe qu’à la floraison des arbres, soit trois à quatre
ans après planting, et avec une intensité variable. Dans
les cas sévères, elle peut conduire à une stérilité totale
des palmiers affectés, conduisant à une baisse de la
production.
Cette fiche indique comment identifier les arbres présentant une anomalie florale et comment en réduire l’incidence dans une plantation de vitroplants de palmier à
huile.
Diagnostic de l’anomalie florale « mantled » en plantation
Chez le palmier à huile, il y a des inflorescences mâles
composées de fleurs mâles (figure 1) et des inflorescences
femelles, composées de fleurs femelles, qui se transforment en régimes (figure 3).
Sur chaque arbre se succèdent des cycles plus ou moins
longs d’inflorescences mâles et d’inflorescences femelles.
L’anomalie florale est visible sur les inflorescence mâles
(figure 2) et sur les régimes obtenus à partir des inflorescences femelles (figures 4 et 5).
Identification de l’anomalie sur les inflorescences mâles
Epillets
longs, en
forme de
doigts portant
un très grand
nombre de
fleurs mâles.
Figure 1. Inflorescence mâle normale
Les étamines
transformées en
pseudocarpelles
fins et allongés ne
produisent pas de
pollen et sont
stériles.
Figure 2. Inflorescence mâle atteinte d’anomalie « mantled »
La présence d’anomalie sur les fleurs mâles (figure 2) indique que le palmier est fortement atteint.
Bien gérer une plantation de vitroplants de palmier à huile pour réduire l’’incidence de l’anomalie florale
Identification de l’anomalie sur les régimes
Selon le niveau d’atteinte, le régime peut porter ou non des fruits (graines de palme).
Figure 3. Régime normal dont tous
les fruits (graines) sont normaux
(deux graines sont sectionnées).
Figure 4. Régime anormal portant des
fruits fécondés et des fruits non fécondés (anomalie légère)
Figure 5. Régime très anormal dont tous
les fruits ont avorté
Sur l’inflorescence femelle, les
fleurs femelles normales fécondées par du pollen se transforment en graines de palme
portées par le régime.
Sur certaines fleurs femelles, les
pièces mâles se développent
anormalement en pièces charnues qui forment une espèce de
manteau couvrant la graine
Les fleurs femelles n’ont pas été fécondées. L’arbre est fortement atteint.
Contrôle de l’anomalie florale en plantation
Contrôler les arbres tous les six mois à partir de la
première floraison, qui a lieu environ deux ans après
planting.
Distinguer les arbres légèrement atteints (portant un
régime anormal avec des fruits fécondés, figure 4) et les
arbres très atteints, qui ont au moins une inflorescence
male atteinte (figure 2) ou au moins un régime très
anormal (figure 5).
Evolution et gestion de l’anomalie florale en plantation
Sur les arbres légèrement atteints, l’anomalie va disparaître au bout de deux ou trois ans.
Si le nombre d’arbres fortement atteints représente plus
de 5% du nombre total d’arbres de la plantation, il est
nécessaire de remplacer ces arbres par de nouveaux
plants.
Il est fortement conseillé de réaliser des plantations
comportant plusieurs clones, chaque clone étant planté
en bandes.
Auteur : Konan Eugène, Konan K.Jean-Noël, Allou Désiré, Sékou Diabaté,, Koné Boaké, Tahouo Odile
Janvier 2013
Comité de validation : Béninga Marboua B., Kéli, Z. Jules
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