1 La Dernière Mode, entièrement écrite et publiée par Mallarmé
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1 La Dernière Mode, entièrement écrite et publiée par Mallarmé
LA REPRESENTATION DE LA FEMME DANS LA DERNIERE MODE DE MALLARME La Dernière Mode, entièrement écrite et publiée par Mallarmé, appartient à la catégorie des journaux féminins illustrés, qui se multiplient dans la seconde moitié du XIXe. Comme ces derniers, elle est l’espace privilégié de la représentation du féminin. Pour rédiger sa revue, Mallarmé reprend les stéréotypes de l’époque et tout à la fois les subvertit, en donnant à la femme un rôle central dans la religion du Beau dont il jette les fondements. Objet de beauté, reine parée des fêtes parisiennes, éprise de choses futiles, mais aussi femme d’intérieur, mère de famille: telles sont les images de la femme que Mallarmé emprunte aux journaux de son temps. Cependant pour le rédacteur, qui se démarque en cela des préjugés contemporains, la femme est incontestablement une créature à vocation spirituelle : son « isolement de la Politique et des soins moroses » la rend plus disponible que l’homme pour une vie de l’esprit tournée vers l’idéal. Elle éprouve le besoin de « se parer l’âme » autant que le corps. C’est une adepte des fêtes artistiques de Paris et une lectrice, que son instinct porte vers les productions de l’imagination et du rêve. Mallarmé détourne le topos de la femme au miroir, emblème de la coquetterie féminine, pour en faire le symbole d’une reconnaissance instinctive par la femme de son génie spirituel dans un monde déserté par les dieux. Barbara BOHAC (Université d’Artois) 1