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Genèse 37-50 : la vie de Joseph
Si vous pensez que vous êtes nés dans la mauvaise famille pour que Dieu fasse quelque
chose de vous, alors le passage que nous allons étudier ce matin va vous redonner le moral.
Nous avons pu étudier à la période de Noël que la généalogie de notre seigneur Jésus
n’était elle-même pas exempte de tout reproche. Des noms peu prestigieux, du genre qu’on
n’aimerait pas avoir parmi ses aïeuls, ont jalonné cette généalogie et pourtant la grâce de
Dieu a permis que de cette généalogie imparfaite puisse engendrer un sauveur parfait.
Au sujet de la famille, un auteur a écrit : : « La famille est un ensemble de gens qui se
défendent en bloc et s'attaquent en particulier ». Le contexte du passage que nous étudions
aujourd’hui confirme en partie cette citation. Prenons le temps de lire plusieurs passages afin
de mieux comprendre comment Dieu a pu utiliser une situation a priori peu propice afin de
manifester sa grâce et sa gloire.
Lecture Genèse 37 :1-8 - 37:18-20 – 37 :26-28
Si l’on observe attentivement l’histoire de la famille de Jacob, on peut rapidement vérifier que
la situation de cette famille était proprement catastrophique. Ce constat est à la fois navrant
et aussi très encourageant pour nous tous de constater que, malgré cet état de fait, c’était
par cette famille que Dieu avait choisi de se faire connaitre et de bénir toutes les nations.
Mais ce n’était pas gagné d’avance.
Pour commencer Jacob avait 2 femmes ce qui n’est déjà pas le meilleur moyen de se
simplifier la vie avec les rivalités que cela pouvait engendrer, car en plus, ces 2 femmes
étaient sœurs. On sait que les rivalités et les luttes au sein d’une même famille peuvent être
d’une violence extrême. Quelqu’un a d’ailleurs dit : « les pires histoires sont les histoires de
famille ». Combien de famille se déchirent aujourd’hui pour des histoires d’héritage ?
Combien de frères et sœurs se brouillent de façon extrêmement violente pour des jalousies
héritées de l’enfance qui perdurent dans l’âge adulte ? Cela existe dans beaucoup de
familles de nos jours et l’on voit que cela existait déjà dans la famille de Jacob.
A sa décharge, Jacob n’était pourtant pas responsable de cette situation car il avait été en
fait trompé par son oncle Laban à qui il avait demandé d’épouser Rachel dont il était
amoureux. Mais son oncle, après lui avoir fait croire qu’il lui accordait la main de Rachel, l’a
d’abord forcé à épouser Léa avant de lui laisser épouser Rachel.
Vous imaginez dans quelle position cette situation avait pu mettre ces 2 sœurs l’une vis-à-vis
de l’autre ? Comment Léa pouvait-elle supporter de vivre avec un homme qui ne l’aimait pas
et dont elle savait qu’il lui préférait sa sœur ? C’est ce que l’on retrouve au chapitre 29 du
livre de la Génèse. Au verset 31, on peut lire : « L’Eternel vit que Léa n’était pas aimée, et il
la rendit féconde, tandis que Rachel était stérile».
Mais cette fécondité de Léa rendit sa sœur jalouse au point de trouver un stratagème pour
avoir des enfants. Le même que stratagème que Sara avait mis au point pour engendrer un
fils à Abraham, alors qu’elle ne pensait pas Dieu capable de lui permettre d’avoir ce fils selon
la promesse qu’il avait faite à Abraham. Ce stratagème, c’est celui de la mère porteuse, qui
existe donc depuis bien longtemps. Rachel donna donc à Jacob pour femme sa servante
Bilha afin que, par elle aussi, elle ait des fils selon ses propres paroles que l’on peut
retrouver au verset 3 du chapitre 30.
Pour corser un peu l’affaire, on lit au verset 9 du chapitre 30 que « Léa, voyant qu’elle avait
cessé d’enfanter, prit sa servante Zilpa et la donna pour femme à Jacob ».
En résumé, Jacob qui souhaitait au départ épouser Rachel, a finalement du épouser 2
sœurs Rachel et Léa et a été contraint de s’unir à 2 autres femmes imposées par ses
femmes légitimes, leurs servantes Bilha et Zilpa. Même les scénaristes de série télévisée
n’auraient pas osé imaginer un tel scénario et c’est pourtant à partir de ce contexte familiale
pour le moins compliqué que Dieu a suscité 12 fils à Jacob qui allaient ensuite devenir les 12
tribus d’Israël dont l’une d’elle engendrerait le sauveur de l’humanité Jésus-Christ.
Dans ce contexte très difficile et pour ne rien arranger, Joseph bénéficiait en plus d’un statut
particulier auprès de son père car il était le fils de Rachel, l’épouse bienaimée de Jacob.
Comme nous venons de le voir Rachel, d’abord stérile, avait envoyé son mari vers sa
servante Bilha pour lui engendrer une descendance, mais le verset 22 du chapitre 30 nous
apprend que quelques temps plus tard « Dieu se souvint de Rachel, (qu’)il l’exauça et (qu’)il
la rendit féconde ». Et c’est comme cela que Rachel mit au monde Joseph. Il était LE fils
tant attendu et fruit d’une relation amoureuse profonde et sincères entre un père et une
mère.
Et cela aurait pu être une très bonne chose pour toute la famille si Jacob ne s’était pas
attaché exagérément à ce fils au détriment de ses frères. Relisons le verset 3 du chapitre
37 : Israël aimait Joseph plus que tous ses autres fils, parce qu’il l’avait eu dans sa vieillesse.
Quelle a été la réaction des autres fils de Jacob ? C’est le verset suivant qui nous l’indique.
« Ses frères virent que leur père l’aimait plus qu’eux tous, et ils le prirent en haine. Ils ne
pouvaient lui parler avec amitié ». Même si cela ne justifie pas la réaction de ses frères, il est
bon de noter que c’est ici l’attitude de Jacob qui génère la haine de ses frères à l’égard de
Joseph. Si Jacob avait eu un peu plus de sagesse et même de compassion vis-à-vis de tous
ses fils, il aurait pris garde, dans un esprit de justice de ne pas leur faire remarquer cette
préférence. Quel contexte familial catastrophique et quelle tristesse. A qui souhaiterionsnous de vivre son enfance dans une telle famille ?
De son côté, on ne peut pas dire non plus que Joseph y ait mis du sien pour calmer les
esprits. Premièrement, le verset 2 nous indique que Joseph rapportait à Bilha et Zilpa les
mauvais propos de ses frères, ce qui ne devait pas contribué à se faire aimer d’eux.
Dieu avait également accordé à Joseph un don qui lui permettait d’interpréter les rêves. Et
les versets 5 à 11 nous racontent les 2 rêves que Joseph avait faits et dont l’interprétation
révélait que ses parents et ses frères viendraient un jour se prosterner à ses pieds en signe
de soumission.
C’est effectivement les rêves que Joseph avait fait mais Dieu ne lui avait pas demandé,
selon le passage, d’aller en parler à ses parents et encore moins à ses frères. Joseph aurait
pu garder tout cela pour lui afin de ne pas les blesser ou de ne pas exciter leur jalousie car,
si, comme nous l’avons vu, ses frères ne pouvaient lui parler avec amitié avant qu’il ne fasse
ces rêves, il aurait pu se douter qu’en allant leur expliquer ce rêve, cela n’arrangerait pas la
situation.
Mais Joseph était jeune (17 ans selon le verset 2 du chapitre 37), il manquait probablement
de sagesse et souhaitait peut-être se venger de l’agressivité de ses frères à son égard en
leur révélant ce rêve...
Mais Joseph aurait mieux fait de ne rien dire du tout car comme le rappela notre Seigneur
Jésus plusieurs siècles plus tard : Un prophète n’est méprisé que dans sa patrie, parmi ses
parents, et dans sa maison (Marc 6 :4). Rappelez-vous comment les habitants de la Galilée
dont Jésus était originaire ont réagi lorsqu’ils ont commencé à reconnaitre en lui l’autorité et
la sagesse que Dieu lui avait accordées. Qu’ont-ils dit ? Marc 6 :2 Quand le sabbat fut venu,
il se mit à enseigner dans la synagogue. Beaucoup de gens qui l’entendirent étaient étonnés
et disaient : D’où lui viennent ces choses ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et
comment de tels miracles se font–ils par ses mains ? 3 N’est–ce pas le charpentier, le fils de
Marie, le frère de Jacques, de Joses, de Jude et de Simon ? et ses sœurs ne sont–elles pas
ici parmi nous ? Et il était pour eux une occasion de chute. Les gens de son entourage ne
voulaient pas reconnaitre l’autorité spirituelle de Jésus car ils le connaissaient
personnellement, ils l’avaient côtoyé durant toute leur vie et ils ne pouvaient pas admettre
qu’un des leurs puisse s’illustrer d’une telle manière. Dans un langage plus contemporain, ils
auraient certainement dit : « mais pour qui il se prend celui-là !!? Il se fait passer pour un
prophète mais nous on le connait, on sait qu’il n’est pas prophète, il est charpentier,
excusez-moi mais ça n’a rien à voir !!! ». C’est pour cela que le passage souligne qu’il était
pour eux une occasion de chute.
Et de même Joseph aussi a été une occasion de chute pour ses frères en leur racontant ses
rêves car les versets 5, 8 et 11 nous montrent qu’ils éprouvèrent de plus en plus de haine à
son égard ainsi que de la jalousie. Le péché a ainsi commencé son œuvre en eux au niveau
de leurs pensées et de leurs sentiments et comme ils pensaient être dans leur bon droit,
qu’ils pensaient être les victimes de leur frère sans à aucun moment envisager l’idée de
repentance, le mal a progressé en eux au point de commencer à leur faire envisager le
meurtre de Joseph.
Et c’est le début de la formidable destinée de Joseph, car Dieu veillait discrètement sur le
sort de chacun des personnages de cette histoire. Mais quels plans Dieu pouvait-il avoir en
réserve pour faire sortir quelque chose de bon d’une telle situation ?
Faisons tout d’abord un bref survol de la vie de Joseph afin d’en comprendre toutes les
implications. Le chapitre 39 nous raconte comment Joseph se fait acheter en Egypte par
Potiphar, un proche du Pharaon et comment la femme de cet homme, après avoir tenté de
séduire Joseph en vain, finit par l’accuser d’avoir essayer d’abuser d’elle. Furieux, Potiphar
l’envoie alors en prison. Mais Joseph reste fidèle à Dieu qui lui fait réussir tout ce qu’il
entreprend au point qu’il finit par trouver grâce aux yeux du chef de la prison qui lui en confie
la gestion. Dans le chapitre 40, Joseph rencontre en prison 2 autres personnes qui officiaient
à la cour du Pharaon et qui sont emprisonnés après avoir offensé Pharaon. Ces 2 personnes
font une nuit chacune un rêve dont Joseph donne l’interprétation : un des 2 prisonniers,le
grand échanson, sera libéré et l’autre tué sur ordre du Pharaon. Les choses se passent
comme Joseph l’avait annoncé. Joseph demande au grand échanson qui est libéré
d’intercéder pour lui auprès de Pharaon mais il l’oublie bien vite et ne le fait pas. Au chapitre
41, 2 ans plus tard, alors que personne n’arrive à interpréter les rêves qui troublent au plus
haut point Pharaon, le grand échanson se souvient finalement de Joseph et le fait sortir de
prison pour venir interpréter le rêve de Pharaon. Il est le seul de toute la cour à pouvoir
annoncer que Dieu va faire venir une famine sur toute la terre et qu’il convient de s’y
préparer au plus tôt. On peut lire au verset 37 Cette parole plut au Pharaon et à tous ses
serviteurs ; 38 et le Pharaon leur dit : Pourrions–nous trouver un homme comme celui–ci,
ayant en lui l’Esprit de Dieu ? 39 Le Pharaon dit à Joseph : Dès lors que Dieu t’a fait
connaître tout cela, il n’y a personne qui soit aussi intelligent et aussi sage que toi. 40 C’est
toi qui sera à la tête de ma maison, et tout mon peuple dépendra de tes ordres. Le trône seul
m’élèvera au–dessus de toi. Les chapitres 42 à 45 relatent comment cette famine finit par
faire venir les frères puis le père et la mère de Joseph en Egypte pour chercher de la
nourriture et comment, sans le reconnaitre car beaucoup de temps a passé, ils se
prosternent devant lui accomplissant ainsi le rêve prophétique qui les avait haïr leur frère
lorsqu’il leur en avait parlé. Quel destin n’est-ce pas ?
Mais revenons à la question que nous posions tout à l’heure : quels plans Dieu pouvait-il
avoir en réserve pour faire sortir quelque chose de bon d’une telle situation ?
Comme toujours les plans de Dieu sont multiples car, dans sa toute puissance, il sait
démontrer sa capacité à veiller sur le cours de l’histoire avec un grand H sans négliger les
histoires individuelles de chaque personnage tout en utilisant le mal que font les hommes
pour en faire sortir du bien. C’est d’ailleurs comme cela que Joseph comprend le sens de
cette histoire et c’est ce qu’il dit à ses frères au chapitre 50, verset 20 Vous aviez formé le
projet de me faire du mal, Dieu l’a transformé en bien, pour accomplir ce qui arrive
aujourd’hui et pour sauver la vie d’un peuple nombreux.
Un des plans de Dieu était effectivement de sauver le peuple d’Israël de la famine car Dieu
avait résolu d’utiliser ce peuple pour manifester sa gloire au monde entier. Il en avait fait la
promesse à Abraham, puis à Isaac et à nouveau à Jacob en lui disant toutes les familles de
la terre seront bénies en toi et en ta postérité (Ge 28:14). Il ne pouvait donc pas permettre
que Jacob et ses fils qui allaient engendrer le peuple d’Israël périssent à cause d’une famine.
Il souhaitait utiliser ce peuple à sa gloire comme il l’avait promis. Et vous vous souvenez
quand Dieu a commencé à manifester sa toute puissance à travers le peuple d’Israël ? 400
ans plus tard. Et en faisant sortir Israël de quel pays par l’intermédiaire de Moïse ? D’Egypte
précisément ! Cela signifie qu’utilisant les mauvais projets des frères de Joseph, Dieu avait
quand même fait en sorte qu’Israël vienne habiter en Egypte pour l’en délivrer 400 ans plus
tard et manifester au monde et à l’empire le plus puissant de l’époque, qu’un petit peuple
comme Israël pouvait résister à une grande nation par la force que Dieu lui donnait. Dieu
souhaitait manifester à cette grande nation et à la terre entière que leurs dieux étaient de
faux dieux et que le seul vrai Dieu c’était lui, l’Eternel.
C’est ce qu’il y a de passionnant dans l’histoire de Joseph car il montre comment Dieu
parvient à diriger le cours de l’histoire sans pour autant utiliser les hommes comme des
pions. On voit dans cette histoire que chaque personnage a été libre d’agir comme il
l’entendait, même en mal. Et pourtant les plans de Dieu s’accomplissent néanmoins.
Car les plans de Dieu ne concernaient pas que l’avenir lointain, il avait également un plan
pour les frères de Jacob. Beaucoup d’entre nous connaissent ce verset tiré de 2 Pierre 3:9
Le Seigneur ne tarde pas dans l’accomplissement de la promesse, comme quelques–uns le
croient ; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais voulant
que tous arrivent à la repentance. Et c’est encore ce que Dieu a fait à l’égard des frères de
Joseph. Dieu ne pouvait pas être satisfait de leur comportement en général et à l’égard de
leur frère Joseph en particulier. Dieu nous aime tant qu’il ne souhaite pas nous voir nous
perdre dans le mal sans essayer de nous faire réfléchir : c’est aussi à cela que servent les
épreuves. Et c’est précisément ce qu’a également permis cette histoire car on peut lire ce
que disent les frères de Joseph au chapitre 42, verset 1 ¶ (…) Oui, nous avons été
coupables envers notre frère ; car nous avons vu la détresse de son âme, quand il nous
demandait grâce, et nous ne l’avons pas écouté. C’est pour cela que cette détresse nous
arrive. 22 Ruben, prenant la parole, leur dit : Ne vous disais–je pas : Ne commettez pas un
crime contre cet enfant ? Mais vous n’avez pas écouté. Maintenant son sang (nous) est
réclamé. Cette épreuve a permis aux frères de Joseph de se repentir et c’était là aussi un
des plans de Dieu dans cette histoire.
Je crois enfin qu’un des plans de Dieu à travers ce récit était aussi de nous laisser le
témoignage de vie d’un homme tel que Joseph. Quelle destinée extraordinaire n’est-ce pas ?
Et quel caractère !
Malgré toutes les injustices dont il a été l’objet, rien ne relate dans ces chapitres une
quelconque insatisfaction de Joseph à l’égard de Dieu. Il aurait pourtant eu de bonnes
raisons de se plaindre du traitement de ses frères à son égard alors qu’il n’avait rien fait
d’autre que de leur raconter un rêve que Dieu lui avait inspiré. Il aurait aussi eu de bonnes
raisons de se plaindre de l’injustice qui l’a conduit en prison à cause des fausses
accusations de la femme de Potiphar. Il aurait également eu des raisons de se plaindre
d’avoir été oublié pendant 2 ans en prison alors qu’il avait demandé au grand échanson
d’intercéder pour lui auprès du Pharaon pour le faire sortir. Mais pourtant il ne se plaint pas.
C’est pourtant bien Dieu qui lui avait accordé le don d’interpréter les rêves et suscité le rêve
qui l’avait haïr par ses frères. Il aurait pu en vouloir à Dieu en se disant : « merci pour le don,
mais si c’est comme cela que tu récompenses ceux auxquels tu accordes un don, je vais
peut-être m’éloigner un moment… ». Il est d’ailleurs intéressant de noter que si c’est
l’exercice de ce don qui déclenche toute cette histoire, c’est aussi ce même don qui permet à
Joseph d’obtenir les faveurs du Pharaon et de devenir son plus proche conseiller.
Non seulement donc Joseph ne se plaint pas mais en plus il reste fidèle à Dieu dans les
moindres détails si bien que Dieu le bénit là où il se trouve, malgré la difficulté, et il le fait
prospérer et trouver grâce auprès de Potiphar, du chef de la prison et de Pharaon au point
qu’il finit par régner sur l’Egypte. Peut-être Joseph a-t-il douté de la fidélité de Dieu à certains
moments mais il lui est quand même resté fidèle. Il a attendu la fin de son histoire avant de
tirer des conclusions sur la personne de Dieu et sur le destin que ce-dernier lui avait
réservé… Et il a bien fait ! Quel encouragement de voir un tel exemple !
Beaucoup de commentaires présentent Joseph comme un type de Christ. Comme Jésus, il
est rejeté par les siens qui le vendent pour quelques pièces d’argent. Comme Jésus, il subit
patiemment les mauvais traitements et les injustices en comptant sur la grâce de Dieu qui le
lui rend bien. Comme Jésus son obéissance et sa fidélité à Dieu lui permette que Dieu
accomplisse ses plans de salut pour les hommes. Car si Dieu a sauvé l’humanité par le
sacrifice de la vie de son fils Jésus qui est devenu notre sauveur sur la croix, Joseph lui, par
le sacrifice de plusieurs années de sa vie a sauvé son peuple de la famine et il a, par làmême, sauvé le sauveur Jésus. Car si le peuple d’Israël avait alors périt, il n’aurait pas pu
engendrer le Christ et nous n’aurions à ce jour aucun moyen d’être sauvé. Les implications
de cette histoire dépassent encore une fois largement le récit de la vie de quelques
personnes mais elle nous concerne aussi personnellement aujourd’hui.
Pour conclure et si cette histoire nous concerne personnellement encore aujourd’hui, quelles
leçons pouvons-nous tirer d’un tel récit pour notre vie quotidienne ?
La première chose est que nous pouvons nous inspirer de la personnalité de Joseph et de
sa relation avec Dieu. Comme nous l’avons vu, Joseph est toujours resté fidèle à Dieu,
même dans les moments difficiles. Partout où il se trouvait, Dieu le bénissait et le mettait à
des places d’honneurs même lorsqu’il était en prison. Mais ces faveurs que Dieu lui avait
accordées en prison ou auprès de Pharaon auraient-elles pu durer si Joseph ne s’était pas,
de son côté, acquitté fidèlement de ce qui lui était confié ? Certainement pas. Le chef de la
prison ou le Pharaon n’auraient jamais laissé Joseph gérer leurs affaires s’ils s’étaient
aperçus que Joseph n’était pas sérieux et qu’il ne faisait pas sérieusement ce qui lui était
confié. La bénédiction de Dieu à son égard n’a été possible que parce qu’il l’a honorée et
qu’il l’a faite fructifier. Nous avons la chance de nos jours de pouvoir nous appuyer sur des
versets qui n’avaient pas encore été écrit à l’époque de Joseph mais qu’il mettait déjà
pourtant en pratique : ce verset, on le trouve en Corinthiens 10:31 Soit donc que vous
mangiez, soit que vous buviez, et quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu. Si
nous nous laissons imprégner par cette vérité que nous sommes des ambassadeurs pour
Christ, des représentants de Dieu sur cette terre, alors cela aura également un impact sur la
façon dont nous nous comporterons. Nous serons soucieux de notre témoignage, non pas
pour nous-mêmes et pour ce que les autres peuvent penser de nous, mais pour Dieu afin
que ceux qui nous observent ne puissent pas dire du mal de Dieu par notre faute.
Deuxièmement, comme pour Joseph, la vie nous réserve aussi parfois des périodes difficiles
ou des mises à l’écart. Le monde du travail pratique facilement ce genre de choses. Mais on
peut aussi être mis à l’écart par sa famille, par ses amis etc ... Comment vivons-nous ces
périodes ? Avec un fort sentiment d’injustice ou avec l’assurance qu’elles sont conduites par
Dieu pour notre édification et que nous en sortirons donc transformés et grandis ?
Regardons-nous à Dieu avec l’espérance qu’un Dieu si bon peut nous utiliser à sa gloire,
même si nous ne comprenons pas en quoi au moment même ? Avons-nous la patience
d’attendre la fin de l’histoire pour découvrir ce que Dieu avait en tête en nous faisant passer
par un chemin difficile ? Nous lisons souvent ces quelques versets de la première épître aux
Corinthiens 1 Corinthiens 10:13 Aucune épreuve ne vous est survenue qui n’ait été
humaine ; or Dieu est digne de confiance : il ne permettra pas que vous soyez mis à
l’épreuve au–delà de vos forces ; avec l’épreuve il ménagera aussi une issue, pour que vous
puissiez la supporter. Chaque épreuve que nous vivons est finement prévue par Dieu pour
que nous puissions en sortir victorieux ! Comme quelqu’un l’a dit un jour : « Dieu ne veut pas
qu’on change, il veut nous transformer !! » Et c’est par ce genre d’épreuve qu’il nous
transforme.
Enfin, je souhaite que nous nous interrogions également sur le regard que nous portons sur
les bénédictions ou les dons qui sont accordés à d’autres personnes. Sommes-nous jaloux
comme les frères de Joseph ? Cela nous irrite-t-il au point de nous dire : « mais pour qui il se
prend ? » Ou avons-nous conscience que ce don que peut avoir un frère ou une sœur lui a
été accordé par Dieu pour notre édification à tous. C’est qu’enseigne la parole en 1
Corinthiens 14:12 De même vous, puisque vous aspirez aux (dons) spirituels, que ce soit
pour l’édification de l’Église que vous cherchiez à les avoir en abondance. Dieu ne fait pas
des dons par esprit de favoritisme mais parce qu’il sait exactement qui va pouvoir mettre à
profit tel ou tel don pour le bien de tous. Si Joseph n’avait pas eu ce don d’interpréter les
rêves, ses frères n’auraient pas pu avoir la vie sauve. Même si ce don les a irrités dans un
premier temps, c’est quand même grâce à lui qu’ils ont pu être sauvés. Et cela reste
identique pour nous. Si un frère ou une sœur manifeste un don qui peut nous irriter parce
que nous en sommes jaloux, nous pouvons être assurés que si Dieu lui a accordé ce don,
c’est aussi pour nous bénir.
Terminons par une lecture de la parole qui nous donne encore dans ce cadre une juste
perspective :
Philippiens 2 :12 ¶ Ainsi, mes bien–aimés, comme vous avez toujours obéi, avec crainte et
tremblement, mettez votre salut en action, non seulement comme si j’étais présent, mais
bien plus encore maintenant que je suis absent.
13 Car c’est Dieu qui opère en vous le vouloir et le faire selon son dessein
bienveillant.
14 ¶ Faites tout sans murmures ni discussions,
15 pour être irréprochables et purs, des enfants de Dieu sans reproche au milieu d’une
génération corrompue et perverse, parmi laquelle vous brillez comme des flambeaux dans le
monde (…).