Voie: SCENES DE LA VIE EXTRA CONJUGALE

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Voie: SCENES DE LA VIE EXTRA CONJUGALE
MASSIF DU VERCORS: DEUX SOEURS (AGATHE) Face est
Voie: SCENES DE LA VIE EXTRA CONJUGALE
1ère ascension le 15 septembre 1985 par Me Renée GUERIN et Bruno FARA après
préparation en 4 week-end. ED, équipée, 300m, 5 à 7 heures pour une répétition. Maxi
15 points par longueur (prendre 20 paires de mousquetons). Voie plutôt "artif" mais
avec qq jolies longueurs de libre, les cotations indiquées sont celles de l'ouverture et
peuvent donc être certainement plus "libre".
La voie se déroule entre la directe 72 et la voie des Neufs Surplombs (ECV N°103)
Attaque: Le sentier du col des deux sœurs passe très près des parois avant de monter en
lacets entre Agathe et Sophie. Dés le premier lacet (avant le câble) rejoindre à gauche
une baume en mauvais rocher jaune (à environ 40m du sentier).
- Passer le surplomb jaune (mauvais rocher), A1, et suivre un dièdre en bon rocher gris,
V+, pas d'A1. R1 à 20m sur une vire. 1O pitons.
- Traverser facilement de 20m à gauche sur la vire. R2.
- Par un crochet à droite on rejoint une fissure, V/V+, qq pas d'A1. R3 à 20m sur une
marche. 10 pitons.
- Continuer la fissure, Al, IV+/V, A1/V+, IV. R4 à 40m dans une niche.10 pitons
- Traverser à droite de 20m, passer un mur, IV. Rejoindre R5 au pied du grand mur
jaune, 2 pitons.
- Suivre un dièdre, V/V+. R6 à 20m. 8 pitons.
- Traverser en ascendance à gauche de deux longueurs de 20m, Al, qq pas de V+. R7 et
R8 sur étriers. 30 pitons.
- Rejoindre la fissure, Al, et la suivre V+, Al, IV+/V. R9. 12 pitons.
- Continuer dans la fissure, Al, V/V+, traverser à droite une dalle, A1, et rejoindre une
autre fissure, V, V+/A1. Rl0 sous un gros toit. 13 pitons.
- Traverser à droite sous le toit, V et Al, passer le toit par une fissure surplombante, Al,
sortir à une bonne vire, V, IV, R11. 10 pitons.
- Franchir une grande dalle grise, A1, qq pas de V, sortie en IV, R12 à la vire du grand
boulevard 15 pitons.
Cette longueur doit être commune, sur les 10 derniers mètres, avec l'échappée équipée
par les premiers ascensionnistes de la voie des neufs surplombs, qui franchir la dalle en
venant de la droite (vieux pitons visibles).
- A gauche du relais, remonter le pilier jusque sous le toit et traverser à gauche relayer à
gauche d'une fissure, Al. R13 a 20m. 10 pitons.
- Suivre la fissure, Al, qq pas de V/V+. R14 dans des gradins. 12 pitons.
- Remonter les gradins, IV+, puis suivre une fissure, V/V+, A1, R15 en haut de la fissure.
13 pitons.
- Rejoindre en ascendance à droite une bonne terrasse, IV+, Al, IV, V/V+. R16. 10
pitons.
- Rejoindre un dièdre à droite, V, 1 pas d'A1, V+, et le suivre jusqu'au sommet IV/IV+.
R17. 5 pitons.
Descente : Par le col des deux sœurs en contrebas à droite.
DEUX SOEURS: Le Topo 1985 de la Voie SCENES DE LA VIE EXTRA CONJUGALE
URS: Le Topo 1985 de la Voie SCENES DE LA VIE EXTRA CONJUGALE
GERBIER: 1983 la petite histoire de la Voie 9ème DECENNIE EN SPITS
MAJEURS
la voie 9ème DECENNIE EN SPITS MAJEURS ...
Alors que je peaufinais La voie de LA REVANCHE D’URGONIEN avec Mimile,
JAVEL et Gilles PERSIA (dit gros beignet ! ) reposaient des cordes fixes dans un vieux
projet tenté 5 ans auparavant, dans le bouclier du Gerbier.
En 1979, au retour du Nangat Parbat, frustré par cette lamentable expérience qui m’a
sans doute dégoûté de l’alpinisme et des alpinistes, je disposais de temps libre puisque
ma disponibilité de l’administration courait toujours. J’ai donc motivé le toubib de
l’expé (Didier CLARET TOURNIER), Georges DURAND et JAVEL pour tenter un
gros truc. Ce fut d'abord un voyage à La PELLE le 14 juin 1979 pour continuer un
vieux projet à droite de la Trivellini qui ne nous enthousiasma guère… (à ce jour non
réalisé malgré une tentative poussée de Jacques CARLES et François PETIOT dans les
années 1980). Ensuite nous nous sommes retrouvés au Gerbier face à cette immense
écaille surplombante bien visible sur la gauche du grand bouclier de dalles.
Entre le 15 et le 18 juin 1979 nous ne pourrons, caprice de la météo oblige guère faire
mieux qu'atteindre R4! Les traces de pitonnages trouvées dans L4, semblerait être celles
d’une équipe genevoise qui un peu avant R4 obliqua à gauche et abandonna le projet.
Devant les grandes dalles compactes, notre enthousiasme s’émoussa et les hivers
passèrent… jusqu'à ce que le manque de challenges motivant sur Presles fasse ressortir
ce projet.
Seul JAVEL était libre une semaine, PERSIA devait travailler le mercredi et moi je ne
pouvais me libérer que le mardi…. Le lundi 6 septembre ils ont donc remonté les cordes
pour bivouaquer sur une écaille au milieu des dalles et le mercredi 8 au matin j’ai croisé
au jumard le "gros beignet" qui descendait pendant que je montais rejoindre JAVEL.
Ils avaient abattu un gros boulot en spitant (à la main) presque intégralement les deux
longueurs des dalles grises… D’où le nom de la voie : 9ème DECENNIE EN SPITS
MAJEURS. ..
Le jeudi 9 septembre nous avons bivouaqué tous les deux, (avec un transistor comme
compagnon), dans une bonne grotte située à gauche de l’itinéraire. Nous étions
heureusement abrités car la météo se dégrada complètement (voir les photos). Le
vendredi 10 septembre un orage effroyable nous empêcha de prendre pied sur la vire de
Prélenfrey et ce n’est que samedi 11 septembre au matin que le relais sur la vire fut posé
nous entraînant illico dans une descente en rappels pour nettoyer la voie des cordes
fixes…
Dans le brouillard épais quel ne fut pas ma surprise alors que je rejoignais un relais
plein vide chargé de cordes et de pitons de me sentir attrapé par la jambe… Sans nous
prévenir Gilles PERSIA était revenu nous voir et ne sachant pas notre position à cause
du mauvais temps il remontait les cordes à notre rencontre… Vu que son surnom de
"gros beignet" lui venait de sa stature, il fut très utile pour rejoindre le parking sous la
pluie.
SCENES DE LA VIE EXTRA CONJUGALE, c’est un peu la concrétisation de ma
cordée avec Renée GUERIN. Je n’étais pas encore divorcé, et nous ne vivions pas encore
ensemble… mais depuis déjà 5 ans l’alpinisme était l’un de nos liens…
Le 9 juin 1985 après un samedi pluvieux, j’ai attaqué cette voie dans ce surplomb
terriblement délité qui malheureusement doit décourager beaucoup de candidats
(ensuite, ca s’arrange pourtant…).
Le Week-end suivant j’ai préféré entreprendre la sortie directe de 9ème DECENNIE EN
SPITS MAJEURS, et ce n’est que le 6 juillet 1985 que nous sommes revenus pour
atteindre R6.
Le lendemain, avec Georges DURAND et Roland ROUSSEL nous avions décidé de
reprendre l’équipement de la voie des Plombardiers mais ayant oublié les vis et les
plaquettes, nous nous sommes contentés de forer les trous… plus tard nous ferons le
parallèle entre cette journée et les événements qui se déroulaient au même moment, vers
8600m sur le K2… Eric ESCOFFIER et JAVEL terminaient la première ascension
française de ce sommet, seul Eric rentrerait au camp de base.
Le 20 et le 21 juillet avec Renée nous avons installé R8 pendant que Eric REVOLLE et
Rolland ROUSSEL terminaient le relookage de la voie des Plombardiers.
Nous avions équipé une vire depuis le couloir du col des Deux Sœurs, qui nous évitait les
4 premières longueurs… Même avec cette facilité, il nous fallut encore le week end du 7
et 8 septembre pour installer R11 et R12 à la vire du grand Boulevard.
Enfin le 15 septembre 1985, par un froid polaire, j'ai posé le R17 au sommet.
Heureusement nous avions une importante quantité de pitons à R12, car dans le grésil et
les flocons de neige, les dernières longueurs ne furent franchies que pitons après pitons,
le bonnet sous le casque et grimpant avec les gants… Au sommet il y avait tellement de
vent, que j'ai filé à corde tendue vers le col plutôt que d'attendre Renée sur place, et
aucun des nombreux pitons inutiles ne fut retiré ce jour là!
Le 29 juin 1986 j'ai repris la voie en compagnie de Renée GUERIN, Jean-Pierre
FRESAFOND et Didier CLARET TOURNIER, par un chaud soleil, il nous a fallu 5
heures seulement pour sortir avec bien peu d'artif (principalement entre R6 et R7). La
partie supérieure passant entièrement en libre… le topo publié au lendemain de la
première, (comme tous les topos de cette époque), n'était que le reflet de notre ascension
du 15 septembre. Je pense que cette voie mériterait de devenir classique.

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