Recommandations pour la prévention des erreurs de site opératoire
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Recommandations pour la prévention des erreurs de site opératoire
mise en œuvre sécurité des patients-suisse Recommandations pour la prévention des erreurs de site opératoire (Prevention of Wrong Site Surgery) Informations et conseils pour la mise en œuvre avec le soutien et l’autorisation de la Foederatio Medicorum Chirurgicorum Helvetica Verband chirurgisch und invasiv tätiger Ärztinnen und Ärzte Schweiz Association Suisse des médecins avec activité chirurgicale et invasive Associazione Svizzera dei medici con attività chirurgica ed intensiva Swiss college of surgeons Version mars 2008 rédigée par la Fondation pour la Sécurité des Patients Suisse (en coopération avec l’association allemande «Aktionsbündnis Patientensicherheit e.V.») La Fondation pour la Sécurité des Patients… • a été fondée en décembre 2003, en tant qu’œuvre commune, par la Confédération, l’Académie suisse des sciences médicales, les associations regroupant les professions de la santé, le canton du Tessin et l’Organisation suisse des patients • est actuellement dans un processus dynamique de développement et d´évolution • est une plate-forme nationale pour la promotion de la sécurité des patients • encourage, coordonne et développe des activités, méthodes, projets et connaissances permettant d’améliorer la sécurité des patients et de réduire les erreurs dans le système de santé • travaille dans ce but en réseau et dans d’autres formes de coopération avec les institutions de soutien, les prestataires de services, les associations, les autorités, les experts, les financiers, les organismes de formation, les organisations de patients, etc. • fonde ses activités sur un large soutien de tous ses partenaires Font partie du Conseil de fondation… • l’Académie suisse des sciences médicales - ASSM • la Confédération helvétique – Office fédéral de la santé OFS • la Fédération des médecins suisses - FMH • l’Association suisse des infirmières et des infirmiers - ASI • l'Association suisse des experts en soins infirmiers - PES • la Société suisse d'odontostomatologie - SSO • la Société suisse des pharmaciens - pharmaSuisse • la Société suisse des pharmaciens de l’administration et des hôpitaux - GSASA • l’Association suisse de physiothérapie - physiosuisse • l’Organisation suisse des patients - OSP • I’Ente Ospedaliero Cantonale du canton du Tessin – EOC • H+ – Les hôpitaux suisses • la Fédération suisse des directeurs d’hôpitaux - FSDH • la Foederatio Medicorum Chirurgicorum Helvetica – FMCH • le Collège de médecine de premier recours - CMPR • la Conférence suisse des directrices et directeurs cantonaux de la santé - CDS La Fondation bénéficie du soutien … (état: mars 2008) • des organisations faisant partie du Conseil de fondation (cf. ci-dessus) • des cantons d’Argovie, Appenzell Rhodes-Extérieures, Appenzell Rhodes-Intérieures, BâleCampagne, Bâle-Ville, Berne, Fribourg, Grisons, Jura, Lucerne, Obwald, Schaffhouse, Schwyz, Soleure, St-Gall, Tessin, Uri, Vaud, Zoug, Zurich • de donateurs, mécènes et partenaires • de la coopération avec des spécialistes nationaux et internationaux engagés; dans le cadre de ce projet, en particulier avec la fmch Sommaire I. Informations générales ......................................................................................... 1 Des recommandations – Dans quel but? ................................................................ 1 A qui s’adressent les recommandations?................................................................ 2 De quoi se composent les recommandations? ....................................................... 3 Remarques concernant l’utilisation et la mise en œuvre......................................... 4 Remarques concernant la méthodologie................................................................. 5 Quand s’appliquent les recommandations - quand ne s’appliquent-elles pas?....... 6 Tout feedback est le bienvenu! ............................................................................... 6 II. Questions fréquemment posées concernant les quatre stades de la prévention des erreurs de site opératoire .............................................................. 7 1. Identification du patient ....................................................................................... 7 2. Marquage du site d’intervention .........................................................................10 3. Assignation dans la salle d’opération correcte ...................................................13 4. Team Time Out avant incision ...........................................................................15 III. Situations particulières ......................................................................................19 IV. Information du patient .......................................................................................22 V. Que faire si une erreur se produit? ...................................................................24 VI. Liens et bibliographie ........................................................................................25 Glossaire ..................................................................................................................27 Historique des recommandations et impressum..................................................28 I. Informations générales Des recommandations – Dans quel but? Une erreur de site opératoire (en anglais: wrong site surgery) constitue un événement désastreux, aux conséquences souvent graves pour le patient, l’équipe médicale, l’hôpital ou le cabinet médical. Ces erreurs peuvent concerner non seulement le côté (side) mais plus généralement le site de l'intervention (erreur de doigt, de niveau de la colonne vertébrale, de système d’organes ?? pas clair). L’exécution d’une intervention autre que celle qui était prévue ou d’une intervention prévue pour un autre patient (erreur de patient) relève également des erreurs dite de site opératoire. Les erreurs avérées de site opératoire traumatisent le patient et le prestataire de services – et ont parfois des conséquences à vie. Bien qu’elles soient relativement rares en comparaison avec d’autres erreurs de traitement, elles suscitent généralement un retentissement puissant auprès du public, générant de toutes parts de profondes inquiétudes et une perte de confiance - sans parler des répercussions financières souvent très élevées (responsabilité civile, traitements subséquents, assurances sociales, etc.). L’hypothèse selon laquelle de telles méprises constituent des événements certes graves, mais isolés, doit être remise en question. D’un point de vue théorique, toute erreur est évitable et représente un risque pouvant, en principe, être totalement maîtrisé. Cette constatation est rassurante. Toutefois, l’expérience montre que dans les établissements du secteur de la santé, la complexité des traitements et la répartition des tâches associée à leur exécution accroissent la difficulté de gestion de ce risque et en augmentent par conséquent l’ampleur. Des études démontrent que les erreurs de site opératoire et les confusions de patients, bien que rares, représentent tout de même un risque considérable pour la sécurité du patient dans le cadre des interventions invasives. Des travaux réalisés aux Etats-Unis (Kwaan 2006, Seiden 2006) estiment la fréquence des erreurs de site opératoire en chirurgie à 1 cas sur 130.000, resp. à 1 sur 52.000. Si le nombre des opérations réalisées en Suisse fluctue entre 1 et 3 millions, on arrive ainsi à un total d'une à plusieurs douzaines d’erreurs par an. Une étude sur la chirurgie de la main tend à montrer que les chiffres effectifs sont nettement supérieurs (Meinberg 2003). La prévalence calculée y est d'1 cas pour 27.700 opérations environ; par ailleurs, un chirurgien sur cinq y fait état d’au moins une erreur au cours de sa vie professionnelle. Une autre étude démontre de surcroît que de longues années d’expérience professionnelle ne mettent pas à l’abri des méprises (Berstein 2003). Des cas isolés ont mis en évidence qu’une seule erreur de site opératoire pouvait entraver durablement la carrière d’un chirurgien, ou même y mettre fin. Les conclusions de ces études internationales donnent à penser que les chiffres publiés ne sont que la partie visible de l’iceberg et sous-estiment de beaucoup la fréquence réelle. Une étude de cas a mis en évidence un total de 17 erreurs dont l’enchaînement a abouti une erreur d’identité de patient. (Chassin et Becher 2002). 1 Parallèlement aux erreurs avérées, il faut également tenir compte des «near misses» ou des «critical incidents», appelés presqu’accidents. Leur nature même fait qu'il n'existe guère de chiffres fiables à ce sujet. Grâce aux systèmes de rapport d’erreurs, aux descriptions de prestataires de services et de patients, ainsi qu’à nos propres projets d'analyse d'erreurs, nous savons néanmoins que les presqu'accidents ou les méprises sans conséquences constituent une catégorie importante d'erreurs. Leurs répercussions peuvent présenter une gravité analogue à celle des erreurs suivies de dommages. L’inquiétude et la perte de confiance des patients et des prestataires de services, avec les conséquences qu’elles impliquent de part et d’autre, peuvent être considérables. En réaction aux études précitées, des recommandations pour la prévention des erreurs de site opératoire ont été publiées aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et en Australie (Joint Commission of Accreditation of Health Care, National Center for Patient Safety of Veterans Health Administration, Australian Council for Safety and Quality in Health Care, National Patient Safety Agency du NHS). Des liens les concernant figurent au chapitre VI Liens et bibliographie). Dans ces pays, l’utilité de ces recommandations pour la prévention des erreurs est reconnue. De plus en plus, elles ont valeur de normes pour les procédures (Kowalczyk dans Boston Globe 26/10/2007). C’est dans ce contexte que la Fondation pour la Sécurité des Patients a décidé d’aborder ce sujet. En 2005, l’association allemande pour la sécurité des patients «Aktionsbündnis Patientensicherheit e.V.» est elle aussi devenue active. La Fondation pour la Sécurité des Patients Suisse et l’Aktionsbündnis für Patientensicherheit se sont donc engagées dans une coopération. L’Aktionsbündnis a fondé un groupe de travail dont est issu un groupe de rédaction. Le groupe de travail a été chargé d’exploiter les conclusions et connaissances disponibles à l’intention des institutions allemandes et suisses du secteur de la santé. La Fondation pour la Sécurité des Patients s’est alors investie de manière substantielle dans le développement des recommandations et dans la présentation didactique des contenus. S’appuyant sur le matériel international établi, de valeur confirmée, des recommandations pour la prévention des erreurs de site opératoire ont été élaborées pour les disciplines invasives. Elles ont alors été présentées à la fmch (Foederatio Medicorum Chirurgicorum Helvetica) ainsi qu’à la SSC (Société Suisse de Chirurgie) qui ont décidé de leur apporter leur soutien. Ces recommandations doivent permettre aux hôpitaux et aux cabinets médicaux de prendre des mesures simples et efficaces pour exclure les erreurs dans le cadre d’une action ciblée. A qui s’adressent les recommandations? Les recommandations s’adressent à toutes les personnes assumant des responsabilités sur le plan médical, de l’organisation et de l'exécution, dans le contexte des interventions. Il s'agit à la fois du personnel médical spécialisé – corps médical et personnel soignant – et des responsables de l’organisation (direction d’hôpitaux, gestionnaires de qualité et de risque). 2 De quoi se composent les recommandations? Les recommandations ont été adoptées par la Fondation pour la Sécurité des Patients et la Commission de qualité de la fmch. Elles se composent pour l’essentiel d’un dépliant, disponible également sous forme de poster, présentant brièvement les mesures concrètes de prévention des erreurs de site opératoire dans les interventions invasives. Nous n’avons rien inventé de nouveau. Nous avons repris les documents ayant fait leurs preuves dans d’autres pays, nous les avons adaptés à notre situation, développés et élaborés sur le plan didactique. Une succession de quatre étapes, au cours desquelles l’identité du patient et la justesse de l’intervention doivent être vérifiées, y est décrite. A chacune d’elles correspondent des activités clairement définies qui seront exécutées selon des procédures unifiées. Une grille de questions «Q» (qui, quand, quoi) définit les aspects importants de ces procédures standardisées. Les quatre étapes sont les suivantes : • Information et identification du patient dans le cadre de l’entretien d’information • Marquage du site d’intervention avec un marqueur indélébile • Vérification de l’identité du patient à assigner dans la bonne salle d’opération juste avant l’entrée dans le bloc opératoire • Team Time Out de l’équipe médicale dans le bloc opératoire juste avant l’incision Dans l’esprit de la culture de la sécurité et de la caractéristique des High Reliabilty Organisations, des redondances ont été délibérément intégrées pour que la sécurité ne dépende pas d’une seule mesure. Nous mettons les instruments suivants à votre disposition afin de faciliter l’implémentation et la mise en œuvre des recommandations dans votre établissement: • Dépliant (flyer) en format de poche • Poster à accrocher en des points stratégiques de l’établissement (contenu identique au dépliant) • La présente brochure qui regroupe des informations et des conseils de mise en œuvre ainsi que les questions fréquemment posées (Frequently Asked Questions - FAQ) • Le Une lettre type pour les patients, en annexe de ce document. dépliant et le poster peuvent être commandés auprès de la Fondation (www.patientensichercheit.ch). La présente brochure peut être téléchargée directement sur le site de la Fondation (www.patientensicherheit.ch). La présente brochure ne peut certes apporter des réponses à toutes les questions susceptibles de se poser dans le cadre de l’implémentation locale, propre à votre établissement. Elle contient toutefois les principaux conseils pratiques requis dans l’optique de l’implémentation et de la mise en œuvre des recommandations. Les questions fréquemment posées sur les quatre étapes de la prévention des erreurs de site d’intervention figurent dans la partie principale. Les indications concernant la démarche à suivre dans certaines situations particulières vous apporteront une aide complémentaire. Une lettre 3 type vous est proposée pour l’information des patients. Cette brochure contient par ailleurs un bref résumé de ce qu’il y a lieu de faire si une erreur devait tout de même se produire. Remarques concernant l’utilisation et la mise en œuvre Les recommandations contiennent toute une série de mesures pratiques de prévention ainsi que des indications quant à la manière dont elles doivent être mises en œuvre. Elles doivent être considérées comme faisant partie intégrante de la gestion des risques cliniques. De la part de la direction, l’implémentation des recommandations suppose une décision clairement formulée de les mettre en œuvre. De manière générale, nous conseillons d’intégrer ces recommandations à une organisation définie et structurée des processus de préparation et d’exécution des interventions chirurgicales. Leur introduction à l’hôpital ou au cabinet médical devra être impérativement précédée d’une information approfondie et d'une formation de tous les collaborateurs, dont le but sera de familiariser pleinement ces derniers avec les contenus et la mise en œuvre des mesures. Etant donné qu'un rôle actif est imparti au patient dans le cadre du contrôle réitéré de son identité et de l’intervention prévue, il est important d’informer celui-ci verbalement ou par écrit des activités le concernant et de la répétition des contrôles de sécurité. Les présentes recommandations ont pour objet d’aider les institutions et les professionnels du secteur de la santé à élaborer leurs propres directives internes. Leur conception spécifique, ainsi que leur application et leur adaptation, conformément aux devoirs de diligence en vigueur – compte tenu des critères techniques, professionnels, juridiques, individuels et situationnels locaux - sont de la responsabilité exclusive des prestataires compétents. Cela signifie concrètement qu’il pourra s’avérer judicieux ou nécessaire d’adapter les recommandations à certains critères locaux. Le respect du principe de l’uniformité et de la rigueur au sein de l’établissement est toutefois essentiel (en cas par exemple d'alternance du personnel dans différentes unités de l’établissement). Il conviendra en outre de désigner clairement les personnes responsables de l'exécution des différentes mesures. Toutes les activités devront être intégrées sous forme de procédures standardisées dans l’organisation locale du travail. Les recommandations devront donc être mises en œuvre de manière uniforme dans leur principe. Cette démarche requiert également l’acceptance des collaborateurs. L’introduction des mesures pourra, dans certaines circonstances, constituer un véritable défi sur le plan du l’évolution de l’organisation au sein des établissements car elle implique des ajustements considérables à ce niveau. La mise en œuvre des recommandations peut et doit aboutir à des modifications ainsi qu’à l’émergence de nouveaux standards au niveau des processus et des règles présidant à la coopération et la communication. Pour nombre d’établissements, le Team Time Out devrait constituer une véritable «novation au sein de la culture d’entreprise». En termes de sécurité du patient et du personnel, ainsi que de positionnement de l'établissement (prévention des sinistres, image et culture), les efforts investis dans le processus d’évolution de l'organisation seront de toute façon rentables. Dans l’optique de la réussite, le critère décisif est que le personnel de direction 4 adhère pleinement à ces mesures, exige visiblement leur mise en œuvre et donne l’exemple. Si vous souhaitez utiliser le matériel mis à votre disposition en interne après en avoir complété ou modifié le contenu ou la présentation, l’accord de la Fondation pour la Sécurité des Patients sera exigé. L’apposition d’un logo ou d’inscriptions sur le dépliant ou le poster, de même que l’adaptation de la lettre type pour le patient ne sont pas soumis à cette exigence. Remarques concernant la méthodologie Les recommandations pour la prévention des erreurs de site opératoire se fondent sur des principes méthodologiques qui assurent la faisabilité et l’efficience des mesures recommandées. Le groupe de travail affecté au développement a veillé tout particulièrement à ce que les recommandations puissent être intégrées sous forme de simples directives dans l’activité quotidienne des hôpitaux ou des cabinets médicaux et ce, moyennant un minimum de moyens. Les différentes étapes du contrôle de l’identité du patient et de l’intervention prévue ont donc été intégrées aux procédures jusqu’alors en vigueur pour les interventions invasives. Les recommandations décrivent des actes et des mesures se répétant selon des modèles précisément définis. Ce principe des procédures standardisées facilite l’apprentissage et l’assimilation des différentes étapes de la prévention des erreurs de site opératoire aux collaborateurs des hôpitaux et des cabinets médicaux. La répétition systématique garantit l’observation de toutes les étapes du contrôle. Dès lors qu’une erreur est détectée à l’une des quatre étapes du contrôle, une répétition des mesures d’identification antérieures s’impose. Il est recommandé aux établissements de définir de manière contraignante la marche à suivre dans un tel cas. Il en va de même lorsque des mesures d'identification requises ont été omises. La Fondation pour la Sécurité des Patients plaide pour qu’aucune anesthésie n’ait lieu en l’absence de marquage du patient, et pour qu’aucune incision ne soit effectuée en cas de détection d’une erreur, au plus tard pendant le Team Time Out, lorsque la question de l’identification du patient, du site opératoire ou du type d’intervention ne peut être élucidée sur place avec une absolue certitude et de manière définitive. Toute erreur devra être analysée de manière approfondie. Elle peut en effet être l’indice d’un problème d’organisation de plus grande ampleur et donc impliquer un risque de répétition de ladite erreur. Dans la succession des étapes de contrôle destinées à prévenir les erreurs de site opératoire, certaines mesures sont répétées à plusieurs reprises. Ainsi le contrôle de l’identité du patient et de l’intervention prévue sera-t-il réitéré jusqu’à trois fois. Cette redondance présente un caractère méthodologique. La répétition de certaines étapes du contrôle permet de détecter et de corriger d'éventuelles erreurs survenues au cours des étapes précédentes. 5 Tant que cela est possible, le patient sera intégré activement au processus d’identification. La collaboration du patient et de l’équipe médicale constitue une composante essentielle de la sécurité du patient. Pour autant qu’elle soit bien expliquée – elle contribue au développement de la relation de confiance entre le patient et les prestataires de services. Quand s’appliquent les recommandations - quand ne s’appliquent-elles pas? En principe, les recommandations s’appliquent à toutes les interventions pour lesquelles il existe un risque non négligeable d’erreur pour le patient, ce qui signifie qu’elles s’appliquent également aux interventions qui ne sont pas réalisées en salle d’opération. Les recommandations ont été élaborées en priorité pour les établissements hospitaliers mais doivent être également appliquées dans le secteur ambulatoire. Dans ce cas, elles serviront de fondement à l’élaboration de directives internes. Selon la taille et l’organisation du cabinet médical, on décidera par exemple du bien-fondé de la vérification de la salle d’opération ou du Team Time Out. La conception spécifique et l’application conformément aux obligations de diligence en vigueur relèvent de la responsabilité exclusive des prestataires de services compétents. Il existe des situations particulières dans lesquelles les recommandations ne peuvent pas être mises en œuvre ou ne peuvent l’être que partiellement. C’est le cas notamment pour les patients admis en urgence, ceux qui sont dans l’incapacité de communiquer, et pour les situations où le marquage du site opératoire n’est pas possible ou judicieux. Des conditions particulières devront également être prises en compte pour les enfants et les patients âgés ou assistés. Pour ces types de situation, il est recommandé aux établissements d’élaborer des directives et des critères unifiés. Des indications et des conseils sur le comportement à adopter dans de tels cas figurent dans les chapitres «Questions fréquemment posées» et «Situations particulières». Tout feedback est le bienvenu! Les recommandations pour la prévention des erreurs de site dans les disciplines opératoires constituent un instrument de la gestion clinique du risque, laquelle doit être développée et adaptée en permanence. Toutes les réactions, quelle qu’en soit la nature, qui seront adressées à la Fondation pour la Sécurité des Patients sont donc les bienvenues. La Fondation souhaite également créer une plate-forme d’échanges et, si possible, constituer un groupe d’hôpitaux pilotes qui implémenteront les recommandations et échangeront activement leurs conclusions en matière de mise en œuvre. A noter que dans le cadre de nos possibilités, nous offrons une aide pour l'analyse de comptes rendus d'expériences et de discussions. La possibilité vous est par ailleurs donnée d’adresser toutes les questions qui ne sont pas traitées par la présente brochure à la Fondation pour la Sécurité des Patients. Veuillez adresser vos questions, suggestions et réactions à la Fondation pour la Sécurité des Patients Asylstrasse 41, CH-8032 Zurich Tél. +41 (0)43 243 76 70 / Fax +41 (0)43 243 76 71 www.patientensicherheit.ch, [email protected] 6 II. Questions fréquemment posées concernant les quatre stades de la prévention des erreurs de site opératoire Les quatre étapes en bref 1. Identification du patient 2. Marquage du site opératoire 3. Assignation dans la salle d’opération correcte 4.Team Time Out avant incision 1. Identification du patient La recommandation Qui: Opérateur, médecin responsable du cas, médecin pleinement informé Quand: Entretien d'information avant ou après l'admission Quoi: ● Identification correcte du patient: faire dire et vérifier le nom et la date de naissance • Type d’intervention: confirmer dans l’entretien avec le patient • Site opératoire: demander au patient qu’il montre le site opératoire, associer les proches aux questions (surtout si l’intervention concerne un enfant ou un patient qui n’a pas toute sa capacité de discernement) • Vérification, dossiers et images à l’appui Elucider immédiatement toute discordance! 7 Qui contrôle l’identité du patient et l’intervention prévue? L’idéal est que l’opérateur et le patient se connaissent – non seulement pour des raisons de sécurité mais également de responsabilité et de confiance (relation médecin-patient). L’opérateur est la personne qui assume la responsabilité de l’intervention. C’est la raison pour laquelle nous conseillons que ce soit lui qui interroge le patient. Toutefois, les processus, les procédures de communication et les structures doivent être organisés de telle sorte que le contrôle de sécurité puisse aussi s’effectuer correctement lorsque l'opérateur et le patient ne se connaissent pas (la sécurité ne doit pas dépendre uniquement du fait qu’opérateur et patient se connaissent personnellement – les situations d'urgence ou les changements de personnel dus à des urgences au bloc opératoire sont par exemple à envisager). Selon les procédures établies dans les différents établissements, il pourra également s’avérer judicieux de déléguer cette tâche à un autre médecin. Dans ce cas, ce dernier devra disposer de toutes les informations requises concernant le patient et l'intervention prévue, et devra veiller à ce que les informations soient entièrement documentées et transmises. Que signifie faire participer activement le patient ? Faire participer activement le patient signifie lui poser des questions ouvertes auxquelles il devra donner une réponse complète - par exemple «comment vous appelez-vous?». Aucune question fermée - à laquelle il peut être répondu par oui ou par non - ne sera posée. Cette méthode permet d’éviter les malentendus du type de ceux qui peuvent notamment se produire avec des patients entendant mal, les personnes que la situation déconcentre, avec des patients au caractère trop confiant ou soumis, ou encore avec des patients présentant une faiblesse de concentration. Qu’un patient donne un nom ou une date de naissance incorrecte est peu probable. En revanche, qu’il réponde par oui ou par non sans avoir vraiment écouté et compris la question est beaucoup plus fréquent. Quelles données sont demandées pour contrôler l’identité d’un patient? Les patients doivent décliner leurs nom, prénom et date de naissance (dans les régions où un nom est très usité, on leur demandera également leur adresse). L’indication de la date de naissance (et le cas échéant de l'adresse) contribue à exclure les erreurs de patients portant un nom identique. D’autres recommandations concernant l’identification du patient sont en cours d’élaboration par la Fondation pour la Sécurité des Patients. Que faire si le patient refuse de participer activement aux questions? Il convient tout d’abord de bien informer le patient du sens et de l’utilité des questions et de leur répétition. Ces informations favorisent l’acceptance des mesures visant à améliorer la sécurité des patients et ce, d’autant plus que ces mesures ne lui sont pas encore familières. Si le patient refuse néanmoins de collaborer, l’information et son refus seront documentés. Le contrôle de l’identité du patient ne pourra alors s’effectuer qu’au vu du dossier médical, de l’imagerie, etc. Un très grand soin devra y être apporté. 8 Pourquoi le patient doit-il montrer le site opératoire? Les réponses verbales «à droite», «à gauche» peuvent porter à confusion, du fait notamment que le patient et le médecin se font en général face, à la façon d’un miroir. A cela vient s’ajouter la faiblesse dont souffrent de nombreuses personnes (médecins et personnel soignant également) dans l’identification de la droite et de la gauche (analogue à la non distinction du rouge et du vert). Les patients ne devront donc pas uniquement donner une réponse verbale mais montrer le site du doigt. Chez les enfants en particulier, il conviendra d’observer strictement ce principe et de demander à la famille ou à l’enfant (si possible) de «montrer du doigt». Comment peut-on faire participer activement des enfants, des patients de langue étrangère, inconscients, assistés, malades mentaux ou déments? Concernant les catégories de personnes mentionnées, le problème est qu’elles ne peuvent répondre ou fournir de renseignements précis. Si possible, et en fonction de la situation, il conviendra donc de faire participer la famille, les personnes chargées de l’assistance ou un interprète. Une comparaison systématique devra être effectuée avec le dossier du patient ou au moyen de systèmes d’identification des patients adéquats. La participation active du patient à son identification est-elle également requise lorsque des systèmes techniques d’identification sont mis en œuvre? Oui. A l’avenir, ces systèmes seront d’une importance capitale et auront valeur de standards (systèmes d’identification informatisés intégrés aux systèmes d’identification cliniques - bracelet, scannage de code barres ou RFID – Radio Frequency Identification). Conçus judicieusement, ils constituent l’une des plus importantes mesures de prévention des erreurs. Dès lors qu’un tel système est installé, le contrôle d’identification et la comparaison avec les documents, imagerie, résultats, matériaux, etc., doit bien entendu s’effectuer prioritairement par son intermédiaire. Même dans ce cas, une vérification orale supplémentaire est cependant indiquée. Les auxiliaires techniques constituent une assistance au processus d’identification mais ne le remplacent pas entièrement. L’utilisation de bons auxiliaires techniques ne protège pas totalement des erreurs. La responsabilité de l’identification du patient incombe toujours aux intervenants. Par ailleurs, dans un environnement technicisé, la communication orale représente toujours une marque de respect dans la relation avec le patient. Que faut-il faire en cas de discordances? En aucun cas, les discordances ne doivent être ignorées. Elles doivent être immédiatement élucidées. 9 2. Marquage du site d’intervention La recommandation Qui: Opérateur, médecin responsable du cas, médecin pleinement informé Quand: En dehors de la salle d’opération, le patient étant encore éveillé Quoi: ● Vérification, documents à l’appui: identification correcte du patient, du type d’intervention, du site opératoire ● Faire participer activement le patient: demander au patient qu’il montre le site d’intervention, associer les proches à cette démarche ● Marquage du site: seulement le site opératoire, marques claires (flèche, initiales), feutre indélébile; plusieurs sites opératoires: les marquer tous Elucider immédiatement toute discordance! Que signifie marquer le site opératoire? L’endroit du corps où l’intervention doit s’effectuer sera marqué au moyen d’un feutre indélébile. Un marquage sera également effectué lors d’opérations où le site de l’incision est évident, du fait même du type de l’intervention. De nombreux cas où il y a eu erreur de patient lors de l’opération, ou erreur d’opération sur un patient sont en effet connus. Le marquage sera effectué directement sur la peau et ne devra pas être effacé avant l’intervention. Il devra rester visible après la préparation de la peau et la mise en place des champs opératoires. On n’utilisera pas d'étiquettes qui risquent plus facilement de disparaître avant l'intervention. Qui procède au marquage? Responsable de l’intervention, l’opérateur est très précisément informé de son exécution. Nous recommandons donc que ce soit lui qui procède au marquage. En principe, cette mesure de sécurité doit être organisée de manière à garantir également un marquage correct lorsque l’opérateur et le patient ne se connaissent pas ou lorsque l’opérateur ne peut effectuer lui-même le marquage (la sécurité ne doit pas dépendre uniquement du fait que l’opérateur et le patient se connaissent personnellement). Selon les procédures spécifiques établies dans les différents établissements, il pourra également s’avérer judicieux que l’opérateur délègue cette tâche à un autre médecin. Ce dernier devra disposer de toutes les informations requises concernant le patient et l’intervention prévue. Quelle que soit la situation, il conviendra de définir précisément la personne responsable du marquage. 10 Que faut-il prendre en compte lors du marquage? Il est recommandé, au sein de chaque établissement, de s’accorder sur le choix d’un signe à utiliser de manière uniforme par tous les médecins responsables (flèche, initiales, le cas échéant, une croix, certains établissements déconseillant toutefois l’utilisation de cette dernière car elle est susceptible d’être interprétée comme symbole du message «pas ici»). Pour éviter tout malentendu, on renoncera de manière générale à l’inscription de mots («oui» ou «non» par exemple). Seul l’endroit du corps où doit avoir lieu l’intervention sera marqué. Le marquage devra indiquer le site avec précision (le doigt à opérer et non le dos de la main, par exemple). Aucun marquage ne sera apposé sur les parties controlatérales du corps ou en d’autres endroits si aucune intervention ne doit y être pratiquée. En cas de sites opératoires multiples, chacun d’eux sera marqué individuellement. Quand le marquage doit-il être effectué? Le marquage doit être effectué à l’extérieur de la salle d’opération et avant la prémédication, sur le patient encore éveillé afin qu’il puisse participer activement au processus d’identification. Il est recommandé d'effectuer le marquage la veille ou le matin de l'intervention afin de s'assurer qu'il restera bien visible jusqu'à l'opération. Quels feutres peuvent être utilisés pour le marquage? Le marquage doit s’effectuer avec un feutre indélébile pour rester visible jusqu'à l’opération. Des marqueurs stériles pour salles d’opération sont disponibles auprès de divers fournisseurs d’articles de bureau (Edding 8300 ou Sanford Deluxe Permanent Marker, par exemple). On veillera systématiquement à ce que les feutres utilisés ne contiennent pas de substances toxiques. Existe-t-il un risque d’infection dû au feutre de marquage? Dans la littérature internationale, il n’existe aucune évidence de risque d’infection dû à un marquage. A noter que ce risque est également improbable puisque le site d’opération est désinfecté après le marquage et avant l’opération. Dans le cas de patients atteints de maladies contagieuses ou du marquage de parties du corps potentiellement infectées, le feutre risque toutefois de transmettre des germes. Il conviendra alors de ne pas le réutiliser. Les feutres peuvent-ils être réutilisés? Voir la question précédente. Dans quels cas le marquage n’est-il pas possible ou judicieux? Il existe certains types d’opération pour lesquels un marquage n’est pas possible. Il s’agit par exemple d’interventions touchant les dents, les muqueuses ou des parties du corps porteuses de lésions, difficiles d’accès ou difficiles à marquer, ainsi que de certaines situations d’urgence. Pour les endoscopies, les laparoscopies et certaines interventions neurochirurgicales ou présentant un 11 caractère invasif minimal, comme par exemple la pose d’un cathéter cardiaque, le marquage n'est pas indiqué. Pour les cas où le site opératoire doit être précisé au cours même de l’intervention, on utilisera de préférence des techniques et des marqueurs radiographiques. Un processus de marquage en deux étapes est alors envisageable, à savoir l’indication du site avant l’intervention et un marquage intra-opératif pendant. Pour certaines catégories de patients, il sera préférable de renoncer au marquage du site opératoire, ainsi pour les prématurés où il existe un risque de tatouage par le feutre et pour les personnes à la peau très foncée sur laquelle le marquage n’est pas visible. Pour les interventions réalisées dans la chambre du patient et au cours desquelles l’opérateur est toujours présent auprès de ce dernier, le marquage n’est pas nécessaire. S’il s’agit en revanche d’interventions pendant lesquelles l’opérateur doit quitter la chambre du patient pour une raison quelconque, un marquage devra être effectué avant le début de l’opération. A tous les établissements, il est recommandé d’établir une liste des cas où le marquage n’est pas possible ou conseillé, et de définir une procédure alternative de sécurité (comparaison avec le dossier du patient, imagerie, apposition de marquages sur les radiographies, mise en œuvre de systèmes d’identification des patients) pour ces types de situation. Les cas pour lesquels le marquage n’est pas possible devront être documentés. Que faire si un patient refuse le marquage? Il convient tout d’abord de bien informer le patient du sens et de l’utilité du marquage. Ces informations favorisent l’acceptance des mesures visant à améliorer la sécurité des patients, alors même qu'elles sont encore inhabituelles. Si le patient refuse néanmoins le marquage, l’information et son refus seront documentés. Le contrôle de l’intervention devra alors s’effectuer par communication orale et documentation écrite, par l’intermédiaire du dossier du patient, de l’imagerie et des autres contrôles de sécurité (vérification de la salle d’opération, Team Time Out). Que faut-il faire en cas de discordances? En aucun cas, les discordances ne seront ignorées. Elles devront être immédiatement élucidées. 12 3. Assignation dans la salle d’opération correcte La recommandation Qui: Personne responsable désignée Quand: Juste avant de procéder à l’anesthésie et avant l’entrée en salle d’opération Quoi: ● Identité du patient: vérifier le nom et la date de naissance ● Type d’intervention: vérifier et confirmer ● Site opératoire: vérifier et confirmer ● Contrôle du marquage en comparant avec le dossier; si possible, interroger le patient ● Vérification de la salle : Vérifier l’assignation dans la salle d’opération Pas d’anesthésie sans marquage! Qui effectue la vérification de la salle d’opération? Il est essentiel que chaque établissement désigne une personne responsable de cette vérification. Il pourra s’agir d’un médecin ou d’un membre du personnel soignant, ou encore d’un collaborateur de la gestion des salles d’opération. Pourquoi la vérification de la salle d’opération doit-elle avoir lieu avant l’entrée dans le bloc opératoire? Dans le cadre de la gestion des salles d’opération, des modifications de l’occupation des salles peuvent s’avérer nécessaires à très court terme. Il est par ailleurs fréquent que des interventions analogues ou identiques se suivent à intervalles rapprochés. Tout ceci augmente le risque d’erreur, d’où la nécessité d’effectuer un dernier contrôle juste avant l'entrée dans la salle. Quel sens la participation active du patient a-t-elle dans la vérification de la salle d’opération? Tant qu’un patient est bien conscient et en mesure de répondre, il doit être intégré activement dans le processus d’identification. Dans de nombreuses interventions, cette capacité est toutefois considérablement réduite après la prémédication. Dans ce cas, le prénom, le nom de famille, la date de naissance, le numéro d’identification, la procédure et le site opératoire devront être vérifiés uniquement au vu du dossier ou par l'intermédiaire d'un système d'identification des patients approprié. 13 Que faut-il faire lorsqu’on constate l’absence de marquage lors de la vérification de la salle d’opération? Le marquage du patient est une mesure essentielle pour le contrôle de l’intervention prévue et pour la comparaison avec le dossier du patient. Dans la mesure où l’on n’est pas en présence d'une situation d'exception ou d'urgence documentée, il est recommandé, en l’absence de marquage, de ne pas procéder à l’anesthésie. Dans ce cas, le patient sera informé des raisons pour lesquelles l’intervention est interrompue, et des regrets lui seront exprimés. Le contrôle de l’intervention prévue devra alors être assuré par l’opérateur, respectivement par le médecin détenant toutes les informations requises sur le patient et l'intervention. 14 4. Team Time Out avant incision La recommandation Qui: Quand: Quoi: ● Equipe de la salle d’opération ● Initié par la personne responsable désignée Juste avant l’incision ● Dernier contrôle – dernière vérification de l’intervention prévue ● A l’aide d’une mini check-list: identification correcte du patient (nom et date de naissance), du type d’intervention, du site opératoire, imagerie médicale (afficher correctement toutes les images requises), implants adéquats disponibles ● Valider activement tous les points ● Documenter l’exécution du Team Time Out Pas d’incision en cas de discordance! Que signifie Team Time Out? Quelle est son importance? Quand a-t-il lieu? Le Team Time Out correspond à la dernière étape de contrôle de l’équipe médicale et permet une dernière vérification juste avant l’incision (ultime contrôle de sécurité). Le Team Time Out a pour but de faire cesser brièvement la pression qui règne souvent avant l’incision (et de permettre la prise en compte de derniers avertissements) afin d’éviter avec certitude toute éventuelle catastrophe. Quelques cas très récents ont prouvé de manière très remarquable que cette procédure permettait d’éviter des erreurs. Ce Team Time Out se déroule avec la participation de tous les professionnels impliqués. Il est prévu délibérément juste avant l’incision de manière à ce qu'aucune phase importante des processus, du traitement et de l’encadrement (recelant des risques d’erreur éventuels) ne vienne s’intercaler entre le Team Time Out et l’incision. Il est donc expressément déconseillé d’organiser le Team Time Out plus tôt (par exemple avant le début de l’anesthésie ou l’entrée dans la salle d’opération). Le risque d’erreur ne pourrait alors être conjuré de manière fiable. En cas d'organisation précoce du Team Time Out, du matériel et des informations d’importance risquent de ne pouvoir être contrôlés et certains intervenants, de ne pas encore être disponibles. Le terme anglais est conservé en français car il résume précisément les aspects positifs de cette action conjuguée. 15 Où a lieu le Team Time Out? Le Team Time Out a lieu là où l’intervention s’effectue (généralement dans la salle d’opération). Qui participe au Team Time Out? Le Team Time Out est une tâche commune à l’ensemble de l’équipe de salle d’opération, à laquelle au minimum l’opérateur, le personnel de soin du bloc opératoire, assistant technique compris, et l'anesthésiste doivent participer. Si des équipements technologiques spéciaux sont utilisés, le technicien devra, lui aussi, être présent. L’esprit d’équipe est déterminant pour le Team Time Out. Tous les membres de l’équipe de salle d’opération doivent être sur un pied d'égalité. Aucun d’eux ne doit avoir de craintes d’exprimer une incertitude ou un doute quelconque concernant une erreur, du fait d’une appartenance à des disciplines, niveaux hiérarchiques ou catégories professionnelles différents. De manière générale et quelle que soit la personne qui la signale, toute discordance mise en évidence doit être entendue comme une contribution à la sécurité et prise au sérieux. Dans ce contexte, les personnes détenant un rôle important dans le cadre de l’intervention et au sein de la hiérarchie ont un rôle déterminant à jouer au plan de la direction, ainsi qu’au niveau professionnel - où ils doivent faire figure d’exemple (accepter et promouvoir le Team Time Out, accepter activement les remarques critiques, intégrer explicitement la totalité de l’équipe, prendre au sérieux avec respect tous les collaborateurs). Qui initie et dirige le Team Time Out? Chaque établissement désignera un responsable du Team Time Out au sein de l’équipe de la salle d’opération, lequel veillera entre autres à ce que le Team Time Out se déroule dans les règles. Il pourra s’agir de l’opérateur ou de tout autre membre de l’équipe de salle d’opération. L’essentiel est que, sous sa direction, tous les membres de l'équipe de la salle d’opération puissent agir sur un pied d’égalité dans le cadre du Team Time Out. Comment se déroule le Team Time Out? Le Team Time Out doit être compris, dans le sens positif du terme, comme un rituel se déroulant selon des règles bien définies. Il représente le dernier arrêt et le dernier contrôle juste avant l’incision (de manière analogue au contrôle effectué dans les avions juste avant le décollage). Sa réalisation pratique s’effectue avec l’aide d’une «mini check-list» que la personne responsable de l'initiation et de la réalisation parcourt. Le contenu minimum de cette liste est le suivant: identification correcte du patient (nom et date de naissance), du type d’intervention, du site opératoire (marquage), imagerie médicale (afficher correctement toutes les images requises!), implants adéquats disponibles. Dans la mesure du possible, les membres de l’équipe confirmeront tous les points par une réponse claire. L’idéal est de valider les différents points de la liste par la répétition verbale. Cette méthode de contrôle est notamment exigée dans les secteurs à haut risque (dans l’aviation par exemple). Elle est plus claire et plus fiable que la confirmation par un simple hochement de tête ou un «OK/Correct». 16 La routine s’installant, le hochement de tête ou le «OK/Correct» peut entraîner une confirmation erronée des points à cocher, les discordances passant alors inaperçues. L’absence de réponse ou une réponse équivoque ne devra jamais être interprétée comme un accord tacite. Tous les membres de l'équipe de salle d'opération prennent ainsi une part active à la responsabilité et peuvent tous s’exprimer sur un pied d'égalité. L’exécution du Team Time Out sera documentée. Tous les points de la mini check-list seront documentés par écrit et consignés dans le procès-verbal d’opération. Ayant valeur de norme, le Team Time Out doit être un rituel de routine. Cependant, il ne doit pas devenir un exercice automatisé dont la portée ne serait plus consciente. Peut-il y avoir un Team Time Out lorsque l’intervention est effectuée par une seule personne? En principe, le Team Time Out suppose la participation de plusieurs personnes puisqu’il s’agit d’un rituel de groupe. Toutefois, même si une seule personne intervient dans l’opération, un Time Out personnel à l’aide d’une mini check-list est indiqué. Il ne sera cependant pas nécessaire d’y intégrer une tierce personne qui ne participe pas à l’exécution de l’intervention. Que contient la «mini check-list»? Tout établissement peut établir sa propre mini check-list en fonction de sa situation spécifique. Néanmoins, la liste devra au minimum comporter les points suivants: identification correcte du patient (nom et date de naissance), du type d’intervention, du site opératoire (marquage), imagerie médicale (afficher correctement toutes les images requises!!!), implants adéquats disponibles. Tous les points seront confirmés activement et documentés. Quels sont les points à observer pour le contrôle de l'imagerie médicale? On vérifiera tout d’abord que l’on dispose bien de toute l’imagerie correcte (imagerie actuelle et non ancienne, par exemple), requise pour le patient correctement identifié. On veillera ensuite à ce que les images soient correctement affichées (affichage dans le bon sens !) et bien visibles afin de permettre une vérification correcte du site opératoire. Un dernier contrôle du site d'intervention et du côté à opérer sera enfin effectué. Que faire si des discordances sont constatées au cours du Team Time Out ? Doit-on interrompre l’intervention si des discordances importantes sont constatées pendant le Team Time Out ? La sécurité avant tout! Si des discordances ne pouvant être élucidées immédiatement et sur place sont constatées pendant le Team Time Out, l’intervention sera reportée jusqu’à ce que la situation soit définitivement éclaircie (pas d’incision!). Ceci s’applique entre autres à l’absence de marquage et aux autres discordances importantes constatées. S’il en résulte des retards importants ou si l’intervention 17 doit être provisoirement interrompue, le patient sera informé des raisons, et des regrets lui seront exprimés. Une interruption peut certes s’avérer fâcheuse, son intérêt potentiel (pour éviter une éventuelle catastrophe) justifie néanmoins les mesures prises ainsi que les désagréments susceptibles d’être provoqués. La crainte que le patient puisse réagir de manière négative ou même faire appel à la justice en raison de cette interruption ne doit jouer aucun rôle. Il existe bel et bien un risque théorique que le patient intente une action en justice, par exemple lorsque l’intervention est interrompue alors que l’anesthésie a déjà été effectuée – et ce, même si l’interruption est pour le bien du patient. Néanmoins, il est certainement plus raisonnable d’encourir ce risque légal - limité - plutôt que le risque certain inhérent à une erreur de site opératoire. Dans leur ensemble, les patients feront preuve de davantage de compréhension si on leur explique qu’il s’agit d’une mesure de sécurité et si l’on s’excuse pour les désagréments causés. Lorsque cette procédure (explications et excuses) est respectée, il est prouvé que le nombre d'actions intentées en justice baisse. L’interruption est par ailleurs la preuve que la sécurité est prise très au sérieux. Au sein de l’établissement, cette mesure possède un effet de signal qui favorise le respect des règles de sécurité puisque toute interruption met en évidence de manière manifeste et visible les conséquences d’un non respect (signal à valeur préventive et éducationnelle). En revanche, si l’attitude adoptée dans une telle éventualité n’est pas conséquente, rien ne s’opposera alors ultérieurement aux comportements incohérents et arbitraires en cas de discordances, ni aux violations des normes de sécurité. 18 III. Situations particulières Les chapitres précédents ont exposé les circonstances susceptibles de se présenter aux différents stades de la mise en œuvre pratique des recommandations, ainsi que les questions fréquemment posées. Un aperçu des situations particulières vous est donné dans les chapitres suivants. Patients d’urgence De manière générale, on veillera, dans les situations d’urgence également, à procéder aux mesures de vérification de l’identité du patient ainsi que de l’intervention prévue qui sont encore réalisables. Selon la situation ou le temps disponible, ces contrôles ne seront pas toujours possibles ou judicieux. A noter que la personne responsable de l’intervention demeure souvent la même depuis le moment où la décision d’opérer a été prise jusqu’à l'exécution sur le patient, de sorte que le risque d'erreur est quasi inexistant. Pour garantir des procédures standardisées dans les situations d’urgence également, il est néanmoins recommandé d’effectuer une analyse des situations et processus d’urgence potentiels au sein de chaque établissement puis d’établir dans cette optique des directives et des critères uniformes pour la prévention des erreurs de site opératoire, sur la base des recommandations. Interventions ambulatoires De manière générale, les recommandations s’appliquent également aux interventions ambulatoires. Selon l’organisation et la taille de l’établissement, certaines étapes pourront être le cas échéant adaptées ou supprimées. Un patient ne peut participer activement Certains patients peuvent être limités dans leurs capacités de communication ou ne pas du tout être en mesure de communiquer. Il peut s’agir d’enfants ou de patients de langue étrangère, malentendants, déments, de patients souffrant d’importants troubles psychiques ou mentaux, ou encore inconscients, ainsi que de patients d’urgence. En fonction de la situation, il conviendra donc, dans la mesure du possible, de faire participer la famille, les personnes assurant l’encadrement de ces patients ou un interprète. Une vérification devra toujours être exécutée au vu du dossier médical du patient ou au moyen de systèmes d’identification appropriés. Le marquage n’est pas possible Dans certains types d’intervention et sur certaines catégories de personnes, le marquage du site opératoire n’est pas possible: • interventions sur les dents, les muqueuses ou des parties du corps difficiles à marquer, ainsi que sur des lésions de la peau 19 • en cas d’endoscopies, de laparoscopies ainsi que dans certaines interventions à caractère invasif minimal ou d’interventions neurochirurgicales • lorsque le site d’intervention doit être précisé en cours d’opération (on utilisera de préférence des techniques et des marqueurs radiographiques qui ne sont pas susceptibles de glisser) • dans le cas des prématurés qui présentent un risque de tatouage • sur les patients à la peau très foncée, sur laquelle le marquage n’est pas visible. Tous les cas pour lesquels un marquage n’est pas possible doivent être documentés. Il est recommandé à tous les établissements d’établir une liste des cas potentiels où le marquage n’est pas possible et de définir une procédure de sécurité alternative pour ces cas-là (comparaison avec le dossier médical du patient, imagerie, apposition de marquages sur les radiographies, mise en œuvre de systèmes d’identification des patients). Le patient refuse de collaborer Afin de familiariser le patient avec le sens et l’intérêt des mesures de prévention des erreurs de site opératoire, on veillera à lui fournir une information complète. Une première information pourra lui être adressée sous forme de lettre type, elle devra néanmoins être complétée par un entretien personnel entre le médecin et le patient. Il importe de faire comprendre à ce dernier que la répétition des contrôles de sécurité et des questions n’est pas un signe d’incertitude mais relève au contraire d'une culture minutieuse de la sécurité. Pour la plupart, les patients le comprendront. Néanmoins, si un patient devait s’opposer à toute participation active ou refuser d’indiquer le marquage, il conviendra de le documenter dans son dossier. Dans ce cas, les autres mesures de sécurité revêtiront une importance d’autant plus grande et devront donc être scrupuleusement respectées (comparaison avec le dossier médical, systèmes d’identification, etc.). Le traitement doit être interrompu en raison d’une erreur mise en évidence pendant le processus d’identification La sécurité avant tout! Une interruption de l’intervention peut s’avérer nécessaire si des discordances ne pouvant être élucidées sur place ou ne pouvant l’être avec toute la précision requise surviennent à l’une des quatre étapes de contrôle. Ceci s’applique notamment à l’absence de marquage ou à d’autres discordances majeures constatées pendant le Team Time Out. En cas d’interruption provisoire de l’intervention, le patient sera informé des raisons et des excuses lui seront présentées. L’intérêt potentiel de cette interruption (pour éviter une éventuelle catastrophe) justifie les mesures prises ainsi que les désagréments qu’elle est susceptible de provoquer. La crainte que le patient puisse réagir de manière négative ou même faire appel à la justice en raison de cette interruption ne doit jouer aucun rôle. Il existe bel et bien un risque théorique que le patient intente une action en justice, par exemple lorsque l’intervention est interrompue alors que l’anesthésie a déjà été effectuée – et ce, même si l’interruption est pour le bien du patient. Néanmoins, il est sans nul doute plus judicieux d’encourir ce risque légal – limité - plutôt que le risque certain inhérent à une erreur de site 20 opératoire. Dans leur ensemble, les patients feront preuve de davantage de compréhension pour une interruption si on leur explique qu'il s’agit d’une mesure de sécurité et si l’on s’excuse pour les désagréments causés. Lorsque cette procédure (explications et excuses) est respectée, il est prouvé que le nombre d'actions intentées en justice baisse. L’interruption est par ailleurs la preuve que la sécurité est prise très au sérieux. Au sein de l’établissement, cette mesure possède un effet de signal qui favorise le respect des règles de sécurité puisque toute interruption met en évidence de manière manifeste et visible les conséquences d’un non respect (signal à valeur préventive et éducationnelle). En revanche, si l’attitude adoptée dans une telle éventualité n’est pas conséquente, rien ne s’opposera alors ultérieurement aux comportements incohérents et arbitraires en cas de discordances, ni aux violations des normes de sécurité. Il est conseillé à tous les établissements d’élaborer des directives et critères unifiés pour les situations particulières et les circonstances exceptionnelles. 21 IV. Information du patient Il importe d'informer les patients oralement et si possible par écrit des mesures de sécurité. Cette information a pour objet de leur montrer de quelle manière leur sécurité est garantie (établissement d'une relation de confiance), de leur faire comprendre les procédures de sécurité et de les préparer à participer activement aux différentes étapes des contrôles de sécurité. La lettre suivante est une lettre type à caractère d’exemple. Les contenus, le format, le développement et la pondération des propos devront être adaptés au contexte des différents établissements. Ce que nous faisons pour votre sécurité lors d’une intervention, et comment vous pouvez y contribuer Chère patiente, cher patient, Le présent courrier a pour objet de vous communiquer des informations importantes relatives à votre sécurité dans le cadre des interventions chirurgicales. Prévention des erreurs Des vérifications seront effectuées régulièrement par différents membres du personnel hospitalier afin d’éviter toute méprise ou toute autre erreur. L’objectif de cette mesure est de garantir une identification correcte du patient, de l’intervention prévue et du site opératoire concerné. Bien que les erreurs soient très rares, nous prenons toutes les mesures possibles pour les prévenir. A cette fin, notre établissement a élaboré des directives dont nous souhaitons vous informer. Entretien médical d’information Avant toute opération a lieu un entretien médical d’information vous exposant le déroulement et le type d’intervention qui va être pratiqué, l’endroit du corps où l’opération s’effectue, ainsi que les risques potentiels. Votre accord vous est par ailleurs demandé pour l’intervention. N’hésitez pas à poser des questions si des incertitudes subsistent. Demande des nom, prénom et date de naissance A tout moment, il importe que les personnes qui vous encadrent et vous traitent connaissent votre identité et sachent quelle intervention vous allez subir. Vos nom, prénom et date de naissance vous seront demandés à plusieurs reprises et vous serez invité à indiquer l’intervention que vous devez subir. Ces informations seront systématiquement comparées avec votre dossier médical. Marquage du site opératoire Avant que les médicaments vous préparant à l’anesthésie vous soient administrés, l’opérateur ou un autre médecin vous invitera à montrer l'endroit du corps où l’intervention doit avoir lieu. Il vérifiera vos indications au vu du dossier et des radiographies, et marquera le site opératoire sur votre peau. Ce marquage est indélébile et ne sera enlevé qu’après l’intervention. Pendant l’opération, il doit rester bien visible. Si une intervention est planifiée en plusieurs endroits, chacun des sites sera marqué. Aucun marquage ne sera effectué en des endroits qui ne correspondent pas au site de l’intervention. Vérification avant l’entrée en salle d’opération et avant l’anesthésie. Vos nom, prénom, date de naissance ainsi que le site de l'intervention vous seront à nouveau demandés avant l'anesthésie. Le marquage et vos indications seront comparés avec le dossier. L’assignation dans la salle d’opération sera également contrôlée. Vérification par l’équipe d’opération juste avant l’intervention Une fois l’anesthésie pratiquée et avant le début de l’intervention, l’équipe s’assurera une nouvelle fois de votre identité, du type et du site de l’intervention, et vérifiera tous les éléments de votre dossier par exemple les radiographies. L’intervention ne commencera qu’une fois tous ces points validés. 22 Votre contribution à la sécurité de votre intervention Si à plusieurs reprises, un médecin, un membre du personnel soignant ou d’autres personnes vous demandent votre identité et le site de votre opération, ne vous inquiétez pas, bien au contraire. Nos collaborateurs connaissent votre identité et savent quelle intervention est prévue vous concernant. Ce contrôle répété a pour but d’éviter les risques de méprise ou d’autres erreurs. En répondant aux questions, vous contribuez vous-même à votre sécurité. N'hésitez pas à poser des questions si vous souhaitez des informations plus précises sur le type d'intervention par exemple, ou si vous êtes dans le doute concernant le marquage. Si vous n’êtes pas certain que le marquage se situe au bon endroit, informez immédiatement une personne de notre équipe. Vous contribuerez ainsi activement à la sécurité au sein de l’hôpital - ainsi qu’à votre propre sécurité. Nous vous remercions de votre collaboration. 23 V. Que faire si une erreur se produit? Il n’est pas possible de traiter cette situation en détail ici. De manière générale, il importe d'avoir à sa disposition un concept qui permettra de faire face aux situations de ce type (réaction aux graves erreurs de traitement) et devra prendre en compte les points suivants: • Protéger le patient de tout dommage supplémentaire, le suivre et l’assister étroitement, ainsi que sa famille. • Etablir aussi rapidement que possible une relation de communication structurée, étroite et intensive avec le patient et sa famille. Dans ce but, la Fondation pour la Sécurité des Patients a élaboré des recommandations et une série de cahiers qui peuvent être commandés sous www.patientensicherheit.ch. (Recommandations sécurité des patients- suisse: «Communication avec le patient et ses proches à la suite d’un incident » et le cahier n°1 «Lorsque les choses tournent mal – Communiquer et agir après un incident»). • Confier la gestion de l’incident à la direction (direction de l’hôpital ou de la clinique), mettre en œuvre et coordonner des mesures organisationnelles, juridiques, de communication, psychologiques, ayant trait au dédommagement, aux responsabilités, etc. • Suivre le personnel impliqué dans l’incident. A cette fin, un projet visant à développer un cadre stratégique pour la gestion interne des incidents est en cours d’élaboration au sein de la Fondation. Les résultats sont attendus vers la fin 2008. • Réaliser une analyse structurée des erreurs et des causes, et en déduire des mesures systémiques pour éviter que des événements de ce type ne se reproduisent à l’avenir. La Fondation propose des cours et du matériel en rapport avec la méthodologie de l’analyse systémique des erreurs, disponibles sous www.patientensicherheit.ch. 24 VI. Liens et bibliographie Liens • Fondation pour la Sécurité des patients. http://www.patientensicherheit.ch • Aktionsbündnis Patientensicherheit e.V., Recommandations pour la prévention des erreurs de site opératoire. http://www.aktionsbuendnis-patientensicherheit.de (Dernier accès 30/01/2008). • American Academy of Opthalmology, Eliminating Wrong Site Surgery, http://www.aao.org/education/statements/safety/site.cfm (Dernier accès 30/01/2008). • Australian Council for Safety and Quality in Health Care: Ensuring Correct Patient, Correct Site, Correct Procedure. http://www.safetyandquality.org/internet/safety/publishing.nsf/Content/formerpubs-archive-correct. 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Presqu’accident (angl.: near miss) Une erreur n'ayant pas provoqué de dommage mais qui aurait pu entraîner un dommage. 27 Historique des recommandations et impressum Les étapes suivantes ont présidé à l’élaboration des recommandations et du présent document. - L’étude de fond sur laquelle reposent ces recommandations, ainsi que le poster et le dépliant pour la prévention des erreurs de site opératoire ont été réalisés dans un groupe de travail ainsi qu’un groupe de rédaction issu de celui-ci et intitulé «Erreur de site opératoire» de l’association allemande «Aktionsbündnis Patientensicherheit e.V.», en collaboration avec la Fondation pour la Sécurité des patients Suisse. - Présentation des recommandations devant la fmch et la SSC. Octroi de l’autorisation de principe et déclaration de soutien de ces associations - Préparation conceptuelle de ce document par le groupe de rédaction - Rédaction du projet par la Fondation pour la Sécurité des Patients SuisseRemaniement par l’Aktionsbündnis Patientensicherheit e.V. pour l’Allemagne - Remaniement du projet allemand par la Fondation pour la Sécurité des Patients Suisse, pour la Suisse - Consultation et adoption par la commission de qualité de la fmch et la Fondation pour la Sécurité des Patients Suisse Direction du groupe de travail: Prof. Matthias Rothmund (Président de la Société allemande de chirurgie - Deutsche Gesellschaft für Chirurgie), Prof. Matthias Schrappe (Président de l’Aktionsbündnis Patientensicherheit e.V.) Membres du groupe de travail: Suisse: Prof. Dieter Conen (Président de la Fondation pour la Sécurité des Patients Suisse), Dr MarcAnton Hochreutener (Directeur de la Fondation pour la Sécurité des Patients Suisse) Allemagne: Gudrun Berger, Ina-Maria Bormeister, Dr Johannes Bruns, Dr Diedrich Bühler, Dr Maria Eberlein-Gonska, Ralf Erdmann, Dr Axel Fengler, Stefan Hansen, Dr Marc-Anton Hochreutener (Directeur de la Fondation pour la Sécurité des Patients Suisse), Dr Gesine Hofinger, Albert Karschti, Andreas Kintrup, Kai Kolpatzik MPH, Bernhard Kreser, Dr Beate Lechler, Steffen Marienfeld, Thomas Müller, Fabian Mundt, Michael Petry, Dr Kirsten Rosengarten, Dr L Sause, Thomas Schmitz, Dr Fred Thomalla, Frauke Vogelsang, Jörg Weber, Katrin Weigelt. Groupe de rédaction pour la version de l’Aktionsbündnis Patientensicherheit e.V.: Suisse: Paula Bezzola (Directrice adjointe de la Fondation pour la Sécurité des Patients Suisse), Dr Marc-Anton Hochreutener (Directeur de la Fondation pour la Sécurité des Patients Suisse) Allemagne: Ralf Erdmann, Kai Kolpatzik MPH, Dr Gesine Hofinger, Dr Beate Lechler, Dr Constanze Lessing, Katrin Weigelt Rédaction de la présente version de la Fondation pour la Sécurité des Patients: Dr Marc-Anton Hochreutener (Directeur de la Fondation pour la Sécurité des Patients Suisse) Paula Bezzola (Directrice adjointe de la Fondation pour la Sécurité des Patients Suisse) Traduction : APOSTROPH SA, Lucerne Relecture du texte traduit: Dr Pierre Chopard, médecin-adjoint, service qualité des soins, Hôpitaux Universitaires de Genève Editeur: Fondation pour la Sécurité des Patients Asylstrasse 41 CH - 8024 Zurich Situation: mai 2008 Le poster, le dépliant, la lettre type pour le patient et la présente brochure sont à votre disposition via Internet (commande ou téléchargement) sous www.patientensicherheit.ch 28 Rédaction et éditeur Fondation pour la Sécurité des Patients Asylstrasse 41 CH-8032 Zurich Tél. +41 (0)43 243 76 70 Fax +41 (0)43 243 76 71 www.patientensicherheit.ch [email protected] Siège de la Fondation: c/o Académie Suisse des Sciences Médicales