n°95 Lyon-Maristes 2ème trimestre 2006 - Sainte
Transcription
n°95 Lyon-Maristes 2ème trimestre 2006 - Sainte
s e t rs -marie externat sainte sommaire réflexions page 4 éditorial page 8 référence L’objectif des études littéraires Tzvetan TODOROV page 12 Du mal au pardon, la promesse de Pâques Olivier ABEL page 15 Enfin Muray vint Paul-Etienne CHAVELET Philippe Muray nous a quittés, mais il nous laisse son gai savoir les yeux fertiles page 26 L’Inspiration du poète Pierre GIULIANI Commentaire d’un tableau de Nicolas Poussin collège ciné-club Notorious Jacques PHILIPPE page 36 L’option théâtre page 42 travaux d’élèves Myriam Sherlock Holmes page 46 page 52 Le prix des Incorruptibles page 53 voyages Freiburg Paris Saint-Romain-en-Gal page 54 page 62 page 64 Lyon La Verpillière carnet page 66 page 77 page 83 nouvelles page 4 L e désir de sécurité est naturel. De la naissance à la vieillesse il prend des formes différentes. Et comme tout désir humain il a besoin d’être purifié. Il est bon qu’un enfant ne soit pas seul, le soir, les premiers mois de son existence, et mauvais qu’on cède à ses caprices d’enfant qui refuse de se coucher, de rester dans le noir ou dans un lit qui n’est pas celui de sa mère. Dès la petite enfance donc la frustration est une condition de la saine croissance. Ainsi, à la Genèse, Dieu crée en séparant la lumière et les ténèbres, la mer et la terre, les animaux et l’homme, l’homme et la femme. De même, l’enfant ne sera élevé que s’il s’élève au-dessus de sa condition d’enfant : pour cela il faut que ses parents acceptent de s’en sevrer, et que lui-même désire devenir adulte et quitter le «vert paradis» enfantin. Double séparation. Mais pourquoi désirerait-il devenir adulte si les adultes ne rêvent que de rester jeunes, s’ils ont honte du monde dont ils sont les ouvriers et pas seulement les héritiers, s’ils lui présentent ce monde comme un enfer, le travail comme une calamité, la société comme une jungle contre laquelle il faut manifester ? Elevé dans la crainte des réformes, caricaturées en utopies naïves Le paradoxe de l’école et de la famille, c’est que le parc dont on entoure l’enfant, les murs de l’école, sont les conditions de sa liberté et non un cocon sécuritaire : il s’agit non d’y bannir toute violence mais, lorsqu’elle s’exprimera, de l’aider à la reconnaître et, aimerait-on, à la canaliser. A contrario l’angélisme peut rendre l’enfant violent, car à ignorer ici la violence que chacun a en soi, on la renvoie là où elle n’est pas visible et où elle n’est pas contrôlée. Si elle ne s’exprime pas à l’école, en famille, sous le contrôle d’un adulte, elle ressortira là où les adultes sont absents : la rue, la nuit…La télévision, même vulgaire ou violente, n’est pas dommageable si l’enfant ne la regarde pas seul ; le mauvais professeur ne traumatise, à quatre ou cinq heures au maximum par semaine, que l’adolescent fragilisé par une absence de repères… Il a tout à la maison, mais il est seul. page 5 éditorial conduisant au totalitarisme ou en manœuvres libérales destinées à le broyer dans le grand Capital mondialisé, comment s’étonner alors qu’il préfère s’enfermer dans une sécurité illusoire qui ne lui donne pas le désir de grandir ? Trop d’égalité tue la liberté, trop peu de liberté fragilise le lien social. page 6 Alors la sécurité ? Avoir de bonnes petites méthodes pour être sûr du résultat ? Un petit diplôme pour avoir un poste non précaire ? Seuls l’amour reçu et la générosité donnent une vraie assurance. Mieux vaut un sain conflit qui construit qu’une protection étouffante qui tue les défenses immunitaires. Autrement dit, notre monde a besoin d’adultes, non parce qu’ils seraient des modèles parfaits – les yeux de l’enfant nous révèlent souvent qu’il a compris qu’il n’en était rien –, mais parce qu’ils peuvent assumer leurs limites : en admettant d’être ce qu’il est, et de l’être parfois si mal, l’adulte reconnaît qu’il n’est pas le Père toutpuissant, il ouvre la porte au pardon mutuel, à la reconnaissance de sa propre finitude sans laquelle il n’y a pas de sécurité profonde. Marc BOUCHACOURT s n o exi fertiles nt les yeux fin Muray vi référence en Sous ce titre, Lyon-Maristes propose à votre réflexion un texte ayant trait à la conduite scolaire. page 8 L’objectif des études littéraires (...) L’objectif de toutes les disciplines humanitaires est de nous faire mieux connaître l’être humain et ses sociétés ; celui des études littéraires est le même, sauf qu’il passe par la connaissance des œuvres verbales créées par les hommes et les femmes du passé. L’analyse de ces œuvres n’a pas pour but d’illustrer les concepts que vient d’introduire tel ou tel linguiste, tel ou tel théoricien de la littérature, et donc de nous présenter les textes comme une mise en œuvre de la langue et du discours ; elle a pour but de nous faire accéder à leur sens, car nous postulons que celui-ci, à son tour, nous conduit vers une connaissance de l’humain, laquelle importe à tous. A travers lui, nous nous approchons aussi des phénomènes historiques responsables de notre identité collective : sans l’aide de la littérature, comment pourrait-on comprendre l’émergence de l’individu au XV e et au XVI e siècle, le débat moral du XVIIe, la vogue de l’exotisme au XVIIIe, le conflit du rationnel et de l’irrationnel au XIX e ? Je n’exprime pas là une position solitaire. Dans un rapport sur la série L des lycées, établi en 2003 par l’Association des professeurs de lettres, je lis : «L’étude des lettres revient à étudier l’homme, son rapport à lui-même et au monde et son rapport aux autres.» page 9 référence On voit qu’il s’agit là d’une ambition bien plus forte que celle qui est proposée aujourd’hui : l’objet de la littérature étant la connaissance de l’homme, celui qui s’engage dans une étude littéraire pourra devenir, non un spécialiste en analyse littéraire, mais un spécialiste de l’être humain. Quelle meilleure introduction à la compréhension des conduites et des passions humaines qu’une immersion dans l’œuvre des grands écrivains qui s’emploient à cette tâche depuis des millénaires ? Et, du coup : quelle meilleure préparation à de multiples professions ayant trait aux rapports interhumains, au comportement des individus et des groupes ? Si l’on entend ainsi la littérature et si l’on oriente ainsi son enseignement, quelle aide plus précieuse pourrait trouver le futur étudiant en droit ou en sciences politiques, le futur travailleur social ou intervenant en psychothérapie, le futur historien ou sociologue ? Avoir comme professeurs Shakespeare et Sophocle, Dostoïevski et Proust, n’est-ce pas profiter d’un enseignement exceptionnel ? Et ne voiton pas qu’un futur médecin, en vue de l’exercice de son métier, aurait plus à apprendre de ces mêmes professeurs que des concours mathématiques qui déterminent aujourd’hui sa destinée ? page 10 Si l’on se met d’accord sur cette finalité de l’enseignement littéraire, lequel ne servirait plus à la seule reproduction des professeurs de lettres, l’accord sur ce qu’il faut enseigner devient facile : ce sont les grandes œuvres de l’histoire de l’humanité. La mémoire commune les a retenues parmi tant d’autres précisément parce qu’elles ont eu quelque chose à apprendre aux lecteurs ou spectateurs de leur siècle – mais aussi des siècles suivants ; de leur pays – mais aussi du monde entier. «C’est dans cette communication inépuisable, victorieuse des lieux et des temps, que s’affirme la portée universelle de la littérature», écrivait Paul Bénichou3 La vérité à laquelle aspirent les écrivains ne connaît de validation qu’intersubjective : si l’on continue de les lire aujourd’hui, loin de leur contexte d’origine, c’est que leur message nous est précieux. A nous, adultes, incombe le devoir de transmettre aux nouvelles générations cet héritage fragile, afin qu’elles puissent s’en enrichir à leur tour. Quel pourrait être l’objet des études littéraires à l’école ? Au collège, le programme actuel demande d’étudier des œuvres disposées dans un ordre à la fois chronologique (accordé avec les cours d’histoire) et linguistique, puisqu’on passe d’une pratique de la narration à celle de l’argumentation. Ce cadre est suffisamment général et vague, on peut donc le garder – pour peu qu’on garde présentes à l’esprit la finalité des études littéraires et celles des œuvres elles-mêmes. En revanche, au lycée, il n’y a aucune raison de maintenir un programme constitué de notions abstraites ; Dans «Une communication inépuisable», Mélanges sur l’œuvre de Paul Bénichou, Paris, Gallimard, 1995, p.228. 3 Enfin, pour ce qui concerne le «comment», il faut bien l’admettre : toutes les «méthodes» sont bonnes, pourvu qu’elles aident à mieux comprendre le sens du texte et, au-delà, sa portée universelle. Qui pourrait mieux en juger que le professeur lui-même, qui choisira sa «méthode» en fonction tant de ses propres intérêts que de la classe avec laquelle il travaille ? On peut escompter que, pour parvenir au bon résultat, il ne s’en tiendra pas à une approche unique, mais multipliera les perspectives choisies. Je suis persuadé qu’une réorientation de l’enseignement littéraire en accord avec ces quelques principes serait profitable aux élèves individuels, et à la société prise comme un tout. (…) Tzvetan TODOROV Comment enseigner le français, Le Débat, n° 135 mai-août 2005 page 11 il faut lui substituer une liste de grandes œuvres, tirées de différentes périodes et traditions. L’étude de textes traduits (pourvu que la traduction soit bonne) ne pose pas problème, dès l’instant où l’on cherche avant tout dans ces œuvres, non un témoignage de virtuosité linguistique ni un ingrédient de l’esprit national, mais un éclairage nouveau de l’existence humaine. C’est bien ainsi, au demeurant, que nous procédons une fois adultes, sans nous priver des œuvres écrites dans des langues que nous ne maîtrisons pas. Pourquoi empêcher les enfants d’en profiter déjà ? Du mal au pardon, page 12 la promesse de Pâques Dans les histoires humaines, le pardon est attendu comme le Messie, qui va glorieusement tout réconcilier. Et pourtant, il s’introduit furtivement, presque incognito, partout où quelqu’un accepte de ne pas avoir le dernier mot. Car le pardon n’est pas un grand discours moralisateur qui attribue les rôles et rétribue les bons et les méchants, ni un grand récit qui pourrait tout raconter et tout sauver. Il rompt avec l’ordinaire de notre monde où la même interminable scène se répète sans fin. En désignant l’irréparable, il accepte qu’il y ait de la perte, des dettes abolies et des promesses dont nous devons nous délier. Il fait ce travail de deuil sans lequel il n’y a pas de travail d’enfantement ou de résurrection possible d’un autre présent, d’un autre futur du passé. Cependant le pardon n’est pas silencieux ni oublieux. Il rompt avec l’ordinaire de notre monde où tout s’oublie sans jamais être reconnu, payé, ni pardonné. Il parle et rouvre la mémoire de notre dette. La dette merveilleuse envers ceux dont nous avons tout reçu, la dette horrible envers ceux que nous avons écrasés et auxquels nous avons tout pris. Mais aussi la dette envers les promesses du passé non tenues, les possibles sacrifiés. Par là, il rouvre dans le présent Par cette double rupture, avec le ressentiment comme avec l’amnésie facile, le pardon est bien plus que cette petite question de pure spiritualité intérieure, ou d’hygiène morale individuelle, à laquelle nous l’avons trop réduit. C’est d’abord que le mal est bien plus large, haut, multiple et profond que nos petites culpabilités individuelles. Le mal est coextensif à l’histoire humaine, qui, sur tous les registres, politiques, économiques, culturels, a déployé tant de moyens d’opprimer, d’exploiter, d’aliéner les humains. Et le mal est plus ample encore, plus cosmique : si nous enlevions tout le mal que l’homme fait à l’homme, il resterait encore une plainte pure. Mais cette lamentation sans accusation est presque impossible. Car nous avons du mal à supporter une existence sans rétribution ni sanction, à supporter l’expérience d’un malheur entièrement absurde, juste bête, qui ne serait imputable à personne. Face à cela, dans son incognito même, le pardon est épique, et se tient à chaque fois au cœur battant de l’histoire, comme un inattendu. La justice est prédictible, la vengeance aussi. Mais le pardon est imprévisible, qui néglige le mal reçu pour ne rendre que le bien. Ce faisant, il rappelle un don premier, plus radical que tous nos échanges et toutes nos rétributions. page 13 d’autres avenirs possibles. Le pardon refuse toute perspective sacrificielle, il rappelle tous les laissés-pour-compte de l’histoire, du présent et du futur. page 14 Il rappelle à chaque existence sa naissance imméritée, la grâce d’exister. Il rappelle combien le monde est plus vaste. Il rappelle un commencement oublié, un surgissement nouveau. Parce qu’il accepte de sortir de la surenchère des échanges et des représailles, des cadeaux comme des violences, il permet de tout recommencer autrement. Il nous permet de sentir enfin ce que nous faisons. Car à quoi sert de faire beaucoup de choses si nous ne le sentons pas ? C’est notre plus gros problème, humains d’aujourd’hui. Sentir le mal, le sentir vraiment, sans anesthésie ni ressentiment, c’est la seule chose qui permette de ne pas le répéter, et de faire face au mal à venir. Au moment où il est cloué en croix, selon l’évangile de Luc, Jésus a cette parole surprenante : «Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font.» N’est-ce pas justement l’impardonnable, que de ne pas savoir ce qu’on fait ? Et tuer, n’est-ce pas par excellence ne pas savoir ce qu’on fait ? Mais le pardon ici appelé sur ces gens voudrait les rendre au présent, leur redonner la possibilité de commencer, d’agir vraiment, de juste sentir ce qu’ils font. Olivier ABEL Philosophe, professeur à la faculté protestante de Paris, collaborateur de la revue Esprit article paru dans Le Figaro du 14 avril 2006 Enfin Muray vint Philippe Muray s’est éteint subitement le jeudi 2 mars 2006. Son trépas fut à l’image de son œuvre : inattendu et stupéfiant. Celui qui fit du rire une méthode pour voir, faire voir, penser les phénomènes et les évènements, désormais n’est plus et nous laisse orphelins de ce qui fut son talent incomparable : distribuer joyeusement force taloches et horions aux eunuques de la pensée festive, officiant dans les principaux «journaux de déférence», du Monde à Télérama, en passant par les Inrockuptibles. A u travers de l’examen attentif de nombreux épisodes de l’existence concrète, Muray constate l’éradication du principe de réalité, et la reconstruction, sur le principe de plaisir, d’un nouveau monde onirique par ces intellectuels dont il stigmatise le «bougisme» vibrionnant et la mise à bas de tout ce qui permettait à l’ancien monde de tenir un tant soit peu debout. Or, c’est toujours en se «dévouant à une cause» que les analphabètes modernes opèrent leurs déprédations, au nom d’«avancées sociétales» qu’ils procèdent à leurs immenses démantèlements. Leurs exactions se présentant toujours sous les auspices bienveillantes du «mouvement» et de la «positivité», la recréation de l’époque page 15 «Le diable..., ce fier esprit,... ne peut souffrir qu’on le raille», Thomas More page 16 prend les allures d’un conte de fée qui ne rencontre guère que des approbations et des soutiens. Mais l’artillerie murayenne va pilonner les positions avancées de ce clergé avantgardiste et révéler la forme particulière de «congestion religieuse» dont souffre ce nouveau parti dévot. Spécialisés dans l’«industrie de l’éloge», ces miliciens de la louange n’ont de cesse de tresser des couronnes à l’époque «afin d’empêcher tout regard un tant soit peu critique sur les métamorphoses, sur les mutations fantasmagoriques de la civilisation». L’éloge est ainsi la forme moderne de l’interdiction qui pèse sur les quelques énergumènes qui auraient l’idée saugrenue de ne pas trouver paradisiaque les délices de ce nouveau pays des merveilles : «Je n’ai pas cherché, écrit Muray, à donner un tableau de notre société. J‘ai fait l’analyse de l’éloge qui en est fait» car «ce devant quoi une société se prosterne nous dit ce qu’elle est». La post-histoire Il n’est nul besoin d’être néo-hégélien pour approuver le diagnostic de Muray : ce que nous nommons habituellement «Histoire» est terminé. Si l’Histoire est ce processus de sortie de l’animalité, de production de l’homme par lui-même, alors nous assistons en ce moment au processus inverse de transformation de l’homme en nature. Le piétinement de toutes les limites que l’Histoire avait dressées autour de l’humanité, à commencer par la conscience du péché originel, nous en fait sortir : «La civilisation actuelle s’est engagée dans la page 17 besogne titanesque consistant à éradiquer l’instinct de mort, quel que soit le nom qu’on lui donne (part maudite, hostilité primaire, violence, péché, négativité, mal, etc.), au profit de l’édification d’un monde abstrait, stylisé, épuré, nettoyé de toutes les irrégularités, de tous les accidents, de tous les écarts, de toutes les perturbations, de toutes les velléités de destruction ou d’autodestruction des siècles révolus». La post-humanité qui a remplacé l’être humain se présente donc comme innocente, elle prétend en avoir fini avec le plus vieux fardeau qui soit : la honte, et l’a définitivement remplacé par la fierté. Le mutant issu de ce grand bond en avant est «Homo festivus», personnage conceptuel intermédiaire entre le concept et l’être romanesque, néo-humain dont les aventures constitueront la trame de fond des ouvrages de Muray : «Ce qui remplissait de mystère son ancêtre, l’individu, qu’on l’appelle négativité, clivage, part maudite, pulsion de mort, violence libératrice ou castration symbolique, il semble en être libéré». Un tel être n’est plus en procès, la division ne passant plus par lui pour le structurer ; il a oublié la vieille dualité, constitutive de l’humain, ainsi que tous les clivages, les contradictions, les anciennes divisions, sexuelles ou autres. «C’est cet état d’esprit non conflictuel, réconcilié, pacifié, pour tout dire réinfantilisé et baignant dans une ambiance de contes de fées qui est devenu la situation normale des vivants d’aujourd’hui» Or, n’ayant plus en soi la moindre trace de négativité, il retourne, vers le dehors, cette absence interne en vitupérations systématiques. «Procéduromaniaque, légalophile ou plus exactement page 18 maniaco-législatif» Homo festivus invente le «despotisme légalitaire» : Fiestaland est ce monde où l’orgie procédurière ne se connaît plus aucune borne : «Nos plus sourdes pensées, nos moindres gestes sont en danger de ne pas avoir été prévus quelque part dans un alinéa, protégés par un appendice, surveillés par une jurisprudence. «Il faut combler le vide juridique !», c’est le nouveau cri de guerre…». Comment comprendre «La marche implacable de nos sociétés au pas de Loi» ? En ceci, que baignant dans la non-conflictualité et l’universel, ou y tendant de toutes ses forces, la moindre singularité résiduelle apparaît à Homo festivus comme une provocation. Toute différence entre les groupes étant matière à préjugé, il aspire à détruire tout principe de différence intermédiaire entre le niveau individuel et le niveau générique, abolir toutes les oppositions qui constituent encore ce qui lui reste d’«identité»… «La destruction de la très vieille loi oedipienne (dont la défaite ouvre enfin une voie royale au matriarcat), l’effacement de la fonction paternelle, la disparition du passé, le triomphe de la vision infantile du monde, la réduction à néant de la différence sexuelle, l’évanouissement de l’univers concret et de ses différences obsolètes (intérieur/extérieur, public/privé, intime/social), sont ses raisons profondes de faire la fête». La festivocratie n’est autre chose que la liquidation de toutes les différences, elle consiste, pour parler comme les sociologues, à «brouiller les schémas anciens». «La fête elle-même n’est plus, comme jadis au temps des carnavals, un moment exceptionnel dans le déroulement quotidien de la vie sociale. Elle n’est plus un renversement provisoire de La meute pénalophile A l’humanisation de la durée historique succède la «festivisation» du temps posthistorique. Cette nouvelle ère se présente comme une immense accumulation de défilés de la fierté. Il s’agit de s’exhiber sans entraves. Le «principe de pride» généralisé est un impératif incompressible. page 19 l’ordre établi. Elle est l’établissement définitif d’un ordre renversé». Cet ordre nouveau, résolument post-polémique élevé sur les ruines de la différence sexuelle s’accomplit dans la «maternification» la plus délirante. Car la festivosphère est une mère toute-puissante réduisant à la fusion placentaire, à l’indétermination amniotique toutes les séparations mutilantes, toutes les frustrations de la réalité, toute asymétrie entre les êtres. Elle est une machine implacable à fabriquer du même. “Big Mother is watching you !” La gynécratie anhistorique fondée sur la dénonciation permanente de «l’axe du mâle» est une nouvelle optique, un mode de dévoilement du monde devenu «nursery». Ce nouveau monde-monstre, «celui des demi-mâles en short, des sous-pères à poussette, des spectres à portables et des grosses femmes en lutte pour la disparition des derniers vestiges du patriarcat» ne peut exister qu’en réclamant de nouvelles lois répressives, des renforcements de législations et des interdictions. C’est sa profonde raison d’être : «ces féministes du coche n’ont certes pas tort de se dire libérées de l’antique et désuète envie du pénis puisqu’elles ont l’envie du pénal chevillée au ressentiment». page 20 La seule chose interdite dans la culture du dévoilement étant la tendance à interdire, à fixer des limites au dévoilement. C’est au nom de ce projet d’éradication de tout ce qui prétendrait se mettre en travers du meilleur des mondes qu’apparaissent «les bacchanales du fiertisme». S’exhiber et punir sont ainsi les deux commandements solidaires de ce temps. Avec un sérieux de plomb, la «coalition «exhibo-pénalisatrice», par la demande infatigable de nouvelles lois scélérates, se lance dans une «persécution sans précédent s’exerçant contre tout ce qui pourrait encore subsister de non lissé chez les lissés en devenir». Cette «opération Total lissage» se manifeste «dans le radotage de bonnes causes rituelles (antiracisme, antisexisme, lutte contre l’homophobie, pour la justice sociale ou la citoyenneté)». Dans cette nouvelle vie dévote, les vieilles catégories, comme celles de «valeur d’usage» et de «valeur d’échange» qui structuraient encore le monde ancien sont frappées d’obsolescence et doivent laisser place à la moderne «valeur d’éloge» associée à la «valeur d’effroi», toutes deux pouvant être regroupées sous le label «valeurs de dressage». Ce gigantesque programme d’aplanissement de l’espèce se caractérise par une indifférence souveraine aux contraintes de la réalité et à ses divisions irréductibles. La déréalisation promue frénétiquement par la post-humanité transforme le monde en gigantesque «parc d’abstractions» : qu’il se vautre dans les transats de Paris-Plage, qu’il file à roller sur les berges de la Seine, qu’il se pâme devant les escroqueries les plus pitoyables de l’art contemporain, qu’il explose les oreilles de toute la faune alentour en imposant la «teuf» sans condition ou qu’il trépigne que l’on ait «marché sur le oui» à l’occasion du dernier ultimatum 1 , Festivus, ce héros sinistre poursuit la destruction de l’ancien monde et la construction de son «île aux enfants» sans aspérité, sans négativité. «L’Histoire était diviseuse, irrationnelle, discriminante, remplie d’imprévus, de catastrophes, d’erreurs, de divagations, de bégaiements, de retours en arrière et de grands désastres. le monde qui s’annonce sera fusionnel, mélangiste, convivial, transfontalier, fluide, correct, osmotique, contactophile et placentaire». Bref, «zéro défaut». L’euphorie dans laquelle le plonge une telle perspective justifie pleinement son sentiment d’invulnérabilité. Muray la traduit parfaitement dans sa lettre ouverte aux ennemis de ce vistemboire nommé Occident : «Chers djihadistes, vous êtes les premiers démolisseurs à s’attaquer à des destructeurs ; les premiers Barbares à s’en prendre à des Vandales ; les premiers incendiaires en concurrence avec des pyromanes. Cette situation est originale. Mais à la différence des nôtres, vos démolitions s’effectuent en toute illégalité et s’attirent un blâme quasi unanime. Tandis que c’est dans l’enthousiasme général que nous mettons au point nos tortueuses innovations, et que nous nous débarrassons des derniers fondements de notre ancienne civilisation. C’est pourquoi, chers djihadistes, nous triompherons de vous. 2 Extrait de Chers djihadistes, Nous vaincrons parce que nous sommes les Paris, Mille et Une Nuits. plus morts»2 cf. Baudrillard s’interrogeant publiquement à propos du dernier référendum. page 21 1 page 22 Rire et châtiment Mortifère, telle est la rhétorique modernolâtre. La modernisation au pas de charge se présente, en effet, toujours comme inéluctable. Or, seule la mort est inéluctable. Couler la vie dans des processus parfaitement déterminés, c’est donc la transformer en un mécanisme impersonnel et «sans histoire». Seul le rire peut alors, selon les précieuses observations de Bergson, sanctionner le mécanique plaqué sur le vivant. «Pour reprendre une formule connue, le rire est un anti-destin». Par le biais du roman ou de l’essai, bref, de l’art qui est d’abord sens du concret, Muray transforme l’auto-dithyrambe de l’époque en illusion comique et poursuit par là le seul enjeu littéraire qui vaille, ridiculiser le nouveau monde : «La ridiculisation du monde tel qu’il va est une discipline encore dans les limbes. Faire rire de cet univers lamentable, dont le chaos s’équilibre entre carnavalisation enragée et criminalisation, entre festivisation et persécution, est la seule manière aujourd’hui d’être vigoureusement réaliste». A la suite de Molière délégitimant la fausse dévotion de Tartuffe, ou de Rabelais riant des autorités ecclésiastiques ou du charabia des juges, Muray entend bien «faire roman utile (…) en faisant avouer au réel actuel son ridicule sans fin». La série des Exorcismes spirituels trahit ainsi un travail de démonologue, de spécialiste de la tentation : «Du moderne en tant que tentation démoniaque, en tant que possession». Le démon, en effet, selon le magnifique raccourci de Hadjadj, est celui qui «ne veut que notre bien, tandis que le Christ, ce branquignoleur des cœurs veut pour nous le Bien, lequel n’est pas nôtre, se situe par-delà nous-mêmes, et se révèle si fort qu’il nous déchire»3. La grâce de Dieu nous transforme et nous recrée en profondeur. Sans elle, nous ne pouvons rien faire. Le moderne est celui qui prétend tout recréer sans elle et faire toute chose nouvelle. L’amélioration des conditions socio-économiques, la démocratie comme religion œcuménique, le souci du montant de la dette extérieure et du taux de croissance suffiront à lui assurer la félicité. Comme le bourgeois de Bloy, le moderne est celui qui «ne fait aucun usage de sa faculté de penser». Il approuve tout ce que son époque lui sert de plus indigeste, ne poursuit d’autre jouissance que celles qu’on lui indique et s’indigne face à la menace fantasmatique d’un complot des âmes noires retardant l’avènement du meilleur des mondes. Ce dernier, fruit de la seule initiative humaine, sans grâce, ne vise pas moins que l’instauration d’un paradis sur terre. La tentation moderne prend ainsi la forme souriante de «l’Empire du Bien» que Muray nomme joliment «Cordicopolis». Dans cet univers radieux dont l’indifférencié est le souverain Bien, la solution finale au tragique de la condition humaine se situerait dans le catéchisme des droits de l’homme et dans l’empyrée des valeurs. Mais, «L’enfer, c’est le paradis sans Dieu» avertissait déjà Simone Weil. Aussi, si Alain Besançon a pu considérer le nazisme comme perversa imitatio du judaïsme et le communisme comme perversa imitatio du catholicisme, que penser de ce nouvel avatar d’«homme nouveau» présenté à grands cris comme le nouvel horizon indépassable de notre temps ? Le national-socialisme avait vendu la mèche page 23 3 Fabrice Hadjadj, Du raffinement technologique ou la conspiration des brutes, Les Provinciales, n°51 mai 1997 page 24 tout de suite, et quatre ans suffirent pour l’arrêter ; l’idéologie marxiste-léniniste, parce qu’elle était une internationale prenant appui sur un prolétariat exploité, fut à la fois plus difficile à démasquer et plus longue à tomber. 80 ans ne furent pas de trop pour en venir à bout et la fascination exercée sur nombre d’intellectuels n’est d’ailleurs pas encore définitivement passée. Mais le nouveau modèle d’humanité désinhibée et de modernité radieuse semble exercer une attraction sans égal, un pouvoir de séduction absolu. «On parle beaucoup de déclin des grandes religions, de demande de spirituel ou de retour du religieux, mais à mes yeux, le XXIème siècle commence sous le joug d’une religion implacable : le Moderne. Le Moderne pour le Moderne. Le Moderne en soi. C’est la plus dure des religions et, contre elle, je ne vois pas d’autre délivrance que celle du rire». «Moderne», cette seule invocation est un blanc-seing. On ne sait que penser de tel roman, de telle pensée ? Qu’à cela ne tienne, on évoquera leur modernité ! Le tic nerveux se substitue à la pensée réflexive. L’effet d’annonce, par la magie du mot, dispense de toute argumentation. En même temps, le coup de poing définitif envoie au tapis celui qui, en face, pourrait émettre le moindre doute ou le moindre avis divergent : «Pourquoi ce film muet nous parle-t-il tant aujourd’hui ?-Eh parbleu, parce qu’il est furieusement moderne». Le quinquennat ? «C’est, souligne Valéry Giscard d’Estaing, une réforme de modernité. C’est presque tout ce qu’il y a à dire sur elle». «Moderne» ou le mot comme bâillon. «Moderne», tel est bien le mot d’ordre des nouveaux esclaves. Le moindre étonnement un tant soit peu Exorcismes spirituels, I, II, III, IV, 1997-2005, Les Belles Lettres Après l’histoire, I, II, Les Belles Lettres, 1999 Festivus, Festivus, conversation avec Elizabeth Levy, Fayard, 2005 Désaccord parfait, réedition Gallimard Chers djihadistes, Mille et Une Nuits. Levons-nous, allons ! Le cadavre bouge encore. La réanimation littéraire opère. «Ce n’est qu’un début, continuons leur débâcle». Paul-Etienne CHAVELET page 25 Bibliographie : Philippe Muray manifeste est menacé du chantage au ringard : «Si tu ne manges pas ta soupe à la grimace du moderne, le père ringard va venir». A ce titre, Muray fut «réac» absolument : car «vivre, c’est réagir». L’irritabilité vitale, premier signe du vivant, est réaction au milieu ambiant. Loin d’être un retour à l’état antérieur, la réaction est, au contraire, la réponse de l’organisme ou de l’espèce à une situation nouvelle, et la tentative heureuse ou malheureuse, efficace ou inefficace, pour faire face à l’événement, pour retrouver une harmonie compromise. La réaction est une réponse à un défi circonstanciel, et chacun sait, s’agissant des moteurs du Concorde, qu’elle se caractérise même par une puissante poussée en avant. Ainsi de la prose de Muray qui, en quelques magnifiques traits de plume, aura vengé toutes nos défaites. L’Inspir du poète Nicolas Poussin vers 1628-1630 184 x 214 cm musée du Louvre. les yeux fertiles ation Mise en perspective page 28 «Moi qui fais profession des choses muettes …»1 Nicolas Poussin appartient au XVIIe siècle, comme Le Bernin qui a fait l’objet du dernier article des «Yeux fertiles». Il a passé à Rome une grande partie de sa vie de peintre – et presque tout, cependant, l’éloigne de cet art sensuel et mouvant qu’illustre si bien La Bienheureuse Ludovica Albertoni. Au premier coup d’œil, il est possible que la découverte de l’œuvre de Poussin donne à l’observateur l’impression un peu intimidante de se trouver face à un art hiératique et d’aborder une œuvre savante ou cérébrale à l’excès ; et il est vrai que l’artiste lui-même a souligné dans sa correspondance que le peintre devait se tenir à bonne distance des émotions, et placer toute une série de médiations entre le monde et la peinture qui se propose de l’évoquer ou de le célébrer. Aussi tient-il en haute estime l’imitation des sculptures de l’Antiquité, et a-t-il recours à des figurines de cire éclairées et drapées pour ordonner la scène du tableau qu’il entreprend de composer. Sans compter que Poussin se défie de la séduction que menacent d’exercer les couleurs, au détriment, pense-t-il, de la rigueur et de l’évidence patiente du dessin. Tous ces éléments sont à garder à l’esprit pour entrer dans l’univers esthétique de ce peintre exigeant, et ils nous invitent en somme à lire 1 Extrait d’une lettre de Poussin, février 1639 Première découverte Après avoir appartenu à divers propriétaires, L’Inspiration du poète – ce tableau que l’on associe si spontanément au Grand Siècle français – ne figure que depuis 1911 dans les collections du Louvre. A partir de cette date, il n’a cessé d’excercer un vif attrait sur les peintres majeurs du XXe siècle et d’intéresser les poètes et les critiques d’art. Mais c’est pour une autre raison que des milliers de lycéens, entre le début des années 1960 et le milieu des années 1980, ont connu et reconnaissent aujourd’hui L’Inspiration du poète, dont la moitié droite, légèrement décalée, était reproduite sur la couverture du manuel de littérature le plus couramment utilisé alors : le XVII e Siècle de la «Collection littéraire Lagarde et page 29 sa peinture, à la manière d’une méditation mûrie par le travail et la mémoire des textes et des images. «Moi qui fais profession des choses muettes», a-t-il écrit aussi de lui-même. Mais c’est pour mieux faire entendre la subtile éloquence du monde, celle de la nature, sans doute, mais aussi et surtout celle de la grande Bibliothèque de la culture occidentale : entre notre regard et la réalité des choses, Poussin se présente ainsi comme un intercesseur. page 30 Michard» – à partir tout au moins de son édition des années 1960, et jusqu’à ce que la reproduction d’une œuvre de Cotelle vienne remplacer celle de Poussin, pour la nouvelle édition de 1985. On ne pourrait compter les mamans qui ont protégé cette image d’une couverture transparente, veillant à ce que l’étiquette au nom de leur enfant ne dissimulât pas le visage du jeune poète ou la couronne tressée que le putto s’apprête à déposer sur sa tête. Et on ne pourrait pas non plus, bien sûr, compter tous les cartables qui ont transporté, avec plus ou moins d’égards, la reproduction du tableau de Poussin. Si le professeur de français s’avisait de décrire cette reproduction que les élèves avaient presque quotidiennement sous les yeux, la riche matière de la Fable, comme on disait à l’époque de Poussin, s’ouvrait aussitôt à eux. Car L’Inspiration du poète, comme de nombreux tableaux du XVII e siècle français, mais de manière plus épurée, est comparable à une fenêtre laissant découvrir le déroulement d’un récit, que le public cultivé, au demeurant, connaît déjà, et auquel le titre de l’œuvre tient lieu de didascalie. C’est dire que l’écho que Poussin transmet ici de l’Antiquité ravive une série de grandes figures et d’emblèmes littéraires, que l’humanisme classique a souvent honorés. Trois personnages : Apollon, au centre du tableau, dieu du soleil, de la beauté et de l’harmonie, protecteur des poètes et des musiciens ; Calliope, debout à sa droite, muse de la poésie épique (qui occupe la première place dans la hiérarchie des genres), mais aussi figure tutélaire de l’éloquence ; et, à la gauche du dieu, le page 31 poète, au jour de son couronnement, quand il reçoit l’inspiration, comme une élection et une féconde promesse. Trois éléments au riche contenu mythologique, ensuite : le bosquet planté de lauriers, qui alors tamise la lumière de l’été et plus tard résistera aux attaques de l’hiver, la lyre, placée au centre de la toile, et les trois couronnes tressées – de laurier également – que porte Apollon ou que tiennent les deux putti. Trois livres enfin, posés au pied du dieu, l’Iliade, l’Odyssée et l’Enéide, qui résument, dans l’Occident de la Renaissance et du XVII e siècle, tout l’héritage poétique des belleslettres antiques. Et le professeur, à juste titre, pouvait aussi signaler l’harmonie de la composition ; souligner l’élégance du trait et expliquer que la symétrie solennelle de l’ensemble est soutenue par la reprise du chiffre trois, qui préserve le tableau de toute tension marquée – les deux putti jouant le rôle de messagers ; il aurait également montré l’ordonnance et la complémentarité des courbes et des lignes, dont la scansion conduit notre regard vers la main d’Apollon ; ou encore la force médiane de la lumière, paraissant habiter le dieu des arts, et qui moire les vêtements de la Muse : une lumière qui se mettrait ici au sevice du dessin, et à laquelle Poussin semble délibérément refuser les jeux du clair-obscur pratiqués par un grand nombre de ses contemporains italiens et français. Ainsi, sans même commenter le choix des couleurs, dont il n’est pas possible de tirer parti dans ces pages, il y a là, on le voit bien, assez d’éléments pour conduire un cours sur l’esthétique classique et ses caractéristiques plastiques et littéraires. Mémoire et inspiration page 32 «Vous, Muses, et toi, Calliope, je vous invoque : soutenez ma voix …»,2 Le public instruit de 1630 reconnaissait d’emblée le sujet de L’Inspiration du poète. Chez un peintre, la vertu d’«invention» (comme on disait à l’âge classique) ne consiste donc pas à mettre en œuvre de nouveaux thèmes, mais à se pencher, comme pour s’y mirer, sur les margelles d’un vaste lieu commun, miroir et mémoire des textes et des œuvres plastiques que la Fable lui présente, pour s’y reconnaître et y puiser sa propre inspiration. Mais l’artiste a pleine licence, bien entendu, et dans ce même mouvement, de laisser sourdre un sens renouvelé, sur un autre mode – ce mot, emprunté à la poésie de son temps, est de Poussin lui-même, et il vaut aussi pour la musique. La tâche du peintre consiste alors à se réapproprier l’héritage de l’Antiquité, pour affiner tel motif, aviver tel geste, et c’est cela aussi, sans doute, que de «faire profession des choses muettes». Dans ce même esprit, il faut remarquer la pose sculpturale de Calliope, qui est, rappelons-le, la fille de Mnémosyne et de Jupiter, c’est-à-dire de la Mémoire et du maître du temps. En elle Poussin ne représente pas le corps d’une femme saisi au naturel, ni même une allégorie de la féminité, mais une œuvre d’art que le temps a consacrée dans sa vocation d’inspiratrice. Comme nous l’apprend Félibien, son biographe de la première heure, Poussin prenait pour modèles les sculptures de l’Antiquité, lui qui «n’était pas si présomptueux de croire que sur ses seules 2 Virgile, l’Enéide, IX, 525 C’est pourquoi, démentant l’impression statique que livrait le premier coup d’œil, L’Inspiration du poète nous donne à voir une action, dont les putti sont la figuration sensible, puisqu’ils n’ont pas d’autre fonction que celle de transmettre. Car c’est bien une transmission que cette action évoque, non pas sur le mode initiatique, puisqu’elle exalte au contraire notre culture commune et partagée, mais sur le mode page 33 idées il pût former des figures aussi accomplies que celles de la Vénus de Médicis […], et de plusieurs autres statues que l’on admire tous les jours dans Rome […]» . C’est peut-être également la raison pour laquelle, dans L’Inspiration du poète, la Muse ne montre aucune ostentation : cette scène qu’elle tient sous son regard, elle en garantit plutôt, par sa présence même, l’ancrage originel, dans la grande coulée des récits anciens. Quant à la lyre sur laquelle repose le bras d’Apollon, placée au cœur de la composition, elle est dépourvue de cordes, comme si le jeune poète, qui déjà dirige son regard hors du cadre et au-delà de la ligne verticale indiquée par les grands lauriers, était seul appelé à les lui rendre, pour la faire vibrer de nouveau. De la sorte s’opère la circulation du souffle lyrique (au sens premier de cette épithète) : une énergie créatrice qui trouve dans la mémoire et l’imitation des œuvres d’exception sa source et son principe, mais qui s’accomplira seulement lorsque l’inspiration recevra en retour le chant singulier du poète ; et pour celui-ci, placé sous la protection d’Apollon et de Calliope, la suite des travaux et des jours se présente ainsi comme une page blanche qu’il a pour mission d’illustrer. page 34 d’une élection consentie, qui affûte avec exigence notre attention. Il est vrai que L’Inspiration du poète célèbre les prestiges du passé ; mais Apollon est également le dieu des oracles. Aussi la scène peinte par Poussin se comprend-elle en définitive comme une pédagogie sereine et silencieuse : une méditation sur le temps et ses promesses – comme toute pédagogie –, que le peintre éclaire au moment même de l’acte qui ouvre l’avenir au jeune poète. Il y apprend à ajuster sa voix créatrice, en l’accordant à l’origine des Arts et des Lettres ; et il nous apprend, dans le même geste, à nous accorder un peu mieux à cette lyre donnée en partage, comme la voix lointaine et toujours présente de la très ancienne mémoire des choses muettes. Bibliographie : Marc Fumaroli, L’Inspiration du poète : essai sur l’allégorie du Parnasse, Paris, R.M.N., 1989. Alain Mérot, Poussin, Paris, Hazan, 1990. Pierre Rosenberg et Renaud Temperini, Poussin. ‘‘Je n’ai rien négligé’’, Paris, Gallimard, coll. «Découvertes», 1994. Consulter aussi le site du Musée du Louvre : http://www.louvre.edu Pierre GIULIANI l èg ges ves voya ux d’élè va a tr b ciné-clu Les enchaînés Notorious page 36 Alfred Hitchcock Etats-Unis 1946 1h.45 v.o. Avec : Ingrid Bergman, Cary Grant, Claude Rains, Léopoldine Konstantin L’histoire et l’Histoire Au lendemain de la guerre, un espion nazi est condamné par un tribunal américain. Sa fille Alicia (Ingrid Bergman), qui n’a jamais été nazie, mène une vie dépravée. Un agent du gouvernement, Devlin (Cary Grant), vient lui proposer une mission. Elle accepte, et tous deux partent pour Rio. Ils tombent amoureux l’un de l’autre, mais Devlin se montre tout de même assez méprisant à l’égard d’Alicia. La mission de celle-ci consiste à prendre contact avec un ancien ami de son père, Sébastian (Claude Rains), dont la grande maison sert de repère aux espions nazis réfugiés au Brésil. Alicia fréquente la maison de Sébastian qui est devenu fou d’elle et veut l’épouser. Elle, qui pourrait refuser, accepte par défi, espérant en vain que Devlin l’en empêchera. Et voici Alicia, maîtresse de maison, mal vue de sa terrifiante belle-mère, et chargée par ses chefs de s’emparer d’une clé de la cave que Sébastian garde toujours sur lui. Au cours Film projeté aux élèves de première, terminale et classe préparatoire de Lyon, le 6 avril. Notorious est le dernier film dans lequel Hitchcock, réalisateur aux Etats-Unis depuis 1939, fait s’affronter l’Amérique démocratique à l’Allemagne nazie. Les premières images montrent la conclusion d’un procès, une sentence rendue le 24 avril 1946 à 15h20 et qui condamne un espion nazi, lequel menace le public américain : «Vous ne pourrez pas empêcher la page 37 ciné club d’une réception donnée au retour du voyage de noces, Alicia et Devlin inspectent cette fameuse cave et découvrent de l’uranium dissimulé dans des bouteilles de vin. Sébastian comprend qu’il a épousé une espionne américaine et, avec l’aide de sa mère, commence à empoisonner très progressivement sa compagne dont la mort, même aux yeux des autres espions familiers de la maison, doit passer pour naturelle. Finalement, Devlin, étonné d’être sans nouvelles d’Alicia, parvient à s’introduire dans la maison : il rejoint l’héroïne qui est prostrée dans son lit, la soulève, la soutient, lui avoue son amour, l’entraîne, lui fait traverser la maison et monte dans sa voiture, tout cela sous le regard éperdu de Sébastian qui ne peut rien faire ni rien dire devant les autres espions, ses complices, lesquels, menaçants, vont à présent lui demander des comptes. page 38 destruction totale qui menace votre pays. La prochaine fois nous réussirons». Le film, réalisé pendant la guerre, l’a été pour un public américain. Situé dans la grande Histoire, il en a une conception très simple : le nazisme est une conspiration maléfique. Les hommes ne s’y interrogent pas sur leur engagement politique, sur leur participation à l’Histoire ; ce ne sont pas les héros d’Apocalypse now. Seule celle qui semble la plus éloignée des questions politiques par sa vie de call-girl de luxe manifeste à un moment une capacité à prendre position entre les idées de son père nazi et celle de sa patrie. Ni apologie ni dénonciation, Notorious est faible comme un film de propagande, à une époque de propagande de masse et de mobilisation des intellectuels. Hitchcock reste extérieur aux passions idéologiques de son temps. Un film d’espionnage L’actualité d’alors fournit l’objet de l’affrontement entre des espions américains et des conspirateurs nazis : l’uranium et les recherches secrètes sur l’arme atomique. «Alors qu’il travaillait sur l’histoire de Notorious, Hitchcock et Ben Hecht n’arrivaient pas à trouver un «Mac Guffin» valable. Le «Mac Guffin» (terme immortalisé par «Hitch») est soit le fondement de l’intrigue, soit l’élément essentiel autour duquel s’affrontent les «bons» et les «méchants» du film ! «Hitch» pensa à un échantillon d’uranium dans une bouteille de vin. «Cet uranium doit servir à Un mélodrame de «film de gare» ? Hitchock déclarait que l’idée du film lui était venue de la lecture décontractée des «Mémoires» de Marthe Richard, l’espionne qui met ses charmes au service de la Patrie, ce qui pimente l’histoire policière et son suspense. Ingrid Bergman, dont c’est le deuxième film avec le réalisateur, est choisie pour ce rôle de «Mata-Hari». Ce côté mélodramatique, «littérature de gare», permet de comprendre la sévérité des critiques, en particulier en France lors de sa sortie en 1948. L’un, par exemple, le traita de «répugnante histoire de prostituée à la police». page 39 fabriquer une bombe atomique» expliqua-t-il au producteur. «Quelle bombe atomique ?» demanda ce dernier, scandalisé par une idée aussi absurde. Cela se passait en 1944, un an avant Hiroshima. Et les expériences menées dans le désert du Nouveau-Mexique étaient encore secrètes. Hitchcock raconte même qu’il aurait été surveillé durant trois mois par le F.B.I. par suite de questions trop indiscrètes sur cette fameuse bombe ! Le découpage du film, rigoureux et clair, suit la progression de l’intrigue policière : recrutement à Miami pour une mission, stratégie à Rio, avec les péripéties et le suspense du combat entre les deux camps autour du secret à découvrir ou à préserver : l’uranium caché. Cette quête est illustrée par un très long travelling qui traverse la maison des nazis pour aboutir sur le gros plan de la clé dans la main d’Alicia. page 40 En 1962, Hitchcock donnait à Truffaut cette version de l’idée de départ. «Au départ, le producteur m’avait donné une histoire très démodée, une nouvelle parue dans le Saturday Evening Post, intitulée «La Chanson des flammes», et qui racontait l’histoire d’une jeune femme qui devient amoureuse d’un jeune homme de la bonne société new-yorkaise. Cette fille a un problème de conscience car elle a fait quelque chose dans son passé et elle imagine que, si le jeune homme ou la mère du jeune homme l’apprenait, leur grand amour en succomberait. Quelle est cette chose ? Pendant la guerre, le service d’espionnage du gouvernement était allé voir un impresario afin de trouver une jeune actrice qui agirait comme un agent secret et qui accepterait de coucher avec un espion pour obtenir certaines informations. Elle avait été proposée, elle avait accepté et elle avait fait cela. Alors son problème actuel la remplit d’appréhension et elle retourne voir l’impresario pour lui confier ses scrupules. A la fin de l’histoire, l’impresario va trouver la mère du jeune homme, lui raconte tout et la mère, très aristocratique, dit : «J’ai toujours voulu que mon fils épouse une fille réellement bien, mais je n’espérais pas qu’il pourrait trouver une fille réellement aussi bien.» Voilà l’idée d’un film pour Mme Ingrid Bergman et M. Cary Grant, et mis en scène par Alfred Hitchcock ! Alors je m’assois avec M. Ben Hetch et voici ce que nous décidons de conserver : une fille doit coucher avec un espion pour obtenir des informations.» L’intrigue policière associe dans la même mission un homme et une femme, et le film devient celui de la relation amoureuse qui se noue entre eux deux. La mission qu’elle accepte à Miami la conduit à Rio où l’agent du F.B.I. qui l’a recrutée lui fait la cour. Cette relation amoureuse se rompt tandis que l’intrigue policière continue de les associer. La séparation vient de leur mutuelle incapacité à formuler une parole : chacun attend une demande qui ne vient pas. Les deux sont libres de leur décision mais ils ne sont pas égaux. En effet, sur cette femme pèse la réputation de sa vie antérieure, que le spectateur découvre par les yeux de Devlin lors de leur rencontre à Miami dans la maison d’Alicia. Et cet homme craint le jugement qu’il a porté sur la femme qu’il aime, jugement qui est aussi celui que les autres portent sur elle : «Un ivrogne reste toujours un ivrogne, une pute reste toujours une pute». Comment croire, en effet, qu’elle peut changer ? Et comment changer de jugement ? Une interrogation semblable se trouve dans Rio Bravo ou Le port de l’angoisse de H. Hawks. La question : pourront-ils renouer ? crée un suspense qui s’entrelace avec celui du film d’espionnage. Ainsi la progression de la narration s’organise-t-elle autour de trois scènes de baisers, d’étreintes en gros plan avec une caméra qui, tournant autour des deux personnages, explore leur intimité. Ces scènes ne sont pas une répétition, elles révèlent entre cet homme et cette femme un changement intime de leur relation. Jacques PHILIPPE page 41 La rencontre d’un homme et d’une femme L’option page 42 théâtre Comme chaque année depuis maintenant cinq ans, l’option théâtre a permis à soixante élèves du lycée de Lyon de découvrir et pratiquer le théâtre. Cette option conduit, comme les options arts plastiques et musique, à une épreuve du bac, où les élèves présentent un dossier et un travail de plateau. A part quelques exceptions, les terminales ont généralement suivi l’option depuis la classe de seconde. Les élèves vont voir avec leur professeur, pendant l’année, de nombreux spectacles, auxquels ils sont préparés en cours de théâtre, et qu’ils commentent ensuite, oralement en classe, et sous forme de comptes rendus écrits ; cela leur permet de découvrir des lieux scéniques différents de la ville de Lyon, et leur donne une bonne formation de spectateur de théâtre. J’aurais tendance à dire, avec l’expérience, que cette formation est plus importante même que celle de jeune comédien. Je suis bien consciente du travail remarquable fait dans les ateliers par les animateurs, et de la satisfaction que cela donne aux élèves, qui sont passionnés par ce qu’ils y apprennent, malgré le temps que cela leur prend. Mais je sais aussi que peu d’élus poursuivront dans des carrières artistiques, alors qu’ils Enfin les élèves ont aussi l’occasion, une fois dans l’année, de travailler le décor de théâtre sous forme de maquettes, et de participer, pour les meilleurs travaux, à une exposition à la bibliothèque du lycée. C’est donc une pratique, une culture, et une ouverture au monde du spectacle riches que nous permet cette option très appréciée des élèves, qui est proposée aujourd’hui par de nombreux établissements scolaires lyonnais. page 43 continueront, toute leur vie d’adulte, à apprécier l’art dramatique auquel ils ont été initiés. Un aspect intéressant de l’option est aussi la rencontre des professionnels de la scène, metteurs en scène, comédiens, régisseurs lumière et son. page 44 Voici, à titre d’exemple, les spectacles que nous avons vus cette année, année dont les objectifs culturels étaient le théâtre baroque, en particulier celui du siècle élisabéthain, et dans un second temps, l’indispensable ouverture à la création contemporaine. Vendredi 7 octobre au Théâtre des Célestins L’Age d’Or de G. Feydeau Mise en scène de Claudia Stavisky Jeudi 10 novembre au Théâtre National Populaire L’Annonce faite à Marie de P. Claudel Mise en scène de Christian Schiaretti Vendredi 9 décembre au Théâtre des Célestins Richard III de W. Shakespeare Mise en scène de Philippe Calvario Samedi 14 janvier au Théâtre des Célestins Carnaval Baroque Mise en scène de Cécile Roussat Vendredi 3 février au Théâtre National Populaire Edouard II de C. Marlowe Adaptation et mise en scène d’Antonio Latella Samedi 11 février à la salle Gérard Philippe Les Amours de Ragonde, opéra baroque. Mise en scène de Pierre Kuentz Vendredi 17 mars au Théâtre des Célestins Poeb de S. Valetti Mise en scène de Michel Didym/Compagnie Boomerang Jeudi 20 avril au Théâtre de l’Iris Non si paga de D. Fo Mise en scène de Cyril Tournier Brigitte CAZEAUX page 45 L’année théâtrale se clôt, comme chaque année, par des spectacles proposés à l’ensemble de l’établissement et aux familles. Les élèves sont heureux de voir apprécié par un public nombreux le travail sérieux et soutenu qu’ils ont fait dans l’année. Voici les spectacles donnés cette année, dans la salle de théâtre du lycée : Terminales : Jeudi 18 mai et vendredi 19 mai à 20 h 30 Dialogue de bêtes, de Colette. Mise en scène : Emilie Guigen Ce spectacle est adapté d’un récit de Colette, et nous présente par les yeux d’un chien et d’un chat l’univers drôle et poétique d’un couple de la bourgeoisie parisienne. Pourtant, dans ce monde oisif et feutré, se font entendre les échos lointains de la Grande Guerre. Premières : Jeudi 1er juin et vendredi 2 juin à 20 h 30 L’Ile des Esclaves, de Marivaux. Mise en scène : Marie-Laure Rongier Cette pièce en un acte de Marivaux présente un renversement du statut des maîtres et des serviteurs, et mêle la vivacité de la commedia dell’arte aux réflexions philosophiques des Lumières. Secondes : Jeudi 15 juin et vendredi 16 juin à 20 h 30 Des enfants et des fables, d’après La Fontaine. Mise en scène : Marie-Laure Rongier Un groupe de jeunes orphelins qui s’ennuient, un soir sans télévision, redécouvrent l’univers des Fables de La Fontaine. Travail réalisé dans le cadre d’une séquence d’écriture de nouvelle, et s’appuyant sur l’étude des structures et outils repérés dans l’étude de L’Enfant des manèges d’Andrée CHEDID. page 46 MYRIAM C'était un joyeux après-midi de printemps 1943, au bord des rives de la Marne. Le soleil brillait fort sur les fleurs qui s'épanouissaient. Les marguerites servaient de perchoirs aux insectes qui s'arrêtaient parfois durant leur rude besogne de butinage. Le fleuve abreuvait les petites fleurs qui poussaient péniblement, privées de la lumière du soleil par les orties et autres mauvaises herbes. Dans ce havre de tranquillité, deux couples de retraités finissaient leur repas. Les Michel, dont le mari sommeillait déjà, avaient invité les Caron à partager leur maigre pique-nique, en ce temps de guerre, au bord de cette eau limpide que les Français appellent la Marne... Vers les trois heures de l'après-midi, les deux couples sombrèrent dans un paisible sommeil. Mme Caron s'allongea sur un tapis de fleurs des champs, à l'inverse de Mme Michel qui préféra l'orée du bois située derrière eux pour débuter sa sieste. Lorsque la léthargie s'empara des quatre retraités, une petite silhouette sortit furtivement du bois... Les cheveux emmêlés et les habits en lambeaux, l'ombre s'avança jusqu'à la nappe de pique-nique et déroba un croûton de pain. Ses gestes habiles lui permirent de détacher la montre en or du poignet de Mme Caron sans la réveiller. Lorsque la petite voleuse eut le page 47 travaux d’élèves précieux objet entre les mains, elle retourna silencieusement vers le bois... «Dis-donc, toi, je peux savoir ce que tu fais avec cette montre ? Elle ne t’appartient pas, il me semble ?» M. Michel venait de s'éveiller et il regardait la petite insolente avec de furieux regards. Elle s'immobilisa, sans lâcher l'objet dérobé, et répondit, la voix tremblante : «Madame l'avait perdue...Elle m'a demandé de la retrouver...Madame me connaît bien, je suis une grande amie...». M. Michel demeurait perplexe. Il rétorqua pourtant, mesquin : – Ecoute, petite, je doute que Mme Caron t’ait appelée pour retrouver sa montre. D'ailleurs, elle ne l'avait pas perdue lorsqu'elle s'est endormie ! – Monsieur, implora la fillette, je vous jure que je connais votre amie ! J'avoue que j'ai menti en vous disant que je cherchais sa montre, mais Mme Caron m'a bel et bien invitée à vous rejoindre et je voulais prendre connaissance de l'heure...Croyez-moi, Monsieur ! M. Michel fronça les sourcils avant de déclarer : – Bien, alors si tu devais nous rejoindre, tu devais rester jusqu'à la fin de l'après-midi ? – Mme Caron ne me l'a pas précisé, expliqua la jeune voleuse. page 48 – Bon, eh bien, nous réveillerons Mme Caron tout à l'heure. Pour l'instant, viens t'asseoir à mes côtés. La fillette et le vieillard restèrent assis devant l'eau jusqu'au réveil de la propriétaire de la montre. Quelques minutes plus tard, Mme Caron émergea de son long sommeil tout en bâillant. Les yeux encore clos, elle parvint difficilement à entendre M. Michel qui lui demandait si elle avait bien dormi. Elle répondit affirmativement, bien que dormir sur un caillou ne fût pas très agréable. Elle se redressa et aperçut la fillette qui la regardait en lui tendant sa montre. Mme Caron parut surprise et M. Michel lui expliqua que la petite fille les avait rejoints, comme prévu. La fillette sourit et dit à la vieille dame qu'elle était arrivée à l'heure qu'elle lui avait demandée. La retraitée ne semblait pas reconnaître ]a petite étrangère et feignit de savoir de quoi elle parlait ; elle avait de la pitié pour la pauvre petite. Elle vint s'asseoir à côté de M. Michel et de la voleuse. Elle l'observa. La fébrile petite fille portait une chemisette blanche, tachée, et une jupe déchirée par endroits. Malgré ses habits souillés, elle possédait un visage fin, pur, de grands yeux marron lumineux et de petites joues rosées. Ses longs cheveux noirs tombaient sur ses épaules. Son nez aquilin la vieillissait de quelques années. Le regard de Mme Caron s'arrêta alors sur la poche de la chemise de la brunette. Une étoile jaune y était épinglée. La fillette était donc juive. Sa vie était en danger. Mme Caron eut un pincement au cœur : la jeune fille devait être terrifiée. Qui la protégeait ? De quoi vivaitelle ? Elle sourit à la petite persécutée. Le lendemain, la petite fille et Mme Caron se retrouvèrent au même endroit que la veille et firent un peu plus connaissance. La petite juive était orpheline et n'avait plus de famille; elle vivait depuis quelques mois dans la rue. Elle volait pour vivre. Mme Caron savait désormais qu'elle devrait aider financièrement et moralement la petite abandonnée. Une grande amitié naissait entre elles. Mme Caron sentait resurgir son instinct maternel. Les jours qui suivirent cette merveilleuse rencontre, les deux amies se rejoignirent chaque après-midi pour converser au bord de l'eau. Mme Caron apportait à la fillette quelques vivres puisés dans ses maigres provisions. Leur amitié se construisait petit à petit, Myriam se sentait protégée des Allemands quand elle demeurait auprès de Mme Caron. Lors d'un rendez-vous amical sous le soleil de juin, la vieille femme s'aperçut avec tristesse que la petite orpheline devenait de plus en plus maigre et que son teint pâlissait. Comment faire pour que la fillette puisse de nouveau subvenir à ses besoins ? Mme Caron ne pouvait pas la recueillir chez elle, son poltron de mari n'accepterait jamais de courir ce risque. Elle détacha délicatement sa précieuse montre, pensant que la jeune juive page 49 «Je m'appelle Myriam, lui souffla celle-ci à l'oreille.» Mme Caron ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit ; le prénom résonnait dans sa tête. L'après-midi touchait à sa fin lorsque Mme Caron invita secrètement Myriam à la rejoindre le lendemain, au bord de la Marne. La petite juive accepta. Les deux couples de retraités rentrèrent chez eux vers six heures et laissèrent la fillette seule devant le fleuve. page 50 pourrait en tirer un assez bon prix. Lorsque la petite malade reçut le bel objet, des larmes de bonheur coulèrent sur ses maigres joues. La montre coûtait extrêmement cher. Elle embrassa la vieille dame, la serrant contre elle. Mme Caron à la suite à cette chaleureuse étreinte considéra Myriam comme la fille qu'elle n'avait jamais eue. Le lendemain, Mme Caron se rendit au bord de la Marne, espérant y retrouver sa petite protégée. Une heure s'écoula sans que la fillette n’apparaisse. La vieille femme s'inquiéta, puis rebroussa chemin et rentra tristement chez elle à petits pas monotones. Le surlendemain, elle retourna au bord du fleuve et attendit désespérément comme la veille avant de quitter l'endroit de la rencontre, pour la dernière fois : elle savait au fond d'elle-même qu'elle ne verrait probablement plus jamais la fille aux cheveux noirs. Toutefois, chaque soir, juste avant le couvre-feu, elle allait secrètement près de la forêt d'où était sortie la petite juive. La blessure de cette soudaine séparation demeurait dans son cœur meurtri. Ce soir-là, Myriam errait dans la forêt sombre où aimait se promener son amie. La fillette s'assit sur un rocher, les coudes sur les genoux, songeuse. Elle ferma les paupières et écouta les chants des grillons qui rendaient le bois paisible. Parmi ces douces mélodies, la petite orpheline distingua des bruits de pas qui se rapprochaient à toute allure. Elle paniqua et aperçut deux hommes armés qui couraient dans sa direction, arborant tous deux une croix gammée sur les manches de leurs uniformes. Myriam reconnut aussitôt les soldats nazis qui avaient cruellement assassiné les membres de sa famille. Terrorisée, elle se leva et parvint à se cacher Les obsèques eurent lieu un après-midi de juin pluvieux, au bord de la Marne qui s'écoulait. Une assemblée entourait le cercueil d'une vieille femme et, parmi les personnes qui étaient venues lui rendre un dernier hommage, se tenait une jeune fille au teint pâle et à la chevelure noire. Un mouchoir à la main, elle essuyait les larmes qui coulaient depuis quelques jours sur ses maigres joues. Elle n'était pas morte ce terrible soir, protégée par la montre que la vieille dame lui avait offerte. Les plaintes de son cœur n'étaient connues de personne, sauf peut-être de la femme qui reposait en paix dans le coffre de bois. Au creux de sa main, elle serrait une petite étoile de tissu et une montre au cadran brisé par une cartouche de fusil. Les aiguilles demeureraient figées à jamais à l'heure de l'effroyable séparation : vingt heures. Juliette MEEUS 5e4, La Verpillière page 51 derrière le buisson le plus proche. Les deux hommes se tenaient seulement à quelques misérables mètres d'elle. Elle était perdue ! Son regard balaya les alentours, furtivement, et s'arrêta sur sa montre. Celle-ci indiquait vingt heures. Désespérée, Myriam hurla très fort le nom de son amie, consciente que cela causerait sa perte. Soudain, Mme Caron surgit. Elle avait entendu les hurlements de la fillette alors qu'elle terminait sa promenade vespérale. Myriam pleura de soulagement. La vieille femme, après avoir souri à la persécutée, s'interposa entre les tireurs et la cible. Les Allemands pensèrent que l'arrivante était juive et l'un des soldats tira. Les témoins de cette effroyable scène virent deux silhouettes s'affaisser dans la nuit. page 52 SHERLOCKHOLMES We went to the theatre last Saturday. We saw a Sherlock Homes play. It was funny. There was a little musical comedy in it. In the middle of the play, there was a sketch about the king of Bohemia. It’s one of Sherlock Holmes’s adventures. That marks the beginning of the friendship between Holmes and Watson. The actors played many different characters. They spoke English very well. They came from different countries. We could see that in the clothes and hear various accents. One character was speaking with a German accent. Some elements of comedy that we noticed : when Watson was running after the train, the actor played it with humour. One actor went right in the middle of the audience and he fought with a spectator. Another was playing with his mobile phone after each end of sketch. After taking drugs, Holmes was walking in a funny way and dreaming. He spoke alone, about drugs in England, about a lot of British people being addicted. It was fun to see this play, although we didn’t understand everything. But we had a good time. A propos d’une représentation théâtrale en anglais proposée aux élèves de La Verpillière, le 26 novembre dernier. Anouck APPRIOU et la classe de 3e5, La Verpillière La classe de 9e B de la Verpillière a participé au prix des Incorruptibles. Il s’agit du premier prix de littérature de jeunesse décerné par des jeunes lecteurs. Ce prix permet de découvrir le plaisir de lire dans un contexte original et vivant. Les enfants de 9e B ont été invités à rejoindre le jury. Six livres ont été soumis à leur appréciation. La classe a dû s’accorder pour n’en élire qu’un seul. Lors d’échanges et de partage d’idées, chacun a pu donner son avis sur son livre dans l’écoute et le respect du choix de l’autre. Avec Mme Faure, professeur d’arts plastiques, nous avons choisi d’entrer dans l’univers des Incorruptibles par l’illustration. Les enfants ont illustré le livre qu’il défendait par différentes techniques: l’aquarelle, le crayon, le pastel, le modelage et le collage. Un travail étonnant a été réalisé et sera exposé. Le vernissage de l’exposition se fera lors de la soirée «Contes» du 23 mai où la littérature jeunesse sera à l’honneur à l’Externat dans un esprit de fête. Martine HADOUR page 53 Le prix des INCORRUPTIBLES page 54 voyage Là se bornent, ou à peu près, hélas ! les maigres ressources de mon allemand. J'ai pourtant, avec Mmes Jung et Gindre, Mlle Defourneaux et M. Thévenieau, eu le plaisir d'être élu par Mme Ravistre pour accompagner avec elle les sixièmes qu'elle emmène chaque année à Freiburg (am Brisgau) la semaine précédant les vacances de Noël. Quel intérêt, demandera-t-on, peut-il y avoir à emmener de si jeunes enfants, n'ayant derrière eux qu'un trimestre d'étude de la langue, en voyage en Allemagne ? Je connais Mme Ravistre et je savais donc, de confiance, qu'il y en avait un. Mais pour être tout à fait honnête, je me demandais un peu, moi aussi, lequel. Eh bien ! cette semaine fribourgeoise m'a comblé de réponses, que je vais tenter ici de vous faire partager. Prenons donc soixante élèves, garçons et filles, n'ayant d'autre point commun discernable au départ que d'être en sixième et d'étudier l'allemand depuis trois mois ; fourrons-les dans un car (et dans un minibus annexe) en direction d'une ville que nous aurons bien soin d'appeler Freiburg, comme on dit là-bas, et non Fribourg, comme on dit ici. C'est un détail capital car, à vrai dire, ce n'est pas la même ville : Fribourg, c'est à moins de cinquante kilomètres de Mulhouse page 55 Nach FREIBURG ! page 56 par l'autoroute, juste à gauche après le pont (du Rhin) ; tandis que Freiburg, c'est au cœur d'une terre d'aventure, où vivent ces quatre-vingts millions d'intellectuels germains qui parlent sans y penser une langue que l'on prétend, chez nous, réservée aux bons élèves, et heureusement qu'on a commencé à l'apprendre mais est-ce que ça va suffire, et tout compte fait qu'est-ce qu'on est bien dans le car. Eh oui ! la première chose qu'on apprend dans un voyage comme celui-là, c'est à sortir du car. D'abord par le regard : – Regardez ! On voit la cathédrale ! dit le professeur. – C'est ça, leur cathédrale ? Qu'est-ce qu'elle est moche! dit un élève qui regarde une autre église de l'autre côté. – Meuh, nous aussi, on en a une, de cathédrale, dit un autre élève, qui, pour comble, regarde la bonne église du bon côté. – Regardez! Le Rathaus, l'Hôtel de ville ! – Meuh, nous aussi, on en a un, d'hôtel de ville. – Regardez ! Le stade ! – Meuh, nous aussi, on en a un, de stade. Même que... N'empêche qu'ils regardent. Ils sortent de leurs game-boy et de leurs baladeurs et ils regardent. Ce qu'ils disent ne correspond pas à ce qu'ils pensent. Cela signifie surtout : ouf, on n'est pas chez les extra-terrestres, il y a des choses qui sont comme chez nous. Deuxième étape : sortie physique du car. Poser le pied sur un trottoir qui n'est pas de la même couleur que les nôtres et sourire au beau soleil qui nous accueille, et qui ne doit pas non plus être exactement le même que le nôtre, vu le froid polaire qui nous saisit. page 57 Alentour, l'air résonne de syllabes allemandes, le paysage se pare d'enseignes et d'écriteaux allemands, avec des ß en-veuxtu-en-voilà et des mots de trois kilomètres ; si l'on reconnaît les éléments du puzzle (chaussée, trottoirs, immeubles, tramway, voitures, piétons), le tout n'a pas l'air disposé pareil : comme un appareil familier dont le mode d'emploi en langue barbare nous empêcherait de trouver le bouton «Marche/Arrêt». Réaction instinctive : vite, mes copains, mes copines! Comme tout à l'heure dans le car, ce morceau de France qui porte pourtant, inscrite entre ses phares, la marque «Kässbohrer». Il est temps de passer à la troisième étape : sortie mentale du car. Comme c'est bien organisé, tout est prévu : on commence par visiter la ville. Les choses ont été bien faites : les enfants (élèves ? comment faut-il dire ?) ont entendu des dates, des anecdotes, au sujet de monuments devant lesquels ils ont dûment stationné. Mais le truc qui fait mouche, ce sont les caniveaux, en effet particulièrement profonds. C'est fait exprès : ce gouffre qui attire le pied maladroit, le long des trottoirs de la vieille ville, c'est un entremetteur : qui met le pied dedans, explique notre guide, doit épouser une Fribourgeoise. Aussitôt nos ouailles de sauter par-dessus, comme ci, comme ça, en travers, en biais, histoire d'éprouver leur adresse et de narguer la Fribourgeoise perfidement tapie. Toute expérience étant destinée à rencontrer ses limites, il est à souhaiter que la polygamie soit autorisée en Allemagne, ou tout au moins dans le Land du Bade-Wurtemberg. page 58 À ce rythme-là, la lecture du présent récit prendra une semaine, comme le voyage. Mais non, l'essentiel est fait : ils sont, nous sommes en Allemagne. L'Allemagne devient réelle et se matérialise dans les pavés de la vieille ville, les plaques d'immatriculation des voitures, la couleur des boîtes aux lettres, le marché de Noël, les deux Rathaus, l'ascension du clocher de la cathédrale, le monastère de Sankt Peter et sa bibliothèque rococo (le mot remporte un certain succès), le musée de l'horlogerie de Forêt Noire, le salon de thé très chic qu'il faut mériter en gravissant une colline. Elle pose aussi son empreinte sur la vie de groupe, à l'auberge de jeunesse (Jugendherberge, non mais !) avec ses chambres traîtreusement communicantes par les douches-toilettes ; dans la neige de la Forêt Noire ; au fil des parties de foot en nocturne et des séances de balançoire ; et, bien sûr, lors du bouquet final de la soirée des talents. N'y eût-il que cela, le voyage serait déjà réussi : nos enfants auraient (un peu) appris à voyager, et à retrouver sur place l'original de ce qui jusque-là leur a été transmis en cours d'allemand. Mais il n'y a pas que cela. Il y a les fameux carnets de voyage, préparés, construits soir après soir pendant le séjour, enrichis dans les semaines suivantes, qui marquent dès l'origine la volonté de voyager pour apprendre, la mettent en œuvre sur place au jour le jour, et témoignent, après dissipation des fumerolles de la mémoire immédiate, de la solidité des découvertes de nos jeunes explorateurs. Il y a tout ce que les enfants auront, à chaud ou après coup, dessiné, Vincent RICARD page 59 écrit, entendu, joué, conté, chanté, photographié et qui sera demeuré suffisamment vivace pour qu'ils puissent, cinq à six mois plus tard, en faire à leurs parents spécialement invités pour l'occasion une présentation affinée comme un saint-marcellin, délice des papilles curieuses. J'ai l'air d'exagérer. Il n'est pas, j'en ai conscience, de voyage scolaire raconté par un professeur accompagnateur, qui n'ait pas dépassé de mille et une coudées ses objectifs de départ. Eh bien si, il en est un : celui-là. Il a tout simplement rempli sa mission. C'était une belle mission, elle est bellement remplie. Peut-être y a-t-il parmi vous, parents, des gens qui, comme moi, avaient jusque-là entendu parler du poids européen de l'Allemagne, appris en histoire les méfaits de l'Allemagne, appris en musique et en littérature les beautés de l'Allemagne, jalousé à l'heure des résultats sportifs les médailles de l'Allemagne, pesté sur les routes estivales derrière les camping-cars venus d'Allemagne, entretenu à peu de frais quelques stéréotypes sur l'Allemagne, voire peut-être traversé d'ouest en est ou du sud au nord l'Allemagne pour se rendre à Prague, à Varsovie, à Copenhague, à Stockholm ou à Budapest. Nous vous ramenons des enfants (et des accompagnateurs) qui ont envie, eux, de retourner en Allemagne. Je ne dis pas cela à la légère, j'ai des preuves : il y en a un qui a gardé la clé de sa chambre à l'auberge de jeunesse ! FREIBURG page 60 toujours… Etes-vous prêt pour un fabuleux voyage ? Si le cœur vous en dit, accompagnez-nous à Freiburg : il vous suffit d’imaginer que … Le matin du lundi 12 décembre, vous embarquez dans le car avec d’autres classes de 5 e et de 4 e mêlant germanistes de La Solitude et de La Verpillière. Vous arrivez six heures plus tard en Allemagne où vous attend votre guide, Christiane Brannath. Vous découvrez Freiburg : la cathédrale, Freiburger Münster, et ses superbes vitraux racontant chacun une anecdote, les dallages des rues réalisés à partir de pierres provenant du Rhin, le marché de Noël que vous visiterez le lendemain, les petits ruisseaux qui traversent la ville…et beaucoup d’autres merveilles dont seule l’Allemagne a le secret. Deux heures passent, vous allez vous installer à l’auberge de jeunesse du couple Handgrad. Après un repas copieux, vous partagez votre chambre avec trois autres élèves… Le lendemain, visite du marché aux légumes par petits groupes : vous vous informez du prix d’un kilo de pommes de terre ou d’un petit pain, vous vous perdez, demandez votre chemin à plusieurs reprises, finalement retrouvez les autres devant la Rathaus, située près de la cathédrale. Déjeuner au restaurant universitaire : il est important de reprendre des forces avant de partir pour le marché de Noël ! A nouveau vous êtes Le lendemain matin, vous quittez l’auberge avec vos bagages ; le car vous emmène jusqu’à Sankt Peter ; dans cette église baroque splendide, vos yeux écarquillés découvrent des orgues, des colonnes que l’on croit en marbre et qui sont pourtant peintes, des fresques impressionnantes. Mais vous allez plus loin, dans la Forêt Noire, Schwarzwald, parmi des arbres si serrés qu’on a une impression d’obscurité, vous grimpez jusqu’à son sommet, le Feldberg où il fait très froid ! Vous partez ensuite, direction la France, le cœur gros de quitter l’Allemagne, mais heureux d’avoir découvert et vécu tant de choses ! Juliette MEEUS 5e4, La Verpillière page 61 séparés en groupes pour faire vos achats. Les stands présentent tous des cadeaux originaux et le choix est difficile : allez-vous rapporter une bougie à votre maman ou acheter une crêpe avec l’argent qui vous reste ? Vous optez finalement pour un bonnet de père Noël. Après une heure et demie de promenade, retour à l’auberge et dîner en ville, vous parcourez Freiburg de nuit. page 62 Sortie à PARIS la classe de 1re STG à l’Assemblée. Mercredi 22 mars, 06h20. Accompagnée de Mmes Truffandier, Matray, Valour et de M. Verdier, la 1ère STG s’est donnée rendezvous à la gare Saint-Exupéry pour une journée à Paris. Encore engourdis de sommeil, les futurs gestionnaires montent dans le train ; certains s’endorment déjà pendant que le T.G.V. file à vive allure en direction de la capitale. Aussitôt arrivée gare de Lyon, la classe se faufile dans le métro, direction l’Hôtel de Ville. Dehors, le froid se fait sentir et les blousons se referment. Le nez devant l’Hôtel de ville, nous admirons la façade, puis celle de la cathédrale Notre-Dame, située quelques centaines de mètres plus loin. M. Verdier nous explique l’origine du monument, nous entrons et restons bouche bée devant les splendides rosaces qui se dessinent derrière l’orgue ainsi que sur les côtés du transept. Impressions positives ou négatives sur le moment passé s’échangent tandis que les professeurs décident de nous emmener visiter l’Arc de Triomphe. Bloqués par les intempéries, nous sommes dans l’impossibilité de monter tout en haut. Un temps libre nous est alors accordé dont nous profiterons pour retrouver des connaissances, faire les magasins ou encore étendre notre connaissance de la capitale. Après le dîner, retour en métro jusqu’à la gare de Lyon. 21h45, gare Saint-Exupéry, nous nous disons au revoir. Rendez-vous le lendemain pour une journée normale de cours. Guillaume PERRET 1e STG, La Verpillière page 63 Sous la pluie, nous nous dirigeons maintenant vers l’Assemblée Nationale, but principal de notre visite à Paris. Là, nous attend M. Colombier, député du département de l’Isère, lequel nous fait l’historique du lieu, nous explique son fonctionnement et nous donne rendez-vous pour l’après-midi. Après quoi, le bateaumouche nous emmène pour une croisière au cours de laquelle nous déjeunons, tout en découvrant la ville et son histoire. L’heure passe… Nous retournons bien vite à l’Assemblée ; au programme : questions au gouvernement et débat sur le fameux C.P.E. Tension, crispation, cris, injures émaillent la séance et laissent chacun éberlué, occupé à repérer les personnalités généralement vues sur son écran de télévision. page 64 SAINT-ROMAIN EN-GAL Des classes du primaire de La Verpillière au musée gallo-romain : initiation à l’art de la mosaïque. s e l uve carnet erpillière lyon la v Association Familiale 10 juin : fête de l’Externat à La Solitude 6 juillet : conseil d’administration à La Verpillière page 66 Animation spirituelle 6 janvier : pour les élèves du lycée : adoration du Saint-Sacrement, suivie du partage de la galette des rois janvier : retraite de les élèves d’hypokgâgne avec la communauté du Chemin-Neuf à Montagnieu 18-20 janvier : rencontre des animateurs en pastorale scolaire des établissements maristes à l’Externat, montée SaintBarthélemy, sur le thème : «Catéchèse ou évangélisation» 21-22 janvier et 18-19 mars : retraite de profession de foi pour des élèves de 4e et 3e 28 janvier : pèlerinage des pères de famille, de Fourvière à la Maison Saint-Joseph à Chasselay février : retraite pour la classe de khâgne à Saint-Jodard avec la communauté Saint-Jean 8 au 11 février : retraite pour les élèves de terminale S2 à Aiguebelle 9 février : journée de la foi pour les collégiens de La Solitude : carrefours sur le «Linceul de Turin», «Cithare et Evangile raconté», «Grand Témoin : Michel Bronstun et trois jeunes de l’école page 67 lyon d’évangélisation» ; témoignages ; concert de piano avec Jean-Christophe Kars, pianiste virtuose, ancien concertiste devenu prêtre 13 février : réunion de parents pour la première communion 16 février : journée de la foi pour les élèves du 1er cycle 10 mars : rencontre des professeurs à l’initiative de l’association «Maristes en éducation» : messe, réunion, puis dîner 17-19 mars : retraite pour les confirmands du second cycle, au monastère de Chambarand pour les filles et à Saint-Jodard pour les garçons 26 au 28 mars : retraite pour les terminales S 1 à Aiguebelle, pour les terminales S3 à Montagnieu 29 au 31 mars : retraite des TL à Aiguebelle 20 mars : remise du livre «Ta parole est un trésor» aux élèves de 9e 31 mars : rencontre avec le cardinal Barbarin pour les confirmands du second cycle 4 avril : célébration du pardon et de la réconciliation à la chapelle pour les élèves du second cycle 3-7 avril : sacrement de la réconciliation proposé à tous les élèves des classes primaires 9 au 11 avril : retraite pour les terminales ES2 à Pothières et les terminales S4 aux Dombes page 68 13 avril, jeudi saint : célébration de la Cène et lavement des pieds ; à 20h. La Passion, film de Mel Brooks ; nuit d’adoration à la chapelle s’achevant par l’office du matin 14 avril : chemin de croix pour les élèves de 7e et 8e avec le cardinal Barbarin de SaintJean à Fourvière par les jardins du Rosaire ; bol de riz au profit de l’école SainteChristine de Kinshasa ; chemin de croix à l’église Saint-Paul, préparé par les confirmands et célébration de la Passion à la chapelle pour les élèves du second cycle 18-19 avril : retraite pour les terminales STG aux Dombes et du 14 au 16 mai à La Neylière 18-22 avril : pèlerinage des 6 e à Lourdes avec Mlle Van Roie 17 mai : retraite de première communion pour trente-six élèves du primaire à La Chardonnière 17-21 mai : pèlerinage à Assise pour les élèves de 3e 20 mai : confirmation pour 61 élèves du second cycle ; première communion pour des élèves des classes primaires 5-11 juin : pèlerinage à Lourdes pour des élèves de seconde avec le père Skoff 17 juin : profession de foi pour les élèves de 3e et 4e à la cathédrale Saint-Jean 22 juillet-11 août : projet Kinshasa : séjour de vingt-deux élèves du second cycle dans le cadre du jumelage entre l’Externat et l’école Sainte-Christine de Kinshasa ; de nombreuses manifestations ont eu lieu pour soutenir ce projet et aider cette école : 3 février : crêpes partie aux foyers des 1e et terminales ; 7 février : séance de cinéma gratuite, projection de La vie est belle, Conférences et réunions Soirées de réflexion sur la bioéthique au théâtre de La Solitude : 29 mars : «Toute vie vaut-elle la peine d’être vécue ?» avec le docteur Xavier Mirabel 5 avril : «L’amour humain dans le plan divin : vision chrétienne de la sexualité» table ronde animée par le professeur René Ecochard et le docteur Isabelle Ecochard 19 avril : «Le fœtus et le diagnostic anténatal : un être unique bien souvent en danger», table ronde avec le docteur Chantal Vavasseur, le professeur Laurent Guibaud et Geneviève Pradel 13 mars : à La Solitude «L’enseignement scientifique en France : les raisons d’une faillite» par Xavier Dufour 20 mars : conférence sur les dangers des différentes drogues avec la capitaine Massucot. 24 mars : demi-journée scientifique avec M. Bertrand pour les 1e S 11 mai : réunion d’information sur le choix des langues pour les parents des élèves de 7e page 69 comédie réalisée par un africain ; 8 février : tournoi de football professeurs-élèves (des classe de 4e aux classes post bac) : 24 équipes engagées ! 11 février : concert du groupe «Glorious» à La Solitude ; 16-17 février : représentation de la Cantatrice Chauve au théâtre de l’Externat ; 18 mai : soirée «Panaché d’opérettes» par les choristes du «Diapason» de Lyon et de l’«Innamorata», au piano : Vincent Coiffet ; 30 mai : soirée des talents pour les élèves du second cycle page 70 Echanges internationaux Allemagne - échange avec le Sankt Christophorus Gymnasium de Werne, Français en Allemagne du 19 février au 2 mars et Allemands à Lyon du 3 au 13 avril - échange avec la Hildegardis Schule de Bochum : séjour de nos élèves à Bochum du 29 mars au 7 avril - échange avec Berlin, en lien avec Chevreul : séjour du 20 au 30 mars des Allemands à Lyon et séjour des Français à Berlin du 3 au 14 mai. - échange avec Mayence pour des élèves de 4 e , 3 e , 2 de et 1 e : séjour des Français à Mayence du 17 au 28 mai et Allemands à Lyon du 28 mai au 6 juin Dans le cadre du programme «Brigitte Sauzay», programme du nom de la conseillère de Gerhard Schröder pour les affaires françaises et géré en lien avec l’Académie, des élèves de seconde feront un séjour en immersion complète en Allemagne d’une durée de six semaines ou plus. Ils partiront à partir du 15 mai, seront scolarisés dans un lycée allemand et recevront leurs correspondants dans les mêmes conditions. La candidature de huit élèves a été retenue. Deux élèves partent à Berlin, un à Mainz, deux à Bochum et deux dans les environs de Hannover. Nous avons déjà reçu une jeune Allemande en janvierfévrier, dans le cadre de ce même programme Espagne 18 juin-2 juillet : séjour en immersion complète à Madrid pour des élèves de seconde et du 10 au 25 juillet pour les premières, terminales et post bac ; séjour des Espagnols en France du 2 au 17 juillet et du 25 juillet au10 août Etats-Unis mars et juin : six élèves à Indianapolis, à la Irish Christian High School ; du 12 au 29 avril, séjour de neuf élèves à l’école mariste d’Atlanta ; du 6 au 29 juillet, avec l’établissement mariste St Peter Chanel de Cleveland, séjour de six élèves. Plusieurs séjours en immersion de deux à trois mois sont également prévus pour quelques élèves à Toledo et à Boston ; mais aussi à Aukland, en Australie Externat 16 février : spectacle au théâtre, montée Saint-Barthélemy, La cantatrice chauve de Ionesco 7 mars : réunion d’information pour les professeurs de La Solitude page 71 Angleterre, dans le cadre de l’échange avec Chorleywood : pour les élèves de seconde : du 27 janvier au 5 février, séjour des Anglais à Lyon et Français à Chorleywood du 30 juin au 9 juillet ; pour les élèves de 4 e : du 2 au 9 février, séjour des Anglais à Lyon et, du 5 au 12 mai, séjour des Français à Chorleywood page 72 9 mars-30 juin : à la chapelle de l’Externat, montée Saint-Barthélemy, exposition d’Eric Emo : «Ceci est mon corps», photographies de crucifix prises dans des cimetières 13 mars : réunion d’information pour les professeurs du lycée 13-17 mars : Printemps des poètes dans la division des 2des : lectures, atelier d’écriture, exposition sur le thème des bonbons, spectacle de poésie autour de Dylan Thomas «One Warm Saturday», hommage à Léopold Senghor 15 mars : demi journée de formation des professeurs à l’enseignement religieux 20-21 avril : ciné-club des 4e , Scarface de Howard Hawks 12 mai : les élèves de 2de2 accompagnés de leur professeur, Stéphanie Thuriez, ont assisté à une pièce de Jean Giono, Un roi sans divertissement suivie d’une rencontre avec les comédiens 17 mai : conseil de maison ; ordre du jour : les coefficients de matières dans le calcul des moyennes trimestrielles 18 mai : dans le cadre du projet Kinshasa : chorale et opérette au théâtre de La Solitude Sorties, visites, voyages 28 novembre au 2 décembre : classe de neige pour les élèves de 7e2 à Bessans 3 au 7 janvier : classe de neige pour les élèves de 8e1 et de 7e1 à La Toussuire 16 janvier : les élèves de 11 e ont suivi la fabrication de bûches en chocolat au restaurant Têtedoie page 73 23 janvier : dans le cadre du cours d’histoire sur le Moyen Age, visite de la cathédrale Saint-Jean pour les 8e2 16 février : les 8e2 ont assisté à la projection du film Le chien jaune de Mongolie 7 mars : journée botanique pour les 10e 7 mars : sortie de ski de fond aux Plans d’Hotonnes pour les 8e2 et les 7e3 30 mars : visite d’une chocolaterie à Limonest pour les 10e 3 avril : concert scolaire à l’auditorium, musiques du monde (de Côte d’Ivoire) pour les 8e1 3-11 avril : semaine découverte au musée de l’Imprimerie pour les 8e3 et 7e4 19-26 avril : voyage en Espagne pour des élèves du 1er cycle, visites et excursions à Saragosse et Madrid, Ségovie, Tolède et Figueras 20-26 avril : voyage en Grèce septentrionale pour des élèves de 4e3 et de 4e4. Accompagnés par un groupe de professeurs et d’éducateurs, Frédéric Berthon, Jean-Pierre Carrara, Brigitte Cazeaux, Nicole Fabre, Marc et Isabelle Gaucherand, les hellénistes ont ainsi pu découvrir des aspects moins connus de la Grèce, la Grèce hellénistique et byzantine, au travers des grandes figures de Philippe et d’Alexandre de Macédoine. Ils ont fait la viste de la célèbre cité de Thessalonique, qui fut une des capitales de l’empire byzantin, puis de l’empire ottoman, et qui est aujourd’hui la deuxième ville de Grèce, après sa reconquête sur les Turcs au début du 20 ème siècle. Les sites de Pella, Vergina et Dion leur ont permis une page 74 meilleure connaissance de la Macédoine antique. Ils ont découvert la religion et l’art orthodoxes grâce aux monastères des Météores et d’Osios Loukas, d’autant plus que le voyage coïncidait avec la Pâques orthodoxe, qui est, en Grèce, une fête pleine de ferveur, à laquelle participe toute la population. Enfin l’antiquité plus ancienne, bien que moins présente, n’a pas été oubliée, puisqu’ils ont pu visiter le site de Delphes, et la ville d’Athènes mai : voyage en Alsace pour la classe d’hypokhâgne ; semaine d’études et de détente à Villard-de-Lans pour les BTS comptabilité-gestion 1e année 12 mai : concert «La grenouille présomptueuse» pour les élèves du primaire 24 au 28 mai : voyage à Rome pour des élèves de 6e avec M. Besana Théâtre 14 mars : dans le cadre de la semaine du «Printemps des poètes», spectacle One Warm Saturday Live, d’Yves Charreton et Véronique Bettencourt 4 avril : La sorcière dans le placard à balais par le troupe «La compagnie et son personnel de bord» pour les classes de 11e, 10e et 9e 18 et 19 mai : Dialogue de bêtes de Colette donnée par les élèves de terminale de l’option théâtre 19 mai : Comment dresser votre dragon ? spectacle donné au théâtre de La Solitude pour la classe de 10e 1 er et 2 juin : représentation de l’Ile des Esclaves de Marivaux donnée par les élèves de 1e de l’option théâtre 15 et 16 juin : Des enfants et des fables d’après La Fontaine donnée par les élèves de 2de de l’option théâtre 16 juin : Loup y es-tu ? spectacle donné par les classes de 8e3 et 7e4 avec Mme Ricard 20 juin : représentation au théâtre de La Solitude par les 6e et 5e 22 juin : représentation au théâtre de La Solitude par les 4e et 3e Activités de la Schola : 19 mars : animation de la messe à l’église de Bourgoin et concert l’après midi 20 avril : concert à l’église Saint-Paul ; au programme : les Vêpres en fa de Haydn 27 avril-8 mai : tournée en France et en Espagne 1 er juin : concert à l’abbaye d’Ainay ; au programme : Stabat Mater de Pergolèse 18 juin : concert à Rochebonne 23 juin : concert avec la maîtrise 10 juillet : concert à Valpré Petits chanteurs et Chœur mixte : 6 janvier : concert à La Toussuire sous la direction de D. Faricier 10-11 février : concert à la halle Tony Garnier : «Symphonie du Seigneur des anneaux» 25 mars : concert à l’église Saint-Luc de Sainte-Foy au profit de l’association «Partage France-Bénin» 18 avril : concert des Petits chanteurs à la chapelle Sainte-Camille page 75 Concerts, chorale page 76 11 mai : concert à la résidence des personnes âgées Morlot 14 mai : Messe du Couronnement à la basilique Saint-Martin d’Ainay avec le Chœur mixte de la primatiale 18 et 21 mai : Requiem de Mozart avec les Petits chanteurs à la basilique Saint-Martin d’Ainay 25 mai : messe de l’Ascension en direct sur France-Culture 23 juin : concert de la Saint-Jean, en hommage à Joseph Reveyron Juillet : tournée d’été en Italie et en Suisse Activités sportives - Athlétisme : le 7 janvier, Alhassane Doucoure(BTS 1), médaille d’argent au Championnat de France cadet/junior d’athlétisme à Eaubonne ; qualification en individuel d’Alice Gorry (5 e1 ) aux Championnats de France indoor 2006 - Volley : l’équipe Cadettes filles, qualifiée au Championnat Super Région, obtient la deuxième place - Trisport : l’équipe 1 termine 1 ère au Championnat du Rhône ; l’équipe 2 finit 4ème - Hand : Benjamins : les deux équipes sont qualifiées pour les demi-finales du Championnat du Rhône. Minimes : l’équipe de l’Externat conserve son titre de Champion du Rhône et se qualifie pour la finale Super Région, le 19 avril, à Annecy la verpillière 17 juin : fête de l’Externat 12 mai : «Parents-École : quel partage des rôles ?» conférence de Bruno Roche Animation spirituelle 10 mars : célébration d’entrée en Carême 13 mars : conférence de Pascale Paté, responsable de la catéchèse, sur le thème : l’entrée en Carême 16-17 mars : retraite des élèves de terminale STT à Notre-Dame des Dombes avec Mlle Mentré et M. Verdier 30 mars : conférence de Pierre Benoît, diacre, directeur de l’Institut de la Famille, sur l’encyclique du pape Benoît XVI «Dieu est amour» 31 mars-2 avril : session 2006 des établissements maristes à La Neylière ; assemblée générale ordinaire de l’association «Maristes en éducation» 7-8 avril : retraite des BTS première année à l’abbaye de Rimont avec Mlle Mentré et M. Verdier 8-9 avril : retraite à Taizé et à Mazille pour les confirmands 1e et 2e année 13 avril : célébration de la Cène page 77 A.P.E.L page 78 14 avril : célébration de la Croix ; un chemin de croix représenté par des peintures, dont certaines faites par des élèves, a été installé dans l’établissement 15 avril : à l’usine, veillée pascale de la paroisse Saint-Paul-des-Quatre-Vents 18 avril et 3 juillet : réunions des membres de l’association «Maristes en éducation» 19 avril : à l’Externat, rencontre des confirmands avec Mgr. de Kérimel, évêque coadjuteur de Grenoble 20-21 avril : à Notre-Dame des Dombes, retraite de préparation à la profession de foi pour les 5e 10 mai : retraite de préparation à la première communion chez les pères du Saint-Sacrement à Colombier 13-14 mai : première communion de trente élèves de CM 1 et CM 2 à Saint-QuentinFallavier 3 juin : célébration de la confirmation à Vaulx-Milieu 7 juin : à Soleymieu, retraite de préparation au baptême et à la première communion 10 juin : baptême de huit élèves de 6e et 5e ; profession de foi des jeunes de 5e 17 juin : première communion pour 19 collégiens Conférences, interventions, réunions 13 janvier : conférence de Clint, Indien Micmac : «La tradition indienne et la place des Indiens dans la société américaine» 26 janvier : intervention de la société Riverchelles auprès des classes de BTS : «L'entreprise, comment l'intégrer, rédiger son c.v. et sa lettre de motivation ?» Echanges internationaux Avec Heusenstamm : séjour des Allemands en France du 12 au 25 février ; séjour des Français en Allemagne du 15 au 29 avril. Cet échange concerne 25 élèves. Par ailleurs, 23 lycéens partent en Australie, dans la région de Melbourne, en juillet, page 79 31 janvier : interventions de Mme Quentel du lycée Jehanne de France, de Mme Vernay de l’Ecole Boisard, de Mme Vasquez et de M. Javaud du lycée La Mache pour présenter aux élèves de 3e les formations de leurs établissements 7 février : intervention de M. Jeanselme du lycée Don Bosco pour présenter aux élèves de 3 e1 et 3 e2 les formations de son établissement 7 février : intervention de l’écrivain Charles Juliet auprès des élèves de 1e STG et 1e L, à propos d’une ses œuvres Lambeaux, étudiée dans le cadre du cours de français sur «l’autobiographie» 18 mars : réunion d’information sur l’orientation pour les parents et élèves de seconde 22 mars : conférence-débat animé par le père Jean-Marie Petitclerc, éducateur salésien, pour les élèves de l’internat 25 mars : réunion d’information sur l’orientation pour les parents et élèves de troisième 4 avril : réunion de présentation des options LV2 pour les parents des élèves de 5e 20 avril : réunion d’information sur les langues vivantes pour les nouveaux parents et les parents et élèves de CM2 page 80 pour une durée de quatre semaines ; le directeur de l’école australienne est accueilli à La Verpillière du 9 au 13 mai. Les lycéens australiens viendront en France au printemps 2007 Plongée scolaire : six élèves de seconde partent le 4 juin à Heusenstamm pour être scolarisés jusqu’au 14 juillet dans notre lycée partenaire. En septembre, trois élèves français commenceront leur scolarité de seconde dans ce même établissement. Pendant la même période nous accueillerons six lycéens allemands Externat 09 janvier : dans le cadre du ciné-club, projection du film de Kiyoshi Kurosawa, Kairo, pour les élèves de première, terminale et BTS 14 et 15 janvier : participation au Salon de l' Etudiant 30 janvier : représentation de Frankenstein, salle Rameau à Lyon, pour les élèves de terminales L et ES, spécialité anglais 7 mars : réunion d’information pour les professeurs 10 mars : don du sang 22 mars : conseil de maison ; ordre du jour : les devoirs de vacances et les cours particuliers 30 mars : dans le cadre du ciné-club, projection du film de J.L. Godard, A bout de souffle 11 mai : concours du «Big Challenge» pour les collégiens 22 mai : réunion des professeurs 9 décembre : représentation théâtrale à Lyon du Tartuffe de Molière pour les 2e4 et 2e5 et leurs professeurs, Mmes Devirieux et Raillon 20 janvier : visite du musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal pour les classes de 7e B, 8e A, B et C avec Mmes Brizon et Vernay, Angeli et Lefèbvre 22 mars : visite de l’Assemblée nationale pour les 1e STG avec Mlle Truffandier et M. Verdier 25-27 mars : voyage à Paris pour les classes de TL et 1e L avec Mme Berthelot, MM. Pic et Perceveaux ; au programme : musée Jacquemart-André et parcours thématique au Louvre ; représentation de La Leçon de Ionesco au Théâtre de la Huchette ; promenade à Montmartre et au Père-Lachaise 7 avril : sortie des 5e2 et 5e3 aux grottes de la Balme sous la responsabilité de Mme Putman 11 avril : dans le cadre du programme d’histoire, visite de la Maison d’Izieu, Mémorial des enfants juifs exterminés, pour les 3e4, avec leur professeur, M. Thibault 13 avril : dans le cadre d’un travail sur le recyclage des déchets, visite d’une déchetterie par les 9 e A et B avec Mmes Hadour et Rouard 21 avril : visite du Centre de la Résistance et de la Déportation par les 1e ES avec Mmes Fichet et Dubost 23 mai : avec Mme Louat, visite des 7eB à la maison de retraite de La Verpillière, pour une après-midi en poésies. A 18h00, organisée par Mme Hadour, soirée contes et exposition sur l’illustration d’albums. Ce même jour, sortie des élèves de CE 2 page 81 Sorties, visites, voyages à Notre-Dame de Fourvière et des CM1 à La Neylière 24-28 mai voyage à Venise pour des élèves de 5e, accompagnés par Mlle Delorme, MM. Thibault, Candela, Lanoiselée et Miolle 2 juin : sortie des élèves de 7e à Notre-Dame de Fourvière 8 et 9 juin : sorties des latinistes de 3e au musée gallo-romain de Fourvière avec Mme Matray, MM. Perceveaux et Laillaut page 82 Chorale 23-30 avril : camp musical pour les préparatoires à Claveisolles 13 mai : concert à L’Isle d’Abeau, le Gloria de Vivaldi 13-14 mai : animation des premières communions à Saint-Quentin-Fallavier 16 juin : concert des trois chœurs (Chœur mixte, Petits chanteurs et Préparatoires) à l’église de La Verpillière 17 juin : messe de la fête de l’Externat ; concert des Préparatoires pour le Liban 24-25 juin : “week-end échange” des Préparatoires de Lyon et de La Verpillière Activités sportives Félicitations à M. Jarrosson (6e1), A. Truchet (6e3), I. Diallo (6e4), K. Tinouche, T. Pujol, G. Chevallier, B. Ntoni et X. Mignot (6e5), Y. Nanou (6 e6) ; A. Loupeda, Y. Rahal, V. Ouedraogo (5 e3 ), champions «super région» et qualifiés pour participer au Championnat de France, du 7 au 10 avril, en trisport (foot, hand et volley) carnet Alix, fille de Bertrand Eygun, responsable de La Solitude, le 23 janvier Melevil, fils de Stéphanie Brand, professeur de lettres à La Solitude et montée SaintBarthélemy, le 20 mars Consécration religieuse Stéphane Lange, éducateur et animateur spirituel en classes préparatoires, montée Saint-Barthélemy, a été ordonné prêtre à la cathédrale de Chartres, le 14 janvier Mariage Catherine Stern, ancienne élève de khâgne et actuelle responsable des 3e à La Solitude, avec Philippe Tournyol du Clos, le 17 décembre page 83 Naissance Décès page 84 Nous participons à la douleur de Amine Chelabi, élève de seconde à Lyon, qui a perdu son frère, début décembre Brigitte Poyet, institutrice de 9 e1 à La Solitude, qui a perdu son père, le 22 décembre Annick Vacelet-Cartailler, professeur de lettres, montée Saint-Barthélemy, qui a perdu son père, le 6 janvier Bertrand Jabouley, professeur d’économie, montée Saint-Barthélemy et à La Verpillière, qui a perdu son père, le 10 janvier Dia Dissel, du personnel d’entretien à La Solitude, qui a perdu son père, le 23 janvier Grégoire de Bélizal, élève de 2e6 à Lyon, qui a perdu son père, le 20 février Maureen et Claire Servignat, élèves de 8e1 et 9 e1 à Lyon, qui ont perdu leur père accidentellement, le 8 mars Nadia Mezguiche, du personnel de service à La Verpillière, qui a perdu son père, le 12 mars Bernard Warluzelle, professeur de physique à La Verpillière, qui a perdu sa mère, le 16 mars Bérangère Verdet, élève de 1 e ES à La Verpillière, qui a perdu son père, le 23 mars Isabelle Feron, animatrice spirituelle du 2d cycle, montée Saint-Barthélemy, qui a perdu son beau-père, le 3 avril Françoise Léal, institutrice de 9 e2 à La Solitude, qui a brutalement perdu son mari, le 9 avril numéro 95 2 e trime str externa e 2006 ts lyon-la ainte-marie verpilliè re 4, monté e 69 005 ly saint-barthéle my on Tél. 04 7 8 28 38 3 4 directeu r de pub lication michel : lavialle concep tio imprime n mordicus rie duga s - IPC l y o