Note Département Recyclage 17/09/2012 - Eco

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Note Département Recyclage 17/09/2012 - Eco
Note
Département Recyclage
17/09/2012
Objet : Etude de l’impact des restes alimentaires solides ou liquides sur la recyclabilité des emballages
papier-carton souillés associés.
CONTEXTE ET OBJECTIF DE L’ETUDE
La quasi-totalité des emballages papier-carton ménagers est recyclable, sous réserve que les déchets récupérés
soient « propres et secs ». Ces termes sont sujets à interprétations par le consommateur qui peut jeter à tort dans
les Ordures Ménagères Résiduelles (OMR) un emballage qui aurait pu être recyclé. C’est pourquoi les collectivités
ont choisi d’introduire le terme « souillé » pour qualifier un emballage présentant des traces ou des restes
alimentaires et qu’il est, par conséquent, interdit de mettre dans le bac de tri. Leur objectif était de simplifier le
geste de tri mais ce terme génère tout autant d’interprétations et de doutes.
Avant d’émettre des recommandations sur l’évolution de l’énoncé de la consigne, Eco-Emballages et Revipac ont
décidé de réaliser d’une étude pour évaluer l’influence des résidus alimentaires et des souillures sur la qualité des
pâtes à papier recyclées. L’étude a été réalisée par le Centre Technique du Papier de Grenoble.
PERIMETRE DE L’ETUDE
L’étude, réalisée en laboratoire, a porté sur des emballages issus de la collecte sélective ayant contenu,
d’une part, des produits laitiers type yaourt, et d’autre part, des graisses et liquides sucrés utilisés en
restauration rapide.
Elle a permis d’étudier la dégradation des caractéristiques physiques des fibres cellulosiques recyclées en
présence de quantités importantes de résidus alimentaires. Trois paramètres ont été considérés :
- Le type d’emballage (propre et sec au départ) : pots de yaourt en carton et emballages de restauration
rapide (boîte et papier à hamburger, gobelets, boîte de pizza en carton ondulé, sachet de frites) ;
- Le type d’aliment : yaourt, soda sucré, sauce fast-food ;
- La quantité résiduelle d’aliment : nulle, moyenne et forte.
Afin de juger au plus haut de l’impact de restes alimentaires sur la qualité des pâtes recyclées, l’étude a reposé
sur des conditions d’expériences particulièrement défavorables et de ce fait, irréalistes, à savoir des quantités de
restes alimentaires particulièrement importantes et un temps de stockage des emballages testés, long (de 48h à
72h en milieu liquide entrainant ainsi une fermentation totale dans le cas du yaourt et une imprégnation
complète des fibres dans le cas des produits fast-food).
RESULTATS ET CONCLUSIONS DE L’ETUDE
Même dans des conditions particulièrement défavorables, la contamination induite par la présence de
produits solides gras ou sucrés et par la fermentation des produits laitiers, ne devrait pas dépasser le seuil jugé
acceptable pour l’introduction de ce type de déchets dans un processus de recyclage. Néanmoins, il est à noter
que la qualité des pâtes recyclées diminue, limitant ainsi certaines applications.
Par conséquent, en conditions réelles, avec des taux moyens de résidus alimentaires nettement plus faibles
que ceux mis en jeu lors des tests, du fait des consignes de tri données aux consommateurs et de la dilution des
emballages alimentaires dans des flux d’emballages cartons plus importants, la présence de quelques emballages
plus souillés que d’autres, ne constitue vraisemblablement pas un obstacle au recyclage. Pour l’ensemble de ces
raisons, le CEREC a émis un avis favorable quant au recyclage des emballages mis en contact avec des produits
gras, sucrés et humides dans les catégories papiers-cartons complexés et non complexés.
CONSEQUENCES SUR LA COMMUNICATION GRAND PUBLIC ET L’ENONCE DE LA CONSIGNE DE TRI
La consigne donnée au consommateur de bien vider les emballages de leur contenu doit être impérativement
maintenue. Il est utile de préciser que les emballages contenant des restes d’aliments sont proscrits et de
donner des exemples tels que morceaux de pizza, bouts de pain à hamburger, rondelles de tomate...
En revanche, dans la communication grand public, il n’est pas nécessaire d’insister sur une notion
supplémentaire de « souillure » difficile à préciser, et qui, comme le montre l’étude, est sans grande
conséquence sur le recyclage.