Recension des écrits sur les drogues de synthèse en Europe avec

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Recension des écrits sur les drogues de synthèse en Europe avec
Recension des écrits sur les
drogues de synthèse en Europe avec un regard de plus
près en Suisse et ses pays
voisins: pharmacologie, prévalence, profils, facteurs de
risque, méfaits et prévention
Jean-Sébastien Fallu, Jürgen Rehm, Susanne Zähringer
Un projet mandaté par l’Office Fédéral de la Santé Publique
Rapport de recherche No. 177
Institut de recherche sur les addictions
1
Janvier 2004
Rapport „Recension des écrits sur les drogues de synthèse en Europe avec un regard de plus près en Suisse et ses
pays voisins“, (Vertrag Nr. 03.001065 / 2.24.02.-234)
Table des matières
Page
1.
Drogues de synthèse : Définition et pharmacologie ................................................. 3
2.
Prévalence en Europe avec un regard de plus près en Suisse et ses pays voisins . 5
Suisse.................................................................................................................. 10
Allemagne ........................................................................................................... 12
France ................................................................................................................. 15
Italie..................................................................................................................... 17
3.
Profils de consommation ........................................................................................ 19
4.
Facteurs de risque.................................................................................................. 27
5.
Méfaits et conséquences........................................................................................ 32
6.
Prévention des conséquences négatives, conclusion et recommandations ........... 41
2
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Introduction
Ce rapport présentera tout d’abord quelques définitions et les caractéristiques pharmacologiques et chimiques des drogues de synthèse. Suivra ensuite une section portant
sur la prévalence de la consommation des drogues de synthèse en Europe. Cette section, et toute la suite du rapport, porteront un regard particulièrement attentif à la situation qui prévaut en Allemagne, en Italie et en France. La section suivante tentera de
dresser un portrait des différents profils de consommations observés en Europe et, particulièrement, dans les villes et les provinces des pays étudiés ainsi que d’obtenir une
vision d’ensemble des principaux facteurs de risque de la consommation ou de l’abus
des drogues de synthèse. Les conséquences médicales et sociales potentielles et réelles de la consommation des drogues de synthèse seront ensuite explorées. Enfin, avant
de présenter nos conclusions remarques et recommandations, nous passerons en revue
les différentes avenues possibles pour « intervenir » en la matière.
1. Drogues de synthèse : Définition et pharmacologie
La culture et les modes influencent les modèles de consommation de psychotropes
(Paglia & Room, 1999). En Europe et pratiquement partout à travers le monde, la fin des
années 80 et les années 90 ont vu naître un nouveau phénomène, les raves, dont plusieurs des adeptes consomment certains types de psychotropes appelés : « drogues
de rave », « drogues de synthèse », « designer drugs », « nouvelles drogues », etc.
(Pederson & Skrondal, 1999; Gauthier, 2001).
Le groupe de drogues auquel ces termes font référence varie dans le temps et
d’une personne à l’autre (Calafat et al., 1998a; 2003). Le concept de « drogues synthétiques » est donc problématique (Jenkins, 1999) puisque ce terme n’a aucune signification sociologique ou scientifique précise (Jenkins, 1999). Par exemple, un de ses synonymes les plus courants, designer drugs, a été utilisé par un pharmacien afin de désigner les substances dites « analogues », c’est-à-dire les substances crées pour déjouer
les lois en vigueur en apportant une légère modification moléculaire à une substance
connue (Calafat et al., 2003; Jenkins, 1999). En plus de déjouer les lois et les autorités,
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la synthèse d’une designer drug vise parfois à obtenir un produit moins cher, moins risquée pour la santé, plus efficace ou plus accessible au public en général (Jenkins,
1999). Aujourd’hui, le terme drogue de synthèse est le plus souvent utilisé au sens de
drogue dont la synthèse a été effectuée à partir d’une substance qui n’apparaît pas naturellement. Il fait aussi référence aux drogues consommées dans le constexte ou associées au phénomène culturel des jeunes des années 90 à travers le monde : l’univers
techno-rave. À l’extrême, il inclut les médicaments connus qui se retrouvent sur le marché illicite (Calafat et al., 1998a) .
De plus, ce qui rend le portrait plus confus encore est le fait que plusieurs auteurs
ne distinguent pas les amphétamines ou les méthamphétamines de l’ecstasy (MDMA) et
les incluent toutes dans le large terme d’« ecstasy ». Certains parlent des Substances
de type « amphétamine » (STA), d’autres emploient le terme ecstasy pour désigner
n’importe quelle STA manufacturée en capsule ou en comprimés, fréquemment, le
terme amphétamine ou ecstasy est utilisé pour désigner les méthamphétamines ou encore la vaste catégorie des STA et même, dans plusieurs pays, les termes amphétamines, STA, etc. sont utilisés sans qu’on ne dise vraiment à quoi ont fait référence (Office
contre la drogue et le crime des Nations Unies (ODCNU), 2003). Cette inclusion inconditionnelle de l’ecstasy, des amphétamines et des méthamphétamines dans une seule et
même catégorie peut faire du sens à certains égards tel que déterminer les profils de
consommation. Par contre, dans bien des cas, particulièrement en ce qui a trait aux
effets recherchés, à la pharmacologie, aux facteurs de risque et surtout aux effets néfastes de la consommation, cette aggrégation ne fait pas de sens.
Actuellement, on entend la plupart du temps par drogue de synthèse, le 3,4Méthylmétilènedioxyméthamphétamine (MDMA, ecstasy, X, E, Adam, Love, etc.), les
amphétamines (speed), les méthamphétamines (meth, speed, Crystal, Crys, Jib, glass,
crank, etc.), d-acide lysergique diethylamide (LSD-25, acide, cubes, sucre, hit, etc. et
ses analogues ALD-52), la Kétamine (K, spécial K, Vitamine K, cat valium, Kit-Kat, etc.),
le Gamma-hydroxybutyrate (GHB, ecstasy liquide, Grevous Bodily Harm, G, drogue du
viol, etc.), le Rohypnol (flunitrazépam, roofies, roche, drogue du viol, Forget-me, etc.), le
2-CB (Nexus), la paraméthoxyamphétamine (PMA), les Flatliners (4-MTA), les Nitrates
(poppers), etc. (NIDA, 2000)
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« L’ecstasy: le nouveau reefer madness de l’Amérique ? » (Rausenbaum, 2002)
L’ecstasy a été synthétisée en Allemagne en 1912, brevetée en 1914 (par Merck) et
re-synthétisée en 1965 par Alexander Shulgin (qui s’intéressa à l’ecstasy pour ses propriété d’éveil de la conscience). En 1976, son usage fut restreint au sein de petits groupes d’initiés puis, en 1983, des professionnels texans purent se procurer du MDMA
dans les bars et régler la note avec leur carte de crédit ! De plus, aux États-Unis, lors
des audiences publiques menées afin de déterminer le statut légal du MDMA, plusieurs
psychiatres militèrent en faveur de son usage médical, le juge de la DEA étant lui-même
convaincu qu’il était approprié de classer le MDMA dans la « Schedule III » autorisant
ainsi son usage thérapeutique. Pourtant, malgré ces usages thérapeutiques prétendus :
facilite le traitement des cas de : syndrome de stress post-traumatique et autres traumas
(viol, inceste, etc.), problèmes de couple, personne en phase terminale qui font face à la
douleur et la mort, etc., le 1er juillet 1986, le MDMA devint illégal aux États-Unis (Sources : Peterson, 1996; Rosenbaum, 2002; Rosenbaum & Doblin, 1991).
2. Prévalence en Europe avec un regard de plus près en Suisse et ses
pays voisins
La consommation des drogues de synthèse est devenue un phénomène planétaire
(World Health Organisation (WHO), 1996). Ces drogues sont très faciles à produire et à
consommer (ODCNU, 2003) et sont d’ailleurs les substances les plus souvent saisies
dans le monde après le cannabis (ces saisies ont augmentées de 4 à 40 tonnes de
1990-91 à 2000-01). Les amphétamines sont surtout saisies en Europe, tandis que les
méthamphétamines le sont plus en Asie et en Amérique du Nord. L’ecstasy est maintenant produite partout dans le monde (alors qu’au départ, elle l’était surtout en Europe)
même si elle est principalement manufacturée aux Pays-Bas et dans une moindre mesure, en Belgique, en Angleterre et en Allemagne (ODCNU, 2003). Environ 90% des
précurseurs saisis viennent d’Europe. En général, les saisies de précurseurs en 2001
étaient 12 fois plus élevées qu’en 1991 (ODCNU, 2003) et dans les années 2000, la
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manufacture d’amphétamine s’est stabilisée en Europe de l’Ouest mais a augmenté en
Europe de l’Est et en Russie (ODCNU, 2003). Globalement, les amphétamines comptent pour 20% des saisies de par le monde et l’ecstasy pour 2%. Les méthamphétamines compte pour 75% des saisies de STA dans le monde. L’augmentation des saisies
d’ecstasy au cours de années 90 s’est surtout fait sentir, en Europe, aux Pay-Bas, en
France et en Italie. Au milieu des années 90, les saisies d’ecstasy se retrouvaient à
80% en Europe de l’Ouest et 20% en Europe de l’Est, alors qu’aujourd’hui la proportion
est à peu près équivalente entre l’Est et l’Ouest de l’Europe (ODCNU, 2003). On estime
la production d’amphétamines/méthamphétamines à 410 tonnes annuellement et celle
d’ecstasy à 100-125 tonnes. Les méthamphétamines sont aussi les plus accessibles,
mais l’ecstasy a montré les plus importantes augmentations de consommation dans les
cinq dernières années. Le marché mondial des STA est estimé à 65 milliards de dollars
annuellement et la marge de profit d’un revendeur peut atteindre 300% alors que le coût
de vente est environ 3000% plus élevé que le coût d’achat des précurseurs pour effectuer la synthèse. Il y a une évidence pour l’existence de groupes criminels trafiquants
basés en Europe de l’Ouest, soutenus par des groupes Russes et Israéliens, et ils semble qu’ils aient élargi leurs activités d’exportation à l’Europe de l’Est, l’Asie, l’Australie et
plus récemment, à l’Amérique du Nord. Ces chiffres sont d’autant plus intéressants car
les profils d’usage de STA reflètent généralement assez bien ceux de l’offre, de la production , etc. c’est-à-dire que lorsque les niveaux de saisies sont élevés, les niveaux de
consommation le sont généralement aussi (ODCNU, 2003)..
Tenter de déterminer ou même d’estimer la prévalence de consommation des
drogues de synthèse est une tâche difficile et ardue. D’abord, les informations épidémiologiques sur l’ecstasy sont quasi-absentes (Gowing, Henry-Edwards, Irvine & Ali, 2001).
Ensuite, plusieurs embûches, souvent méthodologiques, se dressent devant cette tentative. En effet, en plus du fait que les drogues de synthèse changent dans le temps, il est
difficile d’avoir accès à des échantillons représentatifs (les sujets sont souvent issus
d’échantillons ciblés), les études sont souvent transversales et ne permettent pas aisément une estimation de l’incidence d’année en année, il est difficile de dégager un
consensus au niveau des définitions des drogues de synthèse (rendant la comparaison
entre les différentes études/années/régions plutôt ardue), très peu d’études utilisent des
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critères diagnostiques de l’abus ou de la dépendance, généralement, les études se centrent sur l’initiation à l’usage mais pas sur la réduction ou le désistement de la consommation d’ecstasy et des drogues de synthèse, souvent, les études ne présentent pas les
années de « cohorte » et les méthodes varient d’une étude à l’autre (Cohen, 1996; Griffiths, Vingoes & Jansen, 1997; EMCDDA, 2002a; Fischer, 2000; Green et al., 1995;
Jansen, 1999; McGuire et al., 1994; Schifano, 2000; Thomasius, 2000; Sydow et al.,
2002; Gowing et al., 2001). Néanmoins, certaines estimations sont possibles et évidemment, ce ne sont pas tous les ravers qui prennent des drogues illicites (Weir, 2002).
Selon un rapport récent de l’ODCNU (ODCNU, 2003) la consommation des stimulants de type amphétamines (STA), en 2000-2001, concerne environ 1% de la population mondiale, ce qui représente environ 40 millions de personnes1. Plus précisément,
la consommation d’amphétamines (amphétamines et méthamphétamines) est estimée à
avoir rejoint 0,8% de la population mondiale de 15 ans et plus, c’est-à-dire environ 34
millions de personnes tandis que la consommation d’ecstasy toucherait 0,2% ou 8 millions de personnes. Dans les dernières années, cette consommation a continué
d’augmenter sans égard à l’âge, le genre, la nationalité ou le revenu et ce surtout dans
les pays où les STA sont facilement accessibles (ODCNU, 2003). La tendance mondiale
est à la hausse, et ce fut particulièrement le cas entre 1998 et 2000 (Rausenbaum,
2002). De 1995-1997 à 2000-2001, la consommation d’amphétamines a augmenté de
40% alors que celle d’ecstasy a augmenté de 70% (ODCNU, 2003). Ainsi, dans le
monde et en Europe, l’usage de ces drogues surpasse les niveaux de consommation
d’héroïne et de cocaïne (même mis ensembles), mais sont moins élevés que le cannabis pour cette même période (Observatoire Français de la Drogue et des Toxicomanies
(OFDT), 2002; Pope et al., 2001; Cole & Sumnall, 2003a ; ODCNU, 2003 ; Heilig, 2002;
Gowing et al., 2001). Il est presque un euphémisme de dire que la consommation des
STA a augmenté au cours des années 90 et est devenu un phénomène global (Gowing
et al., 2001). En général, les données suggèrent que l’usage d’ecstasy existe dans pratiquement tous les pays de l’UE. Les pays où la fréquence de consommation d’ecstasy
est la plus élevée sont l’Angleterre, les Pays-Bas et l’Espagne (Griffiths et al., 1997;
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Mentionnons que les données de l’ODCNU sont généralement perçues comme étant surestimées
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ODCNU, 2003). La consommation d’ecstasy comme celle des STA en général, a continué d’augmenter presque partout, mais avec des différences parfois importantes d’un
pays à l’autre. Bien que ces différences représentent parfois de vraies variations, il est
probable que la majeure partie de cette variation soit due à des fluctuations au niveau
de la collecte des données. L’usage d’ecstasy est le plus prévalent en Amérique du
Nord, en Europe de l’Ouest et en Océanie comparativement à l’Asie ou l’Afrique, mais
cela peut être le reflet d’une méconnaissance du problème ou d’un problème d’enquête
ou les deux. Évidemment, les études qui tentent d’évaluer la prévalence d’usage trouvent des pourcentages beaucoup plus élevés chez les gens qui fréquentent les événements de type techno-rave que dans la population générale (Calafat et al., 2003).
En Europe, la consommation d’ecstasy et des drogues apparentées est apparue
dans les clubs londoniens. Un rapport de 1998 (EMCDDA, 1998) montrait qu’entre 0,5%
et 3% de la population générale Européenne a consommé de l’ecstasy au moins une
fois au cours de sa vie (principalement des jeunes de 15 à 25 ans et ceux qui fréquentent les clubs / raves; Christophersen, 2000). Chez les 15-75 ans, cette prévalence de
consommation varie maintenant entre 1 et plus de 3% et de 1 à 10% chez les 15-25 ans
(Gowing et al., 2001). Chez les 18-25 ans en Angleterre cette prévalence varie de 13 à
18%. Selon le rapport ESPAD (Étude de la prévalence en milieu scolaire), la population
des 15-16 ans dans l’Union Européenne a expérimenté dans une proportion d’environ
2,3%, 3,2% et 1% l’ecstasy, les amphétamines et le LSD respectivement. La consommation d’ecstasy serait donc passée chez ces personnes de 0,5% à 1,8% à 2,3% de
1995 à 1999 à 2000 (EMCDDA, 2002a). Chez les 16-34 ans, la proportion
d’expérimentation de l’ecstasy varierait entre 1 et 5% (OFDT, 2002). Par ailleurs, la
consommation d’ecstasy dans la population générale plus âgée que 15 ans est
d’environ 0,6% en Europe de l’Ouest et de 0,1% en Europe de l’Est (Landry, 2002) alors
que chez les 15-16ans, cette proportion est passée de 0,4% en 1995 à 2,7% en 1999
en Europe de l’Est et de 2,7% à 2,1% en Europe de l’Ouest (ESPAD, 1997; 2000, tels
que cité dans EMCDDA, 2002a). Ainsi, la consommation d’ecstasy augmente de façon
générale, même si l’augmentation est plus prononcée en Europe de l’Est à un point où
le portrait en Europe de l’Est indique des tendances de consommations semblables à ce
que l’on observe présentement en Europe de l’Ouest. Plus précisément, sept pays de
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l’Europe de l’Ouest rapportent encore pour la période 2000-2001 une augmentation de
l’usage d’ecstasy, alors que 5 rapportent que son usage s’est stabilisé et un seul rapporte une diminution de cet usage. En Europe de l’Est, aucun pays ne rapporte de diminution de l’usage alors qu’un seul rapporte une stabilisation. Les huit autres rapportent
une augmentation (ODCNU, 2003). Enfin, dans les populations qui fréquentent les événements de type techno-rave, une étude récente Européenne a trouvé que 91% de
cette population avaient déjà consommé de l’ecstasy (Milroy, 1999). Le même type de
sondage en Angleterre a même donné lieu à une proportion de 85% d’usage actuel
d’ecstasy (Craske, Stevenson, Halfin, & French, 2001).
En ce qui concerne les amphétamines, il est possible de constater une consommation plutôt élevée en Europe en général, peut-être en lien avec l’histoire d’utilisation
médicale de cette substance. La proportion de jeunes Européens de 15-16 ans qui rapportent en avoir consommé au moins une fois au cours de leur vie est passée de 2% en
1995 à 2,6% en 1999 (ESPAD, 1997; 2000), alors que celle des 16-34 ans en 2000 variait entre 1 et 5% (OFDT, 2002). Pour la période 2000-2001, cinq pays ouest-Européen
rapportent une augmentation, six rapportent une stabilisation et deux rapportent une
diminution de cet usage. En Europe de l’Est le portrait est semblable, 3 pays rapportent
une augmentation, 4 une stabilisation et un une diminution. Le « transfert » d’ouest en
est s’observe même à l’intérieur de l’Allemagne comme telle où les indicateurs de prévalence montrent que l’usage et la production semblent diminuer à l’ouest, mais augmenter à l’Est. En effet, la prévalence de consommation d’ecstasy est passée de 1997 à
2000 de 0,9% à 0,6% dans les anciennes provinces, mais de 0,4% à 0,8% dans les
nouvelles provinces (prévalence annuelle chez les 18-59 ans). (ODCNU, 2003)
Quant aux méthamphétamines, leur production est très limitée, et par extension,
leur consommation aussi (ODCNU, 2003). En effet, moins de 1% des saisies de méthamphétamines dans le monde sont effectuées en Europe. Les pays qui en rapportent
sont la République Tchèque, la fédération Russe, mais aussi la Slovaquie, l’Allemagne,
et les pays baltiques (ODCNU, 2003). Si l’on observe les saisies d’éphédrine, le principal précurseur de la méthamphétamines, de 1996 à 2001, 81% des saisies ont été effectuées en Russie, et 12% en République Tchèque. La prévalence de consommation
de méthamphétamines est d’autant plus difficile à estimée puisqu’elle est faible, mais
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aussi parce que la consommation de ces substances est rarement mesurée spécifiquement (souvent inclus dans la catégorie « Amphétamines » ; ODCNU, 2003).
Enfin, selon l’enquête ESPAD (1995; 1999), la consommation de LSD chez les
jeunes (15-16 ans) serait passée de 0,4% en 1995 à 0,8% en 1999 (ODCNU, 2003).
Dans les lignes qui suivent, nous tenterons de décrire le portrait, mais concernant
en particulier la Suisse, l’Allemagne, la France et l’Italie. En terme général de STA, ces
pays ne sont pas en tête de liste (ODCNU, 2003). Par ailleurs, 4% et 7%, respectivement, de l’ecstasy saisie dans le monde provient de France et d’Allemagne (ODCNU,
2003).
Suisse
Les recherches en Suisse peuvent être vaguement divisées en quatre catégories : Les
études expérimentales biologiques et psychologiques, les études cliniques ou études de
cas, les études épidémiologiques, et les études dans des parties ou d’autres endroits où
l’ecstasy est consommée
Les études expérimentales en biologie et en psychologie constituent la majeure
partie des études Suisses publiées sur l’ecstasy. Ces études utilisent généralement un
devis à mesures répétées et contrôle-placebo (e.g. Frei et al., 2001; Gamma et al.,
2000, 2001; Liechti et al., 2000a, b; 2001a, b; Liechti & Vollenweider, 2001; Vollenweider et al., 1998, 1999, 2002). Dans l’optique de cette recension, qui se concentre sur les
aspects épidémiologiques et culturels de l’usage d’ecstasy, soulignons que les auteurs
ont trouvé que les effets psychoactifs du MDMA semblaient plus intenses chez la femme
que chez l’homme (Liechti et al., 2001a). Les femmes présentaient des scores particulièrement élevés de changements perceptuels induits par le MDMA, de perturbation de
la pensée, et de peur de perdre le contrôle du corps. La dose de MDMA consommé corrélait positivement avec l’intensité du changement perceptuel chez la femme. Les effets
aigus et les conséquences désagréables étaient aussi plus fréquents chez les sujets
féminins que chez les sujets masculins. À l’opposé, les hommes ont montré une augmentation plus importante de la pression artérielle que les femmes.
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Concernant les études de cas, ils décrivent deux hospitalisations survenues
après la prise de gamma-hydroxybutyrate (GHB; Iten et al., 2000) et deux cas de complications neuro-psychiatriques suite à la consommation d’ecstasy (Vecellio et al., 2003).
Les études épidémiologiques se sont rarement penchées spécifiquement sur
l’ecstasy, mais des questions sur cette drogue et d’autres drogues de synthèse étaient
incluses dans les études sur la santé générale des adolescents (Health Behaviour of
School-Aged Children; e.g. Janine-Jacquat & François, 1999) ou sur la consommation
de drogue spécifiquement (Enquête ESPAD; propre calculs). Nous rapportons ici les
résultats de la plus récente enquête réalisée au printemps 2003, où un échantillon représentatif de plus de 2500 étudiants suisse nées en 1987 a été interrogé. La très
grande majorité de ces étudiants ont entendu parlé de l’ecstasy (80,9% des garçons et
87,8% des filles), mais seulement une minorité l’a déjà utilisé (voir Tableau 1): 1,5% des
garçons et 1,4% des filles.
Tableau 1:Fréquence d’utilisation à vie d’ecstasy
Nombre d’occasions d’usage à vie
0
1-2
3-5
6-9
10-19
20-39
40+
Total
Boys
98,5
0,8
0,3
0,1
0,0
0,0
0,3
100,0
Girls
98,6
1,0
0,4
0,1
0,0
0,0
0,0
100,0
Total
98,5
0,9
0,3
0,1
0,0
0,0
0,2
100,0
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En accord avec cette faible prévalence est l’image de l’ecstasy comme étant une
drogue dangereuse (voir Tableau 2).
Tableau 2:Perception du risque associé à la consommation d’ecstasy – garçons et
filles
Garçons
Aucun
ou peu
Filles
Modéré Important Ne sait Aucun
pas
ou peu
Modéré Important Ne sait
pas
A essayé
19,2
l’ecstasy une
fois ou deux
22,9
34,4
23,5
17,1
31,9
35,1
16,0
Prend de
3,4
l’ecstasy
régulièrement
8,3
65,2
23,1
2,0
5,9
76,9
15,2
En terme d’accessibilité, plus de 14% des sujets croient que l’ecstasy est très ou
assez facile à obtenir, ce qui représente la proportion la plus élevée après le cannabis.
En somme, la plupart des étudiants âgés de 15 ou 16 ans connaissent l’ecstasy, une
petite minorité, entre 1 et 2 % l’ont essayé, même s’il n’était pas très difficile de l’obtenir,
et une proportion assez importante de ces jeunes pense qu’il est plutôt risqué de
consommer cette drogue.
Ces chiffres ne signifient pas qu’il n’existe pas de marché de vente d’ecstasy, surtout pour les jeunes plus âgés dans la scène techno-rave (Ayer et al., 1997). C’est ce
qui a mené des gens à mettre en place des actions préventives en périphérie ou à
même la scène telles que l’analyse de substance dans les parties rave (e.g. Eve &
Rave) et d’autres efforts préventifs plus généraux en lien avec les drogues de synthèse
(Messerli, 2003).
Allemagne
En Allemagne, les laboratoires clandestins démantelés sont très peu sophistiqués ce qui
suggère que l’ampleur et le nombre des laboratoires aux Pays-Bas limite les besoins de
telles installations en Allemagne. En appui à cette idée, deux des plus importantes sai-
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sies d’ecstasy effectuées en Allemagne dans les dernières années avaient des liens
directs avec les Pays-Bas (ODCNU, 2003).
En 2000, 0,6% de la population âgée de 15 à environ 60 ans a consommé de
l’ecstasy ou des amphétamines (ODCNU, 2003). Selon les données du ministère de la
santé qui a sondé 6305 participants âgés de 18 à 59 ans (EMCDDA, 2002a), la prévalence d’expérimentation d’ecstasy est passée dans la population des 18-59 ans de 1,4%
en 1995 à 1,5% en 1997 et à 1,6% en 2000. Chez les 15-34 ans (correspond à jeunes
adultes pour le EMCDDA) ces proportions étaient respectivement de 3,3% en 1995, de
3,6% en 1997 et de 3,7% en 2000. En ce qui concerne les amphétamines, pour les 1859 ans, la proportion de consommation était de 2,4% en 1995, de 1,5% en 1997 et de
2,3% en 2000. Chez les jeunes adultes, ces proportions étaient de 4,3% en 1995, en
diminution à 2,4% en 1997 et en augmentation à 3,4% en 2000. Pour ce qui est de la
prévalence de consommation d’ecstasy pour les 12 derniers mois chez les 18-59 ans,
elle était de 0,8% en 1995 et en 1997 alors qu’en 2000 (15-64 ans) elle était en diminution à 0,2 %. Chez les 18-34 ans (sauf en 2000 : 15-34 ans), ces proportions étaient de
2,1% en 1995, de 1,9% en 1997 et de 0,5% en 2000. En ce qui concerne les amphétamines consommées par les 18-59 ans, les proportion étaient en baisse de 0,7% en
1995, de 0,4% en 1997 et de 0,2% en 2000. Chez les jeunes adultes, ces proportions
étaient respectivement de 1,7%, 1,1% et 0,4%, donc en diminution. Ces chiffres sont
cependant légèrement sous-estimés parce qu’afin de rendre comparable les résultats de
différents pays, les sondages provenant de grandes agglomérations urbaines pour 1995
avaient été enlevés. Par exemple, un rapport (Diacona, 2001) estimait la proportion
d’usage d’ecstasy chez les 18-59 ans à 1,6% plutôt qu’à 1,4%, et celle d’amphétamine à
2,8% plutôt qu’à 2,4%, tel que le rapporte le EMCDDA (2002a). Ce rapport présente
d’ailleurs la prévalence de consommation dans le mois précédant l’enquête chez les 1859 ans, mais seulement en 1995. Les proportions étaient de 0,5% pour l’ecstasy et de
0,3% pour les amphétamines. Enfin, toujours chez les 18-59 ans, le rapport estime à
2,1% la consommation de LSD à vie et à 0,2% celle dans le dernier mois. Dans tous les
cas, beaucoup plus d’individus ont consommé des amphétamines et du LSD dans leur
vie que l’ecstasy, mais cela est plutôt dû au caractère récent de cette dernière. En effet,
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Rapport „Recension des écrits sur les drogues de synthèse en Europe avec un regard de plus près en Suisse et ses
pays voisins“, (Vertrag Nr. 03.001065 / 2.24.02.-234)
lorsque sont comparées les estimations de prévalence chez les jeunes ont voit que la
prévalence de consommation d’ecstasy augmente drastiquement.
Afin d’illustrer que les proportions d’usage sont plus élevées dans les agglomérations urbaines, prenons l’exemple d’un sondage effectué en 1995 auprès de 3021 adolescents (14-24 ans) à Munich (Perkonigg et al., 1998). Ce sondage estime des taux de
prévalence de consommation d’ecstasy à 4% pour les garçons et à 2,3% chez les filles,
ce qui est vraisemblablement plus élevé que les taux obtenus en région. Ces chiffrent
représentent une augmentation du double depuis 1990 (Schuster et al., 1998). La prévalence de consommation d’amphétamines est par ailleurs estimée à 3,5% pour les
garçons comparativement à 1,6% pour les filles et la prévalence de consommation de
LSD est estimée à 2,8% et 1,4% pour les garçons et les filles respectivement. Quelque
chose de très intéressant dans cette étude concerne la comparaison de deux cohortes
de 6 ans de différences qui montrent très clairement que la consommation des drogues
de synthèse et du LSD progresse plus rapidement dans le temps pour la cohorte la plus
jeune. Lieb et al., (2002) ont suivi ce même échantillon jusqu’à 1999 et trouvent une
prévalence cumulative d’utilisation d’ecstasy à vie de 6,6% et une prévalence de
consommation des substances apparentées à l’ecstasy de 2,3%.
Par ailleurs, comme c’est le cas en Europe, la prévalence de consommation était
plus élevée en Allemagne de l’Ouest qu’en Est, mais récemment, cette différence s’est
amenuisée puisque la consommation à l’Ouest tend à diminuer alors que celle à l’Est
augmente (Calafat et al., 1998a). En ce qui concerne la population des gens qui fréquentent les raves, un sondage réalisé en 1998 à Berlin (N=1647 ; Tossman & Heckman, 1997) et un réalisé la même année à Munich (N=447 ; Kröger & Kunzel, 1997, tel
que cité dans Lopez-Sanchez, 2001), estiment une prévalence d’utilisation d’ecstasy à
vie de 44,6% et pratiquement la même proportion pour ce qui est de la prévalence de
consommation au cours de la dernière année. Les sondages estiment à 46,1% la
consommation d’amphétamines à vie et à 41,6% celle d’hallucinogènes. En ce qui
concerne l’usage actuel ou récent (dernier mois), les participants affirment avoir
consommé de l’ecstasy dans une proportion de 22,6%, des amphétamines dans une
proportion de 23,6% et le LSD dans une proportion de 13,2%. Cette étude a aussi comparé les taux rapportés par les participants de ces événements à ceux d’un échantillon
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Rapport „Recension des écrits sur les drogues de synthèse en Europe avec un regard de plus près en Suisse et ses
pays voisins“, (Vertrag Nr. 03.001065 / 2.24.02.-234)
représentatif de la population des 12-25 ans de l’Europe de l’Ouest et de l’Europe de
l’Est respectivement. Les taux de la population générale sont clairement plus bas. Les
jeunes de l’Europe de l’Ouest rapportent consommer de l’ecstasy, des amphétamines et
du LSD dans une proportion de 5%, 3% et 2% respectivement, alors que ceux de
l’Europe de l’Est rapportent consommer de l’ecstasy dans 4% des cas, des amphétamines dans 5% des cas et le LSD dans 2% des cas aussi.
France
En France, la consommation d’ecstasy est apparue au début des années 90. Son
expérimentation et son usage actuel restent limités (OFDT, 2002). Les taux de
consommation sont assez faibles (0,7% chez les femmes et 2,2% chez les hommes de
18-44 ans en ce qui concerne l’ecstasy et 1,2% et 2,3% respectivement en ce qui
concerne les amphétamines). La proportion de consommateurs expérimentaux
d’ecstasy chez les 15-64 ans était de 0,9% en 1999 et en 2000 (EMCDDA, 2002a).
Chez les 15-34 ans ces proportions étaient respectivement de 1,7% et 1,8% en 1999 et
en 2000. Concernant les amphétamines, les 15-64 ans en rapportaient une consommation dans une proportion de 0,2% en 1999 et de 1,5% en 2000. Les 15-34 ans, quant à
eux, affirmaient en consommer dans une proportion de 0,1% en 1999 et de 1,4% en
2000. Les données du EMCDDA (2002a) présentent aussi de données pour les mêmes
groupes d’âges et les mêmes années, mais à propos de la prévalence de consommation dans les 12 derniers mois. Ces données indiquent que les 15-64 ans avaient
consommé de l’ecstasy dans une proportion de 0,2% en 1999 et de 0,3% en 2000 alors
que les 15-34 ans rapportaient des proportions de 0,4% en 1999 et de 0,6% en 2000.
Au sujet de la prévalence annuelle de consommation d’amphétamines, les 15-64 ans
présentent des taux de 0,1% en 1999 et de 0,4% en 2000 alors que chez les 15-34 ans
ces proportions étaient respectivement de 0,1% en 1999 et de 1,2% en 2000.
Les données de l’EMCDDA, (2002a) présentent aussi les résultats de l’enquête
ESPAD effectuée en milieu scolaire. Ainsi, chez les 15-16 ans, la prévalence de
consommation à vie d’ecstasy est passée de 2,5% en 1995 (incluant le LSD) à 2,4% en
1999 (sans le LSD). En 1999, la proportion de consommation de LSD a été mesurée
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Rapport „Recension des écrits sur les drogues de synthèse en Europe avec un regard de plus près en Suisse et ses
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séparément de l’ecstasy et a été estimée à environ 1%. La prévalence de consommation d’amphétamines chez cette population est passée de 1,9% en 1995 à 2,3% en
1999.
Chez les jeunes, selon le sexe et l’âge, l’expérimentation d’ecstasy varie entre 1
et 7% alors que pour les amphétamines, elle varie entre 1 et 4%. Chez les 14-18 ans
scolarisés, la consommation d’amphétamine est demeurée relativement stable de 1995
à 1999 (1,6% pour les filles et 3% pour les garçons en 1995 et en 1999). Pour l’ecstasy,
seules les données de 1999 sont disponibles et celles-ci chiffrent ces taux à 1,8% et
3,4% pour les filles et les garçons respectivement. L’usage à vie à la fin de
l’adolescence va de 1,4% à 17 ans chez les filles à 6,7% chez les garçons de 19 ans.
L’enquête ESPAD de 2001 révèle des taux de prévalence à vie de 5% et de 2,7% chez
les garçons et les filles de 18 ans respectivement. À 20-22 ans, les chiffres du EMCDDA
pour 1995 estimaient à 1,9% la prévalence à vie chez les garçons et celle des filles à
1,1%. Chez les 17-19 ans, la prévalence à vie, dans la dernière année et actuelle de
consommation d’ecstasy est estimée en 2002 à 4,7%, 2,3% et 2% respectivement (Bello, Toufik, Gandilhon, Giraudon & Bonnet, 2003).
Les chiffres correspondants pour les amphétamines sont de 2,3%, 1,6% et 0,9%
alors que ceux concernant le LSD sont de 1,6%, 0,9% et 0,4% (Bello et al., 2003). La
consommation à vie chez les 15-75 ans plaçait, en 2000, la consommation d’ecstasy, de
psilocybine et de LSD respectivement en 2ième, 3ième et 4ième position après le cannabis
(OFDT, 2001). La tendance à l’augmentation de la consommation de MDMA est subtile
dans la population générale, mais elle est plus nette chez les jeunes de 18-44 ans (Olin
& Plaisait, 2003). La consommation des femmes de 1991 à 1998 est passée de 0,7% à
1,6% alors que celle des hommes est passée de 1,8% à 3,5% pour la même période.
Chez les lycéens parisiens, ces proportions sont passées de 0,1% à 3% et cette tendance se maintient jusqu’en 2000 où les garçons de 19 ans ont expérimenté l’ecstasy et
les amphétamines dans une proportion de 3,7% et 6,7% respectivement.
Chez les jeunes de 14-18 ans scolarisés, la proportion de filles rapportant
consommer du LSD est passé chez les filles de 0,9% en 1995 à 2,5% en 1999, alors
que chez les garçons, cette proportion est passée de 2,6% à 5% pour la même période.
Le LSD est relativement peu consommés dans L’UE et l’information issue des enquêtes
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Rapport „Recension des écrits sur les drogues de synthèse en Europe avec un regard de plus près en Suisse et ses
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de population sur le LSD en Europe est parcellaire (OFDT, 2002). Les chiffres plus récents de l’ODCNU (2003) estiment la consommation à vie d’ecstasy à 3% et celle de
LSD à 1%. Ces chiffres montrent que comparativement au reste de l’Europe, la
consommation d’ecstasy est moyennement élevée alors que celle de LSD est relativement faible.
Une enquête de l’OFDT (2002) révèle que la consommation de LSD, d’ecstasy et
d’amphétamines continuent d’augmenter. Par exemple, la prévalence de consommation
d’ecstasy est passée de 1,4%, chez les filles de 17-19 ans, en 2000 à 2,9% en 2002.
Chez les Garçons, c’est une augmentation de 2,8% à 5% qui a été enregistrée. Les
consommation récentes (dernier trente jours) de drogues de synthèse semble avoir demeurer relativement stable de 2001 à 2002 mais la consommation de rohypnol (flunitrazépam) serait en diminution (21% dernier mois en 2001 et 14% en 2002). Cette diminution est attribuée au resserrement des contrôles de prescription de cette drogue.
L’ecstasy demeure une substance très prévalent au sein de l’espace festif tout en poursuivant son développement à d’autres contexte d’usage. Les enquêtes effectuées lors
de soirées rave chiffrent entre 30 et 50% la prévalence de consommation d’ecstasy (INSERM, 1998).
Italie
Les données en Italie se font plutôt rares. Jusqu’à tout récemment, il n’existait
pas d’enquête auprès de la population scolaire (Calafat et al., 1998a), mais un récent
Rapport de l’ODCNU (2003) présente des estimés pour cette population. On y rapporte
que la prévalence à vie de consommation d’amphétamines se situe à près de 2% en
France et en Italie ce qui situe ces deux pays au milieu de la distribution de la consommation de ces substances dans l’Union Européenne qui varie de 0% à 8%.
Selon le rapport de l’ODCNU (2003), la consommation d’ecstasy en Italie se situe
à des niveaux assez faibles en comparaison au reste de l’Europe. Effectivement,
l’expérimentation d’ecstasy chez les 15 ans et plus en 1999 se situerait à environ 0,3%
et chez les 15-16 ans, sondés en milieu scolaire, on estime que l’utilisation à vie
d’ecstasy se situait autour de 4% en 1995, 1,3 % en 1999 et 2,9%, en remontée, en
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Rapport „Recension des écrits sur les drogues de synthèse en Europe avec un regard de plus près en Suisse et ses
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2000. Pourtant, ce n’est pas qu’en Italie on consomme moins de drogues illégales, mais
moins ce type de drogue en particulier. En fait, contre intuitivement à ce résultat, l’Italie
se classe dans le peloton de tête en ce qui concerne la prévalence d’usage à vie de
drogues illicites en général. Pour ce qui est de l’expérimentation d’amphétamines dans
la population de 15 ans et plus en 1999, elle était d’environ 0,1%, alors que celle des
15-16 d’environ 3% en 1995, 1,4% en 1999 et 1,3% en 2000. Concernant le LSD, les
niveaux de consommation expérimentale dans la population de 15 ans et plus se situe
autour de 2% ce qui est une consommation moyenne en comparaison à celle de
l’Europe. Chez-les 15-16 ans les estimations révèlent des taux approchant les 5% en
1995, 2% en 1999 et 2,5% en 2000. Dans aucun cas, les filles ne rapportent une
consommation plus élevée que celle des garçons.
Par ailleurs, une étude de Siliquini et al. (2001), qui a sondé plus de 3000 jeunes
militaires de 18 ans dans la région de Piemont en 1998, rapporte une consommation
expérimentale d’ecstasy de 4,6%. Les auteurs soulignent que malgré quelques différences d’échantillonnages (ex. : moins de filles dans cette étude, Piedmont c. Italie), il semble que les résultats des enquêtes scolaires comme ESPAD puissent sous-estimer les
taux réels de prévalence dans la population.
En ce qui concerne la clientèle qui fréquente les clubs, raves et discos, l’étude récente
de Tossman et al., 2001 a examiné des échantillons d’environ 500 participants dans
plusieurs villes Européennes. À Rome, ils ont trouvé un échantillon âgé de 12 à 49 ans
qui rapporte une expérimentation de l’ecstasy d’environ 30%, alors que 21,1% d’entre
eux rapportent avoir consommé des amphétamines et du LSD également. L’usage actuel (dernier mois) serait respectivement de 16,3%, 9,9% et 8,1%. La consommation
d’ecstasy ne semble significativement pas différente à Rome ou à Berlin comparativement au reste de l’Europe. Celle de speed toutefois indiquerait que Berlin se situe au
dessus de la moyenne Européenne et Rome, en dessous. Berlin ne se distingue pas de
l’ensemble de l’Europe sur la base de la consommation d’hallucinogènes, mais Rome
présente un niveau plus faible que l’Europe en général (Tossman et al, 2001).
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Rapport „Recension des écrits sur les drogues de synthèse en Europe avec un regard de plus près en Suisse et ses
pays voisins“, (Vertrag Nr. 03.001065 / 2.24.02.-234)
3. Profils de consommation
La culture techno-rave et la consommation d’ecstasy qui lui est associée ne sont
pas tombées des nues sans envoyer aucun signe avant coureurs. Cette transformation
socio-culturelle faisait partie d’un discours émergent à propos du développement et du
raffinement des technologies du plaisir (Collin & Godfrey, 1997)
Cette section vise à décrire les profils de consommations associés aux drogues
de synthèse. Tout comme pour la prévalence de consommation, l’identification de nouvelles tendances et de profils de consommation n’est pas une tâche facile (LopezSanchez, 2001). Les systèmes de surveillance des drogues actuellement en place ne
permettent pas une analyse du problème à un niveau de détail assez élevé et les perceptions deviennent souvent des faits (ODCNU, 2003). Il est aussi difficile d’identifier un
usager typique de STA (ODCNU, 2003). Généralement, les profils d’utilisation d’ecstasy
tendent à montrer que celle-ci est rarement associée à une dépendance, mais que les
usagers sont très souvent des poly consommateurs de drogues (ODCNU, 2003). Même
si la plupart des consommateurs de drogues de synthèse régissent bien leur usage,
quelques uns progressent vers un usage problématique (ODCNU, 2003; Gowing et al.,
2001). En effet, les amphétamines et les méthamphétamines (incluant sa forme pure en
crystal appelée « ice ») sont plus souvent associés à un usage lourd et problématique
(problèmes psychologiques et dépendance en sus) (ODCNU, 2003). Ces deux substances sont d’ailleurs souvent injectées, prisées ou encore fumées dans le cas du ice et
elles sont souvent indifférenciées au niveau de la rue. Les méthamphétamines sont
aussi vendues sous forme de pilules qui sont souvent fumées à la manière de « chasing
the dragon » (chauffer la pilule émiettée sur une feuille d’aluminium et en aspirer les vapeurs; ODCNU, 2003). Heureusement, cette route d’administration de la drogue s’est
accompagnée d’une diminution de son injection (ODCNU, 2003). Les profils de
consommation des amphétamines et méthamphétamines favorisent souvent une
consommation excessive suivie d’une décente abrupte caractérisée par de l’anxiété, de
l’agitation et de la dépression (ODCNU, 2003). Même si les méthamphétamines sont
vendues sous forme de pilules, leurs effets sont clairement différents de ceux de
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l’ecstasy et ressemblent davantage à ceux du crack (ODCNU, 2003). Les profils de
consommation et les risques associés aux STA ne sont pas directement comparables
entre eux et font appel à différentes interventions (ODCNU, 2003).
Les modes de vie actuels mettant l’accent sur le loisir et la performance favorisent une augmentation de la demande de STA (ODCNU, 2003). De plus, l’apparition de
nouveaux consommateurs dans les pays non atteints jusqu’ici et l’apparitions de nouvelles substances dans les pays déjà touchés par les STA reflètent la flexibilité de ce phénomène (ODCNU, 2003). Généralement, différentes sous cultures techno-rave peuvent
présenter différents profils de consommation (ODCNU, 2003). Par exemple, Tossman et
al. (2001) remarquent une consommation plus élevée dans les petits événements souvent plus clandestins et attribuent cela au fait que les événements à large échelle attirent des jeunes qui ne font pas partie du profil décrit de prévalence élevée chez les participants aux soirées techno-rave .Cependant, même si on associe rave à consommation de drogue, un sondage réalisé en 1997 en Angleterre révèle qu’elle ne vient pas en
tête des motivations à participer à un rave, mais plutôt en cinquième position après la
musique, la socialisation, l’ambiance et la danse (Newcombe, 1997). En moyenne, la
clientèle qui fréquente les raves se compose en majorité de jeunes, et comporte plus
d’hommes que de femmes (60-40%) (Newcombe, 1997; Weber, 1999). De plus, on estime que la « période de vie » d’un raver serait d’environ 2 ans (Weber, 1999; Weir,
2000). Pour Beck & Rosenbaum (1994), afin de mieux comprendre l’expérience individuelle du rave et de la consommation des drogues de synthèse, il est extrêmement important de comprendre la perspective de l’acteur concerné. Entre autres, ils identifient
trois type de consommateurs d’ecstasy : The Dancer qui est motivé par la danse en soi,
The Seeker, qui est motivé par les expériences nouvelles et la spiritualité et The Hedonist qui est motivé par la quête du plaisir.
Par ailleurs, dans une perspective fonctionnelle, il peut aussi être discuté que
l’usage d’une substance peut être motivée par les fonctions attribuées à la drogue
consommée. C’est l’argumentation de Boys, Masden, & Strang (2001). Selon leurs résultats, la consommation d’amphétamines est surtout motivée par le désir d’être énergique (keep going), demeurer en éveil, augmenter l’activité, être en état d’euphorie et apprécier la compagnie. Les femmes rapportent plus souvent que les hommes consommer
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Rapport „Recension des écrits sur les drogues de synthèse en Europe avec un regard de plus près en Suisse et ses
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cette drogue pour ses effets amaigrissants. Les personnes plus âgées, la consommeraient plus pour l’euphorie que leur procure la substance contrairement au personne
plus jeune qui la consommeraient plus pour réduire les préoccupations et l’ennui et pour
augmenter l’activité. Pour sa part, l’ecstasy est elle aussi consommée, en ordre
d’importance, pour être énergique, augmenter l’activité, ressentir l’euphorie, demeurer
éveiller et être intoxiqué. Encore, les femmes rapportent plus souvent la consommer
pour maigrir. Quant aux personnes plus vieilles, elles rapportent consommer plus pour
les effets euphoriques, mais moins pour se sentir mieux, plus en confiance ou oublier
les problèmes que les plus jeunes. Le LSD serait quant à lui principalement consommé
pour être intoxiqué, euphorique, pour augmenter l’activité, être énergique et apprécier la
compagnie. Aucune différence de motivation n’a été reliée à l’âge ou au genre.
En terme de poly consommation, outre celle involontaire occasionnée par la prise
de pilules adultérées, les consommateurs de drogues de synthèse sont très peu à ne
pas avoir consommé d’autre substances illégales et sont très nombreux à consommer
des substances simultanément, ou en séquence, pour améliorer, contrôler ou encore
complémenter les effets de chacune des drogues (Parrot et al., 2001; Smit et al., 2002).
Par exemple, les données de Siliquini et al, 2001 montrent qu’en 1998 en Italie, seulement 9% des consommateurs d’ecstasy n’ont jamais consommé d’autres drogues illégales. De plus, parmi les consommateurs d’ecstasy en Italie, 86% la consomme simultanément avec d’autres substances licites ou illicites (Schifano et al., 1996). En Allemagne, l’ecstasy est généralement consommée avec le cannabis, des amphétamines, des
hallucinogènes ou la cocaïne (Calafat et al., 1998a ; données de 1996). Le LSD et
l’ecstasy font parti des drogues les plus souvent consommées en association avec
d’autres. D’ailleurs une tendance observée depuis quelques années consiste à
consommer l’ecstasy et le LSD en combinaison (Candyflipping; Schechter, 1998). Mais
d’autres utilisations conjointes sont aussi populaires. C’est notamment le cas de la
consommation d’amphétamines et d’ecstasy ou encore la consommation d’ecstasy et de
cocaïne (Cole & Sumnall, 2003a; Lopez-Sanchez, 2001, Smit et al., 2002). Ou encore,
on observe une consommation de sédatif pour faciliter la descente et la transition vers le
sommeil (Lopez-Sanchez, 2001; Tossman et al., 2001). Cette consommation de sédatifs
tels que les benzodiazépines ou l’héroïne existe d’ailleurs plus souvent chez les usagers
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lourds d’ecstasy et d’amphétamines (Lopez-Sanchez, 2001). La consommation lors des
fêtes et en combinaison avec d’autres substances est la norme (Cole & Sumnall, 2003a;
Gowing, Henry-Edwards, Irvine & Ali, 2002). Les substances les plus souvent prises
avant ou après l’usage d’ecstasy sont le cannabis, l’alcool, les amphétamines, la cocaïne, les hallucinogènes et les opiacés (INSERM, 1998; Tossman et al., 2001). La majorité des Europpéen (34.5%) prend deux autres substances psychotropes en plus de
l’ecstasy lors d’un épisode de consommation (INSERM, 1998; Tossman et al., 2001).
Une autre tendance alarmante, à cause des risques pour la santé qui lui sont associés, identifiée entre autre en Australie et en Angleterre, consiste à consommer
l’ecstasy par voie intraveineuse (Gowing et al., 2002; Humeniuk, 2000; Gowing et al.,
2001; Lopez-Sanchez, 2001; Olin & Plaisait, 2003; Topp et al., 1999). On identifie aussi
une augmentation du nombre de pilules consommées en un épisode de consommation
et une diminution de la quantité de MDMA jumelée à une augmentation d’amphétamine
contenue dans les comprimés d’ecstasy (Lopez-Sanchez, 2001). Les développements
récents montrent aussi une diversification des produits et des contextes d’utilisation des
drogues de synthèse. Par exemple, la consommation dans les contextes privés est de
plus en plus fréquente (INSERM, 1998, Lopez-Sanchez, 2001). L’ecstasy sort des
clubs/raves et est maintenant consommée dans des contextes privés (malgré quelques
différences entre les pays). D’ailleurs, 6% des Italiens sondés par Shifano et al. (1996)
rapportent consommer de l’ecstasy à des matches de football Européen (soccer). Cette
consommation existe aussi en Angleterre et en Allemagne (INSERM, 1998). D’autre
part, certains rapports indiquent un déplacement de la consommation vers les amphétamines dans certains cas et vers le LSD et les champignons dans d’autres cas (LopezSanchez, 2001; OFDT, 2002). D’autres rapportent aussi, à Modena, que la consommation d’ecstasy a laissé progressivement un peu sa place à la consommation des drogues
douces (même si on rapporte aussi une augmentation de consommation de « poppers » ; Calafat et al., 1998b). Les « eco-drugs » auraient entre autre gagné le marché
Italien et leur popularité serait associée aux attributs qu’on leurs prête et qui corresponde aux valeurs culturelles, à savoir qu’elles augmentent la conscience (Calafat et al.,
1998b).
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Toujours en Italie, la majorité des gens qui fréquentent les raves et qui consomment des drogues de synthèse sont étudiants et possèdent un emploi (Schifano et al.,
1996). L’ecstasy consommée en Italie l’est dans une proportion d’environ 65% dans les
discos/raves alors que c’est le cas pour 36% de la consommation de LSD (Siliquini et al,
2001). Le profil de 1998 montrait que la consommation d’ecstasy était associé à un niveau socioéconomique faible (comparable à Héroïne) alors que la consommation de
LSD était à l’inverse, associée à un niveau socioéconomique élevé. Cela n’est pas le
cas des jeunes qui fréquentent les raves et consomment des drogues de synthèse en
France qui sont fortement constitués de professionnels (Calafat et al., 1998a; Olin &
Plaisait, 2003).
D’autre part, l’étude de Tossman et al. (2001), présentée plus tôt, a non seulement tenté d’estimer la prévalence de consommation dans plusieurs villes Européennes,
mais aussi les profils des « consommateurs de rave » et de drogues de synthèse. Entre
autre, ils ont sondé les participants à des raves/discos en Italie (Rome) et en Allemagne
(Berlin). L’échantillon de Rome révèle que la moyenne d’âge des participants aux événements techno-rave est de 21,6 ans avec une étendue allant de 12 à 49 ans, avec
seulement 16% des participants âgés de plus de 25 ans. Environ 14% ont moins de 18
ans, 45% ont entre 18 et 21 ans alors que 25% ont entre 22 et 25 ans. Le tiers fréquente l’école et 44% possèdent un emploi. Plus de 40% ont une formation professionnelle et presque 60% vivent chez leurs parents alors que 46% disent engagés dans une
relation stable avec un partenaire amoureux. Lorsqu’on compare les ville sondées entre
elles, la distribution des âges est très similaire pour l’Italie comparativement à
l’échantillon total (Europe) sauf que le groupe des plus de 25 ans y est un peu moins
représenté (contrairement à Allemagne). Contrairement à l’échantillon de Rome, celui
de Berlin indique une beaucoup plus grande proportion d’individus vivant seuls ou en
colocation. L’échantillon de Berlin aurait une moyenne d’âge de 21,4 ans. En Europe,
25% de ceux qui « sortent » le font au moins une fois ou deux par semaine et 8% encore plus fréquemment. La tendance à fréquenter des événements techno est systématiquement plus fréquente chez les hommes que les femmes mais ces différences ne
sont pas significatives. Rome se démarque ici en ce que 50% des gens interviewé rapportent sortir dans ce type d’événement moins d’une fois par mois, alors que la
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Rapport „Recension des écrits sur les drogues de synthèse en Europe avec un regard de plus près en Suisse et ses
pays voisins“, (Vertrag Nr. 03.001065 / 2.24.02.-234)
moyenne Européenne se situe plutôt autour de 30%. Pour ce qui est du temps passé à
« sortir » (durée entre le moment de quitter la demeure et le moment du coucher), la
majorité des individus se situent entre 8 et 16 h, 13% sortiraient pendant 16 à 24h et
10% pour plus de 24h. Ici encore, les différentes villes Européennes se ressemblent
sauf en ce qui concerne Rome où 60% des jeunes rapportent sortir pour moins de 8h
comparativement à des pourcentages frôlant les 30% pour les autres villes.
Toujours à Berlin, une étude de Lopez-Sanchez (2001) révèle que l’usage
d’ecstasy est souvent accompagné de cannabis, d’autres dérivés des amphétamines, et
moins souvent mais tout de même, de cocaïne et d’hallucinogènes. Une autre étude
réalisée en Allemagne, mais à Munich cette fois, indique que souvent, il semble que les
utilisateurs d’ecstasy se lassent de l’effet ou le trouvent trop subtile et se tournent vers
les combinaisons ou vers un usage unique d’hallucinogènes (Schuster et al., 1998).
Cette étude révèle qu’une importante proportion des consommateurs (63%) utilise
l’ecstasy presque une fois par semaine au minimum. L’étude souligne aussi une augmentation de la consommation d’ecstasy et de LSD. Enfin, parmi les consommateurs,
ceux qui le font de façon régulière forment la plus grande proportion des consommateurs de LSD (45%) comme de STA (47%). L’étude révèle que la consommation progresse de façon assez linéaire jusqu’à 24 ans dans le cas de l’ecstasy, mais que pour le
LSD, la progression se stabilise autour de 22 ans.
Encore en Allemagne, une enquête réalisée auprès de 1527 étudiants universitaires (Münster) révèle un âge médian de 18 ans en ce qui concerne l’initiation à la
consommation d’ecstasy (Schonauer et al., 1999). Par ailleurs, une autre étude révèle
que la majorité des consommateurs d’ecstasy ont cessé leur consommation de manière
totalement spontanée dans la vingtaine, mais 50% de ceux qui rencontraient les critère
du DSM-IV pour le diagnostic de dépendance ont continué d’en consommer (Sydow et
al., 2002). De plus, cette étude indique aussi que 80% des consommateurs ne présentent aucune pathologie alors que cette proportion baisse à 67% chez les consommateurs abusifs. Enfin, ceux qui ont cessé la consommation ne semblent pas la remplacer
par d’autres substances psychotropes.
D’autre part, une récente étude qualitative portant sur la consommation de LSD
menée auprès de 26 consommateurs en Allemagne entre 1999 et 2001 révèle que
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Rapport „Recension des écrits sur les drogues de synthèse en Europe avec un regard de plus près en Suisse et ses
pays voisins“, (Vertrag Nr. 03.001065 / 2.24.02.-234)
l’utilisation de LSD est relativement indépendante de la scène techno (Prepeliczay,
2002). La majorité des gens qui consomment du LSD rapportent que l’expérience leur
est importante et qu’ils y attribuent une connotation intellectuelle. Deux principaux motifs
sont apportés pour justifier ou expliquer la consommation. Il s’agit de l’introspection ou
l’exploration personnelle et de sa valeur hédoniste. Certains prétendent aussi apprécier
les risques encourus. Ceux qui n’ont pas apprécié une ou plusieurs expériences rapportent qu’elle leur a fait vivre trop d’insight. La plupart des sujets pensent que ce qui peut
être le plus troublant pour ce qui est de la consommation de LSD, c’est d’en être intoxiqué à son insu. La majorité des participants disent consommer entre deux et quatre fois
par année. La première consommation semble généralement se produire vers 16-17
ans pour garçons et vers 20 ans pour les filles. Presque tous les gars, mais très peu de
filles rapportent avoir eu une période caractérisée par un usage excessif et même de
poly consommation. Enfin, habituellement la consommation est planifiée d’avance. Les
sujets affirment généralement en consommer dans des contextes « protégés » ou familiers et près de la moitié de l’échantillon, surtout les plus vieux, se disent en accord avec
des valeurs hippies.
Une dernière étude Allemande, celle de Hitzler (2002), estime à 1,5 millions
d’Allemands qui participent régulièrement à des événements techno-rave et à 2 millions
qui y participent occasionnellement, mais qui rapportent écouter de la musique techno.
Contrairement à d’autres villes, il n’existerait pas différentes scènes parallèles, mais plutôt une scène principale incorporant des gens de tout acabit, de toutes classes sociales
(Calafat et al., 1998b). Plus de 2/3 des participants sont des hommes et sont généralement âgés entre 14 et 43 ans. À cause des conditions qui caractérisent ce type
d’événement, presque tous les besoins fondamentaux et les désirs de bien-être sont
systématiquement bafoués. Ce qui peut expliquer que les conditions sanitaires parfois
frustrantes ne semblent pas trop affecter le moral des ravers est le fait qu’ils trouvent à
ces événement des éléments qui répondent tout à fait à d’autres besoins qui sont parfois bafoués dans la vie de tous les jours, c’est-à-dire les besoins d’appartenance à un
groupe de semblables et à une communauté. Selon Hitzler (2002), l’alcool était relativement absent jusqu’ici dans les fête techno en Allemagne, mais récemment on remarque que l’évitement de l’alcool n’est plus la norme, alors qu’on le retrouve sous forme de
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Rapport „Recension des écrits sur les drogues de synthèse en Europe avec un regard de plus près en Suisse et ses
pays voisins“, (Vertrag Nr. 03.001065 / 2.24.02.-234)
cocktail et de bière qui se consomment maintenant à l’intérieur de ce type d’événement
(peut être à cause de la rareté des drogues de synthèse et de leur prix ou encore de
leur impureté). On a aussi identifié récemment en Allemagne, une recrudescence de la
consommation de champignons et de LSD. Et même si certains rapportent que la
consommation d’ecstasy est entrain de devenir une mode du passé, les chiffres de prévalence semblent contredire leur perception (Calafat et al., 1998b). La clientèle serait
aussi de plus en plus jeune (Calafat et al., 1998b).
En ce qui concerne la France, selon Lopez-Sanchez (2001), la première intervention policière dans un rave en France a eu lieu en 1991 et la première mesure légale
pour contrer le phénomène, en 1996. En 1997, l’observatoire Français de la Drogue et
des Toxicomanies (OFDT) prétend qu’il y avait 50 000 personnes qui consommait de
l’ecstasy à l’occasion ou régulièrement et que la majorité était âgée de18 à 25 ans et
étaient connecté à l’univers techno-rave. Un nombre élevé d’usager est retrouvé chez
les professionnels de ce milieu (promoteurs, producteurs, DJ, etc.). De plus, on remarque un usage de drogues de synthèse de plus en plus fréquent chez les clientèles toxicomanes urbaines (centres de soins, rue, squats, structure d’accueil dites de bas seuil,
etc.). La très grande majorité des consommateurs d’ecstasy en France ont entre 18 et
25 ans (moyenne de près de 23 ans; Olin & Plaisait, 2003). De plus, selon le rapport du
Olin & Plaisait (2003), il se produit un rajeunissement général des consommateurs. Le
prix de vente de l’ecstasy est aussi en diminution et la cocaïne ainsi que la kétamine
sont plus accessible dans la scène techno (ESCAPAD, 2001, tel que cité dans Olin &
Plaisait, 2003). Comme partout en Europe, il existe aussi un lien entre la fréquentation
d’événements techno et la consommation d’amphétamines et d’ecstasy (Olin & Plaisait,
2003). En terme de poly consommation en France, les mélanges les plus fréquents sont
la consommation d’ecstasy et de cannabis, d’ecstasy, de cannabis et d’alcool ainsi que
d’ecstasy et de LSD (Bello et al., 2003). Par ailleurs, trois différentes tendances sont
observées suite au nouveau contexte légal plus répressif : 1- une adaptation des producteurs qui organisent des événements en collaboration avec des boîtes de nuit, 2une apparition d’événements clandestins et 3- une migration des participants vers les
événements qui ont lieux dans les pays transfrontaliers comme la Belgique, l’Allemagne,
l’Italie et l’Espagne. Les ravers consomment surtout des stimulants et des hallucinogè-
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pays voisins“, (Vertrag Nr. 03.001065 / 2.24.02.-234)
nes, surtout par voie orale ou par voie nasale, un peu moins souvent par fumette (Chasing the dragon) et l’injection reste rare. Le comprimé est la forme la plus fréquente mais
les poudres et gélules semblent augmenter. Celles-ci paraissent plus pures aux yeux
des consommateurs. Les usagers plus expérimentés tendent à voir plus péjorativement
l’ecstasy ce qui pourrait expliquer leur désistement de la consommation. L’usage de
LSD se fait pratiquement toujours par voie orale et est principalement épisodique. La
disponibilité et l’accessibilité de ce produit ont diminué en 2002, le prix moyen a augmenté (de 10 à 15 euros) et l’image du produit s’est améliorée. Quant à la consommation de kétamine, elle est demeurée relativement stable et elle est principalement
consommé par voie nasale. Ceux qui expérimentent l’usage de kétamine ont un profil
d’insertion sociale très varié allant aux deux extrêmes. Ceux qui consomment de la kétamine sont très souvent des poly consommateurs (surtout hallucinogènes et stimulants)
et cherchent des effets d’hallucination (43%), de sensation de décorporation (33%) et
/ou de stimulation (27%). Pour les consommateurs habitués d’ecstasy et du samedi soir,
c’est l’exposition au speed et à la cocaïne (souvent à travers des participations à des
événements transfrontaliers où d’autres drogues sont plus consommées) qui poussent à
une poly consommation qui est d’ailleurs en augmentation (Bello et al., 2003).
4. Facteurs de risque
Déterminer les facteurs de risque de la consommation ou de l’abus des drogues de synthèse est aussi une entreprise complexe. Étant donnés les multiples liens possibles entre les caractéristiques sociodémographiques, personnelles, familiales, psychosociales,
etc. et la consommation des drogues de synthèse, il est difficile de voir ce qui lui est relié de façon antérieure, concomitante ou prospective. De plus, comme l’étude des facteurs de risque de la consommation de drogues en général ne différencie pas toujours
l’usage de l’abus et les différentes substances entre elles, il est évident que l’étude des
facteurs de risque spécifiques aux drogues de synthèse en est à ses premiers balbutiements.
Évidemment, certains facteurs de risque associés à la consommation de substances psychoactives en général peuvent êtres des facteurs prédisposant aussi à
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pays voisins“, (Vertrag Nr. 03.001065 / 2.24.02.-234)
l’usage des drogues de synthèse spécifiquement (voir, Hawkins, Catalano, & Miller,
1992). Mais nous tenterons ici d’explorer les facteurs qui ont été reliés, ou qui semble
l’être, à la consommation ou l’abus des drogues de synthèse. Malheureusement, plusieurs des études ne tiennent pas compte du fait que l’erreur de type I augmente à mesure que le nombre de tests effectués augmente.
Chez des étudiants de niveau secondaire et collégial Américains, Yacoubian
(2002; 2003a; 2003b) présente, à titre de corrélats de la consommation d’ecstasy dans
les 12 derniers mois : l’origine ethnique caucasienne, la religiosité, la suspension scolaire, les autres consommations de drogues, les attitudes favorables envers l’usage de
plusieurs drogues (sauf héroïne) et les infractions au code de la route.
D’autre part, Hitzler (2002) identifie que fréquenter les événements de type techno-rave, être un homme, écouter de la musique techno et avoir des amis qui consomment des drogues de synthèse sont tous reliés à la consommation de ces drogues. Précisons que la fréquentation de pairs qui consomment ces drogues favorise non seulement l’initiation de la consommation, mais aussi son maintient (Gowing et al., 2001).
Les membres de l’élite techno, les organisateurs et les professionnels (ex. : DJ) sont
aussi à risque de consommer davantage de drogue de synthèse, d’alcool et de cocaïne
(Hitzler, 2002). De plus, les sous-types de techno seraient associés à différentes drogues de prédilection, voire différents profils de consommation (Pedersen & Skrondal,
1999 ; cela serait surtout le cas pour la consommation d’amphétamines,
d’hallucinogènes et de cannabis ; Hitzler, 2002). Aussi, la fréquence et le temps accordé
aux sorties est un facteur fortement relié à la consommation des drogues de synthèse et
cette corrélation est particulièrement importante à Berlin (Tossman et al., 2001).
Évidemment, il faut être prudent dans l’interprétation d’un lien de cause à effet
puisque pour l’instant, ce sont principalement des études transversales qui ont identifié
ce type de lien et qu’il est déjà connu que deux processus inverses peuvent expliquer ce
lien (processus de sélection, où un individu qui consomme déjà sélectionne des amis
qui consomment, et processus des influences sociales, où un individu ne consommant
pas est influencé par ses pairs consommateurs à consommer ; Tossman et al., 2001).
De plus, il est probable que beaucoup des effets présentés précédemment soient redondants entre eux, puisque le fait de fréquenter les événements techno est probable-
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ment lié à la préférence musicale technoïde et à la fréquentation d’amis qui consomment des drogues de synthèse (Tossman et al., 2001). Encore, le fait de participer à ce
type d’événement est relié au genre (Calafat et al., 1998b ; Hitzler, 2002 ; Newcombe,
1997; Weber, 1999) qui lui est relié à la consommation de ces substances (OFDT, 2002;
Sydow et al., 2002; Tossman et al., 2001).
C’est ce qui a poussé Tossman et al. (2001) à examiner les différences de
consommation de drogue de synthèse de plusieurs villes d’Europe par rapport à
l’ensemble d’entre elles, au-delà de l’effet de l’âge, du genre, de la fréquence des sorties et du temps qui leurs sont accordées. Leurs résultats indiquent que la consommation d’ecstasy ne semble significativement pas différente à Rome ou à Berlin comparativement au reste de l’Europe. Celle d’amphétamines indique, toutefois, que Berlin se
situerait au dessus de la moyenne Européenne et Rome, en dessous. Berlin ne se distingue pas de l’ensemble de l’Europe sur la base de la consommation d’hallucinogènes,
mais Rome oui. En effet, les ravers Romains présentent un niveau de consommation
d’hallucinogènes plus faible.
D’autre part, un récent chapitre de Calafat et al. (2003), présentent des données
recueillies en 2001 et propose qu’au niveau des caractéristiques personnelles, en ordre
d’importance, les comportements à risque, la délinquance2, la faible religiosité et la recherche de sensations seraient des facteurs de risque significatif pour distinguer les
consommateurs des non consommateurs. Ensuite, ils soulignent l’importance des
croyances et attitudes pour prédire la consommation. En effet, les opinions portant sur le
contrôle social des drogues, la perception des risques et des conséquences qui y sont
associés, les motivations pour ne pas consommer, ou celles pour consommer et l’image
sociale de la non consommation seraient des facteurs déterminants (Calafat et al.,
2003). Au niveau de la famille, l’utilisation de drogues par un proche et une intégration
familiale et sociale déficientes sont d’autres facteurs de risque identifiés (Calafat et al.,
2003). Au niveau scolaire, le projet SONAR, utilisant des données de 1997, avait montré
que le fait de se percevoir comme étant un bon étudiant semble relié à la consommation
d’ecstasy (Calafat et al., 1998b ; Calafat et al., 2001). Enfin, le type d’endroit fréquenté,
2
Attention, les problèmes de comportements seraient davantage associés à la consommation d’amphétamines plutôt
qu’à la consommation d’ecstasy par exemple (Pederson & Skrondal, 1999).
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les motivations pour sortir et les conséquences associées aux sorties seraient d’autres
facteurs de risque importants (Calafat et al., 2003).
Aussi, selon un rapport de Gowing et al. (2001), les consommateurs d’ecstasy
sont généralement mieux éduqués, mieux intégrés socialement, ont des emplois de
meilleure qualité et ont moins de dossier criminels que les populations de consommateurs d’autres drogues illicites même si la consommation d’ecstasy et des autres drogues de synthèse fait tout de même partie d’un profil de poly consommation. De plus, la
consommation d’ecstasy est favorisée par certaines tendances sociales comme
l’appartenance à des réseaux où l’importance du groupe est valorisée (communauté
gaie, scène techno, etc. ; Gowing et al., 2001). Mentionnons aussi que certaines études
trouvent un lien entre le fait de provenir de la ville ou de la campagne et la consommation des drogues de synthèse. En effet, Siliquini et al. (2001) trouvent une différence
favorisant la consommation des citadins au détriment des gens habitant la campagne en
Italie. Cependant, une autre étude réalisée en Angleterre n’a pas répliqué ce résultat
(McMillan et al., 2003).
Dans un autre ordre d’idée, Calafat et al. (2003) ont aussi tenté d’identifier certaines caractéristiques des non consommateurs. En général, ceux-ci sont plus souvent aux
études, vivent chez leurs parents, sont plus à droite dans leur idéologie politique, croient
en la religion, ont des parents, une fratrie et des pairs qui consomme moins de substances psychoactives, sont mieux intégrés socialement et à leur famille (même s’il rapportent plus souvent préférer êtes seuls et se disent moins communicatifs), sont plus en
faveur des lois antidrogue, participent moins souvent à des activités sexuelles non protégées, ont moins de comportements à risque, sortent davantage pour rencontrer des
amis que des partenaires sexuels, préfèrent sortir dans les endroits où on trouve de
l’alcool, mais pas de drogues illégales et préfèrent la musique pop et rock.
Il est aussi intéressant de noter que certains auteurs prêchent en faveur de mieux
distinguer les groupes de consommateurs en prétextant que la simple dichotomie
consommateur / non-consommateur représente très mal une réalité où l’on peut
consommer une seule fois, occasionnellement, régulièrement mais sans tomber dans
l’abus, de façon chronique, ou même être ex-consommateur. Ainsi, ces auteurs argumentent que la dichotomie réduit notre capacité de prédiction étant donnée les distinc-
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tions importantes qui existent entre ces différents niveau de consommations (McMillan,
Sherlock, & Conner, 2003; McCusker et al., 1995). Cet argumentaire n’est pas sans
rappeler le débat autour de la conceptualisation dimensionnelle ou catégorielle de la
toxicomanie. Dans cette perspective, McMillan et al. (2003) ont réalisé une étude en
comparant six groupes : trois groupes de non consommateurs (jamais, vulnérables et
ex-usagés) et trois groupes de consommateurs (consommation expérimentale, régulière
et lourde). Ils ont trouvé des différences entre les six groupes, ce qui prêche en faveur
de cette division plus précise des consommateurs. Entre autre résultats observés, au
niveau des facteurs sociodémographiques, les hommes ont beaucoup moins de chances de faire partie du groupe de ceux qui n’ont jamais consommé et ont plus de chance
de faire partie des consommateurs lourds. En général, plus les individus sont des
consommateurs lourds ou ont déjà consommé (ex-users), plus ils sont vieux et plus ils
consomment d’autres drogues. Aucune différence n’a été détectée entre les individus
habitant une région métropolitaine et ceux habitant une région rurale. Au niveau des
facteurs psychosociaux, les influences normatives et les différentes croyances que
l’ecstasy est accessible, difficile à résister, génératrice de culpabilité et immorale sont
aussi généralement reliés à la consommation des drogues de synthèse. Quant à
McCusker et al. (1995) soulignons simplement qu’ils ont identifié quelques dimensions
qui pouvait distinguer les individus qui ne consomment pas, mais qui sont à risque de
consommer de ceux qui semble immunisés. En effet, les individus vulnérables sont
moins satisfait de leur vie, plus déviants, plus désespérés (hopelesness) et ont des attributions différentes envers la consommation de drogues.
Enfin, mentionnons que malgré le lien existant entre la consommation de drogue
de synthèse et les problèmes de santé mentale, ces troubles peuvent êtres conceptualisés comme étant des facteurs de risques, de simples corrélats ou encore, des conséquences de la consommation. Cependant, une étude qui a contrôlé pour plusieurs facteurs de risque reconnus empiriquement ou théoriquement identifie que bien que 69%
des consommateurs d’ecstasy présentent au moins un problème de santé mentale, le
trouble en question (qui est souvent un trouble dépressif ou un trouble d’anxiété) est
apparu avant l’initiation à l’usage d’ecstasy dans 88% des cas (Lieb et al., 2002). Les
analyses prospectives n’ont montré aucune association de la consommation de drogues
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vers les troubles de santé mentale, mais a démontré un lien prédictif entre le fait d’avoir
au moins un trouble de santé mentale et consommer du MDMA. Ainsi ces résultats prêchent en faveur de la trajectoire d’automédication, plutôt que la trajectoire de conséquence.
5. Méfaits et conséquences
Aux États-Unis, les admissions à l’urgence reliées à la consommation d’ecstasy ont radicalement augmenté, passant de 253 en 1994 à 4511 en 2000 (Mathias & Zickler,
2001). En Europe, le nombre de personnes demandant à être traitée pour leur consommation d’ecstasy semble avoir augmenté dans tous les pays et ce, particulièrement en
Allemagne et au Danemark (Calafat et al., 2003). Une question importante à laquelle il
faut répondre consiste à déterminer si les effets négatifs perçus persistent après la
consommation et si d’autres conséquences de la consommation d’ecstasy (ou autres
drogues de synthèse) existent, autrement dit, quelles sont les conséquences médicale
et sociale de cette consommation. La prochaine section tentera de répondre de façon
exhaustive, adéquate et actuelle à cette question en traitant séparément les conséquences médicales des conséquences sociales.
5.1 Conséquences médicales (psychiatriques, somatiques, neurotoxiques)
La consommation d’ecstasy et des drogues de synthèse peut entraîner des effets désagréables et parfois, des effets secondaires qui peuvent mettre la santé médicale en péril. Cette sous-section est subdivisée en trois parties qui chacune décrit respectivement
les méfaits psychiatriques, somatiques et neurotoxiques associés à la consommation
des drogues de synthèse.
Conséquences psychiatriques. D’abord, bien que plusieurs études ont tenté de
vérifier si la consommation d’ecstasy entraîne des conséquences psychiatriques, très
peu de ces études ont utilisé un devis expérimental avec répartition aléatoire des participants, limitant ainsi de façon significative les conclusions potentielles à tirer. La plupart
du temps, ces études ont été réalisées auprès de sujets volontaires en bonne santé ou
rétrospectivement chez des consommateurs réguliers ou abusifs. Évidemment, plu-
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sieurs individus rapportent des effets positifs tels l’empathie, la confiance en soi et aux
autres, la compassion, l’altération de la perception du temps, une euphorie ou encore
des hallucinations (pour une recension, voir Cole & Sumnall, 2003a). Cependant, plusieurs effets négatifs sont aussi soulevés tels, une irritabilité, une humeur dépressive,
des attaques de panique, de la paranoïa, une instabilité de l’humeur, des troubles cognitifs, de l’anxiété, de la nervosité, une diminution de la motivation, une perte d’appétit ou
de poids, une agitation, une confusion, des comportements obsessifs, des vertiges, une
dépersonnalisation, etc. (pour une recension, voir Cole & Sumnall, 2003a; Griffiths et al.,
1997 Hitzler, 2002) même si de façon générale, peu de consommateurs rapportent expérimenter des effets négatifs (Griffiths et al., 1997). En fait, les effets positifs ou négatifs perçus semblent êtres plus intenses chez la femme (Liechti, Gamma & Vollenweider,
2001).
Certaines études se sont donc afférées à vérifier si les effets négatifs rapportés
se prolongent dans le temps. Il semble que l’usage répété d’ecstasy peut entraîner une
persistance de troubles de l’humeur, d’anxiété, de problèmes mnémoniques, de problèmes d’attention et de sommeil, ou une impulsivité jusqu’à deux ans après la consommation (Montoya et al., 2002). Il est d’ailleurs possible qu’une neurotoxicité sérotoninergique puisse expliquer les conséquences psychiatriques. Une autre étude, transversale
cependant, démontre que la sévérité des conséquences serait reliée au niveau de
consommation (Parrott et al., 2002). Les participants à cette étude rapportent même une
moyenne de huit problèmes physiques et quatre problèmes psychologiques qu’ils attribuent en totalité ou en partie à la consommation d’ecstasy.
Cependant, l’ensemble des études montrent que si de véritables conséquences
pour la cognition existaient, elles seraient subtiles et n’atteindraient pas des niveaux pathologiques (Concar & Ainsworth, 2002). De plus, la probabilité de développer un trouble
toxicomaniaque est relativement faible (ODCNU, 2003; Sydow et al., 2002). En effet,
selon Sydow et al. (2002), seulement 1,6 % des individus ayant consommé de l’ecstasy
développeraient un trouble d’abus (1%) ou de dépendance (0,6%). Mais à doses élevées et répétées, les effets de l’ecstasy ressemblent à ceux des amphétamines (les effets empathiques diminuent au profit des effets stimulants) et les usagers peuvent développer une dépendance même si cela semble rare et peu documenté (Griffiths et al.,
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1997). En fait, l’ecstasy n’est pas vraiment considérée comme créant une dépendance,
mais elle peut tout de même être associée à des usages chroniques, compulsifs et abusifs (Griffiths et al., 1997). Finalement, comme nous l’avons indiqué dans la section sur
les facteurs de risque, même si la consommation d’ecstasy peut causer des problèmes
psychiatriques, l’évidence empirique prêche plus pour qu’elle soit une conséquence de
la pathologie mentale.
Mais selon l’ODCNU (2003), l’ecstasy pourrait accélérer le processus de vieillissement du cerveau entraînant des symptômes de type Alzheimer. Cependant, les études en question sont très peu convaincante d’un point de vue méthodologique. Dans la
quasi-totalité des cas, des limites importantes brouillent les résultats et l’interprétation
qu’on peut en faire (Cole & Sumnall, 2003a; Rouillard, 2003; Griffiths et al., 1997). Ces
limites sont multiples : assignation non aléatoire des participants, historique réel de
consommation de drogues inconnu, usage concomitant d’autres substances chez la
presque totalité des consommateurs d’ecstasy, états psychologiques antérieurs à la
consommation, absence d’un groupe de comparaison, etc. (Cole et al., 2002; Rouillard,
2003; Grob, 2002).
Le portrait est assez semblable en ce qui concerne les amphétamines, mais il
semble qu’elles peuvent beaucoup plus facilement induire la dépendance et même la
psychose (Griffiths et al., 1997; ODCNU, 2003). De plus, la consommation
d’amphétamine est associée à un profil d’usage favorisant souvent une consommation
excessive suivie d’une descente caractérisée par de l’anxiété, l’agitation et la dépression
(Griffiths et al., 1997). Pour ce qui est des conséquences psychiatriques de la consommation de LSD, des attaques de panique et des bad trips sont souvent rapportés (Griffiths et al., 1997). Généralement, ces effets ne persistent pas dans le temps, mais peuvent prendre la forme d’un syndrome de stress post traumatique pour certains individus
(Griffiths et al., 1997). L’usage chronique peut être suivi d’une dépression sévère et de
tentatives de suicide ou pourrait déclencher un épisode psychotique (Griffiths et al.,
1997). Encore une fois, il est tout à fait possible que de tels désordres existent déjà chez
les individus avant la consommation (Griffiths et al., 1997).
Conséquences somatiques. La consommation d’ecstasy entraîne une pharmacocinétique non-linéaire qui fait en sorte que, par exemple, l’augmentation d’une dose x
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Rapport „Recension des écrits sur les drogues de synthèse en Europe avec un regard de plus près en Suisse et ses
pays voisins“, (Vertrag Nr. 03.001065 / 2.24.02.-234)
par un facteur de deux peut occasionner une concentration plasmatique d’un facteur de
5, tandis que l’augmentation d’une dose y par un facteur de deux peut occasionner une
concentration plasmatique d’un facteur de 8, ce qui a des conséquences sur les effets
psychotropes, mais aussi sur l’ampleur des conséquences pour le corps (Kalant, 2001 ;
O’Shea et al., 1998 ; Reneman et al., 2001 ; pour une recension, voir Cole & Sumnall,
2003a; Rouillard, 2003). Ainsi, les ravers qui consomment plusieurs doses au cours
d’une même soirée, s’exposent à davantage de risques physiologiques. Évidemment,
comme dans le cas de toute autre drogue illégale, la méconnaissance de la pureté et de
la quantité de MDMA contenue dans un comprimé acheté sur le marché noir augmente
aussi ces risques (Rouillard, 2003).
Le MDMA provoquerait aussi des palpitations cardiaques chez environ un tiers
des individus qui en consomment (Calafat et al., 1998b ; Rouillard, 2003). En effet, cette
substance agit sur la pression sanguine en augmentant l’activité cardiovasculaire et
dans un contexte où la proprioception est réduite, les individus sous l’effet du MDMA
peuvent omettre d’écouter leur corps et de prendre une pause. Ainsi, ils s’exposent à
une toxicité et à l’extrême, chez des individus vulnérables, à un infarctus ou une hémorragie cérébrale (pour une recension, voir Cole & Sumnall, 2003a). De plus, la consommation pourrait entraîner des problèmes valvulaires cardiaques ou une hypertension
pulmonaire (Setola et al., 2003). Les effets vasoconstricteurs de l’ecstasy peuvent donc
entrer en interaction avec toute autre substance ayant des effets similaires (vasoconstricteurs) et peuvent surtout mettre à risque les individus souffrant de problèmes cardiaques (Setola et al., 2003). L’ecstasy peut aussi provoquer une tachycardie ou des crampes musculaires, ou un bruxisme (jaw grind or clenching) qui peut avoir des conséquences à long terme (Griffiths et al., 1997; Hitzler, 2002). Par ailleurs, elle peut causer des
dommages hépatiques (pour une recension, voir Cole & Sumnall, 2003a) et fait même
partie des causes les plus importantes d’insuffisance à ce niveau (Andreu et al., 1998;
Rouillard, 2003). Le mécanisme exact responsable de cette toxicité n’est pas connu à ce
jour (Rouillard, 2003; Cole & Sumnall, 2003a), mais la poly consommation, volontaire ou
pas, pourrait en partie l’expliquer (Rouillard, 2003). En terme de métabolisme, jusqu’à
7% des individus auraient une déficience au niveau d’un cytochrome (P450 CYP2D6)
impliqué dans la métabolisation de l’ecstasy et ces individus deviennent plus à risque
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Rapport „Recension des écrits sur les drogues de synthèse en Europe avec un regard de plus près en Suisse et ses
pays voisins“, (Vertrag Nr. 03.001065 / 2.24.02.-234)
d’être frappé d’hyperthermie en comparaison à la population générale (Tucker et al.,
1994). De plus, l’impact de l’ecstasy sur le contrôle diurétique peut provoquer une hyponatrémie (déficit de sel dans le sang) qui jumelée à l’effet de rétention urinaire provoqué
par une consommation de doses élevées peut aggraver la hépatotoxicité (Rouillard,
2003).
Par ailleurs, l’effet le plus grave, puisqu’il est le plus probable de provoquer une
mort, est celui de l’hyperthermie fulgurante (Rouillard, 2003; Griffiths et al., 1997). Il est
clairement démontré que la consommation d’ecstasy peut augmenter la température du
corps, mais dans une trop faible mesure pour créer de grave problèmes lorsque la température ambiante est contrôlée (pour une recension, voir Cole & Sumnall, 2003a). Par
contre, dans un environnement chaud et humide, jouxté d’une tenue trop peu légère et
d’une activité physique intense (danse), le risque d’hyperthermie et de déshydratation se
décuplent (Carvalho et al., 2002 ; Rouillard, 2003). Ainsi, dans un environnement inadéquat la consommation d’ecstasy peut entraîner la mort par la coagulation intravasculaire, la rhabdomyolose ou encore l’insuffisance rénale grave qui peut l’accompagner
(pour une recension, voir Cole & Sumnall, 2003a). Une étude chez les rats a cependant
démontré récemment que l’hyperthermie peut être renversée par la clozapine, un médicament antipsychotique (Blessing et al., 2003). De plus, les dommages physiologiques
de l’ecstasy sont la plupart du temps reliés au contexte (Griffiths et al., 1997). Ainsi, bien
que la grande majorité d’entre eux aient été occasionnés par une consommation dans
un environnement inapproprié, des prédispositions métaboliques, un usage excessif ou
une poly consommation, plusieurs décès ont été recensés depuis une dizaine d’années
en conséquence à la consommation d’ecstasy. Par exemple, en Angleterre, de 1997 à
2000, environ 15 à 20 décès par années ont été rapportés (Shifano et al., 2003). La majorité de ces décès sont conséquents à l’interaction avec des facteurs environnementaux et auraient facilement pu être évités (Concar & Ainsworth, 2002), mais il demeure
qu’une minorité de gens ayant une prédisposition peuvent mourir d’une seule consommation de MDMA pure (Concar & Ainsworth, 2002). Malgré ces décès, les risques de
mourir suite à la prise de solvants, d’anti-douleurs, de cocaïne (2X), d’héroïne (20X) et
même en pratiquant le ski de descente sont encore plus élevés (Concar & Ainsworth,
2002). Ces décès se sont généralement avérés être la conséquence d’une combinaison
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Rapport „Recension des écrits sur les drogues de synthèse en Europe avec un regard de plus près en Suisse et ses
pays voisins“, (Vertrag Nr. 03.001065 / 2.24.02.-234)
de coups de chaleur, d’épuisement, de déshydratation et de l’augmentation de la température corporelle entraînée, en partie par le MDMA (Club Health, 1998).
Les effets somatiques dans le cas des amphétamines sont en grande partie similaire à ceux de l’ecstasy ou sont reliés aux modes d’administration nasal et intraveineux
(Griffiths et al., 1997). En effet, tout comme pour l’ecstasy, les amphétamines semblent
être surtout toxiques dans un environnement chaud et peuplé et pendant l’activité prolongée qui augmente les risques de déshydratation et d’hyperthermie, donc de décès.
Encore, comme dans le cas de l’ecstasy, la consommation d’amphétamines peut aussi
provoquer des ulcères et des problèmes dentaires (à cause du bruxisme), des maux de
tête, des nausées, des vomissements, une vision floue et des mouvements répétitifs
(Griffiths et al., 1997). Quand à ceux qui utilisent l’injection pour s’intoxiquer, ils
s’exposent aux mêmes risques associés à la consommation de drogues par voie intraveineuse, c’est-à-dire l’exposition plus risquée aux virus de l’hépatite C et du SIDA. Pour
ce qui est de l’usage nasal, il peut occasionner des conduits troués, une rhinite chronique ou une diminution ou perte de l’odorat. Des doses très élevées peuvent aussi provoquer une tachycardie, des convulsions, des coups de chaleurs, le coma et la mort.
Cependant, soulignons que la consommation non intraveineuse d’amphétamine est très
rarement associée à des décès (Griffiths et al., 1997). Aussi, dans les cas impliquant la
conduite d’un véhicule moteur, les effets des amphétamines peuvent provoquer des accidents de la route. Enfin, les effets déplaisants de la descente peuvent pousser
l’individu à consommer une autre drogue pour en alléger les effets déplaisants, ce qui
peut évidemment augmenter les risques de problèmes physiologiques.
Concernant le LSD, le contexte et les modes de consommation comptent aussi
pour beaucoup. Entre autre la consommation de LSD augmente les comportements à
risque et les risques d’accident. Par ailleurs, il peut créer une ataxie, des crampes musculaires, des accidents/suicide (comme se jeter en bas d’un bâtiment en croyant que
l’on peut voler, ce qui est toutefois très rare). Dans toute l’histoire de la consommation
de cette substance, un seul cas d’overdose a été documenté, et ce suite à l’injection
d’une dose importante. Quelques rares cas de convulsions et d’hyperprexie ont aussi
été rapportés (Griffiths et al., 1997).
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Rapport „Recension des écrits sur les drogues de synthèse en Europe avec un regard de plus près en Suisse et ses
pays voisins“, (Vertrag Nr. 03.001065 / 2.24.02.-234)
Conséquences neurotoxiques. Une multitude d’études a été réalisée chez
l’animal pour tenter d’identifier la neurotoxicité de l’ecstasy (pour une recension, voir
Cole & Sumnall, 2003b; Lyles & Cadet, 2003). Bien que les doses administrées aux
animaux furent parfois élevées ou injectées, il a été identifié que la consommation
d’ecstasy entraîne des effets toxiques au niveau des terminaisons nerveuses où la sérotonine est produite et, dans une moindre mesure, au niveau des terminaisons neuronales dopaminergiques. Cette toxicité pu même être observée jusqu’à sept ans plus tard
(Sheffel et al., 1998; Hatzidimitriou et al., 1999). Par contre, son existence chez
l’humain n’a toujours pas été confirmée (Concar & Ainsworth, 2002; Griffiths et al., 1997;
Kish, 2002; Ricaurte, Yuan, Hatzidimitriou, Cord & McCann, 2003). Bien que de récentes études et recensions montrent qu’elle puisse exister, rien n’est conclu à ce sujet et
malgré 20 ans de recherche, ses mécanismes d’action exacts sont toujours inconnus
(Lyles & Cadet, 2003). Ici encore, le contexte y jouerait un rôle important (O’Shea & Colado, 2003) car effectivement, une étude a montré que chez les rats, de faibles augmentations de la température peuvent empirer la toxicité sérotoninergique (Malberg & Seiden, 1998) et créer une toxicité inexistante sinon (Yuan et al., 2002). Enfin, si on lit de
plus en plus en plus que l’ecstasy est neurotoxique et qu’un consensus s’installe à ce
sujet, des faiblesses méthodologiques trop importantes trahissent les plus ardents défenseurs de l’existence de cette neurotoxicité (NIDA, Ricaurte, McCann et compagnie).
Concernant les amphétamines, il est clairement démontré que des doses élevées
(particulièrement de méthamphétamine) sont toxiques pour les neurones dopaminergiques, et dans une moindre mesure, pour celles sérotoninergiques (Griffiths et al., 1997).
Quant au LSD, il semble n’avoir aucune neurotoxicité (Griffiths et al., 1997).
Malgré toutes les conséquences potentielles soulignées précédemment, plusieurs limites importantes existent en ce qui concerne les études portant sur les effets
du MDMA (Cole et al., 2002; Grob, 2002; Kish, 2002). D’abord, il est éthiquement impossible de procéder à un devis expérimental avec assignation aléatoire. Ensuite, les
individus affirmant avoir consommé de l’ecstasy n’ont que très peu de certitudes face à
cette affirmation et plus de 95% des consommateurs d’ecstasy consomment aussi
d’autres drogues volontairement (il est d’ailleurs pratiquement impossible de trouver des
consommateurs lourds d’ecstasy qui ne sont pas des poly consommateurs - voir section
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Rapport „Recension des écrits sur les drogues de synthèse en Europe avec un regard de plus près en Suisse et ses
pays voisins“, (Vertrag Nr. 03.001065 / 2.24.02.-234)
profils). Par ailleurs, plusieurs études examinent des sujets volontaires qui peuvent êtres
différents entre eux et très peu d’études tiennent compte des différences initiales entre
les usagers et non usagers ainsi que des différences dues à la comorbidité. Aussi, la
quantité de drogue consommée est très difficile à estimer tout comme il est presque impossible de tenir compte du fait que les consommateurs d’ecstasy ont, en plus d’avoir
consommé cette substance, eu des périodes prolongées d’absence de sommeil et une
altération de leur cycle de consommation de nourriture. De plus, la recension des écrits
à ce sujet reste toujours incomplète à cause du problème de file drawer (non publication
de plusieurs études à résultats négatifs). Ainsi, toute sorte de relations factices pourrait
exister entre la consommation de MDMA et les conséquences identifiées. Entre autre,
les niveaux faibles de récepteurs 5-HT (sérotoninergiques) ont été reliés à la recherche
de sensation et à l’impulsivité, deux facteurs de risque connus de la consommation de
drogue et de MDMA (Boot et al., 2000 ; Morgan, 1998). Donc, il y a une possibilité que
les niveaux de ces récepteurs soient déjà faibles avant la prise d’ecstasy et en explique
même en partie la consommation par leur lien avec l’impulsivité et la recherche de sensation. Dans cet ordre d’idée, nous pourrions donc supposer que certaines conséquences présentées plus tôt pourraient être factices.
Ainsi, certains auteurs tentent de ramener l’objectivité et la rigueur dont semble
manquer, pour toutes sorte de raisons mentionnées ci-haut, la recherche à ce sujet (voir
à ce sujet l’article paru tout récemment dans le New York Times, 2003). C’est entre autre la position que prend Kish (2002) lorsqu’il tente de souligner que, jusqu’en 2001, le
fait que seulement trois individus décédés des suites de la consommation d’ecstasy ont
subi une autopsie suggère que les taux de décès qui lui sont associés sont relativement
faibles. Par ailleurs, il souligne que les principales méthodes pour mesurer l’intégrité des
neurones sérotoninergiques n’ont pas encore fait la preuve de leur validité et ni même
de leur fidélité. Peut-être aussi y a-t-il une perception généralisée que le dommage sérotoninergique à été démontré de façon inéquivoque par l’étude de McCann et al. (1998).
Mais pourtant, ce n’est vraiment pas le cas selon Kish (2002) car la validité de la méthode employée demeure controversée pour plusieurs (Shoaf et al., 2000). À ce sujet, la
critique affirme que la mesure utilisée est tellement imprécise que l’on ne peut pas lui
accorder un statut de fidélité (Concar & Ainsworth, 2002). Ricaurte rétorque qu’il est plus
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difficile encore de détecter des effets significativement différents quand la variance intra
groupe est grande, ce qui est tout à fait vrai, mais qui n’a pas de lien avec le fait que
cette variance est ici due à une erreur de mesure qui produit des résultats non fiables.
Ricaurte et ses collaborateurs (2002), ainsi que la revue Science ont aussi été
très sévèrement critiqués au cours de la dernière année au sujet de leur étude maintenant célèbre, même si rétractée récemment, qui affirmait démontrer que la toxicité dopaminergique observée dans deux échantillons d’espèces différentes de singes soutenait l’hypothèse d’une semblable toxicité chez l’humain qui consomme des doses similaires à celles administrées aux animaux des deux études, c’est-à-dire, une consommation récréative moyenne. Ce qui est critiqué ici, et qui vraisemblablement ne peut pas
passez inaperçu aux yeux de deux ou trois évaluateurs arbitres, c’est que 20% des sujets des deux échantillons sont décédés alors que quelques autres n’ont pas reçu toutes
les doses parce déjà en trop mauvais état. Donc, si l’argumentaire de cette étude était
valable, plus de 20% des participants aux soirées techno-rave décèderaient à chaque
fête, ce qui n’est vraisemblablement pas le cas. Colin Blackmore de l’Université de Oxford a même insisté pour que la revue Science publie les évaluations anonymes de
l’article de Ricaurte et al, (2002) en argumentant que ce type d’étude peu rigoureuse
n’aide personne (Radford, 2003).
5.2 Conséquences sociales (conséquences judiciaires, violence, désocialisation)
En terme de conséquences sociales, viennent en premier les conséquences judiciaires,
ainsi que celles de désocialisation et même de violence. En effet, la consommation des
drogues de synthèse est associée dans une certaines mesure à des conséquences telles la judiciarisation, la perte d’emploi, la désocialisation, etc. (Olin & Plaisait, 2003). Les
conséquences judiciaires sont réelles étant donné, par exemple, le durcissement des
mesures répressives depuis 1996 en France (Calafat. et al, 1998a) et la discrétion policière très limitée en Italie (EMCDDA, 2002b). Certains problèmes financiers, interpersonnels et occupationnels peuvent survenir en partie en conséquence à l’abus de drogues de synthèse (Topp et al., 1999).
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Il semble que malgré les bonnes intentions des contrôles judiciaires, les impacts
positifs qu’ils peuvent avoir peuvent être plus faible que leurs conséquences négatives.
Par ailleurs, même si les études portant sur la consommation d’amphétamines ou de
méthamphétamines présentent aussi des faiblesses méthodologiques, elles semblent
davantage relier l’usage d’amphétamine à la criminalité (Griffiths et al., 1997). De plus,
le caractère illicite de la prise de drogue de synthèse décuple les risques que comporte
sa consommation et il favorise la criminalisation et la stigmatisation. Par ailleurs, certaines de ces drogues peuvent être utilisées afin de commettre des viols (Rouillard, 2003)
comme c’est notamment le cas du rohypnol et du GHB. Enfin, la demande pour les drogues de synthèse dans un contexte de prohibition favorise la corruption (Clutterbuck,
1995) car, en effet, lorsque la marge de profit de revente est aussi importante que dans
le cas des drogues de synthèse, pratiquement aucune loi ou mesure ne peut enrayer le
phénomène.
6. Prévention des conséquences négatives, conclusion et recommandations
Dépendamment de l’orientation philosophique, politique, idéologique ou scientifique que
l’on emprunte, les solutions envisagées, proposées et mises en œuvre seront très variées dans leurs moyens étant donné les différents objectifs visés. Par exemple, ceux
qui désirent aboutir à une société sans drogues, même si cela est à toute fin pratique
impossible et irréaliste, proposeront davantage de solutions répressives et d’augmenter
les budgets de guerre à la drogue. Ainsi, plusieurs pistes d’action, parfois contradictoires, ont été proposées jusqu’à aujourd’hui. Cette section vise donc à explorer et proposer des avenues intéressantes pour l’intervention préventive.
Répression, réduction de la demande ou réduction des méfaits?
Dans plusieurs situations problématiques d’un point de vue de santé publique, la
« tâche politique et sociale» consiste à déterminer l’approche à adopter en la matière,
ce qui, nécessairement, guidera l’intervention qui sera mise en œuvre. La répression,
contemplée et priorisée depuis très longtemps est de plus en plus remise en question.
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Cette approche ne fait qu’entretenir la corruption (Clutterbuck, 1995) et correspond à
censurer les transformations socioculturelles plutôt que les comprendre (Fallu, 2001). À
l’extrême, cette approche propose des solutions démesurées. Par exemple, Rosenbaum
(2002) rapporte même que plusieurs villes américaines (New Orleans, Panama City
Beach, Florida, Chalotte, North Carolina, Nashua, etc.) ont vu toutes sortes de règlements proposés pour tenter de lutter contre l’ecstasy: interdire les bâtons fluorescents,
le Vicks, les masques, les massages et les chill rooms !!! Dans ce contexte, les libertés
individuelles sont souvent bafouées au nom d’objectifs utopiques et de principes moraux
n’ayant aucune validité scientifique. Une approche plus récente, issue de l’approche
répressive, mais aussi des milieux médicaux, est l’approche de la réduction de la demande. Bien qu’utile et partiellement efficace, cette approche nous semble incomplète
et encore conférer un statut malsain et pathologique à la consommation de drogues,
encore ne pas reconnaître le caractère intrinsèquement normatif de la consommation de
substances psychoactives.
D’un autre côté, dans le contexte où la classification légale des psychotropes
n’est pas tant basée sur la science et la toxicité pharmacologique (Nadeau & Biron,
2000), où certaines normes sociales paraissent démesurées ou rétrogrades aux yeux
des jeunes à tel point qu’ils se construisent une sous-culture comme dans le cas particulier des raves, il importe de bien les informer sur la réalité de la consommation de psychotropes. Les « intervenants rave » en sont ainsi venus à croire que prodiguer
l’information et aménager le milieu peuvent avoir un impact positif sur les modèles de
consommation afin qu’ils deviennent plus sécuritaires. L’information sur les effets et méfaits des drogues (information succincte ou exhaustive sur les effets psychologiques,
physiologiques, aigus, chroniques, toxiques, sur les interactions dangereuses, etc.)
permettrait à l’individu de procéder à une prise de décision adéquate et éclairée sur les
psychotropes qu’il va consommer ou pas. De plus, l’information devrait être transmise
par une source valorisée par les personnes que l’on tente d’influencer (Club Health,
1998). Par exemple, quand l’information est transmise par des pairs, la crédibilité du
message est d’autant plus grande en partie parce que ces pairs montrent implicitement
que, pendant l’exercice de leurs fonctions, il ne prennent pas de risque avec la
consommation et qu’ils peuvent quand même participer à la fête et s’amuser.
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Par ailleurs, pour les approches de réduction des méfaits, il est important d’agir à
trois niveaux: l’individu, la communauté et la société. Au niveau de l’individu, il importe
de voir la personne comme un tout, comme ayant du potentiel et il faut partir des besoins de la personne. Au sujet de la communauté, il importe que les différents acteurs
se concertent et s’entendent sur des moyens et des objectifs communs (même si cela
n’est pas facile), il faut rendre les services accessibles, il faut former les intervenants et
les dirigeants et impliquer les citoyens ainsi que la personne marginalisée. Enfin, au niveau sociétal, il faut agir pour favoriser un changement législatif, mettre en place des
règles et des politiques favorables à la réinsertion, une campagne de prévention, sensibilisation et éducation ainsi qu’instaurer des directives claires et favoriser la concertation
de tous les systèmes.
La recherche dans le domaine de l’intervention en réduction des méfaits au sujet
de la consommation des drogues de synthèse est cependant très peu avancée. En fait,
le nombre de publication à propos du MDMA dépasse très largement le nombre de publication sur les moyens d’intervention et de prévention ainsi que sur les politiques sociales à adopter en la matière (Weir, 2000). Entre autre, plusieurs embûches méthodologiques existent en matière d’évaluation de ce type d’intervention (Burkhart & Lopez,
2002). Malgré ces difficultés, certaines études ont pu démontrer des effets positifs et à
peu près aucune étude n’a démontré d’effets négatifs. Par exemple, 40% des gens interrogés rapportent avoir adapté leur comportement suite à une campagne de sensibilisation (Daisy) à Liverpool et l’information fournie est évaluée comme crédible par le
groupe cible (HIT-Henderson, 1994). Par ailleurs, pratiquement tous les projets évalués
rapportent une certaine prise de conscience des risques chez sa clientèle (Burkhart &
Lopez, 2002) et la crainte que les documents distribués n’encouragent indirectement la
consommation d’ecstasy ne s’est pas avérée vérifiée. Au contraire, il a été démontré
que les documents distribués par Energy Control ont augmenté significativement la perception des risques de la consommation chez les non consommateurs (Burkhart & Lopez, 2002).
Plusieurs faits doivent être pris en compte avant de choisir une stratégie d’action.
D’abord, il importe de se rappeler que même les animaux consomment des drogues et
que la consommation est un phénomène universel qui peut même être adaptatif (Nesse
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& Berridge, 1997) et faire partie du développement psychosocial normal (Chen & Kandel, 1995; DeWit, Offord, & Wong, 1997; Kandel & Logan, 1984; Loeber, 1988; Moffitt,
1993 ; Paglia & Room, 1999). De plus, il est important de réaliser que la prévention traditionnelle des toxicomanies n’est pas très efficace (Paglia & Room, 1999; Rosenbaum,
2002; Tobler & al, 2000), que la théorie de l’escalade ne tient pas la route scientifiquement (Kandel, 2002) et que la consommation de MDMA est un problème grave et urgent
qui doit être rapidement intégré à la politique publique (Olin & Plaisait, 2003). Une chose
est certaine : les incohérences sont à éviter. En effet, peu importe le message envoyé, il
se doit d’être clair et cohérent. On constate aussi que le fait de vouloir « sanitariser » les
raves provoque souvent qu’ils se concentrent dans les clubs (Gauthier, 2001; Weir,
2000) et que d’autres clandestins apparaissent (Gauthier, 2001). Weir (2000) y voit un
risque pour favoriser les interactions avec l’alcool. Enfin, force est aussi de constater
que la consommation de drogues de synthèse sort du rave.
Par ailleurs, étant donné les taux de prévalence de consommation de STA observés dans les événements rave, les interventions à ces endroits devraient être une priorité. Entre autre, il devrait y avoir des mécanismes facilitant la distribution de dépliants
(qui contiennent des conseils de réduction des risques) ainsi que de condoms à l’entrée
des raves à tous les participants; la tenue d’un stand garni de plusieurs documents informatifs au sujet des différentes drogues, de condoms, de bouchons auditifs, de bonbons (pour éviter l’hypoglycémie), etc. à l’intérieur du rave, si possible dans le Chill Out;
la présence de bénévoles formés qui sont disponibles pour offrir counseling et afin de
répondre aux questions des jeunes. En plus de pouvoir s'informer, la personne devrait
pouvoir compter sur une écoute et un soutien auprès des bénévoles qui peuvent l'orienter vers des ressources appropriées en cas de besoin. La pose d’affiches avec des
messages préventifs un peu partout sur les murs intérieurs, particulièrement dans les
toilettes, un endroit très fréquenté, est aussi un excellent moyen d’informer les participants aux fêtes techno-rave . Une autre action à privilégier consiste à déployer des
troupes de bénévoles pour aller, de manière proactive, à la rencontre des participants
en détresse physiologique ou psychologique, pour désamorcer les états de crise et pour
assurer le lien avec les secouristes. D’autre part, comme la consommation des STA
s’effectue de plus en plus en contexte privé, il est important de développer des interven-
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tions en milieu scolaire (stand d’information, animation de groupes de discussion, formation d’intervenants, etc.).
Comme les conséquences sanitaires des STA sont en grande partie tributaire du
contexte dans lequel la consommation prend place, il est souvent assez facile de limiter
les risques associés en donnant aux ravers des conseils de réduction des méfaits. Voici
quelques exemple : Remplacer les pertes d’eau et de sel dues à la transpiration, prendre des pauses régulièrement, bien manger et manger salé avant, connaître les effets
des drogues et les risques d’adultération, connaître les symptômes d’une surdose, éviter
l’alcool en combinaison avec les STA, éviter d’aller seul dans un rave, etc.
D’autre part, il importe de miser autant sur la prévention universelle que ciblée,
deux axes complémentaires. Par exemple, en terme de prévention primaire (universelle), il est important de mettre en place des programmes d’éducation nationale,
d’habiletés sociales et génériques, la prévention secondaire (ciblée) permet de limiter
les dommages auprès des ravers, jeunes, amateurs de techno et de tous les individus à
risque que la prévention primaire n’a pas réchappé. De plus, il serait pertinent de mieux
équilibrer la répartition prévention/répression et assurer la pérennité des actions. Il est
aussi extrêmement important de poursuivre des objectifs réalistes et de lutter contre
l’usage précoce, la variété et contre l’abus, mais lutter contre le simple usage qui n’est
pas associé à des conséquences néfastes est un vœu pieux à éviter. Il est aussi extrêmement important d’envoyer des messages et d’utiliser des supports adaptés à la clientèle et aux objectifs visés (intervention différentielle, s’adresser à des consommateurs
n’est pas comme s’adresser à des jeunes qui n’ont jamais consommé et vice versa; Paglia & Room, 1999). De plus, il faut éviter à tout prix d’exagérer ou de dramatiser, la menace des drogues. Non seulement cela n’est pas efficace, mais cela occasionne parfois
des effets pervers et contre-productifs (surtout si le message va à l’encontre de
l’expérience des jeunes), essentiellement à cause d’une perte de crédibilité (EMCDDA,
2001 ; Paglia & Room, 1999). Ensuite, former et responsabiliser les différents acteurs
(institutions, médecins, intervenants, enseignants, etc.) est un rôle important à assumer.
De plus, impliquer les individus et les collectivités concernés dans l’élaboration, la planification et dans l’implantation d’un programme favorisera la motivation et l’adéquation du
programme avec les attentes et les besoins de la clientèle cible. Baser tout programme
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de prévention sur des facteurs de risque identifiés par la science et les concevoir en
équipe multidisciplinaire est une tâche difficile, mais qui est aussi nécessaire (utiliser
une approche collaborative, travailler avec les organisations et les coalitions communautaires; Paglia & Room, 1999). Le curriculum scolaire d’éducation aux drogues devrait
quant à lui être basé sur les principes éducatifs généraux et non pas sur une idéologie
(Paglia & Room, 1999). L’étudiant est un citoyen et mérite une éducation objective à
l’image de n’importe quelle autre matière. D’autre part, les approches de contrôle ont
montré un succès en limitant l’usage de drogues illicites et en régulant l’usage lorsqu’il
s’agit de drogues légales. Cependant, leur succès dépend du consensus populaire
(Paglia & Room, 1999). Alors, dans le cas particulier des drogues de synthèse, il semble
qu’il n’y ait pas à l’heure actuelle de consensus pour les enrayer comme il en existe davantage un concernant le tabac, par exemple.
Ensuite, il faut rapidement expliquer aux adultes le rationnel derrière l’approche
de réduction des méfaits (Paglia & Room, 1999). Il faut aussi éduquer les adultes sur la
réalité de la consommation de drogue chez les jeunes et sur les caractéristiques des
initiatives de prévention efficaces (Paglia & Room, 1999). De plus, il faut tenter de fournir de l’information objective et factuelle et axer la prévention sur les nouvelles tendances. Mettre en place ou bonifier un système de surveillance des drogues de synthèse et
des ses profils de consommation et au moins instaurer un projet pilote d’analyse de
substance (ou évaluer ce type d’initiatives si elles sont déjà en place) est en ce sens
une voie importante à explorer. Ce type d’action permet de mieux suivre l’évolution des
profils de consommation et, par une évaluation qualitative des drogues, une mesure déjà implantée dans plusieurs pays européens, il est possible de réduire les méfaits liés à
la consommation de drogues de synthèse adultérées (Schroers, 2002). Par ailleurs, les
lois ne permettent pas toujours une telle intervention (de Ruyver, 2003) qui pourrait
pourtant s’avérer bénéfique et qui a démontré une efficacité prometteuse lors d’une
étude réalisées auprès de 700 personnes originaires d’Allemagne, d’Autriche et des
Pays-Bas (Benschop, Rabes & Korf, 2003 ). Ce type d’intervention ne permet pas seulement de renseigner la personne sur ce que contient une drogue et d’éviter, à terme,
que l’individu ne consomme de substances dangereuses ou qui ont un potentiel
d’interaction risquée entre elles, mais c’est une occasion unique de transmettre des in-
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formations sur les drogues et de créer un contact avec des clientèles récalcitrantes avec
qui on a beaucoup de difficulté normalement à le faire. Tenter de développer des
connaissances et des ressources à propos de la dépendance aux STA et de leur traitement devient aussi de plus en plus important. De plus, il faut financer davantage la recherche car il y a encore beaucoup à faire à ce sujet, autant au niveau de la recherche
étiologique, biologique, clinique, épidémiologique que des résistances à l’inter ministérialité par exemple. Enfin, l’usage de drogue et la toxicomanie sont davantage des problèmes de santé publique que de sécurité publique. Ainsi, il faut progressivement, systématiser les peines alternatives à l’incarcération pour l’usage de drogues et limiter les
risques de judiciarisation car celle-ci est mauvaise pour la santé psychosociale d’un individu.
En résumé, il semble peu probable que nous soyons capables d’endiguer la
consommation, mais il semble tout à fait possible que nous puissions en réduire les
conséquences négatives (Weir, 2000). En conséquence, la position politique la plus
éthique est de réduire les conséquences négatives de la consommation tout en augmentant les standards nécessaires pour assurer une crédibilité aux études scientifiques
(Grob, 2002).
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