Baptême du Centre hospitalier de Gaillac Jeudi 11 décembre
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Baptême du Centre hospitalier de Gaillac Jeudi 11 décembre
Baptême du Centre hospitalier de Gaillac Jeudi 11 décembre, 16h30 Salle polyvalente du Centre hospitalier Monsieur le Secrétaire général de la Préfecture du Tarn, Monsieur le Député, Monsieur le Sénateur, Mesdames et Messieurs les élus, Mesdames et Messieurs les représentants du personnel de santé et représentants des associations, Monsieur Pascal YRISSOU et sa famille, Mesdames et Messieurs, Alors que dans quelques instants, nous allons dévoiler la plaque qui donnera au centre hospitalier de Gaillac le nom d’Henri Yrissou, je ne peux m’empêcher d’être saisi par l’émotion et le respect. L’émotion due à la présence de Pascal Yrissou, le fils d’Henri Yrissou avec sa famille, qui retrouve ses racines gaillacoises. Merci de votre présence chaleureuse. Merci également aux différentes personnalités, aux amis fidèles de l’ancien Maire qui sont venus pour de nostalgiques retrouvailles. A l’émotion succède le respect devant un homme d’exception compétent qui va tirer Gaillac de sa léthargie, la moderniser, lui donner les infrastructures nécessaires sans lesquelles la ville ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui. Qu’il me soit donc permis d’évoquer cette personnalité hors du commun ! Il est des maires qui marquent de leur empreinte l’histoire de la ville par leur vision prospective de l’avenir, par leur volonté de faire aboutir des projets novateurs parfois controversés et pourtant indispensables à la qualité de vie des habitants. Il est des maires dont l’intelligence brillante soulève le respect et l’admiration, qualités hors du commun qu’ils mettent humblement au service de leurs concitoyens. Henri Yrissou fait indéniablement partie de ceux-là et c’est son engagement au service de notre ville que nous sommes tous venus, de manière unanime, honorer aujourd’hui. Avant lui, Joseph Rigal s’est dévoué pour sa ville : chirurgien à la renommée nationale, il a initié de grands travaux dont la construction de l’hôtel de ville reste un des plus beaux exemples. Il a joué également un rôle important dans sa fonction de député. Mais au début du XXème siècle, Gaillac devient une ville endormie dont la dynamique industrielle ne se dessine pas vraiment et dans laquelle il est difficile de voir mêmes les prémices de ce qu’elle est aujourd’hui. Il faudra attendre l’arrivée d’Henri Yrissou en 1959, à la Mairie de Gaillac, pour que la ville reprenne un second souffle. Né le 15 mai 1909 à Nîmes, Henri Yrissou fait des études de Droit à la faculté de Poitiers, devient par la suite inspecteur des Finances en 1937, puis sous-directeur du Ministère des Finances en 1942. Sa position lui permet d’aider la Résistance, de participer au combat de l’ombre, ce qui lui vaut la médaille de la Résistance à la fin de guerre. D’autres décorations récompensèrent son parcours exemplaire. Il fut ainsi Commandeur de la Légion d’Honneur, décoré de la Croix de guerre 19391945 avec palme. Après un brillant début de carrière dans l’administration et un service rendu à son pays, il fait son entrée en politique. C’est alors en 1950, qu’il est nommé directeur du cabinet d’Antoine Pinay, ministre des Travaux publics et des transports. Antoine Pinay s’attachera ses services dans tous ses ministères y compris quand il est nommé Président du Conseil en 1952. Suite à la victoire du Front républicain, Henri Yrissou se lance dans l’arène politique, en qualité d’élu. En avril 1958, il gagne les élections au 1er tour et devient conseiller général de Gaillac, puis député en novembre de la même année. En 1959 il est élu maire de Gaillac et le restera jusqu’en 1977. Vers la fin de sa carrière, à la retraite de l’Inspection des Finances, il est porté à la présidence du Crédit Naval (1971-1982) et rejoint également la Compagnie navale Worms. Mais ce qui nous rassemble aujourd’hui c’est son œuvre pour l’hôpital de Gaillac. Au commencement, il s’agissait de sauver et de développer une structure de soin qui existait depuis plusieurs siècles à Gaillac : l’hôpital SaintAndré, rue de la Voulte. En effet, à partir de la seconde moitié du XXème siècle, cet établissement – dont la présence date du XIIème siècle – ne répondait pas aux normes de l’époque. A une période où le monde rural se voyait dépourvu de moyens et laissé presque à l’abandon par les services de l’Etat, nous aurions pu craindre le pire pour l’ancienne commanderie Saint Pierre – Saint André. C’était sans compter sur la ténacité d’Henri Yrissou, ainsi que sur son entregent politique qui ont permis de mener à bien son combat pour : - Maintenir l’hôpital existant ; - Faire accepter la construction d’un nouvel établissement hospitalier indispensable, route de Montauban où nous nous trouvons aujourd’hui. C’est sur un site de plus de 2 ha, au nom prédestiné de la Malautié, qu’a été édifié le nouvel hôpital. Ce terme occitan désigne la maladie de la lèpre. C’est donc sur l’emplacement de l’ancienne maladrerie que vont s’élever les bâtiments conçus par l’architecte Jean Viguier et réalisés par l’entreprise Armengaud. Les relations politiques d’Henri Yrissou lui ont permis de défendre le projet à Paris et de le faire accepter. Il a également lutté pour obtenir les financements nécessaires à la construction de l’hôpital et des bâtiments annexes comme le pavillon Lauzeral pour enfants handicapés. Il a encore lutté pour l’édification du 4ème pavillon de la maison de retraite, en utilisant habilement les mesures prises pour accueillir les personnes âgées rapatriées d’Algérie. Dès 1960, il impulse alors, de manière très méthodique, la construction de ce Centre hospitalier, malgré les pressions, notamment économiques, qui pesaient sur la fermeture de l’hôpital Saint André : - de 1960 à 1965, la construction de la maison de retraite est entreprise ; - de 1964 à 1965, le pavillon des rapatriés est édifié. - en 1966, la cité des Conquêtes pour loger le personnel est achevée ; - de 1966 à 1967, l’Institut médico-pédagogique Lauzeral pour enfants handicapés voit le jour et est mis en service ; - enfin de 1965 à 1966, c’est l’entrée en fonction, par étapes, des services généraux du nouveau bloc principal médico-technique, de la centrale thermique, des cuisines, de la buanderie, de la lingerie et des services administratifs. Ainsi, 410 lits ont été créés pour une dépense « d’un milliard d’anciens francs » (10 millions de francs). Dans le même temps, l’hôpital Saint-André, devenu exclusivement maison de retraite, est en grande partie rénové. Parallèlement Henri Yrissou a entrepris de moderniser Gaillac : - Il s’attaque d’abord au quotidien, notamment à la mise en place des réseaux d’assainissement, quasi inexistants à son arrivée, et d’eau potable ; - Il crée les installations sportives sur les sites de Saint-Roch et de Pichery, complète celles de Laborie ; - Il améliore les écoles primaires, fait construire le collège Albert Camus par l’architecte Taillibert, concepteur du Parc des Princes et de la cité olympique de Montréal, développe le lycée Victor-Hugo ; - Le développement économique requiert toute son attention. Il crée alors la zone industrielle des Clergous et favorise la venue des laboratoires Fabre mais aussi celle d’Alphacan, ou encore celle de Rizzo, pour ne signaler que ses réalisations les plus importantes. Un peu plus de 50 ans après la sortie de terre du nouvel hôpital de Gaillac, nous sommes réunis aujourd’hui pour en écrire une nouvelle page. Plus qu’une simple plaque sur un mur, nous voulons ici laisser le souvenir d’un homme qui a largement œuvré pour sa ville, mais aussi nous voulons apporter un témoignage de notre reconnaissance pour que son engagement ne tombe dans l’oubli. Henri Yrissou fut avant tout un Maire soucieux de ses administrés, mais également un homme fédérateur dans le paysage politique gaillacois. Son entourage comprenait des hommes et des femmes engagés pour leur ville et je tiens, bien entendu à remercier ceux qui nous ont fait le plaisir de venir. Je pense à M. COCHEN, Mme BOYER, M. MALLE. Au cours de ses 18 ans de mandat, il s’est entouré de diverses personnalités politiques locales, bien connues ici à Gaillac. Cela explique pourquoi, en 2009 lorsqu’il nous a quittés, la municipalité de Gaillac avait tenu à lui rendre cet hommage et pourquoi, dès notre arrivée en mars dernier, en dehors de tout clivage politique, nous avons tenu à concrétiser ce baptême. Chers amis, le moment est venu de dévoiler la plaque. Elle symbolisera à jamais l’œuvre d’Henri Yrissou accomplie pour le centre hospitalier. La ville de Gaillac reconnaissante gardera toujours au fond de son cœur le souvenir d’un homme qui s’est dévoué sans compter pour elle, qui a fait de sa ville sa seconde épouse de laquelle il n’a jamais divorcé. Je vous remercie.