Textes lus par Jonas Vitaud le 12 septembre 2015 en l`Eglise de

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Textes lus par Jonas Vitaud le 12 septembre 2015 en l`Eglise de
Textes lus par Jonas Vitaud le 12 septembre 2015 en l’Eglise de Simorre (32420) lors du concert des Musicales des Coteaux de Gimone Tous les textes, sauf le tout dernier, sont du livre de Gaston Bachelard, La psychanalyse du feu, Gallimard, 1949 Lu avant la première partie du concert (Chapitre II/i, Feu et rêverie. Le complexe d’Empédocle) « Le feu enfermé dans le foyer fut sans doute pour l'homme le premier sujet de rêverie, le symbole du repos, l'invitation au repos. On ne conçoit guère une philosophie du repos sans une rêverie devant les bûches qui flambent. Aussi, d'après nous, manquer à la rêverie devant le feu, c'est perdre l'usage vraiment humain et premier du feu. Sans doute le feu réchauffe et réconforte. Mais on ne prend bien conscience de ce réconfort : que dans une assez longue contemplation; on ne reçoit le bien‐être du feu que si l'on met les coudes aux genoux et la tête dans les mains. Cette attitude vient de loin. L'enfant près du feu la prend naturellement. Elle n’est pas pour rien l'attitude du Penseur. Elle détermine une attention très particulière, qui n'a rien de commun avec l'attention du guet ou de' l'observation. Elle est très rarement utilisée pour une autre contemplation. Près du feu, il faut s'asseoir; il faut se reposer sans dormir; il faut accepter la rêverie objectivement spécifique. » Lu avant la troisième partie du concert (chapitre VII/iii – Le feu idéalisé : feu et pureté) « Voyons maintenant la région où le feu est pur. C'est, semble‐t‐il, à sa limite, à la pointe de la flamme, où la couleur fait place à une vibration presque invisible. Alors le feu se dématérialise, se déréalise; il devient esprit. » Textes lus avant le bis : Olivier Messiaen, Vingt Regards sur l'Enfant‐Jésus, XV. Baiser de l’Enfant Jésus Bachelard ‐ chapitre VII/iv – Le feu idéalisé : feu et pureté « Mais la véritable idéalisation du feu se forme en suivant la dialectique phénoménologique du feu et de la lumière. Comme toutes les dialectiques sensibles que nous trouvons à la base: de la sublimation dialectique, l'idéalisation du feu par la lumière repose sur une contradiction phénoménale : parfois le feu brille sans brûler; alors sa valeur est toute pureté. Pour Rilke: « Etre aimé veut dire se consumer dans la flamme; aimer c'est luire d'une lumière inépuisable.» Car aimer, c'est échapper au doute, c'est vivre dans l'évidence du cœur » Texte de Messiaen pour « Le baiser de l’Enfant Jésus »: « A chaque communion, l’Enfant ‐Jésus dort avec nous près de la porte ; puis il l’ouvre sur le jardin et se précipite à toute lumière pour nous embrasser ... « Thème de Dieu en berceuse. Le sommeil ‐ le jardin ‐ les bras tendus vers l'amour ‐ le baiser ‐ l’ombre du baiser. Une gravure m’a inspiré, qui représente l'Enfant‐Jésus quittant les bras de sa Mère pour embrasser la petite sœur Thérèse. Tout ceci est symbole de la communion, de l'amour divin. Il faut aimer pour aimer ce sujet et cette musique qui voudraient être tendres comme le cœur du ciel, et il n’y a rien d'autre. » 

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