Thalassa, Psychanalyse des origines de la vie

Transcription

Thalassa, Psychanalyse des origines de la vie
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Sandor Ferenczi
Thalassa
Psychanalyse des origines
de la vie sexuelle
précédé de
Masculin et féminin
Présentation de Nicolas Abraham
Traduction de Judith Dupont
et Myriam Viliker
Petite Bibliothèque Payot
Retrouvez l’ensemble des parutionsdes Éditions Payot & Rivages sur
www.payot-rivages.fr
Ces textes sont extraits des Œuvres complètes
de Ferenczi parues chez Payot dans la collection
«Science de l’homme».
© 1968, 1970, 1974, 1982, Éditions Payot,
© 1992, Éditions Payot & Rivages
pour l’édition de poche,
© 2002, Éditions Payot & Rivages
pour la présente édition,
106, boulevard Saint-Germain, 75006 Paris
EAN 9782228903288
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TABLE
PRÉSENTATION:
Le livre . . . . . . . . . . . . . .
7
(1929) . . . . . . . . . . .
25
MASCULIN ET FÉMININ
THALASSA
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
47
A. Partie ontogénétique . . . . . . . . . . .
53
B. Partie phylogénétique . . . . . . . . . . 111
C. Appendice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153
Index et glossaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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PRÉSENTATION
Le livre
Le livre que le lecteur français tient en main
est l’un des plus passionnants et des plus libérateurs de notre siècle. Il ne s’agit rien de moins
que de promouvoir la démarche psychanalytique en une méthode d’investigation universelle. La psychanalyse deviendrait par là un
instrument complémentaire des sciences de la
nature, biologie, paléontologie, médecine,
voire, en poussant les conclusions à l’extrême,
chimie et physique. Que pareille entreprise
puisse être féconde ou simplement possible,
nous avons de la peine à le croire. Il faut lire la
démonstration que nous en propose Ferenczi, à
propos d’un problème biologique circonscrit:
l’évolution de la génitalité, objet même du présent ouvrage. Cette lecture, d’abord, déconcerte. Puis, peu à peu, on pénètre dans un
univers étrange et attachant. Alors à chaque
page surgit quelque évidence inattendue répondant à d’autres, déjà entrevues, les confirmant
encore, les augmentant de sens nouveaux. Nous
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finissons par être conquis; et notre adhésion
jubilatoire marque une délivrance. Les entraves
de nos préjugés sévères se sont relâchées et nous
voilà en train d’accomplir avec l’auteur une vivifiante plongée au plus profond de nous-mêmes.
Ferenczi nous met en présence de ce qui vit en
nous obscurément, depuis la nuit des temps, de
ce qui est inscrit dans notre corps, dans nos
gestes, dans nos mythes. Biologie, histoire naturelle, embryologie, physiologie s’animent de
significations qui vont nous rattacher au passé
le plus reculé de notre espèce. Parfois notre
méfiance s’élève: serions-nous pris dans les filets
de quelque séduction métaphysique? Il n’en est
rien. Les significations que Ferenczi nous
apporte sont tout autre chose que des aliments
verbaux faits pour duper notre besoin d’unité.
Elles sont destinées à faire œuvre de science, à
proposer des hypothèses, à construire des plans
de recherches, à découvrir des faits nouveaux.
Quoi d’étonnant qu’une authentique science
des choses premières soit aussi poésie sans le
vouloir?
LE DISCIPLE DE FREUD
«L’entreprise d’une théorie de la génitalité 1»,
premier titre de la présente étude, se réclame de
la stricte orthodoxie freudienne. Disciple, ami
1. Versuch einer Genitaltheorie, Vienne, Internationaler
Psychoanalytischer Verlag, 1924.
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fidèle et compagnon de route du fondateur de la
psychanalyse, Sandor Ferenczi, expert psychiatre
à la cour d’assises de Budapest, se lie avec Freud
dès 1906, assimile sa doctrine avec une rapidité
prodigieuse, publie, coup sur coup, ses travaux
cliniques et théoriques, fonde avec son maître la
Société internationale de psychanalyse et jusqu’à sa mort, en 1933, ne cesse de mettre son
enthousiasme, son esprit créateur au service du
mouvement et de la doctrine. Son influence
s’exerce sur Freud lui-même et son apport original ne cesse d’alimenter les élaborations postfreudiennes.
Très tôt, Ferenczi acquiert la conviction de la
prééminence des recherches psychanalytiques
sur la psychologie et la médecine classiques.
L’énigme de l’hystérie a consommé leur faillite.
Dans ce domaine, le maître viennois est le seul
à apporter des lumières définitives. Or, par là
même, la psychanalyse met implicitement en
question tout un mode de pensée discréditée par
l’échec. Mais il faut composer: modestie et prudence incitent le chef de file à ménager les critiques. Cependant, la foi impétueuse du disciple
s’emporte: «Depuis longtemps, écrit Ferenczi
en 1913 1, l’évolution des sciences psycho- et neurologiques était en stagnation, lorsque la méthode
psychanalytique de Freud vint leur insuffler une
vie nouvelle. Avec une remarquable patience, à
1. «Formation et disparition des symptômes névrotiques» (en hongrois), Budapest, 1913, in «Préface».
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ne pas imiter, les anatomistes du cerveau faisaient
coupes et colorations sur des milliers d’échantillons sans apporter aucun fait nouveau de
quelque intérêt. Avec un zèle digne d’une cause
meilleure, les psychologues expérimentalistes
mesuraient les temps de réaction au millième de
seconde près, sans la moindre idée du parti à
tirer de cette accumulation de données. Dans
leur fanatisme, des philosophes de la nature, soidisant matérialistes, refusaient de prendre
connaissance des faits dits psychiques et se
contentaient de nier purement et simplement
l’existence de l’âme, comme sans fondement biologique pour l’heure. De leur côté, les spéculateurs de la métaphysique fermaient les yeux à
l’évidente primauté qui revient aux instincts dans
les processus vitaux et croyaient aborder par le
biais de la logique le domaine de l’âme si agité de
passions. Pendant le même temps, l’activité mentale des neurologues “cliniciens” se limitait à
la localisation géométrique, annuellement, de
quelques tumeurs cérébrales et à la prescription
de bromures. La psychiatrie, enfin, s’épuisait à
décrire des groupes de symptômes et à soumettre ceux-ci à des exercices de variation et de
combinaison. La paresse propre à l’esprit humain
est telle que de nos jours encore de nombreux
chercheurs tiennent à poursuivre leurs activités
monotones et stériles et se ferment hermétiquement au progrès, alors même qu’on aurait besoin
de tous les bras valides pour, à l’aide des idées
révolutionnaires reçues de Freud, défricher l’en10
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semble du territoire de la psychologie et de la
psychopathologie.»
L’élan de Ferenczi pour la doctrine dont il a
tout reçu ne connaît pas de limites. Là où l’initiateur s’effraie de sa propre témérité, le continuateur est plus à l’aise pour passer outre. Héritage
de ses études médicales, Freud porte en lui un
«Surmoi scientifique» par lequel il tient à se
faire accepter. Peu avant la parution de Thalassa
ne s’adresse-t-il pas à la biologie pour confirmation de ses thèses 1? Pour expliquer la répétition
compulsive du traumatisme (dans le rêve, la
névrose traumatique, le jeu d’enfant), n’introduit-il pas un principe étranger à ses premières
vues et emprunté à la biologie, l’«élasticité de la
matière vivante»? Pourtant l’explication à ce
problème crucial est écrite en toutes lettres dès
1900 dans Interprétation des rêves 2. Toute la
psychanalyse s’était fondée sur la théorie originale du symptôme névrotique et du symbolisme
onirique, considérés comme des compromis
substitutifs, intervenant entre un désir refoulé et
les forces refoulantes. Ce processus de symbolisation, régi par le principe de plaisir (et par son
dérivé, le principe de réalité), tend à la décharge
1. Jenseits des Lustprinzips, 1921, G. W. XIII. En traduction française: «Au-delà du principe de plaisir», in
Essais de psychanalyse, Paris, Payot, «Petite Bibliothèque
Payot», 2001.
2. Traumdeutung, 1900, G. W. II-III; traduit en français
par D. Berger, Paris, PUF, 1987.
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et à la réduction des tensions. C’était là un point
cardinal sur lequel il était inutile de revenir. La
solution d’un conflit, aussi mauvaise soit-elle,
amène une détente, ne fût-ce que partielle. La
compulsion de répétition, en tant que solution
symbolique, loin de se situer «au-delà» —
comme le voulait le dernier Freud — du principe de plaisir, doit être, au contraire, conforme
à ce principe. Telle est la thèse orthodoxe de
Ferenczi qui, sur ce point capital, demeure plus
freudien que le maître lui-même. Et de préciser: il y a nécessairement plaisir (détente) dans
la répétition symbolique. Celle-ci a même signification qu’un rituel de fête commémorant
quelque délivrance heureuse.
L’hommage du disciple est de prolonger, tout
en la préservant, la pensée dont il a hérité. De
cette pensée, Ferenczi tient à sauvegarder, contre
le gré du maître lui-même, la pièce fondamentale
et la plus originale: la théorie du symbole, liée
indissolublement au principe de plaisir. En la
poussant jusqu’à ses dernières conséquences, il
va accomplir les premiers pas vers la réalisation
de son rêve: la psychanalyse, science universelle.
Il va tenter avant tout ce que Freud n’eût jamais
osé entreprendre, l’intégration de la biologie à la
psychanalyse.
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UNE ENTREPRISE INÉDITE:
LA PSYCHANALYSE DES ORIGINES
Peut-on psychanalyser les faits biologiques?
Pour répondre à cette question, il convient tout
d’abord de faire table rase des préjugés philosophiques. Qu’il s’agisse du dualisme naïf pour
lequel «organisme» et «psyché» ne seraient que
des réalités séparées et non de simples produits
de deux modes d’approche ou des monismes tant
matérialistes que spiritualistes, issus tous deux
de prises de position incomplètes 1, en les considérant comme nuls et non avenus, il importe
avant tout de rétablir l’être vivant dans sa réalité
totale. Ceci acquis, des phénomènes tels que la
«matérialisation hystérique», à propos desquels
on évoquait un «saut mystérieux du psychique
dans l’organique», cessent d’être un scandale
pour la raison. Ces phénomènes, Ferenczi les
avait approfondis dans des études célèbres. Les
phénomènes «expressifs» de la conversion hystérique et aussi des manifestations émotives en
général se ramènent — dit-il — à l’utilisation des
possibilités phylogénétiques inscrites dans notre
corps pour la satisfaction à la fois magique et
symbolique de quelque désir refoulé 2. Prenons
1. «Zur Begriffsbestimmung der Introjektion» (Complément à la définition du concept de l’introjection), Zentralblatt für Psycho-analyse, 1912, II, p. 198-200.
2. Hysterie und Pathoneurosen (L’hystérie et les pathonévroses), Vienne, International Psychanalytischer Verlag,
1919.
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le cas de la rougeur du visage au cours d’une situation affectivement chargée. Cette vaso-dilatation
superficielle, localisée à la face, peut symboliser
le désir refoulé de l’adolescente d’accueillir l’organe mâle. La question du déplacement de bas
en haut mise de côté, reste à savoir comment ce
désir prend précisément la forme d’une congestion passagère. C’est que l’afflux de sang vers la
surface du corps a déjà une signification, en
quelque sorte a priori, d’autant qu’il a pour effet
d’apaiser une excitation locale par l’intensification des échanges. Le désir actuel ne fait donc que
s’emparer d’un moyen signifiant déjà à sa disposition. Ce qui est interdit à la pensée consciente, le
rougissement le réalise magiquement par le langage du corps. Les vaisseaux se dilatent comme
pour absorber un objet et cette fiction organique
devient le symbole même du désir refoulé. Ainsi
nous utilisons notre corps pour la symbolisation,
comme l’artiste se sert de ses matériaux pour
créer l’œuvre d’art. Dans les deux cas, il s’agit de
«matérialiser», comme par magie, des désirs
refoulés. Et cela est possible parce que notre
corps fonctionne d’emblée comme un langage.
En symbolisant nous ne faisons que le parler, en
tirant parti du sens originel des sémantèmes
organiques.
À partir de là peut être franchi le pas décisif
vers l’objectif proposé, l’extension de la théorie
psychanalytique au domaine de la biologie. Si
notre corps est langage dès l’origine, les significations de base n’ont pu lui advenir que par une
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symbolisation encore plus originelle, accomplie
dans la phylogenèse, à propos de traumatismes
et de privations ayant affecté l’espèce. Le langage des organes et des fonctions serait donc à
son tour un ensemble de symboles renvoyant à
un langage encore plus archaïque et ainsi de
suite. Ceci posé, il apparaît d’une logique sans
faille de considérer l’organisme comme un texte
hiéroglyphique, sédimenté au cours de l’histoire
de l’espèce, et qu’une investigation appropriée
serait à même de déchiffrer 1. Cette manière
inattendue d’envisager le fait biologique ouvre
un champ d’hypothèses vérifiables mais radicalement nouvelles. Une science est née: la psychanalyse des origines ou bioanalyse.
LES DÉMARCHES
DE LA PSYCHANALYSE DES ORIGINES
Une science est née? C’est bien vite dit. Il ne
s’agit peut-être que d’un vœu pieux, d’une utopie
de rêveur. Ce n’est pas de définir un domaine qui
constitue une science. Pour œuvrer à son édification, il est besoin d’outils ayant fait leurs preuves.
La méthode psychanalytique? Mais elle se sert
du langage, de l’association libre! Or, comment
faire parler un organe, un animal, un vestige
1. Ces vues ne supposent pas nécessairement un évolutionnisme du type lamarckien, basé sur l’hérédité des caractères acquis, bien que Ferenczi donnât sa préférence à cette
théorie, plus proche de la tournure d’esprit psychanalytique
que les diverses formes du darwinisme.
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paléontologique? De la réponse apportée à
cette question va dépendre si oui ou non la bioanalyse est une discipline pratiquable.
Revenons un instant à la psychanalyse.
Comment procède-t-elle? Derrière l’enchaînement des associations libres (contenus manifestes), l’analyste recherche l’attitude affective
qui régit cet enchaînement et qui est pour
ainsi dire sa loi d’intelligibilité. Dans la situation
analytique, rien ne saurait motiver pareilles attitudes, sinon la reviviscence d’expériences antérieures. Les attitudes affectives apparaissant au
cours d’une séance d’analyse portent en elles les
désirs, les craintes, les échecs, les conflits (contenus latents) qui leur ont donné naissance au
cours de l’histoire individuelle. Bien entendu,
un contenu latent, une fois mis à jour, peut être
traité comme le contenu manifeste d’un contenu
latent plus profond et ainsi de suite. Tout se
passe comme si on refaisait, par une marche
régrédiante, l’histoire affective de l’individu. On
sait comment, à partir du matériel fourni par
le patient adulte, Freud a constitué un modèle
ontogénétique des étapes affectives (dénommées
génitale, phallique, anale, orale, voire anténatale) de l’Enfant, du moins tel qu’il se survit
chez l’adulte. L’Enfant est une des hypothèses
de base du travail analytique. L’individu se
comprend à partir de ce modèle, comme résultant des conditions de vie faites à l’Enfant au
cours de sa maturation.
Jusqu’ici nous avons suivi Freud. Mais pour
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Ferenczi, il s’agit d’aller plus loin: jusqu’à l’enfance de l’espèce, jusqu’à l’enfance phylogénétique. Pour ce faire, il va s’adresser à la loi
biogénétique de Haeckel. Il dira: tout comme
une séance analytique répète une séquence de
l’histoire individuelle (dont on peut reconstituer
le moment ontogénétique correspondant) et que
d’autre part «l’ontogenèse récapitule la phylogenèse», une réflexion appropriée sur une
séance d’analyse devrait pouvoir nous conduire
jusqu’au passé le plus reculé des êtres vivants.
Encore faudra-t-il préciser que la répétition est
toujours symbolique, c’est-à-dire qu’elle est à la
fois semblable et différente par rapport à l’événement. La question-guide sera double: quel
est l’état traumatique ancestral que l’ontogenèse répète symboliquement, quel est le refoulement qui transparaît à travers cette répétition
symbolique?
Assurément nous serions sur la bonne piste,
si, par malheur, notre question-guide ne recelait
un piège: nous assistons, en effet, à un changement de sens radical du terme «ontogenèse».
Tandis que chez Freud ce terme signifie le
modèle d’un développement affectif reconstitué
de l’intérieur, dans la perspective ferenczienne il
implique aussi les moments anatomo-physiologiques de ce développement, décrits de l’extérieur. L’objection est spécieuse! — réplique
l’auteur de Thalassa — puisqu’il n’y a pas deux
réalités, psychique et organique, mais une seule,
faite de significations et de symboles. La vie est
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essentiellement éloquente, comme l’est l’analysé sur le divan. Nous pourrions ajouter que la
méthode psychanalytique, elle aussi, procède
par un va-et-vient incessant entre l’extérieur et
l’intérieur et qu’il n’existe aucune différence de
principe entre la conduite verbale de l’analysé,
les tentatives d’une paramécie devant l’obstacle,
la réaction inflammatoire d’un tissu à une agression chimique et le fonctionnement, même normal, du muscle cardiaque.
Tous ces phénomènes vitaux acquièrent, en
effet, leur sens plein si on les complète par la
dimension génétique, vue à la fois de l’extérieur
et de l’intérieur. Les recherches objectivistes ne
perdent rien de leur validité: elles font partie
intégrante de la psychanalyse des origines. C’est
justement leurs résultats qui sont appelés à tenir
lieu de matériel associatif. Observer les faits à la
manière des sciences classiques, les interpréter sur
le mode psychanalytique, retourner aux faits avec
les hypothèses ainsi obtenues, voilà l’ensemble
des démarches exploratrices de la bioanalyse.
Sommes-nous arrivés à bon port? Allonsnous enfin débarquer aux rivages enchanteurs
de notre nouvelle science? Un écueil nous guette
encore: l’anthropomorphisme. Quelques âmes
ingénues y sont restées bloquées. Chacun peut
les voir sur leur épave disserter du refoulement
des fourmis et de l’érotisme anal des abeilles
mellifères. Malgré quelques errements, la bioanalyse de Ferenczi ne tombe guère dans ces
platitudes. Certes, elle s’avance sous la menace
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du même péril: la confusion entre le sens pour
soi et le sens pour nous. Et il se trouvera toujours des méticuleux, des timorés, des rabat-joie
pour refuser de s’engager plus avant. Pourtant,
il semble bien que la persistance même de ce
problème, l’impossibilité de définir d’emblée la
correspondance entre extérieur et intérieur,
objectif et subjectif, pour nous et pour soi, loin
d’être une hypothèque, constitue le véritable
levier de la recherche bioanalytique. Exiger que
ce problème soit résolu d’avance, ce serait imiter la taupe de la fable, qui disait: «Je sortirai à
l’air quand j’y verrai clair.»
ESSENCE SYMBOLIQUE DE LA RÉALITÉ
La vision biologique de Ferenczi, dont le lecteur ne doit plus tarder à prendre connaissance,
éveille en nous des résonances profondes et indicibles. Celui qui dénie à Thalassa toute validité
scientifique peut y voir encore une poésie, un
mythe, un objet de méditation. Cette extraordinaire épopée cosmogonique — pourquoi ne pas
la prendre aussi pour telle? —, issue de la psychanalyse, cheminant au gré des démarches de la
pensée créatrice, produit en nous les mêmes
effets libérateurs et thérapeutiques que jadis les
mythologies folkloriques et religieuses. Et s’il en
est ainsi, c’est parce que vérité scientifique et
vérité poétique se sont ici révélées de même
essence. La joie et l’élan optimiste procurés par
la lecture de Thalassa ne font que manifester
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l’écroulement progressif de la cloison étanche
qui, au sein de notre Moi, interdisait le contact
entre la partie «rationnelle» et la partie «irrationnelle».
Ce que Ferenczi nous fait éprouver, c’est que
nous ne sommes pas constitués d’atomes qu’un
concours ininterrompu de contingences, étrangères à notre nature, aurait fini par réunir au
bout de quelques milliards d’années pour former
le règne, non moins contingent, des vivants et
son rejeton, l’homo sapiens. Mais il nous laisse
entendre également qu’il n’est nul besoin de
recourir à quelque puissance transcendante pour
rendre compte de notre condition, de notre
téléologie. Il nous dit: nous sommes tissés de
symboles de part en part, nos atomes, nos cellules, nos fins idéales. Ces symboles portent en
eux leur histoire, le sens de leur genèse. Ils sont
uns mais à double face: ce qu’ils laissent
paraître cache ce qu’ils ne sont plus. Mais ce
qu’ils ne sont plus est seul à révéler ce qu’ils sont
vraiment. Si telle est notre condition d’homme,
telle est aussi la structure même de l’être, la
cohérence symbolique de l’Univers. C’est pourquoi la psychanalyse des origines est à la fois
une philosophie et un instrument de recherche.
Par-delà le mécanisme technique et les finalismes mystiques, ce que nous pourrions appeler
le pansymbolisme psychanalytique issu de Thalassa, réunissant en lui cause et sens, corps et
âme, phénomène et transphénomène, annonce
un mode d’appréhension scientifique radicale20
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ment nouveau. Il est au moins un domaine où la
vision unitaire du pansymbolisme est d’ores et
déjà en train de porter des fruits: la médecine
psychosomatique. Cette discipline doit tout à
Ferenczi et à ses élèves 1. Dans ce domaine la
bioanalyse a trouvé un fertile champ d’expérimentation et d’action thérapeutique. Mais la
vision nouvelle dépasse les cadres étroits d’une
discipline. Ferenczi en entrevoyait la portée
jusque pour la biochimie. Peut-être n’est-il pas
si lointain le jour où un microphysicien ingénieux construira une théorie des phénomènes
atomiques et intra-atomiques sur des considérations relevant du pansymbolisme. Mais auparavant, c’est au philosophe qu’il échoit de méditer
sur les questions ultimes que suscite en nous la
pensée de Ferenczi: comment l’idée du symbole est-elle possible? Quelle est la structure du
symbole premier? Peut-on concevoir une topologie et une physiologie des ensembles symboliques? Quel est le sens transphénoménal du
phénomène en tant que tel?…
Mais il est temps que le présentateur s’efface
et laisse au lecteur suivre son inspiration. Puisse
la joie de la découverte accompagner ses pas.
Nicolas Abraham
Paris, octobre 1962
1. Cf. Fr. Alexander, La Médecine psychosomatique,
Paris, Payot, «Petite Bibliothèque Payot», 2002.
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L’«Introduction» de Nicolas Abraham à l’essai
bioanalytique de Ferenczi s’inscrit dans une série
de travaux qu’il poursuivait sur les notions de
catastrophe et de survie, et plus précisément sur
les modes de symbolisation de la catastrophe dans
la survie — le titre hongrois de Thalassa est justement «Catastrophes dans l’évolution de la vie
sexuelle».
À ce propos, on pourra consulter: «Le symbole
ou l’au-delà du phénomène» (1961), in Nicolas
Abraham et Maria Torok, L’Écorce et le Noyau,
Paris, Aubier-Flammarion, 1978; voir aussi, dans le
même ouvrage, les essais qui remanient et étendent
la portée métapsychologique du concept d’«introjection» introduit par Ferenczi en 1909 et 1912:
«La maladie du deuil et le fantasme du cadavre
exquis», «Deuil ou mélancolie: incorporer-introjecter», «L’objet perdu-Moi» et «Notes sur l’identification endocryptique»; enfin, aux pages 15-24,
on retrouvera cette «Introduction» à Thalassa
avec un préambule complémentaire.
Par ailleurs, on pourra lire deux textes plus
récents de Maria Torok sur les relations FreudFerenczi à la lumière de leur correspondance
récemment parue en France: «Katasztrofak»,
Cahiers Confrontation, 7, printemps 1982 et «La
correspondance Ferenczi-Freud: la vie de la lettre
dans l’histoire de la psychanalyse», Cahiers
Confrontation, 12, automne 1984. (Note de Maria
Torok.)
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INDEX ET GLOSSAIRE
Un index exhaustif pour un ouvrage aussi dense et original que Thalassa eût demandé un travail critique et des
dimensions considérables. Notre analyse du texte s’est
limitée 1. à marquer cette originalité, 2. à relever les
références aux sources, en particulier freudiennes, et 3.
à poser quelques jalons dans la richesse thématique
déployée. L’utilisation convenable de l’index exige la
connaissance préalable de l’ouvrage entier.
L’édition hongroise de Thalassa comporte un glossaire
de quelque trois cents mots savants établis par Ferenczi.
Le plus souvent, les définitions sont synonymes ou
banales. Nous donnons ici les définitions de néologismes proposés par l’auteur, celles de quelques mots
rares et enfin celles qui reflètent une conception personnelle de Ferenczi.
N. A.
ABRAHAM, K.:
sur éjaculation précoce:
54, 55.
Accouplement:
épidémie d’—: 135; —
comme dévoration réciproque: 135.
Agressivité:
— du mâle: 39; — et
surmoi: 40.
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Alloplastique:
période — et génitalité:
81; moyens — dans le
coït: 155; définition:
183.
Amniotique liquide, développement du —: 119;
en tant que «mer introjectée»: 127; — berçant l’embryon: 128.
Amniotique (membrane):
comme exclusivité des
animaux non aquatiques: 119.
Amphimixie: mélange de
deux éléments constituants. En biologie:
fusion des deux gamètes
de sexe opposé. En psychanalyse (terme introduit par l’auteur): fusion
de deux «tendances partielles».
des érotismes: 27, 5368; concept de —: 60;
— prégénitale: 64; —
et le coït: 68-75; déplacement et condensation
comme mécanisme d’—:
167.
Analogies:
rôle
méthodologique
des —: 50.
Analogues: en biologie,
qualifie les organes
qui, malgré leur diversité
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d’origines, ont même
fonction.
Animalculisme: théorie
selon laquelle les gamètes
seraient des sosies en
modèle réduit de l’individu adulte: le développement se ramènerait à
la croissance: 140.
Animisme:
méthodologique: 50.
Appareil génital:
comme moyen de diffèrement: 101.
Attention
définition: 150.
Auto-érotique: le mode le
plus primitif de se procurer du plaisir et cela
sans recourir au monde
extérieur (cf. Narcissisme, Objet).
Autoplastique:
période — et fantasme:
82; moyen — dans le
sommeil: 156.
Autotomie: automutilation. En biologie: phénomène observé chez
certains animaux inférieurs qui d’eux-mêmes
séparent de leur corps les
organes qu’ils ne peuvent
délivrer d’une excitation
pénible intense.
comme précurseur biologique du refoulement:
190
CT/Ferenczi/Thalassa-Quark
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88-89, 169; son rôle dans
l’éjaculation: 89-90, 102;
— symbolique dans descente des organes: 142143; clivage originaire
de la matière comme
prototype de —: 147.
BABINSKI (signe de —):
— chez le dormeur:
157-158.
BALINT, M.: 52.
Bégaiement:
et troubles de l’éjaculation: 58.
Bioanalyse (néologisme):
science en perspective
qui serait appelée à réaliser la coopération de la
biologie et de la psychanalyse.
Biologie: science qui étudie les êtres vivants dans
leur totalité et dans leur
relation des uns aux
autres, ainsi que leur
milieu. Elle se distingue
de la physiologie qui
se borne à examiner le
fonctionnement
d’organes particuliers.
— du plaisir: 168.
Bisexualité: théorie selon
laquelle chez tout individu on retrouve les caractères des deux sexes,
14:25
Page 191
tout au moins en état de
vestige.
— de l’être humain: 35.
BJERRE:
sur rigidité cataleptique
et position fœtale: 161;
sur suggestion: 161n.
BÖLSCHE: 48.
sur origine du pénis:
114; sur corps de la mère
comme milieu vital: 115;
sur union sexuelle: 135;
sur dévoration réciproque
chez les unicellulaires:
135.
BRUN: 177n.
BUFFON: 165.
Caractères sexuels secondaires chez animaux
terrestres: 122.
Caractères sexuels tertiaires et valeur des
sexes: 40-41.
«Censure biologique»:
et les intérêts du Moi:
179.
Chatouillement:
et génitalisation du
corps: 102n.
CLAPARÈDE: 162.
Cœnogenèse: développement perturbé. Développement qui ne récapitule
pas l’évolution de l’espèce (donc perturbé),
mais qui crée des formes
191
CT/Ferenczi/Thalassa-Quark
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nouvelles par adaptation
à une situation nouvelle.
et développement des
organes protecteurs de
l’embryon: 113.
Coït:
triple identification dans
—: 72; — et répétition
d’expériences pénibles:
97; sens du —: 97; — et
agressivité: 98; — et
sommeil: 99, 127, 153165; — et zones érogènes caduques: 100101; — et naissance:
104; — comme fête
commémorative de délivrance: 105; — comme
déni du trauma: 105; —
liquide les traumas historiques: 106; — et
abréaction de tensions
phylogénétiques: 106;
conception de Freud
sur —: 124; — et fécondation: 132-151; origine du —: 137; imitant
la fusion des cellules
germinales: 139; — et
stimuli externes: 156;
— et posture: 156-157;
— et respiration: 157;
— et régulation thermique: 158; — et hypnose: 161-162; — et
existence inorganique:
165; — et lutte: 165.
14:25
Page 192
Conversion hystérique:
comme fonctionnement
génital hétérotopique:
63; dualité d’orientation des symptômes dans
—: 71; — et génitalisation du corps chez la
femme:
82-84;
—
comme l’inverse du prurit génital: 107; définition: 167; — comme
matérialisation du désir: 180.
Coprophagie
et amphimixie: 67.
DARWIN: 38, 48, 70, 183;
sur choix du mâle: 91;
— sur dimorphisme
sexuel: 92; — sur éléphant de mer: 93; —
sur origine pangénétique: 145; — sur sélection naturelle: 185.
Déluge:
— renversement des
faits dans les mythes
du —: 117.
Dents:
comme outil perforateur: 78.
Désir:
opérant dans la sphère
organique: 181; — dans
la théorie lamarckienne:
181.
192
CT/Ferenczi/Thalassa-Quark
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DEUTSCH:
et
psychosomatique:
174.
Différences des sexes:
origine des —: 35-36,
36-41; — et vieillesse: 42.
Différenciation: en biologie: transformation des
cellules non différentes
les unes des autres en
organes spécialisés.
DÖDERLEIN:
principe de —: 184n.
Dominant (caractère): en
génétique: caractère héréditaire apparent chez
l’individu malgré l’absence de ce caractère chez
l’un des parents.
Eau:
coït et nage: 109; naissance comme délivrance
d’un péril d’—: 117.
Économique: en psychanalyse: étude des phénomènes psychiques du
point de vue des quantités d’énergies mises en
jeu.
Éjaculation:
sens de —: 72; —
comme autotomie: 89.
Éjaculation précoce:
et urétralité: 57.
Éjaculation retardée:
14:25
Page 193
et composante anale:
55-57.
Énergie qualitative:
et amphimixie 61.
Envie de pénis:
chez la femme 41.
Érection:
sens de —: 87-90; —
comme autotomie symbolique: 89.
Érotisme parental: 82.
Évolution:
par adaptation et rétablissement conjugués:
140.
Fécondation:
interne chez animaux
non aquatiques: 119; —
externe et interne: 122;
— et fusion régénératrice des unicellulaires:
134; — comme répétition d’une catastrophe
primitive: 134-136; —
et les origines du coït:
134-136; — et facteurs
de déplaisir: 143; — et
déplaisir: 143.
FEDERN: 131n.
Fonctionnel: en pathologie: tout ce qui, en opposition avec l’organique,
ne résulte pas d’une modification anatomique ou
histologique.
FREUD: 61, 104, 112, 183;
193
CT/Ferenczi/Thalassa-Quark
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sur théorie de la sexualité 26, 144; Interprétation des rêves: 33; — sur
complexe d’Œdipe: 3839; — sur complexe de
virilité: 41; — sur coït:
47, 123; Trois essais sur
la théorie de la sexualité: 47, 49, 60; — sur
formation du caractère:
64; — sur érotisme clitoridien: 67; — sur instinct de mort: 83; —
sur caractère viril de
la libido: 91; — sur
parenté entre angoisse
et libido: 98n; — sur
angoisse et coït: 98n; —
sur mot d’esprit: 101102; Au-delà du principe de plaisir: 104, 134;
— sur compulsion de
répétition: 105; — sur
instinct et attraction du
passé: 121n; — sur
sexualité animale comme
modèle de la sexualité
infantile et perverse:
123; — sur origine de la
vie: 134-135, 147; — sur
mythe platonicien: 134;
différence avec — sur
fécondation: 136; Le
Moi et le Ça: 137n; —
sur soma et germen:
137n; — sur névrose
traumatique: 140-142;
14:25
Page 194
— sur instinct de mort:
140, 186; — sur hérédité
des caractères acquis:
145; — sur origine de la
pensée: 147; — sur
fonction du cerveau:
149; — sur sommeil:
153-154; — sur «identité
de perception»: 154; —
sur cécité hystérique:
174; — sur pulsion: 178;
— sur désir, facteur
d’évolution: 181; — sur
Éros: 185.
Friction:
sens de la — dans le
coït: 57, 87-90.
Génitalité: notion plus
restreinte que sexualité.
Désigne le fonctionnement des organes de
l’accouplement et les
processus psychiques y
afférents.
nature de la —: 26, 2730; théorie phylogénétique de la —: 30-32,
33-36, 40, 111-151; — et
hypnose: 162; — et
intellect: 149-150.
Génitofuge (néologisme):
qui cherche à s’éloigner
de l’organe génital.
flux libidinal —: 102.
Génitopète (néologisme):
194
CT/Ferenczi/Thalassa-Quark
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qui cherche à se rapprocher de l’organe génital.
flux libidinal —: 102.
GODLEWSKY: 48.
GOETHE: 113, 150, 153,
175.
GRODDECK:
sur joie de la parturition: 85; — sur psychosomatique: 174.
HAECKEL: 48, 114-115,
150;
théorie de la récapitulation: 36, 113; — sur
cœnogenèse: 113; —
sur poissons pulmonés:
126.
Hallucination organique:
162n.
Hédonistique: qui donne
la priorité à la recherche
du plaisir.
Hérédité:
comme transmission de
traumas à abréagir: 141142; — des caractères
acquis: 145.
HERTWIG: 48;
sur embryon comparé à
poisson: 127; — sur
contraction
du
sac
amniotique chez l’embryon du poulet: 128.
HESSE et DOLFLEIN: 48,
122.
Hétérotope: qui se trouve
14:25
Page 195
à un endroit différent de
son emplacement primitif.
Heuristique: qui favorise
la découverte de faits
nouveaux.
Hibernation:
et menstruation: 160.
Homologue: en biologie:
organes qui, malgré
d’éventuelles différences
de fonction, provient
d’une même portion du
germe.
HUFELAND: 164.
HUGH-HELMUTH: 67.
Hypnose:
et séduction: 92-93; —
et sommeil: 160-161.
Hypotonique: ayant une
pression osmotique inférieure.
Identification:
triple — dans le coït: 72;
— à la sécrétion génitale: 132.
Impuissance:
formes de —: 54-55;
technique anale particulière: 55; — comme
peur de la situation
intra-utérine: 85-86.
Inconscient biologique:
169, 172; ses couches
sédimentées: 184n.
Insomnie:
195
CT/Ferenczi/Thalassa-Quark
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et sexualité insatisfaite:
100, 159.
Introjection (terme introduit par Ferenczi): mode
archaïque de l’identification. Extension de l’intérêt auto-érotique porté
au monde extérieur par
l’inclusion de ses objets
dans la sphère du Moi
(N. A. d’après Ferenczi)
— d’épisodes pénibles
comme source d’énergie pulsionnelle: 183,
184n.
Inversion:
dans les mythes: 117.
JEKELS: 131n.
KOVÀCS, V.: 52.
LAMARCK: 48, 186;
préféré à Darwin: 120121; théorie de l’évolution et bioanalyse: 181.
Latence:
période de — et civilisation: 38.
Libido d’organes:
et maladie organique:
174.
LIÉBAULT: 155.
LINDNER:
sur observation du nourrisson: 66.
LLOYD MORGAN: 48.
LOEB: 179.
14:25
Page 196
Ludique
instinct —: 106; instinct
— et sexualité: 108.
Lutte des sexes: 36-37,
130;
fondement phylogénétique de —: 85, 130, 131.
Maladie:
organique, attribuée à
une redistribution de la
libido d’organes: 175.
Mâle et femelle:
leur différenciation: 3536, 39-42.
MENDEL: 175n.
Menstruation:
interrompue par hibernation: 160.
Mère:
et l’océan: 115-117; cas
de fixation à la — dans
homosexualité: 117.
Métapsychologie: science
des faits psychiques
inaccessibles à l’introspection.
Naissance:
récapitulant l’assèchement des eaux: 112; —
et animation de la matière: 147; — et agonie:
185-188.
Narcissisme: amour de son
propre Moi.
et pénis comme Moi éro-
196
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tique: 71; — secondaire
chez la femme: 84.
NERNST: 185.
Névrose actuelle: névrose
occasionnée par des perturbations actuelles.
NIETZSCHE: 186.
Nutrition:
phylogenèse de la —:
172-173.
Objet: désigne dans la
théorie de la libido un
objet sexuel.
Odeur:
effet stimulant de l’—:
129n.
Œdipe (complexe d’):
ensemble des tendances
agressives et libidineuses
portant sur les parents.
— dans le développement individuel: 39.
Œdipien (désir):
comme désir de retourner à l’état anténatal:
74.
OKEN:
sur cœnogenèse: 113.
Onanisme:
lutte contre l’—: 66.
Organique (vie):
pulsion de réunification
dans la —: 134-135.
Orgasme:
nature de l’: 29; abolition de la conscience
14:25
Page 197
dans l’—: 98-99; triple
réalisation dans l’—:
99; explication de la
joie dans l’—: 101-102;
résumant toutes les
catastrophes phylogénétiques: 136.
ORTVAY:
sur refoulement et principes mendeléens: 175n.
OSSIPOW: 108n.
Palingenèse: partie de
l’embryogenèse qui récapitule l’évolution de l’espèce.
Haeckel sur —: 36, 114.
Pangenèse: conception de
Darwin sur le mode dont
chaque partie du corps
contribue à la formation
des gamètes: 70.
théorie de l’origine pangénétique: 145.
Parasitisme:
du nourrisson: 115-116;
— génitale et embryonnaire: 172.
Pathologie médicale:
et bioanalyse: 170, 173175.
Pénis:
origine histologique du
—: 59; — comme alter
ego narcissique: 73; —
dans le coït et combat
primitif: 130-131; — et
197
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développement
cérébral: 148-149.
Périgenèse (néologisme):
phylogenèse des annexes
embryonnaires, complément de la loi biogénétique: 115; cause de
—: 125.
Perversion:
et cumul des érotismes:
67.
PFISTER: 67.
Phylogenèse:
et génitalité: 29-39, 111151.
Phylophagie (néologisme):
utilisation de la matière
organique provenant des
ancêtres phylogénétiques
comme nourriture: 173.
PIÉRON: 48;
sur sommeil: 156.
Plasma germinal:
sa dégénérescence hâte
la mort: 142.
Poisson:
signification
symbolique du —: 112; — et
la légende de Mélusine:
115; enfants au sein de
la mère comme —: 119;
— et mouvements embryonnaires: 127-129.
Prépuce:
comme modèle réduit
de l’enveloppe utérine:
87.
14:25
Page 198
Principe de réalité:
biologique: 179.
Protection embryonnaire:
problème de —: 138139.
Psychanalyse des origines:
tentative proposée par
l’auteur d’étendre la méthode psychanalytique
1. à une recherche de la
dimension phylogénétique des symboles, 2. à
une reconstruction hypothétique de l’évolution
des espèces (N. A.).
Psychanalyse:
et sexualité: 25-26.
Psychomorphisme: 49.
Puberté:
et deuxième poussée de
la sexualité: 27.
Pulsion:
leur division en érotiques et utilitaires: 27.
RANK: 86, 98n;
sur sadisme: 98n.
Réalisation:
hallucinatoire: 29, 73,
74, 98-99, 110, 154; —
symbolique: 29, 73, 74,
98-99, 110, 154; —
réelle: 29, 73, 74, 98-99,
110, 154.
Récapitulation:
théorie de Haeckel: 36,
113.
198
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Refoulement:
et les principes mendeléens: 175.
Régression:
tendance à la —: 36-37,
121-131, 169; — comme
attraction du passé:
121; — géotrope: 129n;
— des organes inutilisés: 183; — dans la
mort: 185-186; — s’emparant des survivances:
183.
Résidus de la veille:
et satisfaction du désir:
162.
Respiration:
aquatique et embryonnaire: 124-127; — pulet
sac
monée
amniotique: 127; —
dans le sommeil: 157.
Retour au sein:
désir de — comme fondement du rêve et du
fantasme: 76-77.
Rêve:
satisfaction du désir et
régression dans le —:
161-162.
ROBERTSON SMITH: 38.
Sadisme:
et colère du nouveauné: 98; — et catastrophe
d’assèchement: 131.
Sécrétion génitale:
14:25
Page 199
identification avec —:
132.
Séduction: 92-95.
Sens de la réalité érotique:
86n, 103.
Sexualité:
influences
psychologiques dans —: 25.
SHAKESPEARE: 163.
Singes et hommes:
comme animaux oculaires: 149.
Soma: partie de la matière
vivante qui ne prend pas
part à la reproduction
et qui meurt avec l’individu. Le soma se distingue donc du germen
qui peut survivre à l’individu.
Sommeil:
et coït: 100, 153-165; —
et orgasme: 154-162;
psychisme médullaire
dans le — 157-158n;
régression dans le —:
158; habitudes sociales
liées au —: 158-159n;
aspects auto-érotiques
du —: 159-160; — et
hypnose: 160-161.
SPENCER:
différenciation et intégration: 182.
Spermato- et oogenèse:
comme répétition d’une
199
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catastrophe phylogénétique: 134.
Stades:
oral: 77-78; — oral cannibalistique: 78; —
sadique-anal: 79-80; —
phallique: 81; — de
latence: 81; — de la
sexualité féminine: 8285.
STEINACH: 26.
et rajeunissement: 142.
Sublimation: 65.
Surdétermination:
physiologique (notion):
96, 172; concept psychanalytique de la —:
171.
Surdéterminé: en psychanalyse: ce qui est déterminé par une multiplicité de facteurs dont
chacun, à lui seul, se présente comme cause suffisante. Selon la théorie de
l’auteur, la surdétermination comporte des
facteurs qui, par-delà
l’histoire
individuelle,
renvoient à l’histoire de
l’espèce.
Surinterprétation (néologisme): dimension nouvelle de l’interprétation
psychanalytique qui se
réfère à l’histoire de l’espèce. Elle est appelée à
14:25
Page 200
révéler les fondements
phylogénétiques de la
symbolisation
individuelle (N. A.): 118.
Symbiose:
comme union par compromis: 135.
Symbole:
identification du — et
du symbolisé comme
départ de la symbolisation: 79; — comme
rudiment
historique:
109n; — comme hiéroglyphe: 111; — issu de
connaissances phylogénétiques inconscientes:
112; interprétation phylogénétique du —: 117;
inversion du — et du
symbolisé: 124; —
comme impliquant des
situations biologiques
refoulées: 176.
Symbolique:
comme
source
de
connaissance
biologique: 176; — et mécanismes de plaisir: 176177.
Synesthésie:
sensation
évoquant d’autres sensations de nature différente: 67-68.
Thérapie analytique:
définition: 166-168.
200
CT/Ferenczi/Thalassa-Quark
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TRÖMNER: 48;
sur sommeil: 164.
Utérus:
ses représentations symboliques: 117-119, 120.
Utraquisme: conception
méthodologique, gnoséologique et doctrinale que
l’auteur essaie d’inaugurer dans le présent
ouvrage.
Utraquistique
(néologisme): du latin uterque, chacun des deux,
l’un et l’autre. Prenant en
considération les deux
côtés à la fois, apportant
à une même chose
deux éclairages opposés.
«Corps» et «Âme»
expriment cette dualité
que la démarche utraquistique tend à réduire
14:25
Page 201
à une réalité unique
(N. A.): 51.
Vagin:
comme «pénis creux»:
83; triméthylamine dans
sécrétion du —: 129n.
Vie:
conception freudienne
de l’origine de la —:
134; et de la mort: 185186.
Vieillesse:
différences
sexuelles
dans la —: 42.
Vomissement:
du point de vue phylogénétique: 173.
WEISMANN: 144.
ZELL:
sur «animaux
laires»: 149.
ocu-