Erik Truffaz Quartet

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Erik Truffaz Quartet
16/17
MUSIQUES
Septembre > Janvier
Erik truffaz
quartet
vendredi 27 janv.
20h30
Tel : +33 450 43 24 24
Fax : +33 450 43 24 26
[email protected]
1, route de Bonneville - Annemasse
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- 20 ans 14 €
Abo 17 €
Erik truffaz quartet
Un parcours d’expérience(s) : c’est ainsi que pourrait, à grands traits, être décrite la
sinueuse ligne de fuite dessinée depuis près de deux décennies par l’Erik Truffaz Quartet.
A la fin des années 90, The Dawn puis Bending New Corners jetaient d’emblée des ponts
inédits entre les expérimentations de la drum’n’bass, l’énergie poétique et urbaine du hip
hop, les richesses climatiques de l’ambient, la liberté du jazz. C’était le point de départ
déjà très ouvert d’une histoire d’hommes en quête d’aventures sonores, d’horizons formels
élargis, mais aussi d’affinités toujours redéfinies, de nouveaux regards poétiques – et donc
politiques – sur le monde. Parée d’atours plus rock (The Walk of the Giant Turtle) et pop
(Arkhangelsk), traversée de motifs empruntant à la pure plastique des sons (El Tiempo de la
Revolución), visitée par des voix venues de multiples horizons (le rapper Nya, Christophe,
Ed Harcourt, Sophie Hunger, Anna Aaron…), la musique du Quartet, au-delà des cadres et
des écoles, aura au fond toujours relevé de la fusion. Une fusion au sens le plus noble du
terme, décapé des pesantes connotations qui lui sont trop souvent rattachées. Une fusion
synonyme de vérité humaine, d’ébullition des esprits, de synchronisation des coeurs, de
complicité des gestes.
Trois ans après El Tiempo de la Revolución, on en
tient encore la preuve avec Doni Doni. Par son seul
titre, qui signifie “petit à petit” en langue bambara
du Mali, ce nouvel album résume cette capacité à la
fois instinctive et raisonnée de se réinventer étape par
étape, de se développer avec la savante légèreté d’un
organisme en expansion. Premier changement : le
Quartet y redéfinit son alchimie interne, avec l’arrivée
d’Arthur Hnatek en lieu et place du batteur historique
Marc Erbetta. Révélé à la croisée des chemins de
traverse ouverte par le pianiste Tigran Hamasyan, le
jeune prodige suisse de 25 ans mêle idéalement son
sens du placement, de la pulsation et du son à la pâte
musicale composée par la trompette d’Erik Truffaz, la basse de Marcello Giuliani et les
claviers de Benoît Corboz. Deuxième changement : pour intégrer au mieux ce nouvel
élément, le Quartet a posé les bases et pétri la matière de Doni Doni pendant douze jours
de répétition – un processus insolite pour ce collectif habitué à capter son inspiration
directement en studio, dans le vif de l’enregistrement. Troisième changement, enfin : c’est
aux Studios ICP de Bruxelles que les quatre hommes ont choisi de donner forme(s) à
leur ouvrage, loin du familier Studio du Flon de Lausanne, tenu par Benoît Corboz, où le
Quartet avait jusque alors coutume de fédérer ses énergies. “Cette limite-là, on ne l’avait
jamais repoussée depuis 18 ans, témoigne Benoît Corboz, qui mixe et masterise depuis
toujours les productions de l’ensemble. L’espace du
studio étant plus grand qu’à l’accoutumée, il a ouvert
une autre perspective : nous étions moins les uns sur
les autres, chacun s’est retrouvé plus libre de faire ce
qu’il voulait. Nous avons davantage laissé les choses
advenir comme des jets, c’était à la fois plus fluide et
moins maîtrisé. Si bien que, pour moi, au moment de
réaliser le mix, ça a été un peu la surprise : en terme de
son, j’ai eu le sentiment d’ouvrir les casseroles et de
découvrir ce qu’il y avait dedans !”
Avec ces paramètres renouvelés, le Quartet affine et précise sa cuisine interne : celle d’une
formation qui, sans cesse, s’en remet aux beautés mouvantes de l’empirique. Adoptant
les contours d’un groove à la fois fauve (Doni Doni part 2 ou Kudu, inspiré par le spectacle
du même nom créé avec le Vuyani Dance Theatre du chorégraphe sud-africain Gregory
Maqoma) et élastique (Pacheco), d’un art qui se plaît à unir phrasés suspendus (Szerelem)
et sonorités abrasives (Fat City), Doni Doni trouve son unité dans une même volonté de
pulvériser les barrières des genres. “Dans le travail, nous partons toujours dans le vide,
rappelle Erik Truffaz. Chacun prépare des choses, apporte des idées, mais l’essentiel
provient d’improvisations enregistrées, triées et retravaillées. La première fois qu’on se
réunit, on s’ouvre une piste, et puis une autre, et chacun de son côté continue ensuite ce
qui a été trouvé : c’est ainsi que s’assemble le puzzle.” Une approche sur le fil de l’instinct,
que Benoît Corboz résume à son tour ainsi : “Au moment de la composition, devant la
page blanche, ça reste toujours fragile : nous nous mettons dans un état où nous nous
retrouvons à la merci du doute, où nous sommes facilement déstabilisés. Mais l’amitié qui
nous relie nous permet de dépasser ces moments-là, et il en sortira finalement quelque
chose que nous pourrons utiliser.” Dans Doni Doni, les quatre musiciens habitent ainsi en
maîtres aériens les reliefs changeants d’une musique qui trouve sa signature esthétique
au point d’équilibre entre riffs de basse et mélodies filées, motifs rythmiques fermement
tracés et mixtures sonores formidablement évasives. Ou encore entre les merveilleux
hasards de l’improvisation et les beautés immédiates du format pop – les deux passions
revendiquées du Quartet. “J’estime que nous avons toujours joué de la pop : le jazz, nous
ne savons pas faire, nous ne sommes pas des be-boppers, nous sommes déconnectés
d’un cadre conventionnel, renchérit Erik Truffaz. Le jazz nous intéresse beaucoup, mais à
la base il n’était pas notre revendication d’adolescents.”
Cette mise à distance intuitive des académismes de tout
poil, qu’on pourrait même qualifier d’ingénue tant elle
s’exprime sans le moindre calcul, fait le sel des visions
du Quartet. Dans Doni Doni, ce dernier s’en remet
une fois encore à la force vibratile des échanges entre
musiciens, au-delà de toute volonté de démonstration
virtuose. “Nos disques ne sont pas vraiment basés
sur la technique, nous ne construisons pas nos pièces
sur des thèmes difficiles, affirme Marcello Giuliani
qui, parmi les musiciens qui l’ont éveillé, ne cite pas
sans raison des magiciens du son comme Miles Davis,
Herbie Hancock, Brian Eno, Robert Fripp, David Sylvian, les pensionnaires du label ECM
ou encore le producteur et musicien américain T. Bone Burnett. Le plus souvent, nous
nous basons davantage sur des ambiances, des couleurs ou des palettes que sur des
prouesses instrumentales. Nous apportons beaucoup de soin à la mise en espace et à
la respiration de la musique, en bossant la majeure partie du temps comme si Erik était le
chanteur du groupe.”
Cette attention maximale apportée à la trame sonore, perceptible dans chacune des
mesures de Doni Doni, dénote une sensibilité commune qui relève au moins autant de
l’art pictural que du plaisir concret d’agencer et de faire résonner les sons. “Les notes
découlent de la matière, confirme Benoît Corboz. La musique du Quartet n’est pas de
celles qui s’écrivent sur une partition avant d’être interprétées. Chacun met sa part de
charbon dans la locomotive ; et c’est comme ça, un peu au hasard, qu’elle va commencer
à carburer. Si la matière de Doni Doni s’est créée un peu différemment, c’est bien ce
même but que nous avons tous poursuivi. Au bout du compte, les climats et les styles de
l’album sont variés, mais au départ il y a toujours cette idée de matière qui a fermenté à
notre sauce. Cette sauce, on peut lui donner des noms différents, mais elle a son unité,
elle garde la tonalité et le goût du Quartet. Nous travaillons dans cette confiance-là. Je
ne sais pas d’où nous la tenons… Sans doute du fait que nous avons toujours travaillé
comme cela.”
Pour qui voudra éprouver pleinement ce qui constitue le souffle éminemment singulier
du Quartet, il suffira d’écouter l’époustouflant contenu de la Bruxelles Session, le CD
bonus inclus dans l’édition Deluxe de Doni Doni. Là, en vingt minutes de lâcher prise
collectif, saisi en une seule prise dans l’intimité du studio, l’entité hors norme qu’est l’Erik
Truffaz Quartet trouve encore à se développer, à approfondir son rapport au temps, aux
atmosphères, au silence et à l’écoute. “Un soir, à la fin des sessions de l’album, nous
avons préparé un set up sonore pour accueillir Rokia Traoré, qui devait improviser avec
nous, raconte Benoît Corboz. Il en est sorti cette longue pièce instrumentale, qui est
partie complètement à la volée et résume bien notre travail.” Le fait que cette échappée
improvisée soit née d’un travail préparatoire avec une voix invitée n’est pas le fruit d’une
pure contingence. Car, dans Doni Doni comme dans
les précédents opus de l’Erik Truffaz Quartet, la césure
entre plages instrumentales et chantées s’estompe
de fort poétique manière. Et la longue et libre parole
du groupe trouve une fois encore son écho et son
prolongement naturels dans la présence de timbres
passe-murailles. Montant dès les premières notes de
Comptine 1, le chant nomade de la Malienne sans
frontières Rokia Traoré, plus que jamais affranchi de
tout ancrage, déploie ainsi toute une gamme de frémissements en planant sur les plages
de Djiki’n, Doni Doni part 1 et Seydou. Dans un flow aérien, Oxmo Puccino, une vieille
connaissance du Quartet, signe quant à lui en point d’orgue de l’album un Complément
du verbe qui, telle une adresse conjointe à l’auditeur et aux musiciens, n’affirme pas par
hasard : “Nous créons la matière dans laquelle tu puises ton plaisir/Qui nous nourrit”.
Pour le Quartet, les sources de ce plaisir offert en partage se trouvent dans ce goût de
rebattre les cartes de son jeu, et d’y glisser sans cesse de nouveaux atouts. Et c’est ainsi
qu’avec Doni Doni, il réinvente une fois encore cette alliance secrète du son, du sens et
de la sensation qui, depuis ses origines, alimente sa force motrice et mobile.
eriktruffaz.com
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