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LE PRÉPARATEUR PHYSIQUE : QUEL RÔLE DANS LA DÉCISION D’AUTORISER UN SPORTIF BLESSÉ À REPRENDRE LA COMPÉTITION ? François Delvaux, Jean-Louis Croisier Département des Sciences de la Motricité, Université de Liège I. INTRODUCTION Le taux élevé de récidive après lésion des ischio-jambiers (LIJ) représente un problème sérieux dans les sports explosifs : par exemple, 16 à 32% des LIJ survenant dans certains sports collectifs (football, rugby, football américain) seraient en fait des récidives. Dès lors, afin de réduire le risque de nouvelle lésion, la décision d’autoriser un sportif blessé (en fin de rééducation) à reprendre la compétition représente un moment crucial pour ce dernier. Idéalement, une évaluation complète et précise de l’athlète devrait être réalisée sur base de critères objectifs. II. METHODOLOGIE 37 médecins responsables de clubs professionnels de football (France : Ligue 1 et 2 ; Belgique : Division 1) sur (a) les critères qu’ils utilisent pour déterminer le retour sur terrain (RST) d’un footballeur atteint d’une LIJ; (b) l’intérêt de prendre en compte l’avis d’autres acteurs de terrain (kiné,…) III. RESULTATS et DISCUSSION Dans l’ensemble, les médecins déclarent utiliser 8 à 14 critères de RST après LIJ. Les 12 critères les plus essentiels sont repris, par ordre d’importance, dans la figure 1 (1 = critère le plus important ; 12 = critère le moins important). L’importance de consulter des acteurs de terrain (surtout kinésithérapeute et préparateur physique) est résumée dans la figure 2. Correction problèmes iliaques – sacraux - lombaires 100 Test fonctionnel général (hop test) Disparition totale des douleurs (y compris lors d’exercices intenses) 80 60 % 40 Performance musculaire Imagerie médicale 20 0 Kinésithérapeute Critères de reprise compétitive Qualité de contrôle proprioceptif Sensations subjectives du joueur Préparateur physique Entraineur de terrain Figure 2 : « Dans votre décision d’autoriser le joueur à reprendre la compétition, tenez-vous compte de l’avis des intervenants suivants ? » Souplesse musculaire Niveau de condition physique Analyse de la course Respect d’une durée théorique minimale d’arrêt compétitif Performance à un test spécifique au football Si certains critères relèvent directement de la compétence du médecin, un bon nombre d’entre eux peut être fourni (au minimum partiellement) par un acteur de terrain (entouré en bleu). Dans ce contexte, le préparateur physique représente probablement la personne la mieux indiquée. Figure 1 : Réponses des médecins interrogés à la question : « Classez, par ordre d’importance, les critères de RST d’un footballeur après déchirure des IJ » IV. CONCLUSION Après déchirure des IJ d’un athlète, le préparateur physique peut intervenir de manière pertinente dans la décision d’autoriser le RST, en fournissant au médecin des informations objectives provenant du terrain d’entraînement : comportement de l’athlète lors d’exercices spécifiques, force, souplesse, qualité de course, proprioception, niveau de condition physique,… Ces informations permettront au médecin d’identifier plus précisément la capacité de l’athlète à reprendre la compétition tout en minimisant le risque de récidive. Ce constat peut être étendu à d’autres pathologies, à condition d’adapter les critères de RST en fonction de l’athlète, de son niveau de jeu de sa pathologie. REFERENCES [1] Creighton DW et al. Clin J Sport Med 20:379-385, 2010. [2] Delvaux F et al. Br J Sports Med 2013; 47:e3 Samedi 22 février 2013 Amphithéâtres CHU Sart Tilman, Liège [email protected] François DELVAUX, Département des Sciences de la Motricité, Université de Liège, ISEPK, B21, 4000 Liège, BELGIQUE