Jean-Louis Laurens

Transcription

Jean-Louis Laurens
Nicolas Valtille
Directeur Général Adjoint – Finance
du Groupe AKKA TECHNOLOGIES
«De nouvelles opportunités s’offrent à nous»
Le groupe spécialisé dans les prestations de conseil et d'ingénierie
en hautes technologies change de dimension avec l’acquisition de
MBtech.
Quel bilan faites-vous du premier semestre 2012 pour Akka Technologies ?
Nicolas Valtille : Le point majeur de ce premier semestre, c’est le changement de taille, la
marche d’escalier importante qu’a connu notre Groupe. En 2010, nous faisions un chiffre
d’affaires de 400 millions d’euros, avec 5,000 collaborateurs. Nous avons désormais 10,300
collaborateurs avec un chiffre d’affaires frisant le milliard d’euros. C’est une étape
importante, pour un Groupe tel que le nôtre. Corrélativement, notre processus
d’internationalisation est complètement achevé, puisque la France ne représente plus que 49%
de l’activité du Groupe. Il s’agit donc d’un changement significatif du nombre de
collaborateurs, mais aussi – nous sommes en train de nous en apercevoir – un changement de
regard que porte le monde extérieur, que ce soit nos clients ou la communauté financière, sur
AKKA TECHNOLOGIES. Nous devons nous y habituer. De nouvelles opportunités s’offrent
à nous.
Avez-vous subi la dégradation de la conjoncture économique, ou le Groupe se montre-til très résistant à celle-ci ?
N. V. : Nous n’avons pas réellement subi la dégradation de la conjoncture économique. Nous
sommes présents dans plusieurs pays, nous avons donc constaté des performances
différenciées selon les bassins géographiques où nous sommes présents. En France,
l’ambiance a été plutôt morose au premier semestre, largement affectée par l’automobile.
Nous avons par contre connu une bonne activité en Allemagne et une forte dynamique dans
les autres pays. En Italie et en Espagne, où l’environnement macro-économique est également
très compliqué, nous arrivons à tirer notre épingle du jeu, car nous sommes là-bas encore de
petits acteurs. C’est donc plus simple de pouvoir s’adapter dans ces zones.
Comment se déroule l’intégration de MBtech ?
N. V. : L’intégration de MBtech est assez conforme à notre plan de marche. Sur ces cinq
premiers mois passés ensemble, nous avons eu des bonnes surprises. On trouve des
compétences encore plus pointues que ce que l'on imaginait. Nous avions un peu sous-estimé
l’impact de la marque MBtech auprès des clients ou des candidats qui est très fort. Le regard
que les Allemands posent sur nous est très bon, ils nous considèrent comme une société de
premier rang en Allemagne. Nous avons également constaté la très grande volonté des
collaborateurs allemands. Il reste bien sûr des mois de travail concernant cette intégration. Il
faut faire migrer nos nouveaux collaborateurs de la culture Daimler vers une culture de
société de services plus souple, et il faut passer un peu de temps à expliquer comment nous
allons dynamiser l’efficacité du nouvel ensemble. Il existe également bien sûr un aspect
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culturel à prendre en compte. Nous avons coutume de dire qu’en France, nous discutons
beaucoup, nous décidons et agissons vite, et que s’il faut se repositionner, nous n’avons aucun
problème pour revenir en arrière. En Allemagne, il faut discuter longtemps, travailler le
consensus et une fois celui-ci décidé, s’y tenir.
Quelle tendance observez-vous depuis le début du second semestre ?
N. V. : En France, nous ne sentons pas de différence majeure entre le second et le premier
semestre. La première partie de l’année a été un petit peu chaotique, avec des changements
d’ambiance, d’environnement macro-économique et économique permanent et l'on ressent la
même chose sur le second semestre. En Allemagne, nous ne constatons pas d’inflexion. Dans
le reste du monde, nous restons sur une très bonne dynamique.
Quels sont vos objectifs, sur l’ensemble de l’exercice ?
N. V. : Nous n’avons pas donné d’objectifs chiffrés. Toutefois, nous frôlerons le milliard
d’euros de chiffre d’affaires pro forma. Par ailleurs la rentabilité sera inférieure à celle de
2011, compte tenu de l’impact de l’acquisition de MBtech et de la crise économique en
France. Mais cela ne sera pas significatif.
À moyen terme, quels vont être les axes de développement poursuivis par Akka
Technologies ?
N. V. : A court moyen terme, notre premier enjeu, c’est de stabiliser notre nouvel ensemble.
Nous avons du travail devant nous pour que tout s’harmonise bien. En Allemagne, notre
champ de perspectives est très important, puisque notre filiale MBtech travaille à plus de 82%
pour Daimler et que notre projet a été très bien reçu par les autres constructeurs automobiles.
L’enjeu est de nous diversifier en Allemagne auprès d’Audi, de Porsche, ou de BMW mais
également auprès d’EADS. Dans un deuxième temps, toujours en Allemagne, nous voulons
développer l’activité dans le ferroviaire et dans la pharmacie. A plus long terme, nous visons
le développement du Groupe en Chine et aux États-Unis.
----Propos recueillis par Jean-Christophe Rolland
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