Decryptage_vh - DIR Centre-Est
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Decryptage_vh - DIR Centre-Est
Secrétariat général Paris, le 27 novembre 2009 Source : DGITM Viabilité hivernale des routes Décryptage Eléments Clés – Chiffres Clés Durée de la viabilité hivernale : du 15 novembre au 15 mars sauf exception Le réseau routier : - Réseau routier français : 1 million de kilomètres environ Réseau routier national (routes nationales et autoroutes) géré et exploité par l’Etat : 20.000 km (2% du réseau et 25% du trafic recensé au niveau national) : o 11 800 km d’axes routiers du réseau routier national (RRN) non concédé géré par les 11 Directions Interdépartementales des Routes (DIR) o 8 200 km entretenus et exploités par des concessionnaires privés sous contrat avec l’Etat o 380 000 km de routes départementales gérées et exploitées par les départements o 600 000 km de routes communales gérées et exploitées par les communes Viabilité hivernale sur le réseau routier national non concédé : - 6000 agents mobilisables 24h/24, - 780 camions équipés de lames et de saleuses, - 15 engins spéciaux de déneigement, sont répartis sur le réseau routier traversant les Alpes, le Jura, le Massif Central et les Pyrénées. - Entre 250 et 500 mille tonnes de sel sont épandues chaque année. Viabilité hivernale France entière : - Moyens matériels : Entre 0,8 et 1,5 millions de tonnes de sel par an sont épandues sur l'ensemble du réseau routier (national, communal et départemental). - Eléments de Coûts o 1 tonne de sel : entre 50€ et 100€. o 1 engin de déneigement : entre 150 000€ et 200 000€, jusqu’à 400 000 € pour des engins spéciaux. 1) Quels sont les phénomènes concernés par la viabilité hivernale ? - La neige, Le verglas, Le brouillard. En cas de neige et de verglas, les gestionnaires des réseaux routiers (DIR, sociétés d’autoroutes, services techniques des départements, services communaux) interviennent pour assurer la viabilité des routes. En cas de brouillard, il revient aux conducteurs, conformément au code de la route, d'adapter leur conduite à leur visibilité. 2) Quels sont les acteurs chargés des interventions en matière de viabilité hivernale? Quatre types d’acteurs interviennent lorsque les conditions climatiques se dégradent : − − − − Les usagers doivent adapter leur comportement à une situation climatique particulière, en particulier sur les routes, Des agents des pouvoirs publics (préfets, gestionnaires de réseaux routiers, services de secours, police, météo, etc.) sont mobilisables 24h/24h pour assurer des actions préventives (surveillance des routes, salage, etc.) ou curatives (déneigement, etc.). Les médias font circuler l'information notamment auprès des particuliers. Les Centres d’Information Routière sont en veille permanente pour les alerter en cas d’urgence. Des organisations privées, en particulier des entreprises comme EDF, la SNCF ou ADP interviennent lorsque leurs infrastructures sont menacées par la situation climatique. 3) Quelles sont les personnes et les moyens au service de l'analyse et de la transmission d'informations sur les évènements climatiques et leurs conséquences ? - 1 Les services de météo France font des relevés météo à horaire fixe et 24 h/ 24 h lorsqu’un plan intempérie est déclenché (voir question 8) Les gestionnaires des réseaux routiers (DIR, sociétés d’autoroutes, services techniques des départements, services communaux) assurent une surveillance permanente de leur réseau en liaison étroite avec les services de prévisions météorologiques. Sur le réseau routier national, les patrouilleurs effectuent des circuits de surveillance sur la base des bulletins de météo et renvoient leurs observations aux responsables d’intervention qui disposent en complément de stations météo routières. Plusieurs DIR ont également mis en place un service de veille météo centralisée qui porte sur les infos véhiculées par Météo France et les stations météo1. Une dizaine d’agents, spécialement formés aux prévisions météo appliquées à la route se relaient dans les locaux du centre régional d’informations et de coordination routières (CICR) - Une fréquence radio (40 Mhz) comportant une infrastructure de 1200 relais environ est dédiée aux besoins des services routiers de l’Etat du réseau non concédé. 4) Quelles sont les interventions préventives qui peuvent être mises en place ? Avant l’apparition supposée de l’événement, le traitement préventif sur les routes consiste principalement à retarder la formation de verglas ou la prise de la neige en épandant du sel sur la chaussée (jusqu’à 10g/m2 en traitement pré-curatif). Le sel seul est efficace jusqu’à -7/8°C. Un mélange d’eau et de sel (saumure) permet de traiter efficacement lorsque la température ambiante descend jusqu’à moins 12°C. 5) Quelles sont les traitements curatifs qui peuvent être mis en place ? Pour la neige : − Le salage (jusqu’à 30g/m2 de sel) : il est efficace jusqu’à 2 à 3 cm de neige. Le dosage est adapté très strictement au besoin pour limiter l’impact sur l’environnement. − Le raclage : il consiste à retirer le maximum de neige avec une lame. Le plus souvent un salage complémentaire permet de traiter l’épaisseur de neige résiduelle. − Le sablage (de 70 à 300g/m2) : il ne fait pas fondre la glace mais augmente l'adhérence des routes. Il présente un intérêt particulier en cas de température très basse lorsque le sel ne fait plus effet, mais aussi sur les trottoirs après des pluies verglaçantes, et sur les ouvrages métalliques sensibles à la corrosion. Cette technique est très utilisée en montagne mais beaucoup moins sur le reste du réseau routier. En effet, bien que plus écologique que le sel, cette ressource n’est pas renouvelable à l’échelle humaine de temps, et encrasse notamment les canalisations et les ouvrages hydrauliques. Pour le verglas : Un mélange de sel et de saumure (bouillie de sel) permet de traiter jusqu’à 2 à 3 mm d’épaisseur. Le passage est répété si l’épaisseur de glace initiale est supérieure. 6) Quels sont les acteurs chargés du déploiement de ces moyens? Au plus proche du terrain, et pour chaque portion d’environ 50km de routes nationales et d’autoroute, les responsables d’intervention décident des moyens humains et techniques à déployer. Ils ont sous leur autorité : - Les patrouilleurs qui assurent la surveillance du réseau et renseignent les responsables d’intervention. - Les personnels d'intervention qui interviennent avec les véhicules (camions équipés de lames, saleuses, engins de déneigement) sur ordre du responsable d'intervention. - Suivi météo (voir point 8) Pour le réseau routier national non concédé, chaque DIR dispose d’un PC ou Centre d'Ingénierie et de Gestion du trafic (CIGT) qui centralise les informations transmises par les policiers et gendarmes en patrouille et par les responsable d'intervention, et coordonne leurs actions et le redéploiement éventuel des moyens. Les DIR disposent de moyens différents en fonction du risque de phénomène climatique hivernal pour la zone géographique, et du nombre de routes sous leur autorité. La DIR Est dispose par exemple de 140 engins de déneigement et de 600 agents pour 1600 km de routes quand la DIR Ouest dispose de 60 engins pour 530 agents sur 1100 km de routes. A la fin de chaque hiver, chaque DIR établit un bilan de son action en matière de viabilité hivernale. Chaque été, elle prépare un dossier d’organisation de la viabilité hivernale (DOVH) qui décrit son organisation et ses moyens. En cas d’événement climatique aux conséquences aggravées : Quand les conditions hivernales rendent la conduite difficile ou impossible, l'autorité sur les actions à mettre en place revient au préfet de département. Il peut notamment décider de fermer certains tronçons routiers, mettre en place des voies de délestage, et réguler la circulation, en particulier celle des poids lourds. En cas d’événement dont les conséquences dépassent le département : L'autorité revient au préfet de zone de défense (le territoire français est réparti en 7 zones de défense). Le préfet met alors en place un plan intempéries (ou plan neige ou plan neige et verglas). 7) Comment et par qui les priorités d’intervention sont-elles définies ? Pour le réseau routier placé sous la responsabilité de l’Etat, des priorités d’intervention sont fixées chaque année dans le DOVH compte tenu notamment du trafic, et de l’importance de chaque route. Les priorités sont adaptées le cas échéant au phénomène climatique et bien évidemment aux urgences liées à la sécurité des personnes (ex : besoin d’accès pour les secours sur un accident grave). 8) Qu’est-ce qu’un plan intempérie ? Un plan intempérie est une organisation mise en place sous le pilotage du préfet de zone de défense pour : − Coordonner les décisions entre tous les acteurs des départements concernés ; − Assurer une surveillance accrue de la météorologie routière, en mettant en alerte les services de météo France (relevés 24 h/ 24 h et non plus seulement à horaire fixe), et en mettant en alerte les patrouilleurs (patrouilles 24 h/ 24 h et non plus sur la base des bulletins de météo-france) ; − Saler et déneiger en priorité les itinéraires les plus sensibles ; − Réguler la circulation en particulier celle des poids lourds (circulation en convoi ou stockage sur des aires de stationnement ou en pleine voie), en alertant médias, syndicats de routiers et autorités de représentation des routiers, qui par le biais de radios et de ci-bi préviennent les routiers ; − Mettre en place des voies de délestage (itinéraires obligatoires ou contournement), et fermer éventuellement certains tronçons routiers ou autoroutiers en cas de blocage du trafic − Diffuser une information routière renforcée. 9) Comment peut-on mobiliser des moyens supplémentaires lorsque l’intensité de l’événement l’exige ? Le Préfet de département, en liaison avec le préfet de la zone de défense, peut décider d’un redéploiement des moyens internes à l’Etat, mais aussi réquisitionner les moyens privés (les entreprises de travaux publics peuvent notamment être sollicités et leurs services sont alors rémunérés). 10) Quelles sont les modalités d’information aux usagers ? Le Centre National d'Information Routière (CNIR) et les Centres Régionaux d'information et de Coordination Routière (CRICR)2 synthétisent l'information recueillie en temps réel 24heures sur 24 et 7 jours sur 7, auprès : - Des gestionnaires de réseaux routiers (DIR, sociétés d’autoroutes, services techniques des départements, services communaux), - Des policiers et gendarmes. Ensuite, ils la transfèrent aux usagers via : - Le site Internet Bisons Futé : www.bison-fute.gouv.fr - Le téléphone N° vert 088 100 200 – appel gratuit depuis un poste fixe - Le téléphone depuis l’étranger : 00 33 892 68 78 88 - Les médias - La base nationale Bison Futé qui alimente des navigateurs GPS ou des téléphones portables disposant de la fonction trafic en temps réel Plusieurs DIR ont également choisi de développer une série d’outils d’information en temps réel, accessibles à tous les acteurs internes via leur portail d’exploitation internet, dont la liste est jointe. 11) Quelles sont les limites de l'intervention de l'Etat? Les conditions climatiques hivernales peuvent bloquer une partie du réseau routier français. Dans ces conditions particulières, l'intervention des services de l'Etat pour maintenir la viabilité des routes est souvent ralentie par : - La mise en travers des véhicules liée à l'inexpérience des conducteurs ou à l’absence d’équipement des véhicules(chaînes, pneus neige), - La densité du trafic sur le réseau, - Le manque d'équipement des véhicules - Le niveau trop bas des températures qui rend le salage inefficace, - Des chutes de neige en continu qui oblige les chasses neige à se focaliser sur certains axes routiers, - Des phénomènes climatiques exceptionnels comme les pluies verglaçantes ou un verglas très important, - Un vent violent pendant et après les chutes de neige qui génère des congères (forte concentration de neige durcie en un endroit). Les traitements des phénomènes s’opèrent sur des circuits pré-déterminés, dont la durée est variable. 12) Quels sont les critères de fermetures et d'ouvertures des routes? Le préfet prend la décision de fermer une route sur les propositions des responsables d’intervention qui disposent des observations sur les conditions de circulation transmises par les patrouilleurs. Il n'existe pas de critères de hauteur de neige ou de verglas qui entraînent la fermeture automatique des routes. Celle-ci est liée aux évolutions des situations et aux risques de blocage. 2 Organisations interministérielles (sous la double tutelle du Ministère du développement durable et du Ministère de l’Intérieur ) 13) Quelles sont les recommandations que l'Etat peut faire aux usagers de la route en période hivernale? L'Etat recommande aux usagers des routes et autoroutes de contrôler ou de faire contrôler au début de l'hiver l'état de leur véhicule : - pression des pneus, - éclairage, - niveau du liquide du lave glace, - chauffage et ventilation. L'Etat recommande également aux propriétaires de véhicule de s'équiper d'accessoires : - bidon antigel, - bombe antigivre, - cable de démarrage, - lampe de poche, - raclette, - gilets haute visibilité, - chaînes, - vêtements chauds, - eau et nourriture. Avant le départ il est également conseillé de s'informer sur la météorologie et sur les conditions de circulation : www.bison-fute.gouv.fr, www.autoroutes.fr, www.meteo.fr. Météofrance publie par ailleurs deux cartes de vigilance par jour (6h et 16h). En vigilance orange, il est conseillé d'éviter de prendre la route. En vigilance rouge il est conseillé de ne pas prendre la route. Sur la route, l'Etat recommande aux conducteurs d'adapter leur conduite aux conditions météorologiques avec une réduction de la vitesse, une augmentation des distances de sécurité entre les voitures (le temps de freinage sur route humide est multipliée par deux par rapport au temps de freinage sur route sèche), et une maximisation de l'anticipation des risques. Les motards sont particulièrement sensibles aux sur-risques existants en cas de neige et de verglas. Il leur est donc recommandé de ne pas prendre leur moto quand l'un de ces deux phénomènes climatiques prend forme. Enfin il est conseillé de s'entraîner à mettre des chaînes dans des conditions simples avant de prendre la route afin d’être averti des difficultés. Et, en cas de neige de les installer avant que la voiture ne soit immobilisée en se garant à l'écart de la route (limitation de la limite de vitesse avec des chaînes : 50 km/ h). Sur un axe bloqué, ou proche d'être bloqué, il est recommandé de s’arrêter et de faciliter le passage des engins de déneigement. Les usagers de la route doivent attendre systématiquement les instructions des forces de l'ordre ou de secours. Pour en savoir plus : Michelle Perruche , correspondante communication à la DGITM, Tel : 01 40 81 14 04 [email protected] M. Christian ROY, chargé d’études [email protected] 01 40 81 19 37