La Gazette de l`Equipe du Journal

Transcription

La Gazette de l`Equipe du Journal
Juillet 1916
La Gazette de l'Equipe du Journal
ÉDITÉE POUR LES CAMARADES MOBILISÉS ET PARAISSANT
LORSQU'ELLE PEUT
Rédaction et Administration
Rue Bellecordière, Lyon
la mort s'acnarne vraiment sur nous et
frappe à coups redoublés à notre porte. La
figure qui s'identifiait le plus avec le Progrès,
qui nous ê'ait familière, que Von ne s'imaginait pas pouvoir disparaître, notre rédacteur
en chef Armand Basset vient de nous être enlevé après une cruelle maladie. En ces tristes
et douloureuses circonstances, nous nous faisons l'interprète de l'équipe pour assurer la famille d'Armand Basset de la grande part que
nous prenons « sa profonde douleur.
EN "PERME "
Nombreuse?
poilus.
visites,
ce
mois-ci,'
de
nos
Notre aimable et sympathique 'patron, Henri
DELAROGBE, venu nous voir à l'occasion de
la mort de M. Basset, adresse à tous nos poilus
son plus cordial et amical salut.
En second lieu, ce ibrave capitaine PAMBUZAC. S'il ne nous écrivait pas, c'est que le
temps lui manquait. Depuis la Noël, qu'il était
venu en perme et où il était au Tilloloy, le chemin de fer l'a mené aux premières lignes de
Calonne, l'auto aux deuxièmes lignes de Stvaast, le rail, de nouveau, au repos sur le bord
«s la Manche, près du Crotoy, d'où il s'en fut
au bois de Bécîiinville, près d'Esnes. Il est
maintenant au bois de l'Obus vers Tahure. Notre capiston, gros et gras, est reluisant de santé
et en bonne forme. Il a bien promis - de nous
uonner de ses nouvelles... Espérons qu'il tienara sa promesse.
M1\Z, en iperme de six jours,- se fait à son
-on, bien que le service téléphonique soit dur.
aim José .1 coupé «on bouc qui blanchissait,
t'J
*.ll semble avoir repris des cheveux. La
s°nte est bonne.
L'artilleur PAGANON est en meilleur état,
rin i/0Uirs aux usines de Saint-Fons, il a profité
visite
let
Pour
venir nous faire une
etite
P
ve'^.'llet, visite de l'ami FOREST. Notre brar a la mine plantureuse, les petites
«Ua/»ennes ne i ont
,r
abîmé Mais 11 a
tronvé
°P
fort a
si une permission est une chose
jon_ «B*eabie, c'est « b...grement court.
Le
retwir
de te
arrive et... on est tout étonné
diii t'« ?ïver dans le train
Aussi le retour —
■«
» est bien effectué — a été tout de même un
ipeu
mélancolique. Mais les amis ont eu la
délicate attention de venir chercher le permissionnaire (en voiture s'il vous plaît) et « nous
avons parcouru joyeusement les -quelques kilomètres qui nous séparent de la gare ». —
Henri Forest a appris avec tristesse
la mort
de IM. Basset « qui, dit-il, fut pour moi, moins
un chef qu'un ami » et s'associe de tout cœur
au deuil du journal.
Le sergent PRÉNAT, devenu fourrier — ce
dont nous le félicitons au nom de l'équipe —
a abandonné son ami Alfred HOCHE à Montargis pour venir dans l'Ain à Yonnas, faire
encore du chemin de fer. L'ami Pierre est en
excellente santé.
Le 17 juillet, Charles CHAYARD a profité de
sa seconde sortie pour venir nous serrer la
main. Il a reçu dans l'avant-bras droit des
éclats de shrapnell qui le lui
ont fracturé.
Aussi le porte-t-il en échappe dans une gaine
de plâtre. Toutefois, la blessure semble en
bonne voie, car notre sergent peut remuer îles
doigts. Nous lui souhaitons vivement qu'à part
la fracture, il n'ait pas d'autre mal. Le moral
est tout ce qu'il y a de parfait, la santé bonne
et l'ami Charles n'oublie pas les camarades qui
au front continuent à souffrir.
Le 22, voici PERRIN ! Notre copain est sergent depuis le 7 mai (ce -qui est à peu près l'époque cù Ronjon nous annonçait -qu'on le proposait pour ce grade) mais Pékin, lui, ne nous
an avait rien dit. Il a bécanê un ou deux jours
et malgré sa longue résidence au front et l'accoutumance qu'il a prise de la pelle et de la
pioche, il n'a pas du tout perdu l'habitude de
la lino. Perrin ne s'en fait pas, est persuadé
qu'on les aura et a toujours sa voix de bassetaille.
A la même époque, l'aspirant- FANGEÎR nous
est arrivé de Souville où ia pluie des obus est
non pareille, empêchant souvent le ravitaillement. La chaleur aussi est très forte. Notre camarade a reçu une blessure légère au front.
Un éclat d'obus fendit et aplartit la visière de
son casque et du coup lui pocha les 'deux yeux.
Là se borna le mal et il ne reste qu'un petit
creux flans le front, au-dessus du sourcil gauche. La santé est bonne, le moral itou.
Enfin, André EXBRAYAT est venu respirer
l'air de Lyon. On va, paraît-il démobiliser 1»
hôtels de Vichy et envoyer les hôpitaux auxiliaires -à Montbrison,
Glermont-fFerrand
ou
Roanne, dans des baraquements afin de permettre à la saison de se faire, à l'industrie et
au commerce de renaître. Néanmoins, rien
n'est encore décidé.
Biaise, lui, n'a eu qu'un visiteur :
Pierre BBRTHELOTET, -qui va entrer en con->
2
La Gazette de Véquipe du journal le
valescence. L'a fracture Je l'épaule est complètement guérie, ainsi que les blessures de la
main qui ne laissent pour ainsi dire pas de
trace. Seul le choc à l'a poitrine donne encore
une légère douleur, mais l'appétit va, la digestion est bonne. Un bon mois de convalescence,
tout au moins, permettra à notre camarade de
commencer à reprendre son aplomb.
XXX
Le « grand-père » de la 2e section d'autos-car.ons, Léon RICHARD, qui a été légèrement
blessé à l"avant-bras est venu rappeler à Héritier les bonnes sortes de « chez la mère Thomas » et nous serrer la main, avant de rejoindre.
BURTIN n'a pas voulu passer sa perme à
Lyon sans revoir ce vieil atelier. Caporal-fourrier-, le « chasseur » trouve que les battues qu'il fait n'ont pas de rapport avec ses
beaux coups d'antan. Il nous a apporté le bonjour de Chouzier, dont le bouc est, paraît-il,
aussi blanc que la barbe de Monsieur Père
Bulard.
Nos visiteurs adressent à tous nos poilus
leurs plus cordiales amitiés.
^irtié ROCHE
Rédacteur en chef du « Progrès »
-s>
Noitire ami Aimé Roche ayant été appelé à
succéder à Armand Basset, a tenu à arroser
ses galons, vieille et chère habitude typogra.-plhique. L'équipe n'a pas voulu laisser le nouveau rédacteur en chef du Progrès s'installer
dans son fauteuil sans lui marquer combien
elle approuvait le choix dont il était l'objet.
Nous lui offrîmes comme témoignage de
notre affectueuse svmpathie un modeste bour
quet, que nous aurions voulu plus beau, mais
le temps pressait. Puis, au nom de l'équipe,
un dama-rade exprima à Aimé Roche « la
joie très vive que nous causait sa nomination » ;
Nous, les ouvriers, nous nous félicitons de cet heureux événement, car nous connaissons la fraternelle
sympathie dont vous êtes animé à l'égard des travailleurs, nous connaissons votre cordiale familiarité vis-à-vis de tous ceux qui vous approchent.
Nous nous en félicitons aussi en notre qualité de
syndiqués, parce que nous savons que vous êtes un
défenseur convaincu et énergique des organisations
ouvrières.
Puisse cette petite manifestation vous prouver
combien nous vous aimons.
Pris à l'improviste, agréablement surpris
et par le bouquet, et par le laïus qu'on lui
adressa d'une voix douce et amicale, et
par l'-attnosphère de chaude sympathie que
créaient ces deux gestes, l'ami Roche se sentit étreint par l'émotion ; ce fut d'une voix
assourdie, les parûtes venant avec peine, qu'il
noue -1 iputidit ;
Mes amis, je ne saurais vous dire combien je suis
touché de votre affectueuse manifestation. Je bois
la mémoire de nos glorieux morts : notrg ami regretté et cher camarade Théo Achard, vos braves
compagnons Chambonnet et Allagnat. Je lève mon
verre à nos poilus qui souffrent, sur le front, comme
à nos mobilisés qui, plus heureux, sont employés
aux services de l'arrière.
à
P:ogrès
Je bois à la mémoire de l'excellent homme que
je remplace ici, Armand Basset.
Je n'oublie pas non plus nos chers patrons, à qui
nous devons tant.
Je bois à la prospérité du journal, qui continuera
toujours à marcher dans la voie qu'il s'est tracée.
A votre santé, mes amis ! Je reste comme devant
votre camarade tout autant que votre chef. Rjen
de changé, la séance continue.
'Nous applaudîmes de tout cœur. Et nom
sommes certain d'être votre fidèle interprète,
ô nos braves poilus, en adressant ici aii
nouveau rédacteur en chef du Progrès, Aimé
.Roche, le bien nommé, avec nos sincères félieiuiitions, l'affectueux et cordial salut d«
l'équipe.
SONNETS DE LA VICTOIRE
L_ E
ROI
GLORIEUX
o
Sur l'horizon défunt où le monde s'endort,
Le soleil qui s'éteint dans un vitrail sublime
Regarde curieux, en plongeant vers l'aiMme,
Les cuirassés géants qui .protègent le port.
Il ne reconnaît plus la Flandre maritime,
Tombeau de l'Occident l — Il pleure notre sort
Et, n'étant désormais qu'un flambeau de la mort,
Accuse d'un reflet tout le sang de leur crime.
Nul refrain ne résonne à l'antique beffroi !
Sur le rivage, seul, qui vient là ? — C'est le Roi ! Lors le soleil descend vers ce front héroïque,
S'accroche à son kéipi, fait chanter ses galons,
Et taille un diadème avec ses blonds rayons
Pour rendre sa couronne au grand roi de Belgique.
[Didier DE ROULX.
NOUVELLES DES MOBILISÉS
0
André COLLIAUD (Lettre à Justin), peine durement dans la Somme, un mauvais pays où
il n'y a pas d'eau. « J'apprends avec plaisir
la blessure de Chayard. Quel veinard ! Donnez-lui le bonjour. » Le benjamin a rencontré
avec plaisir Fernand Combes des Réunies. La
santé se maintient. Amitiés.
Jules PERRIER doit être fort occupé à son
téléphone, car voilà un mois que nous n'avons de ses nouvelles.
A ce propos, mon vieux Casimir, Voët a
protesté contre le qualificatif de Gascon. Moi,
étant du pays, je trouve naturellement qu'il a
tort. C'est aussi honorable d'être Gascon que
Beige comme Vont.
Louis RONJON (Lettre à Bubuïle, 1er juillet)
a reçu Typographie et Gazette, qui lui ont causé le plus vif plaisir. Il a quitté l'infirmerie
pour rejoindre sa compagnie et les tranchées.
La polémique entre Perrin et Louiss' est terminée : « Ce haut gradé a bien voulu reconnaître que les brancardiers n'étaient pas i&
embusqués et il m'a fait des excuses. Cela
fera plaisir au benjamin de l'équipe, le brancardier du 133e. » Bonne poignée de main a
tous. — Nous avons appris par Perrin <ïu*
Ronjon venait d'être affecté comme cycliste»
la personne: du médecin-major.
« .Sœur Anne, ma sœur Anne... ». C'a, é'e{
comme des dattes ! Nous espérions l^n
Canard pour le début de juillet et c'est une i«r
La Gazette de Véquipe du journal le Progrès
tre qui' es* venue. Jean SIMAHD est dans la
zone entend tonner Le canon et attend la visite des taubes qui, paraît-il, viennent souvent
mire visite à Fagnières. Car c'est dans ce patelin de la Marné, B. 4-5, qu'est notre G. V. C.
Le service postal n'y est pas brillant, car au
20 juillet, notre ami n'avait encore rien reçu de
ce que nous lui avions envoyé. Simard, en
bonne santé, envoie un cordial bonjour à tous.
Le chef Glaudius VIALET n'a pas encore
aaitté Tournus. Il vient de nous arriver en
bonne santé pour « bécaner »" pendant quelques
jours.
J®;seph
ARLES,
Abel
ISAHUC,
Mariut)
BEUSSE (ce dernier a les yeux fatigués, conjonctivite légère) envoient à tous les poilus
leurs meilleures amitiés.
Joseph BERLIER (Lettre à Goujon) est artilleur maintenant. « J'ai changé de domicile.
Vu la nouvelle loi sur les loyers, plus moyen
de s'entendre avec les proprios. Si ça continue, je donne ma démission et retourne à
'Lyon, là ! Enfin ! Pourvu qu'un jour, à force
de déménager, je ne me trouve pas dans un
sous-marin... » Toujours en bonne santé, l'ami
Berlier est certain que nous les aurons. Ce qui
le chiffonne, c'est de ne pas
savoir quand.
— Ça se rapproche, mon vieil... non, mon
jeune artilleur, ça se rapproche de plus en
plus. — Amitiés aux amis. — Voici l'adresse
de Berlier : 11e d'artillerie, 91° batterie D. C.
(Secteur 58.
Louis CARRIÉ, sa convalescence finie, a rejcint son dépôt à Nantes. Envoyé de là à Savienay, à l'entraînement, il est de nouveau sur
le flanc et va passer devant la commission de
réforme pour, très probablement, être versé
•ians l'aviation ou l'aérositation. Amitiés à l'équipe.
Notre maître imprimeur GîRAULT est rentré
à Paris où il a récris sa vie de secrétaire. En
bonne santé, i! adresse à tous les poilus ses
meilleures amitiés.
Fernand SAUZET aiprès quatre durs mois
de tranchées est au repos « dans une maison
dont le toit n'est pas traversé par un ou plusieurs obus. Aussi, mon dieu, je me referai
vite à cette vie de pacha ». Cordiale poignée de
main aux copains.
Lettres à M, Cizeron
:
Le caporal FIOLIN est maintenant en Alsace, m« d'infanterie, 5e compagnie. La santé
est bonne, il ne s'en fait pas.
L'adjudant ZILL, allant de mieux en mieux,
a quitté Gannat pour l'hôpital des Minimes à
Lyon.
Le maréchal des logis BOU.RDERIONNET se
naïade. Histoire de leur procurer quelque agrément on leur paie un jcetit déplacement dont
«s ne connaissent pas le terminus. « Ce sera
Peut-être Berlin ! »
Ces trois poilus adressent
meilleures amitiés.
aux camarades
leurs
"°y*TIVES. — AVIGNON espère que la guerre
V
, nant ne peut tarder à vite finir. On repreaanl^uT01^ le mêm« courant. En attendant, il pense
repas tarder à revenir en nerme. Cordial bonjour. —
riraî"1 .B0XJY°UX (lettre à Paiîhoux) pensait ne plus
ras wirire m muA écrire de Berlin, Les Bocihes,
auprès
. avoir essayé leurs crenades SUIT les tranchées
«""«tant deux heures, hru.it de tous les diables, sont
3
venus voir le résultat. Bouyoud a été à moitié enseveli et sans les renforts et la contre-attaque, il partait
en Bociiie. Mais (lettre à Biaise dm 27 juillet) maintenant ce souvenir lui paraît vieux. Le moral est
« très excellent », le physique aussi. Notre chasseur
n'a pas le cafard, ne s'en fait pas, se balade tout le
temps, seulement au Ueu que ce soit sur les pieds
comme rue de la Ré, c'est le plus souvent sur le
ventre. Amitiés. — BRIGNON, heureux du retour de
son copain Forest et en bonne santé, nous adresse le
bonjour ainsi que ses meilleures condoléances à l'occasion de la mort de M. Basset. — GOl'LIER a suibi
de forts bombardements qui heureusement n'ont causé que des dégâts matériels. Au repos, il peut aller
écouter le concert de la fanfare des chasseurs, ce qui
contribue, ainsi que le beau temps, à chasser
•« Môssieu Cafard », comme dit Casimir. Poignée de
main. — Be Paray-le-ùlonial, rSIeurius LACOMBE
nous annonce que ses blessures sont en bonne -\oie
(le guérison, qu'il mange et dort bien. Il e.spore
sous peu venir nous voir et choquer 'le verre avec
■nous. Prenant part à « la .grande et douloureuse
perte que vient d éprouver la grande famille du
■i Progrès », notre ami nous adresse, ainsi qu'à la
faimiUe de M. Basset, ses sincères condoléances. —
Chartes MULNET se trouve où ça barde, et ça barde.
Malheureusement, il y a de la HLotte deux jours sur
trois. Les prisonniers boches sont, de jeunes biancstbees et d'un maohe ! (Evidemment, mon vieux Charles, puisque « mâche » rime avec « Boche »). Eonjouir
aux poteaux.
Le « général » PETIN est encore au repos, c'est du
reste le moment qu'il dhoisit pour nous écrire. Il
venait d'abandonner sans regret les tranchées envahies par la flotte. Toujours même service, embuscade sur embuscade et des Chus sur la figure. Bon
ordinaire et nombreuses bouteilles le 14 Juillet, Le
soir, confraimient à l'année passée, les Boches ne
sont pas venus s'y frotter. « Les ôvénemnts marchent très bien pour le moment, et nous attendons
avec impatience l'issue finale, autrement dit le montent propice ipour bondir hors de nos tranchées avec
un élan irrésistible vers la paix victorieuse... Est-ce
bien dit t » (Oui, mon vieux Joanny, c'est fameux,
V - h - a fa, m - e meux, et nous espérons avec
toi que si la perme est remise, la grande arrivera
rapidement.) CorJia.e poignée de main. — Claudius
IÏAY a rencontré Simond, Ils ont ioyeusemnt trinque
et soupè. Le chef vient d'être affecté au dépôt divisionnaire, mais apprenant que Petin a pris énormément du galon, il lui demande mie place de
« doublard » dans so.i état-major. Ray félicite DoisNoir de son mariage, qu'il appelle une fantastique
nouvelle, mais lui envoie tout de même tous ses
vceux de bonheur. Cordial bonjour.
ROUiCHON vîfent d'expérimenter son quatrième
sérum contre la diphtérie. Résultat : souffrances au
début, paralysie du bras et de la main gauches.
Riri va se faire électriser au lycée du Parc. Amitiés. — Amibroise SOTMDNID a lait bon voyage de retour et nous serre cordialement la main. — Michel
VERMOREL est artilleur et s'occupe des « bourrins ». C'est moins bien que les boniches, d'autant,
que les bourrins ne sont pas toujours commodes.
Michel a vu l'ami Maïleval. Bonjour à tous.
CLICKERIE. — François BALVA Y espère, lui
aussi, que la fin de la guerre approche. Il a appris
avec peine la mort de Caney et de M. Basset et
adresse à l'équipe, au journal et à leurs familles
ues meilleures condoléances. Isjotre artilleur /fait
toujours sa petite popote, un peu plus tranquille,
car les Boches se sont calmés pour le moment. Amical bonjour à tous. — Etienne CLATJD, pour le moment au repos, s'attend à partir pour une direction inconnue. La chaleur pour l'instant est terrible. Très affecté par la mort de Caney et de
M. Basset, notre chasseur adresse à leurs familles
ses sincères condoléances.
Cordiale
poignée
de
main. — Louis GARIN déplore que le temps magnifique qu'il fait soit employé si mal, c'est-à-dire
à se massacrer. Notre chef clicheur veuf espérer
que la fin est. proche, et ce lui sera une grande joie
d'abandonner sa vie d'homme des bois. Regrettant
la disparition du père Caney et de M. Basset, Garin nous adresse, ainsi qu'à leurs familles, ses sincères condoléances. Amitiés.
SERVICES DE L'IMPRIMERIE. — Léonard RUCHOUX (que par erreur nous avions envoyé dans
l'Indre alors qu'il est toujours eu Champagne) oc-
4
La Gazette de l'équipe du journal le Progrès
cupe un secteur tranquille pour le moment, est en
bonne santé et nous serre cordialement la main. —
Louis iSERMET est sur la Somme, où le mouvement
est intense. Douloureusement affecté par la perte
de Caney et de M. Basset, notre chef électricien
nous envoie, ainsi qu'à leurs familles, ses sincères
condoléances. Bon souvenir aux camarades.
DÉPART. — Marius CHAMBON souffre de la chaleur, de plus en plus forte en Macédoine, et l'on
est sujet, aux atteintes de la fièvre. Quant à lui, il
résiste assez bien. L'offensive anglo-française et
l'avance russe lui font espérer la victoire finale et
l'écrasement définitif de la race boche sont proches. Très affecté de la mort du père Caney, qu'il
aimait pour l'aménité de son caractère et dont il a
gardé un excellent souvenir, Chambon présente à
sa famille ses meilleures condoléances. Bon souvenir à tous, sans oublier, naturellement, ces dames
du départ.
xxx
Le cuirassier MALLE VAL est Ci. V. C. à PierreBénite d'où il envoie le (bonjour, par l'intermédiaire
de Biaise, aux camarades du « Progrès », en particulier à ceux quî s'occupent du petit canard <mon
vieux Totor, l'administration, la direction et la rédaction de la « Gazette », Buibulle en tète, te remercient et t'envoient, avec ■celles des camarades, leurs
meilleures amitiés.
xxx
Martinetti nous communique, d'autre patrt, les nouvelles des camarades :
BOTTINELLI félicite le comité de sa bonne, très
tonne administration, dont une preuve incontestable est la situation financière publiée dans la circulaire. Il est très heureux du geste généreux de
nos patrons envers leur équipe. La santé est bonne,
mais « nous nous appuyons dixdiuit jours de tranchée. Ce n'est pas la pose H! Quant au marmitage
ei au crapouillotage, je n'en cause pas »... Vives
amitiés aux camarades du comité, aux poilus et aux
r.onHpoilus.
OPierre PINTAPARIS aurait une vériiaiole joie à
voir mourir la « Gazette ». bien que son arrivée
lui cause un indicible plaisir, mais la mort de la
« Gazette », ce serait la fin du caudhemar. iPinta
souhaite à Chayard prompte guérison et longue
convalescence. Dans son secteur, le calme et la monotonie ne sont troublés que par quelques combats
d'avions. Alors on s'abrite de son mieux, car il y
a pluie de bombes. Devait venir en perme le M ;
ç'a été repoussé au 30. Amitiés à tous.
Francis MILLION a reçu avec plaisir la « Typographie » et la « Gazette ». « Au Maroc, les journées sont bien longues, ma pensée va vous retrouver et je voudrais espérer comme prochain le plaisir de vous serrer la main ». Fraternel salut aux
camarades du « Progrès » présents ou mobilisés.
ILouis COMBES, des Réunies, bataille en pTemièTe
ligne depuis le 10 juin et écrit sous le bombardement des Fritz. Notre Rouquin sait à présent manier pelle et pioche et est passé maître en l'art de
terrasser (même les Boches). « Ce n'est pas le rêve,
mais étant donné que c'est pour la patrie, en bon
poilu, on en jette un coup, heureux du devoir accompli, comme nous dit notre lieutenant ». Bref,
Fernand a attaqué, chargé, s'est emparé d'un vilJage et de près de 700 Fritz {pas tout seul, bien entendu), sans incident, sauf un ensevelissement qui
n'a pas eu de suites fâcheuses. « Je suis encore debout, et nullement décidé à succomber dans cette
tragédie ». A rencontré le benjamin Colliaud et
le camarade tjpo Gojon qui est avec lui. Amical
salut à tous.
SOUPE se rappelle très bien M. Basset, (pour la
mort duquel il nous envoie ses condoléances, Compliments pour le geste de MM. Delaroche et... un
peu d'envie. « Si je n'étais si petit et si inconnu
de ces messieurs, je serais très heureux de leur
adresser mes félicitations. » (Mon vieux Soupé, voilà
qui est fait !) Moins heureux que Juhan, notre
ami, qui a fait une demande d'affectation aux forges, est toujours à Dreux, et s'est payé le luxe, de
faire Ibalayer le bureau à son proprio, planton à
la Place. Il est vrai qu'il ne le connaissait que de
nom et c'est le tantôt seulement qu'ils ont fait con.
naissance. Soupé nous communique le dernier j.
peu-près : Le roi et la reine d'Italie couchent dans
la même chambre, mais en deux lits différents, L»
soir, avant de s'endormir, ils parlent de Jit-à-Ut
(l'Italie) ! Amitiés à tous.
Lettre à Grebot :
Camille BERNARD lui écrit sous les obus dans
sa voiture. Il est ce jour-là automobiliste de liaison. Les routes sont bombardées, et comment ! fj
faut avoir la veine de passer au bon mobent. Nous
sommes fin prêts : canons, munitions, hommes
c'est fabuleux. En bonne santé. Bernard nous séné
cordialement la main, sans oublier surtout Beusse
et Bonnard.
La Femme et le Mari
o•
Jean, ayant été amputé de la main gauche
à la suite de blessures de guerre et par suite
réformé, a repris son métier de facteur rural.
Mariette, qui était sa promise avant là
guerre, ne voit nullement en quoi la perte
d'une main l'empêcherait d'épouser Jean.
Les voilà donc devant M. le maire oui leur
lit les articles du code :
... n la femme doit suivre son mari » ...
La future ne laisse pas achever :
— Merci, dit-elle, je ne savais pas ça. Il n'y
a rien de fait ! Voyez-vous c't agrément î
Faudrait que je fasse avec lui tous les jours
ses quarante-huit kilomètres ! »
Et, en dépit des explications, Mariette ne
veut joujours rien savoir !
La gouaille héroïque, — La « nuit des zeppelins », à Paris, un gamin apercevant dans
la brume le dirigeable ennemi, l'interpella
sur ce ton d'indignation railleuse : a Ah ! ces
Boches ! Ils ne peuvent donc pas se passer
de venir faire la bombe chez nous ! »
DERNIERE
HEURE. —
Nous apprenons
qu'on vient d'évacuer sur Troyes l'ast-irant
FANGER, blessé au petit doigt, 'dont il devra
peut-être subir l'amputation. Fanger serait
proposé .pour la croix de guerre.
Au moment de serrer la forme, nous recevons une longue lettre de Jules PERRIER,
dont nous reparlerons dans le prochain numéro. L'illustre Casimir est, en bonne santé, mais
la chaleur est accablante H favorise les ébats
de Môssieu Cafard, contre lequel notre héroïque poilu lutte de son mieux. Il espère que
fionjon va mieux ; le présent numéro le lui
dira. D'autre part, il envoie toute sa sympathie à Charles Chayard, souhaitant à notre
brave sergent guérson rapide et complète.
Nouvelles de la boite. — PKVTER va de
mieux en mieux, bien qu'il lui faille encore
un long repos. Il adresse ses amitiés à tous
nos poilus. — Notre camarade Lazare DTJVAUT
a eu, voilà quatre semaines, une forte attaque
bronchiteuse, mais la santé revient doucement. Il envoie son cordial bonjour à tous.
— Louis FLOCARD, en proie à une forte crise
d'entérite, est à la campagne, où le grand air
lui fait 'beaucoup de bien. Amical salut
aux amis. — Marcel MARTINAM, dit Bourbaki. est. appelé, le 7 août, à Chalon-sur-Saône,
au 56e d'infanterie. Il a acheté un maillet tout
neuf pour les Boches et va d'abord l'arroser
avec le bon vin de la Saône-et-Loire pour çu'u
soit plus dur.