ADJUGE REGIONS

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ADJUGE REGIONS droite_ADJUGE REGIONS 27/02/13 10:08 Page90
LE MARCHÉ
ADJUGÉ EN RÉGIONS
Romance savoyarde
D
élaissant la grande peinture d’histoire, les
artistes transcrivent, au XIXe siècle, des scènes
de genre souvent teintées d’intentions
morales. À la place des hauts faits, des vertus
héroïques, ils substituent une intimité familiale, à
l’exemple de notre toile. Présentée en bon état de
conservation, elle est signée d’Étienne Prosper BerneBellecour, célèbre pour ses tableaux militaires. Figurant
la vie des camps ou des casernes, ils sont traités avec
réalisme, tout en témoignant d’un sens réel du pittoresque. Engagé dans les tirailleurs de la Seine lors de
la guerre de 1870, il peint des toiles martiales à l’image
du Coup de canon, exposé au Salon de 1872 ; une
savante maîtrise de l’espace, un rendu minutieux lui
valent succès et reconnaissance. Notre composition,
réalisée douze ans auparavant, évoque le rattachement de la Savoie à la France. Après un référendum,
le traité de Turin, qui récompense Napoléon III de
son intervention militaire contre l’Autriche en faveur
du Piémont, accorde Nice et le duché de Savoie à la
France. Au centre du tableau, Victor-Emmanuel II,
duc de Savoie, prince de Piémont et roi de Sardaigne,
1 800 € un sabre de carabinier
Les médailles ont su distinguer les collectionneurs.
Il fallait prévoir 3 100 € pour afficher une médaille
de l’Ordre de la Toison d’or alors que 1 800 €
étaient enregistrés sur une médaille de la
Fédération. Passons au militaria proprement dit
avec les 850 € décernés à un pistolet réglementaire
français, modèle 1813. 750 € allaient à un fusil
de dragon. Un ensemble réunissant une cuirasse
et un casque récoltait 1 600 €. Concluons cette
vente toulousaine par les 1 800 € demandés pour
un sabre de carabinier.
6 240 € frais compris.
Étienne Prosper Berne-Bellecour (1838-1910),
L’Annexion de la Savoie à la France, juin 1860,
toile signée, 96,5 x 80,5 cm.
sur une ménagère en métal argenté réalisée selon
le style Louis XVI. 2 000 € étaient accordés à
une toile de Jules Édouard Magy montrant une
Caravane dans la désert. Concluons cette vacation
antiboise par les 1 300 € accordés à une statue
transcrivant un Ange en bois sculpté et datant
du XVIIIe siècle.
Arles
Tableaux modernes, sculptures, bronzes. Holz-Artles SVV.
Voir Gazette no 6, page 132.
8 000 € : Plaine des Baux
© Auctionspress - Toutes mises en réseau ou reproductions sont interdites.
SAMEDI 23 FÉVRIER
Antibes
Sculptures, bronzes, pendules, objets d’art et d’ameublement. Étude Carvajal. Voir Gazette no 6, page 137.
15 500 € deux meubles Napoléon III
Les objets d’art s’attiraient les honneurs avec les
1 900 € déboursés en faveur d’une pendule en
bronze patiné et doré ; d’époque Napoléon III,
elle est l’œuvre des fondeurs Raingo Frères.
On notait 1 100 € sur un second modèle réalisé
en bronze ciselé et doré, agrémenté de marbre
blanc ; de style Louis XVI, elle s’anime d’une
naïade à demi couchée. 15 500 € étaient ensuite
demandés pour une paire de meubles à hauteur
d’appui, d’époque Napoléon III ; en placage
d’ébène, ils s’embellissent encore de pierres dures
et bronze ciselé et doré. On engageait 2 100 €
90
Il vous en coûtait 5 000 € pour décrocher une
toile par Alexandre Fassianos révélant un Profil
bleu. 8 000 € s’inscrivaient sur une toile signée
Yves Brayer qui montre la Plaine des Baux-deProvence. Quant à Jacques Van Den Bussche, il
atteignait 1 450 € avec une toile figurant une
Vue de Venise.
Coutances
Bijoux, argenterie, orfèvrerie, tableaux anciens, tableaux
du XIXe, tableaux modernes, dessins, sculptures, bronzes,
objets d’art et d’ameublement, tapis, tapisseries. Hôtel
des ventes de Coutances SVV. Cabinet Turquin, MM. de
Bayser. Voir Gazette no 6, page 138.
4 800 € une Rue animée à Rouen
Mentionnons les 720 € recueillis sur une paire
de boucles d’oreilles en or, agrémentées de
LA GAZETTE DE L’HÔTEL DROUOT – 1er MARS 2013 – N° 8
soutient une jeune femme éplorée portant son
enfant . Elle a les yeux tournés vers le ciel semblant
annoncer avenir et espoir… jusqu’à un poteau ;
malheureusement, celui-ci porte l’inscription
« confine », marquant la frontière entre la Savoie et
la France. D’une grande vivacité d’écriture, le tableau
révèle le métier brillant de Berne-Bellecour. Fidèle à
la tradition classique, il concilie ici la mise en valeur
des modèles et le souci de vérité. La facture lisse, le
rendu soigné des visages et des étoffes, le goût du
détail leur confèrent une certaine allure. Brillant coloriste, Berne-Bellecour éclaire d’une lumière délicate
la jeune mère et son enfant gagnant la France,
promesse de liberté et de prospérité. Espérés autour
de 1 800 €, ils suscitaient la convoitise des musées,
des collectionneurs et du négoce international. Après
une vive rixe d’enchères entre la salle et plusieurs
téléphones, ils étaient finalement adoptés par un
client suisse contre des amateurs français.
Lyon, lundi 18 février. De Baecque SVV.
Mme Bernaerts.
40 diamants taille moderne pour 0,50 ct et de
67 diamants de taille baguette. Passons aux
estampes avec les 2 200 € demandés pour
observer Le Bon Samaritain, une lithographie
de Rodolphe Bresdin, datée 1861 ; il s’agit d’une
très belle épreuve du troisième tirage réalisée
avant 1868 avec la mention de l’imprimeur
Lemercier. 2 000 € étaient accordés à une toile
de l’école française du XVIIe qui a été peinte
d’après les Beaubrun ; elle montre Anne d’Autriche
et Marie-Thérèse d’Autriche avec le Dauphin.
La Halte des cavaliers, une toile marouflée sur
panneau qu’a représentée l’école flamande du
XVIIIe, d’un suiveur de Pieter Van Bloemen,
faisait halte à 1 100 €. Mais l’enchère la plus
forte, 4 800 €, revenait à un panneau d’acajou
signé Léon-Jules Lemaître, représentant une Rue
animée à Rouen. Une plaque en micromosaïque,
montrant une Vue du forum et datant du XIXe,
était cédée pour 1 550 €. On accordait 1 500 €
à un élément de retable en bois sculpté et doré,
daté 1642. Terminons par des prix qui se sont
inscrits sur des meubles. Un grand lustre en fer
forgé et bronze aux six chimères, de style troubadour, s’éclairait à 1 700 €. On enregistrait
2 450 € sur une table réalisée en marqueterie et
incrustations d’ivoire en Syrie à la fin du XIXe
et au début du XXe siècle. Un salon en bois
sculpté et doré réunissant quatre fauteuils et
quatre chaises, réalisés en Italie au XIXe, récoltait
4 100 €. Il vous en coûtait davantage, 4 300 €,
pour faire briller un lustre en cristal de Baccarat,
fabriqué au XIXe siècle.