Résumé de notre semaine 2006 Voile en Tête à Marseille

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Résumé de notre semaine 2006 Voile en Tête à Marseille
Voile en Tête 2006 – Marseille
18 au 25 septembre 2006
Equipage de l'ASA-Valais
Skipper : Nicolas Devanthéry
Co-skipper : André Baechler
Valentin Besson
Melany Christen
David Le Galou
Thien Le Quoc
Pierre-Alain Richoz
Florian Theler
Av. de Tourbillon 9 - 1950 Sion
-
Tél. 027 322 17 67
Fax 027 322 67 65
Lundi 18 septembre – Voyage et inscription
Départ prévu à 5h03 d'Aigle. Les Valaisans du centre ont dû se lever de très bonne heure, mais
André n'a plus à se faire de souci, tout le monde est présent à l'heure et même avant l'heure. Adieu
parents, amis, vie tranquille ! Nous partons à l'aventure. Voyage extra-rapide et le TGV ne donne
même pas l'impression de rouler à 300 Km/h.
A peine débarqués sur le quai de Marseille Saint Charles qu'un signe de la main d'un homme jovial
arborant un T-shirt rose nous invite à le suivre vers le bus affrété à notre intention. Dans le dédale
des rues bondées de Marseille, il se fraye un chemin vers le port de Corbières – La Lave. De suite
on retrouve des têtes connues parmi les nombreux équipages venus de France, d'Allemagne, d'Italie
et de Suisse. 20 équipages au total dont 4 provenant de Suisse. Nous n'aurons pas le bateau qui nous
était annoncé, mais un voilier plus grand, un Bavaria 44 nommé T'AMOUR.
Inscription, contrôle des licences, inventaire du bateau, avitaillement, … les heures passent et nous
ne pouvons nous joindre aux autres qui vont visiter Marseille. Un bus nous amène dans un autre
port de l'Estaque où les organisateurs et les officiels nous jouent la fête introductive : discours,
présentations, recommandations, apéritif. Les équipages regagnent les bateaux sauf les skippers
"retenus" pour faire connaissance, recevoir les instructions et partager une grillade. A bord de
T'AMOUR, Nicolas, qui a préféré laisser à André le soin d'aller aux réunions de skipper pour mieux
s'occuper de l'intendance à bord, prépare des pâtes à la carbonara.
Mardi 19 septembre – De Marseille (Corbières) à Martigues
A la rencontre des skippers à 8h30, on nous demande de nous préparer pour 10h00, mais notre
bateau n'est pas prêt, les prises de ris pour réduire la voile en cas de fort vent ne sont pas
correctement installées. Tous les bateaux débarquent les spis car ils ne seront pas tous utilisables,
notre voilier n'étant pas équipé. Les voiliers quittent un à un les estacades alors que le personnel de
l'agence de location répare tant bien que mal notre voilier. C'est à 10h35 que nous pouvons quitter
le port avec un passager de marque, Daniel, le bénévole photographe que l'on devait déposer au
passage sur le voilier de tradition qui ouvrait la marche. Nous gardons Daniel en otage durant toute
la traversée vers Martigues et il nous donne un sérieux coup de main pour tester la prise de ris et
remettre les cordages en ordre alors que le Mistral souffle fort (un bon 5 à 6 Beaufort).
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La traversée avec un mouillage dans le petit port de Rouet est longue de 25 milles nautiques (46
Km) et ce n'est que vers 19h00 que nous nous amarrons à couple de deux autres voiliers dans le port
de Martigues après avoir fixé au mieux le grand pavois (petits drapeaux alignés sur un cordage et
confectionnés par un atelier protégé de la région de Marseille) pour traverser le long chenal avec ses
deux ponts.
Même pas le temps de prendre une douche et nous voilà partis pour la remise des prix. Un jury de
Martigues a donné des points aux divers drapeaux décorés au nom de chaque équipage. ASA-Valais
sort quatrième ! Merci au groupe « plaisirs du dessin et de la peinture » de l'ASA !
Un apéritif suivi d'un ragoût nous est servi avant qu'on ne se retrouve à une heure déjà avancée sur
nos couchettes. Tout le monde dort bien. Même Pierre-Alain.
Mercredi 20 septembre – De Martigues aux îles du Frioul
Vers 8h30 nous sommes prêts. Réunion des skippers où l'on nous donne rendez-vous au bout du
chenal qui s'ouvre sur Port de Bouc. Nous sommes les premiers à sortir, ce qui nous donne le temps
de faire le tour d'un grand pétrolier. Tout autour, une brume odorante s'étale au-dessus des
cheminées des raffineries de pétrole. Le vent annoncé n'est pas de la partie et le comité de course
décide d'annuler la manche du matin et nous fait avancer jusqu'au port de Rouet.
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Le vent se lève enfin et vers 14h00 la manche de régate est lancée avec pour arrivée une calanque
au sud des îles du Frioul. Notre équipage prend un bon départ, passe en bonne position la bouée de
dégagement et se trouve rapidement en deuxième position derrière les italiens qui ont le voilier le
plus rapide.
C'est dans le port du Frioul que nous allons nous amarrer mais le vent ne nous facilite pas la tâche,
d'autant que notre grand voilier n'est guère manoeuvrant au moteur et que tous les autres équipages
entrent en même temps dans le petit port. Plusieurs bateaux se retrouvent en travers et le grand
zodiac de la capitainerie a bien de la peine à mettre de l'ordre dans cette débandade en poussant
chaque bateau entre une bouée et le ponton.
Enfin une boisson fraîche au bar d'en face et pour certains une douche bien méritée. Il n'y a que
deux douches pour tout le port et ça bouchonne. Nicolas et André profiteront du petit jour pour se
faire propres. A la remise des prix nous sommes classés au 3ème rang et nous avons droit à une
coupe. Ce soir on mange sur les bateaux. Sur le voilier des Valaisans, on ouvre une bouteille de
blanc et on sert la fondue, ce qui ne manque pas d'attirer quelques gourmands. Nicolas est vraiment
un chef !
Jeudi 21 septembre – Du Frioul à La Ciotat
Comme hier, le vent est de Sud-Est et il s'est renforcé. Il n'est donc plus question d'aller visiter les
calanques entre Marseille et Cassis. Les responsables de l'organisation des régates décident de nous
faire faire une manche d'une traite jusqu'à La Ciotat. Entre les premières îles, le vent s'accélère et
plusieurs voiliers partent au lof (penchent fortement en s'orientant vers le lit du vent). Notre gros
voilier supporte bien ces surventes et nous sommes rapidement en tête de la flotte. Avec un groupe
de 3 voiliers, nous nous détachons du reste de la flotte. Une fois les premières îles passées, la houle
se creuse et les vagues déferlent parfois sur le bateau. Le mal de mer commence à faire quelques
ravages à bord. Nous remontons au plus près contre le vent. Suivant l'option choisie à terre ou plus
au large, l'ordre des premières places s'inverse. Nous sommes maintenant bien en tête à bonne
distance des poursuivants lorsque, juste après un virement de bord, la barre à roue se bloque !
André, le barreur, perçoit vite le danger : droit devant une tourelle de béton et nous faisons route
droit dessus. La tension monte et Nicolas est appelé à la rescousse pour choquer (relâcher) le
génois. Le bateau change alors légèrement sa route et pour nous la tension se relâche un peu :
devant nous, le large. Par contre, le génois ne se laisse pas enrouler et le cordage est très usé. Les
voiles claquent dans le vent et le bateau dérive. Nous avons appelé le bateau de sécurité à la VHF,
mais la qualité de réception ne nous permet guère de dialoguer. Deux autres concurrents se
déroutent mais ne peuvent nous porter secours. Enfin un zodiac chevauché en plein équilibre sur les
vagues par un moniteur d'école de voile vient analyser la situation et pose la bonne question : y a-til l'auto-pilote ? C'était bien la source de notre problème mais André n'y avait pas songé un seul
instant. En fait, durant le virement, un matelot avait dû appuyer sur ce bouton malencontreusement
lors du changement de bord. Le gros de la troupe des autres voiliers a maintenant passé et nous ne
parvenons toujours pas à enrouler notre génois. Nous lançons alors le moteur et abandonnons la
course et il nous faudra encore du temps jusqu'à l'entrée du Vieux Port de La Ciotat, secoués et
trempés par les vagues qui s'écrasent contre le bateau.
Vite on embarque dans les cars pour la remise des prix suivie d'un apéro et d'une excellente paella
qui va nous remonter le moral suite à notre abandon si proche du but.
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Vendredi 22 septembre – De La Ciotat au Vieux Port Marseille
Ce matin, le briefing des skippers est retardé, nous sommes rentrés tard hier soir et la manche de ce
jour sera rapide puisque nous naviguerons dans le sens du vent qui souffle toujours aussi fort. Le
départ est donné vers 12h30. Nous passons la ligne presque les derniers car nous avons eu de la
peine à monter notre grande voile. Nous contournons l'Ile Verte et la puissance de notre voilier nous
permet de remonter peu à peu nos concurrents.
Certains choisissent la côte alors que nous allons plutôt au large, ce qui n'est pas la bonne option.
Notre avance fond d'autant plus vite que nos virements s'exécutent lentement avec divers
problèmes. La régate se termine pour nous en troisième position, au Nord des îles du Frioul, mais
les autres concurrents sont très proches, ce qui nous vaudra une treizième place au classement (notre
bateau est plus rapide et reçoit donc un handicap). C'est dur à avaler, mais c'est le jeu !
Vers 17h00 nous entrons dans le Vieux Port de Marseille, grands pavois et drapeaux hissés. Nous
faisons plusieurs fois le tour du port les uns derrière les autres jusqu'à ce que chacun ait trouvé une
place. Nous avons l'honneur de nous amarrer sur le quai devant la mairie de Marseille. Ni douches,
ni toilettes, on nous avait avertis. Une bonne "sardinade" offerte par les pêcheurs de Marseille au
rythme d'un groupe de musiciens et chanteurs Marseillais relèvera l'ambiance de la soirée.
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Samedi 23 septembre – Du Vieux Port de Marseille au port de Corbières
8h30. Les organisateurs cherchent la bonne solution : la météo annonce un avis de grand frais du
Sud-Est. L'étape du jour est prévue au port du Frioul peu abrité par un tel vent. La capitainerie de ce
port ne veut pas prendre la responsabilité d'amarrer en sécurité les 20 voiliers de Voile en Tête. On
parle de placer des ancres devant chaque bateau et de fixer tous les bateaux entre eux. André ne se
sent pas en mesure d'assurer la sécurité du bateau et François, membre du jury, vient nous proposer
ses services pour piloter le bateau. Finalement, plusieurs skippers hésitent et le comité décide
d'annuler la course et de convoyer les bateaux directement au port de Corbières. Nous sommes à
quai vers midi. Un petit reste de fondue et il est temps de prendre les bus.
A 14h00, nous sommes conduits au Vieux Port de Marseille d'où partira la navette pour le port du
Frioul. Les organisateurs ont trouvé des dortoirs au centre de vacances Léo Lagrange. Comme notre
équipage est allé boire un verre au port, les autres en ont profité pour se faire attribuer les chambres.
A notre retour, il n'y a plus de place pour nous. Qu'à cela ne tienne, nous prendrons ce soir une
navette et nous irons dormir sur notre voilier. En attendant, la fête se prépare et une grande table est
dressée avec toutes les coupes et autres prix. Après quelques discours, la distribution des prix
commence à partir du 20ème. On applaudit le 10ème et nous n'avons pas encore été appelés.
L'équipage de l'ASA-Valais est appelé au 7ème rang. Une coupe, des médailles et la photo de groupe.
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Un buffet très bien achalandé et organisé de main de maître nous permet de déguster des plats
régionaux, en particulier l'aïoli. Vers 22h30, les premiers airs de musique rassemblent bien des
danseurs alors que les premières gouttes de pluie de la semaine dispersent un peu les convives peu
abrités sous les toits de bambou. La navette affrétée à notre intention est à quai. Avec d'autres
personnes devant dormir à Marseille, nous reprenons la mer au milieu du spectacle de Marseille
illuminé. Un peu de marche, beaucoup d'attente et le bus vient nous emmener au port. Bruno, le
chauffeur passera la nuit à bord de notre bateau. Il est passé 2h00 du matin.
Dimanche 24 septembre – Rangement et reddition du bateau
La nuit est mouillée. Averses et tonnerre. Il faut fermer les hublots, mais il reste ici ou là quelques
gouttières. Le réveil se fera vers 11h00. Après un petit déjeuner - dîner, c'est le moment des
inventaires pour tous les bateaux. Les formalités pour notre voilier se terminent le soir. Avec nos
vestes de cirés, nous nous dirigeons vers l'Estaque à 15 minutes à pied pour trouver un restaurant. Il
suffira de 5 minutes pour avoir les pantalons et souliers trempés. Le repas sera copieux : pizzas,
salades diverses, tour de st jacques à la sauce, … Certains parviennent encore à déguster un dessert.
Au retour, la pluie qui s'était calmée reprend de plus belle. Inutile de dire que la nuit sera humide.
Lundi 25 septembre – Retour au pays
Il est 8h00. Nicolas et André ont déjà rangé leurs affaires et chacun s'active pour retrouver ses
habits, séparer ce qui est encore sec de ce qui est humide, plier son sac de couchage, … Nous
prenons le petit déjeuner sur le pouce. A 10h00, Christine vient nous prendre avec le bus pour nous
conduire à la gare Saint-Charles. Nous nous sommes pris assez tôt et les embouteillages
raccourcissent notre temps d'attente à la gare. Le TGV entre en gare sur la voie C et notre groupe se
divise : 3 dans la voiture 8 et le reste dans la voiture 7. Nous nous rassemblons à la douane de
Genève pour nous séparer à Montreux, Aigle et Sion.
Une belle semaine, bien mouvementée. Au total, 114 milles nautiques (212 Km) dans des
conditions plutôt musclées. Telle a été l'édition de Voile en Tête 2006. On nous annonce déjà
l'édition de 2007 qui aura lieu à Gênes en septembre également. Nous y serons, presque tous !
Un tout grand MERCI
‰
aux organisateurs et bénévoles, en particulier à Christine Huchet et à Philippe Grigaut
‰
au projet « rêves d’enfants » de l'Association François-Xavier Bagnoud qui nous a permis de
participer à la régate.
www.reves-afxb.org
Nous allons garder un sacré souvenir de cette semaine !
Le 29 septembre 2006
A. Baechler
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