Fanzine complet - Pagesperso

Transcription

Fanzine complet - Pagesperso
Interview reélisée par téléphone
Le 20 novembre 2002
Par Antoine
Duel au sommet !
Mine de rien, Headline fêtera en 2003 ces 10 ans. 10 années de bon et loyaux service en
l’honneur d’un Heavy Prog classieux sans concession, avec toujours des albums de
qualité. Et ce n’est pas « Duality », petit dernier en date, qui me contredira. C’est donc
avec plaisir que je retrouve Christophe, bassiste du Combo, pour cet interview ma fois
fort sympathique.
HAAR : Votre dernier album est sorti il y a 2
ans, qu’est ce que vous avez fait pendant tout ce
temps ?
Christophe Babin (Basse) : On est déjà parti
pendant pratiquement un an pour la promotion
de « Voices.. », ce qui nous a pris une année. Et
dans l’année qui a suivie il a fallu, composer,
arranger, et s’organiser pour sortir ce troisième
album. On n’arrête jamais. C’est : Sortie
d’album, Promotion, Tournée, Composition. On
a un peu de mal à composer pendant les
tournées, donc on s’y prend à la suite. Ce qui fait
que là pour le coup,
on a mis 2 ans pour
sortir un nouvel
album.
HAAR : Didier en a
quand même profité
pour sortir deux ou
trois autres groupes,
Aymerick a bossé sur
un opéra rock et Dirk
a sorti le troisième
Scarve…
CB : Pour Dirk, c’est
particulier car,
Scarve, c’est son
bébé. Il a fondé ce groupe avant d’entrer dans
Headline. On a donc toujours des petits
problèmes d’organisation, comme de nombreux
groupes d’ailleurs. Si tu regardes aux US,
beaucoup de musiciens jouent avec différents
groupes, et pas des moindres. Mais c’est juste
une question d’organisation. C’est donc normal
que Dirk puisse participer à Scarve puisque c’est
son projet.
HAAR : Est ce que tout ces projets parallèles
enrichissent la musique d’Headline ?
CB : C’est clair, ça enrichit très largement
même !! Le fait de sortir la tête du hublot, c’est
quand même vachement bien ! Ça nous permet
de revenir frais et dispo pour aborder les choses
différemment.
HAAR : Mais après tout ça , ce n’est pas trop
dur de ce retrouver pour bosser ensemble sur le
nouvel album ?
CB : Non, car on a un processus de composition
qui se fait indépendamment les uns des autres.
Didier amène certaines compos, moi d’autres, on
consigne des titres tous les deux. Et quand il
nous manque des choses, on se retrouve tous
ensemble pour voir s’il y a moyen de ressortir
d’autres titres avec les
idées dont on ne sait pas
quoi faire.
HAAR : Vous êtes un
groupe de Metal français,
comment vois-tu cette
scène ?
CB : Je ne la vois pas
très bien justement !!!
(rires)… Tout
simplement parce qu’on
n’a pas de réel contact
avec les autres groupes.
On en entend parler par
l’intermédiaire de la
presse, comme tout le monde, que ça soit
Manigance ou Dyslesia. Quoique, on a un peu
côtoyé Dyslesia, puisqu’on avait la même boite
de management : Music Division, ce qui n’est
plus le cas aujourd’hui. Mais quand on avait le
même manager, on s’est retrouvé notamment à
l’occasion de concerts, ensemble à discuter. En
plus de ça, je bosse avec Didier au studio et là on
voit effectivement des groupes qui viennent
enregistrer, comme Magic Kingdom. Mais en
dehors de ça, on ne se voit pas trop, y’a pas…
HAAR : De contact ?
CB : Y’a pas un énorme contact en effet. Ce
n’est pas que l’on ne veut pas mais tout le monde
est pris par ces emplois du temps respectifs. Mais
bon on n’est pas pressé non plus. Les gens, on les
voit quand on les voit, et puis voilà.
HAAR : Mais c’est un peu dommage, car on dit
que le scène française a du mal à percer, mais
finalement si vous ne vous voyez pas trop ça n’y
aide pas , non ?
CB : Je suis entièrement d’accord avec toi. Mais
je pense aussi qu’on est un petit peu en mal de
festival au niveau de la France. Je ne veux pas
être nostalgique à 200 %, mais je regrette un petit
peu les années 80 où, quand j’étais môme, je
voyais tous les groupes français, aussi bien les
gros que les petits, qui passaient près de chez
moi , en province, lors de festivals. Y’en avais un
au moins une fois par mois, et c’était carrément
bien. Forcément, les groupes en profitaient pour
se rencontrer. C’est vrai qu’à l’heure actuelle, les
mômes découvrent beaucoup plus de choses à
travers les magazines, et ils sont obligé de bouger
dans les grandes villes pour aller voir les
concerts, il n’y a rien qui vient vraiment chez
eux, c’est un peu dommage. Mais ce n’est pas
vraiment aux groupes français qu’il faut en
vouloir. On essaie de faire notre taf, on essaie de
percer, et de faire quelque chose à notre niveau.
Maintenant, on n’empêche personne, n’importe
quel organisateur, de nous convier à un festival,
tous ensemble, ce n’est pas un problème. Mais je
pense aussi qu’il y a une histoire de politique, des
problèmes avec des normes de son ou avec le
voisinage… bref tout un tas de trucs, qui font que
l’organisation d’une telle manifestation est
tellement lourde qu’au final ça doit freiner pas
mal de gens.
HAAR : Le Metal fait encore un peu peur ?
CB : Je pense oui. Mais il y a quand même
beaucoup de gens qui ont compris que l’on a beau
avoir des gueules de Ouf, on est quand même des
gentils ! (rires).
HAAR : On va revenir sur Headline. C’est donc
Sylvie au chant. Les filles dans le Metal ne sont
pas nombreuses, mais il y a une sorte de mode
autours de ce type de voix. Est-ce que vous en
profitez ?
CB : Je ne ressens pas du tout ça comme un
profit, car sans vouloir être vantard ou
prétentieux, quand on a monté Headline, on était
le seul groupe français à avoir une chanteuse.
Quand on a monté le groupe en 1993, (enfin moi
je suis arrivé en 1995, et c’est là où le style a
vraiment changé), il n’y avait pas de groupe de
Metal français avec une chanteuse. Mais
maintenant c’est vrai qu’on commence à en
entendre un peu plus parler.
HAAR : Et c’est de plus en plus fréquent au
niveau international.
CB : C’est vrai aussi … Dans la vie, Didier et
Sylvie sont ensemble, ce qui fait qu’ils ont monté
le groupe ensemble. Mais ce n’est pas un profit.
Ce n’est pas comme s’il y avait eu un groupe qui
ai marché avec une chanteuse, et que l’on se dise
d’un coup : « tiens on va faire un groupe avec une
chanteuse ». Ça ne s’est vraiment pas passé
comme ça. Quand Headline est né, on n’entendait
pratiquement plus parler de Doro. Nightwish
n’étaient pas encore né. A l’époque, il y a pas mal
de gens qui sont restés septiques vis-à-vis de ça.
Maintenant ça commence se démocratiser car il y
en a de plus en plus, notamment avec l’arrivée de
The Gathering, Lacuna Coil…. Mais à la base,
les gens nous demandait beaucoup plus si ce
n’était pas un désavantage, alors que maintenant
on nous demande si c’est plutôt un profit, tu vois
la différence ? Les choses ont quand même pas
mal évolué…
HAAR : Et le fait que ça soit la seul fille dans le
groupe, vous la dorlotez ou vous lui en faites
plutôt baver ?
CB : Ni l’un ni l’autre. On la considère comme
notre égale. La seule différence c’est qu’on ne
peut pas chahuter avec ! (rire) C’est la seule
différence !
HAAR : Je te sens un petit peu déçu là…
CB : Non, Pas du tout ! mais je me souviens d’un
délire. On jouait à Orléans. Et avec Dirk, le
batteur, on s’amusait à se courser dans les
coulisses, en se jetant du yaourt sur le coin de la
tronche, ce qui est fort puéril, je sais, mais ça fait
beaucoup rire ! Mais c’est le genre de truc qu’il
faut mieux éviter avec Sylvie ! Elle est pas dans
ce genre de trip. Mais, sinon, en dehors de ça,
c’est notre égale. C’est plus un pote qu’une
gonzesse dans un groupe qu’il faut dorloter.
HAAR : On va parler un peu de l’album.
« Duality » est votre troisième album, et de
réputation, on dit toujours que le troisième disque
est crucial.
CB : Tu as entièrement raison. On a ressenti cette
pression.
HAAR : Et dans cet optique, a-t-il été dur à
composer ?
CB : Disons, que connaissant cette réputation des
troisièmes albums, avant de composer, on se dit
« Tiens, il faut que l’on sorte quelque chose de
bien ». D’autant plus, que le temps jouait contre
nous, et on commençait, non pas à se faire
oublier, mais à se faire distancer par rapport à
« Voices… ». Donc on a ressenti une certaine
pression au début. Puis après, on l’a carrément
oublié, et on n’y a repensé qu’au moment de la
sortie (Ndlr : le 2 novembre).
HAAR : Et l’enregistrement, c’était comment ?
CB : Ca a été comme d’hab ! (Rires) c'
est-à-dire
que…. (hésitations). Je sais pas comment te
l’expliquer. C’est une autre atmosphère, c’est le
moment où l’on cherche tout un tas de trucs, où
l’on se rend compte que certaines parties ne
fonctionnent pas, d’autres au contraire ne posent
pas de problème, il faut donc réarranger. Pour
ma part, il a fallu que je travaille un son de basse
qui soit assez conséquent pour que je puis passer
au travers des guitares de Didier.
HAAR : C’est vrai que la basse ne ressort pas
toujours vraiment, même si on la sent toujours
présente.
CB : Disons que sur les deux premiers albums,
j’ai été souvent sous-mixé, alors que là le son
était assez conséquent pour me faire ressortir un
peu plus. On a pu vraiment travailler là-dessus
avec Didier, j’ai donc un son un peu plus
médium, ce qui me permet de passer au travers
des guitares, donc quand je fais quelque chose, on
l’entend , y’a pas de souci ! L’avantage de cet
album mais ce qui nous a mis pas mal la pression
aussi, c’est que, pour des histoire de contrat, mais
aussi de temps et d’organisation, on a travaillé
sans producteur. Il y a eu en plus cette histoire du
11 septembre, or on voulait justement travailler
avec des producteurs Ricains, mais ils étaient
bloqués chez eux. On a donc travaillé seul. Nous
avons réalisé tout le processus d’enregistrement,
on a tout enregistré, tout mixé, tout arrangé. Ça
nous a foutu une sacrée pression, car on aime
bien avoir un producteur, histoire que le mec
puisse amener sa patte, et avoir le recul nécessaire
pour nous travailler correctement. Dans un
groupe, on connaît tous ça, on a des problèmes
d’égo, c'
est-à-dire « Tiens , je m’entends moins
bien, toi t’es assez fort comme ça, donc on va te
baisser, etc… » . Il faut toujours un médiateur. Ça
doit être un gars dont on aime le travail, donc on
le laisse faire, c’est lui qui a le recul nécessaire
pour faire tout ça. On avait donc ce poids en plus
sur les épaules.
HAAR : Tu peux nous parler du concept de
l’album ?
CB : Je ne peux pas vraiment dire qu’il y ai un
concept, mais plutôt un fil rouge qui est préservé
tout au long de l’album. L’album s’appelle
Duality et il parle de la part de bien et de mal
qu’on l’on a en nous, ce qui est assez
représentatif de chaque membre du groupe. Parce
que, mis à part Queensrÿche, une influence
commune à tous les membres du groupe, on a
tous des influences complètement diverses.
HAAR : Comme ?
CB : Moi par exemple, mis à part Queensrÿche,
j’écoute du Slipknot, mais aussi du Peter Gabriel
et de la musique classique. Dirk est un batteur de
Death Metal, mais il écoute aussi beaucoup de
Stoner, tout ce qui est Meshuggah, ou encore
Kyuss. On a des extrêmes au sein du groupe qui
sont représentés par cette Dualité. Mais on se
retrouve tous dans Headline, on a tous un truc qui
nous plait dans le groupe, c’est pour ça qu’on le
fait, malgré tous nos styles complètement
différents. Le concept de l’album, c’est donc la
dualité. Un morceau comme « For Those Who
Die » (C’est le morceau donc je peux le mieux
parler, car c’est moi qui l’ai composé…), parle de
la haine que l’on peut avoir quand quelqu’un
décède. En général, on pense l’inverse, que l’on
est malheureux, mais je pense que quelque part,
on a aussi une part de haine contre celui qui s’en
va. Ça y est, il est parti, on se retrouve seul, alors
que d’habitude c’est quelqu’un sur lequel on
s’appuyait, à qui on pouvait demander des
conseils. Mais sans lui, c’est beaucoup moins
évident. On a donc quand même un peu de haine
pour la personne qui est partie car elle ne
reviendra plus. Le morceau Bereft of Sky est basé
sur
une
dans la mesure où sur la première chanson (Ndlr :
Exorcise me) il y a des voix lyriques. Je pense que
les gens ne sont pas débiles et peuvent
comprendre que quand on parle du côté
Exorciste, comme quand on regarde le film
« L’exorciste », on doit y mettre une musique
adaptée qui fait appelle forcément aux voix
lyriques. Il y a aussi des paroles en latin, tout ce
que Sylvie chante au début. Les voix lyriques et le
latin sont ce qu’il y a de mieux pour illustrer ce
thème et ce morceau. Maintenant je comprend
qu’on nous en parle car Nightwish est basé làdessus, et même uniquement là-dessus. Mais je
pense qu’on n’en a pas trop abusé non plus…
HAAR : Le deuxième groupe, c’est Symphony X.
CB : J’adore !! (rires). Je les ai vu à la Loco, il y
a deux ans, et j’ai pris la plus grosse calotte de
ma vie depuis Queensrÿche, que j’avais vu aux
Monsters Of Rocks en 1989. J’adore vraiment
Symphony X et je conçois que l’on ai quelques
rapports avec eux, car on fait aussi un Heavy
Metal Progressif, qui se rapproche du leur. C’est
pas du Heavy Metal Prog à la Dream Theater car
notre son est beaucoup plus brut, beaucoup plus
Metal, comme Symphony X. Donc je comprends
tout à fait. Maintenant on est loin des parties de
Malmsteen que peut utiliser Romeo.
HAAR : Ensuite, c’est quand même Dream
Theater pour certains enchaînements.
CB : C’est un groupe qu’on écoute, on ne peut
pas le nier…
sonate de Beethoven, qui était un mec mal
entendant, mais malgré ça, il a survécu à son
handicap. Et ce morceau a en fait été écrit suite à
une anecdote : lors d’un concert à Bordeaux, on a
vu dans la foule un gros trou se faire, on pensait
qu’il y avait une bagarre, ou des mecs qui
slammaient. Mais à la fin du concert, on a vu que
c’était un type en chaise roulante qui était venu
s’éclater, et qui dansait à sa manière. Le gars
nous a fait passer l’album pour qu’on lui signe et
il nous a dit : « Ben voilà, j’au eu un accident il y
a 2 ans, et la musique est la seule chose qui me
fait oublier mon handicap ». Donc on a essayé de
faire un morceau basé là-dessus. Donc là, c’est la
Dualité par rapport aux handicaps.
HAAR : En écoutant l’album, j’ai quelques noms
de groupes qui me sont venus en tête. Le premier
c’est Nightwish…
CB : J’en était sûr !!! (rires). Et je le comprend
HAAR : C’est une influence ?
CB : Non, pas dans l’absolu. On décortique la
musique de Dream Theater parce qu’on est
musicien. On décortique les différentes parties
qu’ils utilisent, mais jamais au point d’utiliser les
mêmes. On n’en prend jamais exemple. C’est
vraiment juste pour écouter et pour s’ouvrir au
niveau musical, ça en reste là.
HAAR : Après j’ai pensé à Doro pour certaines
parties de chant.
CB : Doro ? à Ouais ? Là par contre, je ne vois
pas le rapport (rires, Ndlr : Allez Antoine ramasse
tes dents…), si ce n’est le coté féminin de
l’histoire. J’ai écouté le dernier Doro et je trouve
qu’elle utilise sa voix de manière beaucoup plus
brut que Sylvie, elle est carrément beaucoup plus
dans l’esprit Rock N’ Roll que Progressif, donc
c’est pour ça que je ne vois tellement le rapport si
ce n’est le sexe.
HAAR : Enfin pour terminer, sur certains solos,
Steve Vaï
CB : C’est de ma faute…parce que je suis un fan
de Steve Vaï. Pour un bassiste, ce n’est peut-être
pas conventionnel, mais je suis carrément fan.
Quand Didier travaille, il a toujours besoin de
moi pour que l’on monte les solos ensemble. On
fait plusieurs prises, on écoute et on garde les
meilleurs passages. Ensuite on fait des montages.
J’aime bien quand il utilise la Whammy, je le
force, je le pousse vachement là dedans. Il a un
jeu qui n’a rien à voir avec Steve Vai, mais j’aime
bien l’emmerder avec ça car je trouve que ça
enrichi son jeu. Par exemple dans « In High
Dungeon », il y a une partie où ça se calme avec
du piano. L’arrangement de cette partie est fait de
telle sorte que ça module
tout le temps. Et comme
c’est moi qui est amené
cette partie de piano
(rires), et que Didier fait
un solo par-dessus, il a été
obligé de travailler comme
le fait Steve Vaï, car on ne
peut pas être linéaire sur
ce genre de partie, on est
obligé de moduler comme
le fait Steve d’habitude.
Donc c’est la patte de Vaï,
mais c’est la musique qui
nous a imposé ce genre de
chose.
HAAR : Vous avez déjà tourné avec Stratovarius,
qui est bien Metal, mais aussi avec Vanden Plas
ou Dream Theater, qui sont carrément Prog,
comment avez- vous été accueilli pas les 2
publics ?
CB : On n’a pas eu de problème. On ne s’est
même pas posé la question. On a fait 2 tournées
avec Vanden Plas, d’une quinzaine de jours
chacune. On est parti tous ensemble dans un bus,
et quand tu es dans une ambiance joviale, que
tout le monde s’entend très bien, il n’y a aucune
différence au niveau musical. On est tous des
musiciens, et on se met tous sur le même pied
d’égalité. Le fait que des gens viennent pour
nous, ou que d’autres viennent pour Vanden Plas
n’a posé aucun souci ; on ne s’est vraiment pas
posé de question. En ce qui concerne
Stratovarius, on ouvrait pour eux au Printemps de
Bourges, il y avait aussi Freedom Call, je ne sais
plus quel autre groupe aussi… à si, Raphsody.
C’était donc lors d’un festival, il y avait plus de
2000 personnes, c’était excellent, ça reste un des
meilleurs souvenirs pour moi. On était le premier
groupe à monter sur scène, on n’avait qu’une
demi-heure pour jouer, première partie oblige.
Mais on a réussi à avoir le son, à faire le show.
On n’était même pas encore monté sur scène que,
quand l’intro de l’album a démarré, on a entendu
les gens gueuler, on est alors monté sur scène
avec une de ces patate… c’est resté gravé dans
ma mémoire.
HAAR : Justement quand vous voit-on sur
scène ? et où ?
CB : Ce sont 2 questions auxquelles je ne peux
pas te répondre, pour la bonne est simple raison,
que l’album étant sorti cette semaine, pour
l’instant tout est flou pour nous. Quelque chose se
prépare, à partir
de Février. Pour
l’instant, on laisse
la presse nationale
et vous les radios
faire votre boulot
de promotion, puis
on laisse passer les
fêtes de fin
d’année, et il y
aura normalement
quelque chose à
partir de Février.
Mais on ne sait
pas encore avec
qui on part, ni
dans quelques conditions.
Duality décrypté par Christophe
Exorcise me
C’est une chanson qui parle des mauvaises
actions que l’on peut faire, les peurs qui nous
travaillent, nos angoisses, et comment on peut
s’en sortir. C’est de l’exorcisme, mais il y a un
double sens, même si on a romancé ça un
maximum. Si tu regardes la conjecture actuelle, il
y a beaucoup plus de gens qui font des
dépressions, ou qui sont angoissés. Beaucoup de
personne vont bosser le matin ne se rendent pas
compte qu’elles travaillent pour vivre et non pas
qu’elles vivent pour travailler. Donc ce qui serait
bien, c’est qu’on exorcise tout le monde et qu’on
recommence au départ.
In High Dungeon
Je suis un peu emmerdé, car je me suis tellement
investi au niveau de la co-signature de la
musique, que j’ai un peu oublié le reste. Mais j’ai
quand même une anecdote : à un moment, on
s’est retrouvé avec Didier, complètement coincé
avec ce morceau, et on ne savait pas quoi en faire.
J’étais tout seul au piano à regarder ce qu’on
pourrait y mettre. Didier est parti aux toilettes, et
je m’amusait à déconner. Il m’a entendu de loin
et quand il est revenu, il m’as dit « c’est ça que je
veux !!! ». C’était donc la partie de piano que tu
retrouve au milieu et qui introduit le solo !
For Those Who Die
C’est un morceau écrit suite au décès du Papa de
Didier. J’avais composé la musique avant cela,
avec comme idée de thème, les amis qui nous
tournent le dos, voir qui nous lâchent carrément,
qui ne nous comprennent plus, qui disent des
méchancetés sur nous. Je voulais des paroles qui
parlent de la haine qu’on peut avoir vis-à-vis de
ces gens là, alors qu’on ne leur avait rien fait. Et
peu de temps après, le père de Didier est décédé,
et là il y a eu le déclic sur le départ de gens ( voir
interview si contre).
Bereft Of Sky
Ça parle de l’handicap et de la faculté qu’ont les
handicapés à développer un sens en plus que
n’importe qui ne pourra développer. Ça parle
aussi de la force vivre qu’on ces personnes là, tout
simplement.
Insanity
C’est un morceau sur la folie (rires). C’est
Aymerick qui nous a amené le riff du début, et on
a tout développé autour. Je n’ai pas grand chose à
dire dessus, c’est un morceau composé selon un
bon processus, quelqu’un amène un truc et le
groupe est là derrière pour pouvoir développer.
Y’a pas eu de souci la dessus.
The Almighty
C’était le point d’interrogation pour moi, quand
Didier m’a amené le riff. A la base, il est fan de
Judas, et il m’a dit « Avec les morceaux qu’on a,
l’album va être vachement calme, et si on ne fait
un morceau qui tape, ça va me faire chier ». On a
eu des divergences d’opinion sur ce morceau,
mais on ne s’est pas entretué, et au final il en est
sorti quelque chose de très très bien (rires).
Farwell
C’est le seul morceau dont je ne peux pas parler.
Je n’ai rien fait dessus, mis à part mes parties de
basse. C’est un morceau que Didier avait plus ou
moins à cœur, c’est la seule personne qui puisse
vraiment en parler. Je l’ai laissé vraiment dans
son truc. Il y a des choses comme ça qu’il ne faut
pas toucher, qui sont bien dès le départ, et où on
fait juste son rôle d’interprète.
My Own Life
On est soucieux du rythme de l’album. On aime
bien avoir des morceaux calmes, des morceaux
rapides ou plus mi-tempo. On voulait un morceau
pêchu, à fond du début à la fin, qui soit super
droit. Quand on démarre avec un cahier des
charges comme ça, on reste un petit moment
bloqué ! Donc My Own Life fait parti des
morceaux qui ont été composés en dernier.
Replay
C’est un flash back sur la vie passée. C’est Sylvie
qui parle d’elle-même, c’est complètement
autobiographique, et je ne voudrais pas détourner
ses paroles.
Epilog
HAAR : Contrairement à la mode, vous n’avez
pas mis d’intro mais un épilogue…
CB : Non, pas d’intro car on n’en voyait pas
l’intérêt. On aime bien avoir une intro en concert,
histoire de mettre les gens dans l’ambiance,
d’éteindre les lumières. Mais, on voulait déjà
faire un épilogue sur « Voices… » qui était dans
la continuité de la trilogie qui termine l’album,
mais ça ne s’est pas fait par faute de temps. Et là
il nous restait ce morceau, on a cherché à le
recaser car on l’aime bien. On a donc fait un
fondu enchaîné avec Replay. Didier m’a dit « j’ai
une partie de guitare acoustique qui est là,
j’aimerais bien y mettre un arrangement de corde
dessus, avec des petits bruitages, qu’est ce que tu
peux faire ? » j’ai bossé une journée dessus, et
finalement on a gardé le truc. J’ai rajouté les
crépitements de flamme à la fin, pour avoir une
cohésion avec la pochette. De plus il y a pas mal
de thème assez triste sur l’album, et pour moi
l’épilogue était très important car je voulais que
l’auditeur l’écoute sans le détailler, mais que
l’ambiance de ce morceau puisse lui suggérer de
la réflexion sur les textes qui sont dans l’album.
A la fin, la porte se ferme, ça y est c’est fini, le
temps de réflexion est terminé, alors soit tu
repasses l’album soit tu passes à autre chose
(rires) !!!

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