L`être humain est L`être humain est

Transcription

L`être humain est L`être humain est
REMIS LE 24 MARS 2006
L’être humain est - il
fondamentalement bon ou
mauvais ?
présenté à
Monsieur Steve Côté
par
L’être humain
340 - 102 - 03 groupe 01
Cégep de Matane
Le 24 mars 2006
L’être humain est-il
fondamentalement
bon ou mauvais ?
Le discours anthropologique, au sens philosophique, est un
ensemble de propositions visant à donner une représentation structurée,
objective et adéquate de l’être humain.
Cette philosophie étudie une
conception de l’être humain qui ne formule que des jugements de réalité
ou des jugements de fait, ce qui la distingue de la philosophie morale et
de la philosophie politique qui, elles décrivent, évaluent et établissent les
normes de l’action.
On peut donc s’apercevoir que l’importance du
discours anthropologique porte essentiellement sur l’être humain, et s’il
parle de Dieu, du monde ou des animaux, c’est dans la mesure où l’étude
de ces aspects éclaire la nature de l’être humain et sa condition.
La
question suivante peut être ainsi perçue différemment selon les
perceptions des gens : l’être humain est-il fondamentalement bon ou
mauvais ? Il est difficile de pencher sur une position précise puisque les
facteurs que nous pouvons prendre en considération sont nombreux et
discutables. L’essai suivant sera donc divisé en trois parties distinctes.
La première portera sur l’être humain étant bon et la seconde sur l’être
humain étant mauvais. Des références avec les philosophes de l’époque
seront apportées pour démontrer les affirmations présentées. Une brève
histoire de nos origines aidera aussi à faire ressortir quelques éléments
justifiant nos propos. Les notions du créationnisme et de l’évolutionnisme
seront distinguées.
Par la suite, nous ferons une synthèse expliquant
notre point de vue qui est influencé par les deux conceptions proposées.
-3-
Créationnisme
Tout d’abord, le créationnisme est une croyance selon laquelle la
création de l’univers a été faite par Dieu. Celle-ci est soutenue par les
religions reconnaissant la Bible comme livre sacré.1 L’homme a été créé
par Dieu, donc il ne peut être mauvais puisqu’il est à l’image de Dieu. On
peut donc affirmer que, selon les créationnistes, l’être humain est
fondamentalement bon.
L’idée de création était à la base une chose
simple qui devait être naturelle pour tous. La Bible est une œuvre dont la
véracité intégrale des textes devrait convaincre l’ensemble des êtres
humains. Ceux-ci sont directement inspirés par Dieu, ce qui implique que
les écrits ne peuvent être remis en question pour quelque raison que ce
soit. En d’autres mots, la Bible est la référence absolue pour exprimer
que l’être humain est fondamentalement bon sur toute la ligne.
L’évolution de notre espèce peut aussi laisser croire que l’être
humain a dû faire place à la coopération et à l’entraide pour en arriver à ce
qu’il est aujourd’hui. Celui-ci devait avoir une nature fondamentalement
bonne pour que sa suivie soie assurée.
Le travail de groupe et la
collaboration de chacun étaient inévitables pour que le fonctionnement
demeure efficace en tout temps. Au cours des années, l’espèce humaine
a dû faire face à différentes situations qui l’ont obligé à faire des
compromis et à continuer à évoluer à travers les nombreuses
découvertes.
génération.
Les acquis étaient donc transmis de génération en
Cette
transmission
prouve
que
l’être
humain
est
fondamentalement bon puisque chacun donnait une partie de lui-même à
son prochain.
1
http://fr.wikipedia.org/wiki/Créationnisme
-4-
La bonté naturelle
Le philosophe Jean-Jacques Rousseau affirme avec conviction sa
théorie de la bonté naturelle. Fondamentalement, il exprime que l’être
humain est bon mais malheureusement celui-ci est corrompu par la
société.2 Son discours énonce que l’être humain est d’une bonté naturelle
à la naissance. Il est important de faire la différence entre l’être et le
paraître de l’homme3 ; bien qu’il peut parfois paraître méchant, il ne faut
surtout pas oublier que l’homme en tant que tel est un être qui est à la fois
sensible et bon dans sa nature. Ce philosophe se démarque grandement
des autres penseurs de son époque à cause de ses traits distinctifs et du
fait qu’il dénonce l’illusion du progrès.
L’être humain libre
Le philosophe Emmanuel Kant, quant à lui, affirme que la vocation
de tout être humain est de penser par soi-même. En effet, ce dernier ne
peut être aucunement influencé par la société, par la religion ou par une
figure quelconque d’autorité. L’être humain est donc libre, ainsi, sa nature
est primitivement bonne. D’après Kant, seul les besoins sont innés et non
les passions4.
Le mal pour le bien
Grâce à la philosophie de Socrate, on peut voir que le mauvais est
toujours nuancé puisque c’est le bien qui est visé lors de chaque action.
L’être humain est donc bon parce que tous les hommes désirent être
heureux. S’il veut le mal, c’est parce qu’il le prend pour le bien. L’homme
est originellement bon ; vouloir le mal serait contre nature. On peut donc
dire que c’est en voulant le bien que l’homme fait le mal5. C’est pour cette
2
Fragments politiques, t. III, p. 476
http://perso.wanadoo.fr/sos.philosophie/rousseau.htm#section4
4
http://membres.lycos.fr/youpi98/philo/commentaire_kant.htm
5
http://www.chez.com/philosophie/cours/socrate/socrate.htm
3
-5-
raison qu’il faut nuancer nos croyances entre ce qui est bon et ce qui est
mauvais.
Évolutionnisme
L’évolutionnisme est une croyance qui vient à l’encontre du
créationnisme. Selon cette théorie, l’être humain n’est pas sorti tel qu’il
est des mains d’un créateur ; il est plutôt le résultat d’une longue histoire
qui illustre l’évolution de l’espèce d’années en années. Cela s’est produit
il y a quelques milliards d’années lorsque les molécules chimiques ont
atteint un niveau très élevé de complexité dans leur arrangement
moléculaire. C’est alors que de nouvelles propriétés, celles du vivant,
apparaissent.
On a donc passé de l’évolution chimique à l’évolution
biologique.
La lutte pour l’existence
L’opposition la plus virulente provient sans contredit des hommes
d’Église.
Les écritures scientifiques vont aussi à l’encontre de celles
contenues dans la Bible.
De plus, Darwin affirme que la sélection
naturelle est le résultat de la lutte pour l’existence. De cette façon, l’être
humain est nécessairement mauvais puisqu’il se bat tout au long de son
évolution. Le néodarwinisme est, pour sa part, l’évolution graduelle de
l’espèce humaine. Elle consiste en l’accumulation de petites modifications
génétiques qui conduisent à l’apparition d’espèces nouvelles.
L’évolution de l’espèce humaine nous prouve, d’une certaine façon,
que l’être humain est fondamentalement mauvais puisque pour que leur
survie soit assurée, les humains devaient faire preuve de méchanceté.
Seul les plus fort pouvaient se démarquer des autres pour demeurer en
vie en utilisant la nature de façon efficace.
-6-
«L’homme est un loup pour l’homme»
Un philosophe a fait sa marque dans l’histoire du XVIIIe siècle avec
sa célèbre affirmation : «L’homme est un loup pour l’homme» («Homo
homini lupus»)6. Thomas Hobbes est le philosophe ayant cité ceci en
voulant démontrer la méchanceté naturelle de l’homme, faisant référence
à l’état naturel de l’homme à se battre envers lui-même et ses semblables
pour obtenir ce qu’il désire.
Sa conception anthropologique prouve
inévitablement que l’être humain est fondamentalement mauvais.
Thèse panthéiste et athée
Le philosophe, Baruch Spinoza, est reconnu pour s’être montré
critique à l’endroit de la Bible.
meilleur monde possible.
Selon lui, nous ne vivons pas dans le
Spinoza soutient une conception panthéiste,
c'est-à-dire qu’il identifie Dieu comme étant la nature. Par contre, il est
athée dans le sens où il nie l’existence du Dieu créateur. Ainsi, on peut
observer sa pensée évolutionniste par rapport à l’évolution de l’être
humain7.
Réflexion
Il est difficile de prendre position sur la nature fondamentale de
l’être humain sans avoir l’impression de se dénigrer en se considérant
comme fondamentalement mauvais ou bien se poser sur un piédestal en
se considérant comme fondamentalement bon. Nous ne croyons pas que
la méchanceté ou la bonté soient nécessairement innées dans la nature
humaine. Faut-il absolument que notre nature soit prédéterminée
fondamentalement alors que rien n’est en relation avec rien, que rien
n’existe si ce n’est que cette nature elle-même ? Bien sûr, notre
personnalité est forgée dans nos expériences et notre éducation, mais
6
7
http://perso.wanadoo.fr/sos.philosophie/hobbes.htm
http://perso.wanadoo.fr/sos.philosophie/auteurs.htm
-7-
doit-elle être ‘fondamentalement’ précisée dans nos gènes ou dans notre
non-existence dans le monde réel ; c’est-à-dire avant que l’on entre en
relation avec ce monde qui nous ‘perverti’ ?
Sans être en accord avec la théorie créationnisme qui évoque la
Bible comme document de prédilection et de pensée unique. Sans être en
accord inexorablement avec la théorie évolutionniste selon laquelle l’être
humain se bat inévitablement pour sa survie et son rang social. Nous
croyons tout de même que l’être humain peut être bon ou méchant par
nature, mais de là à parler des fondements préétablis de sa dite nature
avant son arrivée au monde, cela est inconcevable pour nous.
De plus, dans le monde contemporain, l’intervention de l’état est
considérée comme essentielle puisque sans le bon vouloir de celle-ci, la
loi du plus fort l’emporterais et créerais ainsi des injustices continuelles.
Si l’homme serait fondamentalement bon, pourquoi y aurait-il des mesures
mises en place pour intervenir au bon déroulement de la vie de tous les
jours ? Et s’il serait fondamentalement mauvais, pourquoi y aurait il tant de
gens se battant pour un monde meilleur et des organismes visant à
éliminer les pires plaies de la planète ?
Pour conclure, il est difficile d’avoir une opinion juste à propos de la
nature fondamentale de l’être humain. De multiples facteurs influent sur
l’homme et ses conceptions, entraînant des perceptions différentes. De
plus, il n’existe pas de référence absolu pour juger simplement de ce qui
est bon ou mauvais, il est donc ardu de déterminer ces fondements sur la
nature humaine. Nous pourrions alors nous demander : si l’être humain
serait fondamentalement mauvais, va-t-il se détruire par lui-même dans
un avenir près de nous, en abusant des richesses de notre planète et de
notre espèce même?
-8-
Bibliographie
CÔTÉ, Steve. L’être humain, thèmes et conceptions, Département de
philosophie, Cégep de Matane, session hiver 2006, 141 p.
CUERRIER, Jacques. L’être humain, Les Éditions de la Chenelière, 3e
édition, 2005, 271 p.
-9-