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Discours du maire de Pionsat
à l’occasion du baptême du collège de Pionsat
« Nestor Perret »
- 14 janvier 2014 ______________________
Monsieur le Sous-Préfet,
Monsieur le Président du Conseil général,
Mesdames, messieurs les maires et élu(e)s,
Monsieur le Principal,
Mesdames, messieurs les enseignants
Mesdemoiselles et messieurs les collégiens,
Chers amis,
Nous sommes ici réunis au collège de Pionsat pour baptiser
l’établissement du nom de « Nestor Perret ».
Un bâtiment public : c’est une architecture, une histoire et des valeurs.
L’architecture du collège repose sur un bâtiment de maître et des
structures modulaires dont la première est apparue dans les années 70
complétée par d’autres au début des années 80 afin d’adapter
l’établissement à l’organisation des classes et aux nouveaux besoins
pédagogiques. Ces structures ont fait l’objet au cours de l’année 2013
d’une rénovation radicale avec leur remplacement par des modules plus
récents et plus confortables. La commune tient à remercier le Conseil
général pour cet investissement qui conforte l’établissement.
Mais le collège de Pionsat c’est aussi une histoire singulière et ancienne,
peut-être même, une des plus anciennes du département du Puy-deDôme.
Le collège de PIONSAT a en effet été fondé le 27 octobre 1581 par
Antoine de Chazeron, seigneur de Pionsat, pour remercier Dieu d’avoir
préservé sa famille et les habitants de Pionsat du fléau des guerres
civiles de religion. On y enseignait alors gratuitement « les bonnes lettres
et sciences » dans le dessein, je cite, d’« entretenir la jeunesse à servir
Dieu selon ladite religion catholique apostolique et romaine ». Avec la
période révolutionnaire, son activité cessa et ne reprit que vers 1830
comme école communale accueillant des garçons. La seconde partie du
XXe siècle en fit le collège que l’on connaît aujourd’hui, accueillant dans
la mixité les élèves du second degré, sous l’autorité conjointe, depuis les
lois de décentralisation, de l’Etat et du Conseil général du Puy-de-Dôme.
Porté par la noble tâche de participer à l’effort républicain d’Éducation
des jeunes pionsatois, il manquait cependant à ce collège une
expression plus forte et plus moderne des valeurs qui lient les habitants
de notre territoire entre eux et avec les autres Puydomois. Il lui manquait
un nom l’ouvrant sur son environnement.
Le baptême d’un édifice est un moment important et fort, car il distingue
le lieu choisi des « lieux communs ». Il facilite son identification, mais
surtout il affirme des valeurs par le prisme du nom qu’on lui attache et
qui renvoie à une personnalité au parcours singulier et aux engagements
exemplaires.
Il y a quelques jours nous étions rassemblés pour baptiser la rue Jean
d’Arvor, du nom d’un pionsatois d’origine, qui, à force de persévérance et
de travail, avait su traduire sa fibre poétique en textes magistraux sur
l’Auvergne, le Puy-de-Dôme et les Combrailles. Ce sont des valeurs de
résistance et de liberté que nous attachons aujourd’hui à ce collège en
lui donnant pour nom « Nestor Perret ».
Nestor Perret était un résistant torturé et assassiné par la Gestapo en
1943 et dont le nom fût repris à sa mort par un maquis des Combrailles
basé dans les Grands bois de Pionsat dont les douglas centenaires
dominent le bourg.
En donnant le Nom de « Nestor Perret » à notre collège nous affirmons
la personnalité de notre établissement, nous faisons acte de mémoire
pour l’engagement et le sacrifice de tous les résistants du second conflit
mondial, nous faisons aussi acte de résistance en rappelant la place du
monde rural dans l’histoire nationale à l’heure ou l’aménagement du
territoire tend à l’oublier.
Longue vie au « Collège Nestor Perret » !
Merci.
Jérôme GAUMET
Maire de Pionsat