Compte –rendu de stage au KIT – Japon

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Compte –rendu de stage au KIT – Japon
Compte –rendu de stage au KIT – Japon
Maxime CHERREY
J’ai effectué mon stage de 2ème année au japon à l’institut technologique de Kyushu situé à
Kitakyūshū. J’ai fait partie du laboratoire de conception environnementale (département d’ingénierie
civile) et je me suis focalisé plus particulièrement sur l’étude de l’invasion du bambou dans les
campagnes japonaises.
Logement
J’ai été logé sur le campus, dans la résidence réservée aux étudiants étrangers. Cette solution, très
pratique (à 5 minutes du laboratoire) est parfaite pour les stages mais l’université limite la durée des
séjours dans cette résidence à 1 an pour libérer de la place pour les nouveaux arrivants. Le loyer est
très bas : environ 60€ auquel il faut rajouter les factures d’eau, d’électricité, d’internet ainsi que
l’assurance maladie japonaise qui est apparemment obligatoire. Aucune caution n’est nécessaire
mais il faut payer environ 140€ à la fin de son séjour pour le personnel de ménage.
Argent
Au japon, la majorité des achats se règlent en liquide (les magasins et restaurants n’ayant souvent
pas de machines acceptant les cartes). Il faut donc s’assurer d’avoir en permanence du liquide pour
pouvoir payer. Il faut également rapidement trouver des distributeurs de billets compatibles avec sa
carte car la majorité des distributeurs japonais ne sont pas compatibles avec les cartes européennes.
Les distributeurs internationaux sont les distributeurs ATM qui se trouvent généralement dans les
bureaux de postes ou bien à l’entrée des grands magasins. Globalement, le cout de la vie au japon
est similaire à celui de la France, à quelques exceptions près. Les transports sont par exemple
particulièrement cher (notamment le train et le bus). Le TGV japonais (« Shinkansen ») est environ 2
fois plus cher qu’en France pour les mêmes distances. La nourriture japonaise de base est peu chère.
Il existe d’ailleurs beaucoup de petits restaurants proposant de la nourriture de qualité à prix très
faibles. Par contre, les fruits et les légumes sont chers (pour exemple : en été les pommes coutent
environ 3€ ou plus l’unité), les japonais eux-mêmes en mangent peu et préfèrent se tourner vers le
soja, certaines algues, le choux, le radi etc..
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Santé
Il est apparemment obligatoire de souscrire à l’assurance maladie japonaise. La demande se fait dans
le « ward office » et permet d’obtenir une carte qu’il faut donner en cas de soin pour avoir une
réduction de coût (aux alentours de 70%). Le cout de cette assurance est d’environ 15 € par mois.
Durant 4 mois je n’ai eu aucun problème de santé donc je ne sais pas exactement quelle est la qualité
des soins. En revanche en cas de souci médical, il faut se rendre à l’hôpital et non chez un médecin
généraliste comme en France
Télécommunication
En arrivant au japon mon portable ne fonctionnait pas. Il semble que la couverture réseau japonaise
ne soit pas compatible avec les portables Français (les autres étudiants Français ont eu le même
problème que moi). Je n’ai pas réinvestit dans un portable et me suis contenté de communiquer
grâce aux mails, à Facebook et Skype (qui est une excellente solution pour joindre la France).
Vie Universitaire
J’ai été surpris à mon arrivée qu’aucun des membre du bureau « international » chargé d’aider les
élèves étrangers ne parle anglais. Mon tuteur japonais m’a énormément aidé à pour régler les
questions administratives et m’a servi de traducteur auprès du personnel administratif. Bien que ne
parlant pas anglais, les personnes de l’administration ont été extrêmement aimables, donnant de
leur temps pour tenter de comprendre les problèmes et aider à les résoudre.
Etant en stage, je n’étais initialement censé assister à aucun cours. J’ai cependant demandé à suivre
les cours de japonais niveaux débutant 2 à 3 fois par semaine. Cela m’a été utile étant donné qu’une
bonne partie des étudiants ne parle quasiment pas anglais. Arrivant au milieu de l’année, les cours
étaient déjà bien avancés et je ne pense pas que j’aurai pu suivre si je n’avais pas déjà eu 2 ans de
cours de japonais à l’école des Mines. Le cours était d’une grande qualité, interactif et amusant.
La vie du laboratoire est vraiment particulière. Il n’y a aucune contrainte d’horaires et les étudiants
arrivent souvent entre 10h et midi. En revanche, ils restent tard le soir (il m’est arrivé de voir le
laboratoire au complet à 10 heures du soir) et certains viennent même le week-end, même si ce n’est
pas pour travailler. Les étudiants apprécient vraiment de passer du temps à l’université. Je conseille
de venir chaque jour au laboratoire même si ce n’est pas obligatoire. Cela permet de tisser des liens
avec les japonais et de prendre part à la vie du laboratoire tout en faisant avancer efficacement sa
recherche.
Le professeur ne travaille pas dans le laboratoire mais dans un bureau juste à côté. Il voie les
étudiants lors des réunions (pour définir l’emploi du temps) ou lors des présentations. La relation
avec le professeur est très différente de ce que l’on peut avoir en France. Ce dernier organisant des
évènements et des séminaires avec les élèves et prenant même part à certaines soirées en villes.
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Stage
J’ai trouvé ce stage après avoir discuté avec le professeur Han des Mines de Saint-Etienne
(responsables des départs en Asie). Il m’a conseillé d’envoyer un CV et une lettre de motivation au
laboratoire que j’avais trouvé sur le site de l’université (L’université est en partenariat avec l’Ecole).
Le sujet n’a été que très peu défini avant mon départ et le professeur m’a laissé m’orienter vers le
sujet de recherche de mon choix, une fois sur place. Je n’ai pas été rémunéré car je travaillais sur un
sujet de recherche qui n’était pas financé par une entreprise mais par l’université. Les membres de
mon laboratoire étant essentiellement des étudiants de master ou des doctorants, aucun d’entre eux
n’est rémunéré. Il aurait donc été étrange que je le sois alors que j’effectuais les mêmes taches
qu’eux.
Vie quotidienne
Comme dit précédemment, les horaires plutôt flexibles permettent de s’organiser facilement,
notamment au début pour régler les questions administratives et s’installer dans son logement. J’ai
effectué mon stage de mai à septembre. Durant cette période le climat est chaud et humide ce qui
est relativement désagréable, notamment durant la « saison des pluies » en juin.
La société japonaise attache une grande importance aux règles de politesse et de savoir vivre. Il est
facile de commettre des impairs en tant qu’européen. Il est donc judicieux de se renseigner sur les
règles élémentaires de savoir vivre pour savoir comment pour se présenter à un professeur ou se
tenir à table par exemple.
Bilan et suggestions
Pour moi ce stage de 4 mois au japon a été une réussite. Au-delà du travail de recherche réalisé, ce
séjour a été un véritable enrichissement personnel durant lequel j’ai rencontré des personnes de
tous horizons et je me suis plongé dans la culture japonaise. La composante « terrain » de mon
travail était plutôt importante et très intéressante car elle permet de se rendre compte du fait que le
travail de recherche, souvent considéré comme un travail de laboratoire, abstrait est en fait bien en
lien avec une réalité. Mon laboratoire s’attachait en effet à travailler avant tout pour améliorer la vie
des populations et s’est pourquoi la composante relationnelle était si importante.
Si je devais donner quelques conseils à un étudiants partant pour un tel stage je lui dirais avant tout
de ne pas avoir peur d’aller vers les autres, de poser des questions, de tenter de communiquer quel
que soit la situation. Cela permet de faire des rencontres improbables et enrichissantes. Je conseille
aussi d’adopter l’attitude du « Yes man », c’est-à-dire d’accepter a priori les nouvelles expériences
qui se présente car c’est ainsi qu’on s’intègre et qu’on s’immerge dans une culture différente.
Je pense également qu’il est préférable de partir tout seul, ce qui a été mon cas, pour ne pas être
tenté de se reposer sur son(ses) collègue(s). Seul, on n’a pas d’autre choix que d’aller vers les autres.
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Je conseillerai aussi de définir précisément son sujet de stage et ses objectifs avec son maitre de
stage au avant de partir. C’est le seul regret que j’ai eu : je suis parti en connaissant uniquement le
thème de recherche que j’allais aborder. Sur place il m’a fallu du temps pour trouver un vrai point de
départ à ma recherche et définir clairement mes objectifs alors que j’aurai surement pu définir tout
cela depuis la France avant mon départ. Globalement, les travaux de recherche à l’étranger
demandent une vraie autonomie car, la plupart du temps les données sont inexistantes ou bien
difficilement accessible. Il faut donc, soi-même, orienter sa recherche au fur et à mesure, en fonction
des résultats et des données accessibles.
Pour conclure, j’encourage vivement les étudiants à tenter ce genre d’expérience car elles sont très
formatrices tant du point de vue professionnel que personnel.
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