1 PLAN Qu`est-ce qu`un “enfant des rues”? (aborder les
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1 PLAN Qu`est-ce qu`un “enfant des rues”? (aborder les
PLAN Qu'est-ce qu'un “enfant des rues”? (aborder les caractéristiques de ces enfants) Comment vivent-ils dans la rue? (quels sont les risques de la vie dans la rue,...) Comment arrivent-ils dans la rue? (causes de leurs départs dans la rue) Qu'est-ce qui est fait pour les “enfants des rues”? (Quelles sont les stratégies, les interventions,... pour lutter contre le phénomène des “enfants des rues”?) Quelles sont les différences/similitudes entre “enfants des rues” et enfants travailleurs? Enfants des rues ou certains préfèrent parler d'enfants en situation de rue Phénomène urbain (presque dans toutes les villes du monde). En Asie, Afrique, mais aussi en Europe. Ex: 800 enfants des rues dans la ville de Tirana en Albanie. Pour donner une idée, c'est approximativement le même nombre d'enfants des rues que l'on retrouve à Lima. (Lima: estimations entre 500 et 3'000 enfants des rues.) Qu'est ce qu'un “enfant des rues”? Age: Tout d'abord c'est vrai que l'expression commune parle d'enfants des rues. En réalité, derrière ceux qu'on nomme “enfants des rues”, il y a des enfants et des jeunes qui ont entre 7 ans et 17-18 ans. Avant 7 ans, l'enfant n'aurait pas les moyens de se débrouiller, de survivre dans la rue. La moyenne d'âge d'un enfant de la rue est de 13 ans. On rencontre donc davantage d'adolescents dans la rue que réellement des enfants. 7-9 ans 5,8% 10-12 ans 23,2% 13-15 ans 42% 16-17 ans 29% Parcours: Un autre a-priori: c'est qu'on pense souvent que les “enfants des rues” sont des enfants abandonnés. En réalité, en tout cas dans le cas de Lima, c'est vraiment un cas très minime. La très grande majorité sont des enfants qui ont fait le choix de quitter leur famille, leur maison. Sexe: On retrouve dans les rues aussi davantage de garçons. (--> 76% garçons / 24% filles) Origine (familiale): point intéressant. C'est-à-dire qu'on remarque que les parents des enfants des rues sont généralement originaire des Andes péruviennes ou alors de la Selva, (qui est la forêt amazonienne péruvienne) = 80-90%. C'est intéressant parce que le fait que les parents soient récemment arrivés à Lima fait que ces familles n'ont généralement que très peu de connaissances, de membres de la famille dans la 1 ville. Il y a là un manque de réseau (tantes, oncles,...). Cela explique que quand l'enfant ou le jeune choisit de quitter sa famille il n'a généralement pas d'autre alternative que la rue. Scolarité: --> source qui parle de 14,5% d'enfants des rues scolarisés. Mais ce chiffre, pourtant déjà faible, inclut vraisemblablement des enfants étant depuis peu dans la rue. Puisque, on dit que: la rue impose son rythme à l'enfant. Les horaires, la discipline et les obligations scolaires deviendraient, de cette façon, incompatibles avec la vie de la rue. --> Généralement, on dit que les enfants des rues ne sont pas scolarisés. --> Des enfants qui ont donc un niveau scolaire très faible. Avec les conséquences qu'on imagine sur leurs opportunités futures... Comment vivent-ils dans la rue? -Quelles sont les risques liées à cette vie dans la rue? Dans la plupart des cas (que ce soit en Amérique latine, en Asie,...) on dit que l'on retrouve les enfants des rues dans les rues des centres villes. C'est aussi le cas à Lima. A Lima, ils se trouvent sur les différentes Places du centre-ville. On les croisent aussi dans les grands marchés. C'est aussi connu qu'il y a des enfants des rues aux abords du fleuve Rimac (le plus grand fleuve de Lima, qui coule près du centre ville). En réalité, ces enfants choisissent des lieux où ils pourront trouver des ressources assez facilement: de la nourriture,... A Lima, depuis quelques années, avec l'urbanisation croissante, les banlieux de Lima ont vu des centres commerciaux s'ouvrir, des places se créer. Ce qui fait que l'on peut voir aujourd'hui des enfants des rues dans presque tous les districts de Lima et + seulement en centre ville. Ce sont des enfants qui sont presque toujours en GROUPE. Quand un enfant arrive dans la rue, il va svt chercher à entrer dans un groupe. L'enfant n'est généralement pas admis tout de suite. Pour intégrer le groupe, l'enfant est le plus souvent soumis à des “rites de passage”. Il doit généralement montrer son appartenance à la “sous-culture” de la rue, prouver qu'il a acquis certaines habilités propres à la vie dans la rue, comme le courage , savoir se défendre,... Le groupe est un élément très important, il a plusieurs FONCTIONS: - transmet connaissance des valeurs et comportements essentiels à la vie dans la rue. Le groupe est en effet utile à l'apprentissage des capacités nécessaires à la survie dans la rue. Ils y apprennent à percevoir le danger, à échapper à la police, etc. - Source de protection contre différents risques. Le groupe est souvent jugé nécessaire face à l'hostilité de la rue. - amitiés développés, source de soutien moral et psychique. La drogue est souvent associée aux enfants de la rue. La principale drogue des enfants des rues: le terokal: colle de chaussure, qu'ils mettent dans un sac plastique et qu'ils inhalent. Les enfants que j'ai pu rencontrés avaient, dans leur majorité, un sachet de terokal sous leurs tshirts, qu'ils inhalaient quasi sans arrêt... Et beaucoup se plaignent de douleurs dans les poumons. Pour survivre, ces enfants ont plusieurs STRATEGIES. Le vol 91,3% La mendicité 5,8% Le travail 2,9% ALARCON W., 1994, Ser niño: Una nueva mirada de la infancia en el Peru. Lima, IEP/UNICEF. p.69 2 On remarque que les principales activités de survie qu'ils réalisent sont le vol, ensuite la mendicité. Leurs possibilités d'obtenir un travail sont en fait très faibles. Les opportunités de travail diminueraient avec la durée passée dans la rue. Le travail semble ainsi être une stratégie possible uniquement dans les premiers temps. Ensuite, l'apparence (habillements, saleté, cicatrices, infections de la peau...) entraîneraient une discrimination envers eux. Ce qui ne leurs permettrait plus de travailler. A noter aussi que + l'enfant passe de temps dans la rue + en fait il intègre la « sous-culture » de la rue. Dans la rue, c'est vrai qu'on ne valorise généralement pas le travail, mais plutôt le vol. Par rapport au groupe aussi; où le fait de voler donne un certain prestige et une place dans le groupe. -->C'est svt pour eux la preuve de leur courage. --> Le vol semble donc être la stratégie numéro 1, du fait surtout du manque d'opportunités alternatives, mais aussi du fait des valeurs prônées par la « sous-culture » de la rue. Il faut néanmoins savoir que je vous ai cité ici une source de 1994. autre source (2001): parlait d'approximativement 45% de vol, 30% de mendicité, 20% de travail et c'était une source qui mentionnait aussi la prostitution à hauteur de 4% environ. C'est difficile à dire quels chiffres se rapprochent le + de la réalité. Mais ce qu'on peut relever c'est que le chiffre de la prostitution de ces enfants est dur à connaître, mais = une réalité. Risques de la rue Police 56,5% Viols 8,7% Abus d'adultes 7,2% Délinquants adultes 7,2% Il n'y a pas de danger 5,8% Maladies 4,3% Autres 7,2% Pas de réponse 2,9% Police ≠ une source de protection pour eux. S'ils avaient un problème, jamais ils iraient se plaindre à la police. --> les enfants des rues disent subir des mauvais traitements de la part des policiers. Ils les enfermeraient -et pas forcément après un délit- et là ils subiraient des violences, parfois des viols aussi. On voit que le danger vient aussi des délinquants adultes. On remarque que les contacts que ces enfants ont avec des adultes se limitent svt à des policiers abusifs, et des délinquants adultes. La principale conséquence --> deviennent des enfants qui n'ont confiance en personne. C'est vraiment là une caractéristique très très forte chez ces enfants. (méfiance envers tout le monde) Maladie: liste impressionnante de maladie chez ces enfants. --> c'est des enfants qui se plaignent beaucoup de maux de ventre (dus svt à la malnutrition). Les maladies respiratoires sont aussi très fréquentes (tuberculose,...). Le manque d'hygiène aussi, fait que les infections de la peau sont très courantes. Ce sont aussi des enfants qui sont exposés aux maladies sexuellement transmissibles. 3 Comment arrivent-ils dans la rue? Autant d'histoires personnelles qu'il y a d'enfants des rues, mais on relève quand même de grandes causes générales. PAUVRETE: (les effets de la pauvreté) il faut aussi rappeler que l'Amérique latine est très fortement marquée par les inégalités. Il y a aussi un manque certain de sécurité sociale. L'urbanisation rapide, notamment à Lima, a aussi vu croître les lieux d'habitat précaire (bidonvilles). Les enfants des rues viennent en quasi totalité de familles pauvres et des quartiers pauvres. On a vu--> que les parents des enfants des rues sont très svt originaire des Andes,... et quand ils arrivent dans la capitale, ils s'installent généralement dans les bidonvilles. A Lima: par ex. le bidonville de Villa el Salvador--> le +grand bidonville d'Amérique Latine. La pauvreté est donc le facteur numéro un, (ou la condition numéro 1). La pauvreté a en fait des effets sur les autres causes, comme la famille, les relations familiales, la place donnée à l'enfant,... FAMILLE: C'est vrai que les familles souffrent de la pauvreté --> poid de la pauvreté. --> lutte quotidienne pr la survie familiale, pr subvenir à leurs besoins de base. Il y a aussi de grandes frustrations et incertitudes dues au sous-emploi, au chômage, aux mauvaises conditions de travail,... ces frustrations, ces préoccupations conduisent à un climat familial pesant et svt aux violences, aux mauvais traitements. Causes départ rue: ils me tapaient beaucoup à la maison je m'ennuyais à la maison divers problèmes familiaux je travaillais et la rue m'a plu On était très pauvre Autres Pas de réponse 39,1% 15,9% 13,0% 13,0% 7,2% 8,7% 3,1% violence première place dans cause. Revient quasiment constamment lors de discussion avec ces enfants ou jeunes. L'ennui à la maison en deuxième place peut surprendre. Pour mieux comprendre: quelques phrases que j'ai pu entendre: “On m'enfermait à clé toute la journée” “Je préfère sortir travailler que rester chez moi. Dans la rue, j'ai mes amis...” “ Je n'ai jamais été aussi libre que dans la rue” C'est vrai ce sont des enfants qui te disent; “chez moi y a rien à faire”. L'enfant est très fréquemment laissé tout seul. (On parle d'état de semi-abandon). J'ai aussi entendu beaucoup que leurs parents les enfermaient chez eux toute la journée. Quand je parlais là avec une fille qui travaillaient dans les rues, elle me disait qu'elle préfèrait sortir travailler que de rester chez elle. (...)” --> Donc ce sont svt des enfants qui souffrent réellement de l'ennui. Et en tant qu'enfant, ils aspirent svt à se divertir, à voir d'autres enfants. 4 L'ennui est donc une cause réelle de départ dans la rue. LA RUE est alors vue comme plus attractive et surtout source de liberté. Revenir sur tableau On note ici aussi que 13% travaillaient dans les rues avant de choisir de rester dans ces rues, sans retour chez eux. --> travail (dans la rue): facteur de risque de départ dans la rue. C'est vrai que par ce travail, l'enfant se familiarise avec le milieu de la rue. On dit que l'enfant ne quitte pas la maison pour entrer dans l'univers de la rue d'un coup, sans connaître au préalable la rue (ces acteurs; les vendeurs ambulants, d'autres enfants de la rue,...). Il existe alors différents processus de cette familiarisation avec la rue: 1. série de petites fugues avec retour à la maison 2. fréquentations qui connaissent ce milieu et qui les initient 3. ou comme on l'a vu, l'enfant peut aussi se familiariser à l'univers de la rue en commençant par y travailler (comme cireurs de chaussures, laveurs de pare-brises,...) --> l'enfant connaît ainsi peu à peu la rue, ces codes de conduite aussi et va ainsi commencer à l'envisager comme un lieu de vie possible. Revenir sur tableau Derniers facteurs importants: la pauvreté. évoquée comme cause directe dans 7,2% des cas. Comme on l'a vu, elle est également liée de manière directe ou indirecte aux autres facteurs cités comme cause de départ dans la rue. Pour comprendre les causes de départ dans la rue, il faut mettre en // les facteurs expulseurs de la maison ET les facteurs attractifs de la rue. Facteurs expulseurs de la maison --> VS --> Facteurs attractifs de la rue Violences perçues comme illégitimes (abus: sentiment d'injustice, d'impuissance) // Violence perçues comme légitime, c'est plus la même perception. Pour eux la violence dans la rue “ça fait partie du jeu” si on peut dire. Réprimandes, svt. Climat familiale peu affecteux. // “Affection (dans le groupe)” Ennui à la maison (enfermement) // LIBERTE, divertissement Si on met en // la certaine attractivité qu'a la rue pour ces enfants avec le contexte familiale, on comprend mieux le choix qui est parfois fait de quitter la maison pour la rue. Qu'est-ce qui est fait pour eux? --> années 1990: quasiment une seule stratégie: la répression. Ces Enfants étaient vus comme des délinquants--> donc à punir. Mais aussi à cacher: mauvaise image (notamment vis-à-vis des touristes) Solution prônée: l'enfermement: institutions closes. Il faut savoir que dans ces institutions, qui sont des sortes de prison l' enfant= numéro, aucun suivi psychologique, aucune proposition de formation (scolaire ou professionnelle) --> on imagine bien que lorsqu'ils sortent de ces institutions fermées, ils n'ont de loin pas les outils pour une insertion sociale réussie. ( Enfermement = 5 s'attaquer aux symptômes. (ne résout pas le problème). A Lima dès les années 90, sous l'impulsion de la convention des droits de l'enfant (NU, 89), on commence à envisager d'autres stratégies: 1. prévention (lutte contre causes: pauvreté, marginalisation, violence familiale,...) --> campagne contre les mauvais traitements,... 2. dans la rue (éducateurs, animateurs qui vont sur le lieu de vie des enfants. Leurs proposent des activités ludiques ou créative (jeux,...). Il y a un contact-échange—> but: établir une relation de confiance. Ces éducateurs proposent aussi aux enfants d'intégrer un centre ouvert. Ces centres sont l'une des nouvelles stratégies les plus importante. 3. Ce sont des centres, (des maisons) où l'on accueille les enfants des rues, où ils ont un lit, de la nourriture, où on les soignent (--> couvrent besoins de base). Mais aussi où ils ont un suivi psychologique, où ils ont la possibilité d'aller à l'école, et où ils ont aussi l'opportunité de suivre une formation professionnelle. Dans l'enceinte même de ces maisons, il y a souvent un atelier (mécanique, boulangerie,...) --> les objectifs ne sont plus de les cacher ou de les punir, mais de leur donner la possibilité de se réaliser comme personne, de sortir de la rue, et de la pauvreté (notamment en contribuant à leur formation professionnelle). On parle de stratégie INTEGRALE, c-à-d visant le développement intégral de l'enfant. Dans cet objectif, on les enseigne aussi des règles de vie (l'hygiène, le respect,...) et le fait d'être confrontés à des adultes qui s'intéressent à eux, les traitent avec respect --> fait qu'ils reprennent généralement peu à peu confiance en eux et dans les autres. Différences/ similitudes --> utile de présenter rapidement les similitudes et les différences entre les enfants des rues et les enfants travailleurs. Il y a un vrai débat: beaucoup les considèrent comme 2 populations très proches. D'autres, au contraire, comme 2 populations très différentes et à distinguer absolument. On va voir ici qu'ils présentent des différences, mais aussi des caractéristiques similaires. DIFFERENCES (liste non exhaustive) “Enfants des rues” Enfants travailleurs ne rentrent pas chez eux vol, mendicité, (travail) liberté rentrent chez eux travail responsabilité DIFFERENCES Enfants des rues Enfants travailleurs ne rentrent pas chez eux rentrent chez eux (rupture svt totale avec la famille) rue= LE lieu de vie, LE lieu de socialisation 6 stratégies de survie généralement pas les mêmes Vol, mendicité, (travail) Travail Responsabilité: Enfants des rues: pas d'horaires, pas d'obligation (liberté) responsabilité très présente -->doit participer à la survie familiale On peut encore relever que les enfants des rues et les enfants travailleurs ne se considèrent pas comme identiques, et ne se cotoient généralement pas. SIMILITUDES causes de leur situation: pauvreté, marginalisation,... indépendance précoce âge moyen: 13 ans scolarisation risques de la rue (pour les enfants travaillant dans les rues) discrimination SIMILITUDES scolarisation mise sous similitudes. J'aurais aussi bien pu la mettre sous différences. Car c'est vrai que les problèmes scolaires sont généralement communs aux 2 pop. Mais Même si les enfants travailleurs souffriraient en moyenne d'un retard scolaire supérieur à la moyenne (et encore c'est un thème controversé), la plupart d'entre eux iraient tjrs à l'école. En fait on estime à 90,6% enfants travailleurs qui iraient à l'école Contre, on l'a vu, approximativement 14,5% des enfants des rues. risque de la rue (pour les enfants travailleurs des rues) Les enfants qui travaillent dans les rues sont aussi confrontés aux risques (dont on a parlé). EX: - Ce n'est pas rare d'entendre qu'un enfant travailleur, notamment les laveurs de pare-brises, soient victimes d'accident de la circulation. - Autre « fait divers » (téléjournal péruvien juin 2009): une fille vendant des bonbons dans les rues de Lima s'est vu proposée 40 soles (env. 15 francs) si celle-ci acceptait de suivre l'homme chez lui. -> abus sexuels. - Commerçante tapant et crachant sur un enfant vendeur des rues, sous prétexte que celui-ci lui prendrait des clients. 7