Le(s) monument(s) aux morts Castelolonnais

Transcription

Le(s) monument(s) aux morts Castelolonnais
Le Monument aux morts du Château d’Olonne
Entre 1920 et 1923, de nombreuses communes, incitées par une loi du 25 octobre 1919 qui
leur accorde une subvention d’Etat, décident d’élever à la mémoire de leurs soldats un
monument commémoratif. En vendée, c’est dès juin 1919, qu’une subvention départementale
est votée par le Conseil Général. Le château d’Olonne érige son premier monument aux
morts en 1921. Aujourd’hui détruit, il fut remplacé par un second monument en 1984.
Le premier monument aux morts Castelolonnais 1921-1984
Le 15 juin 1919, le principe d’ériger un monument aux morts est adopté par le Conseil
Municipal qui vote, à cet effet, la somme de 500 francs. Le projet consiste à apposer sur les
murs de l’église Saint-Hilaire des plaques de marbre, portant les noms et les classes des
mobilisés du château d’Olonne morts pendant la guerre. Une demande de subvention
départementale est également décidée.
Mais ce n’est que l’année suivante, le 20 août 1920, que le projet d’un monument à la
mémoire des soldats Castelolonnais est de nouveau envisagé par le Conseil Municipal. La
création d’un comité local des monuments de la grande guerre et le lancement d’une
souscription publique ne permet pas de recueillir tous les fonds nécessaires à l’érection du
monument. Malgré les difficultés de financement, un devis est finalement adopté le 23 janvier
1921 pour un montant total de 6 500 francs couvert en majorité par les souscriptions du
comité local (5 000 francs) et par les subventions communales et départementales.
Le monument aux morts de la guerre 14-18 © Archives Municipales du Château
d’Olonne
La commune abandonne le projet initial qui consistait à apposer des plaques de marbre sur
l’église Saint-Hilaire. Il s’agit d’une importante réalisation placée à l’entrée du cimetière. Le
choix du lieu n’est pas anodin, il symbolise le nombre élevé de morts tombés au champ
d’honneur.
Le monument, de même, consiste en un autel-tombeau encadré de deux colonnes aux
chapiteaux sculptés, et surmonté de la statue de Jeanne d’Arc priant pour les soldats,
tombés, comme elle, pour la défense du pays. Comme la plupart des monuments érigés au
sortir de la guerre, le monument aux morts du Château d’Olonne mêle l’héroïsme à
l’horreur, reprenant des objets de mort symboliques, tels les obus qui entourent l’autel.
L'ensemble évoque la destruction, la mort, les ravages des bombardements mais une note
d'optimisme, d'espérance se décèle dans quelques détails : et notamment a travers les motifs
végétaux. La vie détruite reprend ses droits. Le patriotisme se révèle à travers le drapeau
français que tient Jeanne d’Arc.
En outre, alors que la plupart des monuments aux morts de cette époque sont résolument
laïcs, celui du château d’Olonne recèle des signes chrétiens : la représentation de Jeanne
d’Arc, tout d’abord, priant pour les soldats et tenant, dans ses mains, une croix latine, croix
que l’on retrouve également représentée sur le socle de la statue et sur l’une des plaques
portant les noms des soldats morts pour la France. Il s’agit là, en effet, d’une réalisation de
l’architecte du diocèse de Luçon, Ballereau. Enfin, les noms des victimes sont gravés et
sculptés sur deux plaques apposées eux-mêmes sur le mur de clôture du cimetière de part
et d’autre de l’autel-tombeau.
Le monument est inauguré le dimanche 18 septembre 1921 en présence des autorités civiles,
militaires et religieuses selon le programme suivant :
9 h 30 : Réunion des autorités à la Mairie
10 h : Grande messe de Requiem avec la participation de la maîtrise de N.D des Sables
d’Olonne, dirigée par M. l’Abbé Meffray. « Après la messe, la foule des assistants s’est
rendue à l’entrée du cimetière et s’est massée devant le monument que le Clergé a béni, et
qui était en partie couvert par les drapeaux, les gerbes de fleurs et les palmes apportés par
les petites orphelines de guerre de la Commune, l’Association des mutilés du Canton et les
parents des défunts.1 »
11 h : Inauguration du monument par les Autorités civiles et militaires, et bénédiction par le
Clergé en présence de Monsieur le sous-préfet des Sables, représentant le gouvernement ;
Monsieur le Colonel Tonnet, commandant de la place des Sables, et, de nombreux officiers ;
Monsieur l’Administrateur de la Marine ; Monsieur Bazire, député ; Le maire et Conseiller
Général, Henri Colins et le Conseil Municipal du Château d’Olonne ; les délégations des
Mutilés du Canton, des combattants des Sables et de Vairé avec leurs fanions ; les conscrits
du Château d’Olonne, Monsieur Audebert, conseiller d’arrondissement ; le Maire d’Olonne ,
Messieurs Auvynet, Meunier, Brianceau….
1
Journal des Sables, 1921
Inauguration du monument aux morts le 18 septembre 1921 (au centre de la
photographie : Henri Colins, Maire du Château d’Olonne)
© Archives municipales du Château d’Olonne
Le second monument aux Morts crée en 1984
La configuration même de l’église Saint-Hilaire, entourée de son cimetière, et de son
monument aux morts à l’entrée, ne va pas sans poser de nombreux problèmes de circulation
et le stationnement, obligeant ainsi la municipalité à créer un second cimetière au lieu-dit « le
Vivier » dans les années 70.
En 1983, le Conseil Municipal, sous la présidence du Maire Jacques Lebel, propose le
déplacement du monument aux morts sur le parking du nouveau cimetière. En réalité, il ne
sera pas déplacé mais entièrement détruit. Le 9 décembre 1983, le projet du nouveau
monument aux morts de Gilles Boucard, marbrier au Château d’Olonne, est adopté par la
Municipalité pour un montant total de 64 832, 69 francs. D’une architecture sobre et
simple, le monument est conçu d’un bloc de granit du Tarn de 2m50 de haut, en pierre
taillée sur trois faces. La façade est en « flammée », les cotés et l’arrière en « éclatés ». Il est
entouré de neuf bornes, reliées par une chaîne à maillons rectangulaires.
La plaque avec les inscriptions des morts pour la France est en granit noir. Sont inscrits les
noms des soldats décédés au cours des deux Guerres Mondiales, titulaires de la mention
«Mort pour la France», et nés ou domiciliés en dernier lieu dans la commune (loi du 25
octobre 1919).
Les noms du monument actuel ont été repris sur l’ancien monument aux morts dont le
relevé datait de 1923. Selon le livre d’or détenu par mes Archives Nationales et réalisé suite
à la loi du 25 octobre 1919, on dénombre 83 Castelolonnais mots pour la France durant la
Guerre 14-18. Des noms ont été ajoutés depuis ce recensement. Le Livre d’or de la Guerre
14-18 réalisé par les Archives municipales des Sables d’Olonne en dénombre 111.
Le monument aux Morts actuel de la Ville du Château d’Olonne
© Archives municipales du Château d’Olonne
L’inauguration du monument a lieu le 8 mai 1984.
11 h 15 : Rassemblement Place de la Mairie
11 h 20 : Envoi aux couleurs
11 h 30 : Défilé au monument aux Morts avec la participation des enfants des Etablissements
scolaires, l’Harmonie Municipale des Sables d’Olonne, les sociétés patriotiques, les officiels,
un détachement militaire formé du CMFP 137ème RI de Fontenay-le-Comte et la Marine de
Lorient.
11 h 45 : Inauguration du nouveau monument aux Morts
Place du cimetière, lâcher de pigeons
12 h : Vin d’honneur à la salle des fêtes
Distribution de friandises aux enfants
Rédaction :
Yanice Michaud
Service Archives et Patrimoine de la Ville du Château d’Olonne
Sources :
Registres des délibérations du Conseil Municipal
Journal des Sables (Site Internet des Archives Départementales de la Vendée)
Livre d’or de la commune du Château d’Olonne