Hans Memling - Retable du Jugement dernier

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Hans Memling - Retable du Jugement dernier
Hans Memling - Retable du Jugement dernier
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Association Notre Dame de Chrétienté
Hors de l'Église point de salut
Replaçons-nous dans les premiers temps de l'Église si vous le voulez bien.
Cette formule nous vient de saint Cyprien, évêque de Carthage au IIIème siècle.
Confronté aux persécutions et aux apostasies des chrétiens, saint Cyprien rappelait
à ses fidèles qui souhaitaient quitter l'Église, qu'ils refusaient par la même occasion
le salut. "Personne ne peut avoir Dieu pour Père s'il n'a pas l'Église pour mère" leur
disait-il!
Alors aujourd'hui, concrètement comment cela se traduit-il pour nous?
Comment devons-nous vivre cette réalité? Car il s'agit bien de LA réalité, cette
réalité que bien trop souvent on essaye de nous occulter ou d'occulter nous-mêmes
au nom du respect et de la tolérance. Mais en fait le vrai respect, la vraie charité
qui nous incombe à nous, membre de l'Église Catholique, c'est bien de faire
connaître Dieu et ses commandements et de faire comprendre à ceux qui sont dans
l'ignorance ou dans l'erreur, que s'ils y renoncent, ils s'assurent la mort définitive.
L'Église est donc pour nous le fil conducteur qu'il nous faut suivre, notamment par
ce qu'elle nous apporte ; l'Église enseigne, éduque et donne la vie. Elle n'est pas le
salut, mais permet d'y accéder.
Tout d'abord l'Église est bien le seul chemin possible pour le salut.
Des exemples nous sont donnés dans l'Ancien Testament: souvenez-vous de
l'Arche de Noé, que Dieu lui avait commandé, afin de protéger ceux qu'Il aimait et
qui étaient bons à ses yeux. Il a été donné à ceux qui avaient le désir ardent de faire
la volonté de Dieu, de s'unir à Lui et de se placer sous sa protection. Cet exemple
est bien une manifestation prophétique de ce que l'Église allait devenir et de la
protection qu'elle allait apporter à ses membres. L'Église n'existe que parce qu'elle
a été instituée par le Christ Lui-même et par conséquent, n'est apparue aux yeux du
monde qu'au moment où Dieu a envoyé son Fils pour nous sauver.
L'Église est nécessaire car elle seule, aujourd'hui, dispense les sacrements,
"signes efficaces du salut." Sans eux, le peuple des croyants se réduirait à une
association parmi d'autres qui rassembleraient ses adhérents le dimanche pour
évoquer la mémoire du fondateur. Par les sacrements, Dieu nous donne sa grâce,
sans aucun mérite de notre part, mais par les mérites de Jésus-Christ, en vue de la
vie éternelle. Les sacrements les plus nécessaires pour notre salut sont le baptême
et la confession. Le plus grand de tous est celui de l'Eucharistie, parce qu'il contient
non seulement la grâce, mais encore Jésus-Christ, auteur de la Grâce et des
sacrements.
Aussi nous voyons bien que si nous refusons l'enseignement de l'Église,
nous nous séparons directement de Dieu ; en effet l'Église est le Christ qui Luimême est Dieu. Même si l'Église détient une part surnaturelle qu'il nous faut
accepter, elle n'en est pas moins vivante et concrète. Elle est bien un ensemble
vivant que l'on retrouve à travers les fidèles, les prêtres, et la communauté des
saints, tous ces acteurs agissant à des nivaux différents, mais bien en communion,
cette communion qui n'existe que grâce au ciment qu'est le Christ, tête de l'Église,
comme nous avons pu le voir dans nos précédentes méditations.
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Nous appartenons donc à l'Église, par notre baptême et nous grandissons en
son sein grâce au cheminement de notre vie Chrétienne qui se perfectionne à
chaque fois que nous recevons les sacrements.
Tous les hommes sont appelés au salut!
Il s'agit bien de se sauver, oui ! Mais tous les chemins ne mènent pas à
Rome. Dieu aime tous les hommes, parce qu'Il les a créés à son image. Mais pour
parvenir au salut, à la vie éternelle, il nous faut passer par l'Église. Cela veut dire
agir de bonne volonté et par un libre choix. Tous les hommes sont appelés au salut
disions-nous, parce que le Christ a souffert sa passion et est mort pour cela. Mais la
miséricorde de Dieu va plus loin encore, puisque même après avoir donné son Fils
pour nous, Il nous donne le choix ! Nous le savons bien, il ne s'agit pas de faire un
choix dans le sens contemporain du terme, le "je fais ce que je veux" mais bien de
choisir d'accéder à la vérité pleine et entière.
Nous, pèlerins de Chartres, membres de l'Église, nous sommes appelés au
même titre que les non-croyants et les ignorants à la vie éternelle. Cependant, une
différence importante est à préciser. Les non-croyants, en ce sens qu'ils connaissent
l'existence de Dieu et de l'Église, mais qu'ils la refusent, se mettent en situation de
ne pouvoir accéder au salut promis par Dieu. Alors que des personnes qui ne sont
pas visiblement dans l'Église, notamment parce qu'ils en ignorent l'existence,
peuvent accéder au salut, s'ils sont vertueux, qu'ils pratiquent la justice, la charité.
Le Pape Pie XII nous le rappelle ; beaucoup de grâces abondent pour ceux qui
appartiennent au corps de l'Église, mais Dieu peut toucher quiconque qui, par sa
conduite, se rapprochera des actes du corps de l'Église.
Voilà encore un autre degré d'appartenance à l'Église, corps mystique du
Christ.
Le désir d'unité, l'esprit missionnaire.
Enfin, notre devoir de catholique membre de l'Église, notre mère, est bien
d'annoncer le message de l'Église et surtout de faire savoir qu'il existe la vie
éternelle. Nous devrions être horrifiés à la pensée de toutes ces âmes qui se
damnent. Nous devrions avoir à cœur de nous sanctifier pour nous-mêmes, mais
aussi pour ceux qui nous sont donnés de croiser sur notre route. La Charité nous
impose de faire connaître le Christ. Nous connaissons, grâce à l'enseignement de
l'Église, ce qu'il y a de plus beau, la perfection absolue, et nous ne voudrions pas
faire connaître cela à notre voisin ? Par ce message, "hors de l'Église point de salut
", il ne s'agit pas d'exclure, mais bien de rassembler, de mettre tout le monde à
l'abri, dans le bercail du Bon Pasteur.
Quel plus bel exemple aurions-nous que notre Saint Père le pape Benoît
XVI, qui, contre vents et marées, travaille à cette unité, l'unité des chrétiens, mais
aussi à l'enseignement des peuples, non pas comme un maître ou un prince
tyrannique, mais juste par amour de toutes ses brebis égarées.
Prions bien pour notre Saint Père, mais aussi pour nous-mêmes, pour notre
mission évangélisatrice, à la suite des enseignements et des sacrements donnés par
l'Église.
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