L`article en version longue (c`est meilleur)

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L`article en version longue (c`est meilleur)
Mercredi 27 octobre 2004
MUSIQUE ■ Instrumental jazzcore ou chanson bluesante ? Polémique autour d’un nom.
De vous à moi vous m’avez ZU
Nestor CHELSINE
P
our l'un, la date exacte de
la naissance du pseudonyme est assez floue. La
trace la plus ancienne remonte à
avril 1980, écrite au cul d'un
poème adolescent du côté de
Créteil (France). L'étymologie,
quant à elle, est très claire, une
culbute à 90 degrés des initiales de
son nom de famille, Nicolas
Content, le N au-dessus du C, le
tout penché vers la gauche en un
tango-lumbago, et hop, la magie
opère ! Inutile d'être myope ou
« fils de taupe » (Bruno Léandri in
"Fluide Glacial" n°273, mars 1999),
il est définitivement impossible de
louper le bas du tableau de
contrôle d'acuité visuelle ! L'appellation est certes incontrôlée, mais
évidente et aussitôt adoptée :
Nicolas Content sera ZU.
Pour les autres, l'époque est
indéterminée, apparemment aux
alentours de 1997. Tout ce qu'on
sait, c'est que le scénario se
déroule dans un train. Gestation
en mouvement, une envie pressante et certaine, un trajet
ondulant le long du long couloir et
l'amer constat d'une porte de
toilettes fermée. Le trône est occupé. Déjà ? Et par qui ?! Peu importe. Seul s'affiche en capitales
blanches sur fond rouge, juste au
dessus de la poignée, l'incontournable signal qui contracte la vessie
et dilate les pupilles : pour ceux-là
ce sera ZU ("occupé" en allemand).
Les jeux sont ainsi faits.
L'un est français. Les autres
italiens.
Kid nous deux
Les temps ne sont pas encore à la
clonerie. Ils ne se connaissent pas.
Si pour ces deux ZU il y a similitude
de locomotion, les parcours sont
pour le moins variés. Et peut-être
jointifs...
Car Nicolas Content a voyagé,
notamment au cours de cette
année 1980 où il arpentera entre
autres l'Europe du Nord à pied, en
stop et... essentiellement en train !
Prémices d'une confluence ou
simples effluves du destin ?
En ces temps reculés, juste avant la
folie passagère, N.Content est un
vagabond déjà amoureux, exagérément poète. L'utopie illumine
chacun de ses regards, la moindre
de ses pensées. Avec son compagnon de route il fait des rencontres
à Stockholm, Dortmund... mais
voyage seul avec lui-même. Trois
mois se sont déjà écoulés depuis
The Wall des Floyd et ce voyage
initiatique et septentrional l'éloigne de son époque. Il passera au
travers du post-punk comme une
lettre dans les tranchées, il jettera
les Clash pour garder Dr. Feelgood,
puis vendra "The Message" du
Grand Master Flash pour se repasser en boucle "Montana" de
Zappa, la musique est hors du
temps, Chopin s'acoquine avec
Monk, alors il écrit, comme
toujours, des rimes, des lignes, et
s'écorche les doigts sur "It's My
Own Fault" version Johhny Winter
live, forçant le pick-up sur 16 tours,
guitare réaccordée histoire de
piger le tricot. Le tout sur une
copie Gibson de chez Paul Beucher,
puis - avec l'aura rétive d'un
paternel pourtant mélomane - sur
la Marauder originale achetée
d'occaze à Pigalle, ou encore sur
une rare et sensuelle Giannini
acoustique.
Pendant ce temps, en accord avec
leur bio officielle, les Italiens ne
savent pas encore qu'ils s'appelleront d'abord "Gronge".
Pas sages, ni à niveau
Le temps est à l'orage. Il fait
sombre inside. ZU made in France
plonge sévère puis remonte la
pente personnelle et s'interroge.
La musique, un métier ? L'écriture,
une vocation ? Peut-être... En
attendant de se décider, il continue
de produire, au sens prolixe du
terme. Il faut que ça sorte, d'une
© Philippe Jalin
On connaissait - pour ceux
qui s'en souviennent - les
Zutistes, ce cercle de poètes désabusés (avant d'être
disparus), réunis autour de
Charles Cros et du Chat
Noir en 1871, qui n'avaient
de cesse d'éructer un
« zut ! » systématique en
réaction à toute forme
d'interpellation. Les temps
changent. Un siècle plus
tard, loin de tout courant
littéraire, les lettres reprennent pourtant du service
autour d'une polémique
musicale franco-italienne...
ZU ou ZU ?
Le trio ZU français à Lyon, le 16 juin 2001.
façon ou d'une autre, les textes sainement - par une simple volonté
s'accumulent, les idées pullulent. antisymétrique à l'idée fondatrice,
Un avion le pose à Grenoble. Il sans heurts ni faillite. « J'arrête ça,
fréquente
alors
assidûment point. »
l'AGEM, un atelier jazz monté par Plusieurs mois après l'acquisition
l'actuel président du Grenoble Jazz d'un Fostex R8 (magnétophone
Festival Jacques Panisset et, avec 8 pistes à bandes), dont il se sert
Rémi Resse, va puiser dans cette allègrement pour empiler (enfin)
musique un peu de la technique ses nouvelles idées texto-musicales,
qui lui fera sûrement défaut. Nous ZU convainc Félix Schoirfer de
sommes en février 1986, ZU monte mettre sa guitare basse au service
Zukbox, un projet instrumental d'un trio électrique. L'idée est
jazzrock pour saxophones (alto, bonne puisque ce dernier a
ténor), 2 guitares, basse & batterie, justement en tête de former un
la sauce est liée par ses compo- groupe de reprises de blues.
sitions. Mais le blues est toujours Seulement la cassette audio que lui
là, il transpire, couve, euphorise. amène ZU le rend perplexe. Ce
Les Noirs l'ont fait saigner. Alors n'est pas vraiment du blues qu'il
Lennon le hante, JJ Cale le entend là, ce sont plutôt des
murmure... et ZU le rêve sur les collages musicaux, un assemblage
bancs d'un IUT où l'on forme de d'idées, comme s'il y avait trois ou
futurs communicants. Et puisque quatre morceaux dans un même
pour vivre il faut voyager, puisque titre, un fruit riche, trop riche, qui
pour voyager il faut aimer, partir et filerait une belle indigestion, pour
revenir, il s'en va. Un job, un vrai, ne pas dire autre chose. Bruno Joly,
enfin presque, un CDD en région batteur, viendra peu après mettre
parisienne pour faire ce qu'il a son nez là-dedans et en janvier
appris, une aubaine, on le 1998, le trio ZU existe. Autour de
considère enfin, on lui confie du compositions écrites et chantées
travail, tout sauf de la musique, par son leader, la formation
pas le choix, faut se battre avec soi- s'aventure à droite à gauche dans
même et ce sera une trouée dans la région et assène live ses "french
les troupes, du moral en bâtons. rock songs".
Mais des trajets, longs et solitaires, De leur côté, les Ritals quittent
entre Moret et Paris, entre Paris et "Gronge" et deviennent en 1997 le
Grenoble, pendant 9 mois. Alors trio ZU. Ils théâtralisent alors ce qui
on a du temps, les écrits font la n'est pas encore largement diffusabalance. Les premières vraies ble, composent des bandes sonores
chansons voient
pour des expole jour.
« c'était comme si King sitions, travaillent
En quelle année
sur des radioCrimson devenait
sommes-nous
dramas, obtiendéjà...
complètement fripé nent des prix,
1987, 1988 ?
enregistrent une
après avoir mis les
Oui c'est ça, 1988,
démo, puis un
ZU revient dans doigts dans une prise » album, puis un
les parages. Une
autre, parcourent
femme... à Lyon. Et puis le premier l'Europe, enregistrent et mixent
vrai boulot, la première embauche, aux States, leur carrière est
six mois de logement en foyer de lancée...
jeune travailleur avant de pouvoir Fin 2000, Nicolas Content, plus que
prendre une piaule à la Croix- jamais conscient de la multiplicité
Rousse, car on ne vit pas ensemble, de la musique, mais à l'écart de
c'est ainsi. Les femmes ont aussi toute controverse, enregistre avec
leur histoire, tandis que les ses deux acolytes à la Croix-Rousse
guitares croupissent dans un un cd 5 titres qu'il intitule
garde-meuble à Grenoble...
"Cloneries"
(studio
Big
Easy/Gramophone, S.Defez &
P.Simo). 6 mois plus tard, le trio
Un dimanche, ça c'est sûr
La morosité est ambiante et les finit par spliter. Raisons internes.
écrits s'entassent comme des Pas de problème majeur. Il se
lettres... Se souvenir de ce boulot reformera plus tard, avec patience
au centre postal rue de la Pompe, et deux nouveaux musiciens,
de ce vieil employé jauni par les Donald Richardson à la batterie
Maïs qui connaissait par cœur québécoise et Alexandre Raugel à
toutes les rues de Paris et leur la basse 6 cordes. Un enregisarrondissement : il faudra faire le trement promotionnel 4 titres
viendra illustrer cette formation,
tri.
Pour l'heure c'en est trop. L'année "Laïvolokal" (2002, S.Defez) avant
que A.Raugel ne quitte la région,
1992 débaroule.
Soutenu par un alter ego, ZU remplacé récemment par Manu
lyonnais fonde un journal. Un Sotty (ex Lili Larcin)... Le trio ZU
journal lyonnais, L'Endimanchié, lyonnais vit toujours !
un gratuit trimestriel d'humour et
de dérision, tiré au mieux à L'aloi du plus fort
3000 exemplaires. Des fêtes mémo- Entre 2003 et 2004, ZU enregistre
rables. Les Fred Oscar y joueront avec Philippe Jalin, en home
deux fois. Pas lui. Pas encore. La studio, un CD 8 titres autoproduit
rédaction en p'tit chef du canard de chansons acoustiques "Un
l'occupe ainsi trois ans à coup dimanche, ça c'est sûr".
d'éditos et de papiers cyniques, En avril 2004, une rencontre avec
absurdes, poétiques. L'équipe évo- la violoncelliste professionnelle
lue, le ton est inégal depuis le Dominique Brunier (notamment
début, textes, illustrations, bd, de partenaire de Michèle Bernard, La
vrais talents aussi. On y parle
notamment de l'opéra de Jean
Nouvel, à l'époque les travaux
battent leur plein, et L'Endimanchié y a plusieurs taupes. Alors que
toute la presse encense la prouesse
de la réhabilitation de cet opéra,
L'Endimanchié révèle à coup
d'entrefilets la gigantesque aberration technique et financière du
projet. Pas grave, confidentiel,
absurde... L'Endimanchié est un
ovni, gratuit, pas de pub, distribution choisie, abonnements,
collectors !
En 1993, les Italiens intègrent un
combo expérimental formé en
1980, nommé "Gronge". Ils n'ont
pas encore d'actualité de ce côté-ci
des Alpes...
« Sur scène, c'était comme si King
Crimson devenait complètement
fripé après avoir mis les doigts
dans une prise, plus aucune ligne
mélodique, plus que l'interminable
ches, flyers, interdiction de vente
des produits sur le territoire,
indemnités pour préjudice, etc.),
mais que telle n'est pas son
intention puisqu'il a affaire à des
gens cools. Seul son souhait qu'il y
ait à l'avenir le moins de confusion
possible entre eux le motive,
unique raison qui l'a poussé
d'ailleurs à déposer son pseudonyme en 1999.
Devant l'ambiguïté de la situation
et la perplexité des esprits, on se
met à plaisanter, à imaginer une
tournée "des ZU", mais les univers
sont lointains et chacun sait qu'il
va falloir trouver une solution
concrète.
Massimo Pupillo, le bassiste, propose alors que dorénavant, à chacun de leur passage en France, ils
associent à leur nom la mention
"from Italy".
Nicolas, content, juge l'idée
correcte, bien que légère, et
accepte. Tout ce petit monde se
sépare fraternellement en échangeant ses contacts qui, dans les
deux cas, viendront remplir la
dernière page du répertoire, habi-
Les ZU italiens...
sample rythmique d'une cervelle
détraquée, rouillée et schizoïde. La
mise en place est saisissante mais
au bout du troisième morceau les
nerfs lâchent, il faut sortir ! Merde,
la dernière fois que c'était inaudible, c'était Wishbone Ash à Paris
vers 80, je m'étais enfilé du papier
clop en boulettes dans les oreilles,
dont une était restée coincée.
Heureusement, j'étais accompagné... »
Ce mercredi 29 avril 2004 aussi.
Charmante même, paraît-il.
Il faut juste être patient et
attendre que les choses se tassent,
que la houle se calme pour pouvoir
passer backstage.
Les Italiens livrent là un de leurs
innombrables concerts, sur une de
leurs quasi continuelles tournées,
aujourd’hui 500 dates en 5 ans, ça
aurait pu calmer toute velléité.
Mais non. De toute façon, le ZU
frenchy est venu avant tout par
curiosité, sans prévenir. Et comme
un ZU averti en vaut deux, il a pris
ses renseignements. Il sait que, au
cas où, la loi est avec lui. Son
pseudonyme est légitimement
déposé à l'INPI* en date du 24 septembre 1999 sous le n° d'ordre
50991, et ce sans antériorité
déclarée.
Les Italiens ne s'attendent pas à
une telle rencontre. D'une part
parce qu'ils sortent de scène,
d'autre part parce qu'il faut
s'enquérir d'un interprète, même
si l'amie Ecossaise de Nicolas est
parfaitement trilingue, sauf en
italien. Il y a là le responsable de la
salle, on s'observe en silence. Face
à ce remue-ménage, les ZU Italiens
pensent peut-être à la visite de
professionnels du business... Leurs
regards hésitent, trahissent quelque fatigue, quelque doute aussi,
ils ont l'air étrangement calme et
souriant, contrastant avec le show
où ils n'incarnaient pas vraiment
des enfants de chœur. Puis survient
l'ingé son qui, lui, parle français.
Nicolas Content se lance dans un
tuellement peu fréquentée. Une
très étrange nuit.
Feront-ils de vieux ZU ?
Cinq mois plus tard, en octobre
2004, ZU est fin prêt pour lancer à
Lyon sa mini tournée en solo
baptisée "chansons bluesantes". Il
se lie à l’association Lerockepamort
qui assure notamment la distribution de son cd autoproduit. Le soir
de sa première date au P'tit Truc, le
dimanche 10, il apprend que plusieurs personnes ont appelé pour
savoir s'il s'agissait des ZU Italiens...
Il découvre alors sur le site "Concert
& Co" que son spectacle est présenté comme "Instrumental punk
jazz" ! Malgré plusieurs mails et
courriers, aucune modification satisfaisante n'est apportée, au contraire, le clou est enfoncé et pour sa
prochaine date au cabaret A Thou
Bout d'Chant (réputé pour sa
programmation d'expression française), il est spécifié « Certains
appellent ça free jazz, no wave ou
Hardcore ; c'est de la soul music ! ».
Aux dernières nouvelles, grâce à
une connaissance, Il semblerait
qu’aujourd’hui le problème soit
enfin réglé…
De toute façon, ZU est patient. Son
expérience lui a appris à l'être. « Il
est clair qu'aujourd'hui (et peutêtre demain) mon pseudo est archi
confidentiel, mais ça ne m'empêche pas d'être intègre et authentique, ce nom ZU est pour moi une
seconde peau, la moitié de moimême, depuis très longtemps, des
tonnes de faits et gestes y sont
associés. Si mes textes, mes chansons reposent sur le doute et une
certaine forme de dérision, il y a
des situations où j'ai horreur des
quiproquos. Je n'ai rien contre les
ZU Italiens, leur musique leur
appartient, leur nom aussi, mais
pas en France, c'est con je sais,
quelque part c'est contraire à cette
idée de tolérance, d'ouverture et
d'échange qui m'habite... Mais là il
s'agit d'un pseudonyme, quoi !
ZU et ses chansons bluesantes en mini tournée à la X-Rousse
Du blues, ça ?
L'aventure éditoriale et rédactionnelle du ZU Content se termine -
✮ LES CAS À PART ✮
Le film à
“rebondissements”
de Tsui Hark, le
célèbre réalisateur
honkongais.
Hormis le Z, un
acrostiche se
cache dans les
premières lettres
en partant du bas
“Monoyer
(l’inventeur du
test) D-M
(docteur en
médecine)”.
Source :
Bruno Léandri
Fluide Glacial
mars 1999
En manque d’inspiration,
Zucchero commencerait à
sucrer les fraises ?
Baronne...) le convainc de présenter son travail en solo.
C'est exactement à la fin de ce
même mois que nos deux ZU vont
finir par se découvrir d'un fil et
enfin se rencontrer.
Le meeting a lieu au Confluent,
feu la salle de la MJC Perrache, où
les Ritals jouent ce soir-là.
Le choc est frontal.
Tout d'abord pour le Lyonnais, qui
encaisse coup sur coup un concentré de piercings-treillis comme s'il
avait plu des clous ce soir-là, faune
de fans titubants et hagards à côté
de la buvette, près d'un stand
merchandising où les lettres Z et U
sont exhibées - joliment d'ailleurs sur des tee-shirts, des affiches, des
cd... Puis vient la plongée dans la
salle. Passé les quelques fantômes
errants, une masse humaine
agglutinée forme autour de la
scène un arc de cercle chancelant
et syncopé, presque sagement
parqué dans le halo des lights.
Dimanche 10 octobre 2004 - 18 h - 2 €
PTIT TRUC - 30 rue de l’Annonciade - Lyon 1er - 06 62 75 04 22
http://www.lerockepamort.org/
Mardi 9 novembre 2004 - 20h - 8/12 €
A THOU BOUT D’CHANT - 2 rue de Thou - Lyon 1er
04 72 98 28 22 (réservation nécessaire)
http://www.athouboutdchant.fr.vu/
Vendredi 10 & samedi 11 décembre 2004 - 21h - 2 € + chapeau
AGEND’ARTS - 4bis rue de Belfort - Lyon 4ème - 04 78 28 42 99
http://agendarts.free.fr/
Mardi 18 janvier 2005 - 20h - Free - NINKASI OPERA
27 rue de l’Arbre Sec - Lyon 1er - 04 78 28 37 74
http://www.ninkasi.fr/
CD acoustique 8 titres “Un dimanche, ça c’est sûr” en écoute au Café
203 jusqu’au 15 novembre. Distribué par Lerockepamort (espace
disques au P’tit Truc) (15 €) ou par courrier à [email protected]
(17 € port inclus).
long monologue, posé, précis,
historique, lachant ses arguments
comme s'il jouait là son plus
étrange solo de guitare. Les Italiens ne le quittent pas des yeux
tout en écoutant l'ingé son qui ne
cesse de traduire, faisant résonner
dans la pièce sa langue natale si
chantante.
Une éventuelle "jam
zussion" ?
N.Content conclut sa thèse en
exhibant plusieurs pièces à conviction, datées, imprimées, enregistrées. Il sait qu'à l'heure actuelle,
au regard de la notoriété et du
parcours des Italiens, il ne fait pas
le poids. Il parle de demain, insiste
sur cette notion, rappelle qu'il
pourrait dès aujourd'hui faire
valoir ses droits, engager une
action qu'il gagnerait sûrement
(retrait ou modification des affi*Institut National de la Propriété Industrielle
Imaginons que je m'installe au
Japon ou en Corée du Sud, ce
problème de similitude homonymique me ferait penser autrement,
c'est clair, on serait tellement de Zu
qu'il y aurait de quoi y perdre
définitivement son latin. Enfin, il y
a sûrement en Europe assez de place et de temps pour faire de vieux
ZU... On verra bien ! » déclare t-il
les mains dans les poches, virulent
mais avec un immanquable sourire
au coin des lèvres.
Au moment de nous quitter, une
pluie cinglante vient gifler les
vitres du café. En enfilant nos
vestes, et lui sa casquette, nous
prenons rendez-vous pour le mardi
9 novembre, soir de sa prochaine
date en solo au bas des pentes de
la Croix-Rousse.
Avec une telle dégaine, une voix et
un bagout pareils, ce type a
forcément d'autres choses à raconter... ■
Nestor CHELSINE

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