Le Centre Sheraton en guerre contre le gaspillage

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Le Centre Sheraton en guerre contre le gaspillage
LA PRESSE AFFAIRES
L A PRESSE MONTRÉAL JEUDI 21 AVRIL 2011
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PORTFOLIO
LES DOSSIERS SPÉCIAUX DE LA PRESSE AFFAIRES
DES TOMATES BIOS D’ICI
BIENTÔT EN GRAND NOMBRE
PAGE 10
LES TECHNOLOGIES VERTES ET L’ENTREPRISE
Le directeur
général de
l’hôtel Sheraton
Montréal,
Michel G.
Giguère (à
droite), et le
directeur de
l’entretien
technique,
Bruno Meunier.
PHOTO
ROBERT SKINNER,
LA PRESSE
Qui a dit que les affaires et l’environnement étaient forcément incompatibles ? De plus en plus, des entreprises d’ici nous prouvent
le contraire. Une nouvelle génération de PME mise sur des technologies vertes pour répondre aux défis et aux besoins du XXIe
siècle. Également, bon nombre d’entreprises de secteurs plus traditionnels font des efforts majeurs pour réduire leur empreinte
environnementale. Nous vous présentons aujourd’hui quelques-uns de ces innovateurs.
Le Centre Sheraton
en guerre contre le gaspillage
CAROLINE RODGERS
COLL ABOR ATION SPÉCIALE
Le 12 avril, le Centre Sheraton
de Montréal a reçu le prix
Coup de cœur de Tourisme
Montréa l pou r l’ensemble
de ses actions en matière de
développement durable lors
du Gala de reconnaissance en
environnement et développement durable de Montréal.
Il faut dire que l’établissement hôtelier ne ménage pas
ses efforts pour verdir ses acti-
vités et réduire le gaspillage
dans tous ses départements.
Cela commence par réduire
au maximum les pertes de
nourriture.
Da ns un premier temps,
les surplus alimentaires sont
congelés et donnés à des organismes charitables comme la
Tablée des chefs ou la Maison
du père. Les aliments ou restes
impropres à la consommation
sont transformés en compost.
Au cou rs de la dernière
année, l’hôtel a produit pas
moins de 111 000 litres de
compost, ce qui représente
e nv i r o n l a m oit ié de s e s
déchets totaux. Ce compost
est repris par une entreprise
spécialisée qui recueille les
matières organiques à l’hôtel,
les transforme et distribue
le produit pour fertiliser des
terres.
« En fait, nous avons maintena nt dava ntage de récupér a t ion q ue de dé c he t s ,
explique Michel G. Giguère,
directeur général. Nous avons
transformé notre conteneur
à vidanges en conteneur à
recyclage. »
Championne de l’efficacité énergétique
Depuis 10 a ns, l’usine
SC A Soi ns person nels de
Drummondville a réussi un
exploit : réduire sa consommation d’énergie de près de 85 %.
Ses efforts lui ont valu un prix
de l’Agence de l’efficacité énergétique du Québec, en février.
L’e n t r e pr i s e
d e
Drummondville est une filiale
d’une multinationale suédoise,
et emploie 20 0 personnes.
L’usine fabrique des piqués pour
les lits d’hôpitaux, des culottes
protectrices et d’autres produits
d’incontinence pour adultes.
« E n temps nor ma l , nos
lignes de production, qui comportent de grosses machines,
consomment beaucoup d’énergie, dit Josée Paul, ingénieure
et directrice, systèmes qualité,
santé et sécurité et environnement. Nous avons développé
plusieurs initiatives au cours
des années pour réduire cette
consommation. »
On a installé un mur solaire
qui chauffe l’air avant d’entrer
dans le bâtiment. De plus, on a
installé un système de gestion
central informatisé qui permet de suivre, en temps réel,
toutes les fluctuations dans la
consommation d’énergie reliée
à la climatisation, à la ventilation ou au chauffage.
« Si on a une section du
bâtiment où un équipement
n’est pas en fonction, on peut
programmer la consommation
en conséquence, et s’il y a un
problème de gaspillage d’énergie quelque part, on est en
mesure de s’ajuster très rapidement », ajoute-t-elle.
Un système de récupération
de la chaleur dégagée par les
machines permet de réduire la
consommation en gaz naturel
servant à chauffer l’usine. On
récupère aussi la chaleur des
compresseurs pour chauffer les
quais de chargement l’hiver.
Réduction des déchets
L’entreprise fait aussi beau-
En rénovant ses salles de
bains l’an dernier, l’hôtel a
réduit considérablement sa
consommation d’eau grâce à
des robinets, des douches et
des toilettes modernes à moin-
Au cours de la dernière année, l’hôtel a produit pas moins
de 111 000 litres de compost, ce qui représente environ
la moitié de ses déchets totaux.
SCA DRUMMONDVILLE
CAROLINE RODGERS
COLL ABOR ATION SPÉCIALE
Salles de bains
coup d’efforts pour réduire
ses déchets. Environ 92 % des
rebuts générés par l’usine sont
recyclés.
«Quand on fabrique un produit, il y a des retailles, dit Josée
Paul. On est en mesure de les
revendre à une entreprise qui les
recycle pour fabriquer des bancs
de parc. De plus, les produits
qui présentent des imperfections
et sont invendables au client
sont redirigés à une autre entreprise qui récupère les matières
premières pour leur donner une
deuxième vie.»
Mais avant cela, on tente évidemment de réduire la quantité de rejets à la source, grâce
à des systèmes de caméras sur
les chaînes de production, ou
des programmes d’amélioration continue de type Kaisen.
Grâce à des méthodes de
compression des produits, on
peut aussi réduire la quantité
d’emballage utilisé et économiser de l’espace. Cela permet
également d’économiser du
carburant pour le transport.
dre débit. Les robinets, à eux
seuls, permettent de réduire
de moitié l’eau consommée à
chaque utilisation grâce à un
jet dispersé.
Chaque fois qu’un client
quitte une chambre, on récupère aussi les savonnettes dont
l’emballage a été ouvert et les
petites bouteilles de shampoing
entamées pour les donner à des
organismes qui hébergent des
personnes dans le besoin.
« Ces produits sont comme
neufs, mais du moment qu’ils
ont servi, on ne peut plus les
laisser dans la chambre, dit
Michel G. Giguère. C’était du
vrai gaspillage quand tout cela
allait à la poubelle ! »
Restauration
Côté restauration, on a retiré
du menu les espèces menacées
comme le thon rouge ou le bar
du chili. À la buanderie, un
système à l’ozone a permis de
réduire la quantité de produits
utilisés pour le lavage, et de
diminuer la température de
l’eau, ce qui permet d’économiser de l’énergie.
F i n a le m e n t , e n dé c e m bre 2010, l’hôtel innovait en
devenant le premier hôtel en
Amérique du Nord à installer
des bornes de recharge pour les
véhicules électriques, en collaboration avec Hydro-Québec.