Willard van Orman Quine
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Willard van Orman Quine
UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL DÉPARTEMENT DE PHILOSOPHIE Biographie présentée à: Monsieur Pierre Poirier Dans le cadre du cours: PHI-4214-10 La philosophie analytique Sujet: Quine. Patrick Jean JEAP31036907 L E 1 ER DÉCEMBRE 2003 page 1 WILLARD VAN ORMAN QUINE (Akron, É.-U., 1908-06-25 ~ Boston, É.-U., 2000-12-25) Quine: à 19 ans à 27 ans couverture de son autobiographie parue en 1985 88 ans, à la cérémonie de Kyoto1 SOMMAIRE Biographie .......................................................................................................................................................................................... 1 Biographie intellectuelle .................................................................................................................................................................. 10 Origines et influences.................................................................................................................................................................. 10 Développement............................................................................................................................................................................ 11 Analycité ................................................................................................................................................................................ 11 Réductionnisme...................................................................................................................................................................... 14 L’empirisme sans les dogmes................................................................................................................................................. 15 Postérité ....................................................................................................................................................................................... 16 Willard Quine, géant logique (extraits) ................................................................................................................................. 17 Bibliographie: livres........................................................................................................................................................................ 19 Bibliographie: articles ..................................................................................................................................................................... 21 Liens ................................................................................................................................................................................................. 30 Références ........................................................................................................................................................................................ 31 BIOGRAPHIE2 1908 — Naissance de Quine à Akron (mot grec «haut»), ville de l’Ohio (223 000 hab., 60 000 à l’époque) faisant partie de l’agglomération de Cleveland (2 760 000 hab.)3. 1 1Sources photos: site internet Willard Van Orman Quine home page by Douglas Boyton Quine sauf pour la couverture de l’autobiographie, site internet Atrium: Philosohie: Quine Willard Van Orman. 2 2Tous les numéros de pages indiqués entre parenthèses de cette section renvoient à l’autobiographie de Quine: The Time of my Life, voir références pour détails. Toutes les notes portant sur les autres personnes que Quine ont pour principale source les Dictionnaires Le Robert, 1999. page 2 — Son père, Cloyd Robert Quine, né aussi à Akron, est le fils de Robert Stanford Quine, originaire de l’Isle de Man, et de Katherine Motz du village de Fronhofen dans le Palatinat du Rhin. Sa mère, Harriet Ellis van Orman (à l’origine van Normans), est née à Wadsworth (village au sud-ouest d’Akron) d’un père hollandais et d’une mère britannique. 1922 — En janvier, Quine gradue du Portage Path et entre au West High School. Ses matières favorites sont la grammaire de l’anglais, son introduction au latin et l’algèbre. 1923 — Quine s’inscrit au cours scientifique parmi les quatre programmes disponibles à l’époque (classique, scientifique, technique et commercial). Il songe à l'ingénierie civile. Il n’aime pas le travail de laboratoire mais se plaît en mathématiques. Il se met à écrire, gagne un concours de poésie et devient le directeur de la rédaction de l’album des finissants. — Quine occupe différents emplois temporaires (ouvrier, commis) pendant les vacances estivales et fait plusieurs excursions (auto-stop, canoé) avec des camarades dans plusieurs états (et au Canada (chutes du Niagara) où les douaniers leur refusent l’entrée en 1928 parce que son ami, sujet britannique, n’avait pas son passeport et parce que Quine avait inscrit “athéisme” comme religion dans les formulaires de routine). — Il lit toute l’œuvre d’Edgard Poe4 et apprécie particulièrement ses poèmes. À la lecture d’Eureka5, il développe un intérêt pour la philosophie. Il acquiert Things and Ideals de Max Otto et Pragmatism de William James qu’il lit de façon compulsive en y adhérent entièrement et en oubliant tout par la suite. Ibsen6, Young7 et Butler8 sont aussi au nombre de ses lectures “prétentieuses”, comme il dit lui-même (p. 38). 3 3Les chiffres sont pour 1990. Source: Dictionnaires Le Robert, 1999. 4 4Edgard Allan Poe: écrivain américain (1809 ~ 1849); carrière de critique littéraire au Southern Literary Messenger (1835-7) brisée par un alcoolisme précoce; sa vie fût abrégée par la misère, l’instabilité, l’alcool (p.-ê. drogue aussi) et la mort des femmes qu’il aima (dont celle de sa femme et cousine Virginia Clemm en 1847, épousée en 1835 à l’âge de 14 ans). Maître du conte de raisonnement (ratiocination) et d’horreur, les Américains, qui le trouvent pédant, artificiel et mécanique, le considèrent avec réserve. Son œuvre qui fut traduite en français par Baudelaire, devint l’objet d’un véritable culte en France, influençant la littérature, et est aujourd’hui classique. Ses principaux écrits sont: Les Aventures d’Arthur Gordon Pym (The Narrative of Arthur Gordon Pym of Nantucket, 1838), livre d’aventures maritimes; Histoires extraordinaire (Tales of the Grotesque and Arabesque, 1839) contenant notamment «La Chute de la Maison Usher»; Double crime dans la rue Morgue (1841), ancêtre du roman policier moderne; Le Scarabée d’or (1843), conte fondé sur la cryptographie, Le Corbeau (The Raven, 1845), poème; et The Philosophy of Composition (1846). 5 5Eureka (1848): poème en prose où Poe prétendait avoir découvert le secret de l’univers. 6 6Henrik Ibsen: poète et dramaturge norvégien (1828 ~ 1906); publia dès 1848 des poèmes dédiés aux peuples asservis, drames historiques et philosophiques, pièces à thèse soumettant les problèmes à discussion. Œuvres principales: Brand (1866), Peer Gynt (1867), Maison de poupée (1879) et Le Canard sauvage (1884). 7 7Edward Young: poète britannique (1683 ~ 1765); il menait une vie très retirée, ses échecs littéraires l’avaient rendu misanthrope. Son œuvre principale en vers blancs (sans rimes), The Complaint, or Night Thoughts on Life, Death and Immortality (1742) en fait la source du courant de la mélancolie religieuse associée aux problèmes de la mort et de la destinée, un romantique avant le titre-même. 8 8Samuel Butler: romancier britannique (1835 ~ 1902); écrivit des satyres sur les traditions religieuses et morales appuyées sur les descriptions de civilisations imaginaires; produits des ouvrages aux thèses farfelues sur page 3 1926 — Quine gradue prématurément du West High School en janvier plutôt qu’en juin. Son intérêt pour la philosophie est alors à la fois réel et simulé. Il se découvre une nouvelle fascination pour l'étymologie (George H. McKnight, English Words and their Background). Il s’incrit au Oberlin College en Ohio. Son frère Bob abandonne le même collège en 1927, à sa troisième année alors que Quine en est à sa première. 1928 — Étudiant de 2ème année d’une majeure en mathématiques, Quine s’initie par loisir à la lecture de Bertrand Russel9 avec Marriage and Morals (1927), ce qui le «disposa gentiment à son nouveau maître»10. Il lit ensuite Skeptical Essays, Philosophy (1912), Our Knowledge of the External World (1914), A-B-C of Relativity et Introduction to Mathematical Philosophy (1919). «It was these books, and not my two survey courses in philosophy, that further whetted my appetite for cosmic understanding.» (p. 58) Quine étudie aussi la littérature, le grec et le français. — Dans le cadre de sa majeure, il lit ensuite Symbolic Logic de Venn, Formulaire de mathématiques (1895-1905) de Peano11, Algebra of Logic de Couturat12, Introduction to Mathematic de Whitehead13, Mathematical Philosophy de Keyser, Principles of tous les sujets (y compris la querelle de l’évolutionnisme). Œuvres principales: Erewhon, (anagramme de Nowhere, 1872) et Ainsi va toute chair (posth., 1903). 9 9Bertrand Russel, 3e comte, mathématicien, logicien et philosophe britannique (1872 ~ 1970), prix Nobel de littérature 1950: étudia à Cambridge (1890-4), sa dissertation Les Fondements de la géométrie (1894) témoigne d’un vif intérêt pour la philosophie des mathématiques. À part que de dominer la philosophie anglaise pendant de nombreuses années, Russel s’imposa aussi avec des prises de positions antireligieuses, éthiques, sociales et politiques, en dépit de risques de scandales (il perdit son poste à Cambridge et fut condamné à six mois de prison en 1916 pour avoir affirmé son antimilitarisme et son pacifisme pendant la Première Guerre mondiale). Démocrate, individualiste et libéral, on le décrit comme un moraliste épris de liberté; il s’intéresse aux problèmes de l’éducation et à des questions de morale conjugale (dénonce les tabous, se prononce en faveur de l’union libre). Pacifiste, il le fut jusqu’à la fin de sa vie: il milita contre l’utilisation militaire de l’arme nucléaire, contre les dangers du nationalisme, il créa un tribunal révolutionnaire (Tribunal Russel, 1961) pour juger des activités de guerre des États-Unis au Vietnam et il fut l’interlocuteur direct de Khrouchtchev en Occident pendant la crise des missiles de Cuba (1962). 1010Il est intéressant de remarquer que Russel a lui-aussi écrit une autobiographie (intellectuelle): Histoire de mes idées philosophiques (1959). 1111Giuseppe Peano: logicien et mathématicien italien (1858 ~ 1932); mit au point un système de signes qui permet d’exposer les principes de la logique et les résultats des différentes banches des mathématiques dans un langage formalisé (Formulaire de mathématiques), ses notations ont été en partie conservées dans le langage formalisé actuel. Il tenta aussi de réaliser une langue internationale. 1212Louis Couturat: mathématicien, logicien et philosophe français (1868 ~ 1914); tenta de d’élaborer un langage symbolique universel fondé sur l’intuition rationnelle. 1313Alfred North Whitehead: mathématicien, logicien et philosophe britannique (1861 ~ 1947); professeur de mathématiques appliquées et de mécanique à Cambridge (G.-B.) et à l’université de Londres, puis de philosophie à Harvard (1924-37). Représentant du “néoréalisme”, il étendit sa réflexion à la sociologie culturelle, l’éducation, la métaphysique et la religion. Refusant les oppositions traditionnelles d’une attitude critique devant une interprétation exclusivement rationaliste du monde, il formula une philosophie dynamiste se présentant comme un monisme panthéiste qui fait de Dieu une nécessité immanente de l’existence et de la connaissance. Œuvres principales: Principe de la connaissance naturelle (1919), Le Concept de nature (1920), Le Devenir de la religion page 4 Mathematics de Russel et le plus important («crowning glory», p. 59), les Principia Mathematica14 de Whitehead et Russel. 1929 — Voyage en Europe. Retour au collège en septembre. Cours d’allemand. 1930 — Quine soumet sa thèse de licence portant sur les Principia Mathematica en janvier et gradue (BA) du Oberlin College avec une moyenne inférieure à A– sur quatre ans. La preuve de sa thèse comprend dix-huit pages de symboles qu’il réduira à trois pour le Journal of the London Mathematical Society (1933) (p. 73). — Première publication professionnelle: Quine est invité à réviser Foundations of Geometry and Induction de Jean Nicod pour l’American Mathematical Monthly. — Quine se marie avec Naomi Clayton, une finissante en latin de Toledo, en Ohio. Ils emménagent à Cambridge, au Massachusetts. Les débuts sont difficiles: il étudie et elle travaille dans un magasin à rayons de Boston; leur budget hebdomadaire pour la nourriture est de cinq dollars. — Quine est admit à l’université Harvard de Cambridge pour une formation de mathématicien sous la direction de Lewis15 et de Whitehead qu’il admire; ce dernier dirige sa thèse de doctorat. Il fréquente les Whitehead qui reçoivent chez eux, les dimanches, les étudiants gradués en philosophie ainsi que leurs épouses. Bertie et Alfed Whitehead ont chacun leur salon. Celle-ci désapprouve Russell pour des raisons superficielle et celui-ci commente: «Bertie thinks I’m muddleheaded but I think Bertie’s simpleminded.» (p. 79). — Quine améliore ses notes (de A– à A+) et, préoccupé par l’insécurité financière de la dépression ainsi qu’à la suggestion de Lewis, il entreprend un doctorat en philosophie en deux ans plutôt qu’en trois, ce qui est rare. 1931 — Il obtient sa maîtrise ès arts en juin et gagne la bourse d’études James Walker pour l’année suivante (800$, soit la moitié des frais de cours). — Octobre: Quine assiste à une lecture de Russell présentée par Whitehead qui introduit les deux hommes. Russell se montre intéressé par les projets de Quine et répondra avec une «éloge généreuse» et une discussion détaillée lorsque celui-ci lui enverra le résultat de ses travaux en 1934 (p. 84). (1926) et Les Buts de l’éducation (1929). 1414Principia mathematica: ouvrage majeur de Whitehead et Russel (1910-3), d’une grande influence aussi bien en philosophie qu’en mathématiques. Il s’agit d’une tentative pour établir les fondements purement logiques des mathématiques dans laquelle ils en donnèrent une nouvelle formulation en les réduisant à la théorie des ensembles et en rejetant toute proposition intuitive. Le but était de faire de la logique la base des notions et propositions mathématiques. Ce logicisme fut critiqué (entre autres par Kurt Gödel en 1931) mais apporta néanmoins une méthode d’analyse et une langue symbolique rigoureuse aux travaux de logique mathématique ultérieurs, permettant d’éviter les ambiguïtés du langage courant et de mettre en évidence l’existence d’énoncés dépourvus de sens, notion qu’exploita le cercle de Vienne par la suite. 1515Clarence Irving Lewis: logicien américain (1883 ~ 1964); définit l’implication stricte et la distingua de l’implication logistique ou matérielle de Russell qui conduisait à certains paradoxes. Il formula les bases des logiques modales en introduisant la notion modale du possible et tenta aussi de lier une logique formalisée à une conception pragmatique de l’épistémologie. Œuvres principales: A Survey of Symbolic Logic (1918) et Logique symbolique (avec Langford, 1932). page 5 1932 — Quine remet sa dissertation de 290 pages portant sur les Principia Mathematica le 1er avril. Il reçoit sont doctorat en philosophie à 23 ans. Il bénéficie également d’une bourse (Sheldon Traveling Fellow) de Harvard pour une formation en Europe (Vienne, Prague et Warsaw). 1933 — Séjour en Europe: plusieurs pays16. tentative infructueuse de rencontre avec Wittgenstein. Visite de — Quine et Naomi prennent pension à Vienne; il assiste à des lectures de Moritz Schlick17. Cours intensifs d’allemand. Lectures variées en allemand (dont Frege18 que Quine admire). — Quine est invité par Schlick aux rencontres hebdomadaires du cercle de Vienne. À sa première visite, il rencontre quatre mathématiciens: Gödel, Karl Menger, Hans Hahn et sa sœur Olga, mariée à Otto Neurath; et, à part Schlick, le philosophe Friedrich Waismann. Le 21 janvier, il y présente un résumé en allemand de sa dissertation et rencontre Freddie Ayer19. — Prague: Quine rencontre Carnap20, dont les préoccupations sont centrées sur l’histoire de la métaphysique. Il assiste à ses lectures (explications de son Logische Syntax des Sprache). 1616Les pays ne sont pas tous mentionnés car Quine, qui aimait beaucoup voyager, visita pas moins de 118 pays au cours de sa vie; ce qui est impossible à rapporter en détails ici. 1717Moritz Schlick: philosophe allemand (1882 ~ 1936); professeur de philosophie des sciences inductives à Vienne; fonda le cercle de Vienne; exposa la théorie générale de la connaissance du positivisme logique (ou néopositivisme ou philosophie analytique), fondée sur la distinction des énoncés empiriques (synthétique a posteriori) et des propositions logiques de la science (analytiques ou tautologiques), en développant et en nuançant les thèses du Tractatus logico-philosophicus (1921) de Wittgenstein. Il dénonça également les pseudoproblèmes de la métaphysique et s’intéressa aussi à l’éthique et l’esthétique. Il fut assassiné par un étudiant. Œuvres principales: Espace et temps dans la physique contemporaine (1917), Théorie générale de la connaissance (1918) et Questions d’éthique (1930). 1818Gottlob Frege: mathématicien et logicien allemand (1848 ~ 1925); fonda la logique mathématique moderne en cherchant un idéal d’une méthode strictement scientifique; construisit une langue symbolique pour remédier à l’inadéquation constatée du langage courant. Les symboles rendaient possibles le calcul des propositions sous la forme d’un système déductif de l’analyse de la structure interne de la proposition elle-même. La proposition n’était plus analysée en termes de sujet et de prédicat mais de fonctions propositionnelles variables et d’arguments (définis mais susceptibles d’être substitués à des variables dans des fonctions logiques). La logique des classes pouvait se fonder sur le calcul des fonctions et l’utilisation des quantificateurs. Frege ouvrit également la voie à la sémantique en introduisant une différence entre signes, sens, et dénotation ou référence. Ses travaux influencèrent Wittgenstein, Carnap, Hilbert et Russell. Il constata lui-même la limites de ses recherches. 1919Freddie Ayer (sir Alfred Jules): philosophe britannique (1910 ~ 1989); ses écrits portèrent sur l’empirisme et la philosophie analytique (plusieurs ouvrages sur Russell et Wittgenstein), Language, Truth, and Logic (1935). 2020Rudolf Carnap: logicien et philosophe américain d’origine allemande (1891 ~ 1970); élève de Frege, professeur de logique des sciences à Prague (1931) puis, émigré, à Chicago (1936); il est un des plus éminents représentants du cercle de Vienne. Il dirigea l’International Encyclopedia of Unified Science avec Neurath et Morris. Il tenta de constituer un langage rigoureux, fondé sur la logique formelle, pour unifier le savoir scientifique et afin d’éliminer les concept et les problèmes vides de sens (La Structure logique du monde, 1928 et Syntaxe logique du langage, 1934). Il tenta également de réduire la logique à une pure question de syntaxe, la considérant comme un système de conventions librement choisies par le logicien (principe de tolérance). Il élagit sa réflexion, dans ces écrits ultérieurs, aux études de sémantique, au rapport des expressions du langage, aux page 6 — Mai: il rencontre Àukasiewicz21 et Tarski22, à Warsaw, en Pologne. Il assiste aux lectures de LeÚnewski23. — Juin: retour à Akron avec sept dollars en poche; le reste de l’été se passe chez les parents de Quine. — Quine est admis en tant que Junior Fellow (comprenant un logement à Ridgely Hall) à la Society of Fellows (chargés de cours) dont les pères fondateurs furent Lawrence J. Hendeson24, A. Lawrence Lowell25 et, secondairement, Whitehead et John Livingston Lowes26. Bien qu’extrêmement anxieux, sa première prestation d’enseignant est applaudie par les étudiants qui y assistent. 1934 — Novembre: les Harvard Press publient A system of Logistic, préfacé par Whitehead. S'apercevant de deux fautes de frappe, Quine écrit un article de neuf pages, «A method of generating part of artihmetic without use of intuitive logic», pour le Bulletin of the American Mathematical Society, afin d’apporter ses corrections publiquement (p. 114). Il résume également des volumes de Peirce et la Logische Syntax der Sprache de Carnap. 1935 — Septembre: Naomi accouche avec difficultés (forceps et incisions) d’Elizabeth. objets et aux situations qu’elles désignent (Signification et Nécessité, 1947; Introduction à la sémantique, 1948; Introduction à la logique symbolique, 1954). 2121Jan Àukasiewiz: logicien polonais (1878 ~ 1956); chef de l’école analytique polonaise (école de Varsovie); tenta de renouveler la logique en élargissant la logique aristotélicienne. Il travailla avec Tarski, créa un symbolisme logique différent de celui de Russell et fut également l’un des fondateurs de l’histoire de la logique formelle. Œuvres principales: Sur le principe de contradiction chez Aristote, La logique bivalente et Les Fondements logiques du calcul des probabilités. 2222Alfred Tarski: mathématicien et logicien américain d’origine polonaise (1902 ~ 1983); il rompit avec le calcul classique des propositions que deux valeurs de vérité; il élabora, avec Àukasiewicz, des systèmes logiques à trois valeurs (vrai, faux, possible) puis à n (nombre infini) valeurs. Une sémantique générale (étude des rapports des signes avec une donnée des conditions de vérité et de fausseté des propositions du langage) était selon lui nécessaire à toute analyse syntaxique du langage; il précisa la distinction entre les niveaux de la logique et de la métalogique, entre le langage et le métalangage. Contrairement à Carnap et Chrurch qui, suite à Frege, tentèrent se systématiser une sémantique “intensionnelle” (étude de la signification), Tarski et son école développèrent une sémantique “extensionnelle” (étude des relations entre les propositions et ce qu’elles désignent) présenté comme algèbre dans les classes d’arithmétique. Œuvres principales: La Notion de la vérité dans les langages formels (1931-5), Introduction à la logique mathématique (1937), La Conception sémantique de la vérité (1944) et Logique, sémantique et métaphysique (1956). 2323StanisÁaw LeÚniewski: philosophe et logicien polonais (1886 ~ 1839); élève de Àukasiewica, représentant de l’école de Vasovie. 2424Physiologiste du sang converti en sociologue. 2525Président retiré de Harvard. 2626Auteur de Road to Xanadu; son cadeau à l’origine anonyme d’un million de dollars rendit possible la fondation de la Society of Fellows. page 7 — Quine rédige Truth by convention d’après ses lectures de Carnap de 1934 pour un Festschrift (brochure commémorative) de Whitehead. «Truth by convention already bore the seeds of my apostasy.» (p. 122) — Décembre: Carnap arrive de Prague pour des lectures à Chicago dans le cadre d’un séminaire où il expose principalement ses thèses (Logische Syntax). Quine est présent et reçoit Carnap et son épouse Ina chez lui du 23 au 28. 1936 — Mars: première parution du Journal of Symbolic Logic de l’Association for Symbolic Logic fondée en 1935. — Nouveau séjour de Carnap à Harvard où il donne des cours pendant l’été; Quine y assiste. — Quine accède à la faculté de philosophie (faculty instructor and tutor) de Harvard; il y enseigne la logique et la philosophie. Il occupera le poste jusqu’en 1978. Quine enseignera aussi à Oxford, au Collège de France, à Tokyo et à Sno Paulo. 1937 — Quine donne des cours de logique de base et de logique mathématique. Mai: naissance de sa deuxième fille Norma. — Automne: Quine donne des cours sur le positivisme logique de Carnap. 1938 — Janvier: Quine est élu vice-président de l’Association for Symbolic Logic. — La montée du nazisme multiplie les séjours (temporaires et permanents) de plus en plus d’intellectuels européens aux États-Unis. 1939 — Septembre à Harvard: Quine assiste à la Conference for the Unity of Science. «Basically this was the Vienna Circle, with some accretions, in international exile.»27 (p. 140) Quine y rencontre Neurath28 qui alors éditait Erkenntnis (“connaissance”, philosophique ou physique), trimestriel du cercle de Vienne. Quine y contribue (A logistical approach to the ontological problem) mais l’impression en est empêchée par l’invasion allemande de la Hollande. 1940 — Publication de Mathematical Logic, qui reprend l’essentiel de son discours publié depuis 1937 (p. 145). Quine est promu comme associate professor. — Juillet à décembre: rédaction d’Elementary Logic; Quine côtoie Canap, Russel et Tarski. 1941 — Par correspondance, Quine prend des cours d’analyse cryptographique administrés par la Marine américaine afin de contribuer à l’effort de guerre. 1942 — Février: l’expertise de Quine est requise pour une commission de la réserve navale. — Mai: Quine donne un cours historique sur Leibniz à Harvard. — Voyages en Amérique du Sud, visite de plusieurs pays. Quine enseigne la logique à l’Escola Livre de Sociologia e Política de l’Universidade de São Paulo (p. 170) comme professeur en visite. 2727J. H. Woodger, Ernest Nagel, Charles Morris, Tarski... 2828Otto Neurath: philosophe et logicien allemand d’origine autrichienne (1882 ~ 1945); représentant du cercle de Vienne; dirigea l’International Encyclopedia of Unified Science avec Carnap et Morris, à Chicago. page 8 — Il retourne à Boston en septembre, est engagé comme lieutenant dans la Marine américaine et doit se rapporter à Washington. La majeure partie de son mandat (qu’il gardera secret pendant trente-cinq ans, jusqu’aux publications en Angleterre de livres populaires dévoilant tout) est de lire les messages secrets des sous-marins allemands. Son mandat dure trois ans (officiellement en service jusqu’en 1946). 1944 — Septembre: Quine publie enfin (tentatives depuis 1942) en portugais O Sentido da nova lógica, traduit en anglais sous le titre Notes on existence and necessity. «I saw O Sentido... not only as a way of planting something in Brazil that might grow, but also as my farewell to philosophy and abstract science for the forseealble future in any language.» (p. 174) — Les années 1944-5 sont un mélange dans le désordre («tangle of five strands») de guerre, de remue-ménage domestique, de socialisation, d’auto-stop et de logique (p. 185). Quine se fait offrir le poste d’attaché culturel au Brésil par le département d’État. En attendant son congé de la marine, il est promu Lieutenant Commander. Il rencontre pour la première fois l’officier (ultimement lieutenant) Marjorie Boynton. 1945 — Divorce de Quine et Naomi en juin. 1946 — Retour en fonctions à Harvard en février. Correspondance entre Quine et Carnap sur le manuscrit de Meaning and Necessity (Carnap). Quine donne des cours d’introduction à la logique et un cours historique sur Hume. «The critical knowledge of Hume that I would need for my course would mesh with my own philosophical thinking, providing enrichment and perspective.» (p. 194) Débute la rédaction de Methods of Logic qui paraîtra en 1950. 1947 — Études de langues étrangères (les intérêts de Quine pour la linguistique et la sémantique sont manifestes depuis plusieurs années et le philosophe profite toujours de ses nombreux voyages pour approfondir ses connaissances). 1948 — Enseignement à Yale. Quine rencontre Gödel29 dont il avait lu plusieurs écrits. Il devient Professor of Philosophy à Harvard (jusqu’en 1956). — Quine convole en secondes noces avec Marjorie Boynton. 1949 — Enseignement, lectures, rencontres. Quine est nommé Senior Fellow à la Society of Fellows de Harvard (jusqu’en 1978). — Il devient membre de l’American Academy of Arts and Sciences. 1950 — Naissance de Douglas, premier enfant du couple Quine-Boynton, le 20 décembre. 1951 — Parution de Deux dogmes de l’empirisme: Quine s’affirme empiriste mais se sépare de l’empirisme classique. Les affirmations de Quine provoquent plusieurs débats philosophiques et scientifiques. 1952 — Février: Quine est nommé président annuel (“chairman”) du département de philosophie de Harvard (p. 228). 2929Kurt Gödel: logicien américain d’origine autrichienne (1906 ~ 1978); mit au point le procédé d’arithmétisation de la syntaxe en logique mathématique dont l’application l’amena à formuler deux théorèmes célèbres (dits de Gödel) en mathématiques. Soit qu’une arithmétique non contradictoire comporte des énoncés “indécidables” (! système complet) et que, parmi ces énoncés ne pouvant être démontrés se trouve l’affirmation de la non-contradiction du système lui-même. Ces théorèmes mirent en évidence les limites de la possibilité de formalisation d’un système. Œuvre principale: Über formal unentscheidbare Sätze der «Principia Mathematica» und verwandter Systeme (1931). page 9 1953 — Publication de From a Logical Point of View. — Quine reçoit sa première licence d’honneur: maître ès arts honoris causa de l’université d’Oxford, en Angleterre. — Il devient président de l’Association for Symbolic Logic (jusqu’en 1955). 1954 — Quine se voit décerné le Bicentennial Silver Medallion de l’université Columbia de New York. 1955 — Publication de Mathematical Logic. — Docteur ès lettres honoris causa de l’Oberlin College. 1956 — Quine occupe la chaire de philosophie Edgar Pierce de Harvard (Professor of Philosophy), il y restera jusqu’en 1978. — Il travaille aussi à l’Institute for Advance Studies à Princeton au New Jersey. 1957 — Quine est nommé président de la Society of Fellows de Harvard et aussi de l’America Philosophical Association. Il est également membre de l’American Philosophical Society. — Juin: docteur ès sciences honoris causa de l’université de l’État d’Ohio. 1958 — Quine passe deux ans au Centre for Advance Studies in the Behavioral Sciences à Palo Alto en Californie. 1959 — Quine devient membre correspondant de la British Academy. 1960 — Publication de Word and Object. 1963 — Quine devient membre correspondant du Instituto Brasileiro de Filosophia. 1965 — Passage au Centre for Advance Studies de la Wesleyan University, à Middletown, au Connecticut. — Octobre: docteur ès sciences honoris causa de l’université de Lille, en France. — Décembre: docteur ès lettres honoris causa de l’université d’Akron, en Ohio. 1966 — Publication de The Ways of Paradox. — Juin: docteur ès lettres honoris causa de l’université Washington, à St-Louis, au Missouri. 1967 — Mai: docteur ès lettres humaines (“Litterarum Humaniorum Doctor”) honoris causa de l’université de Chicago 1969 — Publication de Ontological Relativity. 1970 — Juin: docteur ès lettres honoris causa de la Temple University, à Philadelphie et de l’université d’Oxford en Angleterre. — L’université Columbia de New York décerne à Quine la médaille d’or Nicholas Murray Butler30. 1973 — Quine est nommé Sir Henry Saville Fellow du Merton College de l’université d’Oxford. 1977 — Il devient membre du National Academy of Sciences de Washington. 3030Nicholas Murray Butler: philosophe et universitaire américain (1862 ~ 1947); ancien président de l’université Columbia; écrits de sciences politiques et sociales; prix Nobel de la paix (1931). page 10 1978 — Quine enseigne à l’Institut de France. — Juin: docteur ès lettres honoris causa de l’université Cambridge d’Angleterre. — Il est nommé Emeritus Professor of Philosophy à Harvard, titre qu’il conserve jusqu’à sa mort. 1979 — Passage à la Nowegian Academy of Sciences — Juin: docteur ès sciences honoris causa de l’université Harvard. 1980 — Juin: doctores honoris causa filosofie hedersdoctorer de l’université d’Uppsala en Suède. 1981 — Mai: docteur ès lettres humaines honoris causa de l’université de Syracuse dans l’État de New York. 1982 — Décembre: docteur en philosophie honoris causa de l’université de Berne en Suisse. 1983 — Mai: docteur ès lettres honoris causa du Ripon College au Wisconsin. 1986 — Docteur en philosophie honoris causa de l’université de Granada en Espagne. 1989 — Mai: docteur ès lettres honoris causa de l’Adelphi University, New York. 1991 — Prague: Quine reçoit la médaille d’or F. Polacky. 1993 — Prague: médaille d’or de l’université Charles. — Suède: prix Rolf Schock (premier prix en logique et philosophie). 1996 — Japon: Quine reçoit le prix Kyoto de la fondation Inamouri de Kyocera en novembre. Le président Bill Clinton le congratule lors d’une cérémonie présidée par le prince et la princesse. 1997 — Juin: docteur en philosophie honoris causa de l’université d’Oldenburg en Allemagne. 2000 — Mort de Quine, le jour de Noël à Boston, à l’âge vénérable de quatre-vingt-douze ans. page 11 BIOGRAPHIE INTELLECTUELLE Thèses importantes défendues par Quine Quine est une grande figure de la philosophie logique et linguistique qui a dominé la théorie des sciences du XXe siècle. Il est difficile de lui accoler une étiquette: revendications empiriques mais détachement par rapport aux principes fondamentaux de l’empirisme, philosophe analytique mais critique face aux projets du néopositivisme, béhavioriste pragmatique mais défenseur d’une épistémologie naturaliste. Décidément, les sources de paradoxes potentiels ne manquent pas. Quine accorde une place théorique importante à l’expérience mais se contente d’un mode d’argumentation purement discursif. On lui attribut le titre d’empiriste relatif. La grande originalité de Quine (et ce à quoi il est le plus associé) se trouve sans aucun doute énoncé dans son essai Deux dogmes de l’empirisme. Mis à part les recherches dans les domaines plus spécialisés de la logique, des mathématiques, de la linguistique, de la sémantique et des sciences cognitives et comportementales; le nœud de la philosophie de Quine, son innovation, le grand changement qu’elle apportât (la matière à controverse), le principe architectonique de toute son entreprise y est décrit. On y trouve tous les thèmes qui vont alimenter les sujets de ses thèses ultérieures. Origine et influences Comme on peut le constater à l’examen des notes sur les personnes qu’il côtoie, la grande majorité de l’entourage de Quine est constituée de mathématiciens, de logiciens et de philosophes en moindre partie. Dans sont autobiographie, l’auteur ne cache pas son admiration pour Frege, Russell et Carnap. On s’en doute, ces trois hommes ne sont pas les seules influences de sa pensée mais ils cristallisent bien les trois principales pierres d’angle qui permirent la philosophie de Quine. D’un côté, Frege ouvrit la voie de réflexion avec la sémantique et créa l’essentiel du vocabulaire conceptuel. De page 12 l’autre, on peut identifier les difficultés méthodologiques et métaphysiques de Russell et Carnap avec les deux dogmes contre lesquels Quine s’insurgea. page 13 Développement Dès le début des années 1930, Quine s’inscrit dans la tradition du positivisme logique mais avec la distinction d’un intérêt plus marqué pour l’ontologie. Cette distinction consiste et consistera plus tard à un conception particulière de l’application de la logique à la connaissance de la réalité. Pour Quine, une bonne philosophie est celle qui explore les traits fondamentaux du réel, d’où une indifférence à Husserl et à Sartre. Représentant du néopositivisme, il dénonce le néoréalisme ou le platonisme et est contre les pratiques de “déconstruction” qui s’inspirent de Derrida. Cette distinction se trouve dans les Deux Dogmes.... Le dogme désigne un point de doctrine établi comme vérité fondamentale et incontestable. Il diffère du postulat qui lui, est un principe indémontrable mais qui semble légitime. Au point de vue formel, une définition, une hypothèse, un postulat jouent le même rôle.31 La notion de légitimité est ici importante; elle trace la mince différence entre le postulat qui requiert l’assentiment de l’inter-locuteur pour poursuivre un raisonnement déductif et le dogme qui revêt un caractère nettement plus péjoratif, est immanquablement associé à un endoctrinement (philosophique ou religieux). Les deux demeurent intimement liés; s’appuyant l’un sur l’autre et se confondant par instants. Tout cela pour dire que ce Quine appelle des dogmes trouvaient leur origine dans des postulats généralement admis et identifiés comme tels par l’ensemble des scientifiques se réclamant d’allégeance empiriste (et pour bien d’autres aussi). Le premier de ces dogmes est de croire au clivage entre les vérités analytiques (a priori, toujours vraies, indépendamment des fait) et les vérités synthétiques (a posteriori, selon les faits observés). Le second est le réductionnisme qui consiste à croire que chaque énoncé doué de signification équivaut à une construction logique à partir de termes qui renvoient à l’expérience immédiate32. Ces deux croyances sont, selon Quine, mal fondées et leur abandon mènerait à amoindrir la dichotomie entre la métaphysique spéculative et les sciences de la natures (empiriques) et la pensée effectue un retour à un certain pragmatisme (pour ne pas dire béhaviorisme). Analycité: 3131Lalande, Vocabulaire de philosophie, cité dans les dictionnaires Le Robert, 1973, p. 1357. 3232Quine, Deux dogmes de l’empirisme, p. 93. page 14 Le clivage fondé sur l’analycité des énoncés découle directement du clivage kantien entre les vérités analytiques a priori et les vérités synthétiques a posteriori. Bien qu’il soit le philosophe le plus représentatif de cette distinction (Critique de la raison pure), Kant n’est pas le premier penseur à y avoir réfléchi: Hume parlait de relations d’idées par opposition à des relations de faits tandis que Leibniz distinguait aussi les vérités de raisons des vérités de faits. On parle de différence entre les énoncés plutôt qu’entre les vérités depuis le tournant linguistique instauré par Frege. La valeur de vérité ne s’applique plus aux faits ou aux principes logiques mais aux énoncés linguistiques les décrivant. Bien qu’il ait admis lui-même avoir fait fausse route sur quelques problèmes philosophiques, la distinction amenée par Frege marque les débuts de la sémantique et qu’on l’amorce de façon très serrée ou bien que l’on fasse semblant de l’ignorer, le tournant linguistique est un détour que l’on ne peut plus esquiver. Les choses en elle-mêmes, qui ne sont pas normalisées par le discours de la pensée, sont maintenant distinguées du sens que l’on prête au concept correspondant symbolisé par le mot, représentation graphique du nom, et à la signification, contenu sémantique du concept. Quine remarque que le critère kantien sur les jugements analytiques (qui n’attribuent rien de plus au sujet que ce qui est déjà implicitement inclus en lui) se limite aux énoncés ayant la forme sujetprédicat et que la notion d’inclusion à laquelle fait appel la définition, n’est pas précisée. Après le tournant linguistique, un jugement analytique est devenu un énoncé analytique et Quine adapte la définition de Kant: un énoncé est analytique lorsqu’il est vrai en vertu des significations et indépendamment des faits33. N’oublions pas que la signification est indépendante de la dénotation (du fait ou de la référence). Pour reprendre le célèbre exemple de Frege; les expressions “étoile du matin” et “étoile du soir” ont deux significations différentes mais nomment le même référent, la planète Vénus. Dans cette optique, l’opposition classique en philosophie d’opposer l’intension à l’extension (issue de la théorie des essences d’Aristote) ne tient plus la route après le tournant; la signification n’est pas reliée aux êtres, aux objets référents, mais aux formes linguistiques, on parle alors davantage d’opposition connotation/dénotation. La signification, c’est ce que devient l’essence, une fois divorcée d’avec l’objet de la référence et remariée au mot34. Il demeure malgré tout un doute sur la nature des significations qui, séparées de leurs référents et ne s’occupant plus que des formes linguistiques (synonymie) et des énoncés (analycité), omet la définition de son propre statut; entité en soi ou chimère de la raison? 3333Quine, Deux dogmes de l’empirisme, p. 94. 3434Quine, ibid., p. 95. page 15 Les énoncés analytiques se divisent en deux classes: ceux logiquement vrais, les tautologies («Aucun homme non marié n’est marié.»), qui dépendent de l’interprétation de leurs particules logiques, et les vérités logiques du type “définition” («Aucun célibataire n’est marié.»), qui font appel à la notion obscure de synonymie. La vérité des définitions dépend d’une relation de synonymie déjà empiriquement constatée entre des formes linguistiques dans l’usage courant et ensuite d’être répertorié et explicité par le lexicographe. La synonymie des formes linguistiques dont dépend la vérité logique de la définition ne traduit que les formes langagières de l’usage. Lorsque la définition va plus loin que la mention de synonymies préexistantes, elle devient une “explication” (Carnap) modifiant (améliorant ou précisant) le definiendum mais s’appuyant tout de même sur d’autres définitions (synonymies préexistantes) et s’insérant toujours dans un contexte. Le seul cas d’adéquation parfaite entre le définiendum et le déficiens, de transparence idéale de la synonymie, serait l’introduction explicite de nouvelles notations logiques; autrement, la définition ne fait que reposer sur la synonymie plutôt que de l’expliquer. Si la synonymie de deux formes linguistiques provient de leur substituabilité mutuelle ou salva veritate (selon Leibniz)35, la force de cette condition varie selon la richesse orthographique et grammaticale de la langue envisagée. Elle n’est salva veritate que dans le cas d’équivalence extensionnelle des formes. L’ensemble des “lapins” et l’ensemble des “lièvres domestiques” dénotent la même extension mais cela n’est pas suffisant pour reconnaître la synonymie cognitive car on ne tient alors pas compte des occurrences particulières de l’emploi des mots, des effets de style littéraire, des perversions de la langue... Hormis les ambiguïtés soulevant des questions techniques plus précises, la substituabilité salva veritate devient donc salva analyticitate36. Mais cela ne résout pas le problème de l’analycité et de la distinction entre les énoncés analytiques et les énoncés synthétiques qui semble si claire dans un langage artificiel précis muni de règles sémantiques explicites, ne l’est en fait pas plus que dans le langage ordinaire. L’énoncé est analytique s’il est vrai premièrement, et aussi s’il est vrai conformément à un ensemble de règles sémantiques ce qui équivaut à un ensemble de postulats37. Un langage artificiel donne l'illusion d’une nette distinction du fait qu’il présente un aspect de “paire ordonnées” entre un ensemble nominal et un ensemble de règles sémantiques explicites qui sont souvent des traductions du langage ordinaire. Il 3535Quine, ibid., p. 101. 3636Quine, ibid., p. 106. 3737Quine, ibid., p. 109. page 16 n’y a alors aucune raison d’espérer que le problème de l’analycité sera illuminé par la langue artificielle.38 Les règles sémantiques font immanquablement appel à des notions de conventions orthographiques, de facteurs de la vie mentale et de la vie culturelle, mais le problème serait-il simplement de prendre l’analycité pour une donnée irréductible tel que l’avait conçu Kant et comme presque tous les empiristes le concevaient depuis? « Il est évident que la vérité dépend en général à la fois du langage et des faits extralinguistiques. [...] C’est pourquoi on peut être tenté de penser que la vérité d’un énoncé, en général, est analysable en deux composantes, une composante linguistique et une composante factuelle. Étant donné cette supposition, il devient alors raisonnable de penser que, dans certains énoncés, la composante factuelle puisse être nulle et que de tels énoncés soit analytiques. Mais aussi raisonnable que paraisse cette hypothèse a priori, on n’a toujours pas réussi à tracer une frontière entre les énoncé analytiques et synthétiques. Croire qu’une telle distinction peut être tracée est un dogme non empirique des empiristes, une profession de foi métaphysique. »39 Ce qui expliquerait les impasses de Carnap. L’affirmation de Quine est grande: elle attaque Kant à sa source (a priori vs a posteriori), remet Frege à sa place (les significations ne sont pas des entités), invalide un principe fondamental du cercle de Vienne (distinction scientifique vs métaphysique) et, par le fait-même, sonne le glas de la philosophie analytique. Réductionnisme: Selon la théorie vérificationiste de la signification (Peirce), les énoncés sont signifiants d’après leur confirmation ou infirmation empirique, l’énoncé analytique étant le cas limite confirmé dans toutes les circonstances. Cette confirmation (ou infirmation) implique une méthode dont la similitude entre toutes les observations garantisse la synonymie (l’analycité) des énoncés parce que la relation expérience-énoncé est similaire pour tous. Le réductionnisme radical conçoit cette relation comme une constatation directe qui suppose alors que tout énoncé doué de sens peut être traduit en un énoncé (vrai ou faux) portant sur l’expérience immédiate40. Ce principe, que Quine qualifie de naïf, est antérieur à la théorie vérificationiste de la signification; Hume affirmait que toute connaissance était dérivée de l’expérience sensible. Adaptée au “jargon sémantique”, cette doctrine demande que 3838Quine, ibid., p. 110. 3939Quine, ibid., p. 111. 4040Quine, ibid., p. 112. page 17 les énoncés (pris comme unités ayant un sens) soient traduisibles dans la langue des données sensibles41. Depuis Bentham et surtout depuis Frege, le porteur fondamental de la signification n’est plus le terme mais l’énoncé et le réductionnisme radical spécifie comment on traduit l’énoncé ayant un sens dans une langue spécifiée des données sensibles. Avec l’Afbau, Carnap fût le premier empiriste à tenter sérieusement la réduction et parvint à définir un large réseau de concepts sensoriels à partir d’une mince base comprenant le langage logico-mathématique et physique. Mais cela ne représentait qu’un fragment du programme complet et l’entreprise étant vouée à l’échec, Carnap finit par abandonner le projet. Pourtant, il demeure encore chez les empiristes l’idée plus subtile que chaque énoncé synthétique peut être associé à deux séries uniques d’événements, deux séries de “possibles” dont l'occurrence de chacune accroît ou diminue la probabilité que l’énoncé soit vrai. « Le dogme du réductionnisme survit dans la supposition que chaque énoncé, isolé de ses compagnons, peut être confirmé ou infirmé. Quant à moi, en m’inspirant essentiellement de la doctrine carnapienne du monde physique dans l’Aufbau, je propose l’idée que nos énoncés sur le monde extérieur sont jugés par le tribunal de l’expérience sensible, non pas individuellement, mais seulement collectivement. »42 Avec une telle affirmation, ce qui restait au programme du cercle de Vienne s’effondre. Les apories où ses prédécesseurs (Frege, Russell, Carnap) s’étaient enlisés ne sont pas résolues comme tel mais la cause en est divulguée. Il va sans dire que les deux dogmes sont intimement liés: « Plus directement, l’un sert de support à l’autre de la manière suivante: tant que l’on admet l’idée générale de la confirmation ou de l’infirmation d’un énoncé individuel il paraît naturel d’envisager le cas limite d’un énoncé confirmé ipso facto, en toutes circonstances, et de décréter cet énoncé analytique. [...] Prise collectivement, la science est dans une double dépendance à l’égard du langage et de l’expérience; mais on ne peut pas suivre cette dualité à la trace dans les énoncés de la science, pris un à un. [...] Ce que je prétends maintenant, c’est que même en prenant pour unité l’énoncé, nous employons un tamis trop fin. L’unité de signification empirique est la totalité de la science. »43 L’empirisme sans les dogmes: 4141Quine, ibid., p. 113. 4242Quine, ibid., p. 115. 4343Quine, ibid., p. 116. page 18 La totalité de la science fait partie de l’ensemble des croyances que Quine compare à une étoffe tissée par l’homme, dont le contact avec l’expérience ne se fait qu’aux contours44. Il emploie également l’image d’un champ de forces dans la même optique. Les expériences contraires entraînent des réajustements qui en entraînent d’autres logiquement liés et aucune expérience particulière n’est reliée qu’à un seul énoncé (observationnel). Selon cette conception, on ne distingue plus d’énoncés analytiques de synthétiques; on préserve la vérité de certains énoncés en toutes circonstances mais ceux-ci ne sont point à l’abri de la révision. L’attitude de Quine est nettement moins rigoriste quant aux traditions scientifiques advenant le cas de nouvelles découvertes majeures comme ce fût le cas avec la physique de Einstein remettant en cause tous les principes de la physique newtonienne. Les énoncés théoriques abstraits (mathématiques, physiques, logique, ontologie) sont au centre du champ du savoir et ne sont reliés avec les pourtours sensoriels particuliers qu’en très petit nombre. Avec une telle critique de la méthode empirique et une conception de la réalité aussi naturaliste de la science, Quine surprend lorsque, après un aussi net rejet, il annonce qu’il ne se détache pas pour autant de l’empirisme et continue à concevoir, en dernière instance, le schème conceptuel de la science comme un instrument destiné à prédire l’expérience future, à partir de l’expérience passée45. Dans cette optique, les objets physiques sont, “conceptuellement”, des entités irréductibles, culturellement postulées. « Si le mythe des objets physiques est supérieur à la plupart des autres, d’un point de vue épistémologique, c’est qu’il s’est révélé être un instrument plus efficace que les autres mythes, pour insérer une structure maniable dans le flux de l’expérience. [...] La science est un prolongement du sens commun: gonfler l’ontologie pour simplifier la théorie. [...] En outre, nous postulons, dans le même esprit, les entités abstraites qui forment la substance des mathématiques – en dernière instance, des classes, des classes de classes, etc. Du point de vue épistémologique, elles ont le même statut de mythe que les objets physiques et les dieux, ni meilleur ni pire: la seule différence étant le degré avec lequel ils facilitent nos interactions avec les expériences sensorielles. »46 En d’autre mots, ce que dit Quine, c’est qu’il faut voir l’ensemble du discours scientifique comme un énoncé de croyances sur le monde et que, toujours susceptible d’être remanié, c’est l’énoncé qui épistémologiquement convient le mieux. Ce qui importe techniquement, c’est la commodité du schème conceptuel. La différence de degré est une inclination pragmatique (due au 4444Quine, ibid., p. 117. 4545Quine, ibid., p. 119. 4646Quine, ibid., pp. 120-1. page 19 conservatisme et à la recherche de simplicité) à ajuster un fil plutôt qu’un autre, pour reprendre l’image de l’étoffe, en s'accommodant ainsi des expériences récalcitrantes. Quelle méthode de recherche proposer alors? La méthode de Carnap semblait avoir du bon car elle était très pragmatique en ce qui concernait les objets physiques mais cessait de l’être pour les énoncés analytiques; Quine veut étendre ce pragmatisme à tous les énoncés scientifiques. « En répudiant une telle frontière [analytique/synthétique], j’épouse un pragmatisme plus profond [que celui de Carnap et Lewis]. Chaque homme reçoit un héritage scientifique, plus un bombardement continuel de stimulations sensorielles; et les considérations qui le guident lorsqu’il taille son héritage scientifique, pour qu’il puisse être endossé par ses simulations sensorielles continuelles, sont pragmatiques pour autant qu’elles sont rationnelles. »47 Postérité Quine s’oppose peut-être par son scepticisme à la philosophie analytique mais il en conserve les méthodes d’analyse logique et linguistique; le critère de vérifiabilité, par exemple, demeure une position commune entre l’attitude néopositiviste et sa philosophie. Son originalité est de tenter de constituer un empirisme non atomique et il s’oppose à Carnap sur ce point. Le problème de l’induction ne revêt pas chez lui autant d’importance que pour beaucoup d’autres empiristes et la peur de la “table rase” ne semble pas le hanter. Pour lui, le problème de la connaissance en est un de transaction avec le réel: ayant toujours une vision globale d’une expérience totale, la question est de parvenir à une vision adéquate d’une expérience mieux maîtrisée. De par ses recherches très pointues et spécialisées en logique, en linguistique, en psychologie cognitive, en apprentissage des concepts ou du langage..., Quine semble être resté fidèle au conseil de Russell son maître, soit de préférer les résultats partiels véritables aux grandes généralisations inspirées par la seule imagination. Cela implique une vision particulière du métier de philosophe que plusieurs considèrent comme trop réduite. « La tâche est de rendre explicite ce qui a été laissé tacite et de rendre précis ce qui a été laissé vague; la tâche est d’exposer et de résoudre les paradoxes, de raboter les aspérités, de faire disparaître les vestiges des périodes transitoires de croissance, de nettoyer les bidonvilles ontologiques. » (Quine, Le Mot et la Chose) 4747Quine, ibid., p. 121. page 20 À la question ontologique «Qu’est-ce qui existe?», Quine adopte une optique naturaliste apparentée à celle de Dewey: « Avec Dewey, je pense que la connaissance , l’esprit et la signification font partie du même univers, auquel il se rapportent, et qu’on doit les étudier dans le même esprit empirique que celui qui anime les sciences de la nature. Il n’y a pas de place pour une philosophie première. » Et il apporte cette précision: « Ce qui différencie le souci ontologique du philosophe, c’est seulement l’envergure des catégories. Étant donné des objets physiques en général, le représentant de la science naturelle est celui qui décide au sujet des opossums et des licornes. Étant donné des classes, ou quelque autre domaine plus large d’objets dont a besoin le mathématicien, c’est au mathématicien de dire en particulier s’il y a des nombres premiers pairs ou des nombres cubiques qui sont les sommes de paires de nombres cubiques. L’examen de l’acceptation non critique de ce royaume d’objets physiques lui-même, ou de classe, etc., est dévolu à l’ontologie. »48 Willard Quine, géant logique (extraits) par Arnaud Spire, notice nécrologique dans l’Humanité, janvier 2001)49: « Willard van Orman Quine, mathématicien, logicien et philosophe, [...] peut être considéré comme une figure emblématique du statut de la philosophie au XXe siècle dans les pays anglo-saxons. Universalité réduite à la théorie de la connaissance, prépondérance de la logique mathématique, critique systématique et positive du discours scientifique, déconstruction des questions métaphysiques, la philosophie n’avait pour Quine ni objet ni méthode à proprement parler philosophique. Sans doute peut-on dire qu’il a été l’expression philosophique d’une civilisation – la société américaine – où l’on a tendance à calculer bien davantage qu’à penser. [...] Quine, qui se tient en même temps et contradictoirement du côté de l’empirisme – le critère de la validité d’une connaissance renvoyant finalement à l’expérience – a manifesté tout au long de son existence un inépuisable appétit pour les voyages et les échanges scientifiques irremplaçables auxquels ils peuvent donner lieu. Word and Object est l’un des ouvrages majeurs de la philosophie analytique du XXe siècle qui joua en quelque sorte le rôle de philosophie officielle américaine. Les thèses énoncées par Quine dans cet ouvrage ont transformé l’héritage du positivisme logique et métamorphosée la philosophie des sciences et du langage aux États-Unis. Le Mot et la Chose, livre dédié à Carnap, contient une vue systématique de la pensée 4848Word and Object, cité par Encyclopedia Universalis, p. 1285. 4949Article paru le 2001-01-02, source: Le Web de l’Humanité. page 21 de Quine, en particulier en ce qui concerne le langage. Dès sa parution, il a suscité un intérêt exceptionnel dans le monde des spécialistes parce qu’il y développe l’idée que l’empirisme n’est praticable qu’à condition que l’on admette que toute vérité dépend à la fois du langage et des faits et que l’on renonce, d’autre part, à l’illusion selon laquelle chaque énoncé scientifique pourrait se cristalliser dans une expérience immédiate qui la vérifie (Deux dogmes de l’empirisme). [...] Si aujourd’hui, et en France ceux qui se réclament du Cercle de Vienne, ont éprouvé le besoin de sortir du cadre de la théorie de la quantification – à laquelle Quine tendait à restreindre la logique –, c’est que les recherches de Quine lui-même les y invitaient. «Dans un conTEXTE modal, écrivait-il, les occurrences des termes ne sont plus référentielles. Admettre ces conTEXTEs, c’est mettre en péril la doctrine de l’engagement ontologique et l’interprétation de la quantification.» On comprend mieux ainsi l’acharnement de Quine contre la logique modale et la naissance chez lui d’une “sémantique des mondes possibles”. On peut donc se demander si le grand mérite de Quine n’est pas d’avoir redonné au calcul ses lettre de noblesses en y découvrant un pensée naturaliste... et d’ailleurs aux États-Unis aujourd’hui, ne calcule-t-on pas d’abord pour penser ensuit? » page 22 BIBLIOGRAPHIE LIVRES: (1934) A System of Logistic, Harvard University Press, Cambridge, xii + 204 p. (1940) Mathematical Logic, Binn, Boston, xii + 344 p. 2ème édition corrigée: Harvard University Press, Cambridge, 1947. Édition révisée: Harvard University Press, Cambridge, 1951. Format de poche: Harper, New York, 1962 & Harvard University Press, Cambridge, 1981. Traductions en espagnol (1972) et en polonais (1974). (1941) Elementary Logic, Binn, Boston, vi + 170 p. 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Association for Symbolic Logic: http://www.aslonline.org/ Site de l’association dont Quine fut le vice-président et le président pendant plusieurs années et organe de diffusion du Journal of Symbolic Logic qui publia plus d’une vingtaine d’articles de Quine (sans compter les résumés et les compte-rendu qu’il signait). En anglais. Version en ligne du Journal et du Bulletin, annonces, liste de conférences, concours pour étudiants, adhésion, résumés, ressources. 5151Les prix sont en dollars américains et sont ceux qui étaient en vigueur sur le site d’Amazon.com, lien commercial du site officiel de Quine. page 50 Willard Van Orman Quine home page by Douglas Boyton Quine: http://www.wvquine.org/ Site officiel dédié à Quine et géré par son fils Douglas et la succession. En anglais. Beaucoup d’informations sur Quine et son héritage philosophique; résumés, bibliographies des ouvrages, liens commerciaux associés aux titres disponibles, photographies, listes des honneurs, des pays visités par Quine, entrevues, anecdotes, notices nécrologiques de grand journaux (quelques unes en français), arbres généalogiques des familles Quine et Boyton, nouvelles récentes... Willard van Orman Quine, un monument de la logique au XXe siècle, Ao! Espaces de la paroles: http://www.ao.qc.ca/autodidactique/lectures/scien/quine/quine.html Résumé d’une rencontre avec Quine lors de son passage à Montréal en 1994 par Normand Baillargeon dans Autodidatique: lectures pour tous. page 51 RÉFÉRENCES Livres: DUROZOI, Gérard et André Roussel. Dictionnaire de philosophie, Nathan, Paris, 1997. KINZMANN, Peter et al. Atlas de la philosophie, La Pochothèque, Le livre de poche, Paris, 1999. 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