Tendances de l`innovation sociétale
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Tendances de l’innovation sociétale La Lettre de Youphil - 1ère source d’information des décideurs engagés | www.youphil.com | N° 1 – 6 octobre 2010 Édito Making Of Actualités Kiva s’attaque au microprêt étudiant |2 eBay, chantre de l’intrapreneuriat social ? |3 Leclerc jette les prospectus papier |3 Clinton Global Initiative. Le Best Of |4 Décryptages Dossier Objectifs du Millénaire Comment le développement devint une affaire d’entreprises | 5-7 La Semaine de L’ISR vue par Vincent Auriac |8 Le bénévolat d’expertise, clé d’implication des jeunes |9 Tendances Plaidoyers pour le “Middle” | 10 LE CHIFFRE À RETENIR 2 % C’est la part des profits nets moyens que les entreprises indiennes devront consacrer à des activités liées à la RSE sur les trois prochaines années si le projet de loi Companies Bill est adopté par le Parlement indien. Cette réforme du droit des sociétés (datant de 1956), allant vers plus de souplesse, de transparence et de protection des parties prenantes, crée donc un “2 % RSE” pour les entreprises entrant dans l’une des trois catégories suivantes : un profit annuel moyen dépassant les 1,06 M$, des actifs supérieurs à 106 M$ ou un chiffre d’affaires supérieur à 212 M$. Plus de 3 400 entreprises seraient concernées. Le projet de loi ne définit en revanche pas ce qu’est précisément une “activité liée à la RSE”. Nous avouons avoir (un peu) hésité à nous lancer dans l’édition d’une lettre de veille et d’information sur l’innovation sociétale. C’est un exercice exigeant et structurant pour notre petite équipe du web, libre des contraintes des bouclages, et qui génère une foule de questions. Si nous passions à côté d’une information importante ? Si notre champ de sujets était trop vaste pour finalement satisfaire nos lecteurs ? Allons-nous toujours savoir poser les bonnes questions de fond ? Dans ces secteurs en ébullition, qu’est-ce qui relève vraiment de l’innovation ? Devons-nous nous concentrer sur le “social” et rester dans la réparation et l’urgence, ou nous ouvrir au “sociétal”, porteur de changements en profondeur et de comportements nouveaux ? Est-ce qu’un média pure player ne se dédit pas en proposant une édition électronique que certains imprimeront – avec un peu de culpabilité à la clé, à moins d’être l’heureux propriétaire d’un iPad – peu avant de s’engouffrer dans une rame de métro ou un bus ? Voici le fruit de ces réflexions. En espérant qu’il aiguise votre appétit pour tous ces nouveaux enjeux du vivre ensemble, et avec trois plats au menu, tous les 15 jours : des actualités, un dossier d’analyse et des pages de tendances. Tout ceci concocté avec les ingrédients habituels de Youphil : la transversalité (de la RSE à l’économie inclusive et expérimentale en passant par l’entrepreneuriat social, la philanthropie active ou la solidarité internationale…) mais aussi le bon dosage entre actualité, décryptage et veille, l’ouverture sur l’international et la volonté d’une écriture simple, par de “vrais” spécialistes de ces questions. La casserole dans laquelle nous avons jeté ces ingrédients est faite de la volonté de toujours libérer l’information que nous traitons de l’excès d’angélisme, de politisation, de dogmatisme ou de vertu qui freinerait l’action. Nous devrions aussi vous faire gagner un peu de temps : nous traitons plus de 500 informations par jour pour retenir celles qui nous semblent les plus cruciales, innovantes, insolites… en un mot, les plus à même de rassasier votre faim d’innovation sociétale. “En rapprochant les hommes, la mondialisation a renforcé le sentiment de solidarité qui les lie.” Cette phrase extraite du dernier livre de Jean-Michel Sévérino et Olivier Ray*, rappelle que plus nous serons nombreux sur cette Terre plus nous devrons être meilleurs dans ce que nous entreprendrons. Cette lettre est une modeste contribution à susciter de nouvelles idées ou perspectives chez le professionnel engagé que vous êtes ou que vous deviendrez. Et un outil pour mieux agir, quotidiennement. Bonne lecture, faites passer et pensez à vous abonner ! Pour tout renseignement, http://www.youphil.com/fr/lettre-professionnelle * Le Temps de l’Afrique, Ed. Odile Jacob, 2010 N° 1 - 6 octobre 2010 | 1 Tendances de l’innovation sociétale Actualités Microfinance Kiva s’attaque au microprêt étudiant Petite révolution dans la microfinance : Kiva, plateforme de microcrédit en ligne, propose depuis fin septembre aux citoyens américains de faire des mini-prêts de 25 $ minimum à de jeunes Paraguayens, Boliviens et Libanais. Le but : leur permettre d’accéder à l’enseignement supérieur et à un meilleur avenir. Selon Kiva, l’éducation permettrait en effet d’accroître leurs futurs revenus de 200 à 300 %. Précurseur de la microfinance 2.0 avec plus de 160 M$ prêtés à plus de 400 000 entrepreneurs depuis sa création en 2005, Kiva a pourtant des allures de suiveur sur ce terrain. Depuis 2007, Qifang propose aux Chinois de prêter de l’argent aux jeunes étudiants de leur pays. Également créé en 2007, le site américain Vittana, qui agissait jusqu’ici auprès des jeunes de cinq pays d’Amérique du Sud et d’Asie, a annoncé lors de la Clinton Global Initiative (voir page 4) l’extension de son programme au continent africain. Face à ces sites peer-to-peer (prêt d’individu à individu), bon nombre de fonds d’investissement à travers la planète pratiquent également le microprêt étudiant et seraient, selon Aurélie Duthoit, cofondatrice du site français Babyloan, bien plus légitimes. “Le microcrédit s’adresse aux exclus du système financier et est par essence de courte durée. Prêter à des étudiants revient à investir dans le temps. C’est un autre métier”. Babyloan et l’Adie, en France, ne devraient ainsi pas se lancer sur le créneau. Sauf si Kiva et sa force de frappe les font changer d’avis en portant le concept à une échelle sans précédent : le site américain ambitionne déjà de l’étendre à 15 pays supplémentaires d’ici la fin de l’année. Finance Le Crédit Municipal se lance dans le courtage éthique de prêts Dans une région qui concentre près de 10 % des dossiers de surendettement français, le Crédit Municipal de Lille se lance dans un nouveau service innovant : le courtage “éthique” de prêts. Avec OuiFinance – initiative unique en France – le mont-de-piété lillois compte lutter contre le sur et le mal-endettement en aidant ses clients à mieux négocier leurs emprunts et surtout en menant une mission d’information et de prévention. Une centaine de dossiers devrait être traitée chaque mois par quatre courtiers qui ne sont pas rémunérés à la commission. Pour compléter cette démarche, OuiFinance crée le fonds de dotation Finance et Humanisme auquel sera versé 150 € à chaque signature d’accord de prêt. RSE P&G, virage vert à 100 % 100 % d’énergies renouvelables pour ses usines. 100 % de matériaux renouvelables ou recyclables pour ses produits et emballages. 100 % des déchets non-enfouis. Et des produits qui préservent au maximum les ressources. Voilà le résumé de l’ambition environnementale à “long terme” de Procter & Gamble (P&G), leader mondial des produits de grande consommation (Pampers, Gillette…). Cette vision ambitieuse – qui va faire monter la pression au sein du secteur – se décline en plan d’action chiffré d’ici 2020, sur lequel P&G communiquera son avancement chaque année. Remplacer 25 % des matières premières issues du pétrole par des matériaux renouvelables produits durablement ou alimenter les usines à 30 % en énergies renouvelables d’ici 2020 viennent, entre autres, s’ajouter à la liste des objectifs “verts” que l’entreprise s’était fixés sur 2007-2012. Saluée par le WWF américain qui travaille avec P&G sur ce plan, cette ambition environnementale serait aussi, selon Bob McDonald, Pdg de P&G, applaudie par les consommateurs et la planète. Ainsi que par les actionnaires : “quand on fait des choses justes, a assuré le Pdg, cela fait décoller le business”. Fundraising Les ONG ne manquent pas d’imagination avec les réseaux sociaux. Cette fois, ce sont des tweets, messages de 140 caractères diffusés sur le site Twitter, qui ont été mis aux enchères via Ebay au profit de A Home in Haïti. Mais pas n’importe lesquels : des tweets de stars. Le plus offrant remportait le droit de diffuser un message sur le compte de son people favori. Soit l’opportunité d’être lu par ses centaines de milliers de “suiveurs”. L’opération a rapporté 540 000 $, permettant au passage de sensibiliser les plus jeunes à la cause. Baromètre La Big Society du gouvernement britannique ne rassure pas les charities : seules 46 % pensent que ce programme (visant à ce que l’État transfère une part d’initiatives à la société civile) peut marcher “si on lui en donne les moyens”. Et 67 % seraient inquiètes pour leurs finances sur 2011 (étude Charities Aid Foundation). Motifs : les coupes budgétaires publiques ou la crainte d’une baisse des dons… face à des besoins sociaux en croissance. Parallèlement, le baromètre trimestriel du NCVO souligne que la confiance des leaders associatifs dans les finances de leur structure a atteint son plus bas niveau depuis la création de l’outil en 2007. 700 M€. C’est le montant alloué à des prêts bonifiés en faveur des énergies renouvelables par la région Midi-Pyrénées avec la Banque Européenne d’Investissement. Ce dispositif unique en France est destiné avant tout aux entreprises, exploitations agricoles et collectivités afin de favoriser la production d’électricité issue d’énergies renouvelables et la rénovation énergétique des bâtiments. De quoi faire, selon le président de la région de Midi-Pyrénées, une “Green Valley de niveau européen” d’ici à 2013. Microfinance La microfinance progresse en France selon la seconde édition de l’Observatoire annuel de la Banque de France. Entre 2008 et 2009, les prêts professionnels ont augmenté de 38 % (20 384 accordés) et les prêts personnels de 54 % (5 520 accordés). En tout, près de 69 M€ ont été prêtés en 2009 (2 000 € en moyenne pour les microcrédits personnels, 5 000 € pour les professionnels). N° 1 - 6 octobre 2010 | 2 Tendances de l’innovation sociétale Actualités RSE eBay, chantre de l’intrapreneuriat social ? Gagnante du concours d’innovation interne eBay 2010, la Green Box est un paquet postal “vert”, dans sa fabrication comme dans son utilisation puisqu’il est réutilisable (selon eBay, chaque boîte sera utilisée cinq fois). L’idée est née d’un constat simple : les clients du site de vente aux enchères étant fréquemment à la fois vendeurs et acheteurs, ils sont amenés à recevoir puis envoyer des objets. Et si elle n’est pas fondamentalement innovante – UPS propose des enveloppes réutilisables depuis plus de dix ans – elle cristallise bien une autre forme d’innovation : l’intrapreneuriat social. Né à la fin des années soixante-dix, l’intrapreneuriat désigne la capacité d’innovation des salariés au bénéfice de leur entreprise. Après avoir fait couler beaucoup d’encre à l’époque, il revient trente ans plus tard sous la forme d’intrapreneuriat social : l’innovation interne au service du développement durable de l’entreprise. Simple concours interne ou événement de motivation ? Si l’on en croit l’histoire officielle, tout a commencé à l’initiative d’une quarantaine de salariés américains en 2007. Réunie pour réfléchir aux moyens de limiter l’impact environnemental de leur entreprise, cette Green Team a acquis le soutien de sa hiérarchie avant de réussir à fédérer 2 400 salariés puis de s’ouvrir en 2009 aux clients. Aujourd’hui, plus de 200 000 personnes échangeraient bonnes pratiques et idées sur le site de la eBay Green Team. Les membres de cette communauté seront d’ailleurs les premiers à tester les 100 000 Green Box qui doivent être distribuées par l’entreprise à partir du 1er octobre. C’est une vraie force de frappe interne au service de l’innovation durable qui s’est mise en marche chez eBay depuis trois ans. Exception culturelle ou modèle précurseur ? Dans le cas d’eBay, la culture d’entreprise et la stratégie RSE ont certainement facilité la démarche des intrapreneurs sociaux. Mais au sein des grandes entreprises, les exemples restent peu probants ou suffisamment rares pour que l’Institut Aspen juge intéressant de primer certains de ces éclaireurs. L’intrapreneuriat social pourrait pourtant avoir de belles heures devant lui. Selon une tribune publiée par Julie Battilana, professeur à Harvard, dans Le Monde du 27 septembre, ce serait même un “enjeu stratégique pour les entreprises désireuses d’innover en matière de RSE”. D’autant plus stratégique que si les idées d’innovation sociale des salariés restent coincées dans leurs tiroirs, elles risquent fort, un jour, d’aller s’exprimer à l’extérieur. RSE Leclerc jette les prospectus papier Leclerc lance un nouveau “combat” écolo au sein de la grande distribution. C’était lui qui, en 1996, avait pris le premier la décision de supprimer les sacs plastiques aux caisses. Il s’attaque désormais à un autre point noir, qui coûte aussi cher à l’environnement qu’à l’entreprise : les prospectus papiers (chaque Français en recevrait 40 kg par an dans sa boîte aux lettres). L’ambition est de taille, puisque l’entreprise compte faire migrer, d’ici dix ans, l’intégralité de ses prospectus papiers vers le numérique. Le pari est audacieux, dans un univers qui se bat à coups de catalogues alléchants. Il pourrait permettre à Leclerc d’économiser 0,3 % de son CA, selon une déclaration du directeur de la communication à l’AFP. Mais, il pourrait aussi, toujours selon le directeur communication de Leclerc, lui faire perdre jusqu’à 10 % de ses revenus. Pour continuer à séduire le chaland, Leclerc mise donc désormais sur les smartphones : une application iPhone a déjà été créée, d’autres sont prévues. Une politique qui permettrait en plus d’adapter la publicité au profil de chaque client ? Discriminations Bientôt un texte contre le “racisme anti-pauvres” ? C’est ce que souhaite l’ONG ATD Quart Monde, qui a mis en place avec la Halde un groupe de travail, pour étudier la possibilité d’instituer dans la loi un critère de discrimination pour origine sociale. Dans ses dossiers, de nombreux exemples concrets, qui vont du refus de certains bailleurs à accorder un logement sur simple préjugé, à la mise à l’écart d’enfants à l’école. En Belgique et au Canada, ce type de discrimination est déjà entré dans la loi. Philanthropie Alors que Warren Buffett et Bill Gates étaient en opération séduction en Chine, sur le front américain, la saga Giving Pledge continue. Cette semaine, c’est le magazine Forbes qui fait les comptes. Agrégeant les fortunes des 40 richissimes Américains ayant répondu à l’appel des deux milliardaires et ainsi promis de donner, avant ou après leur mort, au moins la moitié de leur patrimoine à des œuvres caritatives, le magazine a déterminé que 120 Mds$ pourraient être distribués à des causes choisies. Communication RSE 95 % des grands groupes internationaux aborderaient ouvertement la question des achats responsables selon une analyse de la communication de 125 entreprises asiatiques, américaines et européennes publiée par Ecovadis avec l’ORSE. L’étude note aussi que le sujet est “un objectif prioritaire de RSE” dans 64 % des cas. Les entreprises européennes communiqueraient par ailleurs plus et plus clairement (transparence “avancée” des rapports chez 75 % des entreprises), que les américaines (40 %) ou asiatiques (18 %). Carbone L’Indonésie hébergera la première réserve carbone née d’un partenariat entre un gouvernement et une entreprise : APP, un des leaders mondiaux de la pâte à papier (par ailleurs décrié pour sa déforestation “sauvage”). La Réserve de Kampar, puits de carbone de 15 000 ha, est établie, pour 30 ans au moins. “L’Indonésie fait un don au monde” selon le communiqué d’APP. Elle s’offre aussi la possibilité de lui vendre des crédits carbone… N° 1 - 6 octobre 2010 | 3 Tendances de l’innovation sociétale Actualités Clinton Initiative Le Best Of C’est “the place to be” pour les philanthropes en tous genres. La sixième édition de la Clinton Global Initiative (CGI), conférence annuelle de trois jours, a vu défiler fin septembre 1967 anciens ou actuels chefs d’État, 600 entrepreneurs et plus de 500 représentants d’ONG… L’ambition de cette conférence initiée par le président Clinton et qui ne se veut pas tout à fait comme les autres : “transformer les idées en actions” et renforcer la collaboration entre les leaders mondiaux. Cette année encore, les objectifs seraient atteints avec plus de 300 “engagements à agir” et, sur la table, plus de 6 Mds$ pour des initiatives sociales, solidaires et/ou environnementales. Chaque fois plus présentes, les entreprises sont impliquées cette année dans 54 % des engagements, contre un tiers lors de la première conférence. Si la plupart de leurs “actions” consistent en de larges promesses de dons, plusieurs projets particulièrement innovants ont retenu notre attention. Wal-Mart et H&M réduisent leur empreinte environnementale en Chine. Deux des plus importants vendeurs de vêtements au monde se sont engagés à rendre leur production textile chinoise plus écologique et, pour cela, à travailler avec leurs fournisseurs chinois afin de limiter l’utilisation d’eau, d’énergie et de produits chimiques dans la fabrication de leurs produits. Question impact, d’après le Natural Resources Defense Council, qui travaille avec les enseignes, si 100 petites et moyennes fabriques appliquaient le programme, l’économie d’eau réalisée permettrait d’abreuver 12,4 millions de personnes pendant un an et la réduction d’émissions de CO2 serait équivalente à la production annuelle de 172 000 voitures. Coca-Cola va aider 5 millions d’entrepreneuses. L’entreprise se basera sur son vaste réseau de microentrepreneurs locaux pour aider 5 millions de femmes à développer leur activité d’ici 2020. Coca-Cola compte les soutenir pour dépasser leurs trois principaux obstacles : le manque d’accès aux financements, à la formation et aux réseaux. Il y a un an, Coca-Cola s’était déjà engagé en ce sens en annonçant que 50 % des nouveaux entrepreneurs de son système de microdistribution seraient des femmes. Des fourneaux pour sauver des vies. C’est un des engagements les plus étonnants de la CGI. Les ÉtatsUnis vont donner 50 M$ pour faciliter l’accès à des fourneaux propres dans les pays en développement. Actuellement, l’usage généralisé de fourneaux anciens et sales génère des gaz toxiques, qui tueraient chaque année 2 millions de personnes. Grâce aux 100 millions de fourneaux distribués, un cinquième des besoins seront couverts. L’initiative permettra également une réduction des émissions excessives de CO2. Un partenariat ambitieux pour réduire la pollution des véhicules de location américains. C’est une alliance originale qui vient de se mettre en place entre Dolen, une grande entreprise de location de voitures, le Fonds de défense de l’environnement et la société Greendriver. Ensemble, ils se sont donné pour objectif de réduire de 20 % les émissions de toutes les flottes commerciales américaines d’ici 5 ans. Dolen s’est engagée à travailler avec ses clients, partenaires et même ses concurrents pour atteindre ce résultat. Le Fonds de défense de l’environnement l’aidera dans son organisation en lui fournissant des ressources méthodologiques. Enfin, Greendriver étendra ses cours de conduite “verte” pour que l’action implique jusqu’aux conducteurs eux-mêmes. Les nouvelles technologies au secours des réfugiés. Le HCR, l’ONG Refugees United, Ericsson et l’entreprise de télécoms MTN vont unir leurs forces. Objectif : créer un service de téléphonie mobile permettant aux familles de réfugiés africains de se retrouver et d’échanger. Chacun occupe un rôle précis. Ericsson créera l’application mobile, Refugees United gérera la base de données répertoriant les réfugiés, MTN donnera accès à son réseau télécom et le HCR permettra à ce projet de s’implanter dans les camps de réfugiés. Un système similaire existe déjà sur internet, mais moins de 2 % des Africains ont accès au web, alors que 45 % ont un téléphone portable. Un nouveau fonds agricole pour l’Afrique. L’ONG FarmAfrica a proposé la mise en place d’un nouveau fonds visant à aider les petits agriculteurs. Centré sur l’idée d’innovation, ce fonds doit leur permettre l’accès à de nouvelles technologies et compétences ou à des marchés plus profitables afin qu’ils puissent passer d’une production de subsistance à une production durable. L’expérience, déjà menée à petite échelle, s’est montrée concluante puisque chaque dollar investi aurait finalement rapporté entre 1,3 et 24,70 dollars. Sur 5 ans, 96 000 fermiers devraient être concernés, soit 3 millions de personnes par extension. N° 1 - 6 octobre 2010 | 4 Tendances de l’innovation sociétale Décryptages Dossier OMD Et le Développement devint une affaire d’entreprises Lors du sommet des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) à New York fin septembre, les entreprises se sont révélées comme désormais incontournables pour réaliser les ambitions mondiales de réduction de la pauvreté. Du mécénat aux formes plus pointues d’engagement, pourquoi et comment le Développement est-il devenu stratégique… pour les entreprises ? An 2000. Les Nations Unies adoptent les OMD visant à réduire la pauvreté de moitié à horizon 2015 et initient le Pacte Mondial, colonne vertébrale de la responsabilité sociétale d’entreprise (RSE), qui invite les signataires à progresser sur dix principes (environnement, droits de l’Homme et du travail, lutte contre la corruption…). Et pourtant, rappelle Konrad Eckenschwiller, représentant permanent du Pacte Mondial en France, “quand les OMD ont été écrits, il n’y avait pas un mot concernant les entreprises. C’était un autre monde, où l’on considérait que le Public pouvait tout”. C’était aussi – et reste encore – un monde où la convergence entre OMD et entreprises semblait un peu contre nature. Selon Michel Doucin, Ambassadeur en charge de la RSE au ministère des Affaires Étrangères : “les OMD sont des objectifs macroéconomiques, alors que l’entreprise est un acteur centré sur la réalisation de ses intérêts vus à travers une lunette microéconomique, même si elle associe ses parties prenantes à ses choix. Macro et micro ne se rencontrent pas facilement”. les activités liées au métier : création d’emploi, choix de fournisseurs ou distributeurs locaux, produits accessibles aux populations locales… Du mécénat à la réflexion métier. C’est parce que l’entreprise est dans une relation gagnant-gagnant que cela marche. En aidant au développement économique et social des communautés qui l’entourent, elle cantonne et gère des risques opérationnels et d’image. En limitant ses impacts négatifs, elle prend soin de sa réputation. En assurant le bien-être des communautés, elle contribue à préserver la stabilité des zones où elle est implantée ou limiter l’absentéisme des salariés… Mais désormais s’impliquer dans le développement, c’est aussi une opportunité d’innover et de développer de nouveaux marchés (voir page suivante). Et pourtant, dix ans plus tard, la question de la contribution des entreprises aux OMD n’en est plus une. Du côté des Nations Unies, le business n’est plus perçu seulement comme une source de financement mais “comme un partenaire égal dans le développement” selon un rapport du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), publié à l’occasion du Sommet de New York. Entre le retard pris sur les ambitions de début de millénaire et “la crise de la dette souveraine qui ne va pas donner plus de latitude aux États pour atteindre les OMD, on s’est rendu compte que la participation active des entreprises était nécessaire. Pas suffisante mais nécessaire”, selon Konrad Eckenschwiller. En France, si la plupart des grandes entreprises sont concernées par le développement, elles n’ont pas franchement adopté les OMD en tant que tels. Chez Vinci, Clara Lorinquer, chargée de développement durable, l’admet : “nous ne formalisons pas notre action dans les pays en développement en termes d’OMD mais en termes d’impacts sociétaux sur les populations, sur l’environnement”. Il y a toutefois de “bons élèves” sur le sujet, fréquemment cités en exemple : Sanofi-Aventis, Danone, EDF… Des entreprises “dont le métier, comme la Santé ou l’Énergie, est directement relié aux OMD, ce qui les amène presque inévitablement à soutenir ces objectifs”, explique Henri de Reboul, délégué général d’IMS Entreprendre pour la Cité et co-auteur de Et les clients pauvres (Ed. Autrement, 2008). Souvent, aussi, d’anciennes entreprises publiques ou familiales, à la culture de service public ou paternaliste. De fait la réalité a rattrapé les Nations Unies. Et si les OMD ne sont pas forcément transposables en objectifs d’entreprise, la rencontre s’est faite sur le terrain, parfois avant la cristallisation des OMD, autour de trois champs d’action. La philanthropie, d’abord, sous sa forme la plus simple, le don d’argent, ou sous des formes plus complexes (création de fonds sociaux, mécénat de compétences). Le plaidoyer, pratiqué à l’échelon international ou auprès des gouvernements et autorités régionales des pays en développement. Et enfin, toutes Reste que, même s’il va croissant depuis 10 ans et ne semble pas prêt de ralentir, l’engagement des entreprises en faveur des OMD a ses limites. Celles de l’intérêt général et de la quête d’une efficacité commune dans l’ambition du millénaire, face à leurs intérêts particuliers. Celle de l’autonomie des populations soutenues et des gouvernements locaux face à leur intervention massive. Celle de l’équilibre entre impacts positifs et négatifs. Celle de la transparence, face à un investissement qui peut se révéler être, parfois, un véritable avantage concurrentiel. N° 1 - 6 octobre 2010 | 5 Tendances de l’innovation sociétale Décryptages Dossier OMD (suite) Inclusive Business, le développement par le marché À New York, difficile d’échapper à l’Inclusive Business. Rapport majeur du PNUD*, star du Forum du secteur privé… le concept réaffirme la légitimité du développement par le marché. L’idée d’un “marché des pauvres” n’est pas neuve. Elle a sous-tendu le développement du Base of Pyramid (BoP) Business et, selon la Banque Mondiale, ce marché représenterait près de 5 000 Mds$… Mais l’Inclusive Business (IB) ajoute une dimension sociétale à la simple idée de vendre des produits et services adaptés aux besoins des plus défavorisés. “Les modèles d’Inclusive Business peuvent aussi leur offrir des revenus et des emplois en les intégrant à toute la chaîne de valeur, notamment en tant que fournisseurs ou distributeurs. Ce sont des modèles commerciaux viables et qui ont donc un potentiel de développement à plus grande échelle que les projets philanthropiques” explique Marcel Engel, directeur du programme Développement au World Business Council For Sustainable Development (WBCSD), alliance d’entreprises qui planchent de longue date sur le sujet. Et puis, il y a une affaire sémantique : Inclusive est bien plus valorisant que Base ou Bottom (of Pyramid). Depuis quelques années, les projets d’IB se multiplient, à la frontière du business et de la philanthropie (certains y viennent par leurs fondations, d’autres par leurs cœurs de métier), menés par de plus ou moins grandes multinationales, du Nord comme des pays émergents voire des entreprises du Sud. Pourquoi ? “Parce qu’elles doivent désormais faire la preuve de leur légitimité sociétale, mais aussi par espoir d’un profit”, répond Rodolphe Vidal, ingénieur de recherche à la chaire d’entrepreneuriat social de l’ESSEC. Et cet espoir repose sur deux types de marchés. Les premiers sont prêts à être saisis, comme celui de la téléphonie mobile qui a explosé jusque dans les régions les plus défavorisées du globe. Les autres restent à construire. Et de fait, si les acteurs de l’IB publient des catalogues de success stories, beaucoup d’initiatives sont dans le rouge. Peu importe. Entreprises (et actionnaires) les envisagent comme un champ d’innovation, un moyen de préempter de futurs marchés. “Pour cela, certains pays, comme l’Inde, sont particulièrement intéressants, explique Henri de Reboul. Ils offrent à la fois des marchés Middle of Pyramid pouvant générer rapidement du profit et des marchés BoP plus longs et complexes à conquérir, nécessitant concertation et alliances avec les ONG, les organismes publics, les entreprises locales”. La concertation et, plus largement, des pratiques de gouvernance de projets réellement participatives, dans des logiques de co-construction, sont des clés de succès. Et peut-être le seul moyen “de cerner les effets pervers du développement, liés au fait que les buts poursuivis, OMD inclus, reposent sur une vision “occidentale”, soutient Rodolphe Vidal. Dans certaines zones, le microcrédit a par exemple renforcé la pression sur les femmes au lieu d’améliorer leur statut. C’est pour tenter de déjouer ces effets qu’avec une entreprise, nous avons associé un anthropologue à nos travaux”. Les autres clés de la réussite, selon lui : “mixer l’apport de l’innovation technologique aux savoir-faire traditionnels, en s’autorisant les low-tech et en entrant dans une vraie logique de R&D sociétale”. “C’est une question de durabilité, il faut définir de nouveaux modèles si l’on ne veut pas que le système mondial s’écroule”, insiste Marcel Engel. Et dans la définition des nouvelles équations marchandes, il reste beaucoup d’inconnues. Malgré tous les efforts et les dollars déployés, le développement reste aléatoire, particulièrement dans les pays à la gouvernance douteuse. “Trade Not Aid” clamaient les pionniers du commerce équitable. “Trade Not Aid. And a better governance for everyone” a induit Barack Obama dans son discours de clôture du sommet des OMD… * The MDGs : Everyone’s Business - How inclusive business models contribute to development. Les Awards de l’Inclusive Business Parallèlement au sommet des OMD, la Chambre de Commerce Inter national, l’International Business Leaders Forum et le PNUD ont remis les World Business Development Awards à dix pratiques d’Inclusive Business (sur 172 initiatives présentées au jury) : Cemex pour ses Self-Employment Production Centers où les habitants défavorisés de Mexico peuvent produire des matériaux de construction pour leurs habitations ; Les laboratoires Eli Lilly & Company pour leur action mondiale contre la tuberculose multirésistante ; Le fonds GroFin avec la Fondation Shell pour son modèle de financement des PME en Afrique, alliant apport de capital et appui au développement commercial ; Heineken pour son soutien aux producteurs de Sierra Leone dans le développement de la culture du sorgho, que l’entreprise achète plutôt que du grain importé ; Les hôpitaux LifeSpring (joint-venture entre Acumen Fund et une entreprise publique indienne) qui soignent à bas prix les mères défavorisées à travers l’Inde ; Novartis pour la vente de plus de 340 millions de traitements contre la malaria à prix coûtant et ses mesures pour l’accès aux médicaments, son partage des bonnes pratiques… ; Nuru Energy pour l’accès à l’éclairage dans les zones non électrifiées via un programme de micro-entrepreneurs tirant leurs revenus de la recharge de lampes Nudu (solaire ou système à pédales) ; Reuters Market Light pour son service d’information sur mobile qui aurait aidé plus d’ 1 million de fermiers indiens à améliorer leurs récoltes ; Royal DSM pour ses produits (farine, sucre, huile, riz) low-cost et enrichis en nutriments (2 millions de personnes concernées par le programme) ; Wal-Mart Mexique pour son programme permettant aux producteurs locaux de vendre leurs produits dans ses enseignes (appui au transport, distribution, logistique). N° 1 - 6 octobre 2010 | 6 Tendances de l’innovation sociétale Décryptages Dossier OMD (suite) Entreprises, quel impact global ? La contribution des entreprises aux OMD est incontestablement grandissante, les Nation Unies – et de plus en plus d’acteurs du développement – les considèrent désormais comme des partenaires incontournables, les incitant à s’impliquer toujours plus (voir le site business.un.org). Mais il reste une grande inconnue : combien ? À combien équivaut le montant global de l’effort des entreprises au regard de l’aide publique mondiale au développement ? Combien de personnes “aident”-elles via leur mécénat, leurs produits BoP, leurs pratiques commerciales ? À ces questions, pas de réponse mais des suppositions. Et pour certains, la somme pourrait déjà dépasser le montant total de l’aide publique au développement. Certes les impacts directs pourraient être mesurés. Supposant un travail de modélisation titanesque et par définition réducteur, certains économistes pourraient être tentés par le défi d’évaluation de ce nouveau type d’impact à grande échelle : nombre d’emplois directement créés et progrès sociaux avérés, avec les sommes investies ou données. Mais comment mesurer l’effet, par exemple, des millions de téléphones mobiles mis à disposition d’une population et servant indirectement de centres d’informations sur le sida, de comptes bancaires ou de programmes de développement de l’agriculture ? La difficulté d’estimer les impacts indirects et leur pouvoir multiplicateur est réelle, sans compter le besoin de prendre en compte, en parallèle à tous ces impacts positifs, les impacts négatifs des activités… L’économie dite expérimentale apporte désormais quelques réponses en privilégiant l’évaluation à partir du terrain et l’interdisciplinarité, mais selon un article de Next Billion, la recherche économique et en management aurait bien besoin de se secouer, “en étant à la fois plus rigoureuse dans ses méthodes et plus pertinente dans les questions qu’elle pose”. Et l’article d’évoquer quelques points soulignés par le journal de l’Academy of Management : elle se concentrerait sur la théorie et la description de cas, négligeant l’analyse quantitative ou les expérimentations contrôlées ; elle n’aborderait le sujet que de manière indirecte, hésitant à se pencher clairement sur le lien entre entreprises et développement ; enfin, il n’y aurait que peu d’auteurs sur le sujet venant des pays du Sud. “Toujours nous, Américains et Européens, parlant des pauvres des pays en développement”. Si établir des chiffres globaux est un défi pour la recherche, évaluer son impact direct et indirect l’est tout autant pour une entreprise. Depuis quelques années, une initiative du National Committee for International Development néerlandais propose pourtant un outil en ligne à celles qui désirent tenter l’expérience : MDG Scan. Cité par le PNUD, utilisé par le Pacte Mondial en Amérique du Sud, l’outil a ses limites, assumées. Il semble toutefois être une initiative unique pour dégrossir l’évaluation, mesurant l’impact selon le “community investment” (philanthropie, initiatives des salariés, programmes en faveur des communautés) et les activités commerciales (création d’emplois directs et indirects, produits et services BoP). Après analyse des données fournies par l’entreprise, MDG Scan fournit le profil de sa contribution dans la lutte contre la pauvreté, chiffres à l’appui : le nombre total de bénéficiaires de ses activités, avec la ventilation par type d’activité et par Objectif du Millénaire. Chacun est ensuite libre de publier ses résultats ou de n’en faire qu’une utilisation interne. Les 135 entreprises enregistrées sur MDG Scan auraient ainsi, à elles seules, près de 220 millions de “bénéficiaires” à travers la planète, dont 95 millions via leurs activités commerciales et 125 millions via le community investment. Avec des efforts ultra-concentrés sur le premier des OMD, réduire la pauvreté et la faim : 93 millions de “bénéficiaires”, essentiellement via le community investment. OMD - ENTREPRISES Le regard de l’ONG 3 questions à Julien Grouillet Partenariats RSE – Care France OMD et entreprises : affaire de business ou de philanthropie ? Le paradoxe pour une association c’est qu’aujourd’hui il est plus facile d’obtenir un don de 100 000 € d’une entreprise pour construire une école que de collecter 10 000 € pour l’accompagner dans un projet stratégique sur son cœur de métier. À ce stade précoce de l’histoire de la RSE, il est trop tôt pour tourner la page du mécénat. C’est un levier important, amorçant des réflexes, rassemblant l’interne, créant une passerelle vers des mesures plus sophistiquées sur les pratiques business. Malgré cela, CARE pousse à la création de plus de partenariats sur les pratiques métier. C’est là que se joue le potentiel de duplication et de passage à l’échelle. Quels sont les moteurs des initiatives des entreprises sur leur “métier” ? Au début, elles ont souvent agi dans une optique de gestion des risques. Aujourd’hui, elles entrent dans une phase de mise en place de projets plus innovants, notamment pour la “base de la pyramide”. Toucher de nouvelles franges de clients pauvres en créant du low cost intelligent et socialement responsable motive certaines entreprises. Cela les amène à se pencher sur une nouvelle façon de travailler - plus transverse, plus proche du consommateur – qui peut s’avérer rentable au Sud mais aussi au Nord en stimulant l’innovation. Cette motivation “commerciale” est en filigrane de tous les autres moteurs. Même si elle est moindre, à très long terme ou incertaine, s’il n’y a pas de perspective de rentabilité, les entreprises ne se mobilisent pas. Où en sont les entreprises françaises ? Elles sont entrées dans une dynamique liée aux OMD mais la définition de leurs démarches n’est pas encore vraiment aboutie. Elles sont pour la plupart dans une période de découverte de leurs impacts, de leurs responsabilités, de leurs possibilités d’intervention. Seules les plus avancées en sont à la structuration. La liste des OMD est intéressante pour les entreprises : elle leur permet de bâtir un plan d’action, de trouver des aires d’amélioration de leurs pratiques, des axes de mécénat, de développer des modèles hybrides… N° 1 - 6 octobre 2010 | 7 Tendances de l’innovation sociétale Décryptages La Semaine de L’ISR vue par Vincent Auriac, Gérant d’Axylia Conseil En pleine Semaine de l’Investissement Socialement Responsable (ISR), Vincent Auriac, gérant d’Axylia Conseil*, porte son regard sur les enjeux et les freins de la progression de l’ISR en France. Cette première Semaine de l’ISR : une nécessité ? C’est utile pour concentrer les messages en un temps restreint et favoriser la diffusion de l’idée, qui n’est pas encore vraiment passée. Les grandes banques en sont encore à sensibiliser leurs réseaux. Quant à convaincre le grand public, la route est encore longue. La culture économique est faible en France, a fortiori la culture extra-financière ! Tant qu’il n’y aura pas une offre adaptée d’ISR sincère, lisible et performante, il sera compliqué de convaincre. Pour aider à la lisibilité et à la pédagogie, notre cabinet a classé l’ISR en six familles. Elles reflètent le fait qu’il n’y a pas un mais des ISR. Cette diversité pourrait être exploitée pour aider à une meilleure diffusion des messages, vers des publics différents, plutôt que d’approcher l’ISR en “masse”. À l’aube de cette Semaine, l’image de l’ISR a été entamée par la sortie d’un documentaire et d’une étude des Amis de la Terre… La question que posent ces “détracteurs” est légitime : comment faire avancer la planète quand on est un investisseur professionnel ? Pour l’heure, la pratique de l’ISR est encore très insatisfaisante. Il est au début de sa courbe de croissance et n’a pas encore atteint son âge de responsabilité. Au-delà de ces constats, ce qui est intéressant c’est d’identifier les bonnes pratiques, créatrices de valeur, et d’inciter le maximum d’intervenants à les généraliser. Ce que fait d’ailleurs, marginalement, l’étude des Amis de la Terre. Que pensez-vous de la liste des fonds labellisés Novethic ? C’est un label privé, comme il en existe dans beaucoup de domaines. Mais c’est pour l’instant le seul en France pour les fonds ISR. Il n’aide toutefois pas le grand public à savoir quels sont les meilleurs fonds. Il faut voir ce label comme un plancher d’exigence. Un peu comme le bac : 80 % des gestionnaires l’ont eu et il leur faudra encore décrocher d’autres “examens” pour se démarquer. Il pointe aussi les efforts qui restent à mener. En matière de transparence dans un premier temps : la moitié des fonds ISR ne sont pas soumis au label. Des efforts sur la qualité et la crédibilité ensuite, car les raisons de refus du label sont sérieuses : analyse et sélection ESG trop faibles pour 35 % des refus et, à nouveau, le manque de transparence dans 22,5 % des cas. Quelles performances pour l’ISR ? Cette question en pose une autre : qu’est-ce que la performance ? Parle-ton du “I” d’Investissement et donc de la performance financière classique ou du “SR” de Socialement Responsable et donc du retour social sur investissement… Chacun met des attentes différentes dans l’ISR, ce qui ne rend pas le dialogue facile ! Sur le “I”, la réalité est qu’en cas de grave crise boursière systémique, aucune considération “responsable” ne résiste. Concernant le “SR”, il faut faire le tri. Après tout, certains fonds non-ISR peuvent démontrer des performances supérieures à des fonds ISR en termes d’indicateurs ESG… REPÈRES Qu’est ce que l’ISR ? Placement “éthique” réalisé en fonction de critères ESG (Environnementaux, Sociaux/sociétaux, Gouvernance), l’ISR serait né aux USA dans les années vingt, à l’initiative de congrégations. En France, le premier fonds ISR a vu le jour en 1983, à l’instigation de Sœur Nicole Reille. Les fonds ISR peuvent être Best in Class (entreprises aux meilleures pratiques, d’exclusion – rejet de secteurs d’activité – ou thématiques). Parallèlement, certains pratiquent l’activisme actionnarial visant à faire avancer les entreprises sur leurs critères ESG. La première Semaine de l’ISR Du 4 au 10 octobre 2010, la première Semaine de l’ISR (organisée par le Forum pour l’Investissement Responsable) concentre des dizaines d’événements destinés à promouvoir l’ISR auprès du grand public, des institutionnels et des professionnels (gestionnaires d’actifs, consultants, réseaux de distribution…). Les enquêtes qui plombent l’ISR Le 20 septembre, les Amis de la Terre publiait une étude analysant la composition des fonds labellisés par Novethic et soulignant de lourds écarts entre promesse “éthique” et réalité des investissements dans des entreprises aux pratiques “désastreuses”, selon l’ONG. Une dénonciation appuyée, le 29 septembre, par la sortie du documentaire “Moi, la Finance et le Développement Durable” où la réalisatrice Jocelyne Lemaire-Darnaud retrace son enquête, à charge, sur le secteur. Label ISR Novethic Novethic, filiale de la Caisse des Dépôts, est spécialisée dans le développement durable, l’ISR et la RSE. Depuis 2009, Novethic attribue son label aux fonds ISR “dont la gestion prend systématiquement en compte des critères ESG”. Le label 2010 a été attribué le 28 septembre à 142 fonds (92 l’an dernier, pour la première labellisation). *Axylia Conseil Avec une expérience de quinze ans, ce cabinet pionnier de l’ISR, conseille les acteurs des secteurs non-marchands et financiers sur leurs stratégies ISR. Chaque année, il favorise le partage de bonnes pratiques avec son Forum Bestof ISR. Vincent Auriac est également chroniqueur sur youphil.com. N° 1 - 6 octobre 2010 | 8 Tendances de l’innovation sociétale Décryptages ONG Le bénévolat d’expertise, clé d’implication des jeunes ? Un nouveau site web new yorkais met en relation bénévoles et ONG pour des missions professionnelles (marketing, comptabilité, etc.). Une offre claire, un design attrayant, une gestion en mode “projet”... Et si le site Catchafire détenait la clé de l’engagement des jeunes actifs ? Nom : Catchafire. Lieu : New York, Internet. Mission : faciliter la mise en relation des bénévoles et des ONG. Sur ce tout nouveau site, associations et professionnels new yorkais se rencontrent en mode projet. L’originalité de l’initiative a en effet été de “marketer” l’offre de bénévolat, établissant une liste de missions types, précises et ne dépassant pas trois mois (optimisation de budget, création de logo ou d’une base de données) dans laquelle les ONG peuvent piocher selon leurs besoins. Et les bénévoles rapidement s’y repèrent en fonction de leurs compétences, identifiant au passage d’un coup d’œil le nombre d’heures budgétées pour la mission et l’équivalent “honoraire” de leur contribution (somme que l’ONG aurait à débourser pour obtenir le service auprès d’un prestataire payant). Outre ces vrais atouts sur le fond, le design et l’ergonomie du site ajoutent une jolie couche de maquillage au projet. Et cela marcherait, particulièrement auprès des jeunes actifs, cible de Catchafire à en croire la galerie de portraits et les témoignages mis en avant sur le site. Catchafire aurait-il trouvé la formule gagnante du développement du bénévolat des jeunes actifs : le bénévolat d’expertise organisé via Internet ? Car c’est de cette notion encore peu répandue en France qu’il s’agit. Selon l’étude la France Bénévole publiée en juin par Recherches & Solidarités, “Il s’agit pour un bénévole disposant d’un savoir-faire très précis de satisfaire un besoin ponctuel présenté par une association (refonte d’un système informatique, mise en place d’une veille documentaire, préparation d’un dossier de communication, aide à l’organisation d’une manifestation exceptionnelle…)”. Une forme de bénévolat ponctuel et professionnel qui se développerait mais ne serait “tout à fait” connu que de 17 % des associations interrogées par Recherches & Solidarités. Le reste se ventilant en 27 % d’associations “vaguement” au fait et de 55 % “pas du tout” au courant. Face aux associations, les 25-35 ans seraient la tranche d’âge la moins encline au bénévolat (25 % en fait), d’après l’étude “La situation du bénévolat en France en 2010” de France Bénévolat publiée fin septembre (voir encadré ci-dessous). Une situation notamment liée à l’image du bénévolat, trop associée aux retraités ou aux seniors, pour Nathalie Choiseau du réseau de mise en relation associations - bénévoles BetoBe. Un concept méconnu, des jeunes peu engagés. Il y aurait là un potentiel de rencontre énorme, poursuit Nathalie Choiseau. “Beaucoup de jeunes actifs ont des compétences, en particulier dans la communication, l’internet et les réseaux sociaux, mais leur expérience est souvent sous-estimée par les associations”. Et pourtant, ces compétences seraient exactement celles que les associations chercheraient. Selon l’étude France Générosités, au regard du bénévolat d’expertise, le premier besoin qu’elles identifient est la communication (49 %) devant le marketing et développement (45 %) puis Internet (32 %). Une tendance confirmée par une autre étude, menée en 2008 par Passerelles & Compétences, qui met également en relation les deux mondes. Selon cette enquête, les manques de compétences internes des associations concernent à 80 % l’informatique et internet et à 50 % le marketing/communication. Au-delà des opportunités de rencontre, comment gérer la relation entre les deux univers ? Si Catchafire, comme BetoBe, s’en remet entièrement à Internet, ce n’est pas le cas de Passerelles & Compétences. Créée en 2002, l’association fait intervenir une tierce personne, la “Passerelle”, chargée d’animer la relation et de suivre le bon déroulement de la mission. Un intermédiaire nécessaire selon Patrick Bertrand, président et fondateur de l’association. “Ce sont deux mondes très éloignés et il leur est difficile de travailler ensemble, d’autant plus qu’ils n’ont souvent pas la même perception du temps”. Mais ce système impose une structure plus lourde et notamment le problème du recrutement des Passerelles. Des bénévoles, justement. LA SITUATION DU BÉNÉVOLAT EN FRANCE Le mois dernier, France Bénévolat publiait les résultats d’une enquête sur les pratiques bénévoles, menée auprès de plus de 2000 Français de 15 ans et plus. Selon les résultats, près de 36 % des Français donneraient de leur temps à des associations ou autres structures syndicalistes, politiques, religieuses, ainsi qu’à autrui (voisins, amis à l’exception de la famille). Par ailleurs, 20 % ont donné du temps par le passé mais ont cessé. La France compterait ainsi 11,3 millions de bénévoles. Ceux qui donnent leur temps le font 8 fois sur 10 tout au long de l’année (quelques heures par semaine le plus souvent). Les bénévoles associatifs se consacrent à une seule structure dans près de 60 % des cas. Corroborant l’étude menée par France Bénévolat en juin 2010 (cf. article ci dessus), l’étude confirme que les 25-35 ans sont les moins engagés (25 %) tandis que sans surprise, les plus de 65 ans raflent la palme du bénévolat avec plus de 50 % de taux d’engagement. Ceux qui ne font pas de bénévolat invoquent principalement un manque de temps (55 %) ou d’occasions (36 %). Quant à ceux qui ont donné du temps par le passé et ont cessé, ils prétextent également un manque de temps (47 %) mais aussi un changement de situation personnelle ou professionnelle (38 %). Et enfin, information non négligeable quand il s’agit de débattre sur l’intermédiation ou non du bénévolat : 22 % d’entre eux expliquent leur abandon du bénévolat par une déception quant à l’organisation de l’association. N° 1 - 6 octobre 2010 | 9 Tendances de l’innovation sociétale Melting pot Idées Plaidoyers pour le “Middle” Les pauvres ne sont pas ceux que l’on croit ! Au lendemain du sommet sur les OMD, et alors que le Secrétariat d’État au Développement britannique (DFID) va recentrer son aide sur un nombre restreint de pays, soi-disant au bénéfice des plus “pauvres”, Alex Evans, ancien conseiller au DFID, publie sur Global Dashboard un article captivant, s’appuyant sur un rapport de l’Institute of Development Studies (UK). Thèse du rapport : si, en 1990, 93 % des pauvres vivaient dans des pays à bas revenus (revenu moyen par an et habitant inférieur à 995 $), aujourd’hui, les 3/4 vivraient dans des pays à revenus “moyens”. En clair, la majorité des pauvres ne vit pas dans les pays les plus pauvres. Retraçant l’évolution de la stratégie d’aide au développement du RoyaumeUni, Alex Evans en dévoile aussi les dessous. Notamment quand, en 2003, la Secrétaire d’État, nommée quelques heures plus tôt, reporte – sous la pression de Tony Blair – une large partie du budget vers l’Irak envahi. Une décision qui, justification oblige vis-à-vis des ONG, conduit alors le pays à faire exploser son aide vers les pays à moyens revenus. Au fil des lignes, Alex Evans pose la démonstration : c’est une erreur majeure de couper l’aide aux pays à “middle income”. “Les politiques de développement visent les gens pauvres, pas les pays pauvres”. Hasard de calendrier ? Le même jour, le site Social Edge publiait un post plaidant pour des investissements dans un autre genre de “Middle” : les PME des pays en développement, particulièrement celles d’Afrique. Trop grosses pour prétendre au microcrédit, trop petites pour obtenir des prêts bancaires, elles auraient pourtant besoin, selon l’auteur (journaliste distinguée et consultante pour Ashoka Changemakers) de capitaux pour se développer et, comme partout dans le monde, assurer leur rôle de moteur économique. Le Mot de la Quinzaine B Corporation Ni Big, ni Bad ! Le B de B Corporation signifie Benefit. B Corp est un label privé décerné aux entreprises “utilisant le pouvoir du business pour créer du bénéfice social”. Comme tout label, il s’accompagne d’un cahier des charges évalué et régulièrement audité par la société B Lab. Aujourd’hui, on compte 315 B Corps aux États-Unis pour un volume d’activité d’environ 1,5 Mds$. Deux des cinq entrepreneurs sociaux les plus prometteurs des USA élus sur le site Bloomberg Businessweek sont des B Corps. Derrière cette logique de labellisation, il s’agit de faire émerger une nouvelle forme d’entreprise dont le cœur d’activité doit permettre de “résoudre des problèmes sociaux et environnementaux”. Cette initiative pourrait inspirer les acteurs français de l’entrepreneuriat social, notamment le jeune MOUVES afin d’ouvrir le secteur à de nouvelles entreprises. Revue de web La Californie, premier État à électricité “100 % verte” ? “C’est possible”, selon Bill Gross, dont les entreprises Idealab et e-Solar mènent une expérience pilote en ce sens. Pour appuyer l’idée, son ami, directeur de United Postcodes Lotteries (loterie de charité néerlandaise), se saisit de sa plume et demande au gouverneur Arnold Schwarzenegger via une tribune publiée sur GreenBiz.com, des subventions afin de mener à bien ce projet d’envergure. Pays en guerre et microfinance. Le site Microfinance Focus a regroupé dans un dossier tous articles du site concernant les initiatives de microfinance dans les pays vivant ou ayant vécu des conflits armés. Un dossier qui mérite le coup d’œil, notamment concernant les activités développées en Afghanistan. Pas la peine, en revanche, de s’attarder sur celle menée au Darfour. Dommage aussi que le site n’ait pas pris la peine, en plus de recenser ces articles, de se livrer à une analyse de la question dans son ensemble. Le buzz du “co”. Lucy Bernholz, influente bloggeuse sur la philanthropie, fait converger dans un billet tous les livres et signes d’une nouvelle vague (ou tic marketing ?). Le préfixe “co-” (co-working, coconstruction, co-créativité) prône la mise en commun et l’échange égalitaire. Quels enseignements en tirer ? À suivre sur Twitter, hashtag #buzzword2010. Dans la même veine, Internactu se penche sur la consommation collaborative, autre déferlante qui devrait nourrir le besoin de sens des consommateurs les plus exigeants et les plus connectés. À quand des associations et fondations “déviantes” ? Dans la Stanford Innovation Revue, le président du cabinet américain Tactical Philanthropy plaide pour une philanthropie “déviante”… dans le bon sens du terme ! Dévier, briser les lignes de force et de pensée, ce serait : que les fondations dénoncent les ONG mal gérées, que le secteur non marchand rémunère ses cadres au même niveau que ceux du secteur marchand (bonus en prime), que les associations aillent jusqu’au bout du plaidoyer et de la critique des politiques. Une apologie de la déviance à lire, et à appliquer. Gloire aux chercheurs de l’improbable. Les prix IgNobels récompensant les recherches les plus absurdes (qui font “rire avant de faire penser”) ont été remis pour la dixième année consécutive. Des vraies recherches (de l’efficacité du port de chaussettes sur les chaussures sur sol glacé aux effets de la promotion aléatoire sur l’efficacité d’une entreprise) et des trouvailles moins volontaires (Prix de Chimie co-remis à BP et l’université d’Hawaï pour avoir “prouvé” que l’huile était miscible dans l’eau), à découvrir – en français – sur Rue 89. Certaines causes valent plus que d’autres. C’est l’avis du directeur d’un Think Tank britannique, New Philanthropy Capital, qui secoue le secteur associatif local en prônant la création d’un classement des associations en fonction des bénéfices apportés à la société… N° 1 - 6 octobre 2010 | 10 Tendances de l’innovation sociétale À suivre… Agenda VU SUR YOUPHIL.COM 11 octobre Journée de lancement – Les États généraux de l’ESS en chantier ! Lieu Hémicycle du Conseil régional Ile-de-France, Paris. 13 au 15 octobre Rencontre internationale des fondations pour l’innovation sociale. Cette rencontre s’adresse aux fondations de tous les pays du monde qui entendent prendre part à des actions innovantes aux plans social, économique, culturel et environnemental. Lieu Montréal – Château Champlain. 28 octobre 5e Forum National des Associations et Fondations. Le rendez-vous annuel des dirigeants et responsables du secteur associatif. Lieu Palais des Congrès de Paris. 28 octobre CSR Europe’s Enterprise 2020 MarketPlace. Enterprise 2020 is about addressing global, regional and national socioeconomic challenges crucial in driving transformation towards a smart, sustainable and inclusive society. Lieu Brussels Kart Expo, Belgium. 16 et 17 novembre 6e conférence annuelle de l’EVPA. A new era for venture philanthropy : where grant- making and social investment converge. The aim of this year’s conference is to move away from past dichotomies and to focus on the overall objective of venture philanthropy : building stronger social sector organisations to achieve greater social impact ! Lieu Nouveau Centre de Conférence Kirchberg, Luxembourg. En partenariat avec Mouvements France Nature Environnement renouvelle son équipe de direction Pierre Bousquet, 42 ans, a été nommé directeur général de France Nature Environnement. Il est entré à FNE en 1995 en tant que chargé de mission sur les problématiques déchets, Pierre Bousquet était depuis 2003 directeur administratif de la fédération. Vincent Le Scornet, 44 ans, rejoint France Nature Environnement au poste de directeur fédéral. Il a en charge la vie fédérale, la stratégie de La gouvernance en Afrique file un mauvais coton L’indice Mo Ibrahim attribue une note de 49 sur 100 au continent. Associations : “Il faut favoriser les échelons locaux” C’est ce que préconise Claude Capelier, co-auteur avec Luc Ferry du rapport sur la représentativité du secteur associatif remis fin septembre à Marc-Philippe Daubresse. La réforme des retraites, machine à broyer les vieux Alors que les discussions se sont focalisées sur le sort des femmes, celui des plus précaires a été peu évoqué. Jeremy Hockenstein, un sous-traitant très social Son entreprise de numérisation de documents, Digital Divide Data, recrute des jeunes Cambodgiens et Laotiens issus de familles pauvres et les accompagne vers une sortie de la pauvreté. Les associations, gardiennes de la République À l’heure où les hommes politiques sont décrédibilisés, le monde associatif doit être beaucoup plus associé à la prise de décisions publiques, explique Hamou Bouakkaz, maire adjoint à la ville de Paris. communication et les partenariats. Benoît Hartmann, 39 ans, a été nommé directeur des relations extérieures et porte-parole de la fédération. Il occupait depuis le 1er mars 2009 et jusqu’au 1er juillet le poste de coordinateur du pôle aménagement durable du territoire. “Moi, la finance et le développement durable” À l’origine de ce documentaire, un thème peu hollywoodien : la finance peut-elle être durable ? Etiennette Frayer, 56 ans, est désormais responsable des ressources humaines et financières de FNE. Alternatives Économiques, l’ovni coopératif Zoom sur le mensuel qui fête ses 30 ans cet automne. Pour vous abonner à cette veille Merci d’envoyer un mail à [email protected] et recevez cette lettre tous les 15 jours dans votre boîte mail. Cette offre inclut également des alertes mail en cas d’actualité importante et la participation à deux événements professionnels dans la période. Entreprises Associations Abonnement promotionnel jusqu’au 15 novembre 2010 (12 mois) Abonnement après le 15 novembre 2010 (12 mois) 600 €HT 300 €HT 975 €HT 500 €HT Offre spéciale Publication de YOUPHIL SAS, société au capital social de 163 200€, RCS : 504 747 668 (Paris) – siège social et abonnements 5 rue Nicolas Chuquet, 75017 Paris. Téléphone + 33 (0) 9 79 50 03 03 – [email protected] - www.youphil.com// Abonnement un an 975€HT – Abonnement promotionnel jusqu’au 15 novembre 2010 600€HT// Tarif spécial associations// S’abonner : [email protected]// Directeur de la publication : Angela de Santiago : [email protected]// Journalistes : Noémie Wiroth - [email protected], Morgane Tual - [email protected] - Julie Schneider - [email protected], Thibault Lescuyer - [email protected]// Marketing et publicité : Sylvie Fernandes : [email protected] Pour tout renseignement, envoyez un mail à : Catherine Bidet - [email protected] N° 1 - 6 octobre 2010 | 11