la Photographie a Paris
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la Photographie a Paris
« La Photographie à Paris » « Paris photographié, Paris sublime Paris immortalisé. » Man-Ray, Atget, Cartier-Bresson ont été parmi les premiers et surtout les plus connus dans ce domaine. Eugène Atget, a au début du siècle dernier, à photographié, les vielles rues de Paris ainsi que les commerçants a la devanture très spéciale l’attirait, ces photographies ont été achetées par la B.N.F. Il y a peu de temps, une grande vente aux enchères, chez Christie’s, qui mettra en lumière, des grands maîtres de la photo en noir et blanc, comme Man Ray où Cartier-Bresson. Mais pourquoi fascinaient-ils encore à l’heure du numérique ? Sur les sept millions d’images collectées par la B.N.F. depuis 1851, cent sont exposées dans un parcours numéroté comme un concentré de la photographie en autant de « chefs-d’œuvre ». D’un photogramme de Talbot (1839) à l’autoportrait d’Emile Zola avec son chien « Pinpin » (en 1835) on tombe sur de petites perles « Grand nu renversé en arrière » de Man Ray (1923) ou « Hans Arp sur la plage de Carnac, Bretagne » par un anonyme (1929). La photo en noir et blanc, reprend des couleurs. Man Ray ou Cartier-Bresson, pourquoi fascinaient-ils encore à l’heure du numérique ? (répétita) Man Ray, « Juliet » vers 1847, danseuse et modèle du Paris des années 1940, la femme de Man Ray fut aussi sa muse. Elle lui inspira ses créations les plus étranges, fécondes et innovantes. La photographie en cent chef-d’œuvre, sans soucis chronologiques, dans une exposition à rassemblée les photos par genre (nus-paysages-clichés scientifiques)… ou sur de simples correspondances formelles. Les Chasseurs de lumière. Au XIXe siècle, les photographies et les peintres se transportent a la campagne et au bord de l’eau. A Rouen et à Caen, deux expositions racontent cette aventure qui réunit notamment Renoir, Monet, Sisley et Le Gray. C’est la faute d’Ingres. « La photographie, affirmait-il, c’est très beau mais il ne faut pas le dire ». Il fallait si peu le dire qu’en 1862, le peintre montalbanais signa un manifeste s’élevant « contre toute assimilation qui pourrait être faite entre la photographie et l’art. » Baudelaire alla plus loin. Dans un texte devenu légendaire, il jette son opprobre sur cette « société immonde » qui se rue « comme un seul Narcisse pour contempler sa Traviata, image sur le métal ». Pourtant, malgré les traits perfides d’Ingres et consorts, cet art nouveau va séduire les peintres. Et parmi eux les impressionnistes. Ceux-ci et avec eux les artistes évoluant dans leur entourage, l’ont utilisée de manières différentes. Pour Manet par exemple, elle fut un outil de travail. C’est a partir de daguerréotypes qu’il grava les portraits d’Edgar Poe, de Baudelaire et de Courbet. Degas adopta la même démarche pour plusieurs de ses dessins. Il fut également un photographe assidu, en témoignent ses portraits de Mallarmé, Renoir, Emile Verhaeren. Ou mieux encore sa reconstitution toute personnelle, et avec de véritables figurants. Ces rapports entre la peinture et la photographie lors de la seconde moitié du XIXe siècle ne fonctionnant pas en sens unique. Les photographes nourrissent des liens étroits avec le monde de l’art. Plusieurs d’entre-deux (tel Gustave Le Gray) reçurent une formation de peintre. Enfin on rappellera que c’est dans les anciens locaux du photographe Nadar, boulevard des Capucines à Paris qu’eut lieu en avril 1874, la première exposition impressionniste. Auguste Renoir à d’ailleurs raconté à son fils Jean, une conversation qui se serait tenue à l’époque entre Degas et Nadar . « Je suis peintre » déclara ce dernier : A quoi Degas répondit : « Va donc,eh ! faux artiste, faux peintre, faux tographe ! » Pour sa deuxième édition, le Festival Normandie Impressionniste (grande fête proposant tout au long de l’été, expositions, concerts, rencontres) explore le thème du voyage au bord de l’eau, le thème de la représentation des bords de mer ou des plans d’eau mais aussi celui de la naissance du monde des loisirs. Au Musée des Beaux-Arts du Havre, on peut voir les tableaux de Pissarro qui peignit les ports de la côte normande (Rouen, Dieppe, Le Havre) . Au musée des Beaux-Arts de Rouen on célèbre ces « Eblouissants Reflets » à travers une centaine de chefs-d’œuvre de l’impressionnisme venus des plus grands musées du monde. Ils sont tous là, ou presque : Cézanne, Monet, Renoir, Sisley, Caillebotte… le parcours est judicieusement rythmé, qui depuis les premiers séjours de Monet en Hollande (soit en 1871) nous conduit jusqu’aux techniques des néo-impressionnistes (Signac et Seurat). Nombre de tableaux exposés ici sont de véritables icones. Telle, la fameuse « Yole » de Renoir, « le Relais Ducal » de Monet ou encore ce magnifique « Canotier ramenant sa périssoire » de Caillebotte. Au cœur de ce festival de lumière et de couleurs, plusieurs salles ou sections sont consacrées à la photographie. Il , ne s’agit pas ici, a véritablement parler d’une confrontation, mais plutôt de montrer la proximité des thèmes abordés, par les peintres et les photographes. L’eau donc et ses reflets. Pour les photographes des années 1850, l’exercice est redoutable. Le plus célèbre d’entre-deux, Gustave Le Gray, relève le défi. Son « Effet de soleil dans les nuages » donne à voir, un coucher de soleil sur la mer. Simple comme bonjour ? La chambre photographique qu’il utilise ne permet pas de capturer les effets de contrastes, entre la masse sombre de la mer et le ciel embrasé par le soleil. Au moment du développement de son négatif, il expose l’épreuve sous un autre négatif de ciel, obtenu ailleurs ou un autre moment. Cette technique dite du « ciel rapporté » va lui permettre de réaliser de sublimes vues marines, fortement contrastées, à preuve ici son célèbre « Brick au clair de lune » ou encore « Soleil au zénith Océan » image presque irréelles où l’on distingue au premier plan des chevaux dans une eau qui parait embrasée par l’éclat de l’astre solaire. Ces débuts sont importants. Ils montrent que les chasseurs d’images ambitionnent déjà de dépasser le réel, par conséquent de faire une œuvre d’art. Une demande confirmée par l’apparition, vers la fin des années 1880, du mouvement pictorialiste. Pourquoi la photo ancienne continu-t-elle d’éblouir autant, alors que nous sommes largement entrés dans l’ére du numérique, abreuvés par un flot ininterrompu d’images et de pratiques révolutionnaires ? De nombreux artistes, amateurs, spécialistes, acheteurs prolongent le culte voué à la photographie argentique. Nostalgie ?