Purcell - The Fairy Queen

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Purcell - The Fairy Queen
Henry Purcell
(1659-1695)
The Fairy Queen, Ouverture
Musicien novateur, mais aussi respectueux de la tradition nationale, Purcell fut surnommé
“l’Orphée britannique”. Il régna sans partage sur la vie musicale anglaise.
Ses premières partitions comme Elégie à la mémoire de Matthew Locke, Sonates en trio pour
cordes, etc. sont influencées par l’écriture italienne. Avec ses Odes pour l’Anniversaire de la
Reine Mary, Hail Bright Cecilia dans les années 1690, Purcell devient le musicien officiel de la
monarchie. Il compose par ailleurs un nombre important de pièces pour la scène, adaptant son
écriture au public qui préfère avant tout le style italien. Ses masques ou semi-opéras offrent
des épisodes chantés et des dialogues : Didon et Enée (1689), considéré comme le premier
opéra anglais, puis King Arthur (1691), The Fairy Queen (1692), The Indian Queen (1695), etc.
Purcell réalise également une importante œuvre liturgique : anthems, hymnes, psaumes et chants
sacrés, autant de répertoires qui complètent un impressionnant corpus de chants profanes. Sa
parfaite connaissance du contrepoint allemand, de la fantaisie italienne et française lui
permettent d’aborder tous les genres. Ce technicien hors-pair est un remarquable connaisseur
de la littérature et des cultures populaires de son époque. Sa musique aux modulations
audacieuses et aux mélodies d’une grande beauté se révèle aussi séduisante pour “l’homme
de la rue” que pour le musicien professionnel.
The Fairy Queen – La Reine des Fées – est une adaptation libre du Songe d’une nuit d’été de
Shakespeare. La partition fut créée au Dorset Garden Theatre de Londres, le 2 mai 1692. Le
livret est une adaptation anonyme et très libre du texte de Shakespeare, l’auteur étant alors
trop vulgaire pour que les textes puissent être mis en musique ! La partition de Purcell réserve
les textes à des acteurs – ils sont les personnages principaux - et le chant, aux voix solistes
(deux sopranos, deux altos, ténor, basse et un chœur mixte à quatre voix), personnages
allégoriques et dont la vocation est avant tout de divertir. C’est la raison pour laquelle on
nomme ce type d’ouvrage « semi-opéra » composé de cinq actes ou « masques». L’action est
particulièrement complexe, le livret jouant de l’exercice virtuose du « théâtre dans le théâtre »
et mettant en scène trois intrigues amoureuses.
L’ouverture joue de l’alternance des atmosphères, caractérisées et séparées les unes des autres.
C’est tout d’abord la magnificence d’un choral de cuivres et des timbales qui introduisent le
spectacle avec solennité. Les cordes dynamisent l’action, portées par une trompette soliste.
Une partie plus lente prend l’allure d’une déclamation délicate. Puis, on assiste au retour des
cuivres qui reprennent l’air martial et brillant du début.
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Henry Purcell par Claude Herrmann (Ed. Actes Sud / Classica)