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’’L’homme politique cherche le pouvoir, en général au moyen des suffrages. Le journaliste s’évertue à révéler la vérité au public.’’
Hebdomadaire Nigérien Indépendant d’Informations Générales 5èmeAnnée N° 93 du 11 Décembre 2009 Prix:300FCFA
BP: 13.687 Cel. 96 97 36 69 /90 67 04 77 / 94 93 03 36 e-mail: [email protected] Sites : www.tamtaminfo.com www.nigerdiaspora.com
Bras de fer politique
Un nouveau sursis
pour le gouvernement
Jour J - 117. Le gouvernement nigérien a un nouveau sursis de 120 jours à partir du 08 Décembre pour s'entendre avec
son opposition politique. C'est ce qui ressort du communiqué final des consultations du Conseil de l'Union Européenne
ouvert le 8 décembre 2009 à Bruxelles. Les conclusions de ce conseil étaient résumées en 4 points, autour d’une demande
de report des élections municipales, l'ouverture d'un dialogue inclusif autour du médiateur Abdousalami Aboubacar,
ainsi que l'arrêt des violations des libertés publiques et la création des conditions de confiance et de bonne gouvernance
au sein du Conseil National de dialogue Politique (CNDP).
A lire les mesures édictées, gourdin à la main, pour tendre vers ces buts, on reste perplexe, devant des formulations
vagues, pleines de termes qui ne veulent rien dire ou qui sonnent bizarrement creux, comme «acceptation et mise en
place d’un dialogue inclusif», «d’éventuelles modifications», «examen des conditions», «report éventuel», avec des
propositions suggestives, des histoires de «feuille de route», à quelques jours des élections locales, une déclaration
édulcorée, avec deux fois le mot «éventuel» et même des verbes au futur, pendant que la case de l’opposition brûle, on ne
sait si l'Union Européenne soutient vraiment l’opposition nigérienne ou cherche à l'enfoncer davantage, avec des
solutions pas très loin du sur place. Mais au lieu de faire confiance à la rue, qui est le meilleur allié, puisque l’opposition veut croire au Père Noël, on est quand même en Décembre... Personne ne peut pas lui empêcher de prendre des
bougies pour des lanternes!!!
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Crise politique nigérienne
Le CODDH appelle à des négociations urgentes Pour le 18 Décembre
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Diffa fait sa toilette et sort ses atours
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LONANI
Le gagnant d'un des 4 taxis
mis en jeu
Enquête rapide sur la situation alimentaire du Niger
Produire des informations statistiques
fiables au gouvernement
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reçoit son
Blanchiment d'argent
lot
La banque du Vatican dans le collimateur
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L’autre OBSERVATEUR N° 93 du 11 Décembre 2009
p.p.6-7
1
PUBLI-REPORTAGE
LONANI
Le gagnant d'un des 4 taxis mis en jeu reçoit son lot
Le gagnant de l'un des 4 taxis
mis en jeu par la Loterie Nationale du Niger a reçu des mains
du Directeur Général de la
LONANI Mountaka Bounou la
clef de son véhicule. La céré-
1996, cet établissement est devenu est un grand centre d'attraction, où les joueurs se bousculent pour parier et gagner de
l'argent. C'est dire qu'avec son
célèbre slogan " la fortune aux
gagnants, les bénéfices à la Nation ", elle a contribué à changer la vision de beaucoup de nigériens dans la recherche de la
fortune.
Taxi gagné par un joueur
monie de remise a eu lieu ce
mardi 08 Décembre 2009 au
siège national de la loterie. Il
reste donc les trois (3) autres
taxis qui attendent encore d'être
gagnés.
La LONANI, qui a enregistré il y
a quelques jours son 124ème multi
millionnaire continue d'émerveiller. Il y a quelques jours de
cela, c'était un autre gagnant qui
empochait son lot de plus de18
millions FCFA.
M. Koye devient ainsi le 124ème
millionnaire de la LONANI pour
l’année 2009. Créée sous le nom
de Tombola Nationale du Niger
depuis 1966, avec désormais sa
branche Pari Mutuel Urbain
(PMU Niger), elle continue à
faire le bonheur de beaucoup de
gagnants de cette date à ce jour.
Aujourd'hui, grâce à une diversification de ses produits depuis
le lancement du Pari Mutuel Urbain (PMU), qui a débuté en
quarté, puis au quinté, la
LONANI a enregistré des milliers de millionnaires et plusieurs
centaines de multi-millionnaires.
Dans la branche Tombola Flash
elle met en jeu surtout des lots
dont la nature colle bien avec
cette philosophie de création du
travail et de lutte contre la pauvreté, en même temps qu'elle fait
de nouveaux millionnaires.
En 2000, au cours d’une même
course, deux (2) parieurs ont
gagné plus de 7 millions chacun.
Mis à part l'argent frais qu'on
peut gagner et investir dans le
secteur de son choix, il y a par
exemple la mise en jeu des lots
en nature comme les taxis, dont
les trois qui n'ont pas été gagnés sont actuellement garés
dans ses locaux. Avec de tels
lots, au-delà du gagnant, qui
n'est pas nécesairement un
chauffeur, il y aura du travail
pour d'autres nigériens pour
conduire, entretenir, etc.…; et
donc à manger à plusieurs familles, et sur de longues périodes. Pour gagner un taxi, il suffit
de jouer au grattage en achetant son ticket. Si après grattage
on a trois fois la photo d'un taxi,
on gagne un des trois taxis neufs
restants !
D'autres lots en nature comme
la parcelle mise en jeu, qui n'est
pas encore gagnée, ou les maisons qui seront éventuellement
mises en jeu, feront de nouveaux
fortunés.
Il faut dire qu'avec des perspectives de devenir riche en un seul
tirage avec la LONANI, comme
ce fut le cas de ce multi-millionnaire, qui a reçu son lot de plus
de 18 millions il n y a si longtemps, ou ce nouveau propriétaire de taxi, il y a de quoi tenter
sa chance. Surtout quand on sait
que cette chance ne sourit qu'à
ceux jouent !
N'est-ce pas qu'il serait merveilleux d'être le gagnant d'un des
trois (3) véhicules restants, qui
à lui seul peut faire votre fortune
? En tout cas il faut tenter. Cette
occasion est peut être la bonne,
et il n y a qu'en essayant qu'on
peut le savoir !
Trois taxis encore en jeu
Mis à part les nombreux emplois
pour les jeunes qu'il a directement créés, aussi bien dans sa
branche traditionnelle, que dans
sa formule PMU, qui emploie
beaucoup de jeunes filles et des
femmes dans ses kiosques,
LONANI continue à faire des millionnaires dans le pays, en faisant preuve d'innovations ces
dernières années. Dans le secteur du PMU par exemple, depuis le passage du tiercé au
L’autre OBSERVATEUR N° 93 du 11 Décembre 2009
Photo du chèque de 18 millions gagnés par un parieur de Niamey
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NATION
Politique
Un nouveau sursis pour le gouvernement
Le gouvernement nigérien a un nouveau sursis de 120 jours pour s'entendre avec son opposition politique. C'est ce qui ressort du communiqué final des consultations du Conseil de
l'Union Européenne ouvert le 8 décembre 2009 à Bruxelles. Les conclusions de ce conseil
résumées en 4 points, autour d’une demande de report des élections municipales, l'ouverture
d'un dialogue inclusif autour du médiateur Abdousalami Aboubacar, ainsi que l'arrêt des
violations des libertés publiques et la création des conditions de confiance et de bonne
gouvernance au sein du Conseil National de dialogue Politique (CNDP).
A lire ces mesures édictées, gourdin à la main, pour tendre vers ces buts, on reste perplexe,
devant des formulations vagues, pleines de termes qui ne veulent rien dire ou sonnent bizarrement creux, comme «acceptation et mise en place d’un dialogue inclusif», «d’éventuelles
modifications», «examen des conditions», «report éventuel», avec des propositions suggestives, des histoires de «feuille de route», à quelques jours des élections locales et même des
verbes au futur, pendant que la case de l’opposition brûle, on ne sait si l'Union Européenne
soutient vraiment celle-ci ou cherche à l'enfoncer davantage, avec des solutions pas très loin
du sur place. Mais puisque l’opposition veut croire au Père Noël, on est quand même en
Décembre... Personne ne peut pas lui empêcher de prendre des bougies pour des lanternes!
D'abord parce que tous ces avis exprimés par l'Union Européenne ne sont que
des avis, qui correspondent plus à des
positions de principe plutôt que des mesures coercitives susceptibles de faire
bouger un Etat. Qui plus est, en ne les
prenant qu'à quelques jours des élections locales et en voulant obliger le gouvernement à entreprendre des consultations, avec obligations de résultats, connaissant bien l'attitude jusqu'auboutiste
de l'opposition nigérienne, l'Union Européenne ne lui donne que le choix de se
cabrer. En voulant changer les règles du
jeu au sein du CNDP, l'Union Européenne
ne demande pas au gouvernement d'assouplir les règles du jeu, mais de se faire
hara kiri et accepter que, contrairement
à ce se passait auparavant, le gouvernement doit prendre en compte le feu
que l'Union Européenne a allumé der-
rière lui, en lui refusant les moyens de
sa politique, et aller le dos au mur négocier avec l'opposition pour obtenir qu'elle
délie le cordon de la bourse. C'est une
excellente manière de le pousser dans
les bras de n'importe quelle force obscurantiste qui est contre la démocratie, qui
ava récupérer la situation à peu de frais.
Parce que comme chacun l'a finalement
compris, il n y a pas que ceux qui veulent de la démocratie qui ont de l'argent
dans leurs sacs. Et cette hypothèse terrible est plus à craindre pour notre pays
que n'importe quelle autre, puisqu'on va
assister juste à un changement de
tutorat, de l'Union Européenne vers un
ailleurs qui peut être n'importe quoi.
C'est sans doute pourquoi l'Union Européenne, tout en voulant respecter ses
propres principes doit aussi se méfier
d'un certain extrémisme, parce qu'à force
de trop tirer sur cette corde, il faut prévoir
qu'elle peut aussi se casser !
La conséquence immédiate est que tout
le monde, l'Union Européenne y compris
joue, consciemment ou non le jeu de
Tandja. Tirer en longueur sert parfaitement
sa cause. Parce que tout se jouera dans
l'intervalle de la dizaine de jours qui reste
pour les locales, où l'opposition sera le
plus grand perdant si jamais il n y prenait
pas part.
A regarder de près cette situation, ce sont
les partis PNDS-Tarayya et CDS-Rahama
qui font les frais de la lutte. Et Mahamadou
Issoufou risque de payer seul la facture
de cette lutte. Connaissant bien ses deux
grands alliés du moment, on voit mal comment un Hama déloquer de centaines de
millions pour financer la lutte contre le
Président Tandja, sans être sûr des résultats. Si au moins les résultats étaient
garantis, il n y a aucun doute il ferait.
Quant à Mahamane Ousmane, le connaissant bien, il est hors de question d'aller lui demander de l'argent pour financer
ce genre de lutte, qui ne défende que des
principes, mais pas ses intérêts personnels à lui.
Sinon, la perte la plus considérable de
l'opposition politique ne sera pas que sur
le seul plan financier.
Gérant respectivement l'essentiel des
mairies de Zinder pour Mahamane Ousmane et Tahoua pour Mahamadou
Issoufou, les militants des deux partis
vont se retrouver tous à la touche dans la
gestion des affaires communales pendant
un mandat municipal entier. Non seulement il faut craindre pour eux l'exclusion,
qui va être inévitable, mais le pire est
qu'ils ne disposeront même pas d'assez
d'informations sur ce que sera la gestion des mairies par le MNSD-Nassara
et de ses alliés, pour espérer leur reprendre la gestion de ces mairies les prochaines années.
Mais l'ennui réside surtout dans le fait
que tous les maires en fin de mandat de
ces partis qui sont assis sur des affaires scabreuses auront immanquablement des problèmes. Même s'il n y en a
pas, on n'en créera. Finalement, au lieu
de faire de la lutte politique pour reprendre le pouvoir, ils seront réduits à se battre pour chercher à sauver leur liberté ,
ou dans le meilleur des cas à chercher
à réparer de vraies fausses injustices que
les adversaires ne rateront pas l'occasion de commettre. Ce serait juste une
parenthèse catastrophique pour la vie de
ces partis.
Et cette dernière donne, qui fait partie
de l'essence même de la lutte politique,
aucun bailleur de fonds, aucune organisation de la société civile, aucun organe
de presse ne peut l'empêcher. Pour la
raison bien simple qu'une fois le problème
se pose, les dégâts sont déjà faits !
Pour prévenir ces désagréments, les
deux partis auront tout intérêt à faire toutes les concessions qu'il faut pour éviter
de rater les locales à venir. Simple question pratique !
Ibrahim Manzo
(Texte de synthèse de la
consultation en page 5)
Commémoration du 22ème anniversaire de l'ANP
L'Agence Nigérienne de Presse est en difficultés
L'Agence Nigérienne de Presse (ANP) a commémoré, le 3 et 4 décembre 2009, pour
la première fois, l'anniversaire de sa création en 1987. Cet événément inédit dans
l'histoire de l'agence révèle, comme l'on devait s'y attendre, une signification très
profonde. En effet, après 22 ans d'existence, l'ANP vit d'énormes difficultés quant
à son fonctionnement. C'est donc pour rendre compte de toute cette situation que les
responsables de cette agence ont décidé de cette manifestation afin de trouver les voies
et les moyens qui peuvent permettre de redorer le blason de cet important outil de
souveraineté nationale.
Autour de " Ensemble, sauvons l'ANP ",
cette manifestation vise à faire connaître davantage la mission de l'Agence au
public, et à lui montrer le rôle capital que
peut jouer l'ANP dans le développement
socio-économique de notre pays. Elle
visait aussi à sensibiliser les médias sur
les opportunités que leur offre l'ANP en
matière de prestation de services et surtout à attirer l'attention des autorités sur
les difficultés de cette Agence. Pour ce
faire, il y a eu au programme une conférence-débat sur le thème : " Le rôle des
Agences de Presse dans la circulation
des nouvelles dans le monde : cas de
l'ANP ", une journée portes ouvertes, au
siège de l'Agence même, et une soirée
de gala à l'Académie des Arts Martiaux
de Niamey.
Créée par ordonnance n°87-23 du 23
juillet 1987, l'ANP s'est vue assigner par
l'Etat du Niger la mission de recherche,
de collecte, de traitement et de diffusion
des nouvelles du Niger. Elle devrait être
la voie du Niger à l'extérieur. Autrement
dit, promouvoir l'image de marque du Niger aussi bien sur le plan national qu'international. Par sa capacité à faire circuler rapidement les informations, l'ANP
devait également, dans sa mission donner l'information la plus complète et la
plus objective possible et permettre ainsi
de réduire l'écart entre les populations.
Mais très tôt ce qui devait être ce véritable outil de souveraineté nationale est
confronté à diverses difficultés qui ont fini
aujourd'hui par entamer son bon fonctionnement.
Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial, l'ANP n'avait à sa
naissance pour principaux partenaires
que l'Agence France Presse (AFP), la
Nigelec et l'OPT aujourd'hui Sonitel, lesquels ne le sont plus aujourd'hui. Ce statut d'EPIC conféré à l'Agence a constitué, de l'avis du conférencier au Centre
Culturel Oumarou Ganda, Ali Ousseini,
lui-même ancien Directeur Général de
l'Agence, le premier goulot d'étranglement de l'ANP. Car, a-t-il expliqué, avec
L’autre OBSERVATEUR N° 93 du 11 Décembre 2009
ce statut, l'ANP est obligée de payer des
impôts aux finances publiques. Or, sans
aucune ressource et avec seulement 55
millions de subvention annuelle de l'Etat
du Niger pour des salaires du personnel
de l'ordre de 56 millions, l'ANP ne pouvait assurer son fonctionnement. Donc
la contrainte majeure de l'ANP est tout
particulièrement financière. C'est sans
doute la raison profonde de cet appel d'Ali
Ousseini, qui demande d'agir car, l'ANP
est toujours d'une utilité et qu'elle peut
même contribuer à redorer l'image de
marque de notre pays. En effet, organe
de souveraineté nationale, l'ANP doit attirer toute l'attention des autorités nigériennes qui ont été les précurseurs de
sa conception et de sa création. Comment laisser mourir un tel service qui est
d'une si grande utilité surtout par ces
temps de hautes technologies où l'information la plus rapide et la plus fiable rend
beaucoup compte de la compétitivité des
Etats.
La situation de l'ANP est pourtant
surmontable. Il suffisait, selon l'ancien
ministre de la communication Harouna
Niandou, contributeur à la conférencedébat, que dans le traitement de l'information, l'ANP mette un peu plus de rigueur, que l'Etat du Niger adopte une sorte
de plan Marshall pour l'ANP, qui passe
par une réelle volonté de faire abonner
tous les ministères aux services de l'ANP,
amener les représentations diplomati-
ques et les sociétés d'Etat et d'économie mixte à s'y abonner également, le
rehaussement de la subvention budgétaire de l'Etat, etc... Il est également demandé aux médias privés et aux organisations socioprofessionnelles du secteur
d'apporter leurs contributions soit par le
prélèvement pendant deux (2) ans de
10% du fonds d'aide à la presse privée
soit par l'organisation des manifestations
dont les retombées seront versées à
l'Agence.
Ces propositions qui amènent tout le
monde à agir répond bien au thème de
la commémoration : " Ensemble, sauvons l'ANP ". Nous le devons car l'ANP,
présente sur le réseau mondial, peut
énormément contribuer à la vente de
l'image de notre pays, cet idéal qui doit
caractériser chaque nigérien. Et avec la
désignation de cette agence depuis le
20 novembre dernier pour entretenir et
alimenter le site web gouvernemental, en
plus des accords d'échanges de nouvelles qui la lient à plusieurs agences, l'ANP
peut redevenir compétitive dans la transmission rapide des informations à ses
abonnés. Elle vient également de remettre sous l'impression sa revue trimestrielle
d'informations, NIGERAMA, mais sous
une nouvelle formule : la revue est désormais éditée sur commande.
Maman K.PANTCHO
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SOCIETE
Situation des droits de l'homme
L'Afrique présente toujours les facettes les plus sombres
Le Collectif des Organisations de Défense des Droits de l'Homme et de la
Démocratie (CODDHD) a organisé, le samedi 5 décembre dernier, un atelier de restitution sur les travaux du forum de participation des ONGs à la
46ème session ordinaire de la Commission Africaine des Droits de l'Homme
et des Peuples (CADHP) et à la 20ème Foire Africaine du Livre de Droit de
l'Homme. Les assises de ces travaux se sont déroulées du 07 au 09 Novembre 2009 à Banjul (Gambie).
En procédant à l'ouverture de cet
atelier, le Coordonnateur du
CODDHD, Moustapha Kadi, avait indiqué que la participation de son organisation à ces assises répond à la
nécessité de créer un espace de dialogue entre toutes les organisations
de défense des droits de l'homme.
Le forum des ONGs est également
une tribune d'échanges des acteurs
engagés dans la défense des droits.
Il s'agit, a-t-il fait savoir, de briser le
silence car la défense des droits de
l'homme est difficile.
Le CODDHD a été représenté à ces
travaux par son secrétaire général,
Nahantchi Garba, grâce au financement de l'Institut Danois des Droits
de l'Homme (IDDH).
Dressant le rapport des travaux de
ces assises, Nahantchi Garba s'est
particulièrement attardé sur la situation de notre pays qui a beaucoup
retenu l'attention des participants. En
effet, les différentes interventions qui
ont sans cesse fait cas du Niger ont
amené la délégation nigérienne à
faire une déclaration en vu d'éclairer
les participants. C'est le professeur
Khalid Ikrih, président de l'Association Nigérienne de Défense des
Droits de l'Homme (ANDDH), qui a
présenté la communication ayant fait
étalage de toutes les péripéties qui
ont jalonné l'histoire du référendum
du 4 août depuis la déclaration d'intention du Président de la République Mamadou Tandja du 4 mai 2009
en marge de la pose de la première
pierre pour l'inauguration du complexe industriel et minier d'Imouraren
jusqu'à la tenue des législatives du
20 octobre dernier qui ont consacré
l'avènement de la première législature de la 6ème République.
Les participants à ces travaux ont
surtout brossé la situation des droits
de l'homme en Afrique, une situation
qui n'est guère reluisante. En effet,
en ce début de 21ème siècle, l'Afrique présente toujours les facettes les
plus sombres des droits de l'homme.
L'Afrique, selon les commissaires de
la CADHP est notamment caractéristique de l'impunité, de la mauvaise
gouvernance publique surtout financière, de l'instrumentalisation de la
justice par les gouvernements en
plus de l'entrave à la liberté d'expression, les arrestations, les harcèlements judiciaires dont sont victimes
les défenseurs même des droits de
l'homme.
La situation des droits de l'homme en
Afrique, c'est aussi la recrudescence
des conflits intercommunautaires, le
trafic des enfants, l'escalade de la violence. En plus de tous ces maux qui
minent le continent noir, les commissaires africains aux droits de l'homme
et des peuples ont également relevé
la menace de la démocratie.
Après une revue de la conférence de
Durban de 2004 qui assignait aux
ONGs le rôle de faire en sorte que
les Etats mettent fin au racisme, à l'intolérance et autres pratiques dégradantes, les participants à ces assises
de Banjul ont formulé des résolutions
et des recommandations pour les
respect des droits de l'homme partout où ils sont menacés en Afrique.
Maman K.PANTCHO
Conflit politique nigérien
Le CODDH appelle à des négociations urgentes
Convaincues que les parties en conflit dans la crise politique nigérienne
ne peuvent continuer à se tirailler
sans fin, au risque de laisser le pays
aller à vau l'eau, les organisations
nigériennes de la société civile regroupées au sein du CODDH se sont
réunies la semaine dernière, au centre de documentation de l'ANDDH
pour appeler vivement les deux parties à des négociations. Elles appellent instamment les deux parties à
privilégier l'intérêt supérieur du pays
et d'abandonner toute prétention ou
acte susceptibles de gêner le dialogue. Par la voix de son président
Khalid Ikiri, qui a introduit la question
avant la lecture de la déclaration par
Moustapha Kadi, le CODDH a souhaité voir s'instaurer un climat apaisé,
fait de retenue des deux côtés pour
permettre à un dialogue serein de
s'installer. Il a souligné l'intérêt que
revêt la paix pour un pays. La Coor-
dination des organisations de la société civile a rappelé les efforts réalisés étape par étape, aussi bien par
elle-même que par d’autres acteurs
comme le médiateur de CEDEAO
Abdousalami depuis le début de cette
crise. Elle a déploré le peu de considération dont font preuve les
protaganistes du conflit et esquissé
ce qui constitue la responsabilité de
chacun des acteurs, avant de souhaiter un sursaut de conscience de
part et d’autres pour permettre à la
situation d’évoluer positivement à la
veille de la rencontre de Bruxelles,
pour que celle-ci se passe justement
dans la sérénité et sous de meilleurs
auspices.
Mais comme les acteurs n’en font
qu’à leurs têtes...la rencontre de
Bruxelles fut une montagne qui a accouché d’une souris.
Ibrahim Manzo
Une soldate de l’armée britannique
devient Miss Angleterre
Angleterre - Une jeune soldate de 21
ans quitte l’armée britannique afin de
représenter l’Angleterre lors du concours de Miss Monde qui aura lieu le
12 décembre en Afrique du Sud.
Katrina Hodges, surnommée «Combat Barbie», représentera l’Angleterre lors du concours de Miss
Monde. Saluée pour son courage en
Irak, la jeune Miss espère promouvoir,
grâce à son titre, le travail que l’armée fait au quotidien pour son pays
et pour la paix.
Élue seconde dauphine de Miss Angleterre cette année, Katrina devra
remplacer la tenante du titre, destituée après s’être battue en boîte de
nuit. Katrina a donc été récemment
couronnée Miss Angleterre et devra
représenter
son
pays
à
Johannesbourg, le 12 décembre prochain.
La nouvelle Miss espère accomplir sa
mission avec brio avant de retrouver
l’armée et de rejoindre les forces britanniques en Afghanistan.
L’autre OBSERVATEUR N° 93 du 11 Décembre 2009
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A TRAVERS LE PAYS
Lancement officiel du ferroutage Abidjan-Niamey
Conseil de l'Union Européenne
Bruxelles, le 08 décembre 2009
Faciliter la libre circulation des marchandises
La salle Margou de l'Hôtel Gawèye de Niamey a servi de cadre, le
vendredi 4 décembre 2009, au lancement officiel du ferroutage
Abidjan-Niamey via Ouagadougou. C'est le ministre nigérien des
transports et de l'aviation civile, Issa Maâzou, qui a présidé la cérémonie en compagnie du Directeur Général du Port Autonome
d'Abidjan, Marcel Gossio, du Vice-président de la Chambre du Commerce, d'Industrie et d'Artisanat du Niger (CCIAN), Sidi Mohamed,
et de plusieurs autres invités.
Le projet de ferroutage Abidjan-Niamey via Ouagadougou a germé dans
l'esprit de la communauté portuaire
d'Abidjan sur proposition des importateurs et des exportateurs nigériens
suite à la mission commerciale conduite en janvier 2008 à Niamey par
le Directeur Général du Port et qui
installait le représentant du port à
Niamey. Cette action devait permettre de diversifier la desserte du Niger en marchandises provenant des
différents ports de la sous région. Il
s'agit plus précisément d'un système
bimodal de transport qui permet
l'acheminement des importations sur
Niamey et l'exportation via le port
principalement des minerais nigériens, la Côte d'Ivoire étant par exemple la première destination de l'uranium nigérien. Et avec les nouvelles
perspectives minières de notre pays,
la promotion des importations et des
exportations est fonction des transports. Il fallait donc trouver une solution au long trajet de plus de 1700km
qui sépare Abidjan de Niamey. C'est
ainsi que la communauté portuaire
d'Abidjan a décidé d'étudier la viabilité du ferroutage Abidjan-Niamey en
passant par Ouagadougou. Autrement, les marchandises nigériennes
en provenance d'Abidjan atterriront
à Ouagadougou par voie ferroviaire
et n'auront donc que 500km de route
pour arriver à Niamey.
Fruit du travail d'un comité tripartite
mis en place en février 2008, le projet de ferroutage Abidjan-Niamey via
Ouagadougou a permis de situer le
niveau de compétitivité du Port Autonome d'Abidjan. Des négociations
qui ont été menées entre les responsables du port et les représentants
des commerçants, il ressort une réduction des prestations du port notamment le vrac, la manutention et
certaines taxes. Déjà, le ferroutage
a permis des résultats probants tels
que l'enregistrement au port en 2009
de 12.207 tonnes en vrac en seulement 3 mois contre un peu plus de
1000 tonnes seulement au cours de
la même période en 2008.
En appui à ce projet, le Port Autonome d'Abidjan a également décidé
d'apporter des innovations pour une
plus grande compétitivité du port. Il
s'agit, a expliqué Marcel Gossio, de
la disponibilité du site Internet pour
une meilleure information sur les activités du port, d'un serveur vocal,
d'un système de tracking qui permet
de sécuriser aussi bien les recettes
douanières qu'il offre la possibilité
aux commerçants de pouvoir contrôler tout le long du trajet leurs marchandises. En somme des moyens
technologiques et logistiques qui offrent des facilités des transports mais
aussi favorisent la réduction de leurs
coûts.
Maman K.PANTCHO
Festivités du 18 Décembre 2009
Les compétitions sportives démarrent
Les compétitions sportives entrant
dans le cadre des festivités du 18 Décembre 2009 ont démarré jeudi dans
la ville de Diffa qui accueille cette année cette fête nationale rotative. C'est
le ministre de la jeunesse et des
sports Kazelma Taya qui a procédé
au lancement de ces compétitions.
Treize disciplines sont retenues au
total.
Constituée d'une cinquantaine de
techniciens chevronnés, l'équipe de
l'ORTN, qui va nous faire vivre ces
événements, a quitté Niamey avec un
impressionnant lot de matériel technique.
La ville quant à elle avait commencé
sa toilette il y a plusieurs semaines
déjà. Autorités locales, techniciens de
surface munis d'engins lourds, fem-
mes de Diffa, tout le monde était mobilisé pour donner à la ville une belle
robe et ses meilleurs attraits.
Mais l'aspect le plus important de
cette fête rotative du 18 Décembre,
c'est surtout la réfection de la ville et
sa mise à jour du point de vue des
infrastructures. De grandes voies
goudronnées, des feux optiques, des
ronds points et de nouveaux bâtiments construits. C'est pratiquement
un village entier du 18 Décembre qui
a été construit, à l'image de celui des
5ème Jeux de la Francophonie. Une
véritable aubaine qui modernise
cette ville qui a toujours été le parent pauvre des infrastructures de
base de l'Etat, et où la plupart des
agents de l'Etat, par esprit petit bourgeois ne veulent pas aller travailler
L’autre OBSERVATEUR N° 93 du 11 Décembre 2009
SN 5152/1/09
REV 1
Note révisée
Objet : Ouverture de consultations avec la République du Niger en date du
8 décembre 2009
-
Conclusions
Ouverture de consultations avec la République du Niger
au titre de l'article 96 de l'accord de Cotonou (Bruxelles, 8 décembre 2009)
-Conclusions de l'Union européenne-
L'Union européenne considère que
la situation politique et les bouleversements constitutionnels au Niger,
notamment le référendum du 4 août
et les élections législatives du 20 octobre 2009, ainsi que les processus
marqués par un manque de consensus et d'inclusivité qui ont mené à ces
deux évènements, représentent une
violation évidente des éléments essentiels repris à l'article 9 de l'accord
de Cotonou. Au titre de l'article 96
de l'accord, l'Union européenne s'est
donc engagée dans un dialogue politique avec le gouvernement du Niger, qui a conduit à l'ouverture de
consultations afin d'examiner la situation et les solutions envisageables
pour un retour rapide à un ordre
constitutionnel reposant sur le consensus et l'inclusivité et respectant
les éléments essentiels visés à l'article 9, paragraphe 2, de l'accord.
Bien qu'il reste plusieurs questions
importantes à régler, l'Union européenne a salué, au cours de la réunion d'ouverture de ces consultations
qui a eu lieu le 8 décembre 2009 à
Bruxelles, l'annonce de la suspension de l'ensemble des mandats et
des actions judiciaires lancés contre
des membres de l'opposition.
Les éléments proposés par la partie
nigérienne pour progresser vers un
règlement de la crise politique sont
les suivants :
1.
acceptation et mise en place
d'un dialogue inclusif avec l'ensemble des intervenants nigériens sous
l'égide du médiateur, le général
Abdulsalami Aboubakar . Ce dialogue englobera toutes les questions
dans un cadre consensuel ;
2.
examen des conditions pour
les élections municipales à venir, y
compris leur report éventuel ;
3.
consolidation du droit à la liberté d'expression et à la liberté politique, assortie de la confirmation de
l'engagement du gouvernement à
dépénaliser les infractions liées à la
presse ;
4.
adoption de mesures de
bonne gouvernance visant à rétablir la confiance entre les parties, y
compris d'éventuelles modifications
du mode de gouvernance du CNDP.
L'Union européenne rappelle les
conclusions de la troïka UECEDEAO insistant sur l'importance
de réinstaurer un dialogue constructif et inclusif entre toutes les parties
nigériennes concernées en vue de
régler la crise politique actuelle et
de rétablir l'Etat de droit dans le
pays de manière consensuelle.
Dans ce contexte, l'Union européenne continuera d'appuyer les
efforts de médiation déployés par le
général Abubakar et veillera à l'établissement d'une feuille de route visant à trouver et à mettre en œuvre
des solutions à la crise. Les mesures conservatoires limitant la coopération avec le Niger resteront d'application, mais l'UE pourrait soutenir
par des mesures d'accompagnement les progrès qui iraient dans la
direction souhaitée.
L'Union européenne prend acte de
ce que la première réunion du dialogue inclusif susmentionné sera
convoquée vers le 16 décembre
2009 en un lieu que le médiateur
déterminera.
Dans un esprit d'ouverture au dialogue et en pleine connaissance de
la situation politique complexe que
connaît le Niger, l'UE continuera à
suivre de près l'évolution consensuelle qui soit conforme aux éléments visés à l'article 9, paragraphe
2, de l'accord de Cotonou. Dans le
cadre du délai de cent vingt jours,
l'UE considère donc que les consultations avec le Niger resteront
ouvertes et qu'une autre réunion
pourra avoir lieu dans deux mois
environ afin de faire le point.
non en raison de son isolement, mais
surtout parce que, ce qu'ils considèrent comme infrastructures minimales
indispensables à leur épanouissement.
Avec les perspectives économiques
prometteuses dans la région depuis
le début des travaux de construction
de la raffinerie de Zinder, qui consacre une intensification d'activités en
amont autour des puits pétroliers de
la région de Diffa, cette région va
prendre assurément sa revanche en
se faisant courtiser avec autant de
ferveur qu'on ne la fuyait il y a quelques années. Ceux qui ont compris
cela ont déjà commencé à investir qui
dans l'hôtellerie, qui dans la restauration, qui dans le loisir. Diffa devient
donc un nouveau chantier, à l'image
d'autres villes minières.
Ibrahim Manzo
5
SPIRITUALITE
LE PROPHETE MOHAMMAD (SAW)
Le Prophète avertissait et prêchait
les hommes de sorte à influencer
leur conscience
Le Prophète consacra toute sa vie, du
jour où le Coran commença à lui être révélé, à inviter les hommes vers la religion
de Dieu et à les guider sur le droit chemin. Dans un verset Dieu indique au Prophète de quelle façon s'adresser aux
hommes:
Dis: "Voici ma voie, j'appelle les gens
[à la religion] de Dieu, moi et ceux
qui me suivent, nous basant sur une
preuve évidente. Gloire à Dieu! Et je
ne suis point du nombre des
associateurs. (Sourate Yusuf: 108)
Comme le montrent les versets du Coran, le Prophète dut faire face à un certain nombre de difficultés lorsqu'il avertissait les gens et leur enseignait le Coran et la bonne morale. Comme ils
n'étaient pas tous sur le droit chemin,
les gens menaient la vie dure au Prophète, par jalousie, haine et envie. Certains étaient lents à comprendre ses
paroles, et traînaient les pieds quand ils
y arrivaient enfin, d'autres se montraient
hypocrites, feignant de croire à ses paroles alors que ce n'était pas le cas. Le
Prophète continua à expliquer la religion
en faisant preuve d'une grande détermination, et ne s'arrêta pas à ces obstacles. L'attitude de ces individus est mentionnée dans un verset:
… et vous avez foi dans le Livre tout
entier. Et lorsqu'ils vous rencontrent,
ils disent "Nous croyons"; et une fois
seuls, de rage contre vous, ils se
mordent les bouts des doigts. Dis:
"Mourez de votre rage"; en vérité,
Dieu connaît fort bien le contenu des
cœurs. (Sourate Al 'Imran: 119)
Un autre verset évoque la détermination
du Prophète face à ses adversaires:
Le Prophète continua à avertir les mécréants et à employer la façon la plus
efficace de parler de la religion, dans l'espoir qu'ils accéderaient à la foi et abandonneraient cette haine qu'ils lui vouaient
ainsi qu'à sa religion. La sourate an-Nisa'
nous dépeint l'attitude des gens auxquels
il devait s'adresser:
N'as-tu pas vu ceux qui prétendent
croire à ce qu'on a fait descendre vers
toi [prophète] et à ce qu'on a fait descendre avant toi? Ils veulent prendre
pour juge les fausses divinités, alors
que c'est en elles qu'on leur a commandé de ne pas croire. Mais le diable veut les égarer très loin, dans la
perdition. Et lorsqu'on leur dit:
"Venez vers ce que Dieu a fait descendre et vers le Messager", tu vois
les hypocrites s'écarter loin de toi.
(Sourate an-Nisa': 60-61)
Malgré la duplicité de ses adversaires,
le Prophète leur parlait en des termes
susceptibles de les éveiller à la vérité et
d'agir sur leurs consciences. On lit dans
un verset:
Voilà ceux dont Dieu sait ce qu'ils ont
dans leurs cœurs. Ne leur tiens donc
pas rigueur, exhorte-les, et dis-leur
sur eux-mêmes des paroles convaincantes. (Sourate an-Nisa': 63)
C'était naturellement une lourde responsabilité que de devoir conseiller ses ennemis, de leur montrer leur égarement
et de les inviter à rejoindre le droit chemin. Mais à un homme qui, comme le
Prophète, avait placé sa confiance en
Dieu, savait que la foi était un don de Sa
part et ne craignait nul autre que Lui, Dieu
apportait assistance et soutien.
Dis: "Voici ma voie, j'appelle les gens
(à la religion) de Dieu, moi et ceux
qui me suivent, nous basant sur une
preuve évidente. Gloire à Dieu! Et je
ne suis point du nombre des
associateurs." (Sourate Yusuf: 108)
Dans plusieurs versets du Coran, Dieu
révèle qu'Il a envoyé des messagers pour
ramener les égarés sur le droit chemin,
les purifier et leur enseigner les saints
versets. Comme nous l'avons vu plus
haut, tout au long de sa vie, le Prophète
a assumé la responsabilité que Dieu lui
avait confiée avec persévérance, patience
et détermination. Même dans son sermon d'adieu, qu'il prononça peu avant sa
mort, il continua à prêcher aux musulmans.
Dieu fait mention de ses sublimes responsabilités dans un grand nombre de
versets:
Ainsi, Nous avons envoyé parmi vous
un messager de chez vous qui vous
récite Nos versets, vous purifie, vous
enseigne le Livre et la sagesse et
vous enseigne ce que vous ne saviez
pas. (Sourate al-Baqara: 151)
Dieu a très certainement fait une faveur aux croyants lorsqu'Il a envoyé
chez eux un Messager de parmi euxmêmes, qui leur récite Ses versets,
les purifie et leur enseigne le Livre
et la sagesse, bien qu'ils fussent
auparavant dans un égarement évident. (Sourate Al 'Imran: 164)
Sami Efendi (1838-1912). Une inscription
calligraphique dans le style celi ta'liq.
Qalam-i Kibar (apophtegme), "La première condition de la sagesse est la
crainte de Dieu."
C'est Lui qui a envoyé à des gens sans
Livre (les Arabes) un Messager des
leurs qui leur récite Ses versets, les
purifie et leur enseigne le Livre et la
sagesse, bien qu'ils fussent auparavant dans un égarement évident.
(Sourate al-Jumu'a: 2)
Dans un verset, Dieu décrit les conseils
et avertissements du Prophète comme
étant des "choses qui donnent la vraie
vie":
Ô vous qui croyez! Répondez à Dieu
et au Messager lorsqu'il vous appelle
à ce qui vous donne la (vraie) vie, et
sachez que Dieu s'interpose entre
l'homme et son cœur, et que c'est vers
Lui que vous serez rassemblés. (Sourate al-Anfal: 24)
Cela explique que les conseils et exhortations du Prophète ne sont comparables
à ceux d'aucun autre. S'y conformer est
L’autre OBSERVATEUR N° 93 du 11 Décembre 2009
un moyen de gagner le salut dans ce
monde et dans l'autre. Chacune des exhortations du Prophète repose sur une
sagesse qui sauvera les hommes du mal,
de la cruauté, du pessimisme et de la
souffrance. Étant donné que tout son enseignement est inspiré et appuyé par
Dieu, un musulman sincère ne peut que
s'y soumettre, pour accéder ainsi à la
foi.
Les paroles du Prophète qui nous sont
parvenues témoignent des excellents
conseils qu'il prodiguait aux croyants. Un
exemple en est le conseil qu'il donna à
son compagnon Mou'adh et qui est rapporté comme suit:
Dis: "Il est Dieu, Unique. Dieu, le Seul
à être imploré pour ce que nous désirons. Il n'a jamais engendré, n'a pas
été engendré non plus. Et nul n'est
égal à Lui." (Sourate al-Ikhlas: 1-4)
Dis: "Ô hommes! Je suis pour vous
tous le Messager de Dieu, à qui appartient la royauté des cieux et de la
terre. Pas de divinité à part Lui. Il
donne la vie et Il donne la mort.
Croyez donc en Dieu, en Son Messager, le Prophète illettré qui croit en
Dieu et en Ses paroles. Et suivez-le
afin que vous soyez bien guidés."
(Sourate al-A'raf: 158)
Tout musulman qui prend pour modèle
l'attitude du Prophète, sa morale et sa
piété, et vit selon le Coran et la sounna,
doit parler d'une façon qui rappelle aux
gens la grandeur et la puissance de Dieu,
les inviter à suivre Sa voie et à L'aimer et
à Le craindre. Chaque fois qu'il parle, il
doit montrer qu'il vit dans le souvenir de
Dieu et se tourne constamment vers Lui.
Dis: "Si la mer était une encre [pour
écrire] les paroles de mon Seigneur,
certes la mer s'épuiserait avant que
ne soient épuisées les paroles de
mon Seigneur, quand même Nous lui
apporterions son équivalent comme
renfort." (Sourate al-Kahf: 109)
Lorsqu'il voulait conseiller un musulman,
le Prophète lui rappelait toujours en premier lieu la grandeur de Dieu en disant:
Il n'y a point de divinité hormis Dieu, Il
est unique et n'a pas d'associé, à Lui
appartiennent la louange et l'autorité, et
Il a pouvoir sur toute chose, louanges à
Dieu, il n'y a point de divinité hormis Dieu,
Dieu est le plus grand, il n'y a de force et
de puissance qu'en Dieu.18
Le Prophète exhortait toujours les gens
à aimer Dieu, et à l'aimer en vertu de cet
amour pour Dieu. Il dit dans un hadith:
Aime Dieu pour la subsistance qu'Il t'a
accordée. Aime-moi aussi, comme Dieu
m'aime.19
A suivre ...
Blanchiment d'argent
La banque du Vatican dans le collimateur
La justice italienne enquête sur des
transferts de fonds douteux s'élevant
à 180 millions d'euros. Le Vatican
a-t-il violé la législation sur le blanchiment d'argent ? C'est à cette délicate question que tente de répondre la justice italienne. La Garde des
finances (police financière) vient
d'ouvrir une enquête sur des transferts de fonds non identifiés depuis
2003 pour un montant de 180 millions d'euros.
Ces opérations suspectes, réalisées par
l'Institut pour les œuvres de religion (IOR)
- la banque du Vatican -, auraient eu
lieu dans une succursale de la défunte
Banca di Roma, absorbée depuis par
la banque Unicredit. Cette succursale
se situait Via della Conciliazione, à
deux pas du Saint-Siège.
Selon les médias italiens, la police financière aurait été alertée par la Banque centrale, qui a démenti cette information. Deux magistrats, Nello Rossi
et Stefano Rocco Fava, entendront cette
semaine les dirigeants de l'IOR et de la
banque Unicredit pour tenter d'en savoir davantage.
Le scandale
Ambrosiano
de
la
Banco
L'IOR, dont le patrimoine était estimé
en 2008 à 5 milliards d'euros, gère 44
000 comptes courants destinés aux
"œuvres de religion et de charité". Le
passé sulfureux de l'IOR ne plaide pas
en sa faveur. En 1982, l'institut s'était
retrouvé au cœur d'un retentissant scandale : la faillite frauduleuse de la Banco
Ambrosiano. Le patron de cette banque,
Roberto Calvi, avait été retrouvé pendu
quelques mois après le krach sous un
pont de Londres. La banque accusait
un " trou " de 1,3 milliard de dollars dans
la trésorerie de ses filiales étrangères.
Calvi avait reçu du Vatican une couverture financière pour ses malversations
en obtenant des "lettres de change"
qu'un cardinal américain présidant l'IOR,
Mgr Paul Marcinkus, avait signées.
Depuis, l'IOR a fait peau neuve. L'institut a changé d'état-major et remboursé
presque intégralement les sommes détournées. En septembre dernier, le bureau exécutif de la banque a été renouvelé. Le nouveau président de l'IOR,
Ettore Gotti Tedeschi, entré en fonctions
le 27 octobre, assure vouloir faire toute
la transparence sur la gestion de ses
prédécesseurs.
Fraude et évasion fiscale
L'IOR nie avoir violé la loi sur le blanchiment d'argent. Le "problème" ne porterait que sur "un ou plusieurs chèques
signés probablement par un prélat". La
banque du Vatican assure que la situation financière est désormais saine. Selon le quotidien d'affaires Il Sole 24 Ore,
les irrégularités auraient commencé en
2003 : "Chaque mois, parmi la myriade
de transactions effectuées sur un
compte de la Banca di Roma dont le
(suite page 7)
6
REPORTAGE
Reportage
Citadins et paysans à mi-temps
À l'heure où dans les grandes villes, ceux qui ont un maigre revenu joignent
difficilement les deux bouts, des citadins nigériens retournent au village le
temps des vacances ou le week-end. Ils y cultivent la terre pour récolter de
quoi se nourrir sans abandonner leur emploi en ville. Reportage.
À Niamey, on les appelle les manoman
birni (citadins-paysans en langue
haoussa). Une façon de les distinguer
des paysans à plein-temps. Ils sont commerçants, fonctionnaires, ouvriers ou artisans vivant dans la capitale nigérienne.
Dès le début de la saison agricole, en
mai, ils affluent vers les villages, après
avoir fermé leur boutique ou leur atelier.
Ils ne rentreront en ville qu'en novembre.
Le fruit de leur labeur - des sacs de mil,
de sorgho et de haricot, essentiellement
- arrivera chez eux, à Niamey, par camion. Les fonctionnaires, eux, profitent
surtout des week-ends pour venir travailler la terre.
Le nombre de ces paysans à mi-temps
a explosé à partir de 2005 avec la cherté
de la vie qui a poussé des citadins à trouver de nouvelles stratégies de survie.
"Depuis que je cultive mon lopin de terre,
ma famille vit décemment. J'ai ma provision pour toute l'année", déclare
Moustapha Mamane, un plombier de 49
ans. Il avait quitté la terre il y a 25 ans,
pensant trouver mieux en ville. Espoir
déçu. "Aujourd'hui, je suis désillusionné.
Il faut retourner à la terre", plaide-t-il avec
conviction.
La recherche d'une vie meilleure
Amadou Moussa, 52 ans, contrôleur de
prix, s'est installé pour la saison agricole
avec trois de ses six enfants à
Bambamgata, un village d'environ 500
habitants, à quelque 150 km au sud de
Niamey. Il faut près de quatre heures de
route pour s'y rendre par camion en empruntant des pistes rurales sinueuses.
Entouré de ses enfants qui l'aident, le
voici au milieu de son champ, sa longue
chemise toute tachée de boue. Le voile
trempé de sueur, sa femme s'efforce d'arracher les mauvaises herbes autour de
leur parcelle de gombo. "C'est une existence rude, comparée à mon travail de
contrôleur de prix", reconnaît-il. Il espère
cependant acheter une terre après sa
retraite, dans 8 ans, et s'adonner pleinement à sa nouvelle activité.
À 500 m de là, se trouve le champ
(suite de la page 6)
solde mensuel oscillait en 2007 entre 32
et 80 millions d'euros, un nombre important de dépôts et de retraits de l'ordre
de plusieurs dizaines de millions d'euros
n'a pas été identifié. L'IOR se servait de
ce compte de manière cumulative et ne
communiquait aucun détail à la Banca
di Roma ou à la Banque centrale." Cette
pratique aurait duré jusqu'au début de
l'année 2008.
Les enquêteurs se demandent si ces
transactions ont été réalisées par des
sujets fiscaux résidant en Italie et si el-
d'Abdou Moustapha qui cultive du mil, du
haricot, du sésame et du sorgho. Lui est
employé dans une société de transformation du lait à Niamey. "Je viens tous
les vendredis soir et je retourne fatigué
sur ma moto à mon poste chaque lundi
au petit matin", explique ce jeune de 35
ans, qui rêve de devenir un grand agriculteur. Comme il n'a pas encore de grands
enfants pour l'aider, avant de retourner en
ville pour la semaine, il fait souvent appel
à des ouvriers agricoles pour continuer
le travail. Si Amadou et Abdou cultivent
des champs appartenant à leurs grandsparents, Maliki Ali, commerçant à Niamey, loue quant à lui depuis deux ans le
terrain qu'il exploite. "Sur dix bottes de
mil récoltées, j'en cède une au propriétaire du champ. Il a aussi un pourcentage sur les autres produits", précise-til.
Selon, Kadri Alio, un sage de
Bambamgata, une centaine de familles
se sont installées dans les villages agricoles de la région au cours des trois dernières années. "Tous sont désormais
convaincus que seule la terre peut nourrir", constate le sage. "Ces nouveaux
paysans sont guidés par la recherche
d'une vie meilleure, car ils ont un faible
revenu en ville", explique Hassane
Tahirou, technicien agricole.
Une révolution silencieuse
"La première année n'a pas du tout été
facile, reconnaît Alassane Boubé, 48 ans,
chef d'un atelier de couture à Niamey, qui
exploite depuis quatre ans un champ de
mil à une centaine de kilomètres de la
capitale. Le labeur est éprouvant. En plus,
avec mes enfants, nous avons dû construire une case pour nous loger. Il a fallu
aussi ramasser et stocker du bois pour
la cuisson. Tout cela est pénible par rapport à mon emploi de couturier. Mais je
m'y suis fait", dit-il. Ce fils d'enseignant,
qui n'a pas grandi à la campagne, s'y
connaît peu en agriculture, mais armé de
patience et de courage, il croit fermement
qu'il réussira dans cette seconde activité.
"Je rêve de devenir un grand producteur
les ont servi à masquer des opérations
délictueuses comme la fraude et l'évasion fiscale.
Richard Heuzé, à Rome
Lisez et faites lire
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L’Autre Observateur
Une autre façon de voir
l’actualité!
L’autre OBSERVATEUR N° 93 du 11 Décembre 2009
de haricot et d'arachide. Toutefois, je n'ai
aucune envie de m'installer définitivement
au village, car les conditions de vie sont
difficiles", explique-t-il.
Au début, en les voyant arriver, les paysans à plein temps ont pensé que ces
citadins ne tiendraient pas longtemps. "En
ville, ils sont habitués à beaucoup de facilités. Ici, pas d'électricité. Pas d'eau
courante. Il faut aller au puits et il n'y a
pas de lieux de loisirs", rappelle un habitant de Bambamgata. Les nouveaux venus finissent tant bien que mal par s'adapter à ces conditions de vie. "Le centre de
santé le plus proche est à deux heures
de marche. Je crains toujours qu'un membre de ma famille tombe malade", confie
Habsatou, l'épouse d'Adamou Tahirou, 58
ans, électricien de formation, qui cultive
du mil et du haricot sur l'exploitation familiale
À force de les voir revenir chaque année,
les villageois ont fini par croire à la détermination de ces citadins. Ils se laissent
aussi peu à peu convaincre de changer
leurs méthodes. "Avec leurs charrues,
ces nouveaux paysans ont révolutionné
les mentalités des paysans autochtones,
affirme Hassane Tahirou, technicien agricole. Ces derniers les imitent et acceptent de travailler désormais en tenant
compte de nos conseils. Ce qu'ils refusaient auparavant. Ils ont cessé d'être
systématiquement hostiles à toute nouveauté." Une révolution en douceur en
quelque sorte…
Souleymane Saddi Maâzou
Enquête rapide sur la situation alimentaire du Niger
Produire des informations statistiques
fiables au gouvernement
Le Directeur Général de l'Institut National de la Statistique (INS),
Abdoullahi Beidou et le Coordonnateur du Système d'Alerte Précoce
(SAP), Hamani Harouna, ont coanimé, le lundi 7 décembre dernier,
un point de presse pour informer les
populations nigériennes du lancement
le même jour d'une enquête sur la situation alimentaire post-campagne
agricole 2009.
Cette enquête fait suite à la demande
adressée à l'INS par le Premier Ministre
Ali Badjo Gamatié au moment où il a
visité cette institution, le lundi 23 novembre 2009 notamment. Elle devrait
spécifiquement permettre de fournir aux
autorités des informations statistiques
fiables et pertinentes sur la situation alimentaire de notre pays afin de leur permettre de prendre les décisions qui s'y
adaptent.
La demande du Premier Ministre était
fonction de la baisse de la production
céréalière enregistrée au cours de la
campagne agricole 2009, 3.575.300 tonnes contre 4.814.000 tonnes en 2008,
soit une baisse de l'ordre de 26%.
Lors de cette conférence de presse, les
deux principaux responsables de l'enquête, après avoir donc spécifié cet ob-
jectif, ont aussi informé les journalistes
sur les outils de collecte des données
de cette enquête.
L'enquête statistique se déroulera du 7
au 12 décembre 2009 dans 634 villages
ou quartiers du milieu rural agricole de
toutes les régions sauf Agadez et dans
le milieu urbain d'Agadez, d'Arlit et de
Tchirozérine. Ce sont quelques 180
agents enquêteurs pour 45 chefs d'équipes et 12 superviseurs qui s'adresseront à 9.750 ménages nigériens.
A la fin de cette enquête dont les résultats seront probablement connus vers
la fin de la deuxième decade du mois
de décembre même, les autorités nigériennes disposeront des éléments d'appréciation qui leur serviront de guide
dans la programmation des activités relativement à la situation alimentaire.
Aussi, les données collectées peuvent
orienter les partenaires au développement du Niger dans leurs actions.
Il faut noter que la situation alimentaire
du Niger est inquiétante parce que l'équilibre de la production céréalière est très
fragile et la production des cultures de
rente (arachide, niébé) très faible.
Maman K.PANTCHO
Communiqué de Mariage:
Les familles : Amadou Abdou expert en communication au PCLCP/PNUD à Niamey,
Doguéraoua, Konni, Agadez, Illéla et Bouza ; Honorable Ibrahim Attawel, chef de canton
de Doguéraoua ; Honorable Ibrahim Oumarou Sultan de l'Aïr à Agadez ; Dangaladima
à Doguéraoua, Agadez, Niamey, Bouaké, Abidjan et Katsina ; Oumar Ali Maïga à Niamey, Say, Zinder, Paris Cotonou et Riyad ; Mallam Dogo Maïga à Niamey, Gothèye et
Dargol ; Alhéry Sourgho à Niamey Gawèye ; Nignon Georges à Niamey Ayérou et Paris.
Les familles : Feu l'Adjudant Laïlaba Maïga à Niabéré Balla, Karadjé et Yantala ; Paraiso
au Bénin, Niger, Belgique, France, Allemagne et USA ; Razacou à Niamey, Bénin et Côte
d'Ivoire ; Amadou Bachir à Loga, Zinder, Niamey, Burkina ; Lobit à Niamey et Maradi ;
Djermakoye Maidanda et Feu Gourouza Magagi à Harikanassou et Niamey ; Illa Salifou
à Niamey ; Mayaki à Niamey et Filingué ; Hamèye Maïga, Chef de village de Gothèye ;
Parents Amis et Alliés sont heureux de vous annoncer le mariage de :
Abdel-Latif Amadou Abdou Orange -Niger Et Myriam Laïlaba Maïga à Niamey
Les cérémonies religieuses auxquelles vous êtes cordialement invités auront lieu Inch
Allah le Vendredi 18 Décembre 2009 à 17H00 mn au domicile de M. Hamidou Laïlaba
Maïga, sis au quartier Plateau II derrière le CEG VI à Niamey.
7
MESSAGE
Yarda
L’autre OBSERVATEUR N° 93 du 11 Décembre 2009
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