SANTE MENTALE ET PRECARITE SOCIALE
Transcription
SANTE MENTALE ET PRECARITE SOCIALE
SANTE MENTALE ET PRECARITE SOCIALE Comment optimaliser l’aide face aux problématiques multiples et complexes ? Réflexions – Limites – Ressources – Perspectives à destination des réseaux de l’action sociale et de l’aide en santé mentale Association Chapitre XII du Relais Social du Pays de Charleroi 10 boulevard Jacques Bertrand, 6000 Charleroi. Tél. : 071 506 731, Fax : 071 506 936 Document rédigé par Coralie Buxant Chargée de projet Coordination du Relais Social de Charleroi Novembre 2011 TABLE DES MATIERES 1. MISE EN CONTEXTE p. 4 1.1. Problématiques multiples qui rendent le travail complexe p. 4 1.2. Echanger et réfléchir en réseau et en inter-réseaux p. 4 1.3. Continuer à développer des pratiques interdisciplinaires concertées p. 5 2. IMPORTANCE DES PROBLEMES DE SANTE MENTALE DANS LE SECTEUR DE L’ACTION p. 7 SOCIALE 2.1. Ce qui apparait dans la littérature en général p. 7 2.2. A Charleroi, en particulier p. 8 3. LES PROBLEMATIQUES SOULEVEES PAR LES PARTENAIRES DE LA REFLEXION 3.1. Quand les problématiques de sante mentale questionnent le réseau relais social de Charleroi p. 11 p. 11 3.2. Quand les problématiques de précarité questionnent le secteur santé mentale p. 16 carolo 4. DIFFICULTES – PISTES p. 19 4.1. Comment être au quotidien avec ces personnes fragiles ? p. 19 4.2. Comment aider à la gestion des situations plus problématiques ? p. 24 5. CONCLUSIONS p. 31 ANNEXES A1. Liste des travailleurs et bénévoles ayant participé au comité de concertation p. 32 A2. les services du réseau relais social de Charleroi p. 34 A3. les partenaires de la réflexion dans le réseau santé mentale p. 38 A4. Résumé du rapport p. 45 1. MISE EN CONTEXTE 1.1. PROBLEMATIQUES MULTIPLES QUI RENDENT LE TRAVAIL COMPLEXE Le public fréquentant les services du réseau Relais Social de Charleroi présente des difficultés multiples et complexes qui ne se limitent pas à une « simple » absence de logement ou de moyens financiers. Les travailleurs sociaux sont notamment, et souvent, confrontés à des situations mêlant précarité sociale aiguë et santé mentale. Une problématique de santé mentale agit souvent comme un frein majeur à la réussite des actions sociales, tant du point de vue du travailleur (peur face au risque de passage à l’acte, incompréhension face à des problématiques psychiatriques lourdes et complexes, manque de soutien et de contacts avec les professionnels de la santé mentale, sentiment d’impuissance, etc.) que de la personne se présentant au service (ruptures successives dans ses démarches, échecs et exclusions à répétition, incapacité à se maintenir dans un projet en raison de ses souffrances psychiques, etc.). Ces problématiques de santé mentale couvrent à la fois les souffrances psychiques d’origine sociale, les pathologies psychiatriques, les assuétudes, et les complications suite à l’abus d’alcool. C’est une évidence, les missions d’accompagnement social, d’accueil, d’hébergement et de logement du public précaire ne peuvent être assurées qu’en prenant en compte la globalité de la personne, qu’en entendant l’individu dans son intégralité. Or, lorsque cela touche la santé mentale, le travailleur social semble aujourd’hui encore bien souvent démuni. Malgré les efforts et la bonne volonté des ressources internes au réseau de l’action sociale dédiée aux habitant de la rue (notamment par des aménagements des cadres de travail des services) et externes (collaboration avec des Services de Santé mentale, des SPAD1, des psychiatres et le milieu hospitalier), les solutions semblent toujours insuffisantes et/ou inadéquates et rendent certaines situations insolubles. 1.2. ECHANGER ET REFLECHIR EN RESEAU ET EN INTER-RESEAUX Depuis plusieurs années ces problématiques sont discutées en différents lieux de concertation au sein du Relais Social de Charleroi et avec ses partenaires. Plus spécifiquement, de septembre 2009 à octobre 2011, un Comité de concertation portant sur la santé mentale et la précarité sociale a trimestriellement réuni les partenaires signataires de la Charte du Relais Social de Charleroi et un certain nombre d’acteurs du domaine de la santé mentale carolorégien2. Chacun a pu alimenter le débat en partant de son propre champ d’actions. 1 Un SPAD est un projet pilote fédéral (financé par le Service Public Fédéral Santé Publique) de Soins Psychiatriques A Domicile à partir des Initiatives d’Habitations Protégées. 2 La liste des personnes ayant participé à ces réunions du Comité de concertation se trouve en annexe. 4 Par ailleurs, régulièrement, d’autres réunions et d’autres lieux ont été (et sont encore) l’occasion de réflexions sur ces mêmes thèmes3. La richesse de ces échanges a permis l’élaboration et même la réalisation de certains projets concrets (voir notamment la formation décrite plus loin). Les concepts mêmes de santé mentale et de précarité sociale ont évolués au fil des rencontres dans le chef des deux secteurs représentés. Si les personnes sans-abri sont affectées de manière disproportionnée par des problèmes de santé mentale, le risque est de verser dans une psychologisation, voire d’une psychiatrisation, exagérée et non constructive. Le souhait du Relais Social est d’investir davantage dans le développement d’une pensée éclairée afin de porter des réponses adéquates. 1.3. CONTINUER A DEVELOPPER DES PRATIQUES INTERDISCIPLINAIRES CONCERTEES Le présent rapport tente de rassembler le fruit de ces différents lieux de réflexions collectives. Dans un premier temps, nous rappelons l’importance des problèmes de santé mentale dans le secteur de l’action sociale. D’une part sur base d’études statistiques présentant la prévalence des troubles de la santé mentale parmi le public sans-abri et d’autre part en illustrant les effets de ces problématiques complexes dans la prise en charge concrète d’un tel public à Charleroi. Notons qu’un vocabulaire commun aux deux secteurs (santé mentale et action sociale) ne paraît pas (encore) exister. Dans un second temps, sont présentées les problématiques liant précarité sociale et santé mentale rencontrées régulièrement par les partenaires privilégiés de la réflexion, issus des domaines de l’action sociale et de la santé mentale, leur manière d’y faire face et leurs besoins. Si dans un premier moment de rédaction du présent rapport il fallait entendre la formulation de ces besoins comme autant de demandes adressées à l’autre secteur, certaines rencontres entre les différents acteurs concernés ont, depuis lors, permis une écriture plus nuancée. En effet, un écueil possible a été mis en avant: le risque, si l’on s’en tient à cette formulation de besoins dirigés vers l’autre secteur, d’envoyer une « patate chaude » en espérant que le réceptionneur de ce mauvais cadeau en fasse quelque chose… Dit autrement : les attentes dirigées par le secteur de l’action sociale dédiée aux habitants de la rue vers le secteur de la santé mentale semblent encore être (trop) empreintes d’un espoir magique. Il apparaît donc nécessaire, avant de transformer ces besoins en projets, de rencontrer l’autre secteur, réellement, c’est-à-dire en entendant et en considérant ses propres besoins et ses propres limites. 3 Citons notamment : le groupe de préparation et d’évaluation de la formation en santé mentale, les réflexions sur la place d’un psychologue mobile dans le réseau, l’écriture d’un projet de relais en santé mentale, et le groupe de support à la rédaction du présent rapport. 5 Dans un troisième temps, seront exposées les difficultés exprimées lors des réflexions collectives. Elles seront classées selon 2 questions principales : Comment être au quotidien avec ce public fragile ?, Comment leur permettre, quand nécessaire, d’accéder aux soins en santé mentale ? Pour chacune d’elles des pistes d’action seront proposées. Par ce rapport, il s’agit véritablement de saisir l’occasion pour faire le point sur l’état des lieux des pratiques au croisement de la précarité sociale et de la santé mentale mais aussi d’aller plus loin, ensemble, vers une optimalisation de ces pratiques, au bénéfice du public rencontré par les travailleurs des deux secteurs. De manière transversale, on constatera que deux options sont possibles : - Devenir de plus en plus expert au sein de son propre secteur, se former et engager des personnes compétentes dans les services en misant donc sur la multidisciplinarité. - Bénéficier de l’expertise des autres secteurs et développer un véritable travail en interréseaux, visant la mutualisation des moyens et une interdisciplinarité. Et, pourquoi pas, permettra ainsi la production de savoirs nouveaux et de projets originaux, autant d’effets collatéraux souhaités d’une transdisciplinarité. Notons qu’un résumé du présent rapport se trouve dans les dernières pages sous la forme d’un document power point, présenté en clôture au Comité de concertation du 17 octobre 2011. 6 2. IMPORTANCE DES PROBLEMES DE SANTE MENTALE DANS LE SECTEUR DE L’ACTION SOCIALE 2.1. CE QUI APPARAIT DANS LA LITTERATURE EN GENERAL4 PREVALENCE IMPORTANTE DES TROUBLES DE LA SANTE MENTALE Au Relais Social de Charleroi, on entend souvent les travailleurs sociaux et les responsables des services dire que les utilisateurs de ces services sont largement concernés par des problématiques de santé mentale. Si des chiffres officiels ne sont pas encore disponibles à Charleroi, les études citées ci-après semblent confirmer d’une part les estimations locales disponibles5 et, d’autre part, le vécu des travailleurs sur le terrain. En France, une étude menée conjointement en 2009 par le SAMU social de Paris et l'Inserm révèle que 32 % des personnes sans-abri présentent un trouble psychiatrique sévère. De manière générale, les données statistiques disponibles dans la littérature scientifique européenne semblent aller dans ce sens en constatant que, comparativement à la population générale, les personnes sans-abri présentent davantage de troubles liés à la santé mentale que la population générale. Les troubles les plus fréquents (prévalence de plus de 25%) sont la dépression, l’anxiété généralisée et la dépendance ou l’abus de substances (alcool ou autres drogues). Plus d’une personne sans-abri sur cinq (21 %) présente un trouble de la personnalité ou du comportement. La prévalence des troubles psychotiques, même si ceux-ci ne touchent en moyenne que 12% des échantillons étudiés, est remarquable étant donné la prévalence particulièrement faible de ce trouble dans la population normale (0.5 à 1%). Notons aussi que la comorbidité psychiatrique est très importante (70% présentent au moins 2 troubles psychiatriques avérés). Selon l’origine de l’étude, les données sont parfois encore plus alarmantes. Ainsi, par exemple, 611 personnes sans-abri ont fait l’objet d’une enquête à Barcelone et il est apparu que 49.1% d’entre elles présentaient une maladie mentale6. 4 Données principalement tirées de : Combaluzier et Pedinielli (2003) ; Kovess et Mangin-Lazarus (1997) ; Garcin et Riu (1995) ; étude du SAMU social français et de l’INSERM (2009) ; Ducq, Guesdon, Roelandt (1997) ; Laporte et al. (2011). 5 Notons par exemple que, au Relais Santé en 2010, 82 consultations sur 1092 concernaient spécifiquement un problème de santé mentale. Mais cela ne signifie pas que les personnes concernées par les autres consultations ne présentent aucun problème de santé mentale. Autre source : en 2009, de juin à mi-novembre, 1ETP psychologue a été engagé dans le cadre d’une convention SASS et Relais Santé. Le nombre total d’interventions psychologiques menées sur tous lieux confondus au cours de cette période est de 276 pour 135 personnes différentes.Les entretiens s’entamaient le plus souvent à partir d’une rencontre non prévue qui débouchait sur un échange d’ordre « psychologique » (55% des entretiens). 42% des entretiens étaient prévus, faisaient l’objet d’une demande explicite. A Solidarités Nouvelles, en 2010, sur 15 locataires, 5 ont été à un moment donné concernés par des problèmes de santé mentale. Enfin, au Rebond, le trimestre passé (été 2011): 248 personnes ont fait une démarche en matière de santé : 21% concernaient directement des problèmes de santé mentale ou de psychiatrie, 15% pourraient relever de la santé mentale au sens plus large et/ou plus indirect. 6 Uribe et Alonso (2009). 7 A ce tableau s’ajoute un risque suicidaire élevé (en moyenne plus d'une personne sur dix). Cette situation touche de manière alarmante la population mineure. Au Canada, une étude révélait que 15% des garçons et 30% des filles vivant dans la rue avaient tenté de se suicider au moins une fois au cours des 12 mois précédents (contre 4% des garçons et 10% des filles fréquentant l’école régulièrement)7. D’après certains auteurs, c’est la présence simultanée souvent observée d’un trouble clinique et d’un trouble de la personnalité qui rend la réinsertion sociale très difficile. SOUFFRANCES PSYCHOSOCIALES Si un certain nombre de personnes sans-abri présentent effectivement l’un ou des troubles mentaux avérés décrits ci-dessus qui étaient peut-être latents et ont fait l’objet d’une décompensation en raison de l’exclusion et de la précarisation, un autre type de problématique de santé mentale - communément appelée souffrance psychique - est également largement représentée. Citons des manifestations telles que des « comportements d’isolement, échecs répétés, ruptures de trajectoires, conduites à risques, conduites addictives, violences contre soi-même et contre autrui ainsi que des ressentis d’abandon, de fatigue, d’épuisement, d’insécurité, de mésestime de soi, de dévalorisation et de honte, d’angoisse et de détresse psychologique »8. Certaines de ces souffrances psychiques trouvent leur origine ou leur développement dans des facteurs directement liés à la situation précaire (niveau de stress, stratégies d’adaptation, estime de soi, niveau de soutien social, etc.). Ce type de souffrance peut être une conséquence directe de facteurs psychosociaux (perte d’emploi, maladie, ruptures, …). Dans ce cas, si la personne détient le potentiel suffisant et un accompagnement adéquat, la situation devrait être réversible car conjoncturelle. Mais, ce type de souffrance peut également être présent sur un fond particulièrement fragile, surtout sur le plan socio-affectif et émotionnel. Le potentiel pour la résilience n’est peut-être pas suffisant. Les projets d’insertion pour ces personnes est souvent bancal. 2.2. A CHARLEROI, EN PARTICULIER Les travailleurs ont l’impression que la population change et qu’ils se retrouvent de plus en plus confrontés à des personnes présentant des problèmes de santé mentale, très limitées dans leurs actions du quotidien et prenant souvent de lourdes médications. Envisager avec eux un travail d’accompagnement social devient parfois un réel défi parce que ce travail implique souvent pour la personne concernée d’accepter et de savoir gérer le changement, ainsi que de nouer un lien socio-affectif nouveau mais aussi de savoir le rompre… 7 Voir le site internet de l’Institut Canadien d’Information sur la Santé : www.icis.ca/ispc. Issu de « Souffrances ou troubles psychiques : rôle et place du travailleur social », Rapport du Ministère Français de la Santé et des Solidarités, 2005, p.8. 8 8 Or, sur ce dernier aspect, les travailleurs observent des histoires souvent identiques marquées par des abandons successifs et des passages en institutions, avec un socle sécuritaire de base qui ne semble pas être présent. Dès lors, ils comprennent toute l’importance du lien socio-affectif qu’ils peuvent tisser (fragilement) avec ce public mais ils se questionnent sur l’avenir de ce lien, sur son aspect professionnel là où certains utilisateurs des services y placent davantage d’attentes et de dépendance. Les pathologies psychiatriques avérées mais également les souffrances psychosociales apportent toute une série de complications difficilement gérables dans les services et en rue (violence, agressivité, délires, etc.) qui interviennent comme des freins à l’insertion. En l’absence d’un accès aisé aux soins en santé mentale, les services du réseau restreint et élargi, partenaires du Relais Social de Charleroi, imaginent des aménagements, adaptent leurs pratiques et leur cadre, collaborent davantage, afin de maintenir le lien avec ces personnes et d’assurer leurs missions. Une illustration de ces adaptations concertées au sein du réseau est présentée sous l’encadré 1. A la lecture de ce récit, on pourrait se dire que les services sociaux constitués en réseau sont à présent autonomes dans la gestion de ce genre de situation. Mais ce serait oublier le nombre de situations similaires rencontrées par ces services et le nombre de situations également lourdes et complexes relevant d’autres natures que la santé mentale (citons par exemple les personnes ne disposant pas de titre de séjour, les jeunes, les familles, les personnes handicapées, etc.). Aujourd’hui, il apparaît de plus en plus difficile, avec les moyens dont les services sociaux disposent, d’assurer leurs missions premières d’action et d’insertion sociale si chaque utilisateur du service nécessite autant d’adaptations, d’aménagements et d’énergie. Dans certains services, certains travailleurs ne se sentent plus à leur place. Le public a évolué et leur métier aussi, ce qui ne correspond plus nécessairement à leurs attentes de départ, aux termes du contrat définissant leurs missions, ou à leurs compétences et connaissances. 9 ENCADRE 1 9 COMMENT LA CONCERTATION DE SERVICES EST FACILITEE PAR L’EXISTENCE D’UN RESEAU ET PERMET DE MAINTENIR UN USAGER EN EQUILIBRE (FRAGILE). Monsieur P. a 55 ans et vit depuis 18 ans en rue. Le diagnostic de psychose a été établi à son sujet. Il souffre également gravement d’alcoolisme. P. fréquente le Resto du Cœur et les différents services du Relais Social (accueil de jour, de soirée, abris de nuit) mais cela de manière irrégulière et en présentant une conduite difficilement acceptable pour ces cadres d’accueil. P. devient en effet rapidement non gérable (se renferme, refuse de parler, se lève brusquement, violemment, s’en va en courant, sans prévenir, ne revient pas). Ces structures ont dû petit à petit aménager leurs règles afin de le « tolérer ». Au vu de l’aide qu’il propose spontanément lorsqu’il se rend au Resto du Cœur, un contrat est rédigé avec P. dans cette structure en tant que bénévole. L’officialisation de cette activité agit sur lui comme un formidable déclic et lui permet de fonctionner correctement toute l’année 2009, grâce aussi, en parallèle, à l’attention spécifique dont il bénéficie auprès des différents services qu’il fréquente dans le réseau. Ainsi, tous les jours, dès 6h30, P. se présente au Resto du Cœur pour son service (alors que l’ouverture ne se fait qu’une heure plus tard). Parallèlement, il reçoit des soins (bains, soins infirmiers, etc.) et une prise en charge médicale (injection de Risperdal – un anti-psychotique) au Relais Santé et est parfois hébergé au SASS. Il fréquente également le service d’accueil de jour. Tout cela permet une stabilisation de son état physique et mental. L’Urgence Sociale en profite pour prendre contact avec son administrateur de biens ainsi que le médecin conseil pour réviser sa pension (P. avait plusieurs fois raté ses rendez-vous dans le passé). Ces derniers contacts ont permis d’envisager une mise au logement (des revenus suffisants étant maintenant assurés). Cela fait maintenant plus de 2 ans que P. bénéficie d’un logement. Il a présenté de grandes difficultés à l’investir comme lieu de vie au quotidien. Il ne faisait parfois qu’y passer pour dormir ensuite en rue ou en abri de nuit. C’est la mobilisation de toute une équipe qui a permis que P. occupe de plus en plus son logement (en lui apprenant à faire ses lessives, en l’aidant à acheter une télévision, en étant disponible pour l’écouter, en lui rendant visite à son domicile, etc.). P. occupe son logement tous les jours de la semaine à l’exception du dimanche. Le SASS lui ouvre en effet ses portes ce soir-là afin qu’il puisse recevoir les soins nécessaires au maintien de son état. Le lundi matin un travailleur se rend avec lui chez lui afin d’accueillir ensemble l’aide familiale. Pour assurer l’accroche et éviter une rechute lorsque le Resto du Cœur est fermé (réaction qui a déjà été observée dans le passé), le SASS lui permet ces matins-là de venir prendre son petit déjeuner chez eux. Alors qu’il a un logement, en journée P. fréquente quotidiennement le service d’accueil de jour. Notons que le psychologue du DUS n’attend pas la demande de P.. Il se rend à son domicile, l’aide dans ses démarches administratives et de contact vers l’extérieur. Il s’agit principalement de soutien et de psychoéducation, certainement pas de thérapie proprement dite. P. n’a pas nécessairement envie de « parler » mais à l’évidence maintenir les liens avec les professionnels est une condition nécessaire à son maintien dans le logement et, plus généralement, à la stabilisation de son état et il semble accueillir positivement l’accompagnement proposé par ces professionnels. Cet équilibre est précaire et, actuellement, suite à une concertation clinique avec plusieurs partenaires du réseau Relais Social, une mise en observation a été demandée. Cela permet aux différents partenaires de partager la responsabilité d’une telle décision, prise pour le bien de P. 9 Extraits d’une rencontre avec Guy Hennaut, psychologue au Dispositif d’Urgence Sociale – CPAS de Charleroi. 10 3. LES PROBLEMATIQUES SOULEVEES PAR LES PARTENAIRES DE LA REFLEXION 3.1. QUAND LES PROBLEMATIQUES SOCIAL DE CHARLEROI10 DE SANTE MENTALE QUESTIONNENT LE RESEAU RELAIS Dans le cadre de la rédaction du présent rapport, les responsables des services du réseau dit « restreint »11ont été interpellés afin qu’ils mettent en évidence les problématiques de santé mentale rencontrées dans leurs services, qu’ils présentent les réponses apportées à partir des ressources dont ils disposent et qu’ils formulent des besoins. Les réponses recueillies sont ici rassemblées sans différenciation de leur origine. Type de problématiques liées à la santé mentale et rencontrées par les services du réseau Relais Social 1. Souffrances psychiques - carences socio-affectives - perte de l’estime de soi - perte de l’estime de l’entourage - perte de la capacité de se projeter dans l’avenir - perte du désir sexuel - regard stigmatisant de la société - attitude répressive des politiques (notamment pour les personnes prostituées) - absence de reconnaissance sociale - exposition aux grossesses non désirées - cumul de vulnérabilités (précarité économique, absence de formation, migration, mobilité…) - … Face à ces situations fragiles, le travail social implique des connaissances particulières et une approche spécifique. 2. Pathologies psychiatriques avérées (psychoses avec délires, dépressions sévères, troubles de la personnalité, troubles anxieux,…). Avec, souvent, un déni de la pathologie par l’usager, rendant le travail psycho-médico-social difficile, voire impossible. La plupart de ces situations ne sont pas stabilisées, notamment, mais pas seulement, en raison de la difficulté à suivre un traitement en rue. Et le logement individuel ne garantira pas une stabilisation. Certaines de ces personnes sortent d’institutions psychiatriques. 3. Assuétudes : toxicomanie et dépendances aux drogues illicites 10 Une brève présentation du réseau Relais Social se trouve en fin de document. Une présentation plus complète est disponible sur demande du Rapport d’Activités. 11 Le réseau restreint est composé de services qui reçoivent directement une subvention du Relais Social. D’autres services partenaires de la réflexion et faisant partie du réseau élargi du Relais Social – voir liste en fin de rapport – ont pu eux aussi témoigner de leurs vécu/besoins/ressources lors du Comité de Concertation. Ces éléments ne sont pas répertoriés dans cette partie mais sont intégrés plus loin sous les titres 4 et 5. 11 4. Complications somatiques avec conséquences sur la santé mentale suite à abus d’alcool - Désocialisation accélérée, manque de conscience de soi et des autres - Mauvaise (voir absence de) gestion de l’hygiène - Baisse (voire perte ?) de l’estime de soi Ces complications ne sont pas prises en compte par les personnes concernées et il est difficile de les conscientiser. Il est parfois difficile de poser un diagnostic en raison d’une consommation. Conséquences observées : Exclusions en rue et des services du réseau (même restreint), et à fortiori du réseau de soins classique. Difficultés supplémentaires pour la remise en logement éventuel. Tableau rencontré très fréquemment selon le Relais Santé. 5. Abus et dépendance aux médicaments Avec comme conséquences : - des comportements inadéquats, - violence, manque de respect des services ou des travailleurs et exclusion en conséquence, - Violence en rue, trafic et marché noir de médicaments, vols, … - Perte de notions de civisme par abus de certains psychotropes Comment les services du réseau font face, en réseau, à ces situations actuellement - - - - Formation des travailleurs Equipes mixtes au sein des services Réunions d’équipe Tables rondes, plate-forme de concertation, cellule de crise, concertations cliniques notamment face à des interrogations liées à l’éventualité d’une mise en observation, ce qui permet de partager la responsabilité de la décision Accent mis sur l’écoute Travail sur l’hygiène, sur l’estime de soi, sur la recherche des causes et sur la compréhension des processus en jeu, encouragement à une « certaine » sobriété : limitation des consommations avant un entretien ou une démarche Collaboration avec le SASS (Service d’Accueil Socio-Sanitaire du CPAS), notamment dans le cadre de la convention SASS- Relais Santé. Un hébergement un SASS peut favoriser la mise en place d’un lien de confiance (par le temps mis ainsi à disposition dans un lieu sécurisé) et peut permettre, par exemple, de soutenir un projet de cure et/ou de postcure. Au Relais Santé : Consultations médicales par des médecins formés en psychopathologie et sensibilisés aux troubles de la santé mentale, ayant une expérience dans ce domaine 12 - Au Relais Santé : Gestion des médicaments ou en collaboration avec d’autres services - Au Relais Santé : Contrôle de la prescription et de la délivrance (ceci pour éviter les abus, les vols, les violences, le marché noir,… mais aussi pour maintenir un contact régulier et encourager le reste du suivi. - Par le médecin du Relais Santé : Consultations médicales dans les lieux de vie des personnes, en collaboration avec les travailleurs du service demandeur, lorsque cela s’avère nécessaire. - Par les infirmières du Relais Santé (et via une convention avec le SASS): Permanences dans les services (avec attention à l’hygiène, à la santé et à la santé mentale). - Présence du psychologue du DUS qui apporte une piste de compréhension complémentaire dans les réflexions menées au sujet de ces problématiques. - Fonction d’alerte auprès des autorités compétentes - Information et sensibilisation de l’opinion publique Actions/collaborations déjà mises en place avec le secteur de la santé mentale - Formation des travailleurs donnée en binômes composés de travailleurs issus du secteur santé mentale carolo et de travailleurs sociaux issus du réseau Relais Social, ainsi qu’une séance de perfectionnement donné par un psychologue inscrit dans le réseau. - Supervision du SSM CPAS au service d’accueil de jour Le Rebond - Orientations et accompagnements (contacts téléphoniques, entretien sur place avec l’usager) avec le SSM du CPAS de Charleroi, le service Santé en exil, le Regain tant pour les habitations protégées que pour le SPAD, Diapason - Ebauche de collaboration directe avec les psychiatres du SICUP et possibilité d’avoir un avis psychiatrique rapidement - Contacts directs avec le psychiatre en vue d’une hospitalisation au centre de crise de VVG (certains n’aiment pas du tout ça, préférant le suivi de la procédure…) - Rencontres avec les équipes psychiatriques des hôpitaux de la région, avec des psychiatres indépendants, avec l’hôpital psychiatrique des Marronniers,… Besoins - - - Mieux connaître le réseau santé mentale carolo Rassurer les travailleurs sociaux sur leurs compétences Formation des travailleurs Renforcer la communication et les échanges entre travailleurs du même service sur les questions et cas liés à la santé mentale Soutenir les utilisateurs des services dans leurs choix lorsqu’ils vont dans le sens d’une amélioration de leur état de santé mentale Renforcer les collaborations entre travailleurs de différents services Des postes supplémentaires de travailleurs sociaux pour assurer l’accompagnement social de ces personnes qui exigent plus de temps Un psychologue, mobile, disponible dans les services et en rue, ponctuellement, mais aussi sur le long terme pour des accompagnements Une infirmière en plus, mobile, sensibilisée aux problématiques de santé mentale 13 - Des supervisions du secteur SM dans les services ou en interservices - Permettre (facilement) l’accès à des permanences et rendez-vous psychologiques dans des services de santé mentale - Augmenter la communication avec le secteur de la toxicomanie - Améliorer les collaborations inter-réseau - Permettre, favoriser et renforcer l’accès aux problématiques de santé mentale par l’abord de la santé somatique (ce qui est parfois plus facile pour l’usager) - Meilleure acceptation des patients dans des services « bas seuil » de soins : démarches simplifiées et critères adaptés d’accès aux soins - Sensibilisation des secteurs hors de l’action sociale dédiée aux plus précaires de cette réalité spécifique et notamment au sujet de la prise en compte du frein majeur qu’est la vie en rue face à la possibilité d’un traitement, d’arrêt de consommation, de mise en place d’un projet… - Création d’un réseau de soins en santé mentale à bas seuil, acceptant des patients déstructurés, n’entrant pas dans un cadre de diagnostic fermé. - Création de lieux d’accueil intermédiaires, de lieux où se poser sans devoir répondre de suite à des critères trop stricts - Inciter au développement de (nombreux) logements supervisés adaptés à ces publics fragiles - Développer des activités corporelles, créatives, sociales en vue de travailler l’estime de soi et les contacts sociaux. - Alerter les autorités compétentes et contribuer à la lutte contre la stigmatisation, l’exclusion, la banalisation, etc. au sein de la société 14 ENCADRE 2. UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE EXISTANTE : UNE FORMATION EN SANTE MENTALE. Le Relais Social de Charleroi a proposé une première réponse à ces besoins en mettant sur pied une formation en santé mentale pour les travailleurs de son réseau en automne 2010 et au printemps 2011. Une formation construite en inter-réseaux Plutôt que d’engager un organisme formateur externe coûteux et peut-être insuffisamment sensible à la réalité concrète rencontrée par les travailleurs sociaux sur leurs terrains quotidiens, l’idée était d’instaurer et de dynamiser concrètement le lien entre les secteurs carolorégiens de la santé mentale et du travail social. Dans cette perspective, ont été constitués 6 binômes de formateurs composés chacun 1/ d’un professionnel de la santé mentale travaillant au sein d’un service partenaire du réseau et 2/ d’un travailleur social issu du réseau. Grâce à une collaboration avec l’ISPPC, la participation à une formation existante (donnée à l’hôpital Vincent Van Gogh et destinée aux professionnels du secteur hospitalier) a pu s’organiser pour ce groupe de formateurs. Ensemble, ils ont ensuite adapté le contenu de cette formation au public composé des travailleurs sociaux. Le support (syllabus et diapositives), le suivi méthodologique et pédagogique ainsi que le rapport d’évaluation ont été pris en charge par la Coordination du Relais Social. Des résultats: Apprendre et travailler en inter-réseaux Un total de 95 travailleurs répartis en 8 groupes se sont inscrits à cette formation (une première session a été organisée en octobre 2010 et, vu son succès, une seconde a été organisée en mars 2011). Cette formation s’est donnée en trois périodes de 3 heures (la troisième étant consacrée à un « retour sur la formation » un mois après). L’évaluation montre que cette formation, bien que particulièrement théorique, a largement répondu aux attentes des travailleurs sociaux. Elle a notamment offert un lieu d’échange entre travailleurs et un accès à des personnes ressources dans le réseau de la santé mentale (les participants rapportent avoir déjà contactés leur formateur depuis la fin de la formation). Un exemple concret d’apport qualitatif de la formation Une participante raconte qu’un bénéficiaire du CPAS entendait des voix lui disant de ne pas régler ses dettes. Or, il a reçu le diagnostic de schizophrène. L’assistante sociale dit avoir pu, grâce à la formation, expliquer à la commission qu’il s’agit d’une maladie. Ce monsieur a finalement reçu l’aide attendue pour la gestion de ses dettes. Un autre apport de la formation : croisement des connaissances Grâce à la formation, certains formateurs ont signalé avoir découvert la réalité de ce public spécifique, telle que racontée par les travailleurs inscrits à la formation. Et ils souhaitent connaître davantage la problématique. Une suite: Formation pratique Afin de ne pas se limiter à un apport théorique, un second niveau visant l’exercice de savoirs-faire et de savoirs-être a été proposé en une journée, en avril et mai 2011. Pour cette partie, Olivier Santerre, formateur de l’Ecole Sociale de Charleroi (HELHA), également psychologue dans un service du CPAS (Trialogue) a été engagé. 34 TS ont participé à cette journée de perfectionnement. 15 3.2. QUAND LES PROBLEMATIQUES DE PRECARITE QUESTIONNENT LE SECTEUR SANTE MENTALE CAROLO Afin d’éviter de lancer au secteur de la santé mentale la « patate chaude » mal venue si l’objectif est de travailler dans l’inter-réseau (voir mise en contexte en début de rapport), nous nous sommes tournés vers les responsables des services de ce secteur ayant participé aux réflexions menées au sein du Relais Social de Charleroi. De la même manière qu’aux responsables des services du réseau Relais Social, nous leur avons demandé qu’ils mettent en évidence les problématiques de santé mentale rencontrées dans leurs services et qui ont trait avec l’action sociale, qu’ils présentent les collaborations qui existent déjà entre leur service et ceux du champ de l’action sociale et qu’ils formulent des besoins. Les réponses reçues (celles du Service de Santé Mentale du CPAS, du Regain, et du SPAD)12 sont ici rassemblées sans différenciation de leur origine. Type de problématiques rencontrées liées à la précarité sociale Situations multifactorielles aux problématiques enchevêtrées (problématiques relationnelles, sociales, financières, médicales,…) qui provoquent des difficultés d’analyse et demandent plus de temps. La dimension psychologique est insuffisante pour lire la situation. Insertion ou réinsertion sociale freinée de manière plus ou moins importante par : - déficit du soutien primaire - déficit de l’éducation - non accessibilité aux emplois non adaptés - faibles ressources financières rendant inaccessible le logement, de nombreux loisirs, soins de santé thérapeutiques non médicaux,… Difficultés à rentrer en contact avec ces personnes et/ou de maintenir le lien avec elles (pas de téléphone, pas de logement fixe, …). Comment le service du secteur santé mentale fait face, lui-même, en interne, à ces situations actuellement - Réflexions sur l’accueil à réserver à cette population. - Réflexions quant à la mise en place de permanences permettant un accueil dans l’urgence. - Montant des honoraires adapté à la situation financière - L’assistant social est régulièrement sollicité par les membres des équipes. - Dans certains services, priorité est donnée aux patients sans revenus ou bénéficiaires d’allocations sociales (RI, allocations de chômage, pensions) - Collaboration avec les médecins généralistes pour les patients dont la plainte somatique est liée aux conditions de vie difficiles ou quand elle s’accompagne de symptômes relevant d’une aide psychothérapeutique (dépression, anxiété, assuétudes, conflits familiaux, …) 12 D’autres services sont des partenaires ponctuels (et certains plus récurrents) des services du réseau Relais Social, ou pourraient le devenir. Ils sont repris (de manière non exhaustive) dans le répertoire figurant en annexe. Un autre répertoire est disponible sur le site de la Plate-forme de concertation en santé mentale des régions du centre et de Charleroi : www.pfrcc.com. 16 Actions/collaborations déjà mises en place avec le secteur de l’action sociale (et en particulier avec des services du réseau Relais Social) Avec les partenaires du réseau Relais Social restreint : - Informations et sensibilisation aux réalités de la grande précarité faites ponctuellement par l’un des services du réseau ou via la participation au Comité de Concertation, à la formation, aux réunions de coordination des travailleurs pour la santé,… - Supervisions données dans un des services du réseau Relais Social - Initiative de prise de contact avec un service du réseau Relais social le plus concerné (par exemple le SASS) s’il y a eu rupture d'hébergement et d'accompagnement en habitation protégée, mise à disposition d’informations si nécessaires - Hébergement temporaire (par exemple à l’hôtel social) demandé en cas de problème technique nécessitant de déplacer momentanément l'hébergement des résidents - En amont d'une candidature en habitation protégée pour une personne en grande précarité : analyse de la situation et régularisations diverses faites par le service du réseau Relais Social duquel vient la demande - Selon les situations: maintien du travail psychosocial en synergie (intervention en parallèle d’un service du Relais Social et du Regain le temps nécessaire) Par ailleurs : coordinations d’actions, demandes matérielles ou financières concrètes ou encore concertations et réflexions avec les travailleurs des : - CPAS, - antennes sociales, - services de médiation de dettes, - logements sociaux, - maisons de quartier, - logements d'insertion sociale, - toutes les structures sociales existantes offrant une aide, un soutien dans la situation des personnes suivies. Limites des services du secteur de la santé mentale face à ce type de problématiques liant précarité sociale et santé mentale : Besoins - Difficultés de pouvoir mettre des RDV en urgence. Pour certains services : pas de travail en urgence. Priorité géographique Service éloigné du centre-ville de Charleroi - Travail en partenariat en inter-réseau sur du moyen terme, lors du passage d’un secteur à l’autre (créer et passer le lien de confiance) - Concertation des professionnels dans les situations communes lorsque nécessaire - Création de lieux communs d’activités basés sur des synergies des secteurs sociaux et psycho sociaux. - Permettre/favoriser l’accès au logement social - Développement de lieus de vie communautaire sans encadrement « psy » 17 ENCADRE 3 UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE EXISTANTE : SUPERVISION EN SANTE MENTALE DANS UN SERVICE DU RESEAU. A la demande du service d’accueil de jour ‘Le Rebond’, depuis 2008, une équipe du Service de Santé Mentale du CPAS (une psychologue 13 et une psychiatre14 ) se rend dans ce service pour une supervision en santé mentale (2heures/mois pendant la réunion d’équipe au Rebond). Ce travail de supervision a été présenté au Comité de concertation du 4 avril 2011 par Jean-Marie Laine (Coordinateur adjoint au Rebond) et l’équipe du SSM assurant la supervision. Extraits : - La réunion d’équipe est le moment de faire le bilan de la situation de chaque personne passée pendant la semaine : 50 à 80. Certaines situations sont choisies pour la supervision avec le SSM. - Le SSM est accessible aux sans-abri mais la difficulté : qu’ils y arrivent (prérequis : gestion d’un agenda). Un créneau horaire a été dégagé pour les recevoir mais les « gens n’arrivent pas au SSM». Décision du SSM d’aller vers eux en rencontrant une équipe de terrain. L’apprentissage se fait donc dans les 2 sens. - L’équipe du SSM tente de donner d’autres pistes de réflexion par rapport au sens des troubles du comportement. Elle s’est rendu compte petit à petit du besoin d’outils pour remobiliser les personnes, à partir de leur potentiel et de leurs ressources (le réseau mais pas uniquement, aussi les proches). - Des outils systémiques sont utilisés notamment la ligne du temps. Il permet de situer les périodes charnières du parcours d’une personne. Il permet de réfléchir au comment insérer la personne et comment envisager son avenir. Chacune a vécu des répétitions, des échecs, des ruptures, … : il est nécessaire d’en chercher le sens. Ces informations sont des renseignements de base or le travailleur social n’a pas nécessairement été formé pour se pencher sur le parcours de vie de la personne. - Il ne s’agit pas d’un travail dans l’urgence: l’équipe du SSM n’intervient pas directement auprès des accueillis du Rebond. - Une travailleuse du Rebond souligne tout le bien apporté par cette supervision. Quand une situation est exposée, quand l’équipe ne voit plus d’issue, quand les personnes viennent depuis longtemps, posent problème, … pouvoir en parler à des personnes extérieures, des spécialistes, aide, et apporte des éléments, qui apaisent, simplifient le travail d’une certaine façon, leur donne d’autres objectifs la semaine qui suit. Ca dédramatise, tranquillise, démystifie la notion d’urgence de l’équipe. 13 14 Cécile Crispin Dr. Catherine Cornil 18 4. DIFFICULTES – PISTES 4.1. COMMENT ETRE AU QUOTIDIEN AVEC CES PERSONNES FRAGILES? DIFFICULTES EVOQUEES - Différencier les problèmes. Les problèmes de santé mentale ne sont pas toujours décelés dès la première rencontre. Parfois, pendant un certain temps, tout peu (presque) se passer comme si cette personne allait bien et était « normale » (notamment dans le sens strict puisqu’elle se conforme aux normes, aux règles des services). Et puis, un comportement devient inquiétant et le travailleur social hésite et se pose des questions sur la manière d’agir. Quand peut-on parler de pathologie ? Psychologique, psychiatrique ou… retard mental (souvent l’objet d’amalgames) ? S’agit-il d’un trouble du comportement, d’un « pétage » de plomb ? Y’a-t-il danger ? Si oui, pour qui ? Moi en tant que travailleur social ? cet usager ? les autres présents dans le service ? Et le danger signifie-t-il pathologie ? Et comment comprendre cet usager dans sa réalité si je ne sais pas ce qu’est un délire ? - Comprendre une situation multifactorielle. Il serait faux de croire que les psychologues sont mieux lotis pour analyser ce qui est en jeu dans la situation rencontrée quand il y autant de facteurs psycho-médico-sociaux en jeu. Sur ce point, il est évident que les travailleurs des 2 secteurs gagneraient à collaborer davantage. - Gérer les comportements problématiques et potentiellement dangereux. Nombreux sont les travailleurs qui se demandent comment faire face à la violence, aux délires, aux situations de crises, aux menaces de passage à l’acte… Et comment faire cela tout en veillant à ne pas mettre en danger le fragile lien de confiance enfin établi ? Comment ne pas mettre en danger l’aspect collectif et communautaire du service ? - Prévenir la crise. Se pose aussi la question de la prévention : cette situation aurait-elle été prévisible si j’avais été capable de mieux cerner et comprendre le problème ? A quels signes aurais-je dû être attentif ? - Accompagner/responsabiliser dans la prise d’un traitement. Le travailleur social aide, voire assiste, souvent l’usager dans la gestion de sa prise de traitements médicamenteux. Il a un rôle important dans la psychoéducation de l’usager. Mais il n’est pas toujours suffisamment au courant des effets liés à un traitement, des conséquences si la personne l’arrête, etc. Comment inciter à la prise du traitement si je n’en connais pas les effets et contre-indications ? Que dire à un dépressif qui souhaite arrêter son traitement ? Qui en assumera les conséquences ? 19 - Faire face aux refus de soins. Certains nient la gravité de leur situation voire même leur souffrance. Comment accepter le droit du patient, le droit qu’il a de ne pas se soigner ? Jusqu’où ma responsabilité est-elle engagée ? Accepter le choix de l’autre, oui, mais est-il vraiment capable de poser un choix en raison de sa maladie ?... - Assurer malgré tout l’accompagnement social. L’état de santé mentale de beaucoup de sans-abri rend leurs démarches administratives difficiles (aller physiquement d’un endroit à l’autre, rencontrer des intervenants à chaque fois différents selon les problèmes) et constitue inévitablement un obstacle dans leur processus de (ré)intégration. Pour certaines situations, les démarches sociales sont bien trop exigeantes voire impossible à réaliser si, en parallèle ou en priorité, les problématiques de santé mentale ne sont pas prises en charge. - Le manque de temps pour travailler en profondeur. Sur cet aspect, selon la spécificité du service (par exemple, accueil de jour ou hébergement d’urgence) le temps disponible est variable. Mais, de manière transversale, la priorité des services d’aide aux personnes sansabri est centrée sur l’aide et l’accompagnement social, pas sur la gestion des problèmes de santé mentale. - La souffrance des intervenants face à toutes ces situations. PISTES - Contribuer au développement de l’expertise des travailleurs sociaux du réseau RS La première piste pour répondre à ces difficultés serait de perfectionner l’expertise des travailleurs sociaux en santé mentale, notamment par la formation. Il faudrait accéder à plusieurs niveaux de formation. La Coordination du Relais Social doit-elle les développer ellemême ? Les créer ? Les organiser ? Ou faciliter l’accès à des formations existantes ? Il semble également important de porter une attention particulière et privilégiée à l’histoire de vie des personnes précaires utilisatrices des services, notamment afin de mieux cerner ses ressources et ses fragilités mais aussi d’envisager (voire de prévenir) la crise et l’urgence. Le TS n’est pas toujours (bien) formé à ce type d’écoute et de relation d’aide. Formations sur les pathologies, leurs manifestations, les médications, l’écoute dans l’entretien social, le récit de vie, la relation d’aide dans le rôle du travailleur social. - Rassurer les travailleurs sociaux sur leurs compétences et reconnaître leur propre expertise Les travailleurs du réseau santé mentale rencontrés dans le cadre des présentes réflexions ont souhaité mettre en évidence les qualités transversales des travailleurs sociaux du réseau. Pour eux, ce qu’ils font lors de leurs échanges avec les accueillis ou hébergés de leurs services c’est déjà un travail d’ordre « psy ». 20 Il serait erroné de croire que, parce qu’ils ne sont « que » des travailleurs sociaux, ce qu’ils font là dans cette rencontre est inutile et que seul un psy pourrait aboutir à un résultat. N’oublions pas que « les travailleurs sociaux disposent avec leurs outils propres et leur expertise d’une légitimité à intervenir dans le champ de la santé mentale et à y exercer une action préventive essentielle »15. N’oublions pas non plus qu’ils constituent souvent le premier contact, l’accroche qui peut garantir la réussite de l’ensemble des démarches et évolutions ultérieures. Une enquête menée récemment auprès des services du Relais Social met que le premier réflexe d’un usager qui ne se sent pas bien (dans sa tête) c’est d’aller voir le travailleur social du service qu’il connaît, en qui il remet toute sa confiance (voir résultats sous l’encadré 4 ci-dessous). Formations et entraînement à des techniques de base de l’entretien d’aide Bénéficier de supervisions pour progresser mais aussi pour rassurer et renforcer les actions déjà entreprises Nommer un référent santé mentale au sein de chaque service du réseau Réaliser un protocole d’urgence. Au sein d’une équipe, il est rassurant qu’un processus de gestion de l’urgence ait été élaboré et soit connu des travailleurs. Même s’il ne permet pas d’éviter toutes les urgences, il rassure et cadre leur gestion. Ne pas oublier aussi que l’urgence peut être une stratégie pour être écouté et entendu. A noter également : ne pas répondre de suite à l’urgence peut parfois permettre à la première personne concernée de trouver d’autres solutions, de débloquer la situation, ou de relativiser l’urgence. A retenir enfin : si les travailleurs sociaux ont une pratique qui se situe presque naturellement dans l’urgence, rares sont les psychologues qui travaillent dans l’urgence… - Pouvoir compter sur des partenaires dans le réseau Santé Mentale: développer de l’interréseaux Se former en santé mentale, renforcer la confiance en soi des travailleurs quant à leur propre expertise, oui certainement, mais, nous l’avons déjà évoqué, les problématiques de santé mentale sont loin d’être les seules problématiques qui alarment les travailleurs du réseau. Les travailleurs n’ont pas tous le temps (ni l’envie) de se former dans tous les domaines. Si des connaissances et bonnes attitudes à minima semblent indispensables, l’idée est aussi d’aller chercher l’expertise là où elle se trouve et donc de développer davantage le travail en inter-réseaux. Créer des lieux de concertation, des intervisions, des supervisions avec des équipes de professionnels de la santé mentale (contacts déjà pris pour avec certains services afin de les inviter aux plateformes de coordination). 15 Dans « Souffrances ou troubles psychiques : rôle et place du travailleur social », Rapport du Ministère Français de la Santé et des Solidarités, 2005, p.18. 21 Avoir accès à des personnes ressource sen santé mentale qui s’engagent à être disponibles (établir un état des lieux des services/personnes qui sont aujourd’hui contactés par les TS quand ils sont confrontés à un problème de SM, établir une cartographie des services/personnes disponibles en vue d’officialiser - par convention ? - des bonnes pratiques). Faire en sorte que l’aide au public précaire soit intégrée officiellement dans les missions des services du réseau santé mentale Développer des protocoles communs pour les situations d’urgences. ENCADRE 4 ENQUETE AUPRES DES UTILISATEURS DES SERVICES DU RESEAU RELAIS SOCIAL16 IMPORTANCE DU TRAVAILLEUR SOCIAL DANS L’ECOUTE DES PROBLEMES LIES AU MAL-ETRE PSYCHOLOGIQUE En 2010, la Coordination du Relais social de Charleroi a mis en place une enquête auprès des utilisateurs pour mieux connaître leurs habitudes lorsqu’ils ne se sentent pas bien d’un point de vue psychologique. Grâce à la collaboration des travailleurs du réseau, 127 questionnaires ont ainsi pu être remplis au sein de 7 services. Les deux questions principales du questionnaire étaient les suivantes : - Où allez-vous lorsque vous ne vous sentez pas bien et avez envie de parler et d’être écouté ? - Où allez-vous lorsque vous continuez à ne pas vous sentir bien et avez envie de parler et d’être écouté ? Les résultats représentés par les 2 graphiques ci-dessus mettent en évidence 2 aspects importants : 1. La première personne à laquelle parle un usager = le travailleur social d’un service du réseau 2. Si le problème perdure et/ou l’inquiète, il s’oriente dans un deuxième temps vers les services de la santé (hôpitaux, médecin, SSM,…). Ces deux résultats témoignent de : 1. l’importance du lien établi avec le travailleur social dans la vie de l’usager 2. la capacité de la part des utilisateurs à cerner la gravité de leur situation et de mobiliser les ressources adéquates17. Par ailleurs, 91% des répondants ont estimé que le secret professionnel était bien gardé au sein du service social et 87% ont déclaré disposer de suffisamment de possibilités pour se confier au sein des services sociaux qu’ils fréquentent. 16 Pour une analyse détaillée, voir le rapport rédigé par Marjorie Lelubre et publié dans le Rapport d’Activités 2010 du Relais Social. 17 Soulignons toutefois qu’il s’agit bien d’intentions rapportées et pas nécessairement d’actes réellement posés. En outre, une certaine désirabilité sociale est possible puisque le questionnaire a été rempli en présence des travailleurs sociaux dans le service. 22 Enfin, concernant une dernière question posée sur la place d’un psychologue, 34,6 % des répondants déclarent souhaiter rencontrer un psychologue. Pourquoi ne le font-ils pas ? - trop cher (29%) - peur de se confier à un inconnu (27%) - peur d’être jugé (14%) - délais d’attente trop longs (13%) - ne sait pas où aller (8%) 70,00% 60,00% 50,00% 40,00% Lorsque je ne vais pas bien 30,00% Lorsque je ne vais vraiment pas bien 20,00% 10,00% 0,00% Services Sociaux Services de la Réseau non santé institutionnel Nulle part 23 4.2. COMMENT AIDER A LA GESTION DES SITUATIONS PLUS FRAGILES ET/OU PROBLEMATIQUES ? DIFFICULTES EVOQUEES - Perception d’inadéquation de l’offre classique des soins en santé mentale. Le public en situation de précarité sociale aigüe qui aurait besoin de soins en santé mentale présente souvent d’autres difficultés dans plusieurs domaines de la vie qui rend difficile son adaptation au cadre prévu par les professionnels de la santé mentale. Plus particulièrement, voici les difficultés évoquées : - Délais d’attente trop importants ne permettant pas de faire face à l’urgence ; - Temps de consultation insuffisants ; - Public non demandeur (ou ne présentant pas spontanément une demande formelle) ce qui ne signifie pas que ces personnes ne souffrent pas et ne répondraient pas positivement à une offre proactive, l’expérience l’atteste18 ; - Public ayant du mal à respecter le cadre de travail classique proposé par le psychologue (en ce compris un calendrier de rendez-vous). - S’ajoute à cela la perception d’inadéquation de l’offre spécifique au secteur de l’hospitalisation en psychiatrie. Les critères d’hospitalisation ne sont pas toujours bien connus et compris par les travailleurs (lorsqu’ils sont communiqués), de même que la réalité de la disponibilité des lits (les contingences liées aux contraintes de durées de séjours, au manque de maisons de soins,…). - Incompréhension mutuelle des secteurs. Que faire quand « c’est du psy » aux yeux des travailleurs sociaux… alors que « c’est du social » aux yeux de secteur de la santé mentale ? Il est fréquent que les uns et les autres se renvoient la balle quant à la nature de l’intervention à fournir. Certains utilisateurs des services du réseau Relais Social sont envoyés (et accompagnés) dans un service d’urgence psychiatrique et ressortent le lendemain matin sans prise en charge thérapeutique …. Ils reviennent au service envoyeur qui ne sait plus quoi faire alors qu’à ses yeux il s’agissait justement bien d’une urgence psychiatrique. De la même manière, une autre situation nous a été rapportée par un travailleur provenant du secteur santé mentale, où, cette fois, beaucoup était attendu du service d’intervention d’urgence du CPAS puisqu’aux yeux du professionnel de la santé mentale la question était sociale, et urgente. Or, la problématique de santé mentale ne semblait pas être suffisamment gérée pour que cette personne puisse bénéficier d’un hébergement sans soins et sans un minimum de « surveillance » médicale… 18 Voir par exemple le rapport d’activité des deux psychologues engagés fin 2009 via une convention Relais Santé - SASS. 24 - Cette problématique fait notamment appel à la notion subjective qu’est celle de l’urgence. Chacun a sa propre perception de l’urgence, qu’il soit travailleur du social, de la santé mentale, ou usager. Lors d’une des rencontres dans le cadre du Comité de concertation, une réflexion plus approfondie sur les perceptions de l’urgence l’a démontré. Si je perçois l’urgence là où d’autres ne la voient pas, comment les solliciter ? Comment les amener à travailler avec moi sur cette situation ? Comment « convaincre » ? Les perceptions qui ont émergé lors de ce brainstorming peuvent se répartir en trois thèmes principaux selon que l’on parle de la nature urgente du problème, du caractère urgent de la réponse à donner ou du caractère typiquement subjectif de l’appréciation de l’urgence. Notons que répondre à l’urgence ne se fait pas nécessairement (et, peut-être, ne devrait pas se faire) dans l’urgence. Si la bonne volonté des uns et des autres est parfois mise en doute (certains rapportent avoir l’impression que ce sont toujours les mêmes qui adaptent leur cadre, qui acceptent quand même cette personne parce que sinon où irait-elle ?...) n’oublions pas qu’il peut s’agir de réelles limites institutionnelles. Mais, que proposer à ce public aux marges des différents secteurs ? - Manque de confiance entre les secteurs. Impression que les services n’informent pas toujours les autres de l’ensemble des éléments des dossiers, en espérant qu’ainsi des freins ne soient pas mis à l’hospitalisation, à l’hébergement en maison d’accueil, au suivi d’un dossier,… Mais quand ces informations sont découvertes après-coup, la confiance est menacée. - Manque d’un psychologue au cœur du réseau. Le Dispositif d’Urgence Sociale du CPAS compte un psychologue dans son équipe, pour son service (Guy Hennaut). Heureusement, ce dernier est soucieux de fonctionner en réseau et est réellement mobile aux intersections des différents pôles du réseau Relais Social. Toutefois, il reste le seul psychologue directement inscrit dans le secteur de l’action sociale. Les différents lieux de concertation (et particulièrement le Comité de concertation) a permis de souligner que, étonnamment, alors que le secteur de la santé mentale dispose d’un nombre non négligeable de travailleurs sociaux dans leurs équipes, aucun psychologue n’est engagé dans les services du réseau restreint du Relais Social. Les seuls qui le sont assurent la fonction de coordination de leur service (à Comme Chez Nous, à Espace P, à la Coordination Générale). Même si chacun peut se former en santé mentale, même si un psychologue ne peut pas apporter de recettes magiques, même si certains travailleurs sociaux peuvent avoir une meilleure approche clinique que certains psys, il reste que ce constat est étonnant. Il reste aussi que l’ensemble des échanges semble mettre en évidence l’intérêt de la pluridisciplinarité et de la spécificité de chacune de ces disciplines : le psy centré davantage sur les émotions, le parcours de vie et les ressources socio-affectives, le travailleur social plus focalisé sur les ressources socio-économiques. 25 Donc, pourquoi ne pas engager de psychologue ? S’agit-il d’une volonté de privilégier les ressources externes ou est-ce lié à des contraintes financières ? - Quid de l’après hospitalisation, du post-institutionnel. Orienter quelqu’un vers le champ de la santé mentale, c’est parfois dans l’espoir qu’une recette puisse être trouvée, par des personnes qui sont, elles, professionnelles de la question et donc compétentes. Ces attentes sont magiques et sont présentes des deux côtés (secteur social et secteur de la santé mentale, l’un vis-à-vis de l’autre). Or, dans les faits, le résultat n’est pas celui réalisé par une baguette magique. Comme mentionné précédemment, après le séjour à l’hôpital (notamment dans le cas de mises en observation, mais pas seulement), le contexte de vie n’a pas changé, la personne retourne à la rue ou dans son logement précaire, et les effets potentiels de la cure s’amenuisent souvent rapidement sans suivi thérapeutique. Une réflexion similaire a parcouru le rapport « La prison et après ? » clôturant le précédent cycle du Comité de Concertation. Une des pistes les plus évidentes était de préparer la sortie. Mais les travailleurs sociaux signalent qu’il est difficile d’être en contact (et de maintenir ce contact) avec les médecins et le personnel de soins. Ils se questionnent aussi sur les réelles possibilités d’insertion professionnelle, d’insertion dans le logement,… 26 19 ENCADRE 5 COMMENT LE TRAVAIL EN INTER-RESEAUX IMPLIQUE L’AMENAGEMENT DES CADRES RESPECTIFS MAIS AUSSI UN REGARD NOUVEAU Il s’agit d’un jeune homme de 20 ans, handicapé mental modéré, arrivé dans le réseau du Relais Social suite à des conflits familiaux. Ce jeune homme, V., a très vite mis les personnes rencontrées en émoi. Son aspect « proie pour le chat » a incité les services à travailler à 3 niveaux : 1. dans l’urgence et la réduction des risques (il suscitait des craintes et donc l’envie de pouvoir le suivre à la trace dans le réseau) ce qui a obligé les services du réseau à outrepasser leurs cadres respectifs en oubliant momentanément les critères d’accès à leur service, les horaires, etc. ; 2. en inter-réseaux : pour envisager sa sortie du réseau Relais Social peu outillé pour ce type de situation. La prise en charge par un autre réseau n’a pas été simple compte tenu du peu d’accès rapide à une institution. 3. certains travailleurs sociaux avaient une expérience professionnelle dans le domaine du handicap dans laquelle ils ont puisé. Cette situation a mis en évidence plusieurs difficultés et pistes : 1. La nécessité de nommer un travailleur « pilote » d’une situation. 2. Les cadres et limites des services : jusqu’où peut-on les élargir tout en respectant la finalité et les missions de départ du service ? 3. Le travail en inter-réseaux. Mieux connaître les autres réseaux, utiliser leurs outils. Travailler en inter-réseaux a permis d’avoir un autre regard sur la personne concernée. 4. Le manque de moyens. Si autant de temps et d’énergie sont consacrés à une personne, en restet-il pour les autres ? 5. Investiguer d’autres méthodes. Par exemple, le logement autonome n’est pas la solution pour tous. PISTES Il apparaît opportun et urgent de mettre en place une politique de santé mentale adaptée aux besoins et aux spécificités de la population précaire. Cette politique de santé mentale devrait être davantage proactive (les professionnels de la santé mentale doivent aller rencontrer les personnes en souffrance mentale et en précarité sociale là où elles se trouvent), individualisée et intégrée (être une personne de référence en matière de santé mentale stable dans le temps) et concertée (visant les collaborations et le décloisonnement des secteurs disciplinaires). Cette manière de concevoir les soins en santé mentale est conforme à la finalité de la réforme en santé mentale (communément appelée PSY 107), laquelle vise « le maintien des personnes au sein de leur environnement et de leur tissu social d’origine par la mise en place de parcours thérapeutiques individualisés ». Mais, cet objectif ne peut être tenu en tant que tel pour le public concerné par les Relais Sociaux de Wallonie. Il s’agit ici de viser la (ré)insertion dans un environnement et un tissu social stables et sécurisants. 19 Situation présentée par Jean-Marie Laine lors du comité de concertation du 10/01/2011. 27 Pour y parvenir, voici les pistes envisagées : -Revaloriser le travail que peut déjà faire le travailleur social avec ce type de public (voir plus haut). - Mettre en place une démarche proactive, dans les lieux de vie de l’usager (rue, service, domicile), au cœur du réseau social, relais auprès des réseaux psycho-médicaux, pourrait permettre l’accessibilité aux soins en santé mentale. L’objectif n’est pas de faire du soin en rue mais, dans la même philosophie que le Relais santé, d’amener la personne vers le réseau de soins classique, de créer un maillon manquant. Pour assurer cette démarche proactive, au moins deux modèles sont possibles : L’engagement d’un psychologue mobile au Relais santé et disponible à tout le réseau Relais Social (Projet déjà présenté aux Ministres Tillieux, Courard et Onkelinckx. -absence de financement pour l’instant) Un psychologue issu du secteur santé mentale qui se rend en rue en binôme avec un travailleur social (ce qui se fait à La Louvière par exemple). - Quel que soit le modèle suivi, collaborer davantage et systématiquement avec le secteur de la santé mentale semble indispensable. Un besoin de référents, personnes ressources, soutiens, pour les problématiques liées à la santé mentale se fait sentir pour la mise en place de lieux de supervisions, intervisions, formations encore inexistants, mais aussi pour permettre la participation ponctuelle ou systématique à des activités existantes du réseau Relais Social (concertations, coordination des travailleurs pour la santé, zonage avec les éducateurs de rue, permanences dans les services, travail en binômes,…). Nécessité, avant toute chose, de mieux connaître (mutuellement) l’autre secteur Répertorier les attentes, besoins et offres de chaque secteur. Qui est demandeur ? De quoi ? Qu’a-t-il à proposer ? Bien connaître les offres des services, leurs cadres, mais aussi dans quelle mesure ils sont prêts et capables à dépasser ce cadre. Rencontrer et visiter les différents services déjà partenaires ou qui pourraient le devenir. Voir avec les SSM carolos dans quelle mesure ils pourraient adapter leur offre. Par exemple, La Pioche propose les « points écoute » : permanences organisées une fois par semaine. Ce premier contact peut servir d’entretien en situation d’urgence, d’entretien ponctuel et unique à un moment donné du parcours de la personne, ou d’un début de suivi. Cette approche ouverte rend le lieu davantage accessible aux personnes plus désorganisées. Travailleur à une confiance commune (ce qui implique de se connaître, dans les deux sens). 28 Une sensibilisation des travailleurs situés hors du champ de la précarité/l’action sociale pourrait aussi viser une meilleure acceptation de ce type de patients dans les structures classiques. L’organisation même de la formation en santé mentale proposée par le Relais Social en octobre 2010 et mars 2011 (formateurs du Regain et du SPAD, accompagnés par des TS du RS) a permis le développement de contacts ultérieurs et la formulation d’une envie de créer des intersections aux 2 réseaux (premiers contacts concluants avec le SPAD pour leur participation à la plate-forme de Coordination20). Les réunions du comité de concertation ont, elles aussi, permis de nouer de premiers contacts qui ont pu par la suite aboutir à des collaborations mieux préparées qu’avant (par exemple entre Le Regain HP et l’abri de nuit supplétif). Envisager la mise en place de « superviseurs itinérants » tant dans le secteur de la santé mentale que dans celui de l’action sociale. Essayer des projets pilotes en rue et permanences dans les services Porter ensemble des projets communs - Pourra se poser la question du secret partagé. Les TS du réseau sont habitués aux concertations et sont fidèles à une politique du secret partagé. En va-t-il de même pour le secteur de la santé mentale si l’on travaille en inter-réseaux ? Il s’agirait de trouver un protocole commun, un accord, ainsi qu’un référentiel commun. S’informer et s’inspirer de ce qui se fait ailleurs. Par exemple, les psychologues de rue de La Louvière sont venus exposer leur travail et des premiers contacts ont été pris avec le réseau de soins intégrés à Lille (réseau santé solidarité). Autre exemple, le projet SAMENTA mené à La Louvière : s’inspirer des différentes étapes qui ont permis à cette réflexion de se transformer en projets concrets. S’inspirer aussi de ce qui existe dans le secteur de la toxicomanie : Georges van der Straten (Trempoline) a ainsi évoqué le réseau WAB qui permet une méthode et approche en système intégré. Des services sont confrontés à des personnes qui reviennent plusieurs fois, qui essuient des refus de partout. Où peuvent-elles dès lors aller ? Ce réseau (une quinzaine d’institutions : hôpitaux, communautés thérapeutiques, éducateurs de rue, …) cherche et met en place un modèle, un langage commun, une façon de travailler pour donner une piste à ces personnes refusées partout. Une réunion mensuelle est organisée autour des situations rencontrées, nouvelles ou non. Envisager et soutenir la mise en place d’une commission précarité au sein de la PFRCC ? 20 Réunions regroupant des travailleurs sociaux des services du réseau restreint et la Coordination Générale. Travail coordonné autour de situations d’utilisateurs rencontrant un cumul de difficultés sévères et multiples. 29 - Préparer la sortie de l’hôpital. Comment ? Germaine Deberg (responsable du service social du GHDC) nous incite à davantage solliciter le service social de l’hôpital et collaborer avec eux. Hôpital de jour de crise ouvert à VVG21: hospitalisation en journée et retour à domicile ou en famille le soir (ou à l’hôpital si nécessaire, mais pas idéalement). Ce lieu a pour fonction le soutien à la sortie. Quelles possibilités pour les personnes sans-abri ? Initier et développer des collaborations avec les maisons de quartier ? Il manque des projets d’hébergement adaptés… - Rôle et place du Relais Santé. Comment doit-il répondre aux problématiques de santé mentale ? Doit-il lui-même proposer une offre spécifique au-delà d’une approche somatique ? A la manière dont fonctionne le Relais Santé de Verviers : avec des psychologues uniquement (pas de médecin ni d’infirmiers) ? - Usage du SICUP. La situation géographique du SASS (dans les locaux du SICUP) facilite (ou devrait faciliter) la collaboration entre ces deux structures. Mais les avis divergent sur la qualité de la collaboration actuelle. - Centre de crise. Plusieurs situations vécues au sein du réseau ont mis en évidence la nécessité d’un lieu offrant des soins médicaux et infirmiers, un accueil, un hébergement et un accompagnement, pour les personnes qui sont trop fragiles pour rester en rue mais qui ne le sont pourtant pas assez que pour être hospitalisées. Le SASS peut être ce genre de lieu avec accès à bas seuil mais il présente une capacité trop limitée. Développer davantage de lits de ce type semble contrecarrer la politique suivie par la réforme PSY 107. Pourtant, un projet existe au sein du Relais Social, a été écrit et porté plusieurs fois déjà auprès de certains élus. Quelles perspectives imaginer ? Quel projet pourrait être davantage porteur ? Suivre l’évolution et l’évaluation des projets retenus dans le cadre du PSY107. 21 Informations transmises par Dr. Van Cang lors d’u comité de concertation du 10/01/2011). 30 5. CONCLUSIONS Les questionnements relatifs aux problématiques de santé mentale décrits ci-dessus sont autant de freins à un accompagnement social optimal et à une insertion sociale des personnes en situation de précarité aigüe. Les travailleurs sociaux ont des compétences Pour y faire face, les services du réseau s’adaptent, aménagent leurs règles, critères d’accès et cadres et ont déjà initié des pratiques nouvelles et adaptées impliquant la collaboration et la concertation entre services. Les services de santé mentale sont interpellés et interagissent ponctuellement avec le secteur social. Mais ils ont aussi des limites Toutefois, ces réponses ne sont souvent que ponctuelles, ciblées, et non envisagées dans le long-terme. Certaines nécessitent et méritent un travail de formalisation. Par ailleurs, elles mettent également en évidence les limites des ressources disponibles actuellement dans le réseau social carolorégien. Il semble urgent de répondre aux besoins des travailleurs sociaux en développant des projets novateurs inscrits dans un plan d’action global. Ce problème existe ailleurs et des politiques novatrices en santé mentale ont déjà été initiées Il est interpellant de constater que l’ensemble des problématiques élaborées tout au long du présent rapport ne sont pas nouvelles, n’existent pas qu’à Charleroi (ce qui peut être néanmoins rassurant), ont déjà fait l’objet de nombreuses publications ailleurs, mais surtout ont déjà permis le développement de nouveaux réseaux de prise en charge et de soins dans les pays voisins et plus particulièrement en France. Profitons de ces expériences et du recul que les acteurs voisins ont probablement déjà pour développer ce qui semble encore faire défaut chez nous. 31 ANNEXES A1. LISTE DES TRAVAILLEURS ET BENEVOLES AYANT PARTICIPE A AU MOINS UNE REUNION DU COMITE DE CONCERTATION PORTANT SUR LA PRECARITE ET LA SANTE MENTALE AIS Charleroilogement Karin La Meir Croix Rouge Claudine Doucet M-P. Dubit AJMO Sergio Costabebber Dedall Accueil Paroisse Saint Antoine Thérèse Moreau Sophie Striccelle Christine Georges Florent Remy Diapason Avanti Isabelle Heine Pina Solimando Guillaume Spinoit Lydia Schoeters Claudine Colonna Espace P Comme Chez Nous Jérôme Trigaux Sophie Crapez Françoise Frippiat Jean-Marie Laine Mélissa Michel Valérie Dubucq Cécile Cheront Fonds du Logement Dubreucq Annie Foyer Familial Suzanne Huygens Marjorie Lelubre Carla Ronzani Coralie Buxant Emmanuel Nicolas Jeremy Wimot Scarbotte Delphine Véronique Lemaistre FWL – Aide locative Marie Dheur Le Germoir Valérie Demaret Vanesse Roveredo Sergio Carboni Sophie Allard Christophe Brismé Michaël Isbiai Jean-Michel Volon Grand Hôpital de Charleroi Germaine Deberg Hôtel Social Joël Bayot Christian Dujacquier Justice de Paix Thierry Marchandise La Pioche Anne Dereuck Le Regain Danielle Demeunier Pascale Tambour François Dupont Maryline Hanciaux Bénédicte Herbiet Loginove Caroline Tips Maison maternelle Baulet Maison de Justice Ingrid Iachini Coordination générale du Relais Social Carolo Rue CPAS – Charleroi CPAS – DUS Geneviève Lacroix Guy Hennaut Anaïque Dupont Emmanuel Duval Bernard Chermanne CPAS – Service de santé mentale Cécile Crispin Catherine Cornil Catherine Van Belleghem Fabrice Habchi CPAS – Service Jeunesse Nicole Santarone Lusia Di Felice CPAS – Montigny-leTilleul Delphine Kogels Dorothée Gérard Nathalie Degaucquier 32 ORS – Espace Libre Isabelle Cottin Anne Beaurain Daniel Sarema Palais de Justice Pierre-André Hallet Plate-forme santé mentale VanderGraesen Patrick Dominique Leborgne Valérie Plasman Gerogres Van Cang Pascale Deverd Relogeas Paul Mayence Samira El Boubkari Mélina Serwick Estelle Richir SAPHO Carole Lacroix Service de santé mentale provincial Stéphanie Anciaux Loretta Schena Service Logement Ville Yolande Vanderick Julia Dobbelaere Paul Trigalet Point Jaune Relais Santé Stéphane Catarossi Maryse Demeurichy David Lewadent Valérie Balériaux Irène Kremers Niels Andersen Solidarités Nouvelles SPS Jamioulx Trempoline Coulon Stéphane Nardone Aude Kinappe Audrey Van Goethem JeanLuc Georges van der Straeten 33 ANNEXES A2. LES SERVICES DU RESEAU RELAIS SOCIAL DE CHARLEROI Nous proposons ci-dessous une cartographie du réseau du Relais Social de Charleroi. Sont ensuite présentés brièvement par pôle d’action (urgence, nuit, jour, rue) les services du réseau dit « restreint ». 34 1. LE POLE DE NUIT DUS22 - Abri de nuit de la rue Dourlet (CPAS): Rue Dourlet, 34 – 6000 Charleroi, Tél. : 071/41.64.78 Activités: Hébergement d'urgence, 365 jours par an, de 21h. à 8h. Public cible : Population majeure dont personnes sans-abri, toxicomanes et jeunes (relayés vers l'asbl Point Jaune) Personnel en fonction au 31 décembre 2010 : 16 et 1/2 ETP (dont 8 subsidiés par le RS Abri de nuit du Triangle (associatif): Rue du Beau Site 28 – 6032 Mont-sur-Marchienne, Tél. : 071/43.80.06 Activités: Hébergement d'urgence et de dépannage, 365 jours par an, de 21h. à 8h. Public cible : femmes seules majeures – couples – familles mono ou bi parentales. Personnel en fonction au 31 décembre 2010 : 3 ETP (subsidiés par le RS) + renfort hivernal : 1 à 2 ETP DUS - S.A.S.S. Structure d’accueil socio-sanitaire(CPAS): rue de l'Hôpital 55 – 6030 M-A-P, Tél. : 071/32.12.12 Activités: Hébergement d’urgence nécessitant une action spécifique au plan de la situation sanitaire ou de santé physique ou mentale, 365 jours par an, de 20h à 10h30. Public cible : Population mixte et majeure en situation de détresse sociale aiguë. Personnel social au 31 décembre 2010 : 5 ETP (dont 4 subsidiés par le RS) DUS - Abri de nuit supplétif pour la période hivernale (CPAS): Lieu non désigné pour 20112012. Tél. : 0495 91 43 70 Activités: Hébergement d'urgence, en période hivernale, de 21h à 8h. Public cible : Population majeure de sexe masculin. Personnel en fonction au 31 décembre 2010 en période hivernale: 8 ETP subsidiés par le RS 2. LE POLE DE L’ACCUEIL DE JOUR ET DE SOIREE Le Comptoir asbl (Associatif) : avenue Général Michel 5 – 6000 Charleroi, Tél./fax : 071/63.49.93 Activités: Réduction des risques et des dommages liés à l’usage de drogues au travers d’un programme d’échange de seringues, d’une consultation médicale gratuite, d’un dispensaire de soins infirmiers et par la mise en œuvre d’accompagnements individualisés ainsi que de différents projets participatifs. Public cible : usagers de drogues qui ne sont pas ou plus en traitement. Personnel en fonction au 31 décembre 2010 : 6 et 2/3 ETP (dont 3 ETP 1/3 subsidiés par le RS) Comme Chez Nous asbl, Le Rebond (associatif) :Rue Léopold 36 – 6000 Charleroi, Tél. : 071/30.23.69 Activités: Accueillir, en journée, des personnes sans-abri en situation d’urgence. Organiser une écoute et une orientation sociale. Comme Chez Nous comprend : le service d’accueil de jour Le Rebond, l’APL « Chez toit », le SIS « ToudiBoudji », et la recherche action en santé RASP. Personnel en fonction au 31 décembre 2010 : 6 et 4/5ETP (dont 4 et 4/5 ETP subsidiés par le RS) 22 Dispositif d’Urgence Sociale du CPAS de Charleroi. Il comprend : le pool hébergement (les abris de nuit Dourlet et supplétif, le SASS), la cellule socio-éducative, la cellule socio-administrative et le service d’intervention. 35 L’Accueil de soirée(Ville) : Rue du Fort 80, Charleroi – 6000 Charleroi Activités: Organiser un accueil collectif de soirée en période hivernale et le week-end, si la température est inférieure à 2° la journée, activités sportives et ludiques, lieux de paroles (Parlons zen) toutes les 3 semaines ; travail social d’écoute et de relais. Public cible : personnes sans-abri et mal logées. Personnel en fonction au 1er Novembre 2010 au 31 mars 2011: 5 ETP (dont 4 ETP subsidiés par le RS) 3. LE POLE DU TRAVAIL DE RUE Carolo Rue(Ville) : Rue d'Angleterre 10 à 6000, Charleroi, Tél. : 071/30.37.39 Activités: zonage en rue, échange en ambulatoire de seringues et permanence. Public cible : Toutes les personnes ayant investi la rue comme lieu de vie et particulièrement les usagers de produits illégaux, ainsi que les personnes en grande précarité. Personnel en fonction au 31 décembre 2010 : 8 et ½ ETP (dont 4 et ½ ETP subsidiés par le RS) Solidarités Nouvelles(Associatif): Rue Léopold 36 – 6000 Charleroi, Tél. : 071/30.36.77 Activités: développement de solidarité, promotion du droit au logement, à l’information et à la formation, organisation de collectifs d’utilisateurs, travail de rue, travail au Resto du Cœur, soutien de solutions ou de recherche de logements alternatifs. Public cible : habitants de la rue, personnes sans-abri et mal logées, habitants de campings et de parcs résidentiels. Personnel en fonction au 31 décembre 2010 : 12 ETP 4. LE POLE DE L’URGENCE SOCIALE DUS - Service d’Intervention d’Urgence(CPAS) :Rue Dagnelies 3 - 6000 Charleroi, Tél. : 071/32.12.12. Activités: Assurer en continu l’aide sociale urgente pour les CPAS de la Communauté Urbaine, 24/24h et 7 jours/7. Public cible : Toute personne en situation d’urgence sociale sur le territoire des villes et communes adhérentes. Personnel en fonction au 31 décembre 2010 :12 et ½ ETP (dont 11, ½ ETP subsidiés par le RS) 5. LE POLE DES SERVICES INTERVENANT AUPRES DES PERSONNES EN LIEN AVEC LA PROSTITUTION Entre2 (associatif) : Rue Desandrouin 13 – 6000 Charleroi, Tél.: 071/31.40.42 Activités: Travail sur le terrain (bars, privés), accompagnement individuel, information et sensibilisation. Personnel en fonction au 31 décembre 2010 : 1ETP(subsidié par le RS + aide à l’emploi) DEDALL (associatif): rue Desandrouin 13 – 6000 Charleroi, Téléphone : 0474/25.90.44 Activités: Travail de rue, accueil individuel et collectif, accompagnement, espace mères / enfants Public cible : Toutes personnes en lien avec la prostitution. Personnel en fonction au 31 décembre 2010 : 2 et 3/10 ETP (subsidiés par le RS + aides à l’emploi) 36 Espace P ... asbl (associatif) : Rue Desandrouin 3 – 6000 Charleroi, Tél.: 071/30.98.10 Activités: Accueil, promotion de la santé, insertion sociale et émancipation des personnes prostituées. Public cible : Toutes personnes en lien avec la prostitution. Personnel en fonction au 31 décembre 2010 : 2 ETP (dont 1et 3/10ETP subsidiés par le RS) 6. LE POLE SANTE Relais Santé (service de l’Association Chapitre XII du Relais Social du Pays de Charleroi) : Rue de l’Athénée, 24 - 6000 Charleroi, Tél. : 071/ 31 98 05 Activités: Accès aux soins pour les personnes qui en sont exclues, permanences d’accueil, infirmières et sociales. Permanences dans les services du réseau. Prévention et éducation à la santé et à l’hygiène lors de contacts individuels Consultations de médecine générale Création et entretien d’un circuit de soins utile et praticable Réorientation en médecine générale dès que possible. Accompagnements des patients lors de leurs démarches de santé ou administratives lorsque cela est nécessaire. Permanences au Relais Santé : - Téléphoniques : du lundi au vendredi, de8h30 à 17h00 - Accueil, sociale et infirmière : lundi de 8h30 à 12h00, du mardi au vendredi, de 12h30à 17h00 - Consultations de médecine générale : lundi : de 9h à 11h00, mardi et vendredi: de 13h à 15h00 Travail en réseau et permanences extérieures : - Le SASS : convention de collaboration mettant une infirmière à disposition tous les jours de la semaine, de 8h00 à 10h00. Passage du médecin du Relais Santé tous les jeudis matins - Le Rebond : lundis de 13h00 à 17h00 - Carolo Rue : temporairement suspendu par manque de personnel disponible. L’utilité de la collaboration reste entendue. Nous espérons, dans un avenir proche pouvoir remettre ce travail de rue en place. - Abri de nuit de la rue Dourlet: lundis de 7h30 à 8h30 et participation à la réunion d’équipe pour la partie intéressant la santé. Abri de nuit supplétif en période hivernale, les lundis à 7h30 - Accueil de soirée : en période hivernale, les jeudis de 17 à 18h00 Public cible : personne en situation de précarité sociale aiguë, rencontrant des problèmes de santé et n’ayant pas de médecin traitant Personnel en fonction au 31 décembre 2010: 4ETP + médecins vacataires (dont : 3 et1/2 ETP subsidiés par le RS + aide à l’emploi) + ¼ tps infirmier dans le cadre de la convention SASS/Relais Santé ; subventionné par le CPAS 37 ANNEXES A3. LES PARTENAIRES DE LA REFLEXION DANS LE RESEAU SANTE MENTALE Sont repris ci-dessous les services qui ont participé aux réflexions. D’autres services sont des partenaires ponctuels (et certains plus récurrents) des services du réseau Relais Social, ou pourraient le devenir. Ils sont repris (de manière non exhaustive) dans le répertoire figurant en annexe. Un autre répertoire est disponible sur le site de la Plate-forme de concertation en santé mentale des régions du centre et de Charleroi : www.pfrcc.com. Plate-forme de concertation en santé mentale des régions du centre et de Charleroi (PFRCC)23 : Bvd Zoé Drion, 1 à 6000 Charleroi. Tél. : 071/92 55 10 Historique : La Plate-Forme a été créée le 16 février 2004, fruit de la fusion des Plates-Formes de Charleroi et du Centre qui existaient depuis 1992. Elle dessert les villes de Charleroi et de La Louvière ainsi qu’un territoire situé autour de celles-ci représentant une superficie de 1933,5 km², soit une population de presque 735.000 habitants. Missions : - mener une concertation sur les besoins en matière d'équipements psychiatriques sur son territoire. - mener une concertation sur la répartition des tâches et la complémentarité en ce qui concerne l’offre des services, les activités et les groupes cibles, afin de mieux répondre aux besoins de la population et d’améliorer le niveau qualitatif des soins de santé mentale intégrés. - mener une concertation sur la collaboration possible et la répartition des tâches en ce qui concerne les soins de santé mentale intégrés. - le cas échéant, de mener une concertation avec d’autres associations d’institutions et de services psychiatriques. - collaborer à une collecte de données et à leur exploitation dans le cadre d’une étude nationale des besoins en matière de soins en santé mentale. - mener une concertation sur la politique à suivre concernant l’admission, la sortie et le transfert ainsi que la coordination de la politique médicale et psychosociale. - disposer d'un service de médiation. Présidence: Dr. Georges Van Cang Coordination: Pascale Deverd Pouvoir subsidiant: Agréée par la RW, financée par le Fédéral. 23 Pascale Deverd, Coordinatrice de la Plate-Forme de Concertation en Santé Mentale des Régions du Centre et de Charleroi, est venue présenter les objectifs, composition et fonctionnement de ce réseau lors du Comité de concertation du 23/11/2009. Ont représenté la Plate-Forme lors des différentes réflexions au Relais Social : Dr. Georges Van Cang, Patrick Vandergraesen et Dominique Leborgne. 38 La PFRCC regroupe sur base volontaire : Les hôpitaux généraux qui disposent d'un service psychiatrique agréé - l’asbl ISPPC (Intercommunale des Services Publics du Pays de Charleroi) pour ses institutions CHU site Vincent Van Gogh, CHU site André Vésale - l'asbl Grand Hôpital de Charleroi (GHdc) pour ses institutions : Hôpitaux SaintJoseph, Sainte-Thérèse et IMTR, Centre Hospitalier Notre-Dame – Reine Fabiola - l'asbl Centre Hospitalier Universitaire de Tivoli - l'asbl Centre Hospitalier Jolimont-Lobbes Les hôpitaux psychiatriques - l’asbl Œuvres des Frères de la Charité, Hôpital St-Bernard - l'asbl Centre Psychothérapeutique de Jour Charles-Albert Frère Les maisons de soins psychiatriques - l'asbl Œuvres des Frères de la Charité, MSP St-Bernard Les Initiatives d'Habitations Protégées : - l'asbl "Le Regain" - l'ACGHP (Association Carolorégienne pour la Gestion d'Habitations Protégées) - l'asbl "l'Ancrage" - l'asbl " L'Entre-Temps " Les équipements disposant d'une convention INAMI qui ont pour mission d'organiser une offre spécifique dans le cadre des soins de santé mentale : - l'asbl Centre résidentiel de postcure pour toxicomanes « Ellipse » - l'asbl Centre de postcure pour alcooliques « L'Espérance » - l'asbl « Diapason-Transition » - l'asbl « Trempoline » - l'asbl Centre Orthogénique Cercles ou Fédérations de Médecins Généralistes agréés - L'asbl Fédération des Médecins Généralistes du GMGRC et du GMBE - L'asbl Fédération Association de Généralistes de Charleroi Les services ou centres de santé mentale -la Province du Hainaut pour ses institutions : le Centre de Guidance Psychologique de la Province du Hainaut à Courcelles, le Centre de Guidance Psychologique de la Province du Hainaut à Charleroi, le Centre Provincial de Guidance Psychologique de Binche -le CPAS de Charleroi pour son Centre de Santé Mentale de Charleroi -l’asbl Accueil MédicoPsychologique de Charleroi -l'asbl Hôpitaux St Joseph, Ste Thérèse, IMTR, section Centre d'Accueil Psychosocial de Châtelet -l'asbl Centre de Santé Mentale « La Pioche » -l’asbl Centre de Guidance de Charleroi -l'asbl Centre de Santé de Jolimont -l'asbl Fonds d’Entraide Médicosocial de Soignies -l'asbl "Le Dièse" de Mignault -l'asbl Ariane de Morlanwelz -l'asbl Psy Chic à La Louvière Membres adhérents - L'Association Similes Charleroi 39 Le Regain (ihp et spad) 24 : Rue du Collège, 39 à 6200 Châtelet. Tél. : 071/40.48.25 Activités : Le Regain se compose de 2 équipes : - IHP (Initiative d’Habitation Protégée) : mission : hébergement et accompagnement de personnes ne nécessitant pas un traitement continu en hôpital et qui, pour des raisons psychiatriques doivent être aidées dans leur milieu de vie et de logement pour l’acquisition d’aptitudes sociales et pour lesquelles des activités de jour adaptées doivent être organisées. 15 places en semi collectivité et 3 suivis au domicile des personnes. - SPAD (projet pilote de Soins Psychiatriques pour personnes séjournant A Domicile) : équipe transdisciplinaire dont la mission est d’accompagner, soutenir et réfléchir avec les personnes, de plus de 18 ans, souffrant de troubles psychiatriques, avec leur famille et / ou leur réseau professionnel dans le but de maintenir et/ ou d’améliorer la qualité de vie au domicile ou lors de la réintégration de celui-ci. Cette équipe offre également la possibilité de sensibiliser tous types de professionnels à la dimension psychiatrique dans leur travail quotidien. 40 situations minimum par semaine à traiter. Public cible : Personnes adultes concernées par les troubles psychiatriques Pouvoir organisateur : GHdC – Grand Hôpital de Charleroi ASBL Statut : privé Pouvoir subsidiant : Ministère fédéral de la santé publique et INAMI Coordination : Danielle Demeunier Personnel en fonction pour l’IHP : équipe transdisciplinaire de 2,75 ETP + psychiatre responsable des admissions, des contacts avec les médecins et des scénarios de crise : 2h/semaine Personnel en fonction pour le SPAD : équipe transdisciplinaire de 3 ETP + supervision par médecin psychiatre : 2h/mois 24 La description et le tableau ont été produits pour les besoins du présent rapport par Danielle Demeunier, Coordinatrice du Regain. Ont représenté le Regain lors des différentes réflexions au Relais Social : Danielle Demeunier, François Dupont, Bénédicte Herbiet, Pascale Tambour, Maryline Hanciaux. François Dupont et Bénédicte Herbiet sont également intervenus en tant que formateurs dans le cadre de la formation organisée en octobre 2010 et en mars 2011 (voir encadré 2 en page 13). 40 25 Le SPAD : rue de l'Hôpital, 55 à 6030 Marchienne-au-Pont. Tél. : 0499/37.79.67 Finalité: Le service œuvre dans l’amélioration de la qualité de vie de la personne souffrant de problèmes psychiques par des interventions directes et/ou en facilitant la collaboration entre les différentes ressources disponibles (famille, travailleurs sociaux, professionnels de la santé,…). Activités du service : Le SPAD propose une prise en charge individuelle offrant : - un accès aux soins - une information psycho-éducative - un soutien dans la mise en place d’un projet (préalablement défini avec l’équipe) - une coordination des intervenants de première ligne (AS, infirmiers, psychologues, aides familiales,…) et la continuité des soins - une possibilité de coaching des intervenants Public cible : Personne âgée entre 18 et 65 ans ayant une problématique psychique dite chronique et complexe (dépression, trouble bipolaire, psychose) Pouvoir organisateur : ACGHP, ISPPC et la province Pouvoir subsidiant : SPF Santé Publique Coordination : Patrick Vandergraesen Personnel en fonction: Equipe psychosociale composée de 3 mi-temps et un ¾ temps (une assistante sociale, une infirmière, un éducateur spécialisé et une psychologue) Services de santé mentale du CPAS – Antenne de Charleroi 26 : rue Léon Bernus, 18 à 6000 Charleroi. Tél. :071/32.94.18 Activités du service : Accueil, accompagnement psycho-social, prise en charge thérapeutique, collaboration avec le réseau psycho-médico-social, soutien et accompagnement des travailleurs psycho-sociaux. Public cible : enfant, adolescent et adulte en situation de souffrance psychologique individuelle, de couple ou familiale. Equipes spécifiques : - Equipe spécialisée dans la prise en charge des assuétudes. - Club Théo Van Gogh : activités proposées aux personnes atteintes de troubles psychotiques. - Trialogue : aide les patients atteints de troubles psychotiques et bipolaires, leurs proches et les intervenants. 25 La description a été produite à partir de la page internet suivante : http://www.simas.be/pages/descriptionspad.html et complétée par Patrick Vandergraesen, Coordinateur du SPAD, qui a été réalisé le tableau. Ont représenté le SPAD lors des différentes réflexions au Relais Social : Patrick Vandergraesen, Malorie Carlier et Amélie Leloux. Ces dernières étaient formatrices (voir encadré 2 en page 13). 26 La description a été produite pour les besoins du présent rapport par Olivier Georges, responsable administratif du Service de santé mentale du CPAS de Charleroi. Ont représenté le SSM CPAS lors des différentes réflexions au Relais Social : Olivier Georges, Catherine Vanbelleghem, Fabrice Habchi, Cécile Crispin, Catherine Cornil. Ont également assisté à une réunion sur un projet de collaboration : Eric Mathy, Thomas Carton, Stéphanie Pécheur, Jean-Pierre Evlard. 41 - EPCP : Evaluation et prise en charge des paraphilies. Ces trois dernières équipes vont s’installer prochainement à Jumet (dans les locaux de l’antenne sociale du CPAS de Jumet) Pouvoir organisateur : le CPAS Pouvoir subsidiant : Région Wallonne Personnel en fonction au 31 décembre 2010 : Equipe Equipe Généraliste Equipe Assuétudes Equipe E.P.C.P Equipe Prévention Club Théo Equipe Trialogue ETP 354h30 (9,32 ETP) 131h04 (3,45ETP) 124h42 (3,27ETP) 108h00 (2,84ETP) 145h30 (3,83ETP) 51h00 (1,34ETP) Services de santé mentale du CPAS- Antenne de Gosselies27 : Faubourg de Charleroi, 7 à 6041 Gosselies, Tél. : 071/20.24.41 Activités du service : Accueil, accompagnement psycho-social, prise en charge thérapeutique, collaboration avec le réseau psycho-médico-social, soutien et accompagnement des travailleurs psycho-sociaux. Public cible : enfant, adolescent et adulte en situation de souffrance psychologique individuelle, de couple ou familiale. Priorité est donnée aux habitants du nord de Charleroi en difficultés sociale et économique. Présence d’une équipe de Promotion santé : vise à promouvoir la santé et renforcer le bien-être des enfants et des jeunes dans leurs différents lieux de vie (dans la famille, à l’école et dans le quartier) via des activités de soutien et de renforcement des compétences des adultes-relais, professionnels ou non (information/sensibilisation, formation, accompagnement). Pouvoir organisateur : CPAS de Charleroi Pouvoir subsidiant : Région Wallonne Personnel en fonction au 31 décembre 2010 : - Assistant social : ¾ ETP - Psychologue : 3/4 ETP - Accueil/administratif : 1 ETP - Médecin psychiatre : ½ ETP 27 La description a été produite pour les besoins du présent rapport par Olivier Georges, responsable administratif du Service de santé mentale du CPAS de Charleroi. 42 La Pioche – Centre de santé mentale28 : rue Royale, 95 à 6030 Marchienne-au-Pont. Tél. : 071/31.18.92 De manière générale, La Pioche a pour objet, la promotion, l'organisation, la gestion et l'étude de toute activité concernant la prévention et le traitement d'enfants, d'adolescents et d'adultes en matière de santé mentale et de tout ce qui touche, même indirectement, à l'amélioration des relations sociales, notamment la réinsertion socioprofessionnelle. Dans la réalisation de son objet, elle s'efforce de susciter l'implication individuelle dans la vie collective. Pour répondre aux demandes qui lui sont adressées, Le service de santé mentale La Pioche propose une série d'interventions: Un service social; Des consultations psychologiques et thérapies (enfants, adultes, familles); Des consultations psychologiques délocalisées; Des ateliers thérapeutiques pour enfants; Une approche collective de groupe pour adultes dont la souffrance psychique est liée à l'exclusion sociale; Des supervisions à destination de professionnels. A noter: permanence sociale le jeudi matin et permanence psycho-sociale dite "Point Ecoute" le mardi après-midi. Public cible : toute demande psychosociale, en priorité émanant d'un cadre géographique déterminé (Marchienne, Monceau, Roux, Jumet, Lodelinsart, Dampremy,…) et les demandes de Charleroi et du Grand Charleroi. Pouvoir organisateur : ASBL Pouvoir subsidiant: Région Wallonne Personnel en fonction: Sous une double direction administrative et thérapeutique, l'équipe se compose de: - Personnel social : 3 - Psychologues: 3 dont 2 mobiles - Thérapeutes de développement:2 - Logopèdes: 2 - Éducatrice: 1 - Médecin psychiatre : 1 - Accueil 2 - Administratif : 1 28 Cette description a été réalisée pour les besoins du présent rapport par Anne Dereuck, Coordinatrice de La Pioche. 43 Service de santé mentale provincial29 : rue de la Science 3 et 7 à 6000 Charleroi. Tél. : 071/20.72.08 Activités du service : - tendre au bien-être de tous. - proposer un accueil, une écoute, une évaluation et une prise en charge dans une perspective médicale, psychologique et sociale. - assumer une mission d’information et de prévention auprès de la population et contribuent à la formation de personnel exerçant une activité dans le domaine de la santé mentale (ex. aides familiales, gardiennes de l'O.N. E.). - travailler avec les autres services et professionnels Public cible : enfants, adolescents et adultes vivant des difficultés psychologiques, relationnelles ou psychiatriques. Pouvoir organisateur : Direction générale des affaires sociales de la Province du Hainaut Pouvoir subsidiant : la Province du Hainaut 29 Cette description est issue du site web de la Province du Hainaut : http://www.hainaut.be/social/ 44 ANNEXES A4. RESUME – DOCUMENT CONCERTATION DU 17 OCTOBRE 2011 DU RAPPORT POWER POINT PRESENTE AU COMITE DE 45 46 47