SANTE MENTALE ET PRECARITE SOCIALE

Transcription

SANTE MENTALE ET PRECARITE SOCIALE
SANTE MENTALE ET PRECARITE SOCIALE
Comment optimaliser l’aide
face aux problématiques multiples et complexes ?
Réflexions – Limites – Ressources – Perspectives
à destination des réseaux de l’action sociale et de l’aide en santé mentale
Association Chapitre XII du Relais Social du Pays de Charleroi
10 boulevard Jacques Bertrand, 6000 Charleroi.
Tél. : 071 506 731, Fax : 071 506 936
Document rédigé par Coralie Buxant
Chargée de projet
Coordination du Relais Social de Charleroi
Novembre 2011
TABLE DES MATIERES
1. MISE EN CONTEXTE
p. 4
1.1. Problématiques multiples qui rendent le travail complexe
p. 4
1.2. Echanger et réfléchir en réseau et en inter-réseaux
p. 4
1.3. Continuer à développer des pratiques interdisciplinaires concertées
p. 5
2. IMPORTANCE DES PROBLEMES DE SANTE MENTALE DANS LE SECTEUR DE L’ACTION p. 7
SOCIALE
2.1. Ce qui apparait dans la littérature en général
p. 7
2.2. A Charleroi, en particulier
p. 8
3. LES PROBLEMATIQUES SOULEVEES PAR LES PARTENAIRES DE LA REFLEXION
3.1. Quand les problématiques de sante mentale questionnent le réseau relais social
de Charleroi
p. 11
p. 11
3.2. Quand les problématiques de précarité questionnent le secteur santé mentale p. 16
carolo
4. DIFFICULTES – PISTES
p. 19
4.1. Comment être au quotidien avec ces personnes fragiles ?
p. 19
4.2. Comment aider à la gestion des situations plus problématiques ?
p. 24
5. CONCLUSIONS
p. 31
ANNEXES
A1. Liste des travailleurs et bénévoles ayant participé au comité de concertation
p. 32
A2. les services du réseau relais social de Charleroi
p. 34
A3. les partenaires de la réflexion dans le réseau santé mentale
p. 38
A4. Résumé du rapport
p. 45
1. MISE EN CONTEXTE
1.1. PROBLEMATIQUES MULTIPLES QUI RENDENT LE TRAVAIL COMPLEXE
Le public fréquentant les services du réseau Relais Social de Charleroi présente des
difficultés multiples et complexes qui ne se limitent pas à une « simple » absence de
logement ou de moyens financiers.
Les travailleurs sociaux sont notamment, et souvent, confrontés à des situations mêlant
précarité sociale aiguë et santé mentale. Une problématique de santé mentale agit souvent
comme un frein majeur à la réussite des actions sociales, tant du point de vue du travailleur
(peur face au risque de passage à l’acte, incompréhension face à des problématiques
psychiatriques lourdes et complexes, manque de soutien et de contacts avec les
professionnels de la santé mentale, sentiment d’impuissance, etc.) que de la personne se
présentant au service (ruptures successives dans ses démarches, échecs et exclusions à
répétition, incapacité à se maintenir dans un projet en raison de ses souffrances psychiques,
etc.).
Ces problématiques de santé mentale couvrent à la fois les souffrances psychiques d’origine
sociale, les pathologies psychiatriques, les assuétudes, et les complications suite à l’abus
d’alcool.
C’est une évidence, les missions d’accompagnement social, d’accueil, d’hébergement et de
logement du public précaire ne peuvent être assurées qu’en prenant en compte la globalité
de la personne, qu’en entendant l’individu dans son intégralité.
Or, lorsque cela touche la santé mentale, le travailleur social semble aujourd’hui encore
bien souvent démuni. Malgré les efforts et la bonne volonté des ressources internes au
réseau de l’action sociale dédiée aux habitant de la rue (notamment par des aménagements
des cadres de travail des services) et externes (collaboration avec des Services de Santé
mentale, des SPAD1, des psychiatres et le milieu hospitalier), les solutions semblent toujours
insuffisantes et/ou inadéquates et rendent certaines situations insolubles.
1.2. ECHANGER ET REFLECHIR EN RESEAU ET EN INTER-RESEAUX
Depuis plusieurs années ces problématiques sont discutées en différents lieux de
concertation au sein du Relais Social de Charleroi et avec ses partenaires.
Plus spécifiquement, de septembre 2009 à octobre 2011, un Comité de concertation portant
sur la santé mentale et la précarité sociale a trimestriellement réuni les partenaires
signataires de la Charte du Relais Social de Charleroi et un certain nombre d’acteurs du
domaine de la santé mentale carolorégien2. Chacun a pu alimenter le débat en partant de
son propre champ d’actions.
1
Un SPAD est un projet pilote fédéral (financé par le Service Public Fédéral Santé Publique) de Soins Psychiatriques A
Domicile à partir des Initiatives d’Habitations Protégées.
2
La liste des personnes ayant participé à ces réunions du Comité de concertation se trouve en annexe.
4
Par ailleurs, régulièrement, d’autres réunions et d’autres lieux ont été (et sont encore)
l’occasion de réflexions sur ces mêmes thèmes3. La richesse de ces échanges a permis
l’élaboration et même la réalisation de certains projets concrets (voir notamment la
formation décrite plus loin). Les concepts mêmes de santé mentale et de précarité sociale
ont évolués au fil des rencontres dans le chef des deux secteurs représentés. Si les
personnes sans-abri sont affectées de manière disproportionnée par des problèmes de santé
mentale, le risque est de verser dans une psychologisation, voire d’une psychiatrisation,
exagérée et non constructive. Le souhait du Relais Social est d’investir davantage dans le
développement d’une pensée éclairée afin de porter des réponses adéquates.
1.3. CONTINUER A DEVELOPPER DES PRATIQUES INTERDISCIPLINAIRES CONCERTEES
Le présent rapport tente de rassembler le fruit de ces différents lieux de réflexions
collectives.
Dans un premier temps, nous rappelons l’importance des problèmes de santé mentale dans
le secteur de l’action sociale. D’une part sur base d’études statistiques présentant la
prévalence des troubles de la santé mentale parmi le public sans-abri et d’autre part en
illustrant les effets de ces problématiques complexes dans la prise en charge concrète d’un
tel public à Charleroi. Notons qu’un vocabulaire commun aux deux secteurs (santé mentale
et action sociale) ne paraît pas (encore) exister.
Dans un second temps, sont présentées les problématiques liant précarité sociale et santé
mentale rencontrées régulièrement par les partenaires privilégiés de la réflexion, issus des
domaines de l’action sociale et de la santé mentale, leur manière d’y faire face et leurs
besoins.
Si dans un premier moment de rédaction du présent rapport il fallait entendre la formulation
de ces besoins comme autant de demandes adressées à l’autre secteur, certaines rencontres
entre les différents acteurs concernés ont, depuis lors, permis une écriture plus nuancée. En
effet, un écueil possible a été mis en avant: le risque, si l’on s’en tient à cette formulation de
besoins dirigés vers l’autre secteur, d’envoyer une « patate chaude » en espérant que le
réceptionneur de ce mauvais cadeau en fasse quelque chose… Dit autrement : les attentes
dirigées par le secteur de l’action sociale dédiée aux habitants de la rue vers le secteur de la
santé mentale semblent encore être (trop) empreintes d’un espoir magique. Il apparaît donc
nécessaire, avant de transformer ces besoins en projets, de rencontrer l’autre secteur,
réellement, c’est-à-dire en entendant et en considérant ses propres besoins et ses propres
limites.
3
Citons notamment : le groupe de préparation et d’évaluation de la formation en santé mentale, les réflexions sur la place
d’un psychologue mobile dans le réseau, l’écriture d’un projet de relais en santé mentale, et le groupe de support à la
rédaction du présent rapport.
5
Dans un troisième temps, seront exposées les difficultés exprimées lors des réflexions
collectives. Elles seront classées selon 2 questions principales : Comment être au quotidien
avec ce public fragile ?, Comment leur permettre, quand nécessaire, d’accéder aux soins en
santé mentale ? Pour chacune d’elles des pistes d’action seront proposées.
Par ce rapport, il s’agit véritablement de saisir l’occasion pour faire le point sur l’état des
lieux des pratiques au croisement de la précarité sociale et de la santé mentale mais aussi
d’aller plus loin, ensemble, vers une optimalisation de ces pratiques, au bénéfice du public
rencontré par les travailleurs des deux secteurs.
De manière transversale, on constatera que deux options sont possibles :
- Devenir de plus en plus expert au sein de son propre secteur, se former et engager des
personnes compétentes dans les services en misant donc sur la multidisciplinarité.
- Bénéficier de l’expertise des autres secteurs et développer un véritable travail en interréseaux, visant la mutualisation des moyens et une interdisciplinarité. Et, pourquoi pas,
permettra ainsi la production de savoirs nouveaux et de projets originaux, autant d’effets
collatéraux souhaités d’une transdisciplinarité.
Notons qu’un résumé du présent rapport
se trouve dans les dernières pages sous la forme d’un document power point,
présenté en clôture au Comité de concertation du 17 octobre 2011.
6
2. IMPORTANCE DES PROBLEMES DE SANTE MENTALE DANS LE SECTEUR DE L’ACTION SOCIALE
2.1. CE QUI APPARAIT DANS LA LITTERATURE EN GENERAL4
 PREVALENCE IMPORTANTE DES TROUBLES DE LA SANTE MENTALE
Au Relais Social de Charleroi, on entend souvent les travailleurs sociaux et les responsables
des services dire que les utilisateurs de ces services sont largement concernés par des
problématiques de santé mentale. Si des chiffres officiels ne sont pas encore disponibles à
Charleroi, les études citées ci-après semblent confirmer d’une part les estimations locales
disponibles5 et, d’autre part, le vécu des travailleurs sur le terrain.
En France, une étude menée conjointement en 2009 par le SAMU social de Paris et l'Inserm
révèle que 32 % des personnes sans-abri présentent un trouble psychiatrique sévère.
De manière générale, les données statistiques disponibles dans la littérature scientifique
européenne semblent aller dans ce sens en constatant que, comparativement à la
population générale, les personnes sans-abri présentent davantage de troubles liés à la
santé mentale que la population générale. Les troubles les plus fréquents (prévalence de
plus de 25%) sont la dépression, l’anxiété généralisée et la dépendance ou l’abus de
substances (alcool ou autres drogues). Plus d’une personne sans-abri sur cinq (21 %)
présente un trouble de la personnalité ou du comportement. La prévalence des troubles
psychotiques, même si ceux-ci ne touchent en moyenne que 12% des échantillons étudiés,
est remarquable étant donné la prévalence particulièrement faible de ce trouble dans la
population normale (0.5 à 1%). Notons aussi que la comorbidité psychiatrique est très
importante (70% présentent au moins 2 troubles psychiatriques avérés).
Selon l’origine de l’étude, les données sont parfois encore plus alarmantes. Ainsi, par
exemple, 611 personnes sans-abri ont fait l’objet d’une enquête à Barcelone et il est apparu
que 49.1% d’entre elles présentaient une maladie mentale6.
4
Données principalement tirées de : Combaluzier et Pedinielli (2003) ; Kovess et Mangin-Lazarus (1997) ; Garcin
et Riu (1995) ; étude du SAMU social français et de l’INSERM (2009) ; Ducq, Guesdon, Roelandt (1997) ; Laporte
et al. (2011).
5
Notons par exemple que, au Relais Santé en 2010, 82 consultations sur 1092 concernaient spécifiquement un
problème de santé mentale. Mais cela ne signifie pas que les personnes concernées par les autres consultations
ne présentent aucun problème de santé mentale.
Autre source : en 2009, de juin à mi-novembre, 1ETP psychologue a été engagé dans le cadre d’une convention
SASS et Relais Santé. Le nombre total d’interventions psychologiques menées sur tous lieux confondus au cours
de cette période est de 276 pour 135 personnes différentes.Les entretiens s’entamaient le plus souvent à
partir d’une rencontre non prévue qui débouchait sur un échange d’ordre « psychologique » (55% des
entretiens). 42% des entretiens étaient prévus, faisaient l’objet d’une demande explicite.
A Solidarités Nouvelles, en 2010, sur 15 locataires, 5 ont été à un moment donné concernés par des problèmes
de santé mentale.
Enfin, au Rebond, le trimestre passé (été 2011): 248 personnes ont fait une démarche en matière de santé :
21% concernaient directement des problèmes de santé mentale ou de psychiatrie, 15% pourraient relever de la
santé mentale au sens plus large et/ou plus indirect.
6
Uribe et Alonso (2009).
7
A ce tableau s’ajoute un risque suicidaire élevé (en moyenne plus d'une personne sur dix).
Cette situation touche de manière alarmante la population mineure. Au Canada, une étude
révélait que 15% des garçons et 30% des filles vivant dans la rue avaient tenté de se suicider
au moins une fois au cours des 12 mois précédents (contre 4% des garçons et 10% des filles
fréquentant l’école régulièrement)7.
D’après certains auteurs, c’est la présence simultanée souvent observée d’un trouble
clinique et d’un trouble de la personnalité qui rend la réinsertion sociale très difficile.
 SOUFFRANCES PSYCHOSOCIALES
Si un certain nombre de personnes sans-abri présentent effectivement l’un ou des troubles
mentaux avérés décrits ci-dessus qui étaient peut-être latents et ont fait l’objet d’une
décompensation en raison de l’exclusion et de la précarisation, un autre type de
problématique de santé mentale - communément appelée souffrance psychique - est
également largement représentée. Citons des manifestations telles que des
« comportements d’isolement, échecs répétés, ruptures de trajectoires, conduites à risques,
conduites addictives, violences contre soi-même et contre autrui ainsi que des ressentis
d’abandon, de fatigue, d’épuisement, d’insécurité, de mésestime de soi, de dévalorisation et
de honte, d’angoisse et de détresse psychologique »8.
Certaines de ces souffrances psychiques trouvent leur origine ou leur développement dans
des facteurs directement liés à la situation précaire (niveau de stress, stratégies
d’adaptation, estime de soi, niveau de soutien social, etc.).
Ce type de souffrance peut être une conséquence directe de facteurs psychosociaux (perte
d’emploi, maladie, ruptures, …). Dans ce cas, si la personne détient le potentiel suffisant et
un accompagnement adéquat, la situation devrait être réversible car conjoncturelle.
Mais, ce type de souffrance peut également être présent sur un fond particulièrement
fragile, surtout sur le plan socio-affectif et émotionnel. Le potentiel pour la résilience n’est
peut-être pas suffisant. Les projets d’insertion pour ces personnes est souvent bancal.
2.2. A CHARLEROI, EN PARTICULIER
Les travailleurs ont l’impression que la population change et qu’ils se retrouvent de plus en
plus confrontés à des personnes présentant des problèmes de santé mentale, très limitées
dans leurs actions du quotidien et prenant souvent de lourdes médications. Envisager avec
eux un travail d’accompagnement social devient parfois un réel défi parce que ce travail
implique souvent pour la personne concernée d’accepter et de savoir gérer le changement,
ainsi que de nouer un lien socio-affectif nouveau mais aussi de savoir le rompre…
7
Voir le site internet de l’Institut Canadien d’Information sur la Santé : www.icis.ca/ispc.
Issu de « Souffrances ou troubles psychiques : rôle et place du travailleur social », Rapport du Ministère
Français de la Santé et des Solidarités, 2005, p.8.
8
8
Or, sur ce dernier aspect, les travailleurs observent des histoires souvent identiques
marquées par des abandons successifs et des passages en institutions, avec un socle
sécuritaire de base qui ne semble pas être présent. Dès lors, ils comprennent toute
l’importance du lien socio-affectif qu’ils peuvent tisser (fragilement) avec ce public mais ils
se questionnent sur l’avenir de ce lien, sur son aspect professionnel là où certains
utilisateurs des services y placent davantage d’attentes et de dépendance.
Les pathologies psychiatriques avérées mais également les souffrances psychosociales
apportent toute une série de complications difficilement gérables dans les services et en
rue (violence, agressivité, délires, etc.) qui interviennent comme des freins à l’insertion.
En l’absence d’un accès aisé aux soins en santé mentale, les services du réseau restreint et
élargi, partenaires du Relais Social de Charleroi, imaginent des aménagements, adaptent
leurs pratiques et leur cadre, collaborent davantage, afin de maintenir le lien avec ces
personnes et d’assurer leurs missions.
Une illustration de ces adaptations concertées au sein du réseau est présentée sous
l’encadré 1. A la lecture de ce récit, on pourrait se dire que les services sociaux constitués en
réseau sont à présent autonomes dans la gestion de ce genre de situation. Mais ce serait
oublier le nombre de situations similaires rencontrées par ces services et le nombre de
situations également lourdes et complexes relevant d’autres natures que la santé mentale
(citons par exemple les personnes ne disposant pas de titre de séjour, les jeunes, les familles,
les personnes handicapées, etc.).
Aujourd’hui, il apparaît de plus en plus difficile, avec les moyens dont les services sociaux
disposent, d’assurer leurs missions premières d’action et d’insertion sociale si chaque
utilisateur du service nécessite autant d’adaptations, d’aménagements et d’énergie.
Dans certains services, certains travailleurs ne se sentent plus à leur place. Le public a
évolué et leur métier aussi, ce qui ne correspond plus nécessairement à leurs attentes de
départ, aux termes du contrat définissant leurs missions, ou à leurs compétences et
connaissances.
9
ENCADRE 1
9
COMMENT LA CONCERTATION DE SERVICES EST FACILITEE PAR L’EXISTENCE D’UN RESEAU ET PERMET DE
MAINTENIR UN USAGER EN EQUILIBRE (FRAGILE).
Monsieur P. a 55 ans et vit depuis 18 ans en rue. Le diagnostic de psychose a été établi à son sujet. Il
souffre également gravement d’alcoolisme.
P. fréquente le Resto du Cœur et les différents services du Relais Social (accueil de jour, de soirée,
abris de nuit) mais cela de manière irrégulière et en présentant une conduite difficilement acceptable
pour ces cadres d’accueil. P. devient en effet rapidement non gérable (se renferme, refuse de parler,
se lève brusquement, violemment, s’en va en courant, sans prévenir, ne revient pas).
Ces structures ont dû petit à petit aménager leurs règles afin de le « tolérer ».
Au vu de l’aide qu’il propose spontanément lorsqu’il se rend au Resto du Cœur, un contrat est rédigé
avec P. dans cette structure en tant que bénévole.
L’officialisation de cette activité agit sur lui comme un formidable déclic et lui permet de fonctionner
correctement toute l’année 2009, grâce aussi, en parallèle, à l’attention spécifique dont il bénéficie
auprès des différents services qu’il fréquente dans le réseau. Ainsi, tous les jours, dès 6h30, P. se
présente au Resto du Cœur pour son service (alors que l’ouverture ne se fait qu’une heure plus tard).
Parallèlement, il reçoit des soins (bains, soins infirmiers, etc.) et une prise en charge médicale
(injection de Risperdal – un anti-psychotique) au Relais Santé et est parfois hébergé au SASS. Il
fréquente également le service d’accueil de jour.
Tout cela permet une stabilisation de son état physique et mental.
L’Urgence Sociale en profite pour prendre contact avec son administrateur de biens ainsi que le
médecin conseil pour réviser sa pension (P. avait plusieurs fois raté ses rendez-vous dans le passé).
Ces derniers contacts ont permis d’envisager une mise au logement (des revenus suffisants étant
maintenant assurés).
Cela fait maintenant plus de 2 ans que P. bénéficie d’un logement.
Il a présenté de grandes difficultés à l’investir comme lieu de vie au quotidien. Il ne faisait parfois qu’y
passer pour dormir ensuite en rue ou en abri de nuit.
C’est la mobilisation de toute une équipe qui a permis que P. occupe de plus en plus son logement (en
lui apprenant à faire ses lessives, en l’aidant à acheter une télévision, en étant disponible pour
l’écouter, en lui rendant visite à son domicile, etc.).
P. occupe son logement tous les jours de la semaine à l’exception du dimanche. Le SASS lui ouvre en
effet ses portes ce soir-là afin qu’il puisse recevoir les soins nécessaires au maintien de son état. Le
lundi matin un travailleur se rend avec lui chez lui afin d’accueillir ensemble l’aide familiale. Pour
assurer l’accroche et éviter une rechute lorsque le Resto du Cœur est fermé (réaction qui a déjà été
observée dans le passé), le SASS lui permet ces matins-là de venir prendre son petit déjeuner chez eux.
Alors qu’il a un logement, en journée P. fréquente quotidiennement le service d’accueil de jour.
Notons que le psychologue du DUS n’attend pas la demande de P.. Il se rend à son domicile, l’aide
dans ses démarches administratives et de contact vers l’extérieur. Il s’agit principalement de soutien
et de psychoéducation, certainement pas de thérapie proprement dite. P. n’a pas nécessairement
envie de « parler » mais à l’évidence maintenir les liens avec les professionnels est une condition
nécessaire à son maintien dans le logement et, plus généralement, à la stabilisation de son état et
il semble accueillir positivement l’accompagnement proposé par ces professionnels.
Cet équilibre est précaire et, actuellement, suite à une concertation clinique avec plusieurs
partenaires du réseau Relais Social, une mise en observation a été demandée. Cela permet aux
différents partenaires de partager la responsabilité d’une telle décision, prise pour le bien de P.
9
Extraits d’une rencontre avec Guy Hennaut, psychologue au Dispositif d’Urgence Sociale – CPAS de Charleroi.
10
3. LES PROBLEMATIQUES SOULEVEES PAR LES PARTENAIRES DE LA REFLEXION
3.1. QUAND LES PROBLEMATIQUES
SOCIAL DE CHARLEROI10
DE SANTE MENTALE QUESTIONNENT LE RESEAU
RELAIS
Dans le cadre de la rédaction du présent rapport, les responsables des services du réseau dit
« restreint »11ont été interpellés afin qu’ils mettent en évidence les problématiques de santé
mentale rencontrées dans leurs services, qu’ils présentent les réponses apportées à partir
des ressources dont ils disposent et qu’ils formulent des besoins. Les réponses recueillies
sont ici rassemblées sans différenciation de leur origine.
Type de problématiques
liées à la santé mentale et
rencontrées par les services
du réseau Relais Social
1. Souffrances psychiques
- carences socio-affectives
- perte de l’estime de soi
- perte de l’estime de l’entourage
- perte de la capacité de se projeter dans l’avenir
- perte du désir sexuel
- regard stigmatisant de la société
- attitude répressive des politiques (notamment pour les personnes
prostituées)
- absence de reconnaissance sociale
- exposition aux grossesses non désirées
- cumul de vulnérabilités (précarité économique, absence de
formation, migration, mobilité…)
- …
Face à ces situations fragiles, le travail social implique des
connaissances particulières et une approche spécifique.
2. Pathologies psychiatriques avérées (psychoses avec délires,
dépressions sévères, troubles de la personnalité, troubles anxieux,…).
Avec, souvent, un déni de la pathologie par l’usager, rendant le
travail psycho-médico-social difficile, voire impossible.
La plupart de ces situations ne sont pas stabilisées, notamment, mais
pas seulement, en raison de la difficulté à suivre un traitement en rue.
Et le logement individuel ne garantira pas une stabilisation. Certaines
de ces personnes sortent d’institutions psychiatriques.
3. Assuétudes : toxicomanie et dépendances aux drogues illicites
10
Une brève présentation du réseau Relais Social se trouve en fin de document. Une présentation plus
complète est disponible sur demande du Rapport d’Activités.
11
Le réseau restreint est composé de services qui reçoivent directement une subvention du Relais Social.
D’autres services partenaires de la réflexion et faisant partie du réseau élargi du Relais Social – voir liste en fin
de rapport – ont pu eux aussi témoigner de leurs vécu/besoins/ressources lors du Comité de Concertation. Ces
éléments ne sont pas répertoriés dans cette partie mais sont intégrés plus loin sous les titres 4 et 5.
11
4. Complications somatiques avec conséquences sur la santé
mentale suite à abus d’alcool
- Désocialisation accélérée, manque de conscience de soi et des
autres
- Mauvaise (voir absence de) gestion de l’hygiène
- Baisse (voire perte ?) de l’estime de soi
Ces complications ne sont pas prises en compte par les personnes
concernées et il est difficile de les conscientiser.
Il est parfois difficile de poser un diagnostic en raison d’une
consommation.
Conséquences observées : Exclusions en rue et des services du réseau
(même restreint), et à fortiori du réseau de soins classique.
Difficultés supplémentaires pour la remise en logement éventuel.
Tableau rencontré très fréquemment selon le Relais Santé.
5. Abus et dépendance aux médicaments
Avec comme conséquences :
- des comportements inadéquats,
- violence,
manque de respect des services ou des travailleurs et
exclusion en conséquence,
- Violence en rue, trafic et marché noir de médicaments, vols,
…
- Perte de notions de civisme par abus de certains
psychotropes
Comment les services du
réseau font face, en réseau,
à ces situations
actuellement
-
-
-
-
Formation des travailleurs
Equipes mixtes au sein des services
Réunions d’équipe
Tables rondes, plate-forme de concertation, cellule de crise,
concertations cliniques notamment face à des interrogations liées à
l’éventualité d’une mise en observation, ce qui permet de partager
la responsabilité de la décision
Accent mis sur l’écoute
Travail sur l’hygiène, sur l’estime de soi, sur la recherche des causes
et sur la compréhension des processus en jeu, encouragement à
une « certaine » sobriété : limitation des consommations avant un
entretien ou une démarche
Collaboration avec le SASS (Service d’Accueil Socio-Sanitaire du
CPAS), notamment dans le cadre de la convention SASS- Relais
Santé. Un hébergement un SASS peut favoriser la mise en place
d’un lien de confiance (par le temps mis ainsi à disposition dans un
lieu sécurisé) et peut permettre, par exemple, de soutenir un projet
de cure et/ou de postcure.
Au Relais Santé : Consultations médicales par des médecins formés
en psychopathologie et sensibilisés aux troubles de la santé
mentale, ayant une expérience dans ce domaine
12
- Au Relais Santé : Gestion des médicaments ou en collaboration avec
d’autres services
- Au Relais Santé : Contrôle de la prescription et de la délivrance (ceci
pour éviter les abus, les vols, les violences, le marché noir,… mais
aussi pour maintenir un contact régulier et encourager le reste du
suivi.
- Par le médecin du Relais Santé : Consultations médicales dans les
lieux de vie des personnes, en collaboration avec les travailleurs du
service demandeur, lorsque cela s’avère nécessaire.
- Par les infirmières du Relais Santé (et via une convention avec le
SASS): Permanences dans les services (avec attention à l’hygiène, à
la santé et à la santé mentale).
- Présence du psychologue du DUS qui apporte une piste de
compréhension complémentaire dans les réflexions menées au
sujet de ces problématiques.
- Fonction d’alerte auprès des autorités compétentes
- Information et sensibilisation de l’opinion publique
Actions/collaborations déjà
mises en place avec le
secteur de la santé mentale
- Formation des travailleurs donnée en binômes composés de
travailleurs issus du secteur santé mentale carolo et de travailleurs
sociaux issus du réseau Relais Social, ainsi qu’une séance de
perfectionnement donné par un psychologue inscrit dans le réseau.
- Supervision du SSM CPAS au service d’accueil de jour Le Rebond
- Orientations et accompagnements (contacts téléphoniques,
entretien sur place avec l’usager) avec le SSM du CPAS de Charleroi,
le service Santé en exil, le Regain tant pour les habitations
protégées que pour le SPAD, Diapason
- Ebauche de collaboration directe avec les psychiatres du SICUP et
possibilité d’avoir un avis psychiatrique rapidement
- Contacts directs avec le psychiatre en vue d’une hospitalisation au
centre de crise de VVG (certains n’aiment pas du tout ça, préférant
le suivi de la procédure…)
- Rencontres avec les équipes psychiatriques des hôpitaux de la
région, avec des psychiatres indépendants, avec l’hôpital
psychiatrique des Marronniers,…
Besoins
-
-
-
Mieux connaître le réseau santé mentale carolo
Rassurer les travailleurs sociaux sur leurs compétences
Formation des travailleurs
Renforcer la communication et les échanges entre travailleurs du
même service sur les questions et cas liés à la santé mentale
Soutenir les utilisateurs des services dans leurs choix lorsqu’ils vont
dans le sens d’une amélioration de leur état de santé mentale
Renforcer les collaborations entre travailleurs de différents services
Des postes supplémentaires de travailleurs sociaux pour assurer
l’accompagnement social de ces personnes qui exigent plus de
temps
Un psychologue, mobile, disponible dans les services et en rue,
ponctuellement, mais aussi sur le long terme pour des
accompagnements
Une infirmière en plus, mobile, sensibilisée aux problématiques de
santé mentale
13
- Des supervisions du secteur SM dans les services ou en interservices
- Permettre (facilement) l’accès à des permanences et rendez-vous
psychologiques dans des services de santé mentale
- Augmenter la communication avec le secteur de la toxicomanie
- Améliorer les collaborations inter-réseau
- Permettre, favoriser et renforcer l’accès aux problématiques de
santé mentale par l’abord de la santé somatique (ce qui est parfois
plus facile pour l’usager)
- Meilleure acceptation des patients dans des services « bas seuil »
de soins : démarches simplifiées et critères adaptés d’accès aux
soins
- Sensibilisation des secteurs hors de l’action sociale dédiée aux plus
précaires de cette réalité spécifique et notamment au sujet de la
prise en compte du frein majeur qu’est la vie en rue face à la
possibilité d’un traitement, d’arrêt de consommation, de mise en
place d’un projet…
- Création d’un réseau de soins en santé mentale à bas seuil,
acceptant des patients déstructurés, n’entrant pas dans un cadre de
diagnostic fermé.
- Création de lieux d’accueil intermédiaires, de lieux où se poser sans
devoir répondre de suite à des critères trop stricts
- Inciter au développement de (nombreux) logements supervisés
adaptés à ces publics fragiles
- Développer des activités corporelles, créatives, sociales en vue de
travailler l’estime de soi et les contacts sociaux.
- Alerter les autorités compétentes et contribuer à la lutte contre la
stigmatisation, l’exclusion, la banalisation, etc. au sein de la société
14
ENCADRE 2.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE EXISTANTE : UNE FORMATION EN SANTE MENTALE.
Le Relais Social de Charleroi a proposé une première réponse à ces besoins en mettant sur pied une
formation en santé mentale pour les travailleurs de son réseau en automne 2010 et au printemps
2011.
Une formation construite en inter-réseaux
Plutôt que d’engager un organisme formateur externe coûteux et peut-être insuffisamment sensible
à la réalité concrète rencontrée par les travailleurs sociaux sur leurs terrains quotidiens, l’idée était
d’instaurer et de dynamiser concrètement le lien entre les secteurs carolorégiens de la santé mentale
et du travail social. Dans cette perspective, ont été constitués 6 binômes de formateurs composés
chacun 1/ d’un professionnel de la santé mentale travaillant au sein d’un service partenaire du
réseau et 2/ d’un travailleur social issu du réseau.
Grâce à une collaboration avec l’ISPPC, la participation à une formation existante (donnée à l’hôpital
Vincent Van Gogh et destinée aux professionnels du secteur hospitalier) a pu s’organiser pour ce
groupe de formateurs. Ensemble, ils ont ensuite adapté le contenu de cette formation au public
composé des travailleurs sociaux.
Le support (syllabus et diapositives), le suivi méthodologique et pédagogique ainsi que le rapport
d’évaluation ont été pris en charge par la Coordination du Relais Social.
Des résultats: Apprendre et travailler en inter-réseaux
Un total de 95 travailleurs répartis en 8 groupes se sont inscrits à cette formation (une première
session a été organisée en octobre 2010 et, vu son succès, une seconde a été organisée en mars
2011). Cette formation s’est donnée en trois périodes de 3 heures (la troisième étant consacrée à un
« retour sur la formation » un mois après).
L’évaluation montre que cette formation, bien que particulièrement théorique, a largement répondu
aux attentes des travailleurs sociaux. Elle a notamment offert un lieu d’échange entre travailleurs et
un accès à des personnes ressources dans le réseau de la santé mentale (les participants rapportent
avoir déjà contactés leur formateur depuis la fin de la formation).
Un exemple concret d’apport qualitatif de la formation
Une participante raconte qu’un bénéficiaire du CPAS entendait des voix lui disant de ne pas régler ses
dettes. Or, il a reçu le diagnostic de schizophrène. L’assistante sociale dit avoir pu, grâce à la
formation, expliquer à la commission qu’il s’agit d’une maladie. Ce monsieur a finalement reçu l’aide
attendue pour la gestion de ses dettes.
Un autre apport de la formation : croisement des connaissances
Grâce à la formation, certains formateurs ont signalé avoir découvert la réalité de ce public
spécifique, telle que racontée par les travailleurs inscrits à la formation. Et ils souhaitent connaître
davantage la problématique.
Une suite: Formation pratique
Afin de ne pas se limiter à un apport théorique, un second niveau visant l’exercice de savoirs-faire et
de savoirs-être a été proposé en une journée, en avril et mai 2011. Pour cette partie, Olivier
Santerre, formateur de l’Ecole Sociale de Charleroi (HELHA), également psychologue dans un service
du CPAS (Trialogue) a été engagé. 34 TS ont participé à cette journée de perfectionnement.
15
3.2. QUAND LES PROBLEMATIQUES DE PRECARITE QUESTIONNENT LE SECTEUR SANTE MENTALE
CAROLO
Afin d’éviter de lancer au secteur de la santé mentale la « patate chaude » mal venue si
l’objectif est de travailler dans l’inter-réseau (voir mise en contexte en début de rapport),
nous nous sommes tournés vers les responsables des services de ce secteur ayant participé
aux réflexions menées au sein du Relais Social de Charleroi.
De la même manière qu’aux responsables des services du réseau Relais Social, nous leur
avons demandé qu’ils mettent en évidence les problématiques de santé mentale
rencontrées dans leurs services et qui ont trait avec l’action sociale, qu’ils présentent les
collaborations qui existent déjà entre leur service et ceux du champ de l’action sociale et
qu’ils formulent des besoins. Les réponses reçues (celles du Service de Santé Mentale du
CPAS, du Regain, et du SPAD)12 sont ici rassemblées sans différenciation de leur origine.
Type de problématiques
rencontrées liées à la
précarité sociale
Situations multifactorielles aux problématiques enchevêtrées
(problématiques relationnelles, sociales, financières, médicales,…) qui
provoquent des difficultés d’analyse et demandent plus de temps.
La dimension psychologique est insuffisante pour lire la situation.
Insertion ou réinsertion sociale freinée de manière plus ou moins
importante par :
- déficit du soutien primaire
- déficit de l’éducation
- non accessibilité aux emplois non adaptés
- faibles ressources financières rendant inaccessible le
logement, de nombreux loisirs, soins de santé thérapeutiques
non médicaux,…
Difficultés à rentrer en contact avec ces personnes et/ou de maintenir
le lien avec elles (pas de téléphone, pas de logement fixe, …).
Comment le service du
secteur santé mentale fait
face, lui-même, en interne,
à ces situations
actuellement
- Réflexions sur l’accueil à réserver à cette population.
- Réflexions quant à la mise en place de permanences permettant un
accueil dans l’urgence.
- Montant des honoraires adapté à la situation financière
- L’assistant social est régulièrement sollicité par les membres des
équipes.
- Dans certains services, priorité est donnée aux patients sans
revenus ou bénéficiaires d’allocations sociales (RI, allocations de
chômage, pensions)
- Collaboration avec les médecins généralistes pour les patients dont
la plainte somatique est liée aux conditions de vie difficiles ou
quand elle s’accompagne de symptômes relevant d’une aide
psychothérapeutique (dépression, anxiété, assuétudes, conflits
familiaux, …)
12
D’autres services sont des partenaires ponctuels (et certains plus récurrents) des services du réseau Relais Social, ou
pourraient le devenir. Ils sont repris (de manière non exhaustive) dans le répertoire figurant en annexe. Un autre répertoire
est disponible sur le site de la Plate-forme de concertation en santé mentale des régions du centre et de Charleroi :
www.pfrcc.com.
16
Actions/collaborations déjà
mises en place avec le
secteur de l’action sociale
(et en particulier avec des
services du réseau Relais
Social)
Avec les partenaires du réseau Relais Social restreint :
- Informations et sensibilisation aux réalités de la grande précarité
faites ponctuellement par l’un des services du réseau ou via la
participation au Comité de Concertation, à la formation, aux
réunions de coordination des travailleurs pour la santé,…
- Supervisions données dans un des services du réseau Relais Social
- Initiative de prise de contact avec un service du réseau Relais social
le plus concerné (par exemple le SASS) s’il y a eu rupture
d'hébergement et d'accompagnement en habitation protégée, mise
à disposition d’informations si nécessaires
- Hébergement temporaire (par exemple à l’hôtel social) demandé en
cas de problème technique nécessitant de déplacer
momentanément l'hébergement des résidents
- En amont d'une candidature en habitation protégée pour une
personne en grande précarité : analyse de la situation et
régularisations diverses faites par le service du réseau Relais Social
duquel vient la demande
- Selon les situations: maintien du travail psychosocial en synergie
(intervention en parallèle d’un service du Relais Social et du Regain
le temps nécessaire)
Par ailleurs : coordinations d’actions, demandes matérielles ou
financières concrètes ou encore concertations et réflexions avec les
travailleurs des :
- CPAS,
- antennes sociales,
- services de médiation de dettes,
- logements sociaux,
- maisons de quartier,
- logements d'insertion sociale,
- toutes les structures sociales existantes offrant une aide, un soutien
dans la situation des personnes suivies.
Limites des services du
secteur de la santé mentale
face à ce type de
problématiques liant
précarité sociale et santé
mentale :
Besoins
-
Difficultés de pouvoir mettre des RDV en urgence.
Pour certains services : pas de travail en urgence.
Priorité géographique
Service éloigné du centre-ville de Charleroi
- Travail en partenariat en inter-réseau sur du moyen terme, lors du
passage d’un secteur à l’autre (créer et passer le lien de confiance)
- Concertation des professionnels dans les situations communes
lorsque nécessaire
- Création de lieux communs d’activités basés sur des synergies des
secteurs sociaux et psycho sociaux.
- Permettre/favoriser l’accès au logement social
- Développement de lieus de vie communautaire sans encadrement
« psy »
17
ENCADRE 3
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE EXISTANTE : SUPERVISION EN SANTE MENTALE DANS UN SERVICE DU RESEAU.
A la demande du service d’accueil de jour ‘Le Rebond’, depuis 2008, une équipe du Service de Santé
Mentale du CPAS (une psychologue 13 et une psychiatre14 ) se rend dans ce service pour une
supervision en santé mentale (2heures/mois pendant la réunion d’équipe au Rebond).
Ce travail de supervision a été présenté au Comité de concertation du 4 avril 2011 par Jean-Marie
Laine (Coordinateur adjoint au Rebond) et l’équipe du SSM assurant la supervision.
Extraits :
- La réunion d’équipe est le moment de faire le bilan de la situation de chaque personne passée
pendant la semaine : 50 à 80. Certaines situations sont choisies pour la supervision avec le SSM.
- Le SSM est accessible aux sans-abri mais la difficulté : qu’ils y arrivent (prérequis : gestion d’un
agenda). Un créneau horaire a été dégagé pour les recevoir mais les « gens n’arrivent pas au SSM».
Décision du SSM d’aller vers eux en rencontrant une équipe de terrain. L’apprentissage se fait donc
dans les 2 sens.
- L’équipe du SSM tente de donner d’autres pistes de réflexion par rapport au sens des troubles du
comportement. Elle s’est rendu compte petit à petit du besoin d’outils pour remobiliser les personnes,
à partir de leur potentiel et de leurs ressources (le réseau mais pas uniquement, aussi les proches).
- Des outils systémiques sont utilisés notamment la ligne du temps. Il permet de situer les périodes
charnières du parcours d’une personne. Il permet de réfléchir au comment insérer la personne et
comment envisager son avenir. Chacune a vécu des répétitions, des échecs, des ruptures, … : il est
nécessaire d’en chercher le sens. Ces informations sont des renseignements de base or le travailleur
social n’a pas nécessairement été formé pour se pencher sur le parcours de vie de la personne.
- Il ne s’agit pas d’un travail dans l’urgence: l’équipe du SSM n’intervient pas directement auprès
des accueillis du Rebond.
- Une travailleuse du Rebond souligne tout le bien apporté par cette supervision. Quand une
situation est exposée, quand l’équipe ne voit plus d’issue, quand les personnes viennent depuis
longtemps, posent problème, … pouvoir en parler à des personnes extérieures, des spécialistes, aide,
et apporte des éléments, qui apaisent, simplifient le travail d’une certaine façon, leur donne d’autres
objectifs la semaine qui suit. Ca dédramatise, tranquillise, démystifie la notion d’urgence de l’équipe.
13
14
Cécile Crispin
Dr. Catherine Cornil
18
4. DIFFICULTES – PISTES
4.1. COMMENT ETRE AU QUOTIDIEN
AVEC CES PERSONNES FRAGILES?
 DIFFICULTES EVOQUEES
- Différencier les problèmes. Les problèmes de santé mentale ne sont pas toujours décelés
dès la première rencontre. Parfois, pendant un certain temps, tout peu (presque) se passer
comme si cette personne allait bien et était « normale » (notamment dans le sens strict
puisqu’elle se conforme aux normes, aux règles des services). Et puis, un comportement
devient inquiétant et le travailleur social hésite et se pose des questions sur la manière
d’agir.
Quand peut-on parler de pathologie ? Psychologique, psychiatrique ou… retard mental
(souvent l’objet d’amalgames) ? S’agit-il d’un trouble du comportement, d’un « pétage » de
plomb ? Y’a-t-il danger ? Si oui, pour qui ? Moi en tant que travailleur social ? cet usager ? les
autres présents dans le service ? Et le danger signifie-t-il pathologie ? Et comment
comprendre cet usager dans sa réalité si je ne sais pas ce qu’est un délire ?
- Comprendre une situation multifactorielle. Il serait faux de croire que les psychologues
sont mieux lotis pour analyser ce qui est en jeu dans la situation rencontrée quand il y autant
de facteurs psycho-médico-sociaux en jeu. Sur ce point, il est évident que les travailleurs des
2 secteurs gagneraient à collaborer davantage.
- Gérer les comportements problématiques et potentiellement dangereux. Nombreux sont
les travailleurs qui se demandent comment faire face à la violence, aux délires, aux
situations de crises, aux menaces de passage à l’acte… Et comment faire cela tout en veillant
à ne pas mettre en danger le fragile lien de confiance enfin établi ? Comment ne pas mettre
en danger l’aspect collectif et communautaire du service ?
- Prévenir la crise. Se pose aussi la question de la prévention : cette situation aurait-elle été
prévisible si j’avais été capable de mieux cerner et comprendre le problème ? A quels signes
aurais-je dû être attentif ?
- Accompagner/responsabiliser dans la prise d’un traitement. Le travailleur social aide,
voire assiste, souvent l’usager dans la gestion de sa prise de traitements médicamenteux. Il a
un rôle important dans la psychoéducation de l’usager. Mais il n’est pas toujours
suffisamment au courant des effets liés à un traitement, des conséquences si la personne
l’arrête, etc. Comment inciter à la prise du traitement si je n’en connais pas les effets et
contre-indications ? Que dire à un dépressif qui souhaite arrêter son traitement ? Qui en
assumera les conséquences ?
19
- Faire face aux refus de soins. Certains nient la gravité de leur situation voire même leur
souffrance. Comment accepter le droit du patient, le droit qu’il a de ne pas se soigner ?
Jusqu’où ma responsabilité est-elle engagée ? Accepter le choix de l’autre, oui, mais est-il
vraiment capable de poser un choix en raison de sa maladie ?...
- Assurer malgré tout l’accompagnement social. L’état de santé mentale de beaucoup de
sans-abri rend leurs démarches administratives difficiles (aller physiquement d’un endroit à
l’autre, rencontrer des intervenants à chaque fois différents selon les problèmes) et
constitue inévitablement un obstacle dans leur processus de (ré)intégration. Pour certaines
situations, les démarches sociales sont bien trop exigeantes voire impossible à réaliser si, en
parallèle ou en priorité, les problématiques de santé mentale ne sont pas prises en charge.
- Le manque de temps pour travailler en profondeur. Sur cet aspect, selon la spécificité du
service (par exemple, accueil de jour ou hébergement d’urgence) le temps disponible est
variable. Mais, de manière transversale, la priorité des services d’aide aux personnes sansabri est centrée sur l’aide et l’accompagnement social, pas sur la gestion des problèmes de
santé mentale.
- La souffrance des intervenants face à toutes ces situations.
 PISTES
- Contribuer au développement de l’expertise des travailleurs sociaux du réseau RS
La première piste pour répondre à ces difficultés serait de perfectionner l’expertise des
travailleurs sociaux en santé mentale, notamment par la formation. Il faudrait accéder à
plusieurs niveaux de formation. La Coordination du Relais Social doit-elle les développer ellemême ? Les créer ? Les organiser ? Ou faciliter l’accès à des formations existantes ?
Il semble également important de porter une attention particulière et privilégiée à l’histoire
de vie des personnes précaires utilisatrices des services, notamment afin de mieux cerner
ses ressources et ses fragilités mais aussi d’envisager (voire de prévenir) la crise et l’urgence.
Le TS n’est pas toujours (bien) formé à ce type d’écoute et de relation d’aide.
 Formations sur les pathologies, leurs manifestations, les médications, l’écoute dans
l’entretien social, le récit de vie, la relation d’aide dans le rôle du travailleur social.
- Rassurer les travailleurs sociaux sur leurs compétences et reconnaître leur propre
expertise
Les travailleurs du réseau santé mentale rencontrés dans le cadre des présentes réflexions
ont souhaité mettre en évidence les qualités transversales des travailleurs sociaux du réseau.
Pour eux, ce qu’ils font lors de leurs échanges avec les accueillis ou hébergés de leurs
services c’est déjà un travail d’ordre « psy ».
20
Il serait erroné de croire que, parce qu’ils ne sont « que » des travailleurs sociaux, ce qu’ils
font là dans cette rencontre est inutile et que seul un psy pourrait aboutir à un résultat.
N’oublions pas que « les travailleurs sociaux disposent avec leurs outils propres et leur
expertise d’une légitimité à intervenir dans le champ de la santé mentale et à y exercer une
action préventive essentielle »15. N’oublions pas non plus qu’ils constituent souvent le
premier contact, l’accroche qui peut garantir la réussite de l’ensemble des démarches et
évolutions ultérieures. Une enquête menée récemment auprès des services du Relais Social
met que le premier réflexe d’un usager qui ne se sent pas bien (dans sa tête) c’est d’aller voir
le travailleur social du service qu’il connaît, en qui il remet toute sa confiance (voir résultats
sous l’encadré 4 ci-dessous).
 Formations et entraînement à des techniques de base de l’entretien d’aide
 Bénéficier de supervisions pour progresser mais aussi pour rassurer et renforcer les
actions déjà entreprises
 Nommer un référent santé mentale au sein de chaque service du réseau
 Réaliser un protocole d’urgence. Au sein d’une équipe, il est rassurant qu’un processus
de gestion de l’urgence ait été élaboré et soit connu des travailleurs. Même s’il ne
permet pas d’éviter toutes les urgences, il rassure et cadre leur gestion. Ne pas
oublier aussi que l’urgence peut être une stratégie pour être écouté et entendu. A
noter également : ne pas répondre de suite à l’urgence peut parfois permettre à la
première personne concernée de trouver d’autres solutions, de débloquer la situation,
ou de relativiser l’urgence. A retenir enfin : si les travailleurs sociaux ont une pratique
qui se situe presque naturellement dans l’urgence, rares sont les psychologues qui
travaillent dans l’urgence…
- Pouvoir compter sur des partenaires dans le réseau Santé Mentale: développer de l’interréseaux
Se former en santé mentale, renforcer la confiance en soi des travailleurs quant à leur
propre expertise, oui certainement, mais, nous l’avons déjà évoqué, les problématiques de
santé mentale sont loin d’être les seules problématiques qui alarment les travailleurs du
réseau. Les travailleurs n’ont pas tous le temps (ni l’envie) de se former dans tous les
domaines. Si des connaissances et bonnes attitudes à minima semblent indispensables,
l’idée est aussi d’aller chercher l’expertise là où elle se trouve et donc de développer
davantage le travail en inter-réseaux.
 Créer des lieux de concertation, des intervisions, des supervisions avec des équipes de
professionnels de la santé mentale (contacts déjà pris pour avec certains services afin
de les inviter aux plateformes de coordination).
15
Dans « Souffrances ou troubles psychiques : rôle et place du travailleur social », Rapport du Ministère
Français de la Santé et des Solidarités, 2005, p.18.
21
 Avoir accès à des personnes ressource sen santé mentale qui s’engagent à être
disponibles (établir un état des lieux des services/personnes qui sont aujourd’hui
contactés par les TS quand ils sont confrontés à un problème de SM, établir une
cartographie des services/personnes disponibles en vue d’officialiser - par
convention ? - des bonnes pratiques).
 Faire en sorte que l’aide au public précaire soit intégrée officiellement dans les
missions des services du réseau santé mentale
 Développer des protocoles communs pour les situations d’urgences.
ENCADRE 4
ENQUETE AUPRES DES UTILISATEURS DES SERVICES DU RESEAU RELAIS SOCIAL16
IMPORTANCE DU TRAVAILLEUR SOCIAL DANS L’ECOUTE DES PROBLEMES LIES AU MAL-ETRE PSYCHOLOGIQUE
En 2010, la Coordination du Relais social de Charleroi a mis en place une enquête auprès des
utilisateurs pour mieux connaître leurs habitudes lorsqu’ils ne se sentent pas bien d’un point de vue
psychologique.
Grâce à la collaboration des travailleurs du réseau, 127 questionnaires ont ainsi pu être remplis au
sein de 7 services.
Les deux questions principales du questionnaire étaient les suivantes :
- Où allez-vous lorsque vous ne vous sentez pas bien et avez envie de parler et d’être écouté ?
- Où allez-vous lorsque vous continuez à ne pas vous sentir bien et avez envie de parler et d’être
écouté ?
Les résultats représentés par les 2 graphiques ci-dessus mettent en évidence 2 aspects importants :
1. La première personne à laquelle parle un usager = le travailleur social d’un service du réseau
2. Si le problème perdure et/ou l’inquiète, il s’oriente dans un deuxième temps vers les services de la
santé (hôpitaux, médecin, SSM,…).
Ces deux résultats témoignent de :
1. l’importance du lien établi avec le travailleur social dans la vie de l’usager
2. la capacité de la part des utilisateurs à cerner la gravité de leur situation et de mobiliser les
ressources adéquates17.
Par ailleurs, 91% des répondants ont estimé que le secret professionnel était bien gardé au sein du
service social et 87% ont déclaré disposer de suffisamment de possibilités pour se confier au sein des
services sociaux qu’ils fréquentent.
16
Pour une analyse détaillée, voir le rapport rédigé par Marjorie Lelubre et publié dans le Rapport d’Activités
2010 du Relais Social.
17
Soulignons toutefois qu’il s’agit bien d’intentions rapportées et pas nécessairement d’actes réellement posés.
En outre, une certaine désirabilité sociale est possible puisque le questionnaire a été rempli en présence des
travailleurs sociaux dans le service.
22
Enfin, concernant une dernière question posée sur la place d’un psychologue, 34,6 % des répondants
déclarent souhaiter rencontrer un psychologue.
Pourquoi ne le font-ils pas ?
- trop cher (29%)
- peur de se confier à un inconnu (27%)
- peur d’être jugé (14%)
- délais d’attente trop longs (13%)
- ne sait pas où aller (8%)
70,00%
60,00%
50,00%
40,00%
Lorsque je ne vais pas bien
30,00%
Lorsque je ne vais vraiment pas
bien
20,00%
10,00%
0,00%
Services
Sociaux
Services de la Réseau non
santé
institutionnel
Nulle part
23
4.2. COMMENT AIDER A LA GESTION DES SITUATIONS PLUS FRAGILES ET/OU
PROBLEMATIQUES ?
 DIFFICULTES EVOQUEES
- Perception d’inadéquation de l’offre classique des soins en santé mentale. Le public en
situation de précarité sociale aigüe qui aurait besoin de soins en santé mentale présente
souvent d’autres difficultés dans plusieurs domaines de la vie qui rend difficile son
adaptation au cadre prévu par les professionnels de la santé mentale.
Plus particulièrement, voici les difficultés évoquées :
- Délais d’attente trop importants ne permettant pas de faire face à l’urgence ;
- Temps de consultation insuffisants ;
- Public non demandeur (ou ne présentant pas spontanément une demande
formelle) ce qui ne signifie pas que ces personnes ne souffrent pas et ne
répondraient pas positivement à une offre proactive, l’expérience l’atteste18 ;
- Public ayant du mal à respecter le cadre de travail classique proposé par le
psychologue (en ce compris un calendrier de rendez-vous).
- S’ajoute à cela la perception d’inadéquation de l’offre spécifique au secteur de
l’hospitalisation en psychiatrie. Les critères d’hospitalisation ne sont pas toujours bien
connus et compris par les travailleurs (lorsqu’ils sont communiqués), de même que la réalité
de la disponibilité des lits (les contingences liées aux contraintes de durées de séjours, au
manque de maisons de soins,…).
- Incompréhension mutuelle des secteurs. Que faire quand « c’est du psy » aux yeux des
travailleurs sociaux… alors que « c’est du social » aux yeux de secteur de la santé mentale ? Il
est fréquent que les uns et les autres se renvoient la balle quant à la nature de l’intervention
à fournir.
Certains utilisateurs des services du réseau Relais Social sont envoyés (et accompagnés) dans
un service d’urgence psychiatrique et ressortent le lendemain matin sans prise en charge
thérapeutique …. Ils reviennent au service envoyeur qui ne sait plus quoi faire alors qu’à ses
yeux il s’agissait justement bien d’une urgence psychiatrique. De la même manière, une
autre situation nous a été rapportée par un travailleur provenant du secteur santé mentale,
où, cette fois, beaucoup était attendu du service d’intervention d’urgence du CPAS
puisqu’aux yeux du professionnel de la santé mentale la question était sociale, et urgente.
Or, la problématique de santé mentale ne semblait pas être suffisamment gérée pour que
cette personne puisse bénéficier d’un hébergement sans soins et sans un minimum de
« surveillance » médicale…
18
Voir par exemple le rapport d’activité des deux psychologues engagés fin 2009 via une convention Relais
Santé - SASS.
24
- Cette problématique fait notamment appel à la notion subjective qu’est celle de l’urgence.
Chacun a sa propre perception de l’urgence, qu’il soit travailleur du social, de la santé
mentale, ou usager. Lors d’une des rencontres dans le cadre du Comité de concertation, une
réflexion plus approfondie sur les perceptions de l’urgence l’a démontré. Si je perçois
l’urgence là où d’autres ne la voient pas, comment les solliciter ? Comment les amener à
travailler avec moi sur cette situation ? Comment « convaincre » ?
Les perceptions qui ont émergé lors de ce brainstorming peuvent se répartir en trois thèmes
principaux selon que l’on parle de la nature urgente du problème, du caractère urgent de la
réponse à donner ou du caractère typiquement subjectif de l’appréciation de l’urgence.
Notons que répondre à l’urgence ne se fait pas nécessairement (et, peut-être, ne devrait pas
se faire) dans l’urgence.
Si la bonne volonté des uns et des autres est parfois mise en doute (certains rapportent avoir
l’impression que ce sont toujours les mêmes qui adaptent leur cadre, qui acceptent quand
même cette personne parce que sinon où irait-elle ?...) n’oublions pas qu’il peut s’agir de
réelles limites institutionnelles.
Mais, que proposer à ce public aux marges des différents secteurs ?
- Manque de confiance entre les secteurs. Impression que les services n’informent pas
toujours les autres de l’ensemble des éléments des dossiers, en espérant qu’ainsi des freins
ne soient pas mis à l’hospitalisation, à l’hébergement en maison d’accueil, au suivi d’un
dossier,… Mais quand ces informations sont découvertes après-coup, la confiance est
menacée.
- Manque d’un psychologue au cœur du réseau. Le Dispositif d’Urgence Sociale du CPAS
compte un psychologue dans son équipe, pour son service (Guy Hennaut). Heureusement,
ce dernier est soucieux de fonctionner en réseau et est réellement mobile aux intersections
des différents pôles du réseau Relais Social. Toutefois, il reste le seul psychologue
directement inscrit dans le secteur de l’action sociale.
Les différents lieux de concertation (et particulièrement le Comité de concertation) a permis
de souligner que, étonnamment, alors que le secteur de la santé mentale dispose d’un
nombre non négligeable de travailleurs sociaux dans leurs équipes, aucun psychologue n’est
engagé dans les services du réseau restreint du Relais Social. Les seuls qui le sont assurent la
fonction de coordination de leur service (à Comme Chez Nous, à Espace P, à la Coordination
Générale).
Même si chacun peut se former en santé mentale, même si un psychologue ne peut pas
apporter de recettes magiques, même si certains travailleurs sociaux peuvent avoir une
meilleure approche clinique que certains psys, il reste que ce constat est étonnant. Il reste
aussi que l’ensemble des échanges semble mettre en évidence l’intérêt de la
pluridisciplinarité et de la spécificité de chacune de ces disciplines : le psy centré davantage
sur les émotions, le parcours de vie et les ressources socio-affectives, le travailleur social
plus focalisé sur les ressources socio-économiques.
25
Donc, pourquoi ne pas engager de psychologue ? S’agit-il d’une volonté de privilégier les
ressources externes ou est-ce lié à des contraintes financières ?
- Quid de l’après hospitalisation, du post-institutionnel. Orienter quelqu’un vers le champ
de la santé mentale, c’est parfois dans l’espoir qu’une recette puisse être trouvée, par des
personnes qui sont, elles, professionnelles de la question et donc compétentes. Ces attentes
sont magiques et sont présentes des deux côtés (secteur social et secteur de la santé
mentale, l’un vis-à-vis de l’autre).
Or, dans les faits, le résultat n’est pas celui réalisé par une baguette magique. Comme
mentionné précédemment, après le séjour à l’hôpital (notamment dans le cas de mises en
observation, mais pas seulement), le contexte de vie n’a pas changé, la personne retourne à
la rue ou dans son logement précaire, et les effets potentiels de la cure s’amenuisent
souvent rapidement sans suivi thérapeutique.
Une réflexion similaire a parcouru le rapport « La prison et après ? » clôturant le précédent
cycle du Comité de Concertation. Une des pistes les plus évidentes était de préparer la
sortie. Mais les travailleurs sociaux signalent qu’il est difficile d’être en contact (et de
maintenir ce contact) avec les médecins et le personnel de soins. Ils se questionnent aussi
sur les réelles possibilités d’insertion professionnelle, d’insertion dans le logement,…
26
19
ENCADRE 5
COMMENT LE TRAVAIL EN INTER-RESEAUX IMPLIQUE L’AMENAGEMENT DES CADRES RESPECTIFS MAIS AUSSI
UN REGARD NOUVEAU
Il s’agit d’un jeune homme de 20 ans, handicapé mental modéré, arrivé dans le réseau du Relais
Social suite à des conflits familiaux. Ce jeune homme, V., a très vite mis les personnes rencontrées
en émoi. Son aspect « proie pour le chat » a incité les services à travailler à 3 niveaux :
1. dans l’urgence et la réduction des risques (il suscitait des craintes et donc l’envie de pouvoir le
suivre à la trace dans le réseau) ce qui a obligé les services du réseau à outrepasser leurs cadres
respectifs en oubliant momentanément les critères d’accès à leur service, les horaires, etc. ;
2. en inter-réseaux : pour envisager sa sortie du réseau Relais Social peu outillé pour ce type de
situation. La prise en charge par un autre réseau n’a pas été simple compte tenu du peu d’accès
rapide à une institution.
3. certains travailleurs sociaux avaient une expérience professionnelle dans le domaine du
handicap dans laquelle ils ont puisé.
Cette situation a mis en évidence plusieurs difficultés et pistes :
1. La nécessité de nommer un travailleur « pilote » d’une situation.
2. Les cadres et limites des services : jusqu’où peut-on les élargir tout en respectant la finalité et les
missions de départ du service ?
3. Le travail en inter-réseaux. Mieux connaître les autres réseaux, utiliser leurs outils. Travailler en
inter-réseaux a permis d’avoir un autre regard sur la personne concernée.
4. Le manque de moyens. Si autant de temps et d’énergie sont consacrés à une personne, en restet-il pour les autres ?
5. Investiguer d’autres méthodes. Par exemple, le logement autonome n’est pas la solution pour
tous.
 PISTES
Il apparaît opportun et urgent de mettre en place une politique de santé mentale adaptée
aux besoins et aux spécificités de la population précaire.
Cette politique de santé mentale devrait être davantage proactive (les professionnels de la
santé mentale doivent aller rencontrer les personnes en souffrance mentale et en précarité
sociale là où elles se trouvent), individualisée et intégrée (être une personne de référence en
matière de santé mentale stable dans le temps) et concertée (visant les collaborations et le
décloisonnement des secteurs disciplinaires).
Cette manière de concevoir les soins en santé mentale est conforme à la finalité de la
réforme en santé mentale (communément appelée PSY 107), laquelle vise « le maintien des
personnes au sein de leur environnement et de leur tissu social d’origine par la mise en
place de parcours thérapeutiques individualisés ». Mais, cet objectif ne peut être tenu en
tant que tel pour le public concerné par les Relais Sociaux de Wallonie. Il s’agit ici de viser la
(ré)insertion dans un environnement et un tissu social stables et sécurisants.
19
Situation présentée par Jean-Marie Laine lors du comité de concertation du 10/01/2011.
27
Pour y parvenir, voici les pistes envisagées :
-Revaloriser le travail que peut déjà faire le travailleur social avec ce type de public (voir plus
haut).
- Mettre en place une démarche proactive, dans les lieux de vie de l’usager (rue, service,
domicile), au cœur du réseau social, relais auprès des réseaux psycho-médicaux, pourrait
permettre l’accessibilité aux soins en santé mentale. L’objectif n’est pas de faire du soin en
rue mais, dans la même philosophie que le Relais santé, d’amener la personne vers le réseau
de soins classique, de créer un maillon manquant.
Pour assurer cette démarche proactive, au moins deux modèles sont possibles :
 L’engagement d’un psychologue mobile au Relais santé et disponible à tout le
réseau Relais Social (Projet déjà présenté aux Ministres Tillieux, Courard et
Onkelinckx. -absence de financement pour l’instant)
 Un psychologue issu du secteur santé mentale qui se rend en rue en binôme
avec un travailleur social (ce qui se fait à La Louvière par exemple).
- Quel que soit le modèle suivi, collaborer davantage et systématiquement avec le secteur de
la santé mentale semble indispensable. Un besoin de référents, personnes ressources,
soutiens, pour les problématiques liées à la santé mentale se fait sentir pour la mise en place
de lieux de supervisions, intervisions, formations encore inexistants, mais aussi pour
permettre la participation ponctuelle ou systématique à des activités existantes du réseau
Relais Social (concertations, coordination des travailleurs pour la santé, zonage avec les
éducateurs de rue, permanences dans les services, travail en binômes,…).
 Nécessité, avant toute chose, de mieux connaître (mutuellement) l’autre
secteur
 Répertorier les attentes, besoins et offres de chaque secteur. Qui est
demandeur ? De quoi ? Qu’a-t-il à proposer ? Bien connaître les offres des
services, leurs cadres, mais aussi dans quelle mesure ils sont prêts et capables
à dépasser ce cadre.
 Rencontrer et visiter les différents services déjà partenaires ou qui pourraient
le devenir.
 Voir avec les SSM carolos dans quelle mesure ils pourraient adapter leur offre.
Par exemple, La Pioche propose les « points écoute » : permanences
organisées une fois par semaine. Ce premier contact peut servir d’entretien en
situation d’urgence, d’entretien ponctuel et unique à un moment donné du
parcours de la personne, ou d’un début de suivi. Cette approche ouverte rend
le lieu davantage accessible aux personnes plus désorganisées.
 Travailleur à une confiance commune (ce qui implique de se connaître, dans
les deux sens).
28
 Une sensibilisation des travailleurs situés hors du champ de la
précarité/l’action sociale pourrait aussi viser une meilleure acceptation de ce
type de patients dans les structures classiques. L’organisation même de la
formation en santé mentale proposée par le Relais Social en octobre 2010 et
mars 2011 (formateurs du Regain et du SPAD, accompagnés par des TS du RS)
a permis le développement de contacts ultérieurs et la formulation d’une envie
de créer des intersections aux 2 réseaux (premiers contacts concluants avec le
SPAD pour leur participation à la plate-forme de Coordination20). Les réunions
du comité de concertation ont, elles aussi, permis de nouer de premiers
contacts qui ont pu par la suite aboutir à des collaborations mieux préparées
qu’avant (par exemple entre Le Regain HP et l’abri de nuit supplétif).
 Envisager la mise en place de « superviseurs itinérants » tant dans le secteur
de la santé mentale que dans celui de l’action sociale.
 Essayer des projets pilotes en rue et permanences dans les services
 Porter ensemble des projets communs
- Pourra se poser la question du secret partagé. Les TS du réseau sont habitués aux
concertations et sont fidèles à une politique du secret partagé. En va-t-il de même pour le
secteur de la santé mentale si l’on travaille en inter-réseaux ?
 Il s’agirait de trouver un protocole commun, un accord, ainsi qu’un référentiel
commun.
 S’informer et s’inspirer de ce qui se fait ailleurs.
 Par exemple, les psychologues de rue de La Louvière sont venus exposer leur
travail et des premiers contacts ont été pris avec le réseau de soins intégrés à
Lille (réseau santé solidarité).
 Autre exemple, le projet SAMENTA mené à La Louvière : s’inspirer des
différentes étapes qui ont permis à cette réflexion de se transformer en projets
concrets.
 S’inspirer aussi de ce qui existe dans le secteur de la toxicomanie : Georges van
der Straten (Trempoline) a ainsi évoqué le réseau WAB qui permet une
méthode et approche en système intégré. Des services sont confrontés à des
personnes qui reviennent plusieurs fois, qui essuient des refus de partout. Où
peuvent-elles dès lors aller ? Ce réseau (une quinzaine d’institutions : hôpitaux,
communautés thérapeutiques, éducateurs de rue, …) cherche et met en place
un modèle, un langage commun, une façon de travailler pour donner une piste
à ces personnes refusées partout. Une réunion mensuelle est organisée autour
des situations rencontrées, nouvelles ou non.
 Envisager et soutenir la mise en place d’une commission précarité au sein de la
PFRCC ?
20
Réunions regroupant des travailleurs sociaux des services du réseau restreint et la Coordination Générale.
Travail coordonné autour de situations d’utilisateurs rencontrant un cumul de difficultés sévères et multiples.
29
- Préparer la sortie de l’hôpital. Comment ?
 Germaine Deberg (responsable du service social du GHDC) nous incite à
davantage solliciter le service social de l’hôpital et collaborer avec eux.
 Hôpital de jour de crise ouvert à VVG21: hospitalisation en journée et retour à
domicile ou en famille le soir (ou à l’hôpital si nécessaire, mais pas
idéalement). Ce lieu a pour fonction le soutien à la sortie. Quelles possibilités
pour les personnes sans-abri ?
 Initier et développer des collaborations avec les maisons de quartier ?
 Il manque des projets d’hébergement adaptés…
- Rôle et place du Relais Santé. Comment doit-il répondre aux problématiques de santé
mentale ? Doit-il lui-même proposer une offre spécifique au-delà d’une approche
somatique ? A la manière dont fonctionne le Relais Santé de Verviers : avec des
psychologues uniquement (pas de médecin ni d’infirmiers) ?
- Usage du SICUP. La situation géographique du SASS (dans les locaux du SICUP) facilite (ou
devrait faciliter) la collaboration entre ces deux structures. Mais les avis divergent sur la
qualité de la collaboration actuelle.
- Centre de crise. Plusieurs situations vécues au sein du réseau ont mis en évidence la
nécessité d’un lieu offrant des soins médicaux et infirmiers, un accueil, un hébergement et
un accompagnement, pour les personnes qui sont trop fragiles pour rester en rue mais qui
ne le sont pourtant pas assez que pour être hospitalisées. Le SASS peut être ce genre de lieu
avec accès à bas seuil mais il présente une capacité trop limitée. Développer davantage de
lits de ce type semble contrecarrer la politique suivie par la réforme PSY 107. Pourtant, un
projet existe au sein du Relais Social, a été écrit et porté plusieurs fois déjà auprès de
certains élus. Quelles perspectives imaginer ? Quel projet pourrait être davantage porteur ?
Suivre l’évolution et l’évaluation des projets retenus dans le cadre du PSY107.
21
Informations transmises par Dr. Van Cang lors d’u comité de concertation du 10/01/2011).
30
5. CONCLUSIONS
Les questionnements relatifs aux problématiques de santé mentale décrits ci-dessus sont
autant de freins à un accompagnement social optimal et à une insertion sociale des
personnes en situation de précarité aigüe.
Les travailleurs sociaux ont des compétences
Pour y faire face, les services du réseau s’adaptent, aménagent leurs règles, critères d’accès
et cadres et ont déjà initié des pratiques nouvelles et adaptées impliquant la collaboration et
la concertation entre services. Les services de santé mentale sont interpellés et interagissent
ponctuellement avec le secteur social.
Mais ils ont aussi des limites
Toutefois, ces réponses ne sont souvent que ponctuelles, ciblées, et non envisagées dans le
long-terme. Certaines nécessitent et méritent un travail de formalisation. Par ailleurs, elles
mettent également en évidence les limites des ressources disponibles actuellement dans le
réseau social carolorégien. Il semble urgent de répondre aux besoins des travailleurs sociaux
en développant des projets novateurs inscrits dans un plan d’action global.
Ce problème existe ailleurs et des politiques novatrices en santé mentale ont déjà été
initiées
Il est interpellant de constater que l’ensemble des problématiques élaborées tout au long du
présent rapport ne sont pas nouvelles, n’existent pas qu’à Charleroi (ce qui peut être
néanmoins rassurant), ont déjà fait l’objet de nombreuses publications ailleurs, mais surtout
ont déjà permis le développement de nouveaux réseaux de prise en charge et de soins dans
les pays voisins et plus particulièrement en France.
Profitons de ces expériences et du recul que les acteurs voisins ont probablement déjà pour
développer ce qui semble encore faire défaut chez nous.
31
ANNEXES
A1. LISTE DES TRAVAILLEURS ET BENEVOLES AYANT PARTICIPE A AU MOINS UNE REUNION DU
COMITE DE CONCERTATION PORTANT SUR LA PRECARITE ET LA SANTE MENTALE
 AIS Charleroilogement
Karin La Meir
 Croix Rouge
Claudine Doucet
M-P. Dubit
 AJMO
Sergio Costabebber
 Dedall
 Accueil Paroisse
Saint Antoine
Thérèse Moreau
Sophie Striccelle
Christine Georges
Florent Remy
 Diapason
 Avanti
Isabelle Heine
Pina Solimando
Guillaume Spinoit
Lydia Schoeters
Claudine Colonna
 Espace P
 Comme Chez Nous
Jérôme Trigaux
Sophie Crapez
Françoise Frippiat
Jean-Marie Laine
Mélissa Michel
Valérie Dubucq
Cécile Cheront
 Fonds du
Logement
Dubreucq Annie
 Foyer Familial
Suzanne Huygens
Marjorie Lelubre
Carla Ronzani
Coralie Buxant
Emmanuel Nicolas
Jeremy Wimot
Scarbotte Delphine
Véronique Lemaistre
 FWL – Aide
locative
Marie Dheur
 Le Germoir
Valérie Demaret
Vanesse Roveredo
Sergio Carboni
Sophie Allard
Christophe Brismé
Michaël Isbiai
Jean-Michel Volon
 Grand Hôpital
de Charleroi
Germaine Deberg
 Hôtel Social
Joël Bayot
Christian Dujacquier
 Justice de Paix
Thierry Marchandise
 La Pioche
Anne Dereuck
 Le Regain
Danielle Demeunier
Pascale Tambour
François Dupont
Maryline Hanciaux
Bénédicte Herbiet
 Loginove
Caroline Tips
 Maison
maternelle
Baulet
 Maison de
Justice
Ingrid Iachini
 Coordination
générale du Relais
Social
 Carolo Rue
 CPAS – Charleroi
 CPAS – DUS
Geneviève Lacroix
Guy Hennaut
Anaïque Dupont
Emmanuel Duval
Bernard Chermanne
 CPAS – Service de
santé mentale
Cécile Crispin
Catherine Cornil
Catherine Van
Belleghem
Fabrice Habchi
 CPAS – Service
Jeunesse
Nicole Santarone
Lusia Di Felice
 CPAS – Montigny-leTilleul
Delphine Kogels
Dorothée Gérard
Nathalie Degaucquier
32
 ORS – Espace Libre
Isabelle Cottin
Anne Beaurain
Daniel Sarema
 Palais de Justice
Pierre-André Hallet
 Plate-forme santé
mentale
VanderGraesen
Patrick
Dominique Leborgne
Valérie Plasman
Gerogres Van Cang
Pascale Deverd
 Relogeas
Paul Mayence
Samira El Boubkari
Mélina Serwick
Estelle Richir
 SAPHO
Carole Lacroix
 Service de santé
mentale
provincial
Stéphanie Anciaux
Loretta Schena
 Service
Logement Ville
Yolande Vanderick
Julia Dobbelaere
Paul Trigalet
 Point Jaune
 Relais Santé
Stéphane Catarossi
Maryse Demeurichy
David Lewadent
Valérie Balériaux
Irène Kremers
Niels Andersen
 Solidarités
Nouvelles
 SPS Jamioulx
 Trempoline
Coulon Stéphane
Nardone Aude
Kinappe Audrey
Van Goethem JeanLuc
Georges van der
Straeten
33
ANNEXES
A2. LES SERVICES DU RESEAU RELAIS SOCIAL DE CHARLEROI
Nous proposons ci-dessous une cartographie du réseau du Relais Social de Charleroi. Sont ensuite
présentés brièvement par pôle d’action (urgence, nuit, jour, rue) les services du réseau dit
« restreint ».
34
1. LE POLE DE NUIT
 DUS22 - Abri de nuit de la rue Dourlet (CPAS): Rue Dourlet, 34 – 6000 Charleroi, Tél. :
071/41.64.78
Activités: Hébergement d'urgence, 365 jours par an, de 21h. à 8h.
Public cible : Population majeure dont personnes sans-abri, toxicomanes et jeunes (relayés
vers l'asbl Point Jaune)
Personnel en fonction au 31 décembre 2010 : 16 et 1/2 ETP (dont 8 subsidiés par le RS

Abri de nuit du Triangle (associatif): Rue du Beau Site 28 – 6032 Mont-sur-Marchienne, Tél. :
071/43.80.06
Activités: Hébergement d'urgence et de dépannage, 365 jours par an, de 21h. à 8h.
Public cible : femmes seules majeures – couples – familles mono ou bi parentales.
Personnel en fonction au 31 décembre 2010 : 3 ETP (subsidiés par le RS) + renfort hivernal : 1
à 2 ETP

DUS - S.A.S.S. Structure d’accueil socio-sanitaire(CPAS): rue de l'Hôpital 55 – 6030 M-A-P, Tél.
: 071/32.12.12
Activités: Hébergement d’urgence nécessitant une action spécifique au plan de la situation
sanitaire ou de santé physique ou mentale, 365 jours par an, de 20h à 10h30.
Public cible : Population mixte et majeure en situation de détresse sociale aiguë.
Personnel social au 31 décembre 2010 : 5 ETP (dont 4 subsidiés par le RS)

DUS - Abri de nuit supplétif pour la période hivernale (CPAS): Lieu non désigné pour 20112012. Tél. : 0495 91 43 70
Activités: Hébergement d'urgence, en période hivernale, de 21h à 8h.
Public cible : Population majeure de sexe masculin.
Personnel en fonction au 31 décembre 2010 en période hivernale: 8 ETP subsidiés par le RS
2. LE POLE DE L’ACCUEIL DE JOUR ET DE SOIREE

Le Comptoir asbl (Associatif) : avenue Général Michel 5 – 6000 Charleroi, Tél./fax : 071/63.49.93
Activités: Réduction des risques et des dommages liés à l’usage de drogues au travers d’un
programme d’échange de seringues, d’une consultation médicale gratuite, d’un dispensaire de
soins infirmiers et par la mise en œuvre d’accompagnements individualisés ainsi que de
différents projets participatifs.
Public cible : usagers de drogues qui ne sont pas ou plus en traitement.
Personnel en fonction au 31 décembre 2010 : 6 et 2/3 ETP (dont 3 ETP 1/3 subsidiés par le RS)

Comme Chez Nous asbl, Le Rebond (associatif) :Rue Léopold 36 – 6000 Charleroi, Tél. :
071/30.23.69
Activités: Accueillir, en journée, des personnes sans-abri en situation d’urgence. Organiser une
écoute et une orientation sociale. Comme Chez Nous comprend : le service d’accueil de jour Le
Rebond, l’APL « Chez toit », le SIS « ToudiBoudji », et la recherche action en santé RASP.
Personnel en fonction au 31 décembre 2010 : 6 et 4/5ETP (dont 4 et 4/5 ETP subsidiés par le
RS)
22
Dispositif d’Urgence Sociale du CPAS de Charleroi. Il comprend : le pool hébergement (les abris de nuit
Dourlet et supplétif, le SASS), la cellule socio-éducative, la cellule socio-administrative et le service
d’intervention.
35

L’Accueil de soirée(Ville) : Rue du Fort 80, Charleroi – 6000 Charleroi
Activités: Organiser un accueil collectif de soirée en période hivernale et le week-end, si la
température est inférieure à 2° la journée, activités sportives et ludiques, lieux de paroles
(Parlons zen) toutes les 3 semaines ; travail social d’écoute et de relais.
Public cible : personnes sans-abri et mal logées.
Personnel en fonction au 1er Novembre 2010 au 31 mars 2011: 5 ETP (dont 4 ETP subsidiés
par le RS)
3. LE POLE DU TRAVAIL DE RUE

Carolo Rue(Ville) : Rue d'Angleterre 10 à 6000, Charleroi, Tél. : 071/30.37.39
Activités: zonage en rue, échange en ambulatoire de seringues et permanence.
Public cible : Toutes les personnes ayant investi la rue comme lieu de vie et particulièrement
les usagers de produits illégaux, ainsi que les personnes en grande précarité.
Personnel en fonction au 31 décembre 2010 : 8 et ½ ETP (dont 4 et ½ ETP subsidiés par le RS)

Solidarités Nouvelles(Associatif): Rue Léopold 36 – 6000 Charleroi, Tél. : 071/30.36.77
Activités: développement de solidarité, promotion du droit au logement, à l’information et à la
formation, organisation de collectifs d’utilisateurs, travail de rue, travail au Resto du Cœur,
soutien de solutions ou de recherche de logements alternatifs.
Public cible : habitants de la rue, personnes sans-abri et mal logées, habitants de campings et
de parcs résidentiels.
Personnel en fonction au 31 décembre 2010 : 12 ETP
4. LE POLE DE L’URGENCE SOCIALE
 DUS - Service d’Intervention d’Urgence(CPAS) :Rue Dagnelies 3 - 6000 Charleroi, Tél. :
071/32.12.12.
Activités: Assurer en continu l’aide sociale urgente pour les CPAS de la Communauté Urbaine,
24/24h et 7 jours/7.
Public cible : Toute personne en situation d’urgence sociale sur le territoire des villes et
communes adhérentes.
Personnel en fonction au 31 décembre 2010 :12 et ½ ETP (dont 11, ½ ETP subsidiés par le RS)
5. LE POLE DES SERVICES INTERVENANT AUPRES DES PERSONNES EN LIEN AVEC LA PROSTITUTION

Entre2 (associatif) : Rue Desandrouin 13 – 6000 Charleroi, Tél.: 071/31.40.42
Activités: Travail sur le terrain (bars, privés), accompagnement individuel, information et
sensibilisation.
Personnel en fonction au 31 décembre 2010 : 1ETP(subsidié par le RS + aide à l’emploi)

DEDALL (associatif): rue Desandrouin 13 – 6000 Charleroi, Téléphone : 0474/25.90.44
Activités: Travail de rue, accueil individuel et collectif, accompagnement, espace mères /
enfants
Public cible : Toutes personnes en lien avec la prostitution.
Personnel en fonction au 31 décembre 2010 : 2 et 3/10 ETP (subsidiés par le RS + aides à
l’emploi)
36
 Espace P ... asbl (associatif) : Rue Desandrouin 3 – 6000 Charleroi, Tél.: 071/30.98.10
Activités: Accueil, promotion de la santé, insertion sociale et émancipation des personnes
prostituées.
Public cible : Toutes personnes en lien avec la prostitution.
Personnel en fonction au 31 décembre 2010 : 2 ETP (dont 1et 3/10ETP subsidiés par le RS)
6. LE POLE SANTE

Relais Santé (service de l’Association Chapitre XII du Relais Social du Pays de Charleroi) : Rue de
l’Athénée, 24 - 6000 Charleroi, Tél. : 071/ 31 98 05
Activités: Accès aux soins pour les personnes qui en sont exclues, permanences d’accueil,
infirmières et sociales.
Permanences dans les services du réseau.
Prévention et éducation à la santé et à l’hygiène lors de contacts individuels
Consultations de médecine générale
Création et entretien d’un circuit de soins utile et praticable
Réorientation en médecine générale dès que possible.
Accompagnements des patients lors de leurs démarches de santé ou administratives lorsque
cela est nécessaire.
Permanences au Relais Santé :
- Téléphoniques : du lundi au vendredi, de8h30 à 17h00
- Accueil, sociale et infirmière : lundi de 8h30 à 12h00, du mardi au vendredi, de 12h30à
17h00
- Consultations de médecine générale : lundi : de 9h à 11h00, mardi et vendredi: de 13h à
15h00
Travail en réseau et permanences extérieures :
- Le SASS : convention de collaboration mettant une infirmière à disposition tous les jours
de la semaine, de 8h00 à 10h00. Passage du médecin du Relais Santé tous les jeudis
matins
- Le Rebond : lundis de 13h00 à 17h00
- Carolo Rue : temporairement suspendu par manque de personnel disponible. L’utilité de la
collaboration reste entendue. Nous espérons, dans un avenir proche pouvoir remettre ce
travail de rue en place.
- Abri de nuit de la rue Dourlet: lundis de 7h30 à 8h30 et participation à la réunion d’équipe
pour la partie intéressant la santé. Abri de nuit supplétif en période hivernale, les lundis à
7h30
- Accueil de soirée : en période hivernale, les jeudis de 17 à 18h00
Public cible : personne en situation de précarité sociale aiguë, rencontrant des problèmes de
santé et n’ayant pas de médecin traitant
Personnel en fonction au 31 décembre 2010: 4ETP + médecins vacataires (dont : 3 et1/2 ETP
subsidiés par le RS + aide à l’emploi) + ¼ tps infirmier dans le cadre de la convention
SASS/Relais Santé ; subventionné par le CPAS
37
ANNEXES
A3. LES PARTENAIRES DE LA REFLEXION DANS LE RESEAU SANTE MENTALE
Sont repris ci-dessous les services qui ont participé aux réflexions. D’autres services sont des
partenaires ponctuels (et certains plus récurrents) des services du réseau Relais Social, ou pourraient
le devenir. Ils sont repris (de manière non exhaustive) dans le répertoire figurant en annexe. Un autre
répertoire est disponible sur le site de la Plate-forme de concertation en santé mentale des régions
du centre et de Charleroi : www.pfrcc.com.
 Plate-forme de concertation en santé mentale des régions du centre et de Charleroi (PFRCC)23 :
Bvd Zoé Drion, 1 à 6000 Charleroi. Tél. : 071/92 55 10
Historique : La Plate-Forme a été créée le 16 février 2004, fruit de la fusion des Plates-Formes
de Charleroi et du Centre qui existaient depuis 1992. Elle dessert les villes de Charleroi et de La
Louvière ainsi qu’un territoire situé autour de celles-ci représentant une superficie de 1933,5
km², soit une population de presque 735.000 habitants.
Missions :
- mener une concertation sur les besoins en matière d'équipements psychiatriques sur son
territoire.
- mener une concertation sur la répartition des tâches et la complémentarité en ce qui
concerne l’offre des services, les activités et les groupes cibles, afin de mieux répondre
aux besoins de la population et d’améliorer le niveau qualitatif des soins de santé mentale
intégrés.
- mener une concertation sur la collaboration possible et la répartition des tâches en ce qui
concerne les soins de santé mentale intégrés.
- le cas échéant, de mener une concertation avec d’autres associations d’institutions et de
services psychiatriques.
- collaborer à une collecte de données et à leur exploitation dans le cadre d’une étude
nationale des besoins en matière de soins en santé mentale.
- mener une concertation sur la politique à suivre concernant l’admission, la sortie et le
transfert ainsi que la coordination de la politique médicale et psychosociale.
- disposer d'un service de médiation.
Présidence: Dr. Georges Van Cang
Coordination: Pascale Deverd
Pouvoir subsidiant: Agréée par la RW, financée par le Fédéral.
23
Pascale Deverd, Coordinatrice de la Plate-Forme de Concertation en Santé Mentale des Régions du Centre et de
Charleroi, est venue présenter les objectifs, composition et fonctionnement de ce réseau lors du Comité de concertation du
23/11/2009. Ont représenté la Plate-Forme lors des différentes réflexions au Relais Social : Dr. Georges Van Cang, Patrick
Vandergraesen et Dominique Leborgne.
38
La PFRCC regroupe sur base volontaire :
Les hôpitaux généraux qui
disposent d'un service
psychiatrique agréé
- l’asbl ISPPC
(Intercommunale des
Services Publics du Pays de
Charleroi) pour ses
institutions CHU site Vincent
Van Gogh, CHU site André
Vésale
- l'asbl Grand Hôpital de
Charleroi (GHdc) pour ses
institutions : Hôpitaux SaintJoseph, Sainte-Thérèse et
IMTR, Centre Hospitalier
Notre-Dame – Reine Fabiola
- l'asbl Centre Hospitalier
Universitaire de Tivoli
- l'asbl Centre Hospitalier
Jolimont-Lobbes
Les hôpitaux psychiatriques
- l’asbl Œuvres des Frères de
la Charité, Hôpital St-Bernard
- l'asbl Centre
Psychothérapeutique de Jour
Charles-Albert Frère
Les maisons de soins
psychiatriques
- l'asbl Œuvres des Frères de la
Charité, MSP St-Bernard
Les Initiatives d'Habitations
Protégées :
- l'asbl "Le Regain"
- l'ACGHP (Association
Carolorégienne pour la Gestion
d'Habitations Protégées)
- l'asbl "l'Ancrage"
- l'asbl " L'Entre-Temps "
Les équipements disposant
d'une convention INAMI qui
ont pour mission d'organiser
une offre spécifique dans le
cadre des soins de santé
mentale :
- l'asbl Centre résidentiel de
postcure pour toxicomanes «
Ellipse »
- l'asbl Centre de postcure
pour alcooliques « L'Espérance
»
- l'asbl « Diapason-Transition »
- l'asbl « Trempoline »
- l'asbl Centre Orthogénique
Cercles ou Fédérations de
Médecins Généralistes agréés
- L'asbl Fédération des
Médecins Généralistes du
GMGRC et du GMBE
- L'asbl Fédération Association
de Généralistes de Charleroi
Les services ou centres de santé
mentale
-la Province du Hainaut pour ses
institutions : le Centre de
Guidance Psychologique de la
Province du Hainaut à Courcelles,
le Centre de Guidance
Psychologique de la Province du
Hainaut à Charleroi, le Centre
Provincial de Guidance
Psychologique de Binche
-le CPAS de Charleroi pour son
Centre de Santé Mentale de
Charleroi
-l’asbl Accueil MédicoPsychologique de Charleroi
-l'asbl Hôpitaux St Joseph, Ste
Thérèse, IMTR, section Centre
d'Accueil Psychosocial de
Châtelet
-l'asbl Centre de Santé Mentale «
La Pioche »
-l’asbl Centre de Guidance de
Charleroi
-l'asbl Centre de Santé de
Jolimont
-l'asbl Fonds d’Entraide
Médicosocial de Soignies
-l'asbl "Le Dièse" de Mignault
-l'asbl Ariane de Morlanwelz
-l'asbl Psy Chic à La Louvière
Membres adhérents
- L'Association Similes
Charleroi
39
 Le Regain (ihp et spad) 24 : Rue du Collège, 39 à 6200 Châtelet. Tél. : 071/40.48.25
Activités : Le Regain se compose de 2 équipes :
- IHP (Initiative d’Habitation Protégée) : mission : hébergement et accompagnement de
personnes ne nécessitant pas un traitement continu en hôpital et qui, pour des raisons
psychiatriques doivent être aidées dans leur milieu de vie et de logement pour
l’acquisition d’aptitudes sociales et pour lesquelles des activités de jour adaptées doivent
être organisées. 15 places en semi collectivité et 3 suivis au domicile des personnes.
- SPAD (projet pilote de Soins Psychiatriques pour personnes séjournant A Domicile) :
équipe transdisciplinaire dont la mission est d’accompagner, soutenir et réfléchir avec les
personnes, de plus de 18 ans, souffrant de troubles psychiatriques, avec leur famille et /
ou leur réseau professionnel dans le but de maintenir et/ ou d’améliorer la qualité de vie
au domicile ou lors de la réintégration de celui-ci. Cette équipe offre également la
possibilité de sensibiliser tous types de professionnels à la dimension psychiatrique dans
leur travail quotidien. 40 situations minimum par semaine à traiter.
Public cible : Personnes adultes concernées par les troubles psychiatriques
Pouvoir organisateur : GHdC – Grand Hôpital de Charleroi ASBL
Statut : privé
Pouvoir subsidiant : Ministère fédéral de la santé publique et INAMI
Coordination : Danielle Demeunier
Personnel en fonction pour l’IHP : équipe transdisciplinaire de 2,75 ETP + psychiatre
responsable des admissions, des contacts avec les médecins et des scénarios de crise :
2h/semaine
Personnel en fonction pour le SPAD : équipe transdisciplinaire de 3 ETP + supervision par
médecin psychiatre : 2h/mois
24
La description et le tableau ont été produits pour les besoins du présent rapport par Danielle Demeunier, Coordinatrice
du Regain. Ont représenté le Regain lors des différentes réflexions au Relais Social : Danielle Demeunier, François Dupont,
Bénédicte Herbiet, Pascale Tambour, Maryline Hanciaux. François Dupont et Bénédicte Herbiet sont également intervenus
en tant que formateurs dans le cadre de la formation organisée en octobre 2010 et en mars 2011 (voir encadré 2 en page
13).
40

25
Le SPAD : rue de l'Hôpital, 55 à 6030 Marchienne-au-Pont. Tél. : 0499/37.79.67
Finalité: Le service œuvre dans l’amélioration de la qualité de vie de la personne souffrant de
problèmes psychiques par des interventions directes et/ou en facilitant la collaboration entre
les différentes ressources disponibles (famille, travailleurs sociaux, professionnels de la
santé,…).
Activités du service : Le SPAD propose une prise en charge individuelle offrant :
- un accès aux soins
- une information psycho-éducative
- un soutien dans la mise en place d’un projet (préalablement défini avec l’équipe)
- une coordination des intervenants de première ligne (AS, infirmiers, psychologues, aides
familiales,…) et la continuité des soins
- une possibilité de coaching des intervenants
Public cible : Personne âgée entre 18 et 65 ans ayant une problématique psychique dite
chronique et complexe (dépression, trouble bipolaire, psychose)
Pouvoir organisateur : ACGHP, ISPPC et la province
Pouvoir subsidiant : SPF Santé Publique
Coordination : Patrick Vandergraesen
Personnel en fonction: Equipe psychosociale composée de 3 mi-temps et un ¾ temps (une
assistante sociale, une infirmière, un éducateur spécialisé et une psychologue)
 Services de santé mentale du CPAS – Antenne de Charleroi 26 : rue Léon Bernus, 18 à 6000
Charleroi. Tél. :071/32.94.18
Activités du service : Accueil, accompagnement psycho-social, prise en charge thérapeutique,
collaboration avec le réseau psycho-médico-social, soutien et accompagnement des
travailleurs psycho-sociaux.
Public cible : enfant, adolescent et adulte en situation de souffrance psychologique
individuelle, de couple ou familiale.
Equipes spécifiques :
- Equipe spécialisée dans la prise en charge des assuétudes.
- Club Théo Van Gogh : activités proposées aux personnes atteintes de troubles
psychotiques.
- Trialogue : aide les patients atteints de troubles psychotiques et bipolaires, leurs proches et
les intervenants.
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La description a été produite à partir de la page internet suivante : http://www.simas.be/pages/descriptionspad.html et
complétée par Patrick Vandergraesen, Coordinateur du SPAD, qui a été réalisé le tableau. Ont représenté le SPAD lors des
différentes réflexions au Relais Social : Patrick Vandergraesen, Malorie Carlier et Amélie Leloux. Ces dernières étaient
formatrices (voir encadré 2 en page 13).
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La description a été produite pour les besoins du présent rapport par Olivier Georges, responsable administratif du
Service de santé mentale du CPAS de Charleroi. Ont représenté le SSM CPAS lors des différentes réflexions au Relais Social :
Olivier Georges, Catherine Vanbelleghem, Fabrice Habchi, Cécile Crispin, Catherine Cornil. Ont également assisté à une
réunion sur un projet de collaboration : Eric Mathy, Thomas Carton, Stéphanie Pécheur, Jean-Pierre Evlard.
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- EPCP : Evaluation et prise en charge des paraphilies.
Ces trois dernières équipes vont s’installer prochainement à Jumet (dans les locaux de
l’antenne sociale du CPAS de Jumet)
Pouvoir organisateur : le CPAS
Pouvoir subsidiant : Région Wallonne
Personnel en fonction au 31 décembre 2010 :
Equipe
Equipe Généraliste
Equipe Assuétudes
Equipe E.P.C.P
Equipe Prévention
Club Théo
Equipe Trialogue
ETP
354h30 (9,32 ETP)
131h04 (3,45ETP)
124h42 (3,27ETP)
108h00 (2,84ETP)
145h30 (3,83ETP)
51h00 (1,34ETP)
 Services de santé mentale du CPAS- Antenne de Gosselies27 : Faubourg de Charleroi, 7 à 6041
Gosselies, Tél. : 071/20.24.41
Activités du service : Accueil, accompagnement psycho-social, prise en charge thérapeutique,
collaboration avec le réseau psycho-médico-social, soutien et accompagnement des travailleurs
psycho-sociaux.
Public cible : enfant, adolescent et adulte en situation de souffrance psychologique individuelle,
de couple ou familiale. Priorité est donnée aux habitants du nord de Charleroi en difficultés
sociale et économique.
Présence d’une équipe de Promotion santé : vise à promouvoir la santé et renforcer le bien-être
des enfants et des jeunes dans leurs différents lieux de vie (dans la famille, à l’école et dans le
quartier) via des activités de soutien et de renforcement des compétences des adultes-relais,
professionnels ou non (information/sensibilisation, formation, accompagnement).
Pouvoir organisateur : CPAS de Charleroi
Pouvoir subsidiant : Région Wallonne
Personnel en fonction au 31 décembre 2010 :
- Assistant social : ¾ ETP
- Psychologue : 3/4 ETP
- Accueil/administratif : 1 ETP
- Médecin psychiatre : ½ ETP
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La description a été produite pour les besoins du présent rapport par Olivier Georges, responsable administratif du
Service de santé mentale du CPAS de Charleroi.
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 La Pioche – Centre de santé mentale28 : rue Royale, 95 à 6030 Marchienne-au-Pont. Tél. :
071/31.18.92
De manière générale, La Pioche a pour objet, la promotion, l'organisation, la gestion et l'étude de
toute activité concernant la prévention et le traitement d'enfants, d'adolescents et d'adultes en
matière de santé mentale et de tout ce qui touche, même indirectement, à l'amélioration des
relations sociales, notamment la réinsertion socioprofessionnelle. Dans la réalisation de son objet,
elle s'efforce de susciter l'implication individuelle dans la vie collective.
Pour répondre aux demandes qui lui sont adressées, Le service de santé mentale La Pioche propose
une série d'interventions:
 Un service social;
 Des consultations psychologiques et thérapies (enfants, adultes, familles);
 Des consultations psychologiques délocalisées;
 Des ateliers thérapeutiques pour enfants;
 Une approche collective de groupe pour adultes dont la souffrance psychique est liée à
l'exclusion sociale;
 Des supervisions à destination de professionnels.
A noter: permanence sociale le jeudi matin et permanence psycho-sociale dite "Point Ecoute" le
mardi après-midi.
Public cible : toute demande psychosociale, en priorité émanant d'un cadre géographique
déterminé (Marchienne, Monceau, Roux, Jumet, Lodelinsart, Dampremy,…) et les demandes de
Charleroi et du Grand Charleroi.
Pouvoir organisateur : ASBL
Pouvoir subsidiant: Région Wallonne
Personnel en fonction:
Sous une double direction administrative et thérapeutique, l'équipe se compose de:
- Personnel social : 3
- Psychologues: 3 dont 2 mobiles
- Thérapeutes de développement:2
- Logopèdes: 2
- Éducatrice: 1
- Médecin psychiatre : 1
- Accueil 2
- Administratif : 1
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Cette description a été réalisée pour les besoins du présent rapport par Anne Dereuck, Coordinatrice de La Pioche.
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 Service de santé mentale provincial29 : rue de la Science 3 et 7 à 6000 Charleroi. Tél. :
071/20.72.08
Activités du service :
- tendre au bien-être de tous.
- proposer un accueil, une écoute, une évaluation et une prise en charge dans une perspective
médicale, psychologique et sociale.
- assumer une mission d’information et de prévention auprès de la population et contribuent à
la formation de personnel exerçant une activité dans le domaine de la santé mentale (ex.
aides familiales, gardiennes de l'O.N. E.).
- travailler avec les autres services et professionnels
Public cible : enfants, adolescents et adultes vivant des difficultés psychologiques, relationnelles
ou psychiatriques.
Pouvoir organisateur : Direction générale des affaires sociales de la Province du Hainaut
Pouvoir subsidiant : la Province du Hainaut
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Cette description est issue du site web de la Province du Hainaut : http://www.hainaut.be/social/
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ANNEXES
A4. RESUME
– DOCUMENT
CONCERTATION DU 17 OCTOBRE 2011
DU RAPPORT
POWER POINT PRESENTE AU COMITE DE
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