Livres en vue, N°17

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Livres en vue, N°17
Livres en vue, N°17
C
Cyber-gazette de novembre 2010
Des maux d’amour
A
vue
d’œil
omme nous l’avions évoqué dans un dossier précédent
(Février 2010), c’est peu dire que les romans d’amour n’ont
pas une bonne image. Pour les évoquer, on les affuble des qualificatifs les plus divers, depuis le péjoratif « à l’eau de rose »
jusqu’au sexiste « roman de bonne femme ». Et inutile de les
chercher dans les pages du Monde des Livres : le genre, bien
qu’éminemment populaire, est au mieux considéré comme
mineur, quand il n’est pas tout simplement perçu comme de la
sous-littérature, honteuse, réservée à un lectorat improbable de
préadolescentes naïves et de mamies sentimentales.
Prix littéraires 2010
édités par À vue d’œil
La Carte et le Territoire
Prix Goncourt 2010
Parle-leur de batailles, de rois et
d’éléphants
Prix Goncourt des Lycéens 2010
Sukkwan Island
Prix Médicis Étranger 2010
Romans sentimentaux
disponibles chez À vue d’œil
Secrets d’une nuit d’été
Parfum d’automne
Le Dalhia bleu
La Rose noire
Le Lys pourpre
Les Joyaux du soleil
Les Larmes de la lune
Le Cœur de la mer
Les Rêves d’une femme
Le Scénario truqué
Pour un air de blues
R
edisons-le nettement :
nous ne pratiquerons pas
ici cet ostracisme inutile, teinté
de mépris. Après de nombreuses conversations avec
des lectrices âgées, toutes
plus charmantes et intéressantes les unes que les autres, en quête d’une belle histoire d’amour à lire, nous
avons largement révisé nos
préventions premières. Car
cette division arbitraire entre
élitisme et sous culture est
presque un manque de respect pour les lectrices (lecteurs) assidus du genre. Ne
serait-ce que parce que
l’amour est une thématique
éternelle qui est au cœur de
tous les grands romans et récits de l’histoire, de « L’Iliade »
à « Guerre et Paix » en passant par « Le Rouge et le
Noir » et « Belle du Seigneur ».
Les genres, du roman historique à la science-fiction, font
partie intégrante de la littérature, qu’ils irriguent et renouvellent par leur vitalité et leur
imaginaire. Et qui a dit qu’un
lecteur de Delly était forcément allergique à Houellebecq, et que Barbara Cartland
ne pouvait se concilier avec
Claudel ? Quant à ceux ou
celles qui ont encore en tête
une vision surannée et poussiéreuse, il serait grand temps
de réviser leurs classiques :
les choses ont sacrément
changé depuis Guy des Cars
et la collection Harlequin ! Le
genre a beaucoup évolué, gagné en maturité, en qualité
d’écriture et en sophistication.
À l’image de Nora Roberts et
de Lisa Kleypas, deux reines
américaines d’une discipline
qui est de longue date le domaine presque réservé d’auteurs anglo-saxons. À tout
seigneur, tout honneur : penchons-nous d’abord sur le
phénomène Nora Roberts.
Quelques chiffres pour donner une idée de son ampleur :
pas moins de 165 romans publiés depuis le début des années 80, sous divers pseudonymes, et traduits en 26
langues pour la bagatelle de
280 millions d’exemplaires
vendus ! Cette mère de famille
nombreuse s’ennuyait, coincée chez elle par une tempête
de neige, quand elle a pris
son stylo, pour tromper son
ennui. Quelques centaines de
millions de dollars plus tard,
Meilleures ventes
depuis septembre
Le Secret des trois sœurs
Le Goût des pépins de pomme
Le Mec de la tombe d’à côté
Cher amour
Les Amants de la terre sauvage
La Nuit des abeilles
La Main du maître
Plaisirs de lecture
Une vie de cow-boy
Hunger Games
Etty Hillesum, une voix dans la nuit
Mimi Guillam
Cahier de vie d'une institutrice
La Passion de guérir
Docteur Hahnemann
Lennon
Rosa Candida
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Prochain dossier :
Lecture et
Basse vision
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cyber-gazettes ici
cette graphomane invétérée
se consacre à l’écriture huit
heures par jour, tous les jours
de la semaine, et ne connaît
ni vacances ni jours fériés. Audelà de l’anecdote, elle a, de
l’avis général, su réinventer
un genre obsolète en dynamitant nombre de ses codes.
Fini, les donzelles délicates et
frémissantes, qui attendent
passivement qu’un prince
charmant plutôt macho vienne
les emporter sur son cheval
blanc : ses héroïnes, telle l’emblématique Lieutenant Jane
Dallas, sont des battantes
bien de leur temps, qui ne se
pâment pas devant des mâles
caricaturaux, à la psychologie
primaire. Personnages crédibles, sens du dialogue, thématiques décloisonnées qui
s’aventurent sur les terrains
du suspense et de l’anticipation : l’art de conteuse de Nora
Roberts est d’une redoutable
efficacité, même si, OutreAtlantique, de vilaines rumeurs, à ce jour jamais avérées, sont venues écorner
l’icône : certains l’accusent de
ne pas écrire tous ses romans
elle-même. Un tel succès ne
va sans doute pas sans susciter certaines jalousies…
oins connue en France,
et aussi plus jeune, Lisa
Kleypas est déjà adulée aux
États-Unis. Si ses romans
sont encore cantonnés aux
maisons d’éditions spécialisées, alors que Nora Roberts
est considérée comme assez
respectable pour figurer dans
les catalogues de Belfond ou
Michel Lafon, elle est néanmoins une incontestable
étoile montante. Initialement
lectrice assidue de romans
d’amour, un goût hérité de sa
M
propre mère, cette Texane,
ancienne reine de beauté, et
néanmoins diplômée en
Sciences Politiques d’une
prestigieuse université, hésita
un temps entre la littérature
« sérieuse », que son profil
d’intellectuelle lui autorisait, et
les Romance Novels qui allaient faire son succès, mais
son plaisir de lectrice a rejoint
une fois pour toutes son plaisir d’écrivaine. Sa spécialité :
utiliser l’histoire de l’Amérique
en toile de fond pour ses intrigues à l’ampleur narrative
réelle, au fil de sagas flamboyantes, déclinées en séries. Depuis peu, elle s’essaye aussi à des histoires
ancrées dans le contemporain, avec un égal succès. En
apparence du moins, Lisa
Kleypas semble mieux respecter que Nora Roberts les
règles traditionnelles du
genre. Mais il serait hâtif de la
considérer comme une classique : elle sait insuffler à ses
héroïnes en crinolines une
sensualité assez fiévreuse,
qui tranche avec l’habituelle
retenue de ton de ce type de
fiction. Le résultat est, de l’avis
de ses nombreux fans, très
addictif. Une faiblesse coupable ? Oublions chapelles et
préjugés : la vérité est que le
plaisir de lire ne se divise pas,
mais s’additionne.
J
usqu’à Noël, toutes les
commandes de bibliothèques bénéficieront de la remise de 9% dès le premier
euro, avec en cadeau pour
100 euros de commande un
ouvrage de Lisa Kleypas
(Parfums d’automne), pour
mieux découvrir cet auteur.