Comment appliquer et suivre correctement son traitement

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Comment appliquer et suivre correctement son traitement
N0 81
Janvier 2015
ACTUALITÉS
Délicate, la digestion des petits chiens ?
Les chiens de petite race ont la réputation d’avoir un appétit capricieux. S’ils ne sont pas à proprement
parler plus fragiles que leurs camarades de grande taille, il faut cependant surveiller la quantité
d’aliments qu’ils consomment et surtout leur bonne digestion.
La digestion est le processus qui permet à l’organisme du chien de
transformer les aliments qu’il consomme (croquettes, pâtées, viandes,
légumes, céréales…) en nutriments assimilables (glucides, lipides, protéines,
vitamines, sels minéraux…).
Au cours de plusieurs étapes complexes impliquant des actions mécaniques
(mastication, péristaltisme1) et chimiques (par les enzymes, la bile, les sucs
digestifs…), les aliments sont progressivement fragmentés en unités de
base (les nutriments) qui peuvent ainsi être absorbés par l’intestin.
UNE BONNE TRANSITION ALIMENTAIRE
Un changement alimentaire doit se préparer : il faut en
effet que le système digestif (les sécrétions intestinales,
mais aussi la flore digestive) s’adapte progressivement
à un nouvel aliment ; un changement trop brutal peut se
traduire par des selles molles, voire une diarrhée. Aussi
il est recommandé de ménager une période de transition
idéalement sur une semaine selon le schéma suivant
• 2 premiers jours : 1/4 du volume alimentaire avec
le nouvel aliment + 3/4 avec l’ancien
• 2 jours suivants : moitié - moitié
• 2 jours suivants : 3/4 du volume alimentaire avec
le nouvel aliment + 1/4 avec l’ancien
• 7ème jour : 100% du nouvel aliment
Une fois la transition correctement effectuée, la
régularité des repas dans leur qualité et leur mode
de distribution (au moins 2 fois par jour) est aussi la
garantie d’une bonne digestion.
PEDIGREE® VITAL PROTECTION :
UNE DIGESTIBILITÉ PROUVÉE
Avec la venue sur le marché du sachet-repas de 100 g,
Pedigree® offre aux petits chiens les plus exigeants
un aliment à la fois savoureux et très digeste.
Une thèse de doctorat vétérinaire2 confirme,
par l’observation du score fécal des chiens
qui ont participé à cette étude, la bonne
digestibilité de ces bouchées aux viandes
et aux légumes, puisque la moyenne sur
les 90 jours de l’étude oscille entre 3 et 4,
soit exactement le score recherché !
PÂTÉS OU CROQUETTES ?
LA QUALITÉ DES INGRÉDIENTS
EST ESSENTIELLE
La digestibilité d’un aliment dépend-elle de sa présentation?
Croquettes à 10% d’humidité ou boites et sachets fraîcheur
à 80%? En fait, c’est la qualité des ingrédients utilisés dans
la recette qui compte. Certains ont même un rôle fonctionnel
pour faciliter la digestion, comme la pulpe de betterave dont
on connait les vertus prébiotiques : elle favorise dans l’intestin
la présence des bonnes bactéries. C’est le cas dans les sachets
Pedigree® Vital Protection, qui ont par ailleurs un taux de
matières grasses contrôlé, comparable aux croquettes.
Et pour ceux qui hésitent, il est parfaitement possible d’associer
les sachets fraîcheur et les croquettes Pedigree® sur plusieurs
repas chaque jour… la tendance est à la mixité alimentaire,
tout en contrôlant bien la quantité d’ingéré totale !
Ce processus, aussi complexe soit-il (il faudrait aussi parler des milliards de
bactéries - la ‘flore intestinale’ - qui vivent dans le colon et qui jouent un
rôle essentiel dans la santé digestive), se traduit néanmoins par des signes
simples à observer. La digestibilité d’un aliment (sa capacité à être bien
digéré) s’apprécie d’abord… par les crottes de votre chien !
Bien sûr toute anomalie doit être signalée à votre vétérinaire (vomissements,
diarrhée, flatulences…), mais au quotidien la simple surveillance de l’état
de ses selles permet de visualiser le bon fonctionnement de son système
digestif (on parle de ‘score fécal’ qui évalue la qualité des selles sur des
notes allant de 1 à 5, 3 et 4 étant optimales).
Ainsi on peut se poser des
questions aussi simples que :
• Mange-t-il de bon appétit ?
• Fait-il ses besoins naturels
normalement ?
• Garde-t-il son poids de forme ?
En répondant ‘oui’ à ces trois
questions, il y a des chances que
la digestion de votre petit chien
ne pose pas de problèmes…
1- On appelle péristaltisme l’ensemble des contractions musculaires permettant la progression des aliments à l’intérieur du tube digestif.
2- Charlotte Piquet, UTILISATION D’ALIMENTS HUMIDES ET SECS POUR LE CONTRÔLE DU POIDS CHEZ LES PETITS CHIENS ADULTES,
thèse de doctorat, Ecole Nationale Vétérinaire, Agroalimentaire et de l’Alimentation Nantes-Atlantique (ONIRIS), année 2013.
Directrice de la publication : Pascale Perez Castellano
Rédactrice en chef : Dr Corinne Lesaine
Éditeur : Mars PF France - CS 20001 - 45 550 St-Denis-de-l’Hôtel.
Ce dossier a été réalisé en collaboration avec le Syndicat National
des Vétérinaires d’Exercice Libéral, le Syndicat des Vétérinaires
de la Région Paris-Ile-de-France et l’Association Française des
Vétérinaires pour Animaux de Compagnie, l’Ordre des vétérinaires.
Réalisation : Créaset • Photos : Mars Petcare France • © borzywoj_fotolia.com.
• © Gorilla_fotolia.com. • © Photographee.eu_fotolia.com. Impression : ATC
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Comment appliquer et suivre
correctement son traitement ?
Par les Dr Jean-François Rousselot et Juliette Andréjak
En septembre 2014, le ministère en charge de l’Agriculture a lancé une grande
campagne auprès des possesseurs de chiens et de chats pour les alerter sur les
risques des traitements antibiotiques.
En effet, comme chez l’Homme, les traitements antibiotiques mal conduits sont inefficaces et peuvent induire des résistances bactériennes. En adaptant à nos animaux
de compagnie le slogan « les antibiotiques, c’est pas automatique » le ministère, les
vétérinaires, les pharmaciens souhaitent rappeler qu’un antibiotique est prescrit par
votre vétérinaire dans des circonstances bien précises, et que la dose du médicament,
la longueur du traitement doivent être respectées scrupuleusement.
Les antibiotiques sont-ils les seuls médicaments qui nécessitent cette vigilance
particulière ? Ce dossier vous aidera à comprendre les quelques règles de bonne
pratique pour bien suivre le traitement de votre chien et de votre chat.
Les médicaments
vétérinaires suivent
une procédure de
mise sur le marché
C’est un organisme scientifique, l’Agence
Nationale de Sécurité Sanitaire (Anses)
qui, avec le Ministère chargé de l’Agriculture délivre « une autorisation de mise
sur le marché » (AMM). Cette procédure
est identique pour tout médicament, qu’il
soit destiné à l’homme ou à l’animal.
Un nouveau médicament, pour qu’il
puisse apporter ses bénéfices à nos animaux, met plusieurs années pour franchir
les différentes étapes importantes qui
garantissent sa fiabilité auprès de ses futurs utilisateurs vétérinaires, pharmaciens,
maîtres et, surtout animaux.
Diagnostic…et
traitement
Après un examen clinique, parfois complété
d’examens complémentaires (analyses de
sang, radiographie, échographie…), le vétérinaire établit un diagnostic. Lorsque l’état
de votre animal l’exige, il donne un certain
nombre de conseils pour le guérir ou améliorer son état. Il s’agit de mettre en pratique
plusieurs types de mesures possibles :
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concernant son activité physique :
un chien cardiaque, par exemple,
doit la réduire, éviter les démarrages
brutaux ou les courses trop longues.
hygiéniques : les soins dentaires,
les shampoings, le nettoyage de
plaies…sont des gestes simples qui
évitent ou réduisent les risques d’infections.
nutritionnelles : les progrès réalisés ces dernières années ont été immenses. De nouveaux aliments sont
adaptés à chaque âge, à presque
chaque circonstance physiologique
ou pathologique.
médicamenteuses : Le vétérinaire
rédige une ordonnance sur laquelle
figurent les médicaments à prendre
avec des recommandations importantes.
La quantité d’informations transmises lors de la consultation et
l’émotion qu’elles suscitent parfois
ne facilitent pas la bonne compréhension. Ne pas hésiter à recontacter votre vétérinaire pour qu’il
explique les points qui ne sont pas
clairs.
Vous avez dit
posologie et durée
de traitement ?
Sur l’ordonnance, votre vétérinaire
indique la dose du médicament et
son rythme d’admission. Cette posologie doit toujours être associée
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à une durée de traitement, ces deux
paramètres étant à suivre avec assiduité pour que le médicament soit
efficace. Là encore, après la consultation, il faut demander des compléments d’informations si un doute
subsiste.
L’observance :
une notion
fondamentale
L’observance thérapeutique se définit comme la façon dont un patient
suit, ou ne suit pas, les prescriptions
médicales et coopère à son traitement. Sommes-nous personnellement de bons « observants » pour
les traitements qui nous sont prescrits ? Ce n’est pas toujours facile
mais notre volonté à l’être doit s’appliquer à nos animaux. L’attention
que vous porterez à l’observance
sera récompensée par une belle
amélioration de la qualité de vie et
de l’espérance de vie de votre compagnon.
L’industrie pharmaceutique a facilité considérablement la prise du
médicament en créant des médicaments dont le « goût » permet d’attirer votre chien ou votre chat. C’est
un grand service pour le maître.
Le revers de la médaille est de ne
pas laisser trainer les médicaments.
Le chien ou le chat peut alors les
consommer goulument et subir les
inconvénients du surdosage.
L’observance :
mode d’emploi
Il n’est jamais facile de donner
un médicament à un animal !
Deux, un véritable pari et trois,
c’est un exploit ! Répondre aux
exigences de l’observance, c’est
d’abord savoir s’organiser. Voici
quelques points à considérer avec
votre vétérinaire, votre environnement familial et votre animal :
Quelle est la meilleure forme
pour votre animal (comprimés,
gélules, sachets, solutions buvables,
injections…) ?
Le plus souvent, ce sont des formes
orales qui vous seront proposées.
Tous les médicaments ne sont pas
disponibles sous forme solide ou
liquide mais lorsque c’est le cas, il
est préférable de renseigner votre
vétérinaire sur ce que votre animal est prêt à accepter, surtout si
le traitement est prévu pour être
très long. Certains médicaments
n’existent que sous forme injectable
comme l’insuline : pas de panique,
il existe toujours des solutions et
apprendre à injecter n’est pas si difficile. Quand on sait que la vie de
l’animal est en jeu, les obstacles,
souvent psychologiques, tombent.
L’ordonnance
comprise ?
est-elle
C’est le document officiel visé par
l’Anses. Même si c’est écrit « en
petit », ne la jetez pas : elle contient
des informations précieuses qui
pourront faire l’objet de discussions
avec votre vétérinaire.
Conserver son médicament à la
maison ?
Un lieu de stockage des médicaments à l’abri de l’accès de l’animal
et des enfants est à prévoir. Si le
médicament doit être conservé au
frais comme l’insuline, placez-le au
réfrigérateur, en prévenant toute
la famille. Après le traitement, il se
peut que des médicaments n’aient
pas été utilisés. Il est préférable de
les rapporter à votre vétérinaire ou
votre pharmacien.
bien
Nous vous conseillons aussi de lire
attentivement comme pour vos
propres médicaments la notice.
A quel moment dans la journée,
le traitement sera-t-il donné ?
C’est une des clés de la bonne observance. Il doit l’être à des heures
fixes, dans un lieu constant, avec
à proximité l’ordonnance qui peut
être relue à tout moment. Avant,
pendant ou après les repas ? Certains médicaments pouvant être
moins efficaces s’ils sont ingérés
avec l’alimentation et d’autres, au
contraire, être moins bien tolérés
s’ils ne sont pas associés à elle. Les
« anti-inflammatoires », par exemple,
peuven provoquer des troubles
digestifs s’ils sont donnés en dehors
des repas. Une astuce : pour lutter contre l’oubli, des « rappels »
peuvent être envisagés sur la
porte du réfrigérateur, sous
réserve qu’elle n’affiche pas
déjà une quantité impressionnante de « pense bêtes » !
Un nouveau concept :
l’éducation thérapeutique
Pas toujours facile de donner chaque jour le meilleur traitement!
Après une courte formation donnée par l’équipe soignante, le
maître peut intervenir, sur certaines modalités du traitement. Pour
reprendre l’exemple de l’animal cardiaque, dans les limites fixées
par le vétérinaire, vous pouvez moduler la dose du diurétique,
médicament qui lutte contre l’œdème pulmonaire : augmenter si
celui-ci respire mal, diminuer dans le cas contraire. Cette éducation
thérapeutique ne peut évidemment pas s’appliquer à tout mais elle
a déjà fait ses preuves dans de nombreuses disciplines assurant à
la fois le confort de l’animal et réduisant de façon significative les
risques du traitement.
Vous éprouvez des difficultés
à donner un médicament à votre
animal ?
Et si ça ne
fonctionne pas ?
Il refuse de le prendre et vous avez
tendance à abandonner. Il est préférable de « ruser » ou de trouver des
solutions alternatives (pâtés, friandise préférée…). Il existe de petits
dispositifs (lance-pilule, seringues…)
qui peuvent faciliter la distribution
des comprimés ou liquide divers.
Attention aux précautions à prendre
dans ce cas. Il sera important de les
envisager avec votre vétérinaire.
Si l’animal ne guérit pas, il est nécessaire de contacter le vétérinaire
qui fera à nouveau les examens
nécessaires pour faire évoluer le
traitement. En attendant, gardez
à l’esprit que cela peut se révéler
dangereux de l’arrêter trop tôt, d’en
augmenter les doses ou la durée.
Tous ces conseils sont à adapter à
l’espèce (chien et chat ne se ressemblent pas, et encore moins à une
tortue), la race et l’âge (les anciens
sont souvent moins patients)…Bref,
chaque cas est bien particulier et
« aucune recette » n’est universelle !
Et s’il présente
des signes
inhabituels ?
Nous l’avons dit, un médicament a
toujours deux facettes : l’une bénéfique, l’autre capable de provoquer
des effets dits « indésirables ». Un
certain nombre sont répertoriés
dans la notice mais d’autres peuvent
ne pas être encore reconnus. C’est
pourquoi, il existe en France un
système très performant de pharmacovigilance pour recueillir ces
informations, via les vétérinaires,
les pharmaciens et les laboratoires.
Et si ça
recommence…
La plupart des médicaments ne sont
délivrés que sur ordonnance mais si
des médicaments restent après un
traitement, il ne faut surtout pas
les réutiliser sans avoir une nouvelle
ordonnance. L’automédication est
un des pièges majeurs pour vous
et votre animal qui peut conduire à
des situations graves et parfois irréversibles.
La guérison dépend en grande
partie de la bonne observance
de l’ordonnance : prendre les
bons médicaments, à la bonne
dose et le temps nécessaire.
L’obstacle majeur à cette
observance est la réticence
de l’animal à prendre son
traitement. La solution se
trouve toujours dans le
dialogue entre vous et
l’équipe vétérinaire.
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