compte-rendu détaillé rédigé par le GPENB

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compte-rendu détaillé rédigé par le GPENB
Compte rendu forum de lancement du parc du Ventoux organisé par le SMAEMV syndicat mixte d’aménagement et d’équipement du Mont Ventoux. Philippe THURU journaliste à Avignon chargé de l’animation du forum : « Le parc est‐il un paradis sous cloche où on ne pourra plus cueillir des champignons ou est‐ce un espace pour vivre ensemble ? Le projet de parc suscite des freins, il semble qu’il y ait des enjeux politiques. » Après la bienvenue souhaitée par le Maire de Saint‐Trinit, la parole est donnée à Alain GABERT, conseiller régional et président du syndicat mixte. « Le but de cette réunion et du lancement de la procédure est de travailler ensemble. Le parc n’est pas voté. Chaque collectivité aura à apporter son concours et devra décider dans 4 ans d’adhérer ou de ne pas adhérer. Il faut donc se hâter lentement. » Julien AUBERT, député, opposant au projet : «Je remercie les responsables de ce forum de me donner la parole. Je pense qu’il faut accepter le débat et j’ai donc accepté l’invitation dans cet esprit. » Il se dit parcosceptique et non pas antiparc. Il présente ses arguments : ‐ Ce n’est pas un débat pour ou contre la défense de la nature ‐ Ce n’est pas un débat droite/gauche (il indique que Valérie PECRESSE s’est prononcé en faveur du parc des Baronnies) ‐ Une seule interco du Ventoux aurait été suffisant ‐ Aujourd’hui une commune peut sortir d’un parc, une modification est en cours pour l’en empêcher. ‐ Les moyens vont diminuer. (L’état finance 12 % aujourd’hui). Demain les contribuables locaux devront payer plus. Didier OLIVRY directeur du parc naturel de Camargue (sur le téléscopage parc/agglo) : Le PNR de la camargue date de 1970, créé sous l’impulsion des agriculteurs. Quand les agglos se sont créées, elles ont adhéré au parc, compte tenu de son intérêt pour le développement économique Le PNR n’a pas de compétence (contrairement aux agglos) mais remplit des missions qu’on veut bien lui confier. Marie BOUCHEZ conseillère régionale en charge des PNR (sur les prix et les moyens) : Elle note la différence entre antiparc et parcosceptique. Le budget du parc lui permet de jouer un rôle d’assemblier, de mutualisation de certaines actions. La charte du parc est validée par l’ensemble des structures. Le parc permet de donner une plus‐value dans l’innovation plus largement que les com‐com du fait notamment de la durée de la structure (12 ans qui devraient passer à 15 ans). La cotisation est définie dans les statuts au niveau de la région. Alain GABERT : « le syndicat mixte du ventoux est composé de 22 personnes. Le parc nécessitera l’embauche de 2 à 3 personnes. » Julien AUBERT : « j’ai vu passer 5 créations de poste » Alain GABERT : « 2 des postes ont été créés pour une mission natura 2000 donc financée par l’état, ce n’est pas le parc. » Jean‐Baptiste LANASPEZE président du centre méditerranéen de l’environnement : « bien évidement il faut protéger le Ventoux. Il faut éviter le tourisme excessif, la spéculation foncière. Ce n’est pas politique. Je rappelle qu’un des inventeurs des PNR dans les années 60 était le gaulliste Olivier GUICHARD et que Robert POUJADE, également de droite a été le premier à signer le décret de création d’un parc. La charte ce n’est ni un décret ni un règlement, ni une loi, ce sont des règles de bonne conduite, c’est du « droit gazeux » (comme le disait le conseil d’état en 1967). Il faut respecter deux règles : ‐ animer et pas administrer ‐ ménager et non aménager » Joel BOUSCARLE président de AOC Luberon : « Le Luberon c’est 77 communes, le parc facilite les échanges entre les élus, entre les compétences (urbanisme, géologie…). C’est un lieu où on peut s’adresser pour mettre en place des projets. Le parc ne contraint pas les vignerons ou les cultivateurs. Le parc a par exemple permis de remettre en culture des semences de blé anciennes. Grace à la marque parc le produit de la vigne a été rendu plus lisible. » La Camargue a observé la même chose : l’AOC taureau de Camargue, IPG de Camargue sont des produits connus grâce au parc. Les circuits courts ont été également aidés par le parc. Le vice président de l’agriculture indique ne pas être pour ou contre le parc, il souhaite que le parc s’appuie sur les structures existantes. Max RASPAIL conseiller général : c’est plus facile de travailler avec la structure existante du parc du Luberon. Cela permet de privilégier l’intérêt général. Julien AUBERT, le député parcosceptique déjà cité, indique que le parc des Baronnies ne verra pas le jour. Roland OLIVIER intervient pour lui dire qu’il n’avait pas le droit de prononcer de telles affirmations. Roland ajoute que des communes qui n’avaient pas choisi d’être dans un parc le rejoignaient au premier renouvellement (exemple d’Apremont). Le député ne répond pas et cite alors les mésaventures d’un entrepreneur du Luberon dont l’entreprise aurait été fermée à cause du parc. Renseignement pris, Marie BOUCHEZ conseillère régionale PACA, a expliqué une demi‐heure plus tard qu’en fait cette entreprise avait confondu stockage de déchets et lit de rivière. Le sous préfet était alors intervenu pour faire respecter la loi… Pierre GABERT, maire de Pernes‐les‐Fontaines indique que si on faisait des agglos à la place des parcs cela conduirait aussi à des embauches…Il ajoute que le label parc est plus porteur qu’un label agglo. Une discussion s’engage sur le fait qu’une agglo avait été envisagée au Ventoux mais que certaines communes s’y étaient opposées. Le maire de Malaucène faisait partie de ces opposants (parce que cela conduisait à un changement de président, qu’il n’était pas d’accord) alors qu’aujourd’hui il y est plutôt favorable à cette interco élargie (plutôt qu’au parc). Il dit que parmi les 36 communes dites favorables beaucoup en fait le font pour éviter des conséquences négatives. Le sous‐préfet, Patrick BREMENER, intervient pour indiquer que l’état n’a jamais fait de pression sur les communes. Luc REYNARD, maire de BEDOIN : « concernant l’extension de l’interco, il n’y avait pas d’accord donnant/donnant une assemblée a pris une décision il faut la respecter » Thierry THIBAUD, maire de SAVOILLANS : « Si on a dit oui, c’est pour pouvoir discuter de la charte, on n’a pas dit oui au parc » Laurence MICHEL association Alpes de lumière : « Dommage que Julien AUBERT soit parti, je lui aurais dit qu’en regardant ma feuille d’impôt l’autre jour, j’avais observé que le syndicat mixte ne me coutait que 10 euros par an ! Les habitants de Manosque ne connaissent pas le nom de leur agglo et mettent le logo du parc sur leurs offres d’hébergement. » Didier OLIVRY, directeur du parc de Camargue : « Il existe un conseil du parc, les associations y participent. On parle d’ailleurs de parlement de Camargue ! Il y a un effet social et aussi culturel. A lurs en provence (où s’est déroulée en 1966 une grande réunion organisée par la DATAR pour inventer la notion de parc à la française), on a d’ailleurs parlé un moment de parc culturel régional. Pierre MEFFRE maire de Vaison‐la‐Romaine : « Le Ventoux apporte beaucoup, on nous l’envie de par le monde. Ce qui fait rêver les gens, c’est de se balader dans un PNR. » Le processus de création du parc est ensuite expliqué aux participants. A une question sur les dossiers en cours au niveau national, Didier OLIVRY indique qu’il y en a une quinzaine, que leur acceptation dépend beaucoup du dynamisme du territoire. Les conditions de classement et de renouvellement sont sévères. Il existe un cas de perte de label, c’est celui du marais poitevin il y a 20 ans. Ce dernier cherche à le regagner… Une question est posée sur le devenir des sports pleine nature de Bedoin : Réponse : un parc est bien placé pour assurer une concertation entre les différents partenaires. Exemple du Verdon où le parc a permis de concilier réserve d’eau, tourisme, kayacs, pêche. Un pêcheur fait part de son inquiétude sur un risque de déclassement de rivière dû à un manque d’eau : Réponse : les associations de pêche sont invitées à exposer leur problème et à participer à l’élaboration de la charte. Le sous‐préfet, Patrick BREMENEUR intervient : « les parcs ne font pas tout mais aident au partage des bonnes volontés. » Alain GABERT : « Le conseil Général, le conseil régional, l’état apportent un soutien aux bons projets » Claude HAUT, président du conseil général du Vaucluse : « c’est un moment attendu depuis 10 ans, merci au syndicat mixte et aux maires pour l’organisation de cette journée. Il existe des manifestations d’hostilité, elles se sont amplifiées. Elles sont soit d’ordre politique soit dues à l’ignorance de ce qu’est un PNR. Il y a souvent une confusion avec les parcs nationaux. Le dialogue est donc à renforcer. » Le sous‐préfet : Félicite pour la qualité de la démarche due à la présence des élus. Les parcs c’est 50 ans d’histoire. Il y en a 48, ils fonctionnent bien. Les parco‐sceptiques trahissent la vérité. Un parc travaille avec les structures existantes des collectivités. Une interco ne peut pas gérer un parc. Le PNR n’est pas une réserve d’indiens, il y a libre circulation, il n’y a pas de règlementation. Opportunité, ambition, méthode sont trois mots clé. Le parc est un outil indispensable. Le syndicat mixte s’ouvre à toute la société. Tout le monde peut participer : chasse, pêche, agriculture… Ensuite il faudra convaincre les ministères, le CNPN. Les services de l’état peuvent aider dans l’élaboration du dossier. Il y a eu des débats sur le périmètre du parc : CNPN et région voulaient un périmètre plus grand, le département a réussi à convaincre de la pertinence du périmètre actuel. Un PNR c’est un PEA : partenariat, exigence de qualité, appropriation