La « distanciation » dans le regard cinématographique de Raoul Ruiz
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La « distanciation » dans le regard cinématographique de Raoul Ruiz
DE L’UNITÉ POPULAIRE À LA TRANSITION DÉMOCRATIQUE : REPRÉSENTATIONS, DIFFUSIONS, MÉMOIRES CINÉMATOGRAPHIQUES DU CHILI, 1970-2013 Journées d’étude 9-10 octobre 2013, INHA Université Paris 1 – Panthéon Sorbonne – HiCSA Consuelo Ábalos, Université Lumière Lyon 2 Le labyrinthe de l’exil : la « distanciation » dans le regard cinématographique de Raoul Ruiz Référence électronique : Consuelo Ábalos, « Le labyrinthe de l’exil : la "distanciation" dans le regard cinématographique de Raoul Ruiz », in BARBAT, Victor et ROUDÉ, Catherine (dir), De l’Unité populaire à la transition démocratique : représentations, diffusions, mémoires cinématographiques du Chili, 1970-2013, actes des journées d’étude, Paris, 9-10 octobre 2013. 1 Le 11 septembre 2013, le Chili commémora les quarante ans du coup d’État qui a changé sa trajectoire politique. Les conséquences de cet événement traumatique ont influencé toutes les expressions artistiques, dont le cinéma. Ce dernier, qui est devenu un outil de résistance pour mettre en évidence les ravages de la dictature, a suivi des logiques à peu près homogènes pour aborder les sujets les plus difficiles. Pourtant, dans cet univers, nous trouvons un « déraillement » cinématographique qui soulève en nous une certaine inquiétude. Le portrait de l’une des expériences les plus marquantes de la dictature, l’exil, élaboré par Raoul Ruiz dans Diálogo de exiliados, suscite un malaise jusqu’à nos jours. Les films du réalisateur étaient déjà considérés comme des aves raris dans la cinématographie emblématique de l’Unité populaire : pas assez politiques, pas assez militants pour un membre du Parti socialiste travaillant pour le gouvernement d’Allende. Or Ruiz abordait dans ses films les mêmes problèmes que ses confrères cinéastes : la classe ouvrière, les inégalités entre les couches sociales ou les réformes du gouvernement. Alors, pourquoi a-t-il été perçu comme un élément hors norme de ce cinéma ? Souvent, le contenu de ses films intriguait et laissait le spectateur en plein désarroi du fait de l’ambiguïté de leurs discours et de leurs images. Cette position d’ambigüité a atteint son paroxysme avec son exil en France quand en février 1974, un mois après être arrivé à Paris, Ruiz réalise Diálogo de Exiliados. Ce film, qui aurait pu être l’emblème du cinéma de la Résistance en exil, devient la hantise d’une communauté qui s’est sentie trahie par le récit ironique de sa condition. Si Ruiz s’inspire de Bertolt Brecht et de son Dialogue d’exilés, écrit par le dramaturge allemand en Finlande lors de son propre exil, le réalisateur chilien le prend à contre-pied. Contrairement à ce qui se dégage de l’œuvre de Brecht, le film de Ruiz propose l’exil tel une condition qui ne favorise pas la connaissance et la mémoire du pays quitté, mais plutôt son oubli. Paradoxalement, Ruiz utilise les techniques du théâtre épique de Brecht afin de mettre en avant cette problématique dans Diálogo de exiliados, à travers un texte filmique où la mise en scène et la dramaturgie réussissent à produire un effet d'étrangeté, destiné à perturber en profondeur la passivité du spectateur. Si l’immobilité du spectateur face à l’écran – à la scène, dans le théâtre de Brecht – est ce par quoi opère l’aliénation chez lui, c’est l’interruption des évènements ou l’utilisation de certains procédés qui parviennent à produire une « distanciation » du récit : ce par quoi s’ouvre une voie pour sortir le spectateur de son « ensorcellement », à la faveur d’une mise en évidence des contradictions sociales. Nous analyserons dans ce texte de quelle manière Raoul Ruiz veut pousser le spectateur à la réflexion avec le souci de provoquer chez lui un effet de « distanciation ». C’est-à-dire une découverte – ou éloignement – qui peut inciter le spectateur à réveiller une conscience sur « l’état des choses » au sens social et politique. Nous nous interrogerons sur comment, par cet effet de dépaysement du spectateur, son film arrive à mettre en tension la condition de l’exil, dans le but de mobiliser finalement « politiquement » ses compatriotes. La question qui nous intéresse concerne aussi la prise de position de Raoul Ruiz dans 2 Diálogo de exiliados. Est-elle si ambiguë qu’on la croyait ? Ou bien est-ce que par ces moyennes équivoques, il voile un discours politique univoque ? Des dialogues « bloqués » Le dialogue, c’est l’échange de communication fondamental pour établir des liens sociaux dans une communauté. Mais que se passe-t-il quand celui-ci se trouve bloqué par différents moyens ? Ruiz a exploré ce sujet, en mettant en évidence cette condition d’errance qu’est l’exil, où la langue des interlocuteurs est différente, la culture et la distance physique tellement éloignées des repères de l’exilé, que les conversations incohérentes comblent le quotidien. Le film de Ruiz se structure comme une mosaïque de petites histoires individuelles racontées à travers les dialogues des exilés chiliens arrivés à Paris après le coup d’État. De la même façon que l’avaient déjà fait les protagonistes de l’œuvre de Brecht, Ziffel et Kalle, ayant fuit l’Allemagne Nazie, les exilés chiliens analysent leur condition à travers différentes anecdotes. Néanmoins, leurs discussions se déroulent moins autour de l’idée de « quel beau pays nous aurions, si nous l’avions1 ! », qu’autour des difficultés rencontrées pour subsister. Dans le film, chaque petite histoire, chaque petite conversation est liée aux autres par deux thèmes qui traversent tout le récit. Le premier est la visite à Paris du chanteur chilien Fabián Luna (Sergio Fernández), un partisan du régime du Général Pinochet qui s’est fait enlever « à la chilienne » par un groupe d’exilés. Ce genre d’enlèvement, qui est expliqué par une voix-off, consiste à distraire l’otage par des soirées interminables et de grandes quantités d’alcool, afin qu’il rate ses représentations et se rallie à la cause des exilés. Le deuxième thème qui fait le lien entre les différentes petites anecdotes, c’est le passage de la main à la main d’une enveloppe qui contient de l’argent réuni par une association française chargée d’aider les expatriés chiliens. La diminution progressive de la quantité d’argent contenu dans cette enveloppe est expliquée par chaque détenteur à force de justifications plus ou moins crédibles. L’œuvre est construite à la manière d’une comédie d’intrigues. Les échanges entre personnages, qui dialoguent sans se comprendre, font écho à cet espace plein d’obstacles que devient l’exil grâce à une mise en scène qui suit un motif précis : celui du labyrinthe. Ce motif, défini par Emmanuelle André tel que le « design général » qui sert à « identifier l’idée d’une œuvre à partir des configurations qu’elle propose 2 » parcourt le film comme un « parfum qui flotte, s’efface, réapparaît 3 ». Tous les dialogues, faits de malentendus, sont le reflet de cet état d’esprit troublé, hésitant, jamais rectiligne. État d’esprit qui évidemment ne saurait pas s’exprimer seulement par 1 Bertolt Brecht, Dialogue d’exilés, Paris, L’Arche, 1965, p. 79 Emmanuelle André, Esthétique du motif. Cinéma, musique, peinture, Paris, Presses Universitaires de Vincennes, 2007, p. 14. 3 Ibidem, p. 5. 2 3 le récit. Les « labyrinthes » sont aussi les appartements parisiens où se trouvent « coincés » les Chiliens, des espaces que Ruiz enregistre sans sortie apparente et de telle façon qu’ils suscitent la claustrophobie. Les labyrinthes des mouvements et des espaces Tout au long du film on voit déambuler plusieurs personnages dans ces espaces labyrinthiques où il est difficile de les différencier les uns des autres. On n’entend presque jamais leurs prénoms et certains ne feront qu’une seule apparition. Quelques autres se font plus reconnaissables au fur et à mesure que le film avance. Un exemple de cette caractéristique des personnages se dégage d’une petite séquence, qui nous montre non seulement la précarité dans laquelle vit ce groupe d’exilés, mais encore la promiscuité qui fait fusionner leurs individualités. Dans cette séquence, la quatrième du film, un homme et une femme sont assis de profil sur un canapé. La caméra, qui est à la hauteur des personnages assis, bouge légèrement à gauche pour encadrer un enfant qui fait ses devoirs. La mère de l’enfant entre dans le salon pour récupérer son fils, puis ils sortent. Du fait que la hauteur de la caméra reste la même, le visage de la mère est invisible, et, par conséquent, il sera impossible de la reconnaître dans une scène ultérieure. La caméra pivote vers sa position initiale et un autre personnage entre en scène. Il reste debout, dos à la caméra, tandis que l’homme assis se lève pour lui donner des clés. Le dialogue « sans tête » entre ces deux personnes porte sur les nouveaux arrivants à l’appartement. Ensuite, l’homme qui était assis s’en va et le nouveau venu s’assoit sur le canapé. Un jeu d’échange a eu lieu sans trop d’explication, rendant impossible l’identification des personnages aux yeux du spectateur. N’ayant aucune implication dans le déroulement de la narration, ces personnages auraient une fonction de continuité de mouvement dans des séquences enfermées dans un espace précis. De même, le fait qu’il s’agisse de personnages « interchangeables » les dépossède de leur statut d’individus pour les transformer en masse. Une masse en mouvement qui met en place l’idée d’un flux sans direction définie, et évoquant encore une fois le motif du labyrinthe, sans même recourir aux mouvements de caméra. Nous pouvons distinguer un autre schéma de mouvement mettant en scène le motif du labyrinthe dans la séquence no 9 (fig.1-21). Celle-ci s’articule autour d’une série de conversations entre le chanteur « enlevé », Fabián Luna, et différents camarades qu’il croise dans l’appartement parisien où il est retenu. Suivant un patron répétitif utilisé par le théâtre minimaliste, la chorégraphie du mouvement se répète trois fois avec de légères variations. Ainsi trois personnages différents suivent-ils la même trajectoire pour l’interpeler sur divers sujets concernant le Chili et la dictature installée récemment, tandis que la caméra reste toujours fixée sur le même point, pour pivoter à droite ou à gauche selon le flux de personnages. 4 4 Diálogo de exiliados (Raúl Ruiz, 1974) fig. 1 fig. 2 fig. 3 fig. 4 fig. 5 fig. 6 fig. 7 fig. 8 fig. 9 fig. 10 4 Photogrammes réalisés par l’auteure à partir du DVD édité par Videostar limitada, grâce au soutien du Gobierno de Chile-Consejo Nacional de la Cultura y las Artes, 2007. 5 fig. 11 fig. 12 fig. 13 fig. 14 fig. 15 fig. 16 fig. 17 fig. 18 fig. 19 fig. 20 6 Cette séquence semble consacrée à établir une cartographie des mouvements des protagonistes. Ici, le réalisateur joue avec les profondeurs de plan grâce à l’utilisation des sur-cadrages créés par les encadrements d’une porte et d’une porte-fenêtre. Ruiz délimite alors les déplacements des personnages, cloisonnant leur démarche pour agencer l’espace tel que pourrait le faire le labyrinthe. Dans la première partie, une femme ouvre une porte (nous la nommerons porte A). La caméra la suit vers la droite où elle se met derrière une porte-fenêtre. Celle-ci s’ouvre et on ne voit plus la femme, mais un homme qui sort du cadre aussitôt. La perspective favorisée par cette ouverture laisse le spectateur s’apercevoir de l’amplitude de l’appartement et guide l’entrée du premier interlocuteur. Il interroge Luna sur la façon dont les choses se passent au Chili après le coup d’État et ce dernier essaie de faire un portrait plutôt positif des nouvelles autorités. Or, le ton optimiste change au moment où l’homme qui l’interpelle commence à remettre en question les conditions de travail de Luna en tant qu’artiste. Il l’incite à se rendre compte de la marge bénéficiaire que fait son patron aux dépends de ses performances, et à prendre conscience de sa condition d’exploité. De cette façon, un certain degré d’insatisfaction et un malaise par rapport à ses convictions politiques s’installent dans l’esprit de Fabián Luna. Après la discussion l’homme part vers la gauche et la caméra le suit. Le parcours est alors refait à l’envers, puisqu’il passe devant la porte-fenêtre qu’on avait déjà vue pendant que l’autre homme la refermait et la caméra remet en cadre la porte A du début. La deuxième version de la scène commence suivant le même patron, mais cette fois-ci, les personnages prennent une place différente dans l’espace. L’autre homme s’approche pour discuter avec Luna et lui demande comment il va. Le chanteur, bouleversé par sa nouvelle conscience d’être exploité, se plaint vivement du fait que son patron prenne un pourcentage de bénéfices plus grand, alors que c’est lui la vedette des shows La troisième partie de la séquence commence devant la même porte A d’où est sorti le premier personnage. Encore une fois, ce « rituel » change l’ordre d’apparition des personnages, tout en maintenant le patron de mouvements déjà tracé au cours des deux dialogues antérieurs. C’est la femme qui s’approche du chanteur et Fabián Luna qui continue à durcir son discours récemment acquis contre les entrepreneurs. Pourtant, il dévoile une confiance extrême envers les autorités militaires qui d’après lui mettront fin à ce genre d’abus, révélant ainsi sa naïveté5. Il fait preuve d’une sorte de « fascisme primaire capable de répéter des idées très élémentaires sur la politique [...] avec une attitude très simpliste6 » qui fait contraste avec le cynisme de ce groupe d’exilés dont Ruiz fait le portrait. Ce trait de sa personnalité, presque infantile, ressurgira tout au long du film face aux situations pénibles orchestrées par les camarades exilés. 5 Patricio Gonzáles Ríos « El mal chiste de Raúl Ruiz a los chilenos en el exilio: “Diálogos de exiliados” », El Mostrador, (http://www.elmostrador.cl/cultura/2013/09/18/el-mal-chiste-de-raul-ruiz, consulté le 19 septembre 2013). 6 [F]ascista primario capaz de repetir ideas muy elementales sobre política [...] con una actitud sumamente simplista y sin complicaciones. Le comédien Sergio Fernández cité dans Patricio Gonzáles Ríos, loc. cit. 7 Le ton du discours de Luna change radicalement à partir du moment où la femme sort un micro pour enregistrer leur conversation et lui pose une question sur son état d’esprit. Le fait d’avoir un « témoin » de sa colère change subitement son attitude, qui devient celle d’un artiste soumis et sans opinion, mettant alors en évidence la peur de s’exprimer en toute liberté. Le côté psychologique de ce personnage, mis en relief à la fin de la séquence, fait aussi écho au motif qui imprègne le film. C’est donc grâce aux mouvements de caméra, aux chorégraphies sinueuses des personnages et à leurs dialogues que le réalisateur chilien trouve les moyens de traduire le désarroi de l’exil par des formes filmiques. Les enjeux du regard caméra Un autre élément qui met en évidence le projet de « distanciation », est le regard caméra. Dans plusieurs scènes les comédiens regardent la caméra produisant le même effet que pourrait avoir l’interaction de comédiens sur scène avec le public au théâtre. Ce procédé, qui cherche à éviter que le spectateur n’entre dans l’illusion créée par le medium afin d’obtenir une catharsis, joue un rôle important dans le trouble produit par tout le film. Pourtant, Ruiz le pousse à l’extrême dans Diálogo de exiliados quand il rend possible l’interaction entre son protagoniste et son caméraman. À la fin de l’une des séquences, Fabián Luna regarde par la fenêtre l’air inquiet (fig.22). La caméra s’approche pour un gros plan et l’opérateur lui pose une question sur son état d’esprit. Luna, lui, répond à son interlocuteur en regardant directement la caméra. Il s’agit d’une petite conversation qui dévoile le caractère artificiel du film en unifiant trois réalités : celle du film (la fiction), celle du tournage (le caméraman) et celle du spectateur (assis dans la salle et interpelé directement). Diálogo de exiliados (Raúl Ruiz, 1974) fig.22 Cette façon de briser la convention de la narration classique du cinéma vise aussi à perturber la perception passive du spectateur. Il n’est plus un simple témoin d’une réalité fictive, mais une personne interpellée par l’œuvre. En outre, la communication entre les personnages, bloquée par les dialogues décousus, et leur « interchangeabilité », suscite une impossibilité de s’identifier à eux, pour les acteurs et pour les spectateurs. En effet, une « reproduction qui distancie est une reproduction qui, certes, fait 8 reconnaître l’objet, mais qui le fait en même temps paraître étranger7. » Par conséquent, même si les pénuries de l’exil sont mises en évidence avec une clarté indéniable, l’effet de « distanciation » produit une certaine méfiance de la solidarité qu’une telle condition pourrait soulever. Le texte filmique prend ses distances avec les problèmes émotionnels de l’exil, pour éveiller ainsi une conscience du problème politique chez le spectateur. Ainsi, selon Emmanuel Barot : « Il ne peut plus fuir, se retrancher dans le noir de la salle du cinéma ou dans la berçante illusion de séparation8. » En effet, le film ne laisse personne indifférent, et il a d’ailleurs fait l’objet d’une vive polémique parmi la communauté des exilés chiliens9 lors de sa sortie. Ruiz, luimême, a évoqué qu’au « niveau émotionnel, il y a eu des réactions très négatives, presque violentes10 » parmi ses compatriotes, surtout par rapport aux scènes où l’argent destiné aux réfugiés disparaissait. D’après, Nicoletta Zalatti, Diálogo de exiliados a été attaqué par « des gens sans esprit11 », pour lesquels « "redouter l’ironie c’est craindre la raison" : Cela était plus qu’évident au cours du débat qui a suivi la présentation [des] films [de Ruiz]12. » Nous constatons que le film fournit un outil de recul qui favorise la vision critique d’un événement. Ainsi ouvre-t-il une voie pour discuter autour du sujet, pour prendre position à l’égard de l’exil et du processus politique vécu au Chili. En définitive, si la communauté chilienne ne l’a pas pris comme tel, il semble que la distance temporelle ait changé cette appréciation. Dans un article paru le 18 septembre 2013, dans le journal en ligne El Mostrador au Chili, le protagoniste du film Sergio Fernández s’exprime: « Ce qui me frappe, c’est la quantité de jeunes qui m’en parlent comme d’un film riche d’un point de vue politique [...]. Il me semble particulièrement intéressant qu’ils ne portent pas de jugement sur ce qui a paru si grave à d’autres au moment de sa sortie. Le film est considéré comme une œuvre d’art, un art aigu, pointu, une parodie sociale qui a pris de l’avance sur son temps, comme c’est le cas de l’art en général13.» 7 Bertolt Brecht (Td. Jean Tailleur), Petit organon pour le théâtre, Paris, L’Arche, 1990, p. 57. Emmanuel Barot, Camera Politica. Dialectique du réalisme dans le cinéma politique et militant, Paris, Vrin, 2009, p. 120. 9 Bruno Cuneo, Ruiz. Entrevistas escogidas - Filmografía comentada, Santiago du Chili, Ed. Universidad Diego Portales, 2013, p. 89. 10 Ginette Gervais, « Présence du Chili », Jeune Cinéma no 87, juin 1975, p. 25. 11 Nicoletta Zalatti, « Pesaro a tout cœur », Image et son-Revue cinéma, no 291, décembre 1974, p. 2. 12 Ibid. 13 Me resulta sorprendente la cantidad de jóvenes me hablan de ella considerándola una película rica desde el punto de vista político [...]. Especialmente interesante me resulta que no se enjuicie aquello que para otros fue tan grave una vez que se estrenó. Se le considera obra de arte, un arte agudo, punzante, una parodia social que se adelantó a su tiempo, como lo es el arte en general, Sergio Fernández cité dans Patricio Gonzáles Ríos, loc. cit. 8 9 Bibliographie ANDRÉ, Emmanuelle, Esthétique du motif. Cinéma, musique, peinture, Presses Universitaires de Vincennes, Saint-Denis, 2007. BAROT, Emmanuel, Caméra Politica. Dialectique du réalisme dans le cinéma politique et militant, Vrin, Paris, 2009. BRECHT, Bertolt, Dialogue d’exilés, L’Arche, Paris, 1965. -Petit organon pour le théâtre, (Td. Jean Tailleur), L’Arche, Paris, 1990. CUNEO, Bruno, Ruiz. Entrevistas escogidas-Filmografía comentada, Éd. Universidad Diego Portales, Santiago du Chili, 2013. GONZALES RIOS, Patricio, « El mal chiste de Raúl Ruiz a los chilenos en el exilio: ‘Diálogos de exiliados’ », El Mostrador, http://www.elmostrador.cl/cultura/2013/09/18/el-malchiste-de-raul-ruiz, consulté le 19 septembre 2013. 10