Interview paru dans l`Equipe

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Interview paru dans l`Equipe
PARIS EN LIGNE
! RALLYE-RAID – DAKAR
AUTO-MOTO
QUI M’AIME ME SUIVE…
Le calvaire de Duclos
Amateur promu pilote officiel Aprilia cette année, le Franco-Malien n’a connu que la souffrance
depuis le départ. Jusque dans sa chair. Récit.
SAN SALVADOR DE JUJUY –
(ARG)
Classement
de L’ÉTAPE
de notre envoyé spécial
QUAND LA CAMÉRA de France
Télévisions s’est approchée, nous
étions là, sur la ligne d’arrivée de la
spéciale, à contempler, mal à l’aise,
mal pour lui, sa détresse. Alain
Duclos, un grand gaillard au gabarit
de troisième-ligne, la tête penchée
sur le réservoir de son Aprilia, pleurait. Il ne pouvait dire mot, essayant
simplement de refouler ses sanglots.
Le côté gauche de sa moto arraché et
son bras pendant le long du corps,
douloureux, presque inerte. « Une
chute dans la forêt, finira-t-il par marmonner. À dix minutes d’ici seulement. Une faute de concentration. Si
tu n’es pas dedans à 100 % sur ce
genre de spéciale, tu le paies cash. Et
là, depuis mes ennuis de la première
journée, depuis que j’ai dû renoncer à
mes ambitions, j’ai du mal à rester
concentré… » Et il a remis prudemment les gaz sous le soleil de feu,
tenant son guidon d’une seule main,
espérant qu’il n’y avait « rien de
grave », qu’on pourrait « réparer »…
L’image faisait écho à celle qu’il nous
avait déjà proposée l’avant-veille,
s’enfonçant dans la nuit noire cette
fois, passé dernier des derniers, derrière tous les autres concurrents à
deux ou quatre roues, alors que le
contrôle horaire allait replier son
auvent. Neuf heures quarante de
retard, d’entrée et en 192 km, pour
« une pièce à deux euros », pestait-il,
une rondelle que son mécano avait
oublié de remettre sur le moyeu
arrière, grippant sa machine, rafistolée seul dans la cabane d’un accueillant peon. Son Dakar 2011 sombrait
au moment où il commençait…
3e étape (San Miguel de Tucuman-San Salvador de Jujuy),
500 km de spéciale (521 km
pour les motos).
AUTOS
1. Al-Attiyah - Gottschalk (QATALL, Volkswagen), 3 h 42’20’’ ;
2. Sainz-Cruz (ESP, Volkswagen), à
25’’ ; 3. Peterhansel-Cottret
(BMW), à 59’’ ; 4. Holowczyc-Fortin (POL-BEL, BMW), à 5’30’’ ;
5. De Villiers-Von Zitzewitz (AFSALL, Volkswagen), à 5’53’’ ; 6. Miller-Pitchford (USA-AFS, Volkswag e n ) , à 9 ’ 3 5 ’ ’ ;
7. Terranova-Palmeiro (ARG-POR,
BMW), à 10’27’’ ; 8. NovitskiySchulz (R US-ALL, BMW), à
10’27’’ ; 9. Chichérit-Périn
(Mini), à 13’26’’ ; 10. Spinelli-Haddad (BRE, Mitsubishi), à 18’20’’ ;
11. Roma- Picard (ESP, Nissan),
à 18’53’’ ; ... 14. Lavieille-Polato (Nissan), à 24’08’’ ; 15. Gordon-Walch (USA, Hummer),
à 25’32’’, etc.
MOTOS
1. Coma (ESP, KTM), 4 h 18’55’’ :
2. Despres, à 2’21’’ ; 3. Gonçalves (POR, BMW), à 3’36’’ ; 4.
Pain (Yamaha), à 4’34’’ ; 5. Faria
(POR, KTM), à 5’46’’ ; 6. Rorigues
Filho (BRE, BMW), à 7’02’’ ; 7.
Viladoms (ESP, Yamaha), à 8’22’’ ;
8. Rodrigues (POR, Yamaha), à
9’18’’ ; 9. Casteu (Sherco),
à 10’01’’ ; 10. Pedrero Garcia (ESP,
KTM), à 10’53’’ ; etc.
SAN SALVADOR DE JUJUY, HIER. – À la force du courage, Alain Duclos a réussi hier soir à rejoindre l’arrivée
de la 3e étape pour immédiatement prendre la direction de l’infirmerie (illustration ci-dessous).
(Photos Stéphane Mantey/L’Équipe)
FOOTBALL, Premier League
1,38
Wolverhampton - Chelsea
Chelsea
SI ARSENAL ne veut pas se laisser distancer par… Stupide début de
phrase. Ce n’est pas parce qu’Arsenal ou quiconque ne veulent pas se
laisser distancer par X, Y ou Z qu’ils gagneront. Vouloir, en sport
comme dans trop de domaines, ce n’est pas toujours pouvoir. Disons
donc plutôt qu’Arsenal peut ne pas se laisser distancer par
Manchester City et qu’il a les moyens de remettre à sa place le
nouveau riche et ambitieux club mancunien, parvenu dans la cour des
grands. Chelsea, de son côté, n’est pas au mieux. Ça arrive aux
meilleurs… Mais, en déplacement à Wolverhampton, qui porte bien le
bonnet d’âne et qui n’a donc rien d’effrayant, Chelsea est capable de
reprendre confiance en lui, de remonter à la surface, même si certains
des prétendants au trône (anglais) voudraient bien le voir se noyer.
LA COTE (PMU)
MISE (avant 20 h 45)
de notre envoyé spécial
« C’EST DU DAKAR MUY AUTENTICO ! » Le cri du cœur
est de Marc Coma à sa descente de machine. Bénéficiant de
la première erreur de navigation de Cyril Despres, « plus
concentré sur le public, nombreux, que sur le road-book en
début de spéciale » et exploitant au mieux la puissance de sa
KTM, le Catalan a repris du temps au Français. « C’était dur,
c’était long (521 km, coupés en deux parties), c’était varié,
c’est bon de gagner ce genre d’étape », avouait le vainqueur
2009. Derrière, ce n’est pas encore le désert, notamment
avec un bon Olivier Pain, joli quatrième : « Ma nouvelle
Yamaha marche fort, j’espère titiller les meilleurs jusqu’au
bout ! » Mais le duel attendu, entre les deux motards qui se
sont partagé les cinq dernières éditions, se dessine.
En autos, les choses sont un poil plus complexes, en apparence, avec un trio de pointe qui « s’entrebat » déjà entre
hauts et bas. Hier, le haut était pour Nasser al-Attiyah. Mais
MOTOS
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4e
SAN SALVADOR DE J. (ARG) - CALAMA (CHL) étape
Liaison
le jovial Qatarien ne rigolait pourtant pas du tout : « J’aurais
pu engranger une bien plus belle avance si je n’avais pas
encore connu des problèmes de puissance, comme la
veille ! » Et, se moquant des comparaisons chronométriques, il renvoyait son auditoire vers les ingénieurs de
Volkswagen : « Je me fiche des écarts ! L’urgence, c’est que
le team règle ce souci ! »
À ses côtés, le visage rougi par la tension tout autant que par
la chaleur, Carlos Sainz s’estimait heureux bien que légèrement dominé : « Ce n’était pas facile d’ouvrir aujourd’hui,
nous avons commis une petite erreur de navigation que nous
avons pu partiellement rattraper sur la fin. » Quant au troisième protagoniste, Stéphane Peterhansel, il reste à l’affût
malgré un souci voisin : « Nous avons eu quelques hésitations avec Jean-Pierre (Cottret, son copilote), qui nous ont
coûté un peu de temps. On limite encore la casse, reste à
identifier ce qui nous manque pour passer devant. » À deux
contre un, le match VW-BMW est lancé. – P. Laf.
Spéciale
554 km 207 km
Les concurrents quittent
l’Argentine pour le Chili. Ce
changement de pays marquera
aussi l’entrée dans le désert
d’Atacama. Identique pour tous
les véhicules, la spéciale
empruntera un terrain
caillouteux. En attendannt les
premières dunes du lenddemain
TOT
OTAL
761
1. Despres, 9 h 38’58’’ ; 2. Coma,
à 14’’ ; 3. Faria, à 9’38’’ ; 4. Gonçalves, à 10’43’’ ; 5. Pain, à 16’21’’ ;
6. Lopez Contardo, à 18’21’’ ;
7. Rodrigues, à 19’21’’ ; 8. Street,
à 20’50’’ ; 9. Casteu, à 21’41’’, etc.
Arica
Calama
Ca
alama
ama
San Salvador
de Jujuy
Antofagasta
Copiapo
C
Ch
Chilecito
San Miguel
de Tucuman
Cordoba
Saan Ju
Juan
SANTIAGGO
Victo
tor
oria
BUEENOS
EN
AIR
IRRES
I DEUX BLESSÉS EN CAMION. – Le pilote et l’un des copilotes d’un
camion tchèque ont été gravement accidentés. Martin Kolomy et Jaroslav
Lamac ont été hospitalisés à Salta avec des traumatismes rachidiens, et le
second présentant quelques signes neurologiques. Mais les deux sont
conscients et le pronostic vital n’est pas engagé.
I IRC – RALLYE MONTE-CARLO :
KUBICA N’Y SERA PAS. – Présent
sur la première liste des engagés
diffusée par l’Automobile Club de
Monaco, le pilote Lotus Renault GP
Robert Kubica ne figure pas sur la
liste définitive rendue publique en
début de semaine. Le vainqueur
sortant Mikko Hirvonen absent, c’est
le champion en titre de
l’Intercontinental Rally Challenge
Juho Hänninen (Skoda) qui hérite du
numéro 1. Le numéro 100 de cette
centième édition a été réservé à un
illustre monégasque, le copilote de
Sébastien Loeb, Daniel Elena,
engagé au volant d’une Citroën
DS 3.
« Un sport de déménageur »
AU LARGE
DE GIBRALTAR,
À BORD DE
« VIRBACPAPREC »,
HIER. –
Le boulot
n’ayant pas
manqué, Loïck
Peyron n’a pas
encore eu trop
l’occasion
de profiter
de son hamac.
(Photo
VP Sailing Team)
LOÏCK PEYRON, coskipper de « Virbac-Paprec », raconte la fatigue engendrée par les efforts
pour mener la flotte après quatre jours de mer.
Après, heureusement, la tactique et
la stratégie l’ont emporté. On a eu un
peu de chance, il en faut toujours !
– Êtes-vous soulagés d’être
en Atlantique ?
– Ah oui, ça fait du bien, c’est ce
qu’on se disait avec “JP” au lever du
soleil : il y a de l’eau à courir sous la
quille et devant les yeux et enfin les
évolutions météo se passent de
manière un peu plus régulière, on a
le temps d’anticiper de manière plus
MERCREDI 5 JANVIER 2011
lisible. Alors qu’en Méditerranée, on
ne sait jamais ce qui va nous arriver,
d’ailleurs il nous arrive toujours ce
que l’on n’attend pas. On va enfin se
reposer un peu.
– Quelle est la stratégie à
venir ?
– La suite s’annonce un peu compliquée mais relativement visible avec
quelques points un peu délicats. On
va franchir une dépression au large
des Açores, on n’est pas encore sous
son influence mais ça va venir. Donc,
on aura je ne sais combien de virements et de manœuvres à faire dans
les jours qui viennent. On va faire
quelques dérapages contrôlés vers
l’ouest. On a de fortes chances de se
rapprocher de Madère, car je ne crois
QUI M’AIME ME SUIVE…
Emmanuel BOJAN
TENNIS, ATP Doha
1,45
Garcia-Lopez - Marchenko
Garcia-Lopez
FOOTBALL, Premier League
1,70
Newcastle - West Ham
Newcastle
LE TENNIS, en janvier, c’est plutôt à éviter, tant les états de
forme diffèrent avant le premier baromètre, l’Open d’Australie.
Mais tentons un coup, droit de préférence. Facile vainqueur au
premier tour du tournoi de Doha de Mikhail Kukuchkine, étoile
montante de la fin de saison dernière, Guillermo Garcia-Lopez
devrait se débarrasser de l’Ukrainien Ilia Marchenko. En football,
Newcastle n’a toujours pas récupéré Hatem Ben Arfa, mais le
nouvel international anglais Andy Carroll peut suffire à venir à
bout de Hammers plus que mal à l’aise hors de leurs bases.
LA COTE (Sajoo)
MISE (avant 13 h 30)
2,47
10
GAIN
24,70
(Bernard Papon/L’Équipe)
Andrew Caroll.
LES COMBIS…
… PÉPÈRE
FOOTBALL, Super League
1,29
AEK Athènes - Kerkyra
AEK Athènes
FOOTBALL, Super League
1,18
Olympiakos Le Pirée - Iraklis
Olympiakos Le Pirée
BASKET, Lega A
1,25
Milan - Juve Caserte
Milan
pas trop à la théorie de passer au ras
des côtes marocaines.
– C’est quoi cette histoire
de hamac ?
– (Il bâille.) La bannette de JeanPierre, qui consiste en un matelas
posé par terre est très bien, mais
prendre un peu d’altitude ne peut
pas être néfaste. Pour l’instant, ce
hamac de 50 grammes en nylon a au
moins l’utilité de servir de grand sac
horizontal pour ranger les duvets
afin qu’ils soient au sec. Je dois
avouer, pour avoir commencé une
sieste ce matin (hier), que c’est pas
mal. »
(*) Déplacer le matériel pour maintenir le
bateau à plat et ainsi augmenter sa puissance.
1,90
10
CLASSEMENT
POSITIONS (hier à 20 heures) : 1. Dick-Peyron (Virbac-Paprec 3), à 23 907 milles de l’arrivée ;
2. Desjoyeaux-Gabart (Foncia), à 73 milles des leaders ; 3. Wavre-Paret (SUI, Mirabaud),
106 m. ; 4. Pella-Ribes (ESP, Estrella-Damm), à 116 m. ; 5. Herrmann-Breymaier (ALL-USA, Neutrogena), à 161 m. ; 6. Caffari-Corbella (GBR-ESP, Gaes), à 163 m. ; 7. De Pavant-Audigane
(Groupe-Bel), à 179 m. ; 8. Le Cam-Garcia (ESP, Président) et Martinez-Fernandez (ESP,
MAPFRE), à 186 m. ; 10. Mumbru-Sanmarti (ESP, We-Are-Water), à 230 m. ; 11. Rivero-Piris
(ESP, Renault) et Marin-Aglaor (ESP, FMC), à 233 m. ; 13. Merediz-Palacio (ESP, Central-Lechera-Asturiana), à 234 m. ; 14. Verbraak-Meiklejohn (HOL-NZL, Hugo-Boss), à 273 m.
1 mille égale 1,852 km.
GAIN
19
… AUDACIEUX
TENNIS, ATP Brisbane
1,75
Baghdatis - Kubot
Kubot marque
plus de 10,5 jeux dans le match
TENNIS, ATP Brisbane
1,85
Ebden - Istomin
Istomin gagne 2 sets à 0
Iquique
BATEAUX ! BARCELONA WORLD RACE
À la vacation, hier midi, Loïck Peyron (51 ans) n’a pu réprimer plusieurs bâillements. « Pardon, ma maman ne serait pas contente. » C’est qu’avec JeanPierre Dick, le skipper de Virbac-Paprec, ils n’ont pas chômé pour s’extraire de
la Méditerranée et passer le détroit de Gibraltar en tête, à la faveur d’une
option le long des côtes marocaines.
GAIN
24,20
LA COTE (Eurosportbet) MISE (avant 16 h 15)
! http://lequipe.hy.pr/duclos
ARGENTINE
SAN SALVADOR DE JUJUY –
10
Classement
GÉNÉRAL
1. Sainz-Cruz, 9 h 12’05’’ ; 2. AlAttiyah - Gottschalk, à 3’34’’ ;
3. Peterhansel-Cottret, à
4’19’’; 4. De Villiers-Von Zitzewitz,
à 16’57’’ ; 5. Holowczyc-Fortin,
à 21’49’’ ; 6. Terranova-Palmeiro,
à 29’07’’ ; 7. Novitskiy-Schulz,
à 39’05’’ ; 8. Spinelli-Haddad,
à 48’22’’ ; 9. Roma-Picard,
à 54’53’’ ; 10. Lavieille-Polato,
à 57’55’’ ; … 12. Miller-Pitchford,
à 1 h 05’53’’ ; 14. ChicheritPérin, à 1 h 22’35’’ ; 15. GordonWalch, à 1 h 32’42’’, etc.
PATRICK LAFAYETTE
Duel Despres-Coma en moto, triangulaire Sainz - Peterhansel Al-Attiyah en autos : la course prend forme.
– Il y a eu de la grosse bagarre partout, pour tout le monde, avec des
hauts et des bas. Nous avons tiré un
peu sur les réserves. Il a fallu énormément manœuvrer, dans toutes les
conditions, pas assez fortes d’ailleurs. Avec ce fameux matossage (*), on est encore en train de
remuer des sacs et des caisses, c’est
vraiment un sport de déménageur !
Arsenal - Manchester City
Arsenal
AUTOS
limitée à 450 cm3), ce sera un jeu de
chiens fous. »
Le jeu s’est transformé en désillusion.
S’il reste dans la course, Alain trouvera peut-être les ressources de revenir
devant. Sinon, il aura pour la première
fois de sa carrière, enfin, toute une
saison de Coupe du monde de rallyeraid pour se refaire une santé morale
et sportive. Il l’avait mérité.
2011 pourrait se terminer alors beaucoup mieux que cette chienne de
« pièce à deux euros », tombée
dimanche du mauvais côté, l’a lancée.
CHILI
stars de KTM. Jusqu’à sa sixième
place de l’an dernier, qui lui permet de
décrocher un contrat de deux ans
dans le Team Giofil Aprilia.
« Mais, pour l’instant, je ne peux pas
lâcher mon boulot de conducteur de
travaux dans le génie civil, expliquait
ce Bordelais d’adoption. J’ai un deal
avec mon employeur, qui me laisse du
temps libre. Je sais que j’arrive à la
croisée des chemins… »
Son chemin a donc croisé la poisse en
ces premiers jours de 2011. À trenteneuf ans, c’est sûr, voilà un précieux
temps de perdu. Surtout s’il n’a pu
repartir du bivouac ce matin. Vers le
Chili, dont il attendait tant : « J’aime
le désert, j’aime la nav’, annonçait-il.
Mais je sais qu’il va falloir se méfier du
début d’épreuve : avec la nouvelle
donne dans la catégorie (cylindrée
Ça se décante
« COMMENT S’EST PASSÉ le
début de course ?
FOOTBALL, Premier League
1,75
2,42
« J’ai rêvé du Dakar
à dix ans »
Le contraste de ce double malheur
était émouvant avec cet après-midi
ensoleillé à Buenos Aires, à la veille
du grand départ, quand l’équipe Aprilia avait convié la presse. Alain Duclos
rayonnait d’être de la fête des pilotes
officiels, ayant même glissé son
casque dans une housse pour ne pas
risquer de le rayer et pour poser fièrement avec. Il avait alors doucement
déroulé son histoire, exemplaire, de
celles qui mettent l’espoir au cœur de
tous les amateurs.
« J’ai rêvé du Dakar dès mes dix ans,
quand il a fait étape chez moi, dans
mon village du nord de la Côte
d’Ivoire. Et dix-sept ans après, je le
réalisais ! » S’ensuivent quelques
résultats prometteurs pour cet enfant
d’un mariage mixte, son professeur
de père, Français, ayant épousé une
Malienne. Il compensait son manque
de moyens, endetté pour s’offrir des
bécanes compétitives, par sa foi, et
surtout un formidable talent. Avec en
point d’orgue une victoire d’étape
dans sa ville natale, Bamako au Mali,
devant ses parents en 2006.
Repéré par ses rivaux, et après un gros
crash en 2007 (« Je m’étais enflammé ! » reconnaît-il), avec perte de
connaissance et poumon perforé, il
est vite engagé comme « porteur
d’eau » par Cyril Despres, l’une des
Bernard DOLET
LA COTE (PMU)
MISE (avant 10 heures)
3,24
10
GAIN
32,40
LA CHRONIQUE DU JOUEUR
Le revoir pour le croire
NOUS NE PRENDRONS pas
d’exemples concrets. Nous avons
tous nos propres souvenirs, sans
avoir à aller puiser bien loin dans le
temps… Ah ! la perte d’un pari à
cause d’un seul match de football,
d’une faute d’arbitrage énorme
ayant faussé l’issue d’une rencontre,
d’une expulsion imméritée… Ah ! le
beau rapport qui nous passe sous le
nez… Que nous reste-t-il alors ? Les
yeux pour pleurer. Et voir, revoir le
fait de jeu ahurissant qui a entraîné
un échec que nous ne méritions pas.
Oui, le revoir pour le croire… Comment le parieur pourrait-il évacuer
cette frustration qui anéantit assez
fréquemment son moral ? En faisant
appel, on l’a déjà dit et redit dans ces
colonnes, à la vidéo. Michel Platini,
entre autres, y est opposé. Il a ses
arguments. Mais il devrait penser
également aux parieurs qui, de plus
en plus nombreux au fil du temps,
demanderont des comptes un jour
Les cotes que nous vous proposons
ne sont pas fixes et sont donc sujettes
à fluctuation.
Celles mentionnées datent de la veille,
en fin de journée.
aux organisateurs d’événements
sportifs. Aux courses de chevaux,
des enquêtes sont parfois ouvertes
sitôt le poteau d’arrivée franchi. Elles
servent à réparer une ou des fautes
que les juges n’auraient pas vues en
direct et sur laquelle ou lesquelles les
commissaires plancheront en délivrant assez rapidement leur verdict.
Celui-ci débouchera sur un changement d’arrivée ou pas. L’exemple des
courses hippiques (même si tout n’y
est pas parfait, car les commissaires
restent des êtres humains pouvant
mal interpréter une image ou des
allures) devra être suivi par le football. Il y va de la crédibilité de ce
sport, du respect de ses acteurs, de
son public, de ses partenaires et du
respect de ceux qui engagent des
paris sur des matches. Et si c’était
grâce aux paris sportifs que l’arbitrage vidéo finissait par entrer dans
le football ?
BERNARD DOLET
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statistiques
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Appelez le 09 74 75 13 13 (appel non surtaxé).
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