FR@NCE-BIRM@NIE - Ambassade de France en Birmanie
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FR@NCE-BIRM@NIE Lettre d’information de l’Ambassade de France en Birmanie www.ambafrance-mm.org Numéro 9 Mai 2012 EDITORIAL Décidée le 23 avril par le Conseil des Affaires étrangères de l’Union européenne, la suspension des mesures restrictives à l’égard de la Birmanie était attendue de longue date. Il s’agit, comme la France l’avait souhaité, d’une décision adaptée et proportionnée au contexte birman. Adaptée car elle répond de manière forte – la suspension concerne l’ensemble des mesures restrictives à l’exception de l’embargo sur les armes- à la transition démocratique engagée par le président Thein Sein et aux nombreuses étapes positives que la Birmanie a franchi depuis un an. Proportionnée car elle témoigne de la volonté de l’Union européenne de rester vigilante sur l’évolution du processus en cours tout en ouvrant de nouvelles perspectives. La nécessaire vigilance concerne les problèmes qui restent en suspens : le maintien en détention d’un certain nombre de prisonniers politiques et la poursuite des affrontements entre l’armée et la minorité des Kachins notamment, domaines dans lesquels nous souhaitons que l’ensemble des parties en présence trouvent rapidement des solutions dans l’intérêt du peuple birman. De ces solutions dépendra la nouvelle étape que l’Union européenne sera amenée à franchir. La décision du Conseil a été adoptée pour un an. A l’expiration de ce délai, le régime des SOMMAIRE Le consulat vous informe …………………….page 3 Rubrique santé …………………….page 5 Les rendez-vous de l’IFB ………….…………page 6 La page du Service Economique……...page 8 Aide et développement ………………….....page 9 Chroniques birmanes …………………….page 10 Associations …………………….page 12 Calendrier …………………….page 13 Petites annonces …………………….page 13 1 sanctions sera levé, sauf décision explicite contraire de la part du Conseil. D’ici avril 2013, celui-ci est libre de lever les sanctions par anticipation ou de les rétablir, en fonction de l’évolution de la situation en Birmanie. Cette décision ouvre une ère nouvelle pour notre coopération. L’Union européenne qui a inauguré, le week-end dernier, une délégation à Rangoun, a décidé de consacrer de nouveaux moyens à la Birmanie. Il en va de même de la France qui est le second pays contributeur net du budget communautaire. Une délégation du Ministère de l’Economie et des Finances participera dans quelques jours à Mandalay à une réunion des bailleurs d’aide au cours de laquelle sera évoquée la question de la dette birmane. Au même moment, l’Agence Française pour le Développement (AFD), désormais autorisée à intervenir en Birmanie, effectuera une première mission d’expertise pour identifier les secteurs dans lesquels elle sera amenée à intervenir : l’agriculture et la santé constitueront dans ce cadre des priorités. La décision européenne ouvre également des perspectives pour nos entreprises aujourd’hui invitées à s’impliquer dans le développement économique de la Birmanie à une condition toutefois, soulignée par le Conseil européen: que cette démarche soit compatible avec la promotion des normes les plus exigeantes en matière d’intégrité et de responsabilité sociale des entreprises (RSE). Essentielle pour la France, cette dimension est l’occasion de rappeler que la promotion des droits de l’homme et de la démocratie d’une part, et la valorisation de nos savoir-faire économiques d’autre part, loin de s’opposer, relèvent dans les mêmes conditions et de manière complémentaire de la défense des intérêts français en Birmanie. Thierry Mathou Ambassadeur 2 Le consulat vous informe RESULTATS DU 1ER TOUR DE L’ ELECTION PRESIDENTIELLE DU 22 AVRIL 2012 Bureau de vote de RANGOUN : RÉSULTATS TOUTES CIRCONSCRIPTIONS Français ETABLIS HORS DE France Nombre d’électeurs inscrits 145 Nombre de votants : 108 74,48 % 409.485 39,05 % Bulletins blancs ou nuls 0 0% 4.428 1,08 % Exprimés 108 100% 405 057 98,92 % 1.048.719 Nombre de suffrages exprimés par candidat : JOLY Eva LE PEN Marine SARKOZY Nicolas MELENCHON Jean-Luc POUTOU Philippe ARTHAUD Nathalie CHEMINADE Jacques BAYROU François DUPONT-AIGNAN Nicolas HOLLANDE François TOTAL Nombre % Nombre % 15 7 40 12 2 0 0 4 0 28 108 13,89 % 6,48 % 37,04 % 11,11 % 1,85 % 0% 0% 3,70 % 0% 25,93 % 100 % 22 067 24 096 153 749 33 605 2 849 1 143 1 464 46 065 5 175 114 844 405 057 5,45% 5,95% 37,96% 8,30% 0,70% 0,28% 0,36% 11,37% 1,28% 28,35% 100,00 % Tous les résultats par pays sont disponibles sous le lien suivant : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/les-francais-a-l-etranger/elections-2012-votez-a-l-etranger/election-presidentielle/article/resultatsprovisoires-des-votes Le second tour de l’élection présidentielle aura lieu le dimanche 6 mai. Le bureau de vote sera ouvert de 8h00 à 18h00 à l’ambassade. Un courrier vous sera adressé quelques jours avant le scrutin. 3 PROCURATIONS Si vous pensez être absent le jour du vote, faites établir une procuration ! - Le mandant et le mandataire doivent être inscrits sur la même liste électorale (consulaire ou d'une commune française). - Les procurations peuvent être établies pour un tour de scrutin, pour les deux tours de scrutin ou pour tous les scrutins pour lesquels le vote par procuration est possible, et ce pour une durée pouvant aller jusqu’à trois ans. - Les procurations doivent être établies en personne à la section consulaire, elles peuvent être établies jusqu’au vendredi précédent le vote pour une procuration à l’étranger (pour la France, prévoyez les délais d’acheminement d’un courrier recommandé) Calendrier des élections Présidentielles : 2ème tour : dimanche 6 mai 2012 Députés représentant les Français de l’étranger * : 1er tour : dimanche 3 juin 2012 2ème tour : dimanche 17 juin 2012 * Compte tenu de l’état du réseau, le vote par internet ne sera pas mis en œuvre en Birmanie pour les législatives Messages internet des candidats aux élections présidentielles et législatives : la mise au point de la CNIL. De nombreux compatriotes résidant à l'étranger ont réagi à l'envoi sur leur boîte mail de messages provenant de partis politiques ou de candidats à l'élection présidentielle ou aux élections législatives à l'étranger, en les considérant comme intrusifs. La CNIL, Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés, a été associée dès le départ à la mise en place des élections à l'étranger par le Ministère de l'Intérieur et par le Ministère des Affaires Etrangères et Européennes. Dans ce cadre elle a mis en ligne un observatoire des élections 2012 avec une page spéciale pour que les électeurs puissent faire part de leurs témoignages. Le débat électoral, gage de démocratie, est plus difficile à organiser à l'étranger où les tractages, meetings, spots sur les médias locaux sont souvent impossibles voire interdits par les autorités locales. En revanche, comme le prévoit la règlementation, les candidats disposent des adresses mail des électeurs inscrits sur les listes électorales consulaires. Toute personne souhaitant en savoir plus sur ces questions est invitée à le faire en consultant les sites Internet suivants : http://s3s-main.net/l2/66mAweWeo9/62225/2639088823.html (Pour découvrir sur le site de la CNIL le cadre réglementaire dans lequel ces messages peuvent être transmis). http://s3s-main.net/l2/66mAweWeo10/62225/2639088823.html (Pour signaler à la CNIL des abus éventuels). 4 Rubrique Santé Changements Climatiques Quels impacts sur la santé pour le futur ? L’arrivée des grandes chaleurs qui précèdent en Birmanie la saison des pluies est l’occasion pour le Dr Cattin, médecin référent de l’ambassade, de faire un point sur l’impact du climat sur la santé. Même s’il est difficile d’établir des liens de causalité directe entre le changement climatique, phénomène de long terme, et les fluctuations météorologiques qui s’inscrivent plutôt dans le court terme, on peut d’ores et déjà anticiper les conséquences du réchauffement de la planète suscité par l’intensification de l’activité humaine: vagues de chaleur ; montée du niveau des eaux, augmentation des précipitations, perturbations météorologiques (cyclones et tempêtes) dont la Birmanie est déjà coutumière, mais aussi paradoxalement raréfaction des ressources en eau potable qui existe même dans les pays de mousson comme l’illustre le cas de la « dry zone » birmane. Ces phénomènes ne sont pas sans incidences sur la santé humaine. Le nombre de personnes qui n’auront pas accès à de l’eau potable en quantité et qualité suffisante va doubler dans le monde d’ici 2050, ce qui devrait entrainer une augmentation considérable des maladies diarrhéiques. Le changement des schémas de précipitations devrait modifier l’agriculture et accroître le risque de malnutrition. L’augmentation de la concentration d’ozone et d’allergènes respiratoires devrait entraîner une recrudescence de maladies comme l’asthme et les insuffisances respiratoires chroniques. Avec la multiplication des vagues de chaleur, le nombre de personnes souffrant d’insuffisance cardiaque, d’infarctus du myocarde et d’accidents vasculaires cérébraux progresseront régulièrement. Les maladies transmises par des vecteurs du type moustiques ou tiques seront profondément influencées par le réchauffement climatique. Le paludisme et la dengue devraient continuer à s’étendre et apparaître dans de nouveaux territoires. Enfin il faut s’attendre à l’émergence d’épidémies « inconnues » en raison de la modification importante de l’environnement naturel et de la mise en circulation de nouveaux virus liée à la mutation de la canopée tropicale. En dehors de tout catastrophisme, force est de constater que si ces phénomènes ne sont susceptibles de n’épargner aucune région, certaines sont plus exposées que d’autres. Sur le plan géographique, les zones les plus vulnérables sont les petites îles et les terres au niveau de la mer qui seront touchées très rapidement par la montée des eaux -à l’instar de l’archipel des Mergui- la salinisation de l’eau potable ainsi que l’augmentation de la fréquence des tempêtes tropicales. Les populations des grands centres urbains tropicaux seront de plus en plus touchées par les vagues de chaleur, les inondations et l’aggravation de la pollution de l’air et de l’eau. De façon paradoxale et injuste, ce sont les populations pauvres et en particulier les enfants des pays en voie de développement, qui ont pourtant le moins contribué à l’émission des gaz à effets de serre, qui sont les plus exposées. Déjà confrontée à des conditions naturelles difficiles, la Birmanie constitue dans ce contexte un pays « à risques ». Prévenir et soigner les effets néfastes des brusques montées de température y est d’ores et déjà une nécessité à prendre au sérieux. « Les coups de chaleur » sont fréquents en Birmanie à cette période de l’année. Les enfants et les jeunes adultes sont particulièrement vulnérables notamment lors des activités physiques mais aussi des longs trajets en voiture sans climatisation. Les symptômes sont les suivants : - Température corporelle supérieure ou égale a 40ºC (thermomètre rectal) - Mal de tête, confusions, hallucinations et dans les cas majeurs, coma. - Respiration rapide et superficielle, peau rouge et sèche, crampes musculaires, diarrhées. En cas de « coup de chaleur », il faut rapidement faire baisser la température corporelle en dessous de 40ºC en suivant le protocole suivant: - Enlever les vêtements et mettre la personne a l’ombre dans un endroit aéré (ventilateur) ou dans une pièce climatisée ; - Refroidir le corps avec une douche froide (rarement disponible en pays chaud) ou mettre des bouteilles glacées (ou glace dans une serviette éponge) autour du cou, aux plis axillaires et inguinaux ; - Donner à boire de l’eau fraîche et ou de préférence une boisson isotonique comme le « 100 plus »; - Si la personne devient inconsciente, il faut la mettre en position latérale de sécurité ; - Ne pas administrer du café et ou des boissons alcoolisées. La prévention est simple: il faut éviter de pratiquer des sports en pleine journée lors des périodes chaudes, boire suffisamment de l’eau et des boissons isotoniques et porter des vêtements légers. Lorsque les premiers signes d’un coup de chaleur arrivent, comme les crampes musculaires ou les maux de tête, il convient d’arrêter immédiatement tout effort, et de se mettre au frais en s’hydratant. 5 Les rendez-vous de l’Institut français Agenda culturel de l’Institut français – Mai 2012 Exposition des œuvres de Richard Texier - Atelier Nomade Birmanie Peintre et sculpteur français reconnu internationalement, Richard Texier a toujours cherché à renouveler son imaginaire à travers des ateliers nomades. Cette stratégie de création qui l’a conduit de Moscou à Shanghai en passant par New York, consiste à travailler sur un site totalement nouveau, pour créer un ensemble d’œuvres qui, inspirées par le lieu, constituent une suite identitaire. Durant tout le mois d’avril, Richard Texier a installé son atelier à Rangoun au Governor’s Residence. Ses œuvres seront présentées jusqu’au 10 mai avant de rejoindre la France où elles créeront l’évènement à l’occasion de plusieurs expositions. Governor’s Residence : Exposition jusqu’au 10 mai 2012 Concert de Laurent Couson Laurent Couson exerce les différentes professions de compositeur, arrangeur, auteur, pianiste et chef d’orchestre. En tant qu’arrangeur et pianiste, il a enregistré ou s’est produit avec notamment Quincy Jones, Dee Dee Bridgewater, Liane Foly, ou Michel Fugain … Laurent Couson présentera un concert solo où il évoque les femmes, toutes les femmes avec tendresse, humour et autodérision. Le Parisien: Une musique à donner le frisson, une ferveur qui fait monter l’émotion dès les premières mesures de chaque air. The Independent Post: Triomphe surtout fait à la création de Laurent Couson dont l’œuvre a fait l’unanimité, par sa digne lignée de la musique française, sa richesse d’invention, de ton et de rythme. Salle de bal du Strand Hotel Vendredi 11 mai, 18h30 6 Atelier photo de Christophe Loviny Cet atelier, destiné aux professionnels et aux étudiants dans les domaines de la photographie, de la vidéo et du multimédia, permettra à ses participants de progresser dans l’apprentissage de la photographie et du multimedia en réalisant un court film photographique. Les meilleurs travaux seront projetés en public à l’occasion du prochain Festival de la Photo de Rangoun placé sous le haut patronage d’Aung San Suu Kyi. Salle de lecture de l’Institut Entretiens de sélection les 7 et 8 mai – Ateliers du 9 au 16 mai Atelier photo et multimédia, niveau avancé, du 9 au 16 mai. Exposition de photos sur la campagne d’Aung San Suu Kyi Aung San Suu Kyi: Les Routes De La Démocratie. Trois jeunes photographes récemment primés au Festival de la Photo de Rangoun, Pyay Kyaw Myint, Minzayar et Aung Pyae ont suivi Aung San Suu Kyi pendant toute sa campagne à travers le pays. Ces photos sont parues dans la presse internationale, notamment en France dans Le Monde, Paris-Match et Point de Vue. Crédit photo : PYAY KYAW MYINT/JAZZ EDITIONS Direction artistique: Christophe Loviny. Salle de lecture et jardins de l’Institut Vernissage le 17 mai, 18h00 – Exposition du 17 au 25 mai 2012 7 La page du service économique Flottement du Kyat : première véritable réforme économique. -Un test réussi démontrant pour la première fois de manière concrète la volonté de réformes économique du gouvernement. Dès les premiers signes d’ouverture économique donnés par le nouveau gouvernement, l’unification des taux de change et des monnaies en circulation était apparue comme le préalable à toute réforme d’envergure. En effet, jusqu’au 1er avril dernier, la Birmanie entretenait un régime de taux de change multiples où coexistaient plusieurs taux de change, officiel et informels. L’appréciation du Kyat de plus de 25% sur le marché parallèle ces deux dernières années avait eu un impact négatif sur certains secteurs exportateurs et sur la population dans un contexte marqué par l’inflation des prix alimentaires. Dès le 17 août dernier, le Président de la République reconnaissait la gravité de ce phénomène et évoquait pour la première fois la mise en place d’un marché des changes « raisonnable » et « stable », ayant vocation à « bénéficier au pays ». Moins de huit mois se sont écoulés entre ce discours et le flottement effectif du Kyat flottant décidé par la Banque centrale, le 1er avril dernier. Le gouvernement a fait preuve de méthode et de détermination. L’unification des taux avait été précédée par la mise en place progressive dans le courant du mois octobre 2011 de comptoirs de change dans les banques privées et par une amorce de libéralisation des transactions financières internationales. La décision, encore à concrétiser, d’instaurer un marché interbancaire a vocation à accompagner l’unification et le flottement des taux. Dans le même temps, le gouvernement a fait preuve de flexibilité. Il a démontré une réelle capacité d’écoute vis-à-vis des conseils de la Banque Asiatique de Développement et du FMI. Selon ces institutions, la conduite des enchères par la Banque Centrale se déroule de manière satisfaisante. Même si le marché parallèle n’a pas disparu, car les critères permettant de changer de l’argent dans les banques au nouveau taux officiel restent inaccessibles à la plupart, il s’agit d’un pas dans la bonne direction. - Une réforme aux multiples conséquences. Le flottement du Kyat a des conséquences considérables sur l’économie. Pour la première fois en Birmanie, le budget national et les résultats des entreprises publiques se voient appliquer le taux de lancement (818 MMK) et non plus le taux officiel (5,4 MMK). L’impact sur les résultats des sociétés exportatrices et sur les recettes de l’Etat – notamment celles provenant des ressources gazières- sera donc élevé, notamment après la mise en service prévue en 2014 des projets gaziers de Shwe et Zawtika. Le second défi est celui de la capacité du gouvernement à gérer l’impact sur la monnaie de la forte progression attendue des investissements et de l’intensification des échanges. Si les réserves de change de la Birmanie sont relativement confortables, la Banque Centrale, encore rattachée au Ministère des Finances, n’en a pas la maîtrise, ces fonds sont détenus à l’étranger dans les comptes des trois grandes banques publiques. Réforme symbolique, le flottement du Kyat, bien que très importante, en appelle donc encore beaucoup d’autres. 8 Aide et développement La crise humanitaire dans l’état Kachin La reprise des hostilités entre l’armée birmane (« Tatmadaw ») et l’armée indépendantiste du Kachin (KIA - « Kachin Independence Army ») le 9 juin 2011 a mis fin à un cessez-le-feu en vigueur depuis 17 ans. Le conflit a eu pour conséquences d’importants mouvements de populations et une nette détérioration des conditions de vie des déplacés internes. principaux sujets de préoccupations de la communauté internationale, notamment de la France, concernant l’évolution des questions ethniques en Birmanie dont elle est devenue un point de fixation. l’assainissement, l’éducation et la gestion des camps, la protection des personnes, les moyens de subsistance et les besoins non-alimentaires. Crise humanitaire et mobilisation des partenaires locaux et internationaux Rappel historique Source: site du BCAH Suite à la signature d’un accord de cessez-le-feu avec le général Khin Nyunt en 1994, la KIO (« Kachin Independence Organisation ») avait décidé de soutenir certaines initiatives du gouvernement birman afin de parvenir à un accord politique via le dialogue. Les efforts de négociations ont néanmoins été mis à mal par l’obligation faite à la KIA d’intégrer le corps des gardes-frontières (« Border Guard Forces ») en 2009 puis par l’impossibilité de la KIO de se présenter aux élections. Les tensions autour de l’exploitation des ressources naturelles, la reprise des hostilités avec le groupe armé Kokang et l’absence de négociations politiques ont également contribué au durcissement de la position Kachin. Suite à l’intensification des tensions, le conflit a repris en juin 2011 à un poste stratégique proche d’un projet hydraulique chinois. Malgré l’appel du président Thein Sein à l’arrêt des combats en décembre dernier et la poursuite des négociations de paix, des incidents continuent d’être signalés régulièrement. La situation dans le Kachin où des violations des droits de l’homme sont régulièrement dénoncées, constitue une des L’inquiétude des acteurs humanitaires tend à croître à l’approche de la saison des pluies car l’acheminement de l’aide deviendra plus difficile ce qui pourrait entraîner une dégradation des conditions d’hygiène et plus largement de la situation humanitaire. Source: site du BCAH Après une forte augmentation au cours des mois suivant la reprise des affrontements, le nombre des déplacés internes – terme désignant les populations forcées de quitter leurs villages pour fuir les combats et les exactions- semble s’être stabilisé autour de 50 000 à 55 000 personnes selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaire des Nations Unies (BCAH). Le Secours Catholique ainsi que certaines ONG font état d’un chiffre de 70 000. De nombreux villageois ont également trouvé refuge en Chine sans que des chiffres précis ne soient établis. Les besoins humanitaires sont évalués par le BCAH à 22 millions de dollars pour un an et concernent principalement les domaines suivants: les abris, l’alimentation, la santé, l’eau et Différents partenaires internationaux et locaux sont mobilisés pour répondre à cette crise. Les Nations Unies ont récemment envoyé des convois humanitaires. Plusieurs ONG internationales et locales viennent en aide aux populations non seulement dans les zones contrôlées par le gouvernement mais aussi dans celles dépendant de la KIO, même si ces dernières restent plus difficiles d’accès. A ce jour les contributions des bailleurs de fonds avoisinent les 10 millions de dollars, dont 6,5 millions ont été donnés par le Fonds central pour les interventions d'urgence (CERF). 9 Chroniques birmanes LA MAQUETTE BIRMANE DU MUSÉE GUIMET: TÉMOIN D’UNE ARCHITECTURE EN GRANDE PARTIE DISPARUE. Le Musée Guimet a organisé au cours de l’hiver dernier une exposition consacrée à la Birmanie (voir « France-Birmanie » n°3, Novembre 2011). Nous reproduisons ci-dessous un extrait de l’article que Pierre Baptiste, conservateur en charge de la section Asie du Sud-est au musée Guimet consacrait dans le catalogue de cette exposition à la maquette birmane conservé par le Musée, dont l’intégralité peut être consultée sur http://www.guimet.fr/fr/magazine/dossiers. C’est en 1894 qu’apparait pour la première fois la mention de l’existence, dans les galeries du musée Guimet consacrées aux « religions de l’Indochine », d’une « grande reproduction, en bois de teck, du célèbre temple bouddhiste d’Ava » (fig.1). On y précise que « cette réduction a appartenu au grand-prêtre de Mandalay (Birmanie) »(1). Six ans plus tard, en 1910, un complément d’information est apporté dans la sixième recension du même guide où l’on apprend que cette maquette fut en outre « donnée à M. Haas, consul de France, par le grandprêtre de Mandalay lors de l’entrée des Anglais dans cette ville », soit en 1885(2) . Frédéric Haas (1846-1915), diplomate en Inde depuis 1877, où il avait occupé divers postes, notamment à Pondichéry, avait été chargé, le 20 février 1885, du vice-consulat de Mandalay (alors la capitale de la Birmanie)(3). Le poste était particulièrement sensible, en ce qu’il s’agissait de tenter de contrer les britanniques dans ce pays. Un traité secret entre la France et la Birmanie avait été signé en ce sens le 18 janvier 1885. Le 1er juin de la même année, Frédéric Haas obtient de la part du roi Thibaw, la signature d’une concession de chemin de fer pour l’établissement d’une ligne Mandalay-Toungoo (plus de 350 km), ainsi qu’un accord pour l’établissement d’une banque d’état. Mais il semble que le consul ait quelque peu outrepassé les ordres de la métropole et, dès octobre 1885 il est rappelé à Paris, tandis que, le mois suivant, les Anglais prennent la capitale, destituent le roi Thibaw, envoyé en exil en Inde, et annexent le pays tout entier. C’est donc à la faveur de ce court séjour de huit mois en Birmanie que Frédéric Haas entra en possession de divers objets qu’il allait offrir au musée Guimet à son retour. Le consul avait déjà témoigné, quelques années auparavant, du même intérêt pour le musée d’Émile Guimet qu’il avait déjà gratifié de plusieurs dons, notamment des bois de chars indiens représentant diverses divinités hindoues, qu’il avait acquis en Inde, à Srirangam (Tamil Nadu), alors qu’il était en poste à Pondichéry. Il les avait offerts au musée le 7 juillet 1884(4). Dans ce nouveau don, plusieurs des objets ramenés par le consul avaient appartenu au « grand-prêtre de Mandalay », ainsi en était-il de cette maquette qui ne sera pourtant inscrite à l’inventaire du musée qu’à une date très tardive. 10 Une tradition invérifiable précisait qu’il s’agissait ici de la reproduction du « grand temple d’Ava », soit un monastère célèbre de la première moitié du XIXe siècle, le Maha Aungmye Bonzan. Construit en brique stuquée en 1818 pour l’abbé royal Ngaunggan Sayadaw par Nanmadaw Me Nu, première reine de Bagyidaw (1819-1837), afin de servir de résidence au Vénérable qui était son maître spirituel, ce temple est un des rares édifices à ne pas avoir disparu lors du violent tremblement de terre de 1838 qui détruisit la majeure partie de la ville. Plus solide en effet que les bâtiments de bois auxquels il devait survivre, il n’en imite pas moins l’architecture traditionnelle en teck et fut restauré en 1873 par Sinbyumashin, fille de Me Nu, et épouse du roi Mindon (1853-1878)(5). Force est de constater que fort peu d’éléments de ce temple, très original, se reconnaissent dans cette maquette et l’hypothèse selon laquelle on aurait eu, ici, l’évocation d’un temple de brique à l’architecture spécifiquement inspirée des bâtiments de bois, à son tour retranscrite dans un modèle en bois de teck, paraît bien peu crédible. En revanche, il est très tentant de rapprocher cette maquette des sanctuaires qui furent édifiés à Mandalay dans la seconde moitié du XIXe siècle, après l’installation de la cour dans cette nouvelle capitale, en 1857, à l’instigation du roi Mindon. L’élégance des toitures surchargées d’ornements, le profil effilé du toit en « pagode » ou le jeu décoratif de la grande balustrade fouillée de rinceaux habités de nombreux oiseaux se laissent en effet comparer à divers monuments de cette époque. Ainsi en est-il du monastère de Salin (Salin Kyaung), construit en 1876 par la princesse Salin, ou surtout du monastère édifié par la reine Su-hpaya-lat, épouse du roi Thibaw (1878-1885), dernier roi de Birmanie, le Mya Taung Kyaung. Construit de 1881 à 1885 au sud-ouest du palais royal de Mandalay, ce monument était plus connu sous le nom de « Monastère d’Or de la Reine », en raison de la beauté de ses sculptures dorées à la feuille. Elaboré dans le style classique de l’architecture Konbaung, il avait été conçu par l’architecte Hsaya Khin (Maître Khin) et présentait de très grandes similitudes avec notre maquette(6). Œuvre méritoire de la reine Su-hpaya-lat, le temple avait été édifié à l’aide des bénéfices de la loterie nationale. Il n’est plus connu aujourd’hui que par les photographies anciennes, telles celles de Willoughby Wallace Hooper qui participa, en tant que militaire de la British Army, à l’invasion de 1885 (fig.2). Ce dernier chef-d’œuvre de l’art de Mandalay fut hélas détruit durant la seconde guerre mondiale, comme la plupart des édifices de la splendide capitale qui avaient déjà très largement souffert des exactions de la colonisation britannique et du démantèlement systématique de la ville. Nous ne serions guère étonnés que la maquette du musée Guimet ait à l’origine été le modèle de ce dernier grand sanctuaire, et qu’elle ait précisément servi à figurer le monument en préalable à sa construction. 11 Associations Zawgyi Care Association Caritative : association humanitaire créée par un Français de Birmanie Zawgyi Care Association Caritative a été créée le 7 mai 2008, peu de jours après le passage du cyclone Nargis sur le delta de l’Irrawaddy, à l’initiative de notre compatriote François Kenedi, résidant de longue date à Rangoun. L’association est enregistrée en France. Elle a vocation à intervenir en Birmanie plus particulièrement dans le delta. Passée la période d’urgence qui l’a conduite, au lendemain du cyclone, à fournir de l’aide alimentaire et médicale dans des villages reculés à plus de 18.000 personnes, elle a orienté ses fonds vers la remise en exploitation des rizières afin de permettre aux villageois de retrouver leur indépendance économique. Plus de 5.000 hectares ont ainsi été remis en culture grâce à des dons permettant de financer l’achat de motoculteurs, de semences, d’engrais et parfois de bétail. Allant au-delà d’une simple logique d’assistance, l’aide ainsi apportée s’est progressivement inscrite dans une démarche partenariale et de responsabilisation des bénéficiaires qui ont été invités à rembourser une partie des sommes reçues grâce aux recettes de leur première récolte. Les sommes ainsi rétrocédées ont été réinvesties dans des biens collectifs bénéficiant à tous les villageois : réservoirs d’eau douce, écoles, voire monastères nécessitant une restauration. Forte de son expérience dans des villages reculés du delta, où elle a constaté l’absence de toute infrastructure médicale et d’accès aux soins, l’Association a décidé en 2009 d’élargir encore le champ de son action en recourant à l’affrètement d’un bateau dispensaire, cabotant de village en village. Grâce à la générosité de ses membres et de ceux de l’association allemande Stiftunglife, Zawgyi Care, elle a acheté un premier bateau qui servait initialement au transport de riz. Totalement rénové et rééquipé pour répondre à sa nouvelle mission, ce bateau est opérationnel depuis l’hiver 2010. Il dispose de trois salles d’examens avec ECG et échographes, d’un laboratoire, d’une salle d’intervention, de plusieurs cabines, d’une salle à vivre, et très prochainement d’un cabinet dentaire. Les six membres permanents de l’équipe médicale et le médecin volontaire qui s’appuient sur neuf membres d’équipage assurent des missions de 22 jours dans le delta suivies d’un retour de 7 jours à Rangoun pour l’avitaillement, l’entretient courant, les réapprovisionnements en médicaments et en produits de laboratoire et le repos des personnels. Au terme de sa 17ème mission qui s’est achevée le 24 mars dernier l’équipe des «Swimming Doctors» a déjà soigné 9.176 patients. 25 enfants sont nés à bord dont 8 en urgence par césarienne. Afin d’assurer la viabilité financière du projet, chaque malade, à l’exception des moines et des indigents, paye 1.000 kyats - environ 1 euros- pour les soins. Les médicaments et les consommables pour les examens de laboratoire et les interventions chirurgicales sont fournis à prix coûtant. Le coût pour Zawgyi Care est de 10 Euros par patient. Toutes les demandes d’information et offres de soutien sont à transmettre à la Zawgyi House, 372 Bogyoke Aung San Road, Pabedan T/S Yangon, également joignable à l’adresse suivante : [email protected] 12 Calendrier Petites annonces Du nouveau dans les librairies: "Portraits birmans – Dix-neuf vues de la Shwedagon" France-Birmanie souhaite la bienvenue aux ressortissants français récemment arrivés à Rangoun : Nouvelles, Arléa, 220 pages. Avril 2012. Un chauffeur de taxi errant dans la ville à la recherche d’une chimère. Un alchimiste en quête d’absolu. Une employée de maison trop consciencieuse. Un couple de poissonniers amoureux. Un jeune militant obsédé par Aung San Suu Kyi. Une photographe soucieuse de son indépendance. Un artiste d’avantgarde. Un travesti. Quel lien unit ces dix-neuf vues, ces dix-neuf vies ? D’abord, une gravitation partagée autour de la Shwedagon, omniprésente, bienveillante. Mais aussi, une Birmanie qui vit en dépit du souvenir vivace des généraux et de la répression et qu’incarne la présence tutélaire d’Aung San Suu Kyi, dont la libération récente semble entrer en résonance avec ces destinées prises sur le vif, se faisant l’écho d’un vent de renouveau. Sébastien Ortiz est le nom de plume de Fabrice Etienne, conseiller de coopération et d’action culturelle auprès de l’ambassade qui réside à Rangoun depuis près de quatre ans. Ce recueil de nouvelles est son quatrième ouvrage de littérature. Pour en savoir plus, consulter son site : www.sebastienortiz.fr Mathilde BEZIAU (ACF ), Marina PERILLAT (qui remplace Valentine XENOS à l’Institut Français) et Yves THENADEY (stagiaire IFB). Ont quitté la Birmanie: Vincent PEARCE (Solidarités) -----------Cherche professeur d'anglais L'Ecole Française Joseph Kessel de Rangoun recherche pour la rentrée prochaine un enseignant natif de langue anglaise pour des élèves de 6 ans à 18 ans. Celui-ci disposera d'un contrat sur une base de 20 heures de cours par semaine. Des connaissances en français constitueraient un plus mais ne sont pas obligatoires. Merci de diffuser ce message autour de vous. Contacter l'école: C Allorent, directeur, Tél: 09 504 1367. S’abonner à FRANCE-BIRMANIE Nous contacter Cette lettre d’information mensuelle n’est adressée qu’aux seuls abonnés. N’hésitez pas à la faire connaître autour de vous ! Les articles publiés dans cette lettre électronique et les idées qui peuvent s’y exprimer n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs et ne représentent pas la position officielle de l’Ambassade de France en Birmanie. Rédacteur en chef Xavier d’Argoeuves Comité de rédaction Olivier Cattin, Fabrice Etienne, Marisa Friderich, Pascal Furth, Thierry Mathou , Isabelle Mignucci,Yves-Noël Thenadey Conception, réalisation Jacques Dufour, Aurélie Pigeau 13