PREAMBULE ET PARTIE 1 DU DOCUMENT PREPARATOIRE

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PREAMBULE ET PARTIE 1 DU DOCUMENT PREPARATOIRE
PREAMBULE ET PARTIE 1
DU DOCUMENT PREPARATOIRE
Introduction de Cédric Quintin
Nous sommes réunis pour avoir un échange de fond entre nous sur une première partie du
document d’orientation, à savoir, le préambule et le chapitre 1 « notre démarche syndicale et notre
rapport aux salariés ».
Outre l’occasion de se forger un avis, une opinion sur les textes, l’objectif est d’avoir un échange qui
soit utile à la rédaction de contributions collectives et amendements. Nous sommes à cinq semaines
de la date butoir pour déposer des amendements.
Au regard du peu de remontées de dates que nous avons sur l’organisation de débats préparatoires
dans les syndicats, il est important que l’ensemble du bureau soit mobilisé sur cet objectif majeur.
Nous en reparlons le 15 février avec les délégué-e-s, mais c’est important de se le dire ou de se le
rappeler dès aujourd’hui. Tous, à notre niveau, nous pouvons sans attendre gagner des choses !
(Autre, si possible, que des débats dans les UL).
Sur notre échange à présent, quelques mots introductifs avant de vous donner la parole, en
espérant que chacun-e a pu prendre connaissance des parties du document qui nous occupent ce
matin.
Un sentiment général pour commencer. Nous sommes loin, pour ne pas dire très loin, d’un projet
syndical alternatif au capitalisme et politiques d’austérité que continue pourtant d’appeler la
séquence dans la laquelle nous sommes. Idée que j’ai défendu dès le départ devant le CCN et dont
je sais que nous sommes nombreux dans ce département à porter l’exigence. En plus du besoin
d’avoir réellement un document qui donne du sens, du contenu et un horizon collectif à nos
orientations, le préambule précisément, devrait avoir comme tâche principale d’expliciter notre
visée émancipatrice en opposition à l’exploitation capitaliste. Je considère, personnellement, que
c’est loin d’être le cas dans ce qui nous est proposé aujourd’hui.
La confédération a beau tenter de nous rassurer sur le fait que ce document ne prétend pas être
exhaustif quant à ce que peut dire et porter la CGT, nous dire et écrire qu’un congrès ne chasse pas
l’autre, que nos orientations antérieures demeurent pour l’essentiel, il n’empêche que ce
préambule manque cruellement d’analyse et de hauteur politique, au vue de la gravité de la
situation dans laquelle nous sommes.
Dans l’ensemble, cela donne le sentiment que ce document est une addition, un empilement
d’écritures et de paragraphes, sans liaison ni cohérence entre eux. C’est globalement assez décousu,
faiblard politiquement et parfois très mal formulé.
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Le préambule fait volontairement ou maladroitement abstraction du bilan calamiteux de la
Présidence Hollande, notamment sa trahison, sa soumission totale à la finance et au Medef, la crise
politique et démocratique que ce quinquennat aura généré, l’ancrage du FN ou sa probable prise
de pouvoir. On continue à mettre à toutes les sauces la transformation sociale, en lieu et place de
la transformation de la société fondée sur un autre mode de production et de développement. On
souligne que la CGT est viscéralement attachée au syndicalisme rassemblé, sans faire un réel
inventaire ou bilan critique et objectif. On assène des choses sans les expliciter, les décortiquer et
les argumenter. On fait, finalement, du « syndicalisme rassemblé » un dogme plutôt qu’un levier.
Sur le thème 1, pour aller aussi vite dans le lancement de notre échange, dès le premier chapitre,
on évoque 120 ans d’histoire, 120 ans de conquis sociaux, en occultant totalement au cours de ce
siècle, les tragédies qui ont également marqué notre syndicalisme, les destructions massives de
droits et garanties collectives, les pertes de nombres de repères et références historiques.
Paragraphe 33, on cite le syndicalisme délégataire que tente d’instaurer le patronat, mais on évoque
pas du tout la complicité gouvernementale, la manœuvre d’Etat qui consiste à promouvoir coûte
que coûte un type de syndicalisme contre un autre. Pas un mot non plus sur la stratégie de l’Elysée
visant à instrumentaliser, à intégrer les organisations syndicales dans une logique de partenariat et
de compromission.
Notez, toujours dans ce premier thème, que nous avons une page et demi sur le travail et dix lignes
sur la formation syndicale. C’est un déséquilibre notoire qui affaiblit l’enjeu de la formation
syndicale de classe, marxiste même, dans un moment où nous constatons tous un affaiblissement
des repères, un recul des idées progressistes et une intense bataille idéologique.
Au paragraphe 78, ce sera mon mot de la fin, nous citons plusieurs facteurs dans la non
pérennisation des nouvelles adhésions. Nous sommes particulièrement courts ou silencieux sur
notre incapacité collective à accueillir, accompagner, organiser ces nouveaux adhérents. Derrière, il
y a pourtant l’enjeu que ce n’est pas aujourd’hui une priorité dans l’organisation, ce qui est, vous
en conviendrez, dommageable et contre-productif, sans compter que nous n’évoquons pas par
exemple, le déficit de moyens humains et militants que nous mettons dans les UL pour assurer ses
missions. Bref, vous aurez sans doute compris mon état d’esprit, je considère qu’il y a à dire et
beaucoup à travailler à l’enrichissement de ces deux premières parties du document.
Je vous propose un premier tour de table pour vérifier cette tonalité de départ.
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Bureau de l’UD
Eléments principaux qui se dégagent de l’échange sur le préambule et la partie 1 du document
préparatoire :
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Sentiment d’un « copier/coller » sans cohérence ni ligne directrice.
Renvoient beaucoup aux vécus des salariés, comme si la CGT n’avait pas de cap, ni d’horizon.
Mélange et amalgame entre notion d’entreprise et patronat.
Quelques maladresses comme la formulation « femmes précaires », plutôt qu’emplois précaires
dont sont victimes prioritairement les femmes.
On ne ressent pas une responsabilité historique de l’organisation alors que nous considérons
qu’elle en a une ! On commente et décrypte la situation sans sentir la prise de hauteur que la
situation exige.
Contrairement au 50ème congrès, nous ne caractérisons pas ou peu la nature de la « crise ». Cela
aurait mérité une actualisation et un approfondissement de notre analyse au regard
précisément de l’aiguisement de cette crise.
Pas grand-chose sur la criminalisation syndicale malgré le contexte du moment.
Le terme « guerre sociale », expression légitime utilisé au 50ème congrès, n’apparaît plus ou
timidement.
Pas un mot sur les organisations collaboratrices qui ont signé l’ANI, se sont prononcées contre
l’augmentation du Smic et ont accompagné toutes les régressions.
Trop faible sur le bilan catastrophique de ce gouvernement et le quinquennat d’Hollande.
Opposer un autre triple A (AAA) à la finance comme nous le faisons, c’est validé l’existence et la
légitimité du premier. Chose qui est inacceptable.
Beaucoup de constats et peu de perspectives.
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