Evaluation de la douleur chez le patient non
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Evaluation de la douleur chez le patient non
Evaluation de la douleur par une échelle comportementale SOS DOLOUSI chez le patient non communicant en Unité de Soins Intensifs Marie DE VAL ~ Unité de Soins Intensifs CHU DE CHARLEROI - BELGIQUE Juin 2010 Introduction L’évaluation et le traitement de la douleur en USI sont d’une importance primordiale : ¾ 1990 : K. Puntillo, PhD(1) : 60 % des patients en USI présentent de la douleur ¾ 2006 : Chanques et al(2) : une prise en charge correcte de la douleur et de l’anxiété réduisent : ¾La durée de la ventilation mécanique ¾La fréquence des infections nosocomiales ¾La morbidité (1) Puntillo KA. Haert Lung 1990; 19:526-533 (2) Chanques et al. Crit Care Med 2006; 34:1691-1699 Clinical Guidelines for the sustained use of sedatives and analgesics in the critically ill adult(1) « Tous les patients gravement malades ont droit à une analgésie adéquate et à la prise en charge de leur douleur » « L’évaluation de la douleur et des réponses au traitement seront régulières et basées sur des échelles d’évaluation adaptées à la population de patients concernés, échelles périodiquement réévaluées » (1) Jacobi et al. Crit. Care Med 2002 ; 30 : 119-141 American College of Critical Care Medicine « Les Patients Non Communicants (PNC) seront évalués par l’observation subjective des comportements influencés par la douleur (motricité, expression faciale, …) et par la modification de ces paramètres après traitement analgésique » « Un plan thérapeutique et des objectifs d’analgésie seront individualisés pour chaque patient et communiqués à tous les dispensateurs de soins afin d’assurer une analgésie efficace » American College of Critical Care Medicine (1) « La sédation de patients agités ne sera instaurée qu’après avoir procuré une analgésie adéquate et après avoir éliminé toute autre cause physiologique réversible d’agitation comme : • l’hypoxie • l’hypercapnie • sepsis • troubles métaboliques • delirium tremens • syndrome organique cérébral (AVC) • …(1) STOLTZFUS D.P.; Critical Care Clinics 1995; 11: 903‐ 912 Rappelons que l’ American College of Critical Care Medicine, dans ses guidelines de 2002(1), concluait que les mesures « objectives » de la sédation et/ou de la douleur (comme la Bis)(2) n’avaient pas démontré leur validité et n’étaient pas recommandées. Ces conclusions sont, à notre connaissance, toujours valables actuellement. (1) Jacobi et al, Cri Care Med 2002, 30:119-141 (2) (2) Bis = Bi-Spectral Index Analysis 2002 : Moniteur belge du 26 septembre (1) 22 août 2002 - Loi relative aux droits du patient CHAPITRE III - Droits du patient Art. 5. « Le patient a droit, de la part du praticien professionnel, à des prestations de qualité répondant à ses besoins et ce, dans le respect de sa dignité humaine et de son autonomie et sans qu’une distinction d’aucune sorte ne soit faite. » (1) Droit du patient : HYPERLINK « http://www.droit »www.droit belge.be (new detail) 24 novembre 2004 – loi modifiant la loi du 22 août 2002 relative aux droits du patient « droit pour toute personne de recevoir des soins visant à soulager sa douleur, », ainsi que l’arrêté de novembre 1967 relatif à l’exercice des soins de santé p. 44341. Moniteur 1 319 Question « Les Patients Non Communicants (PNC) en USI présententils des douleurs à des degrés différents au repos et/ou pendant les soins ? » Outil adéquat de mesure de la douleur ? Prise de conscience rapide de l’absence d’un outil adéquat de mesure de la douleur Physiopathologie Nociception Les neurophysiologistes appellent nociception : la détection puis la transmission le long des voies nerveuses de stimulations périphériques potentiellement nocives et dangereuses pour l’organisme. Pierre CESARO Département de neurosciences INSERM Douleur et nociception – Octobre 2005 Douleur « La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle, ou encore, une expérience décrite en fonction d’une telle lésion » Association internationale pour l’étude de la douleur 1982 ou International Association for the Study of Pain (IASP) Douleur La douleur a été également définie(1) comme « un état dans lequel l’individu vit et rapporte la présence d’un inconfort sévère ou d’une sensation désagréable ». Cette définition s’applique surtout aux patients communicants. Elle se rapproche du concept de « souffrance ». (1) NANDA, NOC and NIC Linkages : Nursing diagnoses, outcomes & interventions. M. Johnson, ed, et al. 2005 – MOSBY, 2nd Edition Douleur Nociception Enseignement supérieur en soins infirmiers adultes et pédiatriques ELSEVIER 2005 – page 191 Les douleurs aigues : ¾ sont « le lit » des douleurs chroniques (1) ¾ sont à l’origine d’un cortège de conséquences physiopathologiques (1) BOUHASSIRA D., « Synaptic plasticity in pain » Acta Neurol. Belg. Suppl. 2006 106-12 Modifications neuro hormonales locales Contracture musculaire Plasticité Neuronale (corne post) ÆDébit sanguin régional Facilitation de La transmission nociceptive Agrégation plaquettaire Lésions tissulaires Troubles du sommeil Sensibilité Å de la plaie Hyperalgésie périphérique Sécrétion Rénine Angiotensine Rétention sodée Stase veineuse Thrombose Veineuse profonde ÅConsommation O2 Activation surrénalienne Modification neuro endocrines Altération fonction pulmonaire Atélectasie Hypoxie Tachycardie Hypertension Å cortisolémie Hyperglycémie catabolisme Immobilisation Pneumonie Ischémie coronarienne Risque infectieux accru Cicatrisation diminuée 16 Répercussions cognitives Crainte Anxiété Dépression Modifications neuro hormonales locales Contracture musculaire Plasticité Neuronale (corne post) ÆDébit sanguin régional Facilitation de La transmission nociceptive Agrégation plaquettaire Lésions tissulaires Troubles du sommeil Sensibilité Å de la plaie Hyperalgésie périphérique Sécrétion Rénine Angiotensine Rétention sodée Stase veineuse Thrombose Veineuse profonde ÅConsommation O2 Activation surrénalienne Carr, Goudas: Lancet 1999;353:2051-58 Å cortisolémie Hyperglycémie catabolisme 17 Altération fonction pulmonaire Atélectasie Hypoxie Tachycardie Hypertension Modification neuro endocrines Immobilisation Immobilisation Pneumonie Ischémie coronarienne Risque infectieux accru 17 Cicatrisation diminuée 17 Conséquences physiopathologiques de la douleur Autres conséquences de la douleur en USI : ¾ Agitation avec : • Risque d’extubation trachéale accidentelle • Ablation inopinée de cathéters • Risque d’allongement de la durée de ventilation et du séjour en réanimation • Risque d’augmentation des hypnotiques et de morphiniques ¾ Troubles neuro-psychiques : Syndrome de Stress Post-Traumatique (SSPT)(1) : • 4 à 25 % • Peut durer plus de 6 mois après la fin du séjour • Souvenirs désagréables du séjour en USI (1) Payen et Chanques, Annales françaises d’Anesthésie et de Réanimation – 2008 ; 27:633-640 Douleurs induites par les soins(1) Douleurs iatrogènes souvent de courtes durées, causées par un médecin ou un dispensateur de soins dans des circonstances prévisibles • Prise de conscience récente ; souvent mal évaluées ; études rares • Peu prises en considération ; cependant conséquences non négligeables • 30 à 65 % des hospitalisés en ont souffert • Gestes : ponctions vasculaires, mobilisations, aspirations trachéales, retrait de drains, examens diagnostiques, ….. Importance de les reconnaître et de les prévenir : l’infirmier est le maillon essentiel dans la prévention (1) Coutaux et Collin : Doul. et Analg. 2008 ; 21 : 126 - 138 Mémorisation non consciente des stimuli nociceptifs(1) ? • L’imagerie fonctionnelle démontre une intégration de la composante affective de la douleur dans le système limbique (Peyron et al 2000). • Or ces structures sont impliquées dans la mémorisation et la rétention des informations → trace mnésique non consciente d’un stimulus douloureux ? • Cette mémorisation dite « implicite » d’un stimulus douloureux pourrait modifier la réponse ultérieure à un nouveau stimulus douloureux, sans que l’individu ait conscience de la cause de ses réactions (Price 2004) (1) J-C Lleu et L. Pain : Interaction Sédation Analgène : Les bases physiologiques XXXIVème Congrès de SRLF 2006 Mémorisation • Les anesthésiques suppriment la perception consciente de la douleur par leur action sur les réseaux thalamo-corticaux. • Ils ne suppriment pas les phénomènes sous corticaux et notamment cette mémorisation inconsciente de la connotation affective de la douleur dans le système limbique. • Ces dernières données sont basées sur l’expérimentation animale ; leur possible implication chez l’homme est en cours d’investigation. Perception de la douleur dans les états altérés de conscience. • Etat végétatif ou Vegetative State (VS) - lésion bi-hémisphérique de la substance blanche ou des deux thalamus - pas de conscience de soi-même ou de l’environnement, pas de contact verbal ou de réaction à une stimulation • Etat de conscience minimale ou Minimal Conscious State (MCS) Signes comportementaux de conscience : - réponse non appropriée à la stimulation verbale ou nociceptive - mouvements automatiques - Poursuite visuelle • Dans les deux cas, l’imagerie fonctionnelle (Pet-Scan) Montre une activation du cortex sensoriel, probablement non consciente dans l’état végétatif mais avec activation des zones cingulaires dans l’état de conscience minimale. Ce qui plaide pour une perception consciente. Laureys et al, 2002 and Boly et al, 2008 Figure 1. Cerebral activation to noxious stimulation. In red, brain regions that activated more during noxious stimulation in healthy controls (above), in vegetative state (below, left side) and in minimally conscious state (below, right side) as compared to rest (adapted from Laureys et al, 2002 and Boly et al, 2008). La prise en charge de la douleur, phénomène complexe pluridimensionnel nécessite avant toute approche thérapeutique, une évaluation par un outil adéquat et validé Stinson, Kavanagh Yamada, Gill et Stevens (2006) Qualité des échelles des échelles Échelle d’évaluation = canevas Î collecte d’informations de renseignements Reproductible Valide fiable sensible Comparaison des résultats Bonne évaluation du patient Pôle de recherche interdisciplinaire en Sciences et Clinique Infirmières Facile d’utilisation • Mesure bien ce qu’elle doit mesurer ( Il s’agit de savoir si le test proposé permet d’identifier de manière certaine le paramètre mesuré (ici la douleur). (1) M.C. Caffery et Pasero, page 163, 199 Echelles d’évaluation de la douleur 1. Méthodes d’auto-évaluations : le patient définit lui-même l’intensité de la douleur ; elles s’adressent aux patients capables de communiquer 1.1Unidimensionnelle : n’évaluant que l’intensité douloureuse. Ex : Echelle Visuelle Analogique (EVA) : reproductible, simple, fiable et validée, d’utilisation aisée et largement répandue. 1.2 Pluridimensionnelle : Ex : Questionnaire de Mc Gill : évalue les aspects affectifs, émotionnels de la douleur, spécialement les douleurs chroniques. Ex : utilisé dans les cliniques de la douleur Echelles d’évaluation de la douleur 2. Méthodes Hétéro-évaluation : – L’évaluation se fait par un observateur – L’évaluation est basée sur des critères comportementaux (agitation, grimaces, désadaptation au respirateur,…) et /ou des paramètres physiologiques (accélération du pouls, ↑ de la pression artérielle, ↑ de la fréquence respiratoire, hémodynamiques, … – L’évaluation est basée sur des critères objectifs: l’EEG, la pupillométrie…. Les hétéro-évaluations sont les seules qui s’appliquent aux Patients Non Communicants (PNC) Les différentes catégories de Patients Non Communicants (PNC) • Les patients déments, aphasiques, … • Les patients présentant des handicaps neurologiques sévères • Les enfants en bas âge, personnes âgées, … Pour chacune de ces catégories, des outils spécifiques ont été développés. Nous nous intéresserons ici aux PNC en USI, intubés et ventilés, incapables de communiquer verbalement ou par signes non équivoques (indiscutables), la présence ou l’absence de douleur. Le patient non communicant aux soins intensifs L’évaluation de la douleur chez le patient non communicant en particulier aux soins intensifs (USI) est difficile et complexe . Pourquoi la prise en charge adéquate de la douleur en USI présente-elle des difficultés ? Les raisons sont diverses ¾ Diversité des populations, des traitements et des pathologies ¾ Douleur non prioritaire face aux urgences vitales ¾ Difficulté à différencier la douleur de la sédation, les deux paramètres étant souvent réunis sous le terme « sédation » ¾ Difficulté d’élaboration d’un outil de mesure validé ¾ Confusion entre l’agitation et la douleur provoquée par la ventilation mécanique (1) (la douleur ne peut-être traitée par des sédatifs seuls). Il est important pour toute l’équipe infirmière et pour les intensivistes d’accorder une attention particulière à cette prise en charge : douleur, analgésie (1) « Sedation in the mechanically ventilated patient » Critical Care Med 2006 – Volume 34, n° 10 Revue de la littérature : – Peu d’échelles sont consacrées spécifiquement aux PNC en USI – Une seule fut validée • Echelle comportementale de douleur Payen et al 2001(1) validée en 2005(2) • Echelle de douleur chez le patient comateux: Chatelle et al 2007(3), Université de Liège – Belgique. The Nociception Coma Scale (4) Patients en coma végétatif ou en état de conscience minimale (1) (2) (3) (4) Payen JF et al. Crit Care Med 2001;29:2258-63 Aissaoui Y et al. Anesth Analg 2005;101:1470-6 Chatelle C et al. Rev Med Liege 2007;62:1-9 Schnakers C. et al. The Nociception coma scale : a new tool to assess nociception in disorders of consciousness in PAIN (2009), doi : 10.1016/j.pain. 2009.09.028 Nociception Coma Scale Total score: 12 NO RESPONSE AWAKENING www.comascience.org GRIMACING Schnakers et al, PAIN, 2010 Schnakers and Sazler, Cur Op Neurol, 2008; Schnakers et al, Encyclopedia of Consciousness, 2009 Nociception Coma Scale Chatelle et al., IBIA, poster presentation 0374 www.comascience.org Méthodes Présentation de l’Echelle « SOS Dolousi » - Elaborée et utilisée dans notre USI depuis 2005 - Echelle comportementale, unidimensionnelle d’hétéro-évaluation basée sur 4 items : - Adaptation au respirateur - Expression du visage - Comportement moteur - Larmes : Adaptation au respirateur Expression du visage 1 « Adapté » : synchrone au respirateur, ne tousse pas, se laisse ventiler selon les paramètres imposés. 2 « Tousse mais tolère » : synchrone la plupart du temps, tousse occasionnellement et déclenche ainsi un trigger. Retrouve rapidement son confort. Pas besoin de modifier les paramètres ventilatoires. 3 « Lutte » : contre le respirateur la plupart du temps mais se laisse ventiler (toux fréquente, augmentation des pressions d’insufflation, …) 4 « Ventilation incontrôlée » : patient non ventilable. 1 « Détendu » : visage relâché. 2 « Partiellement tendu » : tension de certains muscles ou grimaces passagères (froncement sourcils, lèvres pincées, tremblement du menton, …), plus souvent le haut du visage. 3 « Complètement tendu » : tension importante de certains muscles ou grimaces fréquentes, prolongées plus marquées qu’en 2 (non passagères), plus souvent au niveau du mi-visage. 4 « Grimaçant » : visage totalement crispé en permanence, prostré, figé ou violacé, … Comportement moteur Larmes 1 « Calme» : détendu, à l’aise, sans mouvement, sans protection aux soins et aux examens. 2 « Remuant » : mouvements de flexion, sans mouvement de protection agressif ou vigoureux. Se calme aisément, par exemple à la parole, au toucher. 3 « Agité » : mouvements incontrôlés, fréquents, veut s’asseoir, nécessite des liens. Evite les soins / les examens. 4 « Très agité » : flexion complète et/ou protection brutale aux soins, crispation des extrémités, raideur des membres, poings fermés, arrache et/ou tire les cathéters ou mord son tube endotrachéal. 5 « Combatif » : mouvements de rétraction, violents, raideur de défense, danger immédiat pour l’entourage et pour lui-même. Agitation dangereuse, sort du lit (risque de chute). 1 « Non » : absence de larmes. 2 « Oui» : présence de larmes. Score minimal : 4 – Score maximal : 15 ©CHU Charleroi, Belgique version 2008 Etude prospective (du 01-01-06 au 01-03-08) 110 patients consécutifs, définis comme PNC patients incapables d’exprimer verbalement ou par un signe non équivoque la présence ou l’absence de douleur Critères d’inclusion : ¾Intubés et ventilés mécaniquement depuis au moins 24 h ¾Glasgow score ≤ 10 (E4, M5, V1)(état d’inconscience?) ¾RAMSAY score ≥ 4 pour les patients sédatés Critères d’exclusion : ¾Quadriplégiques ¾Curarisés ou en coma barbiturique ¾Syndrome de Guillain Barré ou autres polyneuropathies périphériques invalidantes ¾< 15 ans 110 Patients NC Æ 196 observations de 24 heures 3 évaluations au repos 1 évaluation durant un soin 1 évaluation durant 1 toilette d’yeux complète avec retournement en décubitus latéral Æ Æ Æ 588 évaluations stimulus non douloureux 196 évaluations lors d’un stimulus peu douloureux 196 évaluations lors d’un stimulus très douloureux 27 observations furent exclues de l’étude en raison de données incomplètes Analyse statistique par tests de Wilcoxon ou Friedman pour données non paramétriques : une valeur de P < 0,001 est considérée comme significative. Test de Cronbach : 0 – 0,5 : insuffisant / 0,5 – 0,7 : acceptable / 0,70 – 0,99 : valeurs significatives Pour chaque observation de 24 h, d’autres paramètres furent également enregistrés: ¾ Traitements médicamenteux : doses de sédatifs et/ou analgésiques ¾ Score de Glasgow ¾ Score de Ramsay Chaque membre de l’équipe médicale et infirmière a reçu une formation à l’utilisation de l’échelle. Chaque évaluation était réalisée par des infirmiers de l’équipe habituelle en fonction des plages horaires de chacun(e). Le projet avait été approuvé par le Comité d’éthique de notre hôpital. Choix des Soins ¾ Arbitraire ou non ? ¾ Basé sur l’expertise infirmière ¾ Admis après discussion Soins quotidiens et répétitifs : ¾ Soin d’yeux ou de paupières Î stimulus peu douloureux ¾Toilette complète avec mobilisation Î stimulus très douloureux Facteur causal principal : occlusion incomplète des paupières(1) (1) E. White, M.M. Crosse – The Aetiology and Prevention of Perioperative Corneal Abrasions. Anesthesia 1998 ; 53 : 157 – 161. 45 Résultats Comparaison des scores Dolousi n = 196 observations de 24 h DPS : score≥ 5 50,34% DPS : score 4 81,12% 87,23% 18,88% 12,76% 49,66% Au repos Soin d'yeux P < O,OO1 P < O,OO1 P < O,OO1 Test de Mann-Whitney et Wilcoxon Toilette complète Variation des scores Dolousi n = 196 observations de 24 h 46 Distribution des traitements 28 observations n = 109196 observations/24 h observations de 24 h 59 observations 14,29% 30,10% 6,12% 49,49% Analgesia Sedation Analgesia‐sedation No analgesia, no sedation 12 observations 97 observations 109 observations Echelle de RAMSAY 48 Ramsay M, Savege T, Simpson B, et al : Controlled sedation with Alphaxalone – ALphadonlone. BMJ (1974) 2 : 656-9 Variation du Score de Ramsay dans les 3 situations n = 109 observations de 24 h P = 0,498 Mann-Whitney and Wilcoxon test P = 0,909 Scores comparatifs de Dolousi et Ramsay Patient n° 31 Phase II : du 15 avril 2009 au 30 avril 2010 • 45 PNC, intubés et ventilés de plus de 24 heures avec ou sans analgo-sédation • Comparaison des scores de DPS : – Au repos – Lors d’une pression de 10 à 15 secondes sur le lit de l’ongle • Évaluations par 2 observateurs indépendants au même moment • Critères d’inclusion et d’exclusion identiques à ceux de la 1ère étude Résultats Comparaison scores DOLOUSI repos / stimulus douloureux Observateur 1 Score 4 n = 45 Observateur 2 Score 4 Score >ou = 5 100% 100% 90% 90% 80% 80% 70% 70% 65,72% 68,57% 60% 60% 100% 50% 40% 30% 30% 34,28% 20% 31,43% 10% 10% 0% 0% Sans nociception Avec nociception 100% 50% 40% 20% Score > ou = 5 Sans nociception Avec nociception Comparaison scores DOLOUSI avec et sans nociception Observateur 1 n = 45 100% 2,86% 11,43% 90% 80% 20% Score '14 2,86% 5,71% 8,57% 20% Score '12 Score '11 Score '10 70% 60% Score '13 31,43% 20% Score '9 8,57% Score '8 50% 40% Score '7 30% 20% 34,29% 10% 2,86% 14,29% Score '6 Score '5 Score '4 0% Repos 1 Nociception 1 Validation statistique Boîtes à Moustaches de plusieurs variables Feuille de données4 2v*35c Médiane; Boîte: 25%-75%; Moustaches: Etendue horsatypiques 16 Histogramme de plusieurs variables Feuille de données4 2v*35c Var1 = 35*1*normal(x; 5,2; 1,2078) Var2 = 35*1*normal(x; 9,5714; 2,1867) Médiane 25%-75% Etendue hors-atypiques Points atypiques Extrêmes 14 14 12 12 10 Nbre d'obs. 10 8 6 8 6 4 4 2 2 Var1 Var2 Var1 Var2 0 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 Différence significative entre les valeurs sans nociception et les valeurs avec nociception. Mann-Whitney and Wilcoxon test : p < 0,001 Comparaison inter-observateur Reproductibilité Patients sans nociception Reproductibilité (repos) Feuille de données9 2v*35c Var1 = 35*1*normal(x; 5,2; 1,2078) Var2 = 35*1*normal(x; 5,2286; 1,2623) Médiane 25%-75% Min-Max 11 14 10 12 9 10 Nbre d'obs. 8 8 7 6 6 4 5 2 4 Var1 Var2 0 4 5 6 7 8 9 10 3 Var1 Var2 Coefficients de Corrélations de rangs de Spearman = 0,949063 Corrélations significatives marquées à p <0,00100 Comparaison inter-observateur Reproductibilité Patients avec nociception Reproductibilité (stimulus douloureux) Feuille de données7 2v*35c Var1 = 35*1*normal(x; 9,5714; 2,1867) Var2 = 35*1*normal(x; 9,9143; 2,1195) Boîtes à Moustaches de plusieurs variables Feuille de données7 2v*35c Médiane; Boîte: 20%-80%; Moustaches: 1%-99% 8 15 14 7 13 6 12 Nbre d'obs. 5 11 4 10 9 3 8 2 7 1 6 Médiane 20%-80% 1%-99% Var1 Var2 5 0 6 7 8 9 10 11 12 13 14 Var1 Var2 Coefficients de Corrélations de rangs de Spearman = 0,899677 Corrélations significatives marquées à p <0,00100 Fiabilité de l’échelle Alpha Cronbach : 0,739565 à 0,729985 suivant les situations Test de Cronbach : 0 – 0,5 : insuffisant 0,5 – 0,7 : acceptable 0,70 – 0,99 : valeurs significatives Synthèse L’échelle « SOS Dolousi » est : • Sensible à la douleur • Un outil satisfaisant pour évaluer la douleur • Reproductible Conclusions 1. Ce travail a convaincu l’ensemble de l’équipe de l’importance de l’utilisation d’outils validés : pour évaluer la douleur, la sédation et la conscience. 2. L’hypothèse selon laquelle les patients présentent des douleurs à des degrés divers est vérifiée 3. Nous pensons spécifiquement qu’il la douleur communicants, intubés, sédation est possible chez les d’évaluer patients non ventilés avec ou sans analgo- Conclusions – Il est recommandé de distinguer et d’évaluer par des échelles spécifiques, la douleur et la sédation. – Les évaluations doivent se faire au repos, au moins à chaque tour de paramètres (par 4h), aux soins douloureux et à chaque changement de traitement. – Nouveau paradigme « sédation basée sur l’analgésie »? (médicaments de la sédation et de l’analgésie, F. SZTARK)(1). (1) Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 2008 ; 27 : 633-640 Conclusions Titre : « A protocol of no sedation for critically ill patients receiving mechanical ventillation : a randomised trial » • Auteur : Thomas Strom, Torben Martinussen, Palle Toft • Lancet 2010 ; 375 : 475‐80 • 140 Patients « with cerebral contact » Intubés ‐ Ventilés Randomisés « no sedation » (Morphine en bolus) « sedation » (Propofol – Midazolam) (Morphine si nécessaire) durée intubation (‐ 4,2 jours en moyenne) séjour USI (‐ 9,7 jours) séjour hospitalier La maîtrise des outils par l’infirmier (Glasgow, Ramsay…, Dolousi,…) = optimalisation de l’analgo‐sédation • Adaptation au respirateur • Confort sans douleur et bien‐être du patient • Sécurité • Réalisation aisée d’actes thérapeutiques et de soins • Respect des recommandations cliniques de l’analgo‐sédation Notre expertise infirmière doit répondre à notre éthique professionnelle Nous devons réduire l’empirisme ou l’intuition qui est le 1er niveau de notre démarche infirmière. Mais, qui reste certes nécessaire ! Ayons, une pratique basée sur des données et résultats probants ou sur des principes d’évidence. La douleur du patient devrait être considérée comme un paramètre vital dans les Unités de Soins Intensifs Home Take Message 1. La douleur devrait‐être considérée comme un paramètre vital dans la prise en charge globale du patient. 2. Son évaluation doit être réalisée par un outil validé et adapté à la situation du patient : ₋ communicant : EVA… ₋ non communicant : échelle comportementale,… 3. Le patient doit être réévalué régulièrement et en particulier après toute démarche thérapeutique. 4. Tout Changement Brutal de Comportement (CBC) doit attirer l’attention et faire l’objet d’une évaluation adéquate. 5. L’utilisation d’une échelle d’évaluation doit si possible, faire l’objet d’un écolage et d’une formation continue. 6. Nouveau paradigme « sédation basée sur l’analgésie » Marie De Val CHU de Charleroi Unité de Soins Intensifs Boulevard Paul Janson, 92 BELGIQUE – 6000 Charleroi [email protected] [email protected]