GÉRER LA LINGERIE STÉRILE UTILISÉE AU BLOC OPÉRATOIRE
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GÉRER LA LINGERIE STÉRILE UTILISÉE AU BLOC OPÉRATOIRE
ANALYSE COMPARATIVE GÉRER LA LINGERIE STÉRILE UTILISÉE AU BLOC OPÉRATOIRE L’analyse des activités et du personnel Par Hugues Boisvert et collaborateurs Cahier de recherche : CICMA 01 – 01 (Mai 2001) ISSN : 1498 - 2722 Copyright © 2001. Chaire internationale CMA de l’École des Hautes Études commerciales de Montréal. Tous droits réservés pour tous pays. Toute traduction et toute reproduction sous quelque forme que ce soit est interdite. Les textes publiés dans la série des Cahiers de recherche de la Chaire internationale CMA n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. La publication de ce Cahier de recherche a été rendue possible grâce à des subventions d’aide à la publication et à la diffusion de la recherche provenant des fonds de l’École des HEC. La Chaire internationale CMA, École des HEC, 3000, chemin de la Côte-Sainte-Catherine, Montréal, Québec, H3T 2A7 Copyright © 2001. Chaire internationale CMA de l’École des Hautes Études commerciales de Montréal. Tous droits réservés pour tous pays. Toute traduction et toute reproduction sous quelque forme que ce soit est interdite. Les textes publiés dans la série des Cahiers de recherche de la Chaire internationale CMA n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. La publication de ce Cahier de recherche a été rendue possible grâce à des subventions d’aide à la publication et à la diffusion de la recherche provenant des fonds de l’École des HEC. La Chaire internationale CMA, École des HEC, 3000, chemin de la Côte-Sainte-Catherine, Montréal, Québec, H3T 2A7 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 RÉSUMÉ Cette recherche constitue une analyse comparative de la gestion de la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire à partir de 19 observations. Chaque observation regroupe l’ensemble des données d’un site, donc décrit un système de gestion dans ses multiples dimensions. Les résultats de la recherche comprennent la mise au point d’une démarche d’analyse comparative adaptée à ce contexte, le développement d’un modèle d’analyse qui permet la comparaison des systèmes en place, la suggestion d’une classification «originale» de la lingerie stérile, basée sur les activités nécessaires à sa gestion, ainsi que de comparer la performance de la gestion de la lingerie stérile dans les 19 sites observés. Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 AVANT- PROPOS Ce rapport est le fruit d’une commandite que nous avons reçue de la compagnie Services de santé Allegiance du Canada Inc. Il a été précisé dès le départ que les chercheurs demeuraient tout à fait indépendants du commanditaire et que les conclusions sont celles des chercheurs qui en assument l’entière responsabilité. Le projet devait permettre de : ♦ proposer une approche à l’évaluation de la gestion de la lingerie stérile; ♦ faire la démonstration de l’approche en comparant les types de lingerie stérile utilisés; ♦ identifier des facteurs susceptibles d’influer sur la performance des pratiques étudiées; ♦ communiquer les pratiques performantes. Nous avons opté pour l’analyse comparative comme approche pour étudier la gestion de la lingerie stérile au bloc opératoire. Notons que si l’approche choisie, celle de l’analyse comparative, n’est pas nouvelle en soi; par contre, son application au sujet étudié nous semble une première, n’ayant pas trouvé de compte-rendu d’étude comparable ailleurs. R EMERCIEMENTS Nous exprimons notre gratitude à notre commanditaire sans lequel cette recherche d’une approche innovatrice et rigoureuse à l’analyse du processus Gérer la lingerie stérile au bloc opératoire n’aurait pas vu le jour. Nous remercions toutes les personnes et la direction des établissements concernés qui ont participé à la collecte des données et qui ont consacré du temps à nous écouter et à nous conseiller, contribuant ainsi, par leur expertise, au développement d’un modèle d’analyse et à la mise au point d’une démarche d’analyse comparative du sujet étudié. Ces personnes ont ainsi permis la recherche de méthodes plus efficaces de gestion de la lingerie stérile et une réflexion que nous avons voulue la plus objective possible. Tous les hôpitaux du Québec ayant un bloc opératoire ont été invités à participer à cet exercice. Plusieurs ont refusé pour diverses raisons. Nous sommes d’autant plus reconnaissants envers les dix-sept établissements hospitaliers suivants qui ont accepté de participer : Centre hospitalier Baie des chaleurs, Centre hospitalier BromeMissisiquoi-Perkins, Hôpital Charles-Lemoyne, Hôtel-Dieu d’Arthabaska, Hôtel-Dieu du centre hospitalier de l’Université de Montréal, Centre hospitalier Le Gardeur, Hôpital Maisonneuve-Rosemont, Hôpital Notre-Dame du centre hospitalier de l’Université de Montréal, Centre hospitalier des vallées de l’Outaouais, Centre hospitalier de Granby, Hôpital Royal Victoria (Centre universitaire de santé McGill), Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, Réseau Santé Richelieu-Yamaska, Hôpital Ste-Croix Drummondville, Hôpital Ste-Justine, Centre hospitalier Ste-Mary, Hôpital St-Luc du centre hospitalier de l’Université de Montréal. Nous adressons également nos remerciements à toute l’équipe de la Chaire internationale CMA et du groupe Chaîne, composée de Sylvain Landry, Ph. D, CFPIM, professeur, Martin Beaulieu, professionnel de recherche, Marie Chassé, Laurent Cabana et Étienne Poulin, aides de recherche, ainsi que moi-même Hugues Boisvert, Ph.D., FCMA. Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 SOMMAIRE ♦ Ce projet a permis de proposer une démarche à l’analyse comparative de la gestion de la lingerie stérile; de développer un modèle d’analyse de la gestion de la lingerie stérile; de suggérer une classification de la lingerie stérile, basée sur les activités nécessaires à sa gestion; de comparer la performance de la gestion des types de lingerie utilisée dans les blocs opératoires. ♦ Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire utilisée au bloc opératoire, comprend une multitude de tâches, que nous avons regroupées en 23 activités, elles-mêmes regroupées en 6 sousprocessus, Administrer, Approvisionner, Stériliser, Utiliser, Récupérer et Traiter après usage. ♦ En fonction des activités identifiées, nous avons défini et comparé trois types de lingerie, soit la lingerie à gestion minimale qui comprend 10 de ces activités faites à l’interne, la lingerie à traitement partagé, qui comprend, selon le cas, 13 ou 14 de ces activités faites à l’interne et la lingerie traitée à l’interne dont toutes les activités sont faites à l’interne. ♦ Selon les données recueillies, la lingerie traitée à gestion minimale semble la plus économique. Cependant, ce résultat cache une réalité plus complexe dans la mesure où il n’y a pas un seul modèle de déploiement des activités de gestion de la lingerie stérile entre le centre hospitalier et les prestataires externes de service. ♦ Selon les données recueillies, le coût des activités évitées à l’interne par l’utilisation de la lingerie à gestion minimale est de 33,13 $ par intervention (basé sur un temps de cycle de 60 minutes et 20 $ de l’heure incluant les avantages sociaux). Il s’agit d’une moyenne tout type d’intervention confondu, établie de façon prudente. C’est un point de repère (benchmark) qui nous dit qu’en général, il en coûte plus que 33,13 $ par intervention pour traiter les activités évitées à l’interne par la lingerie à gestion minimale. ♦ Sur le plan qualitatif, la lingerie à gestion minimale permet de résoudre les problèmes les plus fréquemment évoqués par les établissements hospitaliers participants, soit le manque d’espace de rangement, les difficultés d’approvisionnement à temps, la gestion des commandes en attente et la gestion des produits substituts. ♦ Ainsi, un axe d’intervention à considérer pour les fournisseurs de lingerie stérile est de voir à simplifier sa gestion aux établissements hospitaliers notamment en offrant le traitement après usage de la lingerie souillée, la stérilisation et le réapprovisionnement «automatique», etc. ♦ La lingerie dite uniservice est à gestion minimale. Selon les données recueillies, elle sera économiquement avantageuse à la condition que son coût soit inférieur à 33,13 $ par intervention, toute catégorie d’intervention confondue. ♦ La lingerie réutilisable en microfibre peut être à gestion minimale à la condition d’être assortie d’un contrat de traitement après usage de la lingerie souillée y inclus la stérilisation. ♦ Nous sommes conscients des limites de cette étude que nous commentons dans la conclusion. Par exemple, nous avons établi un seul Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 point de repère, à 33,13 $ des activités évitées par la lingerie à gestion minimale, toute catégorie d’intervention confondue, alors que les coûts de gestion de ces activités peuvent varier beaucoup en fonction de la complexité des interventions et du type de champ opératoire requis. Ainsi les hôpitaux qui réalisent une combinaison d’interventions dont la complexité est moins grande ou plus grande que la combinaison observée doivent calculer leur propre point de repère. Le modèle d’analyse que nous présentons dans ce rapport peut leur être utile à cet effet. Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 T ABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION..................................................................................................................1 1 LA DÉMARCHE ...........................................................................................................3 1.1 P REMIÈRE ÉTAPE : LA CONSTRUCTION D’UN QUESTIONNAIRE................................................. 3 1.2 D EUXIÈME ÉTAPE : LA COLLECTE DES DONNÉES .................................................................. 4 1.3 TROISIÈME ÉTAPE : L’ANALYSE DES DONNÉES ..................................................................... 4 2 SYNTHÈSE DES ÉTUDES SUR LA GESTION DE LA LINGERIE STÉRILE ...........5 3 LE MODÈLE D’ANALYSE UTILISÉ............................................................................6 3.1 P OURQUOI CE MODÈLE ? ................................................................................................ 8 4 UNE CLASSIFICATION DE LA LINGERIE STÉRILE................................................9 4.1 UNE IMAGE GLOBALE DE L’ÉCHANTILLON .......................................................................... 12 4.2 UNE IMAGE GLOBALE DES COÛTS................................ ................................ .................... 13 5 ANALYSE DES SOUS PROCESSUS.......................................................................14 5.1 L E SOUS- PROCESSUS DE SOUTIEN .................................................................................. 14 5.1.1 Administrer, superviser et planifier...................................................................................................... 14 5.1.1.1 Les principales difficultés à Administrer, superviser et planifier........................................... 17 5.2 L ES SOUS - PROCESSUS OPÉRATIONNELS.......................................................................... 18 5.2.1 5.2.2 5.2.3 5.2.4 5.2.5 6 Approvisionner........................................................................................................................................ 18 Stériliser................................................................................................................................................... 20 Utiliser...................................................................................................................................................... 22 Récupérer................................................................................................................................................ 24 Traiter après usage................................................................................................................................ 25 GRILLE D’ÉVALUATION ..........................................................................................28 CONCLUSION...................................................................................................................29 ANNEXES ANNEXE I ................................ ................................ ................................ ............................ 32 ANNEXE II ........................................................................................................................... 33 ANNEXE III .......................................................................................................................... 34 BIBLIOGRAPHIE ..............................................................................................................47 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 LISTE DES TABLEAUX TABLEAU 1 S YNTHÈSE DES ÉTUDES SUR LA GESTION DE LA LINGERIE STÉRILE ................................................... 5 TABLEAU 2 Tableau des activités du processus Gérer la lingerie stérile au bloc opératoire................... 7 TABLEAU 3 Activités exercées par un établissement hospitalier selon le type de lingerie.................... 11 TABLEAU 4 Échantillon en fonction du temps requis par le personnel à l’interne pour les activités Stériliser et Traiter après usage............................................. 12 TABLEAU 5 Tableau des coûts de gestion de la lingerie souillée (Stériliser et Traiter après usage uniquement) incluant les avantages sociaux ........................................................................................... 14 TABLEAU 6 Distribution du temps requis par le sous-processus Administrer, superviser et planifier au magasin, à la stérilisation, à la buanderie, au bloc opératoire ...................................................................................... 16 TABLEAU 7 Distribution du temps requis par le sous-processus Approvisionner ................................ 19 TABLEAU 8 Distribution du temps requis par le sous-processus Stériliser........................................... 20 TABLEAU 9 Distribution du temps requis par le sous-processus Utiliser.............................................. 23 TABLEAU 10 Distribution du temps requis par le sous-processus Récupérer ........................................ 24 TABLEAU 11 Distribution du temps requis par le sous-processus Traiter après usage .......................... 26 TABLEAU 12 Grille d’évaluation du processus Gérer la lingerie stérile au bloc opératoire dans un établissement hospitalier....................................................... 28 TABLEAU 13 Points de repères évaluant la performance des divers types de lingerie stérile................. 30 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 LISTE DES FIGURES FIGURE 1 Schéma du modèle d’analyse ............................................................................................... 2 FIGURE 2 Démarche d’analyse comparative......................................................................................... 3 FIGURE 3 Processus Gérer la lingerie stérile au bloc opératoire.......................................................... 6 FIGURE 4 L’exercice d’une activité....................................................................................................... 8 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 INTRODUCTION : L’ ANALYSE COMPARATIVE L’analyse comparative des processus d’affaires a pour objet l’établissement de points de repère qui permettent d’évaluer la performance du processus étudié. Elle a également pour objet de décrire les pratiques jugées performantes ainsi que les facteurs de l’environnement organisationnel susceptibles d’influer sur la performance. À cet égard, l’analyse comparative est une technique dont l’objectif est d’aller chercher de l’information qui aidera une organisation à s’améliorer. Il existe plusieurs types d’analyse comparative comme il existe plusieurs façons de faire de l’analyse comparative. Les pratiques recensées permettent d’identifier quatre grandes approches différentes d’analyse comparative. Premièrement, l’approche dite interne se réfère aux comparaisons que l’on peut faire au sein d’une même organisation, par exemple entre filières, entre branches ou bien entre groupes de vente (Karlöf et Östblom, 1994). Le partage des informations s’effectue donc à l’intérieur d’une entreprise et ne se limite pas à des problèmes de confidentialité. Deuxièmement, l’approche dite concurrentielle se réfère aux comparaisons qu’il est possible d’effectuer avec des concurrents sur le marché (Bhutta et Huq, 1999; Karlöf et Östblom, 1994; Balm, 1994). Le partage des informations s’effectue par conséquent à l’aide d’un accord en bonne et due forme pour protéger les partenaires impliqués (Balm, 1994). Troisièmement, l’approche dite fonctionnelle se réfère aux comparaisons qu’il est possible d’effectuer dans la même branche d’une industrie sans pour autant être des concurrents directs (Balm, 1994). Elle consiste généralement à comparer les fonctions et les processus (Karlöf et Östblom, 1994). Enfin, quatrièmement, l’approche dite générique se réfère aux comparaisons qu’il est possible de faire entre processus. Elle consiste à comparer des processus entre eux, pour ensuite, dégager ceux qui semblent les plus performants par rapport à des indicateurs conventionnels habituellement orientés vers la production. De façon générale, le coût, la productivité, la capacité et les délais sont ceux qui sont utilisés pour comparer entre elles les méthodes de travail (Karlöf et Östblom, 1994). La méthodologie décrite dans ce rapport est celle développée à la Chaire internationale CMA, telle qu’elle a été adaptée au projet en cours, Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire; elle est de type générique, et l’adaptation qui en a été faite est spécifique à la Chaire internationale CMA . Chaire internationale CMA 1 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 Pour bien comprendre le fonctionnement de l’analyse comparative, considérons le schéma suivant. FIGURE 1 SCHÉMA DU MODÈLE D ’ANALYSE Facteurs influant sur la performance Ressources (personnel) Intrants (Input) Processus (activités) Extrants (Output) Performance (résultats) Au cœur du modèle se trouve une décomposition fine du processus en termes d’activités, donc du travail fait. La description de ces activités doit être suffisante pour y saisir les particularités d’une pratique donnée. Dans le cas du processus étudié, nous devons avoir une description de la façon dont la lingerie stérile est gérée, de l’achat, à l’utilisation, à la récupération de la lingerie souillée, au traitement après usage y incluant la stérilisation et sa réutilisation. L’objet de l’analyse comparative est de mesurer et de comprendre la performance en fonction des ressources utilisées dans le contexte étudié. C’est aussi de prendre connaissance et de transférer le savoir-faire des pratiques innovatrices et performantes. Cela est possible lorsque l’on se donne les moyens d’identifier les sites où l’on est susceptible d’observer ces pratiques. La description des intrants alimente la réflexion sur les ressources et, la description des extrants, la réflexion sur la performance. Les coûts sont une mesure des ressources utilisées, ils sont associés aux intrants. La performance est associée aux résultats, c’est-à-dire aux extrants. Chaire internationale CMA 2 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 1 LA DÉMARCHE On peut résumer un projet d’analyse comparative en trois étapes majeures qui sont : ♦ la construction d’un outil de collecte des données (questionnaire); ♦ la collecte des données; ♦ l’analyse des données recueillies. La figure suivante résume la démarche. FIGURE 2 DÉMARCHE D ’ANALYSE COMPARATIVE L’étape de validation des données peut être insérée dans la phase terminale de la collecte des données ou dans la phase préliminaire d’analyse des données. Ces étapes sont elles-mêmes subdivisées en plusieurs sous-étapes. Face à certaines difficultés, notamment au niveau de la collecte des données, nous avons dû adapter notre plan original. Nous vous présentons donc notre plan initial dans la colonne de gauche et notre plan révisé dans celle de droite. 1.1 Première étape : la construction d’un questionnaire Plan initial Plan révisé Définition du processus et visite de sites : nous souhaitions visiter cinq établissements hospitaliers et pris connaissance du fonctionnement de l’approvisionnement, de la réception, de la buanderie, de la stérilisation et du bloc opératoire. Aucun changement majeur. Par ailleurs il eut été plus valable de faire valider le projet de questionnaire par des membres provenant d’établissements hospitaliers qui n’avaient pas participé à sa conception. Nous aurions pu probablement éviter des problèmes de compréhension de certaines questions que nous avons eues par la suite. Nous aurions pu concevoir un feuillet explicatif pour répondre au questionnaire, ce que nous n’avons pas fait. Validation du questionnaire : les projets de questionnaire ont circulé entre les membres de l’équipe jusqu’à une version acceptable qui fut discutée lors d’une rencontre formelle du comité de projet 1. Suite à cette rencontre, un nouveau projet a circulé entre les membres du comité pour correction finale. 1 Le comité initial du projet était formé de Madame Joanne Brouillette Lagacé à ce moment du Centre hospitalier de l’université de Montréal (CHUM), de Madame Doreen Brennan à ce moment de l’hôpital Sacré-Cœur, de Madame Marie-France Demers de l’hôpital Maisonneuve Rosemont, de Madame Céline Doray de l’hôpital Royal Victoria, de Monsieur Antonio Bucci et de Madame Chaire internationale CMA 3 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 1.2 Deuxième étape : la collecte des données Plan initial Plan révisé Recrutement des participants : nous avons lancé une invitation par écrit à tous les établissements hospitaliers du Québec ayant un bloc opératoire et qui apparaissaient sur une liste qui nous a été fournie2. Sur 75 établissements hospitaliers répondant à ce critère, environ trente se sont informés et dixsept ont répondu positivement. Enregistrement à l’étude et envoi du questionnaire : nous avons fait parvenir les questionnaires aux établissements qui désiraient participer, répondu à leurs questions et dans certains cas, fait une présentation de l’étude projetée. Le degré d’intérêt manifesté pour cette étude par les établissements que nous avons contactés variait beaucoup de l’un à l’autre. Ce fait nous a amené à adopter une approche beaucoup plus personnalisée envers les établissements les plus intéressés. De plus, suite aux difficultés rencontrées à l’étape suivante, nous suggérons dans tout projet futur d’envoyer un professionnel pour aider à remplir le questionnaire. De plus, il pourrait y aller de quelques questions ouvertes pour nourrir l’interprétation des données. Suivi des questionnaires : nous avons rappelé tous les participants pour s’assurer de la bonne complétion des questionnaires. 1.3 Troisième étape : l’analyse des données Plan initial Plan révisé Analyse préliminaire : l’analyse préliminaire consiste à l’examen des données recueillies et à la constitution d’histogrammes pour évaluer l’étendue des observations. Cette étape nous amène à repérer les données susceptibles d’être anormales. L’analyse préliminaire se fait toujours de la même façon. Cependant, le fait d’avoir envoyé quelqu’un sur place à l’étape précédente pour recueillir les données aurait évité d’avoir à les valider a posteriori. Par la prévention, on évite la correction. Validation des données susceptibles d’être anormales : il y a une vérification systématique de toutes ces données en téléphonant ou même en se rendant sur le site. Production d’un projet de rapport et soumission à la critique de l’équipe de projet. NOUS PRÉSENTONS EN ANNEXE I UNE RÉFLEXION SUR LA DÉMARCHE SUIVIE. Louise Bilodeau de l’hôpital Ste -Justine, de Messieurs Hugues Boisvert, Sylvain landry, Martin Beaulieu et de Madame Marie Chassé de l’École des HEC. 2 Selon les relevés de Med-Echo, pour l’année 1997/1998, le Québec comptait 99 centres hospitaliers avec un bloc opératoire actif. De ce nombre 75 apparaissaient sur la liste qui nous a été fournie et ont été contactés. Chaire internationale CMA 4 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 2 SYNTHÈSE DES ÉTUDES SUR LA GESTION DE LA LINGERIE STÉRILE Le tableau qui suit résume les études que nous avons consultées et qui traitent des coûts de la lingerie au bloc opératoire. Nous n’avons retenu que les études ayant effectué des évaluations économiques et non celles qui comparent les propriétés des différentes technologies (uniservice, réutilisable). T ABLEAU 1 SYNTHÈSE DES ÉTUDES SUR LA GESTION DE LA LINGERIE STÉRILE Auteurs Dedic et al. (1998) Anonyme (1997a et 1997b) Objectifs Étude de différents systèmes de lingerie (uniservice, réutilisable, mixte) pour identifier le système le moins coûteux. Deux études sur les économies des paquets personnalisés dans deux centres hospitaliers. Conclusions Aucune conclusion précise car les coûts des différents systèmes sont sensiblement similaires quelle que soit la méthode de calcul retenue. Diminution de 10% des achats de fournitures médicales et chirurgicales par le recours à des paquets personnalisés. Remarques L’étude est utile pour l’identification des différents coûts à retenir. Elle n’offre pas de conclusions définitives. Méthodologie non disponi ble qui permettrait de valider les résultats. Réduction de 35% des coûts de la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire. Valider la conversion d’un système uniservice à un système réutilisable. Réduction de 30 à 40% du volume annuel des déchets avec le système réutilisable Absence de méthodologie permettant de valider les résultats obtenus. American Reusable Textile Association (1993) Étude comparative de champs stériles uniservice et réutilisable. Coût unitaire moindre de 50% en faveur des champs opératoires réutilisables Absence de méthodologie permettant de valider les résultats obtenus. Hester (1995) Examiner la rentabilité d’un système uniservice dans le contexte de l’agrandissement d’un établissement de santé. Réduction de 17% du volume des déchets par rapport à la situation initiale en recourant au système réutilisable. Absence de méthodologie permettant de valider les résultats obtenus. Hayne (1993) Chaire internationale CMA 5 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 Trois commentaires sont de mise quant aux différentes études économiques produites à ce jour sur la gestion de la lingerie stérile : 1. Une seule, l’étude de Dedic et al. (1998), présente une approche rigoureuse qui n’arrive toutefois pas à des conclusions claires. 2. Dans la majorité des études consultées, l’absence de méthodologie empêche d’accorder toute la crédibilité voulue aux résultats obtenus. 3. Aucune étude n’a été réalisée au Canada et de ce fait ne permettrait de tenir compte des particularités du contexte hospitalier canadien. En conséquence, l’étude que nous vous proposons est tout à fait originale et pertinente compte tenu que de nombreux décideurs dans le réseau québécois de la santé sont à réviser leur choix technologique. 3 LE MODÈLE D’ANALYSE UTILISÉ Le modèle d’analyse développé pour analyser Gérer la lingerie stérile au bloc opératoire, est le suivant 3. FIGURE 3 PROCESSUS GÉRER LA LINGERIE STÉRILE AU BLOC OPÉRATOIRE Administrer, superviser et planifier Approvisionner Stériliser Utiliser Récupérer Traiter après usage Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire est le processus par lequel un hôpital rend disponible, utilise et traite après usage la lingerie stérile incluant les champs d’emballage, les champs opératoires et les blouses chirurgicales pour l’opération prévue avec le médecin et l’équipe désignés au moment voulu et à la salle d’opération désignée. Ce processus comprend toutes les activités requises de Approvisionner à Traiter après usage selon les différents types de lingerie utilisés selon les différentes pratiques. 3 Le modèle apparaissant dans le questionnaire a été modifié pour faciliter l’analyse des activités sous -traitées. Chaire internationale CMA 6 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 Le schéma ci-dessus nous présente six sous-processus au processus Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire. Nous reconnaissons un processus de soutien, Administrer, superviser et planifier, ainsi que cinq sous-processus opérationnels, Approvisionner, Stériliser, Utiliser, Récupérer et Traiter après usage. Ces derniers se déclinent en 23 activités identifiées dans le tableau suivant et décrites plus loin dans ce rapport. T ABLEAU 2 TABLEAU DES ACTIVITÉS DU PROCESSUS GÉRER LA LINGERIE STÉRILE AU BLOC OPÉRATOIRE Approvisionner Stériliser Utiliser Récupérer Traiter après usage Acheter Réceptionner Adapter Vérifier Préparer Entreposer Préparer Vérifier Disposer après usage Acheminer Lessiver Marquer Mirer Livrer Mettre dans le stérilisateur Livrer Contrôler Draper le patient Gérer la lingerie souillée Repriser Plier Assemblerlespaquets Livrer Par ailleurs, selon les pratiques en place et le type de lingerie utilisé pour les champs d’emballage, les champs opératoires et les blouses chirurgicales, les activités peuvent être exercées ou non. Si elles le sont, elles peuvent être occasionnelles ou récurrentes et dans ces deux cas, peuvent être effectuées à l’intérieur de l’établissement hospitalier ou sous-traitées à un prestataire externe de service. Le schéma qui suit permet de visualiser les différentes possibilités. Chaire internationale CMA 7 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 FIGURE 4 L’EXERCICE D ’UNE ACTIVITÉ n ’est pas exercée effectuée à l’interne récurrente Activité sous-traitée effectuée à l’interne est exercée occasionnelle sous-traitée 3.1 Pourquoi ce modèle ? Gérer la lingerie stérile au bloc opératoire implique six processus, Administrer, Approvisionner, Stériliser, Utiliser, Récupérer et Traiter après usage. Ces processus peuvent être affectés par le type de lingerie utilisé et les pratiques qui en découlent. Seul un modèle tenant compte des six processus à la fois peut nous apporter une image globale de l’impact du type de lingerie utilisé et des pratiques adoptées sur la performance du processus Gérer la lingerie stérile au bloc opératoire. Par ailleurs, l’utilisation de ce modèle présente des difficultés, du fait que ces processus se déroulent dans différents lieux physiques dans l’établissement ou encore qu’ils sont sous-traités à divers degrés et que ces responsabilités relèvent de départements différents, par exemple réception des marchandises, buanderie, stérilisation, service central, bloc opératoire, etc. De plus, on ne peut plus décrire uniquement la lingerie stérile en fonction du matériau qui la compose comme les textiles non tissés, fabriqués de cellulose, substance à base de bois, de microfibres, types GoretexMC , etc. En effet, les fournisseurs de ces produits attachent de plus en plus de «services» au matériau proprement dit de la lingerie comme le traitement de la lingerie souillée et la stérilisation. Ainsi, le produit vendu est devenu un ensemble qui comprend le matériau et des Chaire internationale CMA 8 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 services divers comme ceux que l’on retrouve implicitement dans les ensembles personnalisés (custom packs), etc. Le modèle que nous proposons est basé sur la description des activités impliquées dans l’ensemble du processus de gestion de la lingerie stérile. Ce modèle a l’avantage de dépasser les dichotomies traditionnelles associées à la nature des matériaux utilisés dans la lingerie et permet d’intégrer la dimension service . De plus, il semble être le seul qui nous permet de tracer un portrait global du processus Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire, et en particulier de répondre aux questions de recherche suivantes : ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ Quel est l’impact du type de lingerie stérile utilisée sur la consommation des ressources et les difficultés rencontrées dans l’exercice des processus suivants : Administrer, Approvisionner, Stériliser, Utiliser, Récupérer et Traiter après usage ? Quels sont les facteurs explicatifs de la performance du processus Gérer la lingerie stérile ? Dans quelle direction devraient travailler les fournisseurs de lingerie stérile pour améliorer la valeur du produit qu’ils offrent aux yeux de leurs clients ? Dans quelle direction devraient travailler les établissements hospitaliers pour améliorer la performance du processus Gérer la lingerie stérile ? Quels sont les «benchmarks» ou «points de repère» qui permettent d’évaluer la performance des divers types de lingerie stérile ? Et, en sous-question de la dernière : Quelle est l’influence du type de matériau utilisé pour la lingerie stérile sur la performance du processus global Gérer la lingerie stérile ? 4 UNE CLASSIFICATION D E LA LINGERIE STÉRIL E Les types de lingerie ont été classés traditionnellement en fonction des caractéristiques du matériau qui la compose. Dans la recension des écrits, réalisée dans le cadre de son mémoire, Marie Chassé4 décrit la classification entre la lingerie uniservice et la lingerie réutilisable de la manière suivante (extrait intégral en annexe II) : «la lingerie uniservice (ou jetable) est faite de textile (non tissé, fabriqué de cellulose) et n’est utilisée qu’une seule fois, la lingerie réutilisable est faite de textile (en microfibres, de type GoretexMC, etc.) qui après avoir été utilisée une première fois, est lavée et stérilisée pour être de nouveau réutilisée un certain nombre de fois avant de perdre ses qualités protectrices.» Du point de vue des activités Stériliser et Traiter après usage, nous suggérons la classification suivante : ♦ la lingerie à gestion minimale; ♦ la lingerie à traitement partagé; ♦ la lingerie traitée à l’interne. 4 Marie Chassé, étudiante en M.sc. en contrôle de gestion, a choisi de faire son mémoire de maîtrise sur ce sujet. Outre son travail d’assistante de recherche, elle a donc contribué à ce projet par son mémoire. Chaire internationale CMA 9 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 La lingerie à gestion minimale implique 10 activités à l’interne, certaines de ces activités étant réduites au minimum. La lingerie uniservice qui n’implique aucune activité de traitement après usage, ni de stérilisation à l’interne, est donc incluse dans la lingerie à gestion minimale. La lingerie réutilisable dont le contrat d’approvisionnement inclurait le traitement après usage et la stérilisation de la lingerie souillée pourraient également être incluse dans la lingerie à gestion minimale. La lingerie à traitement partagé implique 13 ou 14 activités faites à l’interne selon le contexte, mais certaines activités de traitement après usage comme le lessivage sont faites à l’externe. La lingerie traitée à l’interne par ailleurs implique que toutes les activités de traitement après usage, de stérilisation ainsi que la logistique qui supporte ces activités, sont faites à l’interne . Cette classification pourrait être raffinée davantage. Compte tenu de l’ampleur des activités de gestion ainsi que des nombreuses combinaisons possibles d’activités, il nous apparaît évident qu’il n’est plus possible de décrire le produit offert par les fournisseurs uniquement en termes du type de matériau utilisé car ces derniers y attachent de plus en plus de services qui correspondent à des activités. En effet, certains fournisseurs pourraient offrir de gérer les stocks, les commandes et d’effectuer le traitement après usage, y compris la stérilisation et l’assemblage de paquets personnalisés. La figure suivante présente les activités exercées par un établissement hospitalier lorsqu’il n’utilise que de la lingerie à gestion minimale, de la lingerie dont le traitement est partagé et de la lingerie dont le traitement est fait en totalité à l’interne. Chaire internationale CMA 10 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 T ABLEAU 3 ACTIVITÉS EXERCÉES PAR UN ÉTABLISSEMENT HOSPITALIER SELON LE TYPE DE LINGERIE APPROVISIONNER STÉRILISER UTILISER RÉCUPÉRER T RAITER APRÈS USAGE Utilisation de la lingerie À gestion minimale Activité Récurrente QUI INCLUT : Acheter Réceptionner Livrer Activité Activité Non exercée Récurrente Qui inclut : Entreposer Préparer Vérifier Draper le patient Activité Non exercée Utilisation de la lingerie À traitement partagé Activité Récurrente QUI INCLUT : Acheter Réceptionner Livrer Activité Non exercée Utilisation de la lingerie Traitée à l’inte rne Activité Occasionnelle QUI INCLUT : Acheter Réceptionner Adapter Livrer Activité Récurrente QUI INCLUT : Vérifier Préparer Mettre dans le stérilisateur Livrer Activité Récurrente QUI INCLUT : Vérifier Préparer Mettre dans le stérilisateur Livrer Activité Récurrente Qui inclut : Disposer ap rès usage Acheminer Gérer la lingerie souillée Activité Activité Récurrente Récurrente Qui inclut : Qui inclut : Entreposer Disposer après Préparer usage Vérifier Acheminer Draper le patient Gérer la lingerie souillée Activité Récurrente QUI INCLUT : Entreposer Préparer Vérifier Contrôler Draper le patient Activité Récurrente QUI INCLUT : Lessiver Marquer Mirer Repriser Plier Assembler les paquets Livrer Activité Récurrente Qui inclut : Disposer après usage Acheminer Gérer la lingerie souillée Ce qu’il faut retenir De manière générale, les fournisseurs de lingerie stérile qui sauront développer l’expertise de ces divers services seront en mesure de les offrir aux établissements hospitaliers à un bien meilleur coût que les établissements ne peuvent le faire eux-mêmes. Cela pourrait s’expliquer par le fait que la productivité est de plus en plus dépendante de la technologie utilisée, de l’expertise en cette technologie et d’un volume minimal d’activité que même les établissements hospitaliers les plus importants ne peuvent atteindre. Chaire internationale CMA 11 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 4.1 Une image globale de l’échantillon Selon la classification retenue, la lingerie à gestion minimale n’implique, à l’interne, aucune stérilisation ni traitement après usage de la lingerie souillée. Selon les données recueillies, tous les cas sans exception de lingerie traitée à l’interne requiert plus de 30 minutes en moyenne par intervention de temps de gestion. Dans le tableau suivant, nous n’avons tenu compte que des sous-processus Stériliser et Traiter après usage, tel que nous les avons définis dans ce rapport. Il y a aussi des différences au niveau des sous-processus Approvisionner et Utiliser, mais celles -ci étant plus difficiles à saisir quantitativement, nous les traiterons en mettant l’accent sur les aspects qualitatifs dans les sections de ce rapport qui les concernent. Le processus Récupérer ne présente aucune différence selon les types de lingerie utilisée. Voici un tableau décrivant l’échantillon en fonction du temps requis par le personnel à l’interne pour les activités Stériliser et Traiter après usage. T ABLEAU 4 ÉCHANTILLON EN FONCTION DU TEMPS REQUIS PAR LE PERSONNEL À L’INTERNE POUR LES ACTIVITÉS STÉRILISER ET TRAITER APRÈS USAGE Implication à l’interne Stériliser et Traiter après usage N OMBRE Caractéristiques de la lingerie utilisée DE RÉPONDA NTS Implication nulle 4 Implication minimale Moins de 12 minutes en moyenne par intervention. Implication peu élevée Entre 12 et 30 minutes en moyenne par intervention. Implication moyenne Entre 30 minutes et 1 heure en moyenne par intervention. Implication élevée Entre 1 heure et 2 heures en moyenne par intervention. Implication très élevée Plus de 2 heures en personnel en moyenne par intervention. 3 4 5 Les quatre établissements utilisent en totalité de la lingerie à gestion minimale. Les 3 établissements utilisent en partie de la lingerie à gestion minimale et pour l’autre partie, de la lingerie à traitement partagé. Les 4 établissements n’utilisent que très peu de lingerie à gestion minimale et en presque totalité de la lingerie à traitement partagé. Les 5 établissements utilisent majoritairement de la lingerie traitée à l’interne. 2 Les 2 établissements utilisent très majoritairement de la lingerie traitée à l’interne. 1 L’établissement utilise en totalité de la lingerie traitée à l’interne. Les établissements qui se retrouvent dans les catégories «implication moyenne» et «implication élevée» ne présentent aucune différence quant au type de lingerie utilisé. L’écart de performance mesurée en temps de gestion ne peut donc s’expliquer que par des facteurs d’organisation interne. Chaire internationale CMA 12 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 4.2 Une image globale des coûts Voici une série d’équations expliquant notre réflexion sur les coûts. Comme les activités des sous-processus Stériliser et Traiter après usage sont les plus affectées par la lingerie à gestion minimale ainsi que par la gestion à traitement partagé, nous allons focaliser notre attention sur ces processus. Coût total Stériliser Traiter après usage = Coût Du traitement à l’interne Coût du traitement à l’externe + Dans le cadre de ce projet, nous n’avons pas cherché à établir les coûts du traitement à l’externe. Nous avons centré nos efforts pour déterminer les coûts à l’interne, et plus particulièrement les coûts touchant l’utilisation du personnel à l’interne. Donc, nous établirons à quelles conditions il est intéressant d’utiliser la lingerie à gestion minimale. La proposition est simple. Il est intéressant d’utiliser la lingerie à gestion minimale à la condition suivante : Coût de la lingerie à gestion minimale < Coût des activités annulées à l’interne Or, le coût du traitement à l’interne comprend : ♦ le temps du personnel × taux de salaire; ♦ les fournitures, l’électricité; ♦ les équipements, c’est-à-dire l’amortissement, l’entretien et le coût du capital; ♦ les espaces physiques. Mais, posant comme hypothèse que le coût du personnel fait 80 % du coût du traitement à l’interne, nous pouvons écrire : Coût du traitement à l’interne = Coût de l’utilisation Du personnel × 1,25 Et, le coût de l’utilisation du personnel à l’interne se calcule ainsi : Coût de l’utilisation du personnel = Temps du personnel X Taux salarial X 1,3255 Le coût des activités annulées à l’interne Dans le tableau de la page précédente, le temps requis pour les deux sous-processus Stériliser et Traiter après usage se situe entre 30 minutes et 1 heure en moyenne par 5 Ce taux de 32,5 % provient des données compilées par l’Institut de la Statistique du Québec pour tenir compte des avantages sociaux. Chaire internationale CMA 13 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 intervention pour 5 établissements, entre 1 et deux heures en moyenne par intervention pour 2 établissements et prend plus de 2 heures en moyenne par intervention pour un dernier établissement. Il y a des contextes particuliers qui peuvent expliquer cette performance affichée. Cependant, en fonction de votre estimation du temps que ces sous-processus prennent dans votre établissement, voici un tableau indiquant combien cela pourrait vous coûter pour effectuer l’ensemble de ces activités à l’interne. Ce montant devient un point de repère pour juger de ce que vous pouvez vous permettre de payer à l’externe. T ABLEAU 5 T ABLEAU DES COÛTS DE GESTION DE LA LINGERIE SOUILLÉE (STÉRILISER ET TRAITER APRÈS USAGE U NIQUEMENT ) INCLUANT LES AVANTAGES SOCIAUX Coût à l’interne Si le taux salarial est… Si l’ensemble des activités prend… 45 minutes 60 minutes 75 minutes 15 $ l’heure 18,63 $ 24,84 $ 31,05 $ 20 $ l’heure 24,84 $ 33,13 $ 41,41 $ 25 $ l’heure 31,05 $ 41,41 $ 51,76 $ En analysant les données de ce tableau, il faut garder à l’esprit que ces coûts estimés sont sensés évoluer chaque année. Les données de ce tableau ont été calculées de façon très prudentes. Nous n'avons pas tenu compte du coût d'achat de la lingerie stérile qui n'est pas négligeable. De plus, nous avons posé l'hypothèse que le coût du personnel fait 80 % du coût du traitement à l'interne alors qu'il pourrait être de 75 %. À titre d'exemple, en utilisant comme hypothèse que le coût du personnel correspond à 75 % plutôt que 80 % du coût total, le montant de 33,13 % $ serait de 35, 32 $, soit au moins 2 $ de plus par intervention. 5 ANALYSE DES SOUS PROCESSUS 5.1 Le sous-processus de soutien 5.1.1 Administrer, superviser et planifier Le type de lingerie stérile utilisée a-t-il un impact sur le processus Administrer au magasin, à la stérilisation , au bloc opératoire et à la buanderie, notamment en termes de consommation des ressources et de difficultés à faire l’activité ? En posant cette question, nous nous éloignons momentanément du modèle qui est centré sur les processus en ciblant spécifiquement des départements administratifs. Nous avons adopté ce découpage car nous anticipions que les répondants se référeraient à ces départements pour répondre à la question. Enfin, nous n’avons pas posé la question par Chaire internationale CMA 14 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 rapport au service central qui se retrouve dans certains établissements hospitaliers québécois, justement parce qu’on ne le retrouve pas dans tous les établissements. Administrer, superviser et planifier comprend plusieurs activités comme gérer les ressources humaines, faire le suivi, coordonner les activités, établir les échéanciers, gérer les changements, etc. Il s’agit donc d’un processus de soutien aux cinq processus opérationnels Approvisionner, Stériliser, Utiliser, Récupérer et Traiter après usage. Dans le cadre de ce projet, nous avons demandé d’estimer le nombre d’heures par année que ce processus pouvait prendre au magasin, à la buanderie, à la stérilisation et au bloc opératoire en rapport avec la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire. Le tableau suivant résume les données recueillies. Chaire internationale CMA 15 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 T ABLEAU 6 DISTRIBUTION DU TEMPS REQUIS PAR LE SOUS -PROCESSUS ADMINISTRER , SUPERVISER ET PLANIFIER AU MAG ASIN, À LA STÉRILISATION , À LA BUANDERIE, AU BLOC OPÉRATOIRE. Au magasin Temps requis exprimé en minute par intervention En pourcentage de Approvisionner Moins de 1,2 Entre 1,2 et 6 minute minutes Moins de 5 % 8 8 Entre 5% et 20% 2 2 Plus de 20% 5 2 2 Total 15 2 2 À la stérilisation Temps requis exprimé en minute par intervention En pourcentage de Stériliser Moins de 1,2 Entre 1,2 et 6 minute minutes Moins de 5 % 12 Entre 5% et 20% 3 1 4 Plus de 20% 2 1 3 Total 17 2 À la buanderie Temps requis exprimé en minute par intervention En pourcentage de Traiter après usage Moins de 1,2 Entre 1,2 et 6 minute minutes Entre 6 et 12 minutes Moins de 5 % 15 1 16 Entre 5% et 20% 1 1 2 1 1 Entre 6 et 12 minutes Entre 6 et 12 minutes Plus de 12 minutes 9 0 Plus de 12 minutes 19 Total 12 Plus de 20% 6 0 1 0 Plus de 12 minutes Total 16 Au bloc opératoire Temps requis exprimé en minute par intervention En pourcentage de Utiliser Moins de 1,2 Entre 1,2 et 6 minute minutes Moins de 5 % 12 Entre 5% et 20% 6 Entre 6 et 12 minutes 0 Plus de 12 minutes 19 Total 19 Total 12 1 7 Plus de 20% Total Total 0 18 Chaire internationale CMA 1 0 0 19 16 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 Ce tableau révèle que pour la très grande majorité des établissements, il prend moins de 1,2 minutes par intervention pour administrer par secteur d’activité, ce qui correspond à moins de 200 heures par année pour un établissement qui aurait 10 000 interventions dans l’année par secteur. Cela représente moins de 5 % du coût de l’activité gérée, ce n’est donc pas un élément majeur de coût. Pour l’ensemble des activités gérées, le résultat de moins de 5% des activités gérées demeure toujours valide bien que cela puisse représenter jusqu’à 800 heures par année pour un établissement qui aurait 10 000 interventions par année. Par contre, les principales difficultés liées à Administrer, superviser et planifier peuvent avoir des implications sur l’efficience de l’ensemble du processus, et plus spécifiquement sur celui de Approvisionner, Stériliser, Utiliser, Récupérer et Traiter après usage. 5.1.1.1 Les principales difficultés à Administrer, superviser et planifier Le sommaire qui suit regroupe les difficultés identifiées par les participants, en fonction des processus Approvisionner, Stériliser, Utiliser et Traiter après usage. Relativement à Approvisionner : ♦ Difficulté de prévoir les quantités requises; ♦ Délai de livraison; ♦ Espace de rangement; ♦ Mise à jour des produits; ♦ Gestion des articles en attente (Back orders) ainsi que les substitutions temporaires; ♦ Établir les quotas et diminuer les coûts d’achat. Relativement à Stériliser : ♦ ♦ ♦ ♦ Bris des équipements; Manque de personnel; Adaptation aux nouveaux tissus; Contrôle de la qualité. Relativement à Utiliser : ♦ Qualité et conformité des paquets; ♦ Gestion indirecte (pour la directrice du bloc opératoire, ne pas avoir le contrôle de l’approvisionnement, de la stérilisation et du traitement après usage des champs opératoires); ♦ Standardisation des fournitures utilisées par les médecins; ♦ Composer avec une rupture de stock et l’obligation d’utiliser des matériaux substituts. Relativement à Traiter après usage : ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ Adaptation aux nouveaux tissus; Assurer la qualité de la lingerie, en particulier des blouses; Gestion de la sous-traitance; Fonctionner dans un lieu physique non approprié; Gestion des pointes de volume. Chaire internationale CMA 17 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 Ce qu’il faut retenir Dans la majorité des établissements, l’administration, la supervision et la planification ne prennent pas beaucoup de temps. Par contre, plusieurs répondants ont souligné le manque d’espace de rangement, la difficulté de se voir approvisionner à temps, des problèmes liées à la gestion des commandes en attente et des produits substituts et, dans certains établissements, des problèmes liés à la vétusté des équipements, à l’adaptation aux nouveaux matériaux et à la logistique interne. 5.2 Les sous-processus opérationnels 5.2.1 Approvisionner Approvisionner est utilisé au sens large de «s’assurer que les besoins sont comblés». Les besoins ont été établis préalablement à la planification. Approvisionner consiste donc à combler l’écart entre les besoins exprimés lors de la planification et les stocks existants. Elle peut comprendre, selon les pratiques en place, les activités Acheter, Réceptionner, Adapter et Livrer. Par contre, deux établissements sur dix-neuf observations nous ont répondu relativement au sous -processus Adapter, et les deux utilisaient presque exclusivement des champs opératoires en polycoton. Acheter consiste à dresser une commande, à identifier les fournisseurs potentiels et commander le produit lorsque l’écart entre les besoins exprimés et les stocks dépassent un seuil préétabli et ce, relativement aux achats de lingerie stérile au bloc opératoire. Réceptionner comprend toutes les tâches réalisées lorsqu’un établissement reçoit une livraison d’un fournisseur externe et ce, relativement aux achats de lingerie stérile au bloc opératoire. Par exemple, vider les caisses et disposer sur les tablettes ainsi que remiser en attendant qu’on en ait besoin. Adapter consiste à transformer les tissus avant de les utiliser. C’est le cas notamment de la lingerie en polycoton que l’on doit tailler et coudre selon les spécifications des champs opératoires. Deux établissements utilisant majoritairement des champs opératoires en polycoton ont répondu à cette activité qui n’est plus requise pour les autres types de matériaux. Or, comme le polycoton ne répond plus aux normes de qualité, nous ne la retiendrons pas pour l’étude. De plus, il s’agit d’une activité occasionnelle et marginale en termes de consommation des ressources. Livrer concerne uniquement le transport de la lingerie de la réception, au bloc opératoire, à la buanderie ou au service de stérilisation selon le cas. L’image globale de Approvisionner excluant l’activité Adapter, exprimée en minutes par intervention, nous est donnée par le tableau suivant. Chaire internationale CMA 18 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 T ABLEAU 7 DISTRIBUTION DU TEMPS REQUIS PAR LE SOUS-PROCESSUS APPROVISIONNER Temps requis exprimé en minute par intervention Nombre réponses Moins de 1,2 minute de 7 n1 n 2 n 3 n 4 n 5 n6 Degré 2, 2, 2, 1, 0, 0 d’implication à l’interne dans les processus Stériliser et Traiter après usage. (voir légende) Entre 1,2 et 3 minutes Entre 3 et 12 minutes Entre 12 et 30 minutes Plus de 30 minutes Réponses recueillies 4 4 4 0 19 n 1 n 2 n 3 n 4 n 5 n6 n 1 n 2 n 3 n4 n 5 n6 n 1 n 2 n 3 n4 n 5 n 6 n 1 n2 n 3 n4 n 5 n 6 1, 0, 0, 2, 1, 0 1, 1, 0, 1, 0, 1 0, 0, 2, 1, 1, 0 0, 0, 0, 0, 0, 0 Légende (n1 , n2 , n3 , n4 , n5 , n6 ) n 1 , nombre de répondants ayant une implication nulle; n 2 , nombre de répondants ayant une implication minimale; n 3 , nombre de répondants ayant une implication peu élevée; n 4 , nombre de répondants ayant une implication moyenne; n 5 , nombre de répondants ayant une implication élevée; n 6 , nombre de répondants ayant une implication très élevée. Nous notons que 5 répondants sur 7 ayant une implication nulle ou minimale au niveau des processus Stériliser et Traiter après usage (n1 et n2) nécessitent moins de 1,2 minutes par intervention. Ce résultat indique que les établissements qui sont les plus efficients à Approvisionner sont ceux qui utilisent de la lingerie à gestion minimale. Ils sont à gestion minimale (3 sur 5) et à traitement partagé (2 sur 5) pour les sousprocessus Stériliser et Traiter après usage. Or, a priori, nous aurions pu croire le contraire car la lingerie à gestion minimale implique nécessairement des réceptions récurrentes comme celle à traitement partagé. Mais les données recueillies nous indiquent le contraire, devons-nous en conclure que les fournisseurs de lingerie uniservice comme ceux qui assurent le traitement après usage de la lingerie souillée ont su développer des procédures d’approvisionnement efficientes pour leurs clients, notamment de réception et de livraison du quai de réception à la stérilisation ou au bloc opératoire selon le cas ? Les entrevues nous ont appris que le coût d’approvisionnement de la lingerie à gestion minimale est négligeable car la livraison de produits se fait par des distributeurs qui livrent d’autres fournitures médicales. De plus, les livraisons au bloc opératoire sont intégrées aux cycles de réapprovisionnement existant. Finalement, la détermination des quantités à commander se fait par le système informatique selon des paramètres préétablis. Selon les données recueillies, le temps médian de l’approvisionnement se situe entre 1,2 et 3 minutes en moyenne par intervention, mais est en deçà de 1,2 minutes par intervention pour les pratiques les plus efficientes. Chaire internationale CMA 19 19 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 Ce qu’il faut retenir L’efficience de l’approvisionnement est fonction de la façon de faire l’activité, donc de la pratique mise en place. De plus, les fournisseurs les plus avisés vont chercher à développer un système d’approvisionnement automatique basé sur les besoins anticipés de champs opératoires et de blouses chirurgicales selon le cas. Un tel système idéalement doit être sans intermédiaire (c’est-à-dire entre le bloc opératoire et le fournisseur) et en temps réel. Le système idéal minimisera l’entreposage, les commandes en attente et l’obligation d’utiliser des produits substituts et dans le cas d’un problème quelconque, le fournisseur en assumera la responsabilité. 5.2.2 Stériliser Stériliser signifie rendre propre à l’utilisation. Cette activité peut comprendre, selon les pratiques en place, les activités Vérifier, Préparer, Mettre dans le stérilisateur et Livrer. Ce processus ne s’applique que pour la lingerie traitée à l’interne et celle à traitement partagé. Vérifier consiste à contrôler, d’une manière externe, à l’aide de tests biologiques et autres, la lingerie qui sera stérilisée et qui a été stérilisée. Il est possible que l’activité soit faite deux fois. Préparer consiste à préparer les paquets de lingerie. L’activité inclut les tâches d’inspecter, de plier, d’assembler, d’emballer et d’étiqueter les ensembles destinés au bloc opératoire. Mettre dans le stérilisateur est l’activité qui consiste à effectuer le traitement visant à rendre stérile les ensembles préparés à l’étape précédente et destinés au bloc opératoire. Livrer concerne le transport de la lingerie stérile de l’aire de stérilisation au bloc opératoire, ce qui inclut la préparation du transport, notamment les placer sur les chariots. T ABLEAU 8 D ISTRIBUTION DU TEMPS REQUIS PAR LE SOUS -PROCESSUS STÉRILISER Temps requis exprimé en minute par intervention Moins de 1,2 minute Entre 1,2 et 3 minutes Entre 3 et 12 minutes Entre 12 et 30 minutes Plus de 30 minutes Nombre de réponses recueillies Nombre de réponses 5 1 2 6 5 19 n1 n 2 n 3 n 4 n 5 n6 n 1 n 2 n 3 n 4 n 5 n6 n 1 n 2 n 3 n4 n 5 n6 n 1 n 2 n 3 n4 n 5 n 6 n 1 n2 n 3 n4 n 5 n 6 0, 1, 0, 0, 0, 0 0, 1, 1, 0, 0, 0 0, 0, 2, 3, 1, 0 0, 0, 0, 3, 1, 1 Degré 4, 1, 0, 0, 0, 0 d’implicatio n à l’interne dans les processus Stériliser et Traiter après usage. Chaire internationale CMA 20 19 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 Légende (n1 , n2 , n3 , n4 , n5 , n6 ) n 1 , nombre de répondants ayant une implication nulle; n 2 , nombre de répondants ayant une implication minimale; n 3 , nombre de répondants ayant une implication peu élevée; n 4 , nombre de répondants ayant une implication moyenne; n 5 , nombre de répondants ayant une implication élevée; n 6 , nombre de répondants ayant une implication très élevée. Les 5 établissements qui se retrouvent dans la classe des moins de 1,2 minutes par intervention, sont tous à 0 car ils n’ont pas à stériliser puisqu’ils utilisent de la lingerie à gestion minimale pour 4 d’entre eux et que le cinquième sous -traite cette activité. Le temps médian est légèrement supérieur à 29 minutes pour les établissements qui en assument l’exercice à l’interne. On peut estimer environ 30 minutes par intervention, ce qui fait 5 000 heures par année pour un établissement qui aurait 10 000 interventions par année. Autres résultats 1 2 3 6 Il n’y a pas de relation entre le coût moyen de la stérilisation et le nombre d’interventions, ce qui signifie qu’il n’y a pas d’économie de quantité, et que s’il y a deux fois plus d’interventions, cela coûtera deux fois plus cher en stérilisation. Peut-être qu’un échantillon plus vaste nous aurait permis d’identifier des seuils entre lesquels des économies de quantité seraient apparues. Il y a dans plusieurs établissements une activité d’entreposage à la stérilisation en vue d’assurer un approvisionnement continu au bloc opératoire en lingerie stérile. Lorsque cette activité est présente, étant donné le fait que la stérilité des paquets s’amenuise au fil du temps, les paquets dont la date de péremption est dépassée doivent subir à nouveau les étapes de lessivage et par la suite, celles de stérilisation 6. Des quatre activités Vérifier, Préparer, Mettre dans le stérilisateur et Livrer, c’est l’activité Préparer qui consomme le plus de temps du personnel, c’est aussi l’activité la plus critique pour assurer la qualité éventuelle de la stérilisation. En effet, selon les entrevues réalisées, cette activité est effectuée manuellement par du personnel spécialisé qui doit, lors de la préparation des paquets suivre des normes très strictes. Les lingeries doivent être pliées selon une technique spécifique pour éviter la contamination. La formation du personnel également revêt une importance particulière, notamment en ce qui concerne les nouveaux matériaux. Donc, nous sommes en présence d’une activité qui non seulement prend du temps mais qui exige une certaine formation et qui plus est sur laquelle repose l’essentiel des risques de contamination. En effet, un paquet de lingerie mal assemblé augmente sensiblement le risque de contamination bactérienne au bloc opératoire et gène l’équipe médicale dans ses gestes médicaux. L’équipe médicale peut se retrouver dans une situation où lors de l’ouverture d’un paquet, elle ne retrouve pas sur le dessus, ce dont elle a besoin en premier pour procéder à l’intervention. Lorsque l’activité Préparer est confiée à un fournisseur externe, le centre hospitalier demeure, à ce moment-là, tributaire de la façon dont Un paquet stérilisé non utilisé ne peut être stérilisé à nouveau sans avoir été précédemment lavé. Les activités de lessivage, en plus de décontaminer les lingeries, décontractent les fibres de cellesci afin de permettre à l’agent stérilisant de pénétrer par la suite. L’agent stérilisant contracte les fibres des lingeries. Chaire internationale CMA 21 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 les paquets sont préparés chez le fournisseur. Par ailleurs, advenant un litige, le fardeau de la preuve consistant à prouver la stérilité des paquets revient au centre hospitalier qui a pris la décision de sous-traiter et non au fournisseur. Ce qu’il faut retenir Au-delà du coût direct en personnel de ce sous-processus dont le temps médian se situe près de 30 minutes par intervention, en particulier de l’activité Préparer, soulignons aussi la problématique de transport de la lingerie stérile de la stérilisation au bloc opératoire. La lingerie traitée à l’externe , souvent préparée en paquets personnalisés, arrive dans un emballage qui assurent la qualité de la lingerie stérilisée. Ces paquets peuvent être ouverts au bloc opératoire juste avant leur utilisation, ce qui est un autre facteur qui assure la qualité de la stérilisation. La lingerie stérilisée à l’interne, lorsqu’elle demeure stockée un certain temps, ne bénéficie pas d’une protection aussi efficace, ce qui peut se traduire par un relavage et une re -stérilisation. 5.2.3 Utiliser Utiliser la lingerie stérile au bloc opératoire, selon les pratiques en place, peut comprendre les activités Entreposer, Préparer, Vérifier, Contrôler et Draper le patient. Entreposer concerne le remisage temporaire des ensembles au bloc opératoire avant leur utilisation. Préparer consiste à aller chercher et apporter dans la salle d’opération les paquets de lingerie requis. Vérifier consiste à prendre connaissance des dates de péremption avant l’ouverture du paquet. Cette activité comprend aussi le décompte de l’ensemble des pièces de lingerie avant une intervention donnée. Contrôler s’applique aux ensembles de lingerie réutilisable. Cela consiste à vérifier à l’aide d’un témoin chimique situé à l’intérieur d’un paquet si ce dernier est toujours stérile. Draper le patient consiste à placer les champs opératoires sur le corps du patient. Chaire internationale CMA 22 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 T ABLEAU 9 DISTRIBUTION DU TEMPS REQUIS PAR LE SOUS-PROCESSUS UTILISER Temps requis exprimé en minute par intervention Moins de 1,2 minute Entre 1,2 et 3 minutes Entre 3 et 12 minutes Entre 12 et 30 minutes Plus de 30 minutes Nombre de réponses recueillies Nombre de réponses 0 2 4 11 2 19 n1 n 2 n 3 n 4 n 5 n6 n1 n 2 n 3 n 4 n 5 n6 n 1 n 2 n 3 n 4 n 5 n6 n 1 n 2 n 3 n4 n 5 n6 n 1 n 2 n 3 n4 n 5 n 6 0, 0, 0, 0, 0, 0 0, 1, 0, 0, 0, 1 1, 1, 0, 2, 0, 0 2, 1, 4, 3, 0, 1 1, 0, 0, 0, 1, 0 Degré d’implication à l’interne dans les processus Stériliser et Traiter après usage. Légende (n1 , n2 , n3 , n4 , n5 , n6 ) n 1 , nombre de répondants ayant une implication nulle; n 2 , nombre de répondants ayant une implication minimale; n 3 , nombre de répondants ayant une implication peu élevée; n 4 , nombre de répondants ayant une implication moyenne; n 5 , nombre de répondants ayant une implication élevée; n 6 , nombre de répondants ayant une implication très élevée. Le temps médian se situe près de 17 minutes. Les données que nous avons recueillies ne permettent pas d’établir que le type de lingerie stérile utilisée a une influence sur le temps requis par le personnel dans l’exercice de ce processus. En effet, 11 des 19 observations situent le temps requis par le personnel entre 12 et 30 minutes, et ces observations proviennent d’établissements hospitaliers qui utilisent différents types de lingerie. Autres résultats 1 2 3 Lors des entrevues, on nous a indiqué clairement que les activités Vérifier et Contrôler étaient à toutes fins pratiques inexistantes dans le cas de paquets personnalisés en provenance directe du fournisseur. De plus, les paquets personnalisés prennent beaucoup moins de temps de préparation. Cependant, nous n’avons pas pu établir ce fait à l’aide des statistiques recueillies. Il arrive qu’il faille modifier un champ opératoire pour diverses raisons, comme l’utilisation d’un champ substitut parce qu’on n’a pas en main le champ approprié. Il arrive également qu’il faille modifier une blouse chirurgicale pour des raisons de confort de la personne. Dans un cas comme dans l’autre, lorsqu’il s’agit de produits réutilisables, la modification apportée à la lingerie doit être réparée, ce qui peut poser un problème ultérieurement selon les types de textile en cause. Dans le cas d’une intervention urgente, où le temps de préparation doit être compressé au minimum, on utilisera préférablement des paquets personnalisés. Ainsi, cela semble être le cas pour tous les établissements hospitaliers qui utilisent deux types de lingerie, notamment majoritairement de la lingerie traitée à Chaire internationale CMA 23 19 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 l’interne. On aime bien avoir un stock de paquets personnalisés pour les cas urgents. Ce qu’il faut retenir Bien que le personnel semble préférer les paquets personnalisés et les ensembles emballés à l’externe et que, bien souvent, les activités Préparer, Vérifier et Contrôler semblent être réduites au minimum ou encore ne pas être faites, nous n’avons pas pu le démontrer à l’aide des données recueillies. Par contre, d’autres facteurs interviennent dans le temps consacré à ces activités, notamment le temps disponible entre deux interventions et l’urgence du cas. En effet, il y a souvent des temps d’attente entre deux interventions qui font que le personnel dispose de plus ou moins de temps pour effectuer ces activités. Dans le cas d’une intervention urgente, ce temps est compressé au maximum. Enfin, sur le plan qualitatif, certains types de matériau en microfibre seraient plus sensibles à être endommagés si l’on ne fait attention à la manière de l’utiliser. Or, plusieurs intervenants ont souligné que souvent les professionnels modifient légèrement le champ opératoire, en particulier si on a dû utiliser un champ substitut, ce qui engendrerait des coûts additionnels de réparation que nous n’avons pas pu mesurer dans ce projet. 5.2.4 Récupérer Récupérer la lingerie souillée au bloc opératoire peut comprendre selon les pratiques en place, les activités Disposer après usage, Acheminer et Gérer la lingerie souillée. Disposer après usage consiste à mettre la lingerie souillée dans des sacs pour le traitement après usage, qu’il soit fait à l’interne ou à l’externe. Acheminer concerne la collecte de la lingerie souillée de l’endroit où on les a mis à la suite de leur utilisation au bloc opératoire pour les apporter selon le cas, vers l’activité de lessivage à l’interne ou de transport à l’externe. Gérer la lingerie souillée, lorsqu’elle n’est pas acheminée à l’interne vers une activité de lessivage, comprend toutes les tâches associées à l’entreposage temporaire et à l’acheminement vers un sous-traiteur. T ABLEAU 10 DISTRIBUTION DU TEMPS REQUIS PAR LE SOUS -PROCESSUS RÉCUPÉRER Temps requis exprimé en minute par intervention Moins de 1,2 minute Entre 1,2 et 3 minutes Entre 3 et 12 minutes Entre 12 et 30 minutes Plus de 30 minutes Nombre de réponses recueillies Nombre de réponses 2 9 6 1 1 19 n1 n 2 n 3 n 4 n 5 n6 n 1 n 2 n 3 n 4 n 5 n6 n 1 n 2 n 3 n4 n 5 n6 n 1 n 2 n 3 n4 n 5 n 6 n 1 n2 n 3 n4 n 5 n 6 2, 2, 1, 3, 0, 1 1, 1, 3, 1, 0, 0 0, 0, 0, 0, 1, 0 0, 0, 0, 0, 1, 0 Degré 1, 0, 0, 1, 0, 0 d’implication à l’interne dans les processus Stériliser et Traiter après usage. Chaire internationale CMA 24 19 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 Légende (n1 , n2 , n3 , n4 , n5 , n6 ) n 1 , nombre de répondants ayant une implication nulle; n 2 , nombre de répondants ayant une implication minimale; n 3 , nombre de répondants ayant une implication peu élevée; n 4 , nombre de répondants ayant une implication moyenne; n 5 , nombre de répondants ayant une implication élevée; n 6 , nombre de répondants ayant une implication très élevée. Neuf observations se situent entre 1,2 et 3 minutes et, 6 observations se situent entre 3 et 12 minutes avec une médiane près de 3 minutes. Cela n’est donc pas négligeable. Par contre, notre devis de recherche n’a pas permis d’établir to utes les implications de Gérer la lingerie souillée parce qu’une partie de cette activité se déroule à l’extérieur de l’établissement hospitalier. C’est une limite du projet actuel. Par contre, nous avons pu vérifier que la plupart des rebuts issus de la lingerie uniservice ne sont pas considérés comme des rebuts biomédicaux d’une part, et que d’autre part le volume de rebuts associé à la lingerie uniservice ne représente qu’une fraction des rebuts générés par le bloc opératoire puisque nous y retrouvons tous les instruments uniservice. Enfin, selon plusieurs intervenants, le seul volume de rebuts de la cafétéria est beaucoup plus important que tous les rebuts du bloc opératoire. Ce qu’il faut retenir Récupérer n’est pas un processus négligeable avec une médiane à près de 3 minutes par intervention, ce qui correspond à 500 heures par année pour un établissement hospitalier qui aurait 10 000 interventions par année. Par ailleurs, notre étude présente une limite en ce que nous n’avons pas pu étudier à fond toutes les implications liées à la gestion de la lingerie souillée. 5.2.5 Traiter après usage Traiter après usage peut comprendre, selon les pratiques en place, les activités Lessiver, Inspecter, Marquer, Repriser, Plier, Assembler des paquets, et Livrer. Lessiver consiste à débarrasser la lingerie souillée de toutes les impuretés issues de son utilisation. Cette activité est généralement automatisée et se subdivise en neuf étapes qui sont les suivantes : récupération des sacs de lingerie souillée, pré-lavage, lavage, rinçage, neutralisation, essorage, démêlage, triage et séchage. Toutefois, la séquence des activités de lavage varie selon la technologie utilisée (système traditionnel ou tunnel) et le type de fibre lavée (polycoton ou microfibre). Marquer consiste à contrôler le nombre de lavages subi par la lingerie. Dans le cas d’un contrôle manuel, une grille est imprimée sur la lingerie et le suivi du nombre de lavages est assuré par une marque à l’aide d’un crayon indélébile. Dans le cas d’un contrôle technologique, une puce est attachée à chaque pièce de lingerie. Cette dernière permet un suivi automatique du nombre de lavages à l’aide d’un logiciel. Inspecter consiste à vérifier l’état de la lingerie afin de s’assurer qu’elle respecte les normes de qualité pour la protection du patient et des intervenants. Repriser comprend toutes les tâches pour réparer une pièce de lingerie de manière à ce qu’elle réponde aux normes de qualité. Plier comprend les tâches nécessaires pour ranger le matériel de manière ordonnée sur les chariots et rendre le champ adéquat pour le transport Chaire internationale CMA 25 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 Assembler des paquets concerne la préparation d’ensembles de lingerie, destinés éventuellement au bloc opératoire, qui seront préalablement livrés à la stérilisation. Livrer concerne le transport de la lingerie propre, habituellement de la buanderie au service de la stérilisation, avant d’être stérilisée puis acheminée au bloc opératoire selon le système en place dans un établissement donné. T ABLEAU 11 DISTRIBUTION DU TEMPS REQUIS PAR LE SOUS-PROCESSUS TRAITER APRÈS USAGE Temps requis exprimé en minute par intervention Moins de 1,2 minute Entre 1,2 et 3 minutes Entre 3 et 12 minutes Entre 12 et 30 minutes Plus de 30 minutes Nombre de réponses recueillies Nombre de réponses 7 3 1 5 3 19 n1 n 2 n 3 n 4 n 5 n6 n 1 n 2 n 3 n 4 n 5 n6 n 1 n 2 n 3 n4 n 5 n6 n 1 n 2 n 3 n4 n 5 n 6 n 1 n2 n 3 n4 n 5 n 6 Degré 4, 1, 2, 0, 0, 0 d’implication à l’interne dans les processus Stériliser et Traiter après usage. 0, 2, 1, 0, 0, 0 0, 0, 0, 1, 0, 0 0, 0, 1, 3, 0, 1 0, 0, 0, 1, 2, 0 Légende (n1 , n2 , n3 , n4 , n5 , n6 ) n 1 , nombre de répondants ayant une implication nulle; n 2 , nombre de répondants ayant une implication minimale; n 3 , nombre de répondants ayant une implication peu élevée; n 4 , nombre de répondants ayant une implication moyenne; n 5 , nombre de répondants ayant une implication élevée; n 6 , nombre de répondants ayant une implication très élevée. Les établissements qui utilisent la lingerie à gestion minimale se retrouvent dans la première classe et ceux à traitement partagé dans la première et la deuxième. Quant aux autres établissements hospitaliers, sauf pour un des établissements qui se retrouve entre 3 et 12 minutes, ils se situent à plus de 12 minutes en moyenne par intervention, et plus souvent autour de 30 minutes en moyenne par intervention. Ces résultats nous fournissent un point de repère permettant d’évaluer les coûts de la sous -traitance du traitement après usage de la lingerie souillée. Autres résultats 1 L’activité de lavage revêt une importance particulière en intervenant directement dans le processus d’asepsie. En effet, comme l’activité de lessivage précède celle de stérilisation, les agents nettoyants utilisés sont importants en rendant les textiles prêts à être stérilisés. Par ailleurs, les fibres textiles se dégradent à chaque lavage et la lingerie provenant du bloc opératoire, selon un buandier, subit fréquemment des traitements supplémentaires de lavage parce que les liquides biologiques qui s’y déposent, créent des taches tenaces. De plus, lorsqu’une tache a résisté à un premier lavage régulier (formule standard), la lingerie sur laquelle s’est incrustée la tache est mise à part et retraitée avec une Chaire internationale CMA 26 19 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire 2 3 mai 2001 formule savonneuse spéciale et, si elle ne part pas après cette étape, elle doit être mise au rebut. L’activité de lavage revêt donc une importance majeure en particulier lorsque le centre hospitalier utilise de la lingerie fabriquée de microfibres parce que ce type de lingerie requiert des soins spécifiques. Le relavage, dans ce dernier cas, détermine le destin à court terme de la pièce en question. Des sept activités de ce sous -processus, les activités Inspecter, Lessiver et Plier sont celles qui requièrent le plus de temps de personnel. L’activité Lessiver requiert à elle seule 36 % du temps de Traiter après usage lorsqu’elle est exercée à l’interne. L’activité Assembler les paquets à la buanderie que l’on a observé dans quelques établissements semble plus efficiente lorsqu’elle est exercée à cet endroit plutôt qu’à la stérilisation. Par contre selon les normes d’asepsie prescrites par la Canadian Standards Association, l’assemblage des paquets devrait se dérouler à la stérilisation. Ce qu’il faut retenir Ce sous-processus, Traiter après usage, est responsable de plus du 1/3 des coûts liés au traitement de la lingerie souillée (l'ensemble des six sous-processus), il est donc économiquement très important. De plus, le traitement des nouveaux types de matériau demande des soins particuliers, au niveau du lavage et de l’assemblage des paquets. Enfin, la réparation des champs opératoires lorsqu’ils sont endommagés, pose parfois des difficultés. Chaire internationale CMA 27 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 6 G RILLE D ’ ÉVALUATION Nous avons produit pour chacun des établissements hospitaliers participants une grille d’évaluation semblable à celle que nous produisons ci-après pour un établissement fictif. T ABLEAU 12 GRILLE D’ÉVALUATION DU PROCESSUS GÉRER LA LINGERIE STÉRILE AU BLOC OPÉRATOIRE DANS UN ÉTABLISSEMENT HOSPITALIER Sommaire du coût en personnel de Gérer la lingerie stérile Nom de l'établissement hospitalier: Hôpital fictif Vos résultats Bornes des quartiles 1er Médiane 3e Répartition du temps travaillé (nombre de minutes par intervention) Administrer Approvisionner Stériliser Utiliser Récupérer Traiter après usage 0,8 2,1 37,9 15,3 5,6 35,2 1,5 0,7 19,7 8,7 23,4 7,6 3,0 2,5 23,4 14,3 5,8 20,9 9,4 11,1 36,2 21,7 8,3 29,0 Répartition du temps travaillé (nombre d'heures pour 100 interventions) Administrer Approvisionner Stériliser Utiliser Récupérer Traiter après usage 1,3 3,5 63,2 25,5 9,3 58,7 2,5 1,2 32,8 14,6 8,4 12,7 5,0 4,2 39,0 23,4 9,6 34,9 15,7 18,5 60,4 36,2 13,8 48,4 Code de couleurs Premier quartile Second quartile Troisième quartile Quatrième quartile Chaire internationale CMA 28 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 C ONCLUSION Reprenons les questions de recherche énoncées au début de ce rapport. Quel est l’impact du type de lingerie stérile utilisée sur la consommation des ressources et les difficultés rencontrées dans l’exercice des processus suivants : Administrer, Approvisionner, Stériliser, Utiliser, Récupérer et Traiter après usage ? La lingerie qui contribue à simplifier le plus les activités de gestion de la lingerie stérile semble être celle qui soit la plus intéressante du point de vue économique. Pour Quinn (1994), les organisations peuvent acquérir une position dominante en focalisant leurs ressources sur leur métier de base et en sous-traitant les autres activités à des prestataires de service qui ont acquis des compétences reconnues dans ces domaines. Dans le secteur américain de la santé, la sous-traitance ou l’impartition des services de soutien est une tendance marquée au cours des dernières années (Sunseri, 1999). Administrer, superviser et planifier la gestion de la lingerie stérile ne devrait pas prendre de temps avec la mise en place d’un système de réapprovisionnement automatique. Il devrait en être de même avec Approvisionner. Le métier de base des centres hospitaliers est de soigner des patients. Au delà de la dimension économique, il y a donc plusieurs avantages à confier à des sous-traitants les sous-processus Stériliser et Traiter après usage sous certaines conditions, notamment d’autonomie et de flexibilité. L’impact sur le processus Utiliser relève de la présence de paquets personnalisés, qui semblent permettre une préparation du patient beaucoup plus rapide comme l’attestent plusieurs hôpitaux qui gardent un stock de paquets personnalisés pour les cas urgents tout en continuant d’utiliser de la lingerie plus «conventionnelle». Quant au processus Récupérer, il ne semble pas être influencé par le type de lingerie utilisée. Quels sont les facteurs explicatifs de la performance du processus Gérer la lingerie stérile ? Si on définit la performance de ce processus en termes d’efficacité (livraison à temps des champs requis), d’efficience et d’économie (coût de gestion et coût d’achat combinés), les facteurs explicatifs de la performance sont la technologie et les nouveaux matériaux qui en sont issus, mais aussi les systèmes d’information de gestion, qui permettent d’éliminer jusqu’à 13 des activités habituellement requises à l’interne pour gérer la lingerie stérile. De plus, la lingerie à gestion minimale qui est un produit issu de ces technologies permet de régler les problèmes les plus fréquemment rencontrés qui sont le manque d’espace de rangement, les difficultés de gestion des commandes en attente, des produits substituts, d’adaptation aux nouveaux tissus ainsi que de contourner l’organisation physique des lieux qui souvent n’est pas appropriée. Dans quelle direction devraient travailler les fournisseurs de lingerie stérile pour améliorer la valeur du produit qu’ils offrent aux yeux de leurs clients ? Du point de vue de la qualité de la protection, le matériau utilisé est important. Aujourd’hui, le polycoton qui est encore utilisé dans plusieurs établissem ents ne rencontrent plus les normes. Par ailleurs, du point de vue économique, le produit n’est plus seulement un tissu fait d’un matériau quelconque, c’est un ensemble de services. Ce que les fournisseurs de lingerie stérile vendent aux établissements hospitaliers, c’est un moyen de draper le patient (les champs opératoires) et d’habiller les intervenants (les blouses chirurgicales) qui protège le patient et les intervenants, et de plus, un moyen approprié au cas à opérer, au moment prévu. Donc, les fournisseurs devraient penser en Chaire internationale CMA 29 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 termes de réduire les coûts des activités, voire éliminer certaines de ces activités, liées à la gestion de la lingerie stérile. Dans quelle direction devraient travailler les établissements hospitaliers pour améliorer la performance du processus Gérer la lingerie stérile ? Les établissements hospitaliers devraient évaluer leur situation particulière dans une perspective à long terme. Parfois, parce qu’un établissement dispose d’équipements, d’immobilisations et de personnel qu’elle se doit de respecter, elle se donne un plan d’action qui peut paraître optimal à court terme, mais qui ne l’est pas à plus long terme. Les données recueillies dans cette étude indiquent la voie de la simplification des activités de gestion par divers moyens dont la lingerie à gestion minimale. Quels sont les «benchmarks» ou «points de repère» qui permettent d’évaluer la performance des divers types de lingerie stérile ? Devant les difficultés d’avoir des données résistant à toute épreuve, nous n’avons pas mis l’accent sur les points de repère. Cependant, les points de repère établis que nous présentons dans le tableau suivant l’ont été avec une grande prudence et les coûts apparaissant dans le tableau suivant pourraient être encore plus élevés selon les contextes particuliers de chaque établissement hospitalier (voir page 14). Tableau 13 POINTS DE REPÈRE ÉVAL UANT LA PERFORMANCE DES DIVERS TYPES DE LINGERIE STÉRILE Le prix maximum à Si l’ensemble des activités Stériliser et Traiter après usage payer pour la lingerie prennent … stérile par intervention e st… Si le est… taux salarial 45 minutes 60 minutes 75 minutes 15 $ l’heure 18,63 $ 24,84 $ 31,05 $ 20 $ l’heure 24,84 $ 33,13 $ 41,41 $ 25 $ l’heure 31,05 $ 41,41 $ 51,76 $ Quel est l’influence du type de matériau utilisé pour la lingerie stérile sur la performance du processus global Gérer la lingerie stérile ? Le principal avantage de la lingerie uniservice est qu’elle évite l’exercice de plusieurs activités. Les économies réalisées à Adapter, Vérifier, Préparer les ensembles, Mettre dans le stérilisateur, Livrer, Vérifier de nouveau, Contrôler, Lessiver, Marquer, Mirer, Repriser, Plier, Assembler de nouveau, Livrer de nouveau et à Gérer toutes ces activités, peuvent être investies à des activités à valeur ajoutée aux yeux des patients. De plus, notons que la tendance observée dans plusieurs secteurs de l’économie, notamment en électronique, est de simplifier et même d’éliminer des activités de soutien; à titre d’exemple, on ne répare plus les pièces défectueuses, on les remplace. Chaire internationale CMA 30 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 La lingerie réutilisable7, assortie d’un contrat de traitement de la lingerie souillée peut présenter les avantages cités dans le paragraphe précédent. Par contre, lorsque traitée à l’interne, elle exige un traitement après usage particulier. Et, si la lingerie est modifiée par besoin ou par accident, les activités de réparation et de re-lavage peuvent affecter la qualité du tissu. 7 La lingerie en polycoton ne répond plus aux normes. Chaire internationale CMA 31 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 ANNEXE I RÉFLEXION SUR LA DÉMARCHE Dans ce projet, la collecte des données nous a posé les plus grandes difficultés. La compréhension du questionnaire n’a pas semblé facile à ceux et à celles qui n’avaient pas bénéficié d’informations préalables. On s’est questionné également sur le but de l’étude, sur la Chaire internationale CMA (à savoir qui nous étions et quels intérêts nous représentions) ainsi que sur la nature de la commandite de Services de santé Allegiance Canada inc.. Dans un projet futur, il faudrait voir à présenter plus adéquatement la Chaire internationale CMA comme étant un organisme sans but lucratif au service de ceux qui l’utilisent. Certains intervenants ont émis l’opinion qu’on aurait dû les payer pour participer à ce projet alors que la Chaire a pour mission de faire des études d’analyse comparative pour le bénéfice des participants, non pour le sien propre et que, sans commandite ou frais de participation, elle ne pourrait réaliser les études qui y sont entreprises. Il aurait fallu investir davantage dans une présentation élaborée du projet. Enfin, l’envoi d’un professionnel sur place pour recueillir les données présente les avantages suivants : présentation de la Chaire, présentation du projet et de la commandite, et réponse immédiate à toutes les questions qui pourraient être sujettes à une interprétation quelconque. Les difficultés d’interprétation provenaient principalement du fait que les établissements hospitaliers fonctionnent par département alors que le questionnaire regroupait des processus sous la responsabilité de différents départements. De plus, comme il a fallu assurer la circulation du questionnaire dans divers départements, la coordination de cette circulation par une personne à l’interne a parfois présenté des difficultés de logistique et des délais. Enfin, comme nous l’avons déjà indiqué, la validation des données recueillies a été très laborieuse, car il a fallu téléphoner à plusieurs personnes dans plusieurs établissements pour s’assurer de la bonne compréhension des questions et donc ainsi valider les données recueillies. Dans un cas, nous avons envoyé quelqu’un sur place pour remplir le questionnaire et en une demi-journée, cette personne est revenue avec le questionnaire rempli et validé. Chaire internationale CMA 32 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 ANNEXE II8 LES TYPES DE LINGERIE Hayne en 1993, puis Widmer et Siegrist en 1996, identifient deux types de lingeries : la lingerie uniservice et la lingerie réutilisable (Hayne, 1993; Widmer et Siegrist, 1996). Ces lingeries ont pour principale fonction de protéger le patient ainsi que l’équipe chirurgicale durant les interventions (Belkin, 1992; Brewer, 1993; Dedic et al, 1998). Elles doivent par conséquent satisfaire plusieurs prérequis afin de constituer une barrière biologique efficace. Les exigences vis-à-vis les lingeries sont ainsi très élevées et hautement normalisées. Au Canada, les textiles stériles sont régis par la norme CSA Z314 portant sur la décontamination, la désinfection et la stérilisation. Les champs, les blouses et les casaques doivent être fabriqués selon les types de tissus recommandés, confectionnés selon les modèles recommandés et entretenus suivant les pratiques recommandées (Association canadienne de normalisation, 1998). Actuellement, les textiles prescrits sont les non tissés fabriqués de cellulose, substance à base de bois, la microfibre, de type GoretexMC (Widmer et Siegrist, 1996). Le coton à 100%, qui était traditionnellement utilisé dans les blocs opératoires (Belkin, 1992; Powers, 1992; Widmer et Siegrist, 1996), de même que le polycoton aujourd’hui, est maintenant proscrit parce que des particules et des micro-organismes peuvent facilement passer à travers ses pores et compromettre la protection du personnel soignant ainsi que celle du patient durant une intervention (Widmer et Siegrist, 1996). Au-delà de permettre d’opérer dans des conditions aseptiques en prévenant les invasions microbiennes (Belkin, 1992; Dedic et al, 1998; Widmer et Siegrist, 1996), les lingeries stériles, une fois introduites dans les blocs opératoires, ont aussi un impact important sur les budgets en raison de leur coût d'achat qui est élevé (Bédard, 2000), mais aussi dû à la veille scientifique particulière qu'elles nécessitent. Les percées technologiques ainsi que le contexte économiquement contraignant commandent aux administrateurs de tenir leurs établissements hospitaliers à l'avant-garde du progrès tout en contrôlant le volume des dépenses (Poulin et al, 1997). Les lingeries uniservices Les lingeries uniservices (ou jetables) sont des textiles qui ne sont utilisés qu’une seule fois et qui ne nécessitent aucune activité de décontamination étant mis aux rebuts dès leur première et seule utilisation (Widmer et Siegrist, 1996). Cette particularité leur confère l’avantage de garantir davantage la stérilité des lingeries que leur équivalent réutilisable, sauf dans le cas d’un problème de fabrication (Dedic et al, 1998). Nous comprenons ainsi que leur utilisation augmente le volume de déchets générés par un hôpital (Brewer, 1993) et multiplie également les activités liées à la prise de commande. Les lingeries réutilisables Les lingeries réutilisables sont des textiles (de microfibres et de types GoretexMC) qui après avoir été retraités après une intervention peuvent être de nouveau réutilisés (Dedic et al, 1998). Pour cela, ils sont insérés dans un cycle fermé à l’intérieur duquel ils passent successivement de l’état souillé à l’état propre et stérilisé. Afin d’atteindre ce dernier stade, ils subissent des traitements de décontamination, de désinfection mais aussi d’inspection puisque la qualité de leurs fibres diminue après chaque cycle de lavage (Widmer et Siegrist, 1996). Ce faisant, ils doivent être remplacés après un certain temps (Widmer et Siegrist, 1996). Il s’agit d’ailleurs de la principale difficulté reliée à leur utilisation: il est difficile d'arrêter et de bien suivre le nombre de cycles de lavage subis par les lingeries réutilisables (Dedic et al ,1998). 8 Le texte de cette annexe est tiré du mémoire de Marie Chassé. Chaire internationale CMA 33 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 ANNEXE III PRÉSENTATION DE CAS 9 Pour offrir un portrait plus complet, nous présentons deux des cas que nous avons effectués dans des établissements de santé. Ils permettront aux lecteurs peu familiers avec les pratiques de gestion de la lingerie stérile au bloc opératoire d’avoir une meilleure appréciation de la situation ainsi que des ramifications de ce processus. Bien que le nom des deux établissements soit dévoilé, nous avons retiré des cas toute information permettant au lecteur de retracer l’établissement à l’intérieur de notre échantillon. La présentation des cas suivra un même canevas. Nous décrirons sommairement l’établissement et les activités au bloc opératoire. Par la suite, nous décrirons les activités réalisées selon les grands sous -processus convenus dans l’étude. Précisons que le sous -processus Administrer, superviser et planifier ne sera pas explicitement traité mais le lecteur pourra retrouver des éléments dans les descriptions des autres sous -processus. 9 Cette annexe est produite à partir des informations collectées par Laurent Cabana, étudiant à la maîtrise à l’École des Hautes Études Commerciales de Montréal . Chaire internationale CMA 34 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 L’HÔPITAL SAINTE-CROIX DESCRIPTION DE L’ÉTABLISSEMENT ET DU BLOC OPÉRATOIRE L’hôpital Sainte-Croix est un établissement public de soins médicaux généraux et spécialisés situé à Drummondville, dans la région Mauricie et du Centre-du-Québec. Il dessert une population de 100 000 personnes qui peuvent bénéficier des 191 lits de l’hôpital et d’une équipe de près de 1000 employés dont les deux tiers sont des médecins ou des professionnels de la santé. Au cours de la période allant du 1er avril 1999 au 31 mars 2000, il y a eu 46 818 admissions à l’urgence, 34 869 visites en cliniques externes. Au milieu des années 90, l’hôpital a profité d’investissements majeurs pour moderniser des secteurs cruciaux de l’hôpital dont le bloc opératoire. Au moment de cette étude, la centrale de distribution et de stérilisation n’a pas intégré les nouveaux locaux lesquels devraient être fonctionnels au printemps 2001. Le Service du bloc opératoire comprend la clinique de pré-chirurgie, la chirurgie d’un jour, la clinique de douleur, les salles d’opération (5), la salle de réveil ainsi que la centrale de distribution et de stérilisation. En moyenne, c’est trois à quatre salles d’opération qui sont utilisées par jour ouvrable. On y pratique des interventions de chirurgie générale, et dans des spécialités telles que l’orthopédie, l’urologie, l’oto-rhinolaryngologie, l’ophtalmologie, la gynécologie et la chirurgie dentaire. Au niveau du type de lingerie utilisée au bloc opératoire, il est important de préciser certains détails administratifs. Ainsi, à l’hôpital de Drummondville, le bloc opératoire exclut les chirurgies mineures (lesquelles sont faites aux cliniques externes) et les accouchements. Ces précisions sont importantes puisque plusieurs hôpitaux n’ont pas la même classification. Selon cette définition, les salles d’opérations du bloc opératoire utilisent presque exclusivement de la lingerie jetable. En effet, à l’exception de quelques blouses en microfibre et de champs d’emballage, la lingerie utilisée dans les salles d’opérations est uniservice. Lorsque l’on inclut les besoins des unités de soins, y compris l’urgence, les cliniques externes, les salles d’accouchements, la clinique de douleur et les services diagnostiques, la proportion de lingerie réutilisable augmente. DESCRIPTION DES ACTEURS, DU PROCESSUS DE GES TION DE LA LINGERIE STÉRILE ET DES TECHNOLOGIES UTILISÉES Approvisionnement La première étape du processus de gestion de la lingerie stérile destinée au bloc opératoire est l’approvisionnement. Le processus d’approvisionnement est différent selon le type de lingerie utilisée. Lingerie réutilisable À l’hôpital Sainte-Croix, la lingerie réutilisable comprend des champs d’emballage et de drapage en microfibre et en coton, et des blouses en microfibre Comme mentionné plus haut, seules quelques blouses sont utilisées au bloc opératoire tel que définit par le Chaire internationale CMA 35 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 personnel de l’hôpital. Les achats de lingerie réutilisable font l’objet de contrats régionaux centralisés à la coopérative des services regroupés en approvisionnement (CSRA) Pour situer ce processus, il serait important de faire un survol du processus d’approvisionnement faisant l’objet de contrats régionaux. L’hôpital Sainte-Croix est un membre de la CSRA avec une cinquantaine d’autres établissements (hôpitaux, CHSLD, CLSC, résidences pour personnes âgées, etc.) de la région Mauricie et du Centre-duQuébec. Les négociations de contrats réalisées par la CSRA sont divisées en 13 secteurs d’activité pour couvrir la plupart des achats récurrents des établissements de la région. Chaque secteur d’activité est divisé en dossier selon le type de fournitures de biens ou de services. A titre d’exemple, dans le secteur d’activité «Buanderie et lingerie» nous retrouvons le dossier 332 «lingerie et literie du bloc opératoire». Chaque dossier, à la CSRA est parrainé par un responsable en approvisionnement (REA) auquel se joint un parrain associé qui est également un REA, ainsi que des parrains experts sélectionnés parmi les utilisateurs, le tout selon l’ampleur ou la complexité du dossier. Des réunions mensuelles sont tenues à la CSRA où siège les REA. Ces réunions effectuent un suivi des dossiers actifs ainsi que l’exploration en vue de développer d’autres dossiers. Le processus d’approvisionnement débute par l’élaboration de devis, lorsque requis, ainsi que l’identification quantitative des besoins pour chaque produit consommé durant la période du contrat à venir. Dans chaque établissement, un travail d’équipe est effectué afin de bien identifier les besoins, le personnel des approvisionnements, les responsables et le personnel des départements concernés sont mis à contribution. Les informations recueillies, sous forme de mandat, sont transmises à la CSRA pour une mise en commun afin de procéder au lancement de l’appel d’offre. Particulièrement dans le dossier de la lingerie et literie du bloc opératoire, les quantités qui ont été mandatées à l’appel d’offre devront être respectées. Advenant un dépassement dans les achats, les fournitures supplémentaires devront être renégociées, ce qui représente bien souvent une hausse substantielle par rapport au prix obtenu par les achats à contrat. Advenant que les quantités réellement commandées seraient inférieures aux quantités inscrites à l’appel d’offre, les établissements devront les acquérir ou négocier une entente avec le fournisseur à contrat. Une fois le contrat obtenu, les établissements font affaire directement avec le fournisseur retenu pour se réapprovisionner selon la durée prévue du contrat, dans ce cas-ci deux ans. L’hôpital Sainte-Croix fait deux à trois commandes par année. Ce nombre restreint de commandes s’explique par les très longs délais de livraison qui atteignent souvent de six à huit semaines. Le stock de sécurité est donc très important et le point de commande survient à un haut niveau des stocks en entrepôt. Le contrat actuel, débutant en avril 1999, comprend 49 articles de lingerie et de literie destinés au bloc opératoire. Ce contrat de 24 mois concerne seulement cinq centres hospitaliers faisant partie du regroupement, l’entreprise W. Laframboise Ltée en est l’adjudicataire. Au niveau du fonctionnement de la réception et de la distribution, le magasin est la porte d’entrée des produits. Trois employés s’occupent de la réception, l’entreposage et la distribution des marchandises pour tout l’hôpital. Il y a un chef d’équipe/magasinier, un magasinier à la réception un préposé au magasin. Leur travail est, entre autres, de recevoir la marchandise, de vérifier et de confirmer les quantités, de saisir les données Chaire internationale CMA 36 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 comptables des entrées/sorties et de s’assurer que le système d’inventaire permanent est à jour. Le magasin compte pas moins de cinq zones distinctes de stockage. Cette situation est due à la configuration de l’établissement. Le magasin principal n’est pas assez grand pour contenir toute la marchandise, il y a donc une deuxième zone de stockage pour les fournitures médicales, deux zones pour la papeterie et un magasin annexe situé à deux étages plus hauts pour les denrées. Le magasin principal, majoritairement composé de rayonnage, est surtout utilisé pour des produits à haut niveau de roulement. Lorsque la buanderie retire un certain nombre de champs ou de blouses de la circulation dans les services utilisateurs, ils sont immédiatement remplacés à même l’inventaire maintenu à la buanderie. Lorsque le stock de sécurité de la buanderie est épuisé ou près de l’être, une réquisition est passée au magasin. Par exemple, dans le cas des blouses microfibres, les réquisitions de réapprovisionnement au magasin sont toujours de 36 blouses à la fois. Lingerie à usage unique L’approvisionnement en lingerie à usage unique est négocié localement, mais des pourparlers sont en cours pour l’inclure dans les prochains contrats, l’expérience de l’hôpital Sainte-Croix servant de projet pilote pour la région. Pour l’instant, les infirmières et les chirurgiens mettent à l’essai des champs et des blouses à usage unique, lorsque cette alternative au réutilisable est jugée préférable, soit au niveau du coût ou au niveau de l’utilisation. À ce moment, des spécifications sont définies et un appel d’offre est lancé. À l’hôpital Sainte-Croix la société Source Medical, distributeur des produits Allegiance, est l’adjudicataire du contrat. À la fin du contrat initial d’une durée de douze mois, l’établissement peut prolonger le contrat ou retourner en appel d’offre. Les délais de livraison sont généralement d’un ou deux jours. Contrairement à la lingerie réutilisable, la lingerie à usage unique est acquise par le biais d’achat direct et livré au service utilisateur, donc aucun inventaire est maintenu. De façon générale une commande par semaine est confirmée. Stériliser À la centrale de stérilisation, une préposée affectée à la lingerie récupère celle-ci sur les chariots pour préparer les paquets qui seront destinés au bloc opératoire, à la chirurgie mineure, aux unités de soins, à l’urgence , aux salles d’accouchements et à certains services diagnostiques. Généralement, elle déplie le linge pour le replier d’une nouvelle façon pour vérifier la qualité de la lingerie, mais aussi pour faciliter l’emballage et pour répondre aux demandes des utilisateurs finaux, les infirmières. Les paquets préparés pour les salles d’opérations contiennent principalement des instruments chirurgicaux (dont la plupart sont dans des contenants Génésis) et des blouses. Une fois les paquets préparés, ils sont emballés dans deux champs d’emballage un en coton et un en microfibre et un ruban adhésif est apposé pour tenir les paquets biens fermés et s’assurer qu’ils ont passé les étapes de la stérilisation. Le Chaire internationale CMA 37 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 champ de coton est utilisé car le collant de stérilisation adhère mieux sur celui-ci. La préparation des paquets est faite pour réapprovisionner l’entrepôt du bloc opératoire selon les besoins et les différents types de chirurgies. Une fois les paquets préparés, ils sont mis dans le stérilisateur. La stérilisation à la vapeur prend environ une heure et une dizaine de cycles de stérilisation est fait au cours de la journée pour répondre à l’ensemble des utilisateurs de l’hôpital. En général, c’est 50% des stérilisations qui sont destinées aux salles d’opérations. Ces dernières contiennent des instruments, des compresses, divers articles et une vingtaine de blouses en microfibre destinés aux salles d’opérations. Suite à la stérilisation, les paquets stériles sont distribués dans les services utilisateurs. Un total de 8 employées travaillent à la centrale de stérilisation dont 6 sur le quart de jour et deux sur le quart de soirée. Toutes les préposées(és) sont polyvalentes et alternent le travail de la centrale et des salles d’opérations .Trois préposées sont affectées au travail des salles d’opérations sur le quart de jour, tandis que les préposées de soir répondent à l’ensemble des besoins de la centrale de stérilisation et des salles d’opération. Utiliser Au bloc opératoire, les paquets provenant de la stérilisation sont rangés dans une réserve provisoire, les aménagements définitifs du nouveau bloc n’étant pas complétés. Elle se situe dans le corridor du bloc. Des armoires et des étagères sont disposées le long des murs. Le corridor étant très large, la circulation n’est pas vraiment perturbée par la présence de ces armoires, mais une réserve fonctionnelle sera disponible dans les prochains mois. Les premiers cas du lendemain sont préparés par les infirmières du quart de soirée en suivant un registre qui précise le matériel requis selon la nature de l’intervention et du chirurgien la pratiquant. Elles disposent le matériel nécessaire sur des petits chariots. Ces chariots sont amenés aux salles d’opération en fin de journée. Les autres cas sont préparés au début de la journée suivante par le personnel infirmier de la salle d’opération en cours. L’hôpital Sainte-Croix ne dispose pas encore de plusieurs paquets personnalisés. La plupart des paquets provenant de la société Allegiance sont des paquets de base auxquels les infirmières ajoutent le matériel nécessaire aux interventions particulières. Dans chaque paquet, on retrouve deux blouses uniservice, ce qui explique la faible quantité de blouses en microfibre utilisées au bloc. Les blouses en microfibre sont donc utilisées quand plus de deux personnes participent à l’opération. Chaire internationale CMA 38 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 Récupérer Lorsque la lingerie est neuve et n’a pas encore été utilisée, elle est acheminée du magasin à la buanderie pour un premier lavage. Le magasin et la buanderie sont adjacents au sous-sol de l’hôpital. Tel que mentionné plus tôt, très peu de lingerie souillée provient du bloc opératoire puisqu’il utilise de la lingerie à usage unique. Cependant, la lingerie verte (blouses et champs de microfibre et de coton utilisés en salle d’opération) peut également provenir de la chirurgie mineure, des accouchements et autres services. Sur 650 000 kg lavés annuellement, seulement entre 30 000 et 35 000 kg sont de la lingerie verte. À chaque jour, c’est entre 120 et 200 kg de cette lingerie qui sont lavés à la buanderie. Lorsque la lingerie a été utilisée, elle est mise dans des sacs. Prochainement, la microfibre sera mise exclusivement dans des sacs de couleur rouge pour éviter la confusion. Les sacs de lingerie souillée sont mis dans une chute à linge qui se rend au sous-sol. La lingerie verte provient du premier étage, deux étages au-dessus de la buanderie. La chute à linge donne dans une petite pièce située face à l’entrée du tunnel de lavage pour empêcher la lingerie souillée de se déplacer sur de longue distance. Traiter après usage À tous les jours, vers 10 heures le matin, le responsable du tunnel de lavage débute le lavage de la lingerie verte en microfibre et en coton. Cette lingerie doit être lavée séparément de la literie puisque les produits nettoyants utilisés sont différents. Le cycle de lavage est cependant de la même durée pour la microfibre ou le coton. Le lavage de la microfibre se faisait habituellement dans une grosse laveuse individuelle alors que le coton était lavé dans le tunnel de lavage. Cependant, la laveuse n’est plus fonctionnelle et en attendant la nouvelle laveuse, c’est le tunnel de lavage qui est utilisé. La première étape consiste à faire un léger tri de la lingerie pour retirer les articles de literie qui auraient pu s’y glisser, Ensuite, la lingerie est déposée à l’entrée du tunnel en séquences de 36 kg. De plus, le buandier doit s’assurer d’entrer un code pour que le bon mélange de savon et de produits chimiques soit utilisé. Entre quatre et six séquences seront ainsi placées à chaque jour. Le tunnel de lavage contient neuf sections différentes. La première séquence de 36 kg entre dans la première section du tunnel pour un cycle de 280 secondes (4 minutes 40 secondes). Après ce cycle, la séquence se déplace dans la deuxième section du tunnel et la deuxième séquence entre alors dans la première section du tunnel et ainsi de suite. Chacun des neufs cycles du tunnel de lavage prend 280 secondes. Chaire internationale CMA 39 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 À la fin du tunnel de lavage, la première séquence tombe dans une presse qui va presser le linge pour en extraire l’eau pendant 120 secondes (2 minutes). Ensuite, cette séquence est versée automatiquement dans un conditionneur qui va démêler le linge qui était compressé en galette à la sortie de la presse. Après 180 secondes (3 minutes), le linge emprunte un tapis roulant. Près du tapis roulan t, un préposé tri le linge et le met dans différents bacs roulants selon le type de linge (blouse ou champ). Ce procédé prend en moyenne trois minutes. Une fois le linge trié, le responsable du séchage prend un bac et met le linge dans une des quatre sécheuses. Le séchage prend de 25 à 30 minutes. Une fois le séchage terminé, la lingerie est remise dans des bacs roulants. Quatre préposées au pliage se chargent de plier les blouses et les champs. Pour ce faire, elles sont aidées par une plieuse automatique qui plie le linge selon une configuration prédéterminée et sauvegardée dans la mémoire de l’appareil qui peut retenir une vingtaine de configurations différentes. Le pliage de toute la lingerie verte prend environ une heure. La lingerie est alors placée sur de grands chariots, prêts à être livrés à la stérilisation. Le processus complet est généralement terminé à 13h30. La centrale de stérilisation est située face à la buanderie. Les chariots sont donc déplacés dans le corridor, face à la stérilisation. Disposition de la lingerie À la fin des interventions, la lingerie microfibre est mise dans un sac qui sera acheminé à la chute à linge par les aides de services/préposés aux bénéficiaires. La lingerie uniservice sera jetée au même endroit que les autres déchets de l’opération. Celle-ci n’est pas considérée comme étant des déchets biomédicaux. Le coût de disposition des déchets est le même que pour les déchets domestiques de l’hôpital, soit 26$ à 27$ la tonne. Il était impossible de déterminer le poids de la lingerie à usage unique jetée puisqu’elle est mélangée à d’autres déchets de la salle d’opération et de l’hôpital. Chaire internationale CMA 40 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 Utiliser Au bloc opératoire, les paquets provenant de la stérilisation sont rangés dans une réserve provisoire. Il se situe dans le corridor du bloc. Des armoires et des étagères sont disposées le long des murs. Le corridor étant très large, la circulation n’est pas vraiment perturbée par la présence de ces armoires, mais une réserve fonctionnelle sera disponible dans les prochains mois. Les premiers cas du lendemain sont alors préparés par des infirmières en suivant un registre précisant les instruments nécessaires selon la nature de l’intervention et du chirurgien la pratiquant. Elles disposent le matériel nécessaire sur des petits chariots. Ces chariots sont amenés aux salles d’opération en fin de journée. Les autres cas sont préparés au début de la journée suivante. L’hôpital Sainte-Croix ne dispose pas encore de plusieurs paquets personnalisés. La plupart des paquets provenant de la société Allegiance sont des paquets de base auxquels les infirmières ajoutent le matériel nécessaire aux interventions particulières. Dans chaque paquet, on retrouve deux blouses uniservice, ce qui explique la faible quantité de blouses en microfibre utilisées au bloc. Récupérer Lorsque la lingerie est neuve et n’a pas encore été utilisée, elle est acheminée du magasin à la buanderie pour un premier lavage. Le magasin et la buanderie sont adjacents au sous-sol de l’hôpital. Tel que mentionné précédemment, très peu de lingerie souillée provient du bloc opératoire puisqu’il utilise de la lingerie uniservice. Cependant, la lingerie verte (blouses et champs de microfibre utilisés en salle d’opération) peut également provenir de la chirurgie d’un jour ou des accouchements. Sur 650 000 kg lavés annuellement, seulement entre 30 000 et 35 000 kg sont de la lingerie verte. À chaque jour, c’est entre 120 et 200 kg de cette lingerie qui sont lavés à la buanderie. Lorsque la lingerie a été utilisée, elle est mise dans des sacs de couleur. Prochainement, la microfibre sera mise exclusivement dans des sacs de couleur rouge pour éviter la confusion. Les sacs de lingerie souillée sont mis dans une chute à linge qui se rend au sous -sol. La lingerie verte provient du premier étage, deux étages audessus de la buanderie. La chute à linge donne dans une petite pièce située face à l’entrée du tunnel de lavage pour empêcher la lingerie souillée de se déplacer sur de longues distances. Chaire internationale CMA 41 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 Traiter après usage Tous les jours, vers 10 heures le matin, le responsable du tunnel de lavage débute le lavage de la lingerie verte en microfibre. Cette lingerie doit être lavée séparément puisque les produits utilisés sont différents. Le cycle de lavage est cependant de la même durée pour la microfibre ou le coton. Le lavage de la microfibre se faisait habituellement dans une grosse laveuse individuelle alors que le coton était lavé dans le tunnel de lavage. Cependant, la laveuse n’est plus fonctionnelle et en attendant la nouvelle laveuse, c’est le tunnel de lavage qui est utilisé. La première étape consiste à faire un léger tri de la lingerie pour retirer les articles de coton qui auraient pu s’y glisser, Ensuite, la lingerie est déposée à l’entrée du tunnel en séquences de 36 kg. De plus, le buandier doit s’assurer d’entrer un code pour que le bon mélange de savon et de produits chimiques soit utilisé. Entre quatre et six séquences seront ainsi placées chaque jour. Le tunnel de lavage contient neuf sections différentes. La première séquence de 36 kg entre dans la première section du tunnel pour un cycle de 280 secondes (4 minutes 40 secondes). Après ce cycle, la séquence se déplace dans la deuxième section du tunnel et la deuxième séquence entre alors dans la première section du tunnel et ainsi de suite. Chacun des neufs cycles du tunnel de lavage prend 280 secondes. À la fin du tunnel de lavage, la première séquence tombe dans une presse qui va presser le linge pour en extraire l’eau pendant 120 secondes (2 minutes). Ensuite, cette séquence est versée automatiquement dans un conditionneur qui va démêler le linge qui était compressé en galette à la sortie de la presse. Après 180 secondes (3 minutes), le linge emprunte un tapis roulant. Près du tapis roulant, un préposé tri le linge et le met dans différents bacs roulants selon le type de linge (blouse ou champ). Ce procédé prend en moyen trois minutes. Une fois le linge trié, le responsable du séchage prend un bac et met le linge dans une des quatre sécheuses. Le séchage prend de 25 à 30 minutes. Une fois le séchage terminé, la lingerie est remise dans des bacs roulants. Quatre préposées au pliage se chargent de plier les blouses et les champs. Pour ce faire, elles sont aidées par une plieuse automatique qui pli le linge selon une configuration prédéterminée et sauvegardée dans la mémoire de l’appareil qui peut retenir une vingtaine de configurations différentes. Le pliage de toute la lingerie verte prend environ une heure. La lingerie est alors placée sur de grands chariots, prêts à être livrés à la stérilisation. Le processus complet est généralement terminé à 13h30. La centrale de stérilisation est située face à la buanderie. Les chariots sont donc déplacés dans le corridor, face à la stérilisation. Disposition de la lingerie À la fin des interventions, la lingerie microfibre est mise dans un sac qui sera acheminé à la chute à linge par les responsables de la salubrité. La lingerie uniservice sera jetée au même endroit que les autres déchets de l’opération. Tous ces déchets biomédicaux seront récupérés par un préposé lors de sa tournée en fin de journée. Il devra alors Chaire internationale CMA 42 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 stériliser les déchets dans un autoclave situé près du magasin au sous-sol. Il effectue deux stérilisations par jour durant 45 minutes chacune. Le coût de disposition des déchets est le même que pour les déchets domestiques de l’hôpital, soit 26 $ à 27 $ la tonne. Il était impossible de déterminer le poids de la lingerie uniservice jetée puisqu’elle est mélangée à d’autres déchets dès la salle d’opération. Chaire internationale CMA 43 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 HÔTEL-DIEU D ’ARTHABASKA DESCRIPTION DE L’ÉTABLISSEMENT ET DU BLOC OPÉRATOIRE L’hôpital Hôtel-Dieu d’Arthabaska dessert la région de Victoriaville. Il compte 199 lits et 850 employés. L’hôpital n’a pas de buanderie. Toute la lingerie de l’hôpital est traitée à la buanderie du centre hospitalier de soins de longue durée Saint-Julien, situé non loin. La stérilisation demeure toutefois dans le centre hospitalier, tout près du bloc opératoire. Le bloc opératoire de l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska a neuf salles d’opération, mais en moyenne c’est cinq salles qui sont utilisées. Outre ces neuf salles, on retrouve une salle de repos, une salle de nettoyage-décontamination, une réserve stérile pour entreposer les paquets, une réserve de matériel pour les gros équipements, une réserve de fournitures, les vestiaires et des bureaux. Les principales chirurgies qui y sont pratiquées sont l’orthopédie, les chirurgies générales, l’ophtalmologie, l’oto-rhinolaryngologie, l’urologie et la gynécologie. Actuellement, la lingerie utilisée au bloc opératoire est majoritairement faite de coton, alors que quelques articles de microfibre sont à l’essai. Cependant, un plan de remplacement du coton par la microfibre prévoit qu’en novembre 2001, 90 % de la lingerie utilisée au bloc opératoire sera faite de microfibre. Le coton ne sera présent que pour les draps utilisés sous les patients et les serviettes. Les champs d’emballage seront des champs jetables en polypropylène. Ce plan de remplacement débutait au mois de mars avec l’achat initial de toute la lingerie microfibre nécessaire pour remplacer le coton. DESCRIPTION DES ACTEURS, DU PROCESSUS DE GES TION DE LA LINGERIE STÉRILE ET DES TECHNOLOGIES UTILISÉES Approvisionner La lingerie de coton achetée par l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska fait l’objet de contrats régionaux négociés par la coopérative des services regroupés en approvisionnement (CSRA) de la région Centre-du-Québec et Mauricie. Cependant, la lingerie microfibre ne fait pas encore partie de ces contrats. Comme cette lingerie n’était qu’à l’essai, les approvisionnements se font directement au fournisseur W. Laframboise. Le premier achat de lingerie microfibre prévu au mois de mars a également été négocié directement avec le fournisseur suite à un appel d’offres. Pour établir l’appel d’offres, un comité local composé de l’acheteur, du chef de la lingerie et du chef du bloc opératoire se sont réunis pour établir les spécifications du matériel désiré. La période d’essai de la microfibre avait permis de juger des besoins pour remplacer le coton. Il fallait également définir la quantité de lingerie qui allait être commandée initialement. Pour se faire, ils ont établi le taux de roulement désiré. Par exemple, ils ont déterminé que les morceaux les plus communs comme les blouses chirurgicales et les champs de base devraient être utilisés en moyenne 18 fois par année. La durée de vie d’un article serait ainsi de trois ans et demi ce qui laisserait plus de marge de manœuvre a l’hôpital pour éviter les situations de rupture puisque les délais de livraison pour la microfibre peuvent varier de six à huit semaines Avec l’achat initial, ils ont également prévu qu’ils n’auraient pas à faire d’achat supplémentaire avant les Chaire internationale CMA 44 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 deux premières années. Une soumission a donc été préparée et c’est W. Laframboise qui a obtenu le contrat d’une valeur de 208 000 $. À partir de la troisième année, les coûts de remplacement devraient s’établir à 70 000 $ par année, coût qui pourrait être majoré par une augmentation des besoins en lingerie due à un plus grand achalandage au bloc opératoire. Jusqu’au remplacement de la lingerie de coton par de la microfibre, le bloc opératoire était responsable de la disposition des blouses ou des champs qui devaient être retirés de la circulation. Les champs qui étaient jugés inutilisables à l’inspection ou qui devenaient inutilisables après une opération étaient jetés dans un sac spécifique. Lorsque ce sac était rempli, il était envoyé à la lingerie. C’est à la lingerie que les bons de commande étaient remplis pour remplacer les articles jetés. On attendait généralement pour commander 10 unités d’un même article ou 25 à 50 unités lorsqu’il s’agissait de champs universels. Les bons de commande étaient alors acheminés à l’acheteur qui s’occupait de contacter le fournisseur. L’acheteur attendait pour inclure la commande de lingerie pour le bloc avec d’autres commandes pour minimiser les frais de transport. Lorsque la commande arrivait au quai de réception situé face à la lingerie, elle était envoyée directement à la lingerie qui s’occupait de mettre la nouvelle lingerie en circulation. D’ailleurs, actuellement le magasin central de l’hôpital n’est pas impliqué dans le processus de gestion de la lingerie stérile. Un des projets futurs de l’hôpital est de donner un rôle plus important au magasin central en lui faisant stocker de la lingerie pour réduire la quantité qui est stockée à la buanderie. Stériliser À la stérilisation, une préposée ajoutera les instruments chirurgicaux et un champ d’emballage pour compléter les paquets, que ce soit des paquets de base ou des paquets pour des spécialités. Chaque stérilisation prend une trentaine de minutes et peut contenir de 20 à 30 paquets. stérilisations qui sont effectuées. En une journée, c’est cinq à six Utiliser Les paquets sont alors acheminés dans la réserve stérile pour la préparation des cas. Les paquets resteront stériles pour un mois environ s’ils sont emballés dans la microfibre et ils le demeureront six mois s’ils sont emballés dans le polypropylène. Tous les cas d’une journée sont préparés la veille et sont mis sur des chariots individuels dans la réserve stérile. Le matin, les chefs de service prennent leurs cas. Mis à part la réserve stérile, deux armoires d’urgence situées dans le corridor peuvent dépanner pour l’approvisionnement d’objets courants. De plus, chaque salle d’opération contient une réserve pour les gants, les lames, les sutures et d’autre matériel d’utilisation générale. Si un instrument est échappé ou brisé et qu’aucun remplacement n’est disponible, il est possible de faire une stérilisation rapide de quatre minutes. Chaire internationale CMA 45 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 Récupérer Le lavage de la lingerie du bloc opératoire suit toujours le même cycle. Après les interventions au bloc opératoire, la lingerie verte est jetée dans des sacs. La lingerie de coton dans un sac rouge et la lingerie de microfibre dans un sac gris. Les sacs sont sortis de la salle d’opération et mis sur un chariot qui est situé dans la salle de brossage adjacente. Un préposé va alors porter le chariot dans la section de nettoyage et décontamination située au bloc opératoire. Selon les types d’intervention de la journée, le préposé peut faire cette activité de une à dix fois par jour. Les sacs sont alors triés et am enés à la chute à linge. Le bloc opératoire est situé au troisième étage de l’hôpital, alors que la lingerie est situé au deuxième étage. Le bloc n’est pas directement au dessus de la lingerie, mais la chute à linge est accessible des deux endroits. Les employés de la lingerie mettent alors les sacs sur un chariot et les transportent dans un réfrigérateur situé à une vingtaine de mètres de la chute à linge. La lingerie est réfrigérée pour réduire les odeurs et le développement des bactéries. À tous les matins, vers 6h00, des employés de la lingerie mettent le linge souillé de la veille dans un camion à destination de la buanderie de l’hôpital Saint-Julien. Traiter après usage Depuis le mois de septembre 2000, les activités de buanderie de l’hôpital Hôtel-Dieu d’Arthabaska sont assurées par la buanderie du CHSLD Saint-Julien. Cette buanderie lave près de 1 000 000 kg de lingerie par année pour quelques établissements de la région. L’Hôtel-Dieu d’Arthabaska est le plus gros client avec plus de 500 000 kg. L’hôpital Saint-Julien devrait fermer ses portes en 2003 et la buanderie devrait poursuivre ses activités jusqu’en 2005. Après cette date, il est possible que les appareils soient déménagés dans un autre hôpital qui poursuivrait la vocation de la buanderie actuelle. La possibilité que l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska reprenne la buanderie n’est pas écartée. Le linge y sera traité pour être retourné à l’hôpital Hôtel-Dieu d’Arthabaska le lendemain matin entre 8h00 et 9h00. Les retards sont très rares et n’excèdent jamais 24 heures. La lingerie passe directement du quai de réception à la chambre blanche. Cette opération prend en moyenne deux minutes, la chambre blanche étant située à quelques mètres du quai de réception. Les employés de la lingerie préparent alors des paquets afin de remplacer les paquets utilisés. Chaque article est alors inspecté avec une table de mirage et plié, ce qui prend environ 30 secondes par article. En moyenne, un paquet prend neuf minutes à être préparé. Les paquets sont alors transportés vers la stérilisation adjacente au bloc opératoire. Pour ce faire, il faut emprunter un ascenseur très achalandé, ce qui retarde souvent l’opération. Le transport peut donc prendre jusqu’à 15 minutes. Chaire internationale CMA 46 Analyse comparative Gérer la lingerie stérile utilisée au bloc opératoire mai 2001 B IBLIOGRAPHIE AMERICAN REUSABLE TEXTILE ASSOCIATION (1996), Reusable Textiles, a Prescription for Change, p.9. ANONYME,«Custom Packs from Allegiance to Deliver Major Savings on the Maternity Ward», Hospital Materials Management, vol. 22, n° 12, 1997a, p. 3. ANONYME, «Cost to Process Reusable Drapes, Gowns Prompts Hospital to Switch to Disposable», Hospital Materials Management, vol. 22, n° 8, 1997b, p. 4. ASSOCIATION CANADIENNE DE NORMALISATION (1998), Norme Z314.10-97, Sélection, utilisation, entretien et lavage des enveloppes, des blouses de chirurgien et des champs textiles réutilisables utilisés dans les établissements de santé, Ontario, 26 p. BALM, G.J. (1994), Évaluer et améliorer ses performances : Le benchmarking, Paris, AFNOR, 159 p. BÉDARD, D. 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