Et s`il fallait observer le sabbat?

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Et s`il fallait observer le sabbat?
Et s’il fallait observer le sabbat?
Jean Valéry Vital-Herne |
Pour Jésus, le sabbat est non seulement une cessation de travail,
mais une opportunité d’avoir la communion avec le Créateur.
L’argument de bien des chrétiens est que si l’on se dit enfant de
Dieu, on devrait respecter le jour du repos de l’Eternel comme
prescrit dans la Loi. Mais que dit la Bible sur ce sujet ? Quelle est
la valeur du 4ème commandement pour les chrétiens du 21eme
siècle ?
La première mention du sabbat est faite dans Genèse 2: 2-3 : Dieu
se reposa (Heb. shabbath), c’est-à-dire qu’Il cessa son œuvre dans la création après six jours
et bénit le septième jour en la sanctifiant (1) . Dieu donna le sabbat aux enfants d’Israël
après leur sortie d’Egypte dans Exode 16 : 23, avant le Décalogue. Bien que la Bible n’ait pas
mentionnée l’observation du Sabbat entre le récit de Genèse 2 et Exode 16 beaucoup de
savants bibliques soutiennent qu’il serait très probable que les patriarches l’eurent pratiqué.
Avec le Décalogue, le sabbat allait devenir une loi que devait observer chaque Israélite. En
effet dans Exode 20 : 9-11, Dieu ordonne aux enfants d’Israël de travailler six jours, au
septième jour ils ne feraient aucun ouvrage, ni
leurs enfants, leurs serviteurs, leurs bétails, ni
l’étranger qui est dans leurs portes, car c’est le jour
du repos de l’Eternel. La raison de cette loi est
donnée au onzième verset lorsque Dieu déclare qu’Il
a fait les cieux, la terre et tout ce qui s’y trouve en
six jours et ensuite s’est reposé, a béni et sanctifié le
septième jour. Israël devait donc respecter le jour
du repos. Il semble que ces différents passages
précités indiquent un mode de vie que le Créateur
prescrit à toutes ses créatures. L’auteur du Nouveau
Dictionnaire Biblique écrit avec justesse : « Dieu s’est arrêté en considérant et en bénissant
toute l’œuvre accomplie; l’homme est appelé à participer à cette bénédiction et à
interrompre aussi son travail, en ce jour sanctifié.(2)»
A l’arrivée du peuple dans les plaines de Moab, Moise prit du temps pour rappeler les
ordonnances de l’Eternel à cette génération qui allait traverser le Jourdain pour conquérir
Canaan. Dans Deutéronome 5 :12-15, Il reprend l’ordonnance donnée par Dieu en Exode 20.
Dans le texte du Deutéronome, Dieu donne une autre raison pour laquelle le sabbat devait être
observé : « Tu te souviendras que tu as été esclave au pays d’Egypte, et que l’Eternel, ton
Dieu, t’en a fait sortir à main forte et à bras étendu : c’est pourquoi l’Eternel ton Dieu, t’a
ordonné d’observer le jour du repos. » Le quatrième commandement allait être l’une des
marques distinctives du peuple juif et constitué un point central dans leur vie religieuse dans
tout l’Ancien Testament. Mais il faut bien comprendre que le sabbat n’avait pas seulement un
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aspect négatif, c’est-à-dire de s’abstenir de travailler le septième
jour, mais il avait également un aspect positif. En ce jour consacré
à l’Eternel, des sacrifices d’animaux et des holocaustes devaient
être faits en l’honneur du Dieu d’Israël. L’observation du sabbat
par le peuple était un acte de foi où ce dernier montrait sa confiance
en un Dieu qui pourvoit à ses besoins. Avec la mort de Josué nous
voyons un peuple qui observe les ordonnances de la loi par
intermittence.
En lisant les Evangiles, nous retrouvons un peuple qui pratique le sabbat de manière légaliste
et intéressée. En effet, les pharisiens imposèrent le sabbat comme un véritable joug. Car,
même des actes de compassion étaient interdis en ce jour : ils s’opposèrent à Jésus parce qu’Il
guérissait le jour du sabbat. Les chefs religieux y ajoutèrent des ordonnances qui étaient en
dehors de la loi et qu’ils n’observèrent point eux mêmes. C’est pour cette raison que Jésus
s’opposa à eux avec véhémence. Il donna au sabbat un sens beaucoup plus profond
qu’une simple observation légaliste lorsqu’il déclara que « le Fils de l’homme est le maître
du Sabbat » Matthieu 12 :8.
Dans l’église primitive, le sabbat était un sujet de controverse. Certains enseignaient que tous
devaient l’observer. L’apôtre Paul encourageait la liberté individuelle par rapport au sabbat.
Nul ne devait être juge parce qu’il faisait la distinction entre les jours ou parce qu’il les
considérait tous égaux. L’auteur de l’épître aux Hébreux voyait en cette ordonnance « une
image du repos de la foi que nous avons en Christ » (3). Bien que le Nouveau Testament
n’encourage pas l’observation légaliste du sabbat, il montre clairement que le principe du
sabbat comme repos est toujours en vigueur. Certains objecteront pour dire que le sabbat
fait partie de la Loi, donc l’observation de ce commandement n’est pas pour l’église
d’aujourd’hui. Mais il faut se rappeler que le repos était établi bien avant le Décalogue. Par
conséquent, ce commandement n’est pas adressé uniquement aux juifs mais à tous les
hommes vivants sur cette terre. Ron McIntosh écrit avec justesse « Il (Dieu) ne s’est pas
arrêté pour se reposer parce qu’Il était extenué, mais parce qu’Il voulait nous montrer la
voie. Ce principe n’est pas logé simplement dans l’Ancienne Alliance» (4). De plus, Jésus a
donné au sabbat un sens beaucoup plus profond. Il a rejeté l’idée qui était véhiculé dans son
temps que le quatrième commandement consistait dans
l’observation d’un jour sans en discerner l’objectif de Dieu
pour l’homme. Dieu désire le repos pour l’être
humain dans toute sa dimension. Pour Jésus, le
sabbat est non seulement une cessation de travail, mais une
opportunité d’avoir la communion avec le Créateur. Dieu
donne le repos pour le corps et pour l’âme. Jésus et les
auteurs du Nouveau Testament mettent l’emphase sur le
« repos ». C’est dans cette perspective que l’église primitive se réunissait le premier jour de la
semaine, pour adorer et s’exhorter mutuellement (Actes 20 :7 ; 1 Corinthien 16 :2).
Il est impératif pour les chrétiens du 21eme siècle de mettre de côté un jour particulier où
ils s’adonnent à l’adoration, la méditation de la parole et la prière. Car la Bible indique
que Dieu a toujours voulu que sa création observe un jour de repos. Nous vivons dans un
monde où le repos est synonyme de perte de temps. Même certains ministres de l’évangile
pensent que le repos n’est pas pour eux. Il est capital que nous sanctifions, mettions à part,
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un jour où nous cessons toutes nos activités séculières pour passer du temps avec le
Seigneur. En ce jour, certains devront fermer leur téléphone portable, leurs ordinateurs,
d’autres devront mettre leurs montres de côté. En observant le repos de Dieu, nous jouirons du
rafraîchissement spirituel et physique qu’Il nous a réservé. Nous devons toujours nous
rappeler que le Seigneur désire notre bonheur et qu’Il « bénit le sabbat et le sanctifie dans
l’intérêt des hommes…» (5)
Observations JPT : L’observation du sabbat est un principe divin, basé sur la périodicité
hebdomadaire – 6 jours de travail et 1 jour de repos – et non une fixation sur un jour
prédéfini qui de toute manière ne peut être déterminé avec exactitude au vu des aléas de
l’histoire de l’humanité et du peuple d’Israël. Aucun arbre généalogique ni aucun tableau ou
calendrier historique biblique ne peut présenter une lignée d’évènements sans failles, donc
une chaîne ininterrompue de datations. C’est pour cela, il est inutile de s’engager dans la
controverse « Samedi vs. Dimanche ».
Par contre, le respect du concept divin du rythme hebdomadaire « travail et
repos »,
contient
d’immenses
ressources de bénédictions dont le
chrétien né de nouveau ne peut se
priver.
(1) Baker Encyclopedia of the Bible Volume 2
(2) Alfred Kuen, Nouveau Dictionnaire Biblique, Edition Emmaus, 1992
(3) Idem
(4) Ron McIntosh, The Quest for Revival, Harisson House, Tulsa, Oklahoma, 1997
(5) Bruce K. Waltke, Genesis : A Commentary, Zondervan, Grand Rapids Michigan, 2001
Bibliographie
Alfred Kuen, Nouveau Dictionnaire Biblique, Edition Emmaus, 1992
Bruce K. Waltke, Genesis : A Commentary, Zondervan, Grand Rapids Michigan, 2001
Baker Encyclopedia of the Bible Volume 2, Grand Rapids, Michigan, U.S.A.: Baker Pub Group, 1988
Ron McIntosh, The Quest for Revival, Harisson House, Tulsa, Oklahoma, 1997
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Source : Site Internet Aleloo Magazine
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Lussy, le 23.06.2010 / jpt
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Date de parution sur www.apv.org : 30.08.10
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