Donner un nouveau souffle à nos cérémonies patriotiques nous
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Donner un nouveau souffle à nos cérémonies patriotiques nous
Discours prononcé, le 6 mai 2012, par Annie GALBAN – LECLEF, Echevine des Associations patriotiques à l’occasion de l’hommage posthume rendu à Hector et Sidonie VANDEBORREN ainsi qu’à Oscar et Emilie LIBOUTTON, Justes parmi les nations Donner un nouveau souffle à nos cérémonies patriotiques nous semble essentiel pour ne jamais oublier. Chaque année, nous saluons ceux qui se sont battus et ont souffert pour que nous puissions vivre en démocratie. Nous le faisons dans le cadre des cérémonies traditionnelles du 8 mai et du 11 novembre. Depuis cinq ans, au mois de novembre, nous organisons, en plus, avec la Fédération Nationale des Combattants, le ravivage de la Flamme du Souvenir de la Grande Guerre à Ottignies-Louvain-la-Neuve pour les 27 communes du Brabant wallon. Grâce à Madame Edith MOSKOVIC, Déléguée régionale du Comité français pour YAD VASHEM, nous avons rendu, l’an dernier, dans ce même cimetière, un hommage posthume à Madame Renée JACQMOTTE qui avait été reconnue « Juste parmi les nations » par l’Institut israélien, en 1981. Pour rappel Madame Jacqmotte, infirmière, dirigeait un home pour enfants trisomiques au Parc de l’Etoile. Lors de la guerre 40-45, elle a recueilli et caché 25 enfants juifs ainsi qu’un couple durant plusieurs années et ce, au péril de sa vie. Edith Moskovic, que nous avons le plaisir d’accueillir à nouveau parmi nous, faisait partie de ces enfants. D’autres Justes ont existés sur notre territoire communal. J’avais signalé qu’ils seraient également honorés au fil de nos manifestations patriotiques. C’est donc le cas aujourd’hui. Le 1er couple mis à l’honneur est : Hector et Sidonie VANDENBORREN-DEVROYE. En 1942, Maurice SUCHECKI a 12 ans. Son père prend la décision de le cacher. Par l’intermédiaire du Curé d’Ham-sur-Heure, il se retrouve au Centre de la Croix-Rouge, dirigé par Renée Jacqmotte. Celle-ci prend contact avec un couple d’agriculteurs du quartier de Blocry, Hector et Sidonie VANDENBORREN. Maurice SUCHECKI portera désormais le nom de Michel JANSSEN. Il surnomme Hector et Sidonie : « parrain et marraine ». Mais le couple a toujours considéré Michel comme un vrai fils et leur fille Nelly considère toujours Michel comme son frère. Le danger était pourtant omniprésent. Hector et Sidonie Vandenborren ont du subir les interrogations acharnées du garde champêtre mais rien n’a jamais été divulgué. A la Libération, Marcel a pu ainsi retrouver ses parents. Hector et Sidonie VANDENBORREN ont été reconnus, à titre posthume, « Justes Parmi les Nations », le 20 février 2000, en présence de l’Ambassadeur d’Israël. Le 2ème couple mis à l’honneur est : Oscar et Emilie LIBOUTTON. Grâce à l’Œuvre Nationale de l’Enfance, Fanny GOROWITSCH est séparée de ses parents, à l’âge de 18 mois, et placée chez Oscar et Emilie LIBOUTTON qui avait une petite exploitation agricole à Ottignies. Leur fils Emile ne vivait plus avec eux et avait déjà un fils, Jean-Pierre, plus âgé que Fanny. Leur fille Mia était mariée à André HENNAUT. Fanny était considérée dans le village comme la petitefille du couple LIBOUTTON. Elle les appelait « Papa Car et Maman Mélie ». Durant les bombardements, ils l’a transportaient dans une manne à linge. Après la guerre, durant plusieurs années, Fanny passait ses vacances scolaires à Ottignies. En 1963, elle leur présente son futur époux. Oscar et Emilie sont décédés une année plus tard. Toutefois, Fanny a gardé le contact avec la petite-fille de ses sauveurs, Christiane Hennaut. C’est pour avoir au péril de leurs vies caché, hébergé et entouré d’amour cette fillette en détresse que l’Institut Yad Vashem a conféré le titre honorifique de Justes Parmi les Nations, à titre posthume, à Oscar et Emilie LIBOUTTON. Nous allons donc découvrir une plaque commémorative sur les tombes de ces deux couples de Justes et également fleurir celle de Madame Renée Jacqmotte. Comme convenu l’année dernière, les travaux de voiries étant terminés au Centre d’Ottignies, nous allons prochainement ériger une stèle à l’Espace Saint-Remy sur laquelle seront apposés les noms de ces héros. A cette occasion, Madame MOSKOVIC, Déléguée régionale du Comité français pour YAD VASHEM, viendra sensibiliser les enfants de nos écoles. Nous la remercions déjà très chaleureusement, car grâce à son investissement, à travers le monde, elle remet en lumière les valeurs de respect d’autrui, d’humanité et de démocratie !