Trail Cote Opale _2
Transcription
Trail Cote Opale _2
Nous voilà remis de nos émotions. Que d’émotions lors de notre voyage à la Côte d’Opale. Ces émotions sont difficilement descriptibles, mais voici un petit aperçu du déroulement de notre voyage. Le trajet vers Wissant se passa sans encombre, nous allons retirer nos dossards à Marquise et retour à Wissant sous le soleil pour se mettre déjà dans l’ambiance de notre lieu de départ et d’arrivée. On foule le sable comme des joueurs de foot entrant sur le terrain avant un match pour tester la structure du sol, quelques foulées sur le sable nous amènent à penser que finalement courir dans le sable, ce n’est pas si ardu que cela et mis à part le vent qui souffle déjà relativement fort, toutes les conditions ont l’air d’être optimales. On a déjà envie d’y être, vivement demain matin. Ensuite direction l’hôtel, on s’installe dans nos chambres et pour certains quelques longueurs de piscine et des séances de Hammam et de Sauna, pour d’autres du shopping, d’autres un petit verre en terrasse et d’autres encore une petite ballade permettent de nous détendre en vue de ce qui nous attend le lendemain. Le repas du soir choisi par notre conseiller diététique nous fournit des éléments nutritionnels dont nous aurons grandement besoin. L’hôtel est calme, la nuit se passe plutôt bien pour une nuit en-dehors de notre petit chez soi et pour une veille de course en se faisant déjà le film de ce qu’on imagine qui se passera le lendemain. Le réveil retentit bien sûr précisément lorsque le sommeil semble avoir finalement été trouvé. Un petit déjeuner copieux nous attend mais attention, le buffet recèle de « bonnes choses » pour le palais mais qui seraient nettement moins appréciés par notre estomac, donc chacun y va prudemment en s’alimentant suffisamment au vu des épreuves qui nous attendent mais pas de manière inconsidéré pour ne pas souffrir de problème de digestion quelques heures plus tard. Notre arrivée à Wissant est suivie d’une photo de groupe et nous nous dirigeons vers la plage qui est notre lieu de départ. Là surprise, les barrières délimitant les zones de départ ont les pieds dans l’eau et nous n’avons pas trop envie de devoir patienter avant le départ les chaussures dans l’eau. Chacun essaie donc de se regrouper dans les zones non inondées de la plage. Le départ sera finalement donné avec ¼ d’heure de retard pour permettre aux derniers concurrents pris dans les bouchons de pouvoir rejoindre le départ. 3000 personnes au départ, massées sur la plage, c’est impressionnant. On s’élance. Pour ma part ce sera le 31 kms. L’objectif est simple : terminer. C’est en effet mon premier « vrai » trail et sortant tout juste d’une tendinite rotulienne survenue en avril, la préparation a été réduite à des sorties d’1h30 maximum et pas de fractionné rapide, juste quelques variations de rythme et l’incorporation de séances de vélos fortement conseillés par la kiné. De plus, même sur terrain plat je n’ai encore jamais réalisé cette distance. Avant la blessure j’avais rêvé pouvoir accomplir la distance en 3h20 (9,3 km/h) mais maintenant j’espère juste que le genou tiendra. Le 17 kms part directement vers le Cap blanc nez et les autres distances prennent la direction du Cap gris nez, face au vent. Après 1km, les parcours se séparent et les participants aux 6 et 31 kms tournent à gauche pour d’enfoncer dans les dunes. La signalisation n’est pas très claire et de nombreux concurrents changent encore en toute dernière minute. Un concurrent des 36 kms demande après quelques temps sur le parcours du 31km s’il est bien sur le bon chemin. Il devra se contenter de 31 kms. Un goulot d’étranglement se forme avant d’entamer le passage des dunes et la vitesse moyenne qui était de 10km/h passe à 9,2 km/h. 1 km dans le sable dans les dunes puis passage dans Wissant avant de rejoindre la plage. Le vent dans le dos, la vitesse moyenne augmente progressivement jusque 10,7 km/h, bien au-dessus de l’objectif, mais devinant ce qui nous attend : un parcours vallonné à l’intérieur du pays et en plus le vent sera de face au retour, mieux vaut prendre un peu d’avance. On bifurque à droite et on entame la montée du Cap blanc nez par des escaliers. Les concurrents les gravissent en marchant. La vitesse a chuté à 10 km/h puis descente après quelques kilomètres, voici venu le ravito. Une ou deux minutes d’arrêt pour faire le plein d’énergie. Quelle opulence : oranges, bananes, pains d’épices, boisons énergétique, coca, eau, etc. Ensuite on repart pour la succession de montées et de descentes à l’intérieur du pays. Surprise, dès que la route s’élève, la plupart des concurrents poursuit en marchant. Alors qu’habituellement je mets un point d’honneur à ne pas marcher même dans les côtes, ici je me sens forcé de faire comme les autres et de gravir certaines côtes en marchant. Par moment je suis quand même le seul à courir. C’est à peu près au 20ème kilomètre que de fortes crampes apparaissent dans les quadriceps. Dans les montées j’en profite pour masser les muscles et ça aide un peu et je m’arrête pour quelques étirements. Ma vitesse moyenne depuis le début de course arrive à 10,2 km/h et c’est à un peu plus de 4 kilomètres de l’arrivée qu’un signaleur annonce que le parcours ne fera plus que descendre jusque Wissant. Mis à part les crampes, je sens que j’ai encore des ressources et même avec le vent de face je parviens à accélérer et dépasser plusieurs concurrents. A 1 km de l’arrivée, je pense à ma tendinite qui est restée très discrète jusque là, ne ressentant pratiquement aucune gène et c’est justement à ce moment-là que j’ai l’impression que la douleur que j’avais ressentie au tout début de la déclaration de cette tendinite survient à nouveau. Je me dis allez encore 1 km. Il faut tenir le coup jusqu’au bout. Je franchis la ligne d’arrivée en 2h58min26sec, soit du 10,4 km/h. L’objectif rêvé est atteint même dépassé. Je pense que j’avais surestimé la difficulté de l’épreuve. Il y avait bien 750 mètres de dénivelés mais le fait de marcher dans les côtes les plus ardues permet quand même de récupérer sans perdre trop de temps par rapport à une course à une vitesse réduite. Ce qui m’a aussi frappé c’est que ça m’a paru beaucoup moins long. Le temps est vite passé. Cela doit probablement être dû à la beauté des paysages et à la variété du parcours. Après une bonne douche bien méritée on s’alimente et ensuite on rejoint la ligne d’arrivée pour ovationner les participants aux 62 kms sous un beau soleil. Respect à eux, l’exploit est quand même impressionnant car à la fois la distance, le dénivelé, le vent, le soleil apparu l’après-midi, les défaillances physiques, le sable, etc. auraient eu raison de beaucoup de personnes, mais la volonté a permis à entre autres, Pierre, Serge et Olivier de boucler l’épreuve en un temps bien plus qu’honorable. Plusieurs personnes présentes dans notre car finissent dans les 3 premiers de leur catégorie ce qui renforce encore notre fierté d’avoir participé à cette course. Je m’étais promis que si mon genou tiendrait, j’enverrai une carte postale à ma kiné sans qui je n’aurai certainement jamais pu être rétabli à temps et c’est chose faite dans l’après-midi. Le trajet de retour constitua les prolongations de ce voyage. Alors que l’aller n’avait pris qu’un peu plus de 2h30, le retour dura 5h30 suite à une autoroute barrée et à des panneaux de déviations pour le moins étrange nous proposant à la fin du bouchon de sortir de l’autoroute, de reprendre l’autoroute en sens inverse et de se repositionner juste au début des ¾ d’heure de bouchon que nous venions de quitter. Après un « léger » détour, nous arrivons finalement à destination vers 23h au boulevard du Souverain. Que de souvenirs, de moments forts, c’était mon premier « vrai » trail mai certainement pas le dernier. Finalement, il me reste à formuler un tout grand merci à Olivier M., notre organisateur sans qui ce voyage n’aurait jamais eu lieu, à Jean-François, notre coach pour ces conseils, à Olivier G. pour ces précieux conseils prodigués en tant que « spécialiste » de trail et à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réussite de ce voyage.