DEPARTEMENT DE L`ARIEGE
Transcription
DEPARTEMENT DE L`ARIEGE
DEPARTEMENT DE L’ARIEGE CONSEIL GENERAL DE L’ARIEGE Enquête publique ayant pour objet une enquête parcellaire suite à DUP en vue de la déviation de la RD 117 sur le territoire de la commune de PRAT BONREPAUX CONCLUSIONS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR Enquête du 24 septembre au 13 octobre 2012 Christian MOIROT Commissaire enquêteur 1 Introduction Dans ses conclusions, le commissaire enquêteur se doit d’émettre un avis sur la qualité de l’information apportée au public tant au sujet de la publicité faite à l’enquête publique qu’à celui du dossier. Le commissaire enquêteur doit aussi se prononcer sur la conformité aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur du dossier d’enquête et de la procédure mise en œuvre. Après avoir considéré toutes les incidences du projet, après avoir pris en compte les observations du public et les réponses du maître d’ouvrage, le commissaire enquêteur sera en mesure de donner un avis sur l’emprise de cette opération. Publicité, information et participation du public L’enquête a été annoncée par deux parutions dans la « Dépêche du Midi » et dans la « Gazette Ariègeoise » la première, respectivement les 15 et 14 septembre 2012 soit huit jours au moins avant le début de l’enquête, la seconde les 27 et 28 septembre 2012 soit dans les premiers huit jours de l’enquête. Un avis d’enquête a été affiché à la mairie de PRAT BONREPAUX du 3 septembre au 13 octobre 2012 ainsi que l’arrêté préfectoral du 22 août 2012 prescrivant l’enquête publique. Un courrier recommandé avec avis de réception a été envoyé à chacun des propriétaires concernés par l’enquête parcellaire. Les courriers qui n’ont pu être distribués pour diverses raisons ont été affichés dans les lieux habituels d’affichage de la commune de PRAT BONREPAUX. Les certificats d’affichage correspondants sont annexés au dossier d’enquête. On peut donc affirmer que la publicité faite à la tenue de cette enquête a été suffisante pour que toutes les personnes concernées en soient avisées. Le dossier d’enquête est rédigé de façon claire. Un tableau de correspondance entre le plan et l’état parcellaire a été ajouté au dossier à la demande du commissaire enquêteur pour faciliter la recherche de parcelles sur ces deux documents. Chacun des courriers adressés à chaque propriétaire concerné est suffisamment explicite pour qu’aucune des personnes venues rencontrer le commissaire enquêteur n’éprouve le besoin de demander des explications. De tous les points précédents, il ressort que l’enquête publique a bien rempli ses missions d’information du public et d’organisation d’une concertation publique favorisant l’expression du point de vue de chacun. 2 Cadre législatif et réglementaire Cette enquête parcellaire intervient à la suite d’une Déclaration d’Utilité Publique de la déviation de la RD117 sur le territoire de la commune de PRAT BONREPAUX. L’arrêté préfectoral de cette DUT a été pris le 12 mars 2012. Le projet de déviation doit être mis en œuvre en deux phases en fonction de l’évolution du trafic routier. Les acquisitions foncières à réaliser sont logiquement plus importantes pour la phase 2. Le parti pris par le Conseil Général de l’ARIEGE est de réaliser les acquisitions foncières pour les phases 1 et 2 avec un giratoire ; celles qui concernent la transformation de ce giratoire en échangeur, qui pourrait éventuellement intervenir ultérieurement, seront réalisées le moment venu. L’enquête parcellaire intervient donc pour permettre la réalisation de travaux qui ont été déclarés d’utilité publique conformément aux articles L 11-1, L 11-8 et R 11-1 à R11-31 du Code de l’Expropriation. Le dossier d’enquête comporte bien toutes les pièces requises, chacun des propriétaires concernés a été avisé de cette enquête par courrier recommandé et les courriers non distribués ont été affichés. La tenue de cette enquête parcellaire, la constitution du dossier d’enquête et la procédure utilisée sont donc conformes aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur. Demandes et remarques du public concernant l’emprise des Etats Parcellaires et prise en compte de celles-ci par le maître d’ouvrage La plupart des demandes émanant du public ont concerné des parcelles que le Conseil Général ne prévoyait d’acquérir qu’en partie et dont les propriétaires demandaient l’acquisition en totalité. A une exception près ces parcelles sont toutes classées en zone A ou N du PLU de la commune de PRAT BONREPAUX. Face à ces demandes et concernant les parcelles qui pourraient faire l’objet d’une acquisition en totalité, M. NIAUTOU, Directeur de la Voirie et des Transports du Conseil Général de l’ARIEGE distingue deux cas de figures : - le premier concerne les parcelles qui peuvent être visées par l’article L 1310 du Code de l’Expropriation pour cause d’Utilité Publique. Le Conseil Général envisage dans ce cas l’achat d’office en totalité, comme, par exemple, pour la parcelle n° B 376 qui est située en zone Ub mais où l’impact des travaux rendrait le reliquat inconstructible ; - le second concerne les parcelles non concernées par l’article énoncé cidessus, pour lesquelles le Conseil Général envisage au cas par cas de consentir l’achat en totalité dans le cadre d’une négociation amiable sur la base de l’estimation des domaines. Sont concernées des parcelles à vocation agricole pour lesquelles la superficie de l’emprise est très supérieure à celle du reste. 3 Tous les achats en totalité envisagés par le Département sont énoncés dans les deux courriers envoyés par M. NIAUTOU au commissaire enquêteur les 24 octobre et 5 novembre 2012. Dans ces deux courriers, il apparaît que toutes les demandes émanant du public et du commissaire enquêteur sont prises en compte et que la voie est ouverte pour une réponse favorable à toutes ces requêtes. Le Conseil Général envisage également de remettre à disposition des exploitants agricoles qui le souhaitent, les terrains qu’il aura acquis mais qui ne seront pas consommés par la réalisation des travaux. Un cas particulier concerne la parcelle n° D 179, appartenant à M. BERNARD et contigüe à d’autres parcelles que celui-ci exploite. Du fait de cette contigüité, ce terrain n’est pas visé par l’article L 13-10 du Code de l’Expropriation pour cause d’Utilité Publique. L’acquisition possible en totalité des parcelles voisines par le Conseil Général changerait la situation et mettrait le terrain de M. BERNARD en position d’être acheté en totalité. Seuls à demander une réduction de l’emprise, M. et Mme THIVET, propriétaires de la parcelle n° WA 136 n’obtiendront pas satisfaction parce que l’implantation d’un bassin de rétention est prévue sur leur terrain. L’inquiétude des deux exploitants agricoles reçus par le commissaire enquêteur est bien réelle. Ils se demandent si l’indemnisation des pertes d’exploitation sera bien à la hauteur du préjudice. On peut cependant penser que l’estimation du Service France Domaine saura prendre en considération la totalité du préjudice subi par les agriculteurs. Mais, plus encore qu’une indemnisation, les exploitants agricoles souhaiteraient que les terres perdues pour leur activité soient remplacées car il en va pour certains d’entre eux de la pérennité de leur exploitation. Il semble que des terres disponibles dans la plaine de BONREPAUX soient en cours d’attribution par la SAFER aux agriculteurs les plus touchés par le projet. Il semble également que des échanges de parcelle aient eu lieu de façon informelle entre exploitants mais le commissaire enquêteur n’en a pas eu connaissance. Le Département ne pouvant s’immiscer dans des ventes ou échanges entre propriétaires, Mme ROBIN du Service Juridique du Conseil Général propose la création d’une sorte de « bourse d’échange des terres disponibles ». Cette initiative pourrait prendre la forme d’un registre où chacun, inscrirait les parcelles qu’il serait prêt à céder et celles qu’il serait prêt à acquérir, mais elle n’a pas rencontré d’écho favorable chez les agriculteurs auxquels le commissaire enquêteur a proposé de la mettre en place. Les différents points énoncés ci-dessus montrent que le Conseil Général a pris en compte toutes les remarques du public et du commissaire enquêteur, parcelle par parcelle, pour définir l’emprise définitive des acquisitions foncières et pour atténuer leur impact sur l’activité agricole. 4 Avis du commissaire enquêteur Constatant que personne au cours de cette enquête n’a contesté l’Utilité Publique de la déviation de la RD 117 et considérant toutes les raisons énoncées ci-dessus, le commissaire enquêteur estime qu’il y a lieu d’émettre un avis favorable à l’emprise prévue dans l’enquête parcellaire en vue de la réalisation de la déviation de la RD 117 sur le territoire de la commune de PRAT BONREPAUX. Cependant, le commissaire souhaite assortir son avis des recommandations suivantes : - que toutes les modifications proposées par M. NIAUTOU, Directeur de la Voirie et des Transports au Conseil général de l’ARIEGE dans les courriers, qu’il a adressés au commissaire enquêteur les 24 octobre et 5 novembre 2012, concernant les parcelles visées par l’article L 13-10, soient effectivement incluses dans les Etats parcellaires et retranscrites sur le Plan Parcellaire du dossier d’enquête. Les parcelles concernées sont pour la section B les n° 148, 149, 150, 155, 156, 157, 158, 376, pour la section D les n° 209, 210, 211, 838 et pour la section WA le n° 186 ; - que les négociations amiables en vue des acquisitions foncières des parcelles n° B 33, n° D 178 et n° WA 133 s’engagent effectivement pour un achat en totalité sur la base de l’estimation des domaines ; - qu’en cas d’acquisition en totalité de la parcelle n° D 178, la situation de la parcelle n° D 179 soit reconsidérée du point de vue de l’article L 13-10 du Code de l’Expropriation pour cause d’Utilité Publique. Fait à CASTEX le 8 novembre 2012, Christian MOIROT 5